L’histoire de la momie de Bâle,


ancêtre de Boris Johnson, morte d’une mystérieuse infection

L’ancien dirigeant du Royaume-Uni a pour ancêtre… une momie ! Le corps de sa sixième arrière-grand-mère est conservé par le musée d’histoire naturelle de Bâle, en Suisse afin d’étudier son incroyable état de conservation. Les causes de sa mort, longtemps restées mystérieuses, pourraient s’éclaircir grâce à de nouvelles analyses.

Elle est connue pour être la momie la mieux conservée de Suisse. Mais aussi pour son curieux lien de parenté avec Boris Johnson. Anna Catharina Bischoff

Anna Catharina Bischoff

, sixième arrière-grand-mère de l’ancien Premier ministre britannique, a vécu au XVIIIe siècle entre Strasbourg et Bâle. Son corps momifié a été retrouvé en 1975 et depuis, les scientifiques pensaient qu’elle était morte de la syphilis. Mais de nouvelles analyses révèlent qu’elle souffrait en réalité d’une mystérieuse infection : l’agent pathogène qui aurait causé sa mort n’a jamais été vu nulle part ailleurs.

Arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère de Boris Johnson?

C’est en 2018 que cette momie, désormais la plus connue de Suisse, fait les gros titres. Il s’avère qu’elle est l’arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère de Boris Johnson. Anna Catharina Bischoff est née dans une famille aisée de Strasbourg en 1719. Son père était prêtre et s’occupait des familles, des malades, leur apportait du réconfort. Lorsqu’il mourut à l’âge de 40 ans, le mari d’Anna Catharina a pris sa suite. Elle vécut en France pendant 40 ans et eut sept enfants. Sa fille aînée est la cinquième arrière-grand-mère de Boris Johnson

Boris Johnson ?

 . Cette dernière s’est mariée avec un certain Christian Frédéric Pfeffel

Christian Frédéric Pfeffel ?

, d’où le nom complet de l’ancien dirigeant du Royaume-Uni : Alexander Boris de Pfeffel Johnson. Ce dernier a donc en partie des origines françaises et allemandes de par ce côté de sa famille qui s’est établi par la suite vers Colmar.

La momie est conservée au musée d’histoire naturelle de Bâle 

Son ancêtre Anna Catharina Bischoff est décédée en 1787 à 69 ans. Elle a été retrouvée dans un curieux état de conservation au fond d’un caveau sous l’église des Franciscains à Bâle, qui a été fouillée dans les années 70 pour y réaliser des travaux de rénovation.

Un traitement au mercure qui l’a naturellement momifié

Parce qu’elle devait côtoyer les hôpitaux, les experts ont longtemps pensé qu’elle y a attrapé la syphilis, une maladie très contagieuseLe traitement au mercure , utilisé à l’époque pour soigner cette maladie, était souvent mortel. Une forte concentration du métal lourd hautement toxique a été retrouvée dans sa dépouille. Mais celui-ci a aussi ralenti la putréfaction de son corps et l’a même momifié ! Le microclimat de la cellule funéraire l’aurait également empêché de trop se dégrader. Résultat, ses mains sont en parfait état, ce qui est moins le cas des pieds ou de la tête.

Aujourd’hui, les experts qui ont analysé le corps révèlent que la cause de la mort, si ce n’est pas le traitement au mercure, pourrait être une bactérie retrouvée en abondance dans ses organes et jusqu’ici inconnue de la science. Elle aurait donc pu souffrir d’une infection…

La comparaison des anciennes bactéries mystérieuses avec des bactéries d’aujourd’hui a révélé qu’elles auraient pu lui causer des lésions osseuses et des troubles pulmonaires. Des symptômes semblables à la syphilis ! Ce qui fait dire aux scientifiques que peut-être, le diagnostic de l’époque a pu être erroné. D’autant qu’à l’époque, être atteint de cette maladie sexuellement transmissible était une véritable honte pour les classes aisées. Les raisons de sa mort ne sont donc toujours pas tranchées.

Louise Michel ( suite)


Ce billet est long , trop long ,mais je voulais en savoir plus sur cette dame . =>> les commentaires ne sont pas nécessaires , je comprendrais , mais surtout pas de LIKE !!!!

