Pour finir :  » Y en a marre  »


….parce que c’est un peu mon cas ces derniers jours ( un tas de petits problèmes , mais accumulés = >  » Y en a marre  » )
 » En avoir marre  » ?
=  » Trop c’est trop. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase  »
   C’est une expression dont les racines laissent toujours  » marris  » les linguistes. En effet, ce ne sont pas une, ni deux hypothèses qui ont été avancées par les lexicologues à travers les siècles, mais une dizaine !
  Par exemple , ces théories qui faisaient remonter le mot marre au terme  »marrement  » , qui signifiait chagrin du XIe au XIIIe siècles,  »marrance  », pour affliction, faute légère entre le XIIe et XIVe siècles ou encore  » marrissement  » , qui s’employait dans le sens de déplaisir jusqu’au XVIe siècle.
  De l’arabe andek,  » tu as eu  » ?
   Sans oublier l’éventualité d’un emprunt à l’arabe andek  » tu as eu  », marra  » une fois  » c’est-à-dire  » ça suffit  », le mot marre a plongé la lexicologie dans un marasme de conjectures, très loin de la marrade
   Alain Rey  A.Rey, l’éminent linguiste et co-fondateur du dictionnaire Le Robert, s’est lui-même frotté à l’étymologie du mot . Impossible pour lui en effet de  »marronner  » cette affaire ! Selon le lexicologue, le mot marre serait issu du terme d’argot mar, maré endémique au XIXe siècle. Il s’est d’abord employé dans le sens de jeton, puis gage, gain, part due au XVe siècle.  » Avoir son mar  » , c’était ainsi  » avoir son compte  », c’est-à-dire  » avoir ce qu’il faut  ».
Plutôt  » marrant  », n’est-ce pas ?
   » Le Trésor de la langue française  » note toutefois que le mot marre serait plutôt issu de l’ancien verbe se marer qui signifiait s’ennuyer. Un terme qui n’est pas sans avoir de lien de parenté avec notre actuel verbe se marrer. D’après le » thésaurus  », c’est à lui que l’on devrait, par antiphrase, l’idée d’un  » amusement  », d’un  » rire sans retenue  ».?

avoir-marre

Jeanne Baret ?


    Si Jeanne Baret est passée à la postérité, c’est qu’elle fut, à la fin du XVIIIe siècle, la première femme à faire le tour du monde. Les mœurs de l’époque l’obligèrent à accomplir ce périple sous le déguisement d’un homme.
Avant le tour du monde :
     Rien ne prédestinait Jeanne Baret, née en 1740 dans une famille de paysans bourguignons, à explorer le monde.

    Elle commence à travailler jeune, peut-être comme gouvernante. Elle aide son père à ramasser des plantes, vivant même en partie, après la mort de celui-ci, de la vente d’herbes médicinales.
   En 1764, elle entre au service du botaniste Philibert Commerson. Très vite, la connaissance des plantes dont fait preuve la jeune femme est remarquée par le savant, qui en fait son aide et lui confie la préparation de ses herbiers. Bientôt, ils vivent   » maritalement  »  sans régulariser leur union.
  Le voyage de Bougainville
    En 1767, le comte de Bougainville, marin et explorateur célèbre, est chargé par Louis XV d’effectuer un tour du monde.
   Comme ce voyage a également un but scientifique, Bougainville s’entoure de collaborateurs compétents, pour faire des observations sur la faune et la flore des pays rencontrés. C’est ainsi qu’il choisit Commerson pour l’accompagner.
    Pour ce dernier, il n’est pas question de partir sans Jeanne Baret, qui a d’ailleurs changé de nom entretemps. Elle est non seulement devenue sa maîtresse, mais aussi une botaniste avertie, qui le seconde dans ses travaux avec compétence et efficacité.
   Seulement voilà, un règlement interdit aux femmes d’embarquer à bord des navires de la marine royale. Qu’à cela ne tienne. Elle devient Jean Baret et troque ses vêtements de femme contre un habit masculin. Jeanne Baret
    Jeanne Baret suit donc le botaniste dans ses expéditions à terre et l’aide à collecter des milliers de spécimens. Elle fait tout pour viriliser son apparence, se bandant la poitrine et maquillant sa voix.
   L’équipage finit cependant par avoir des soupçons et Jeanne sera finalement démasquée à Tahiti, par Bougainville lui-même. Elle est débarquée, avec Commerson, dans l’île de France, future île Maurice, où le botaniste meurt en 1773.
  Jeanne Baret, qui s’est mariée entretemps, regagne la France, sans doute en 1775, et y décède en 1807.