Louise Michel, grayscale.jpg

Louise Michel vers 1880.

signature de Louise Michel
Sépulture Louise Michel.jpg

Vue de la sépulture.

Préoccupée très tôt par l’éducation, elle enseigne quelques années avant de se rendre à Paris en 1856. À 26 ans, elle y développe une importante activité littéraire, pédagogique et politique et se lie avec plusieurs personnalités révolutionnaires blanquistes de Paris des années 1860.

En 1871, elle participe activement aux événements de laCommune de Paris autant en première ligne qu’en soutien. S’étant livrée en mai pour faire libérer sa mère, elle est déportée en Nouvelle-Calédonie  où elle se convertit à la pensée anarchiste. Elle revient en Métropole en 1880, et, très populaire, multiplie les manifestations et réunions en faveur des prolétaires. Elle reste surveillée par la police et est emprisonnée à plusieurs reprises, mais poursuit son militantisme politique dans toute la France, jusqu’à sa mort à l’âge de 74 ans à Marseille.

Elle demeure une figure révolutionnaire et anarchiste de premier plan dans l’imaginaire collectif. Première à arborer le  drapeau noir ,

images = premier symbôle de l’anarchisme

elle popularise celui-ci au sein dumouvement libertaire….. 

Le château de Vroncourt. :

Née au château de Vrocourt en Heute-Marne le 29 mai 1830 , Louise Michel, parfois appelée Clémence-Louise Michel, est la fille naturelle  de la servante Marie-Anne Michel et d’un père inconnu, vraisemblablement le fils du châtelain Laurent Demahis. À la suite de sa naissance, Laurent Demahis est éloigné du château, tandis que Louise y est élevée, près de sa mère, et dans la famille des parents de Laurent Demahis, qu’elle appelle ses grands-parents. Jusqu’à ses 20 ans, Louise porte le patronyme de son grand-père Étienne-Charles Demahis (1762-1845), qui fut sous l’Ancien régime avocat au Parlement de Paris  et descendait d’une famille de la  » noblesse de robe  »  (de Mahis) remontant au xviie siècle. Il lui donne le goût d’une culture classique où domine l’héritage des Lumières , notamment Voltaire et J.J Rousseau . Elle reçoit une instruction solide, une éducation libérale et semble avoir été heureuse, faisant preuve, très jeune, d’un tempérament altruiste.

En 1850, la mort des grands-parents Demahis marque la fin de son appartenance au milieu social aisé de ses protecteurs. Dotées par eux d’un petit pécule, Louise et sa mère doivent quitter le château de Vroncourt, mis en vente par la veuve et les enfants légitimes de Laurent Demahis Jusqu’alors connue à Vroncourt comme Mademoiselle Demahis, Louise doit abandonner ce nom pour prendre celui de sa mère.

À partir de 1851, elle poursuit des études à Chaumont ( Haute-Marne ) où elle obtient le brevet de capacité permettant d’exercer la profession de « sous-maîtresse » (on dirait institutrice aujourd’hui). Refusant de prêter serment à Napoléon III ce qui est nécessaire pour être institutrice, en septembre 1852, à 22 ans, elle crée une école libre à Audeloncourt ( Haute-Marne) où elle enseigne durant une année avant de se rendre à Paris. Fin 1854, elle ouvre une école à Clerfmont et n’enseigne, là aussi, que durant une année. Puis en ouvre une àMillières ( Haute-Marne ) en 1855.

À Paris …

Marie Ferré  (1853-1882)

Institutrice écrivaine

En 1856, elle quitte la Haute-Marne pour Paris . Commence alors pour elle une période d’intense activité enseignante, de tentative littéraire et de formation militante.

Pendant les quinze ans qui suivent, elle poursuit avec passion son activité d’enseignante. Elle trouve à son arrivée une place de sous-maîtresse dans le 10e arrondissement,rue du Câteau d’Eau , dans la pension de Madame Voillier, avec laquelle elle entretient des rapports quasi filiaux. En 1865, elle ouvre un externat au 24 rue Houdon , puis un autre cours rue Oudor  en 1868.

Pour préparer les épreuves du baccalauréat , elle suit les cours d’instruction populaire de la rue Hautefeuille , , dirigés par les républicains Jules Favre et Eugène Pelletan  , qui élargissent son horizon politique. De plus, elle écrit des poèmes sous le pseudonyme d’Enjolras , devient sociétaire de l’Union des poètes en 1862, et aurait probablement aimé vivre de sa plume, si les temps le lui avaient permis. Elle entretient une correspondance, commencée en 1850, avec Victor Hugo, l’écrivain et le républicain le plus célèbre et le plus respecté de l’époque, et lui adresse quelques poèmes. Louise est entièrement sous le charme. Elle vient le voir à son retour à Paris après la chute de l’ Empire . Il interviendra pour elle en janvier 1871, la dépeignant telle  » Judith  » la sombre Juive  »  et  » Aria la Romaine  » dans son poème  »Viro Major  », femmes aux destins exceptionnels et tragiques, et la défendra pendant sa déportation. Leur correspondance durera jusqu’en 1879.

Militante révolutionnaire

Progressivement introduite dans les milieux révolutionnaires à la fin de l’Empire, elle rencontre Jules Vallès ,Eugène Varlin ,Raoul Rigault et Emile Eudes , et collabore à des journaux d’opposition comme  Le Cri du peuple

journal  » le cri du peuple  »

En 1869 elle est secrétaire de la Société démocratique de moralisation, ayant pour but d’aider les ouvrières À cette époque, Louise Michel est blanquiste , c’est-à-dire adepte du mouvement révolutionnaire et républicain socialiste fondé par 

Auguste Blanqui ?

En août 1870, à 40 ans, en pleine guerre franco-prusssienne , elle manifeste contre l’arrestation des blanquistes Eudes et Brideau . En septembre, après la chute du Second Empire  , elle participe au Comité de vigilance des citoyennes du 18 ème arrondissement de Paris , dont elle est élue présidente le 1er novembre ; elle rencontre Théophile Ferré frère de Marie Ferré , frère de, dont elle tombe passionnément amoureuse. Dans Paris affamé par le siège , elle crée une cantine  pour ses élèves.

Commune de Paris

Louise Michel en uniforme de fédéré.

Lorsque les manifestations pour créer une Commune  révolutionnaire commencent, en janvier 1871, membre du Comité de vigilance de Montmartre aux côtés de Paule Munck ,Anna Jaclard et Sophie Poirier, Louise Michel est très active. Selon une anecdote fameuse, le 22 janvier 1871, en habit de garde nationale, elle fait feu sur l’ Hotel -de-Ville  lors d’une manifestation réprimée dans le sang par le général Dinoy

Général Dinoy ?

  Propagandiste, garde au 61e bataillon de Montmartre, ambulancière, et combattante, elle anime aussi le Club de la Révolution à l’ église de Saint-Bernard de la Chapelle Les 17 et 18 mars, elle participe activement, armée, à l’ affaire des canons de la garde nationale sur la butte Monmartre . On assiste à d’étonnantes manifestations : femmes, enfants, gardes fédérés entourent les soldats qui fraternisent avec cette foule joyeuse et pacifique. Elle rencontreGeoges Clémenceau  , maire de Montmaartre qui tente alors une médiation. Louise Michel fait alors partie de l’aile révolutionnaire la plus radicale aux côtés des anarchistes, et pense qu’il faut poursuivre l’offensive sur Versailles pour dissoudre le gouvernement d’ Adolphe Thiers , qui n’a alors que peu de troupes. Elle est même volontaire pour se rendre seule à Versailles et tuer Thiers . Elle n’est pas suivie et le projet avorte.

Carton rouge

Le peintre Jules Girardet  a représenté Louise Michel dans deux tableaux : le premier  figure son arrestation le 24 mai 1871. Le deuxième ( est intitulé Louise Michel à Satory ; elle y est présentée haranguant des communards.

En avril-mai, lors des assauts versaillais contre la Commune, elle participe aux batailles de Clamart, Issy-les-Moulineaux et Neuilly. Elle fait partie du 61e bataillon de marche de Montmartre et sert également comme ambulancière. Sa bravoure est mentionnée dans le Journal officiel du 10 avril. Lors de la Semaine sanglante   en mai, elle participe au combat de rue au cimetière de Montmartre  puis sur la barricade de  Clignancourt . Le 24 mai, pour faire libérer sa mère, elle se rend. Louise Michel est détenue au camp de Satory  près de Versailles, puis à la prison des Chantiers  à Versailles et, à partir du 15 juin, à la maison de correction de Versailles. Elle assiste alors aux exécutions et voit mourir ses amis, parmi lesquels son ami Thépholie Ferré  (exécuté avec l’ancien ministre de la Guerre de la Commune, Louis Rossel ), auquel elle fait parvenir un poème d’adieu : Les billets rouges

Le 28 juin, elle est interrogée pour la première fois par le conseil de guerre. Louise Michel déclare devant ses juges :

 » Ce que je réclame de vous, c’est le poteau de Satory où, déjà, sont tombés nos frères ; il faut me retrancher de la société. On vous dit de le faire. Eh bien, on a raison. Puisqu’il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n’a droit aujourd’hui qu’à un peu de plomb, j’en réclame ma part, moi !  »

Elle revendique les crimes et délits dont on l’accuse et réclame la mort au tribunal ( » Si vous n’êtes pas des lâches, tuez-moi  ») alors que la plupart des accusés cherchent à sauver leur tête en minimisant leur action. Le lendemain, elle fait la une de tous les journaux En hommage,Victor Hugo   lui dédie un poème intitulé  »Viro Major  », qui jouera un grand rôle dans sa postérité. Le 19 septembre, elle est transférée à la prison d’Arras , où elle écrit une lettre à l’abbé Folley le 13 novembre. Ramenée à Versailles le 29 novembre, elle est condamnée par le conseil de guerre à la déportation à vie dans une enceinte fortifiée le 16 décembre. Elle refuse de faire appel et est transférée à l’abbaye d’Auberive (transformée en prison) le 21 décembre 1871, où elle reste jusqu’au 24 août 1873. C’est le temps où la presse versaillaise la nomme  »la Louve avide de sang  » ou  » la Bonne Louise  ». Elle est également surnommée la  »nouvelle Théroine » ou encore la  » dévote de la révolution  ».

Déportation

Embarquée, à Saint – Martin -Ré sur le Virginie le 9 août 1873 pour être déprtée en Nouvelle-Calédonie , Louise Michel arrive sur l’île après quatre mois de voyage le 8 décembre et est débarquée à la presqu’ile de Ducros  le 13 décembre. À bord, elle fait la connaissance de Henri Rochefort, célèbre polémiste, et de Nathalie Lemel  , elle aussi grande animatrice de la Commune ; c’est sans doute au contact de cette dernière que Louise Michel devient anarchiste . Elle reste sept années en Nouvelle-Calédonie, refusant de bénéficier d’un autre régime que celui des hommes ou d’une grâce individuelle.

Louise Michel à Nouméa.

Le bagne où elle fut enfermée

Elle crée  »le journal Petites Affiches de la Nouvelle-Calédonie  ». Elle apprend une langue kanak  et traduit dans une langue poétique plusieurs des mythes fondateurs des kanak, dont un mythe portant sur le déluge. Elle édite en 1885 Légendes et chansons de gestes canaques  S’intéressant aux langues kanak et, dans sa recherche de ce que pourrait être une langue universelle, à la langue pidgin qu’est le bichelamar  , elle cherche à instruire les autochtones kanak  et, contrairement à certains communards qui s’associent à leur répression, elle prend leur défense lors de leur révolte de 1878  . Elle obtient l’année suivante l’autorisation de s’installer à Nouméa  et de reprendre son métier d’enseignante, d’abord auprès des enfants de déportés (notamment des Algériens de Nouvelle-Calédonie), de gardiens, puis dans les écoles de filles. Elle instruit les kanak adultes le dimanche, inventant toute une pédagogie adaptée à leurs concepts et leur expérience.

Par décision du 8 mai 1879, sa peine est commuée en déportation simple, peine commuée à 10 ans de bannissement  à partir du 3 juin 1879 avant une remise du reste sa peine par décision du 16 décembre 1879.

Clémenceau, qui lui vouait une grande admiration, continuait de lui écrire durant sa déportation et lui adressait des mandats.

Retour en France

De retour à Paris le 9 novembre 1880, après avoir débarqué dans le port de Dieppe  

plaque commémorative près du port de plaisance, quai Henri-IV

elle est chaleureusement accueillie par la foule qui l’acclame aux cris de  »Vive Louise Michel ! Vive la Commune ! À bas les assassins !  ». À Paris, ce sont près de 10 000 personnes qui viennent l’acclamer à la gare Saint-Lazare. Elle y reprend son infatigable activité militante, donnant de nombreuses conférences, intervenant dans les réunions politiques. Deux mois après son retour, elle commence à faire publier sous forme de roman-feuilleton son ouvrage La Misère, qui remporte un vif succès ..

Elle se réclame jusqu’à sa mort du mouvement anarchiste. C’est le 18 mars 1882, lors d’un meeting salle Favié à Paris, que Louise Michel, désirant se dissocier des socialistes autoritaires et parlementaires, se prononce sans ambigüité pour l’adoption du  drapeau noir

par les anarchistes (socialistes libertaires) :  » Plus de drapeau rouge mouillé du sang de nos soldats. J’arborerai le drapeau noir, portant le deuil de nos morts et de nos illusions. »

Ce nouvel engagement est bientôt concrétisé par l’action : le 9 mars 1883, elle mène aux Invalides avec Emile Pourgrt , une manifestation au nom des  »sans-travail  » qui dégénère rapidement en pillages de trois boulangeries et en affrontement avec les forces de l’ordre. Louise, qui se rend aux autorités quelques semaines plus tard, est condamnée en juin à six ans de prison assortis de dix années de surveillance de haute police , pour  » excitation au pillage  ». Elle est libérée au bout de trois sur intervention de Clemenceau , pour revoir sa mère sur le point de mourir. Pourtant dès août, elle est de nouveau emprisonnée pour quatre mois à cause d’un discours prononcé en faveur des mineurs deDecazeville , aux côtés de Jules Guesqe , Paul Lafargue et Étienne Susini. Refusant de faire appel, elle est finalement relâchée en novembre à la suite d’une remise de peine  ».

Attentat contre Louise Michel en 1888 ?

En janvier 1887, elle se prononce contre la peine de mort , en réaction à la peine capitale à laquelle vient d’être condamné son ami Duval. Le 22 janvier 1888, après avoir prononcé dans l’après-midi un discours

Théâtre de la Gaité du Havre

au théâtre de la gaité du havre , elle est attaquée dans la soirée à la salle de l’Élysée par le  » chouan  » Pierre Lucas, qui tire sur elle deux coups de pistolet; blessée à la tête, elle refuse de porter plainte contre son agresseur. Une des balles lui érafle le lobe de l’oreille et l’autre se loge dans son crâne ; on ne parvient pas à l’extraire et elle y demeurera jusqu’à la mort de Louise Michel, dix-sept ans plus tard.

Elle est présente aux côtés de charles Malato  le 9 août 1888 au cours d’un meeting en pleine grève des terrassiers au cours duquel Joseph Tortelier

Joseph Tortelier ?

 prend la parole devant 400 personnes :

 » Ce n’est que par la grève universelle  que l’ouvrier créera une société nouvelle, dans laquelle on ne trouvera plus de tyrans.  »

En avril 1890, Louise Michel est arrêtée à la suite d’un discours qu’elle a prononcé à  Saint-Etienne  et en raison de sa participation à un meeting qui a entraîné de violentes manifestations à Vienne. Un mois plus tard, elle refuse sa mise en liberté provisoire, car ses coïnculpés restent en prison. Elle finit par tout casser dans sa cellule, un médecin demande alors son internement comme  » folle  ». Le gouvernement, qui craint l’hostilité de la presse, s’y oppose. Elle a alors 60 ans. Finalement, elle est libérée et quitte Vienne pour Paris le 4 juin. En juillet, Louise se réfugie à londres  où elle gère une école libertaire pendant quelques années. À son retour le 13 novembre 1895, elle est accueillie par une manifestation de sympathie à la gare Saint -Lazare ‘. Résolument antimilitariste, elle ne prend que modérément part à l’agitation provoquée par laffaire Dreyfus : Elle veut protéger le  » frère  » Henri Rochefort .

H.Rochefort ?

polémiste antisémite et résolument anti-dreyfusard.

Louise Michel dans sa maison (vers 1900).

Louise Michel dans sa maison (vers 1900).

Pendant les dix dernières années de sa vie, Louise Michel, devenue une grande figure révolutionnaire et anarchiste, multiplie les conférences à Paris et en province, accompagnées d’actions militantes, et ce, malgré sa fatigue ; en alternance, elle effectue des séjours à Londres en compagnie d’amis. En 1895, elle fonde le journal Le Libertaire  en compagnie de Sébastien Faure . Le 27 juillet 1896, elle assiste à Londres au congrès international socialiste des travailleurs et des chambres syndicales ouvrières. Elle fréquente le cercle anarchiste de Charlott-Street, à Soho, avec Malatesta

Malatesta

, où Sant ferrini fait sa connaissance et elle assiste au procès de l’espion Genno Rubin

Sante ferrini ?

 en mai 1902.

Quelques mois avant sa mort, d’octobre à décembre 1904, Louise Michel alors âgée de 74 ans, se rend en Algérie avec Ernest Girault  pour une tournée de conférences.

Après une série de conférences données dans les Alpes, elle prend froid à Sisteron , ce qui aggrave labronchite chhronique  dont elle souffre depuis des années. Le Dr Berthelot de,Toulon   juge son état alarmant et le Dr Dufour de Marseille conclut à une pneumonie . Elle meurt, le 9 janvier 1905, à Marseille à l’hôtel de l’Oasis au boulevard Dugommier. Le matin du 22 janvier, ses funérailles drainent à Paris une foule de plusieurs milliers de personnes. Elle est inhumée au cimetière de Levalois – Perret  

cimetière de Levallois-Perret ?

Considérée comme une pionnière du féminisme, elle écrit dans ses Mémoires :

‘ La question des femmes est, surtout à l’heure actuelle, inséparable de la question de l’humanité.  »
 » Les femmes, surtout, sont le bétail humain qu’on écrase et qu’on vend  », avant de lancer :  » Notre place dans l’humanité ne doit pas être mendiée, mais prise.  »

Ses positions sur les relations hommes/femmes sont connues :

 »Si l’égalité entre les deux sexes était reconnue, ce serait une fameuse brèche dans la bêtise humaine. En attendant, la femme est toujours, comme le disait le vieuxMolière , le potage de l’homme. Le sexe fort descend jusqu’à flatter l’autre en le qualifiant de beau sexe. Il y a fichtre longtemps que nous avons fait justice de cette force-là, et nous sommes pas mal de révoltées ne comprenant pas qu’on s’occupe davantage des sexes que de la couleur de la peau. Jamais je n’ai compris qu’il y eût un sexe pour lequel on cherchât à atrophier l’intelligence. »

Sur la prostitution , ses propos sont sans ambiguïté :

 »Il y a entre les propriétaires des maisons de prostitution échange de femmes, comme il y a échange de chevaux ou de bœufs entre agriculteurs ; ce sont des troupeaux, le bétail humain est celui qui rapporte le plus. …Si les grands négociants des marchés de femmes qui parcourent l’Europe pour leur négoce, étaient chacun au bout d’une corde, ce n’est pas moi qui irais la couper. Est-ce qu’il n’y a pas des marchés où l’on vend, dans la rue, aux étalages des trottoirs, les belles filles du peuple, tandis que lesfilles des riches sont vendues pour leur dot ? L’une, la prend qui veut ; l’autre, on la donne à qui on veut. La prostitution est la même … Esclave est le prolétaire, esclave entre tous est la femme du prolétaire. »

funérailles de L.Michel ?

Louise Michel et la franc-maçonnerie

Lors de ses funérailles, de nombreux orateurs prennent la parole et, parmi eux, le vénérable de la loge  » Fraternité Universelle  » de l’obédience maçonnique  » Grande Loge symbolique écosaise mixe et maintenue  » . Selon Jean Mitron ,  » des insignes ou emblèmes maçonniques ayant été déposés sur le cercueil, les organisateurs des obsèques firent remarquer que Louise Michel n’appartenait à aucune association  »

En fait, le 20 juillet 1904, sur proposition deMadeleine Pelletier ( qui selon Grançoise Hecque Madeleine Pelletie,  » revendique l’honneur d’avoir amené Louise Michel en franc-maçonnerie  »), Louise Michel est invitée à la loge  » Fraternité Universelle  », pour y prononcer une conférence de réception. Lors de cette réunion, elle est cooptée, les membres de la loge s’estimant honorés par son acquiescement à leur offre d’adhésion. Cette date ne doit pas être confondue, comme le fait André Combes avec celle de son initiation qui a lieu quelques semaines plus tard : le 13 septembre 1904 à la loge no 3  » La Philosophie sociale  » de la même obédience, une loge qui admettait les femmes. Elle est initiée en même temps que Charlotte Vauvelle (son amie et compagne depuis 1895) et Henri Jacob. Le lendemain de cette initiation, le 14 septembre 1904, Louise Michel tient une conférence devant la loge  » Diderot  » de la même obédience, sur le thème  »La femme et la franc-maçonnerie  », qui commence par ces mots :  » Il y a longtemps que j’aurais été des vôtres si j’eusse connu l’existence de loges mixtes, mais je croyais que, pour entrer dans un milieu maçonnique, il fallait être un homme.  » Elle y déclare aussi :  » Le pouvoir abêtit les hommes ; aussi devons-nous non point le conquérir et nous l’arracher entre hommes et femmes, mais l’éliminer de la société en faisant de celle-ci une grande famille libre, égalitaire et fraternelle, selon la belle devise maçonnique.  » Et ceci, sur la Commune :  » Les hommes de la Commune étaient individuellement énergiques, d’une grande valeur. Membres de la Commune, ils ne furent pas à la hauteur de leur tâche.  » Ses propos sont rapportés par le bulletin de la Grande Loge.

Drapeau annarchiste ….actuel

Parceque je suis…..


…..épileptique :

Trois questions et…réponses pour en finir avec les idées reçues sur l’épilepsie :

L’épilepsie entraîne-t-elle toujours des convulsions ?

Non ,certaines formes de la maladie sont moins spectaculaires ,ce qui rend le diagnostique parfois difficile .Certains malaises vagaux …..

Qu’est-ce qu’un malaise vagal ?

Le malaise vagal est dû à la baisse brutale et transitoire de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque. Ces phénomènes résultent d’une hyper stimulation du nerf vague, d’où le nom de malaise vagal. Le nerf vague a une importance capitale dans le bon fonctionnement de l’organisme de par son rôle dans la respiration, le système digestif et la régulation de la pression sanguine et du rythme cardiaque.

La baisse de la tension artérielle est telle que le débit sanguin devient trop faible pour irriguer suffisamment le cerveau entraînant un malaise pouvant aller jusqu’à la perte de connaissance, le plus souvent brève et spontanément résolutive. On parle alors de syncope.

Si le malaise vagal en lui-même n’est pas inquiétant, ce sont les circonstances dans lesquelles il se produit qui peuvent le rendre dangereux. En effet, la survenue d’un malaise (sans perte de connaissance) ou d’une syncope (avec perte de connaissance) peut entraîner une chute traumatique voire un accident mortel, par exemple au volant d’une voiture.

Ce phénomène est très répandu chez les 15-30 ans, en particulier chez les femmes.????

Quels sont les symptômes d’un malaise vagal ?

Le malaise vagal s’installe généralement progressivement mais peut aussi arriver très soudainement. Il est annoncé par des nausées, une pâleur de la peau et des sueurs. Puis d’autres symptômes apparaissent petit à petit :

  • Un trouble de la vue ;( O.K pour moi)
  • Des bourdonnements d’oreilles (les bruits alentour deviennent presque inaudibles) ;
  • Des vertiges ;
  • Des palpitations cardiaques  ;
  • Des tremblements ;
  • Une incapacité à parler ;( o.k chez moi )
  • Des diarrhées  ou des douleurs abdominales ;
  • Des maux de tête ;( chez moi oui)
  • Une faiblesse des jambes pouvant entraîner une chute si la personne ne peut pas s’appuyer ou s’asseoir quelque part ;
  • Une perte de connaissance de quelques secondes est possible (syncope).( oui)

Ainsi, avant de perdre connaissance, le patient peut voir arriver le malaise vagal contrairement à d’autres types de malaise. Il est donc possible de prendre des précautions et d’informer les autres des symptômes que l’on ressent.( o.k chez moi )

Certains symptômes peuvent perdurer plusieurs heures après le malaise comme les maux de tête ou une grande fatigue.( oui!)

Quelles sont les causes du malaise vagal ?

Le malaise vagal est un phénomène fréquent ? et les causes sont multiples. On distingue des facteurs de déclenchement de nature physique :

  • La vue du sang (blessures, bilan sanguin, etc) ;????
  • Être debout de façon prolongée ;
  • Une douleur vive ;
  • Une fatigue intense ;(oui)
  • Une forte chaleur ;
  • Un effort intense ;
  • Un jeûne prolongé ;(oui)
  • Le mal des transports ?
  • Un manque de ventilation dans un environnement surpeuplé.( parfois)

À ces facteurs physiques s’ajoutent des facteurs psychologiques comme les émotions fortes ou un stress important.

Dans certains cas, il arrive que la baisse de la pression artérielle soit due au changement trop rapide de la position allongée à debout. Cette cause est de plus en plus fréquente avec l’âge à cause de l’usure du système de régulation du nerf vague.

Certains médicaments, notamment ceux utilisés contre l’hypertension artérielle, peuvent aussi favoriser le déclenchement d’une syncope et vous faire perdre connaissance.

Il n’existe pas de traitement pour prévenir le malaise vagal. La seule solution est d’éviter les situations connues qui déclenchent le malaise comme un contexte stressant, un jeûne prolongé et un manque de ventilation.

Que faire si quelqu’un fait un malaise vagal ?

Lorsque les premiers symptômes apparaissent, le plus important est de régulariser l’afflux sanguin en asseyant la personne. Si la situation le permet, allongez-la en relevant légèrement ses jambes à l’aide d’un coussin. Cela permettra de faire remonter le sang vers le cerveau.

S’il s’agit de vous, informez les personnes qui vous entourent de vos sensations. Si le contexte ne vous permet pas de vous asseoir, comme dans les transports en commun par exemple, demandez à être soutenu pour éviter de faire une chute brutale.

Dans la majorité des cas, la personne qui fait un malaise vagal revient spontanément et rapidement à elle après la perte de connaissance. Lorsque c’est le cas, rassurez-la à son réveil et laissez-la allongée au moins 10 minutes avec les jambes surélevées.

description crise d’épilepsie (sans le son pour moi grrr )

Expression  » passez muscade » ?


Comme chacun sait , cela signifie  »le tour est joué » !

Origine et définition :

La muscade est une épice qui sert à accommoder différents plats et dessert (et même certains cocktails). Elle peut être dangereuse puisqu’il suffit d’en avaler deux noix pour passer de vie à trépas.!?
Elle se présente sous la forme de petites noix ovoïdes faisant jusqu’à 3 cm de long pour 2 cm de diamètre.


Le lien que cette épice peut avoir avec cette expression n’est pas évident.

Il viendrait des pratiques des escamoteurs ou prestidigitateurs à partir du début du XVIIIe siècle. En effet, pour leurs tours de passe-passe, ils utilisaient des boules de liège dont l’apparence était très comparable à celle de la noix de muscade.
À la fin du XVIIIe, l’expression « partez, muscade ! » marquait habituellement la disparition de cette boule de liège.
Elle s’est ensuite progressivement déformée en « passez, muscade ! » tout en s’étendant au figuré à d’autres usages pour signifier que le tour était joué.

Exemples:

 » J’avais donc raison de penser que leurs larmes, qui leur valent tant, ne leur coûtent rien. Elles se tamponnent un peu : passez muscade ! Encore une grande douleur suivie d’un petit gâteau. »
Henry de Montherlant – Le songe

C’était le 28 octobre 1886……


Comme d’habitude, les commentaires sont les bienvenus, mais nullement obligatoires !

La Liberté éclairant le monde :

Le 28 octobre 1886, » La Liberté éclairant le monde  » est inaugurée dans la liesse, à l’entrée du port de New York, par le président des États-Unis Stephen Grover Cleveland. C’est la plus colossale statue jamais construite (46 mètres de haut et 93 avec le piédestal). Elle est l’oeuvre du sculpteur Frédéric Auguste Bartholdi

A.Bartholdi

Ce cadeau de la France aux États-Unis célèbre l’amitié franco-américaine sur une idée du juriste Édouard Laboulaye

Édouard Laboulaye

. Il a été financé par une souscription publique des deux côtés de l’Atlantique et grâce à une active campagne de presse du journaliste américain Joseph Pulitzer…

La Statue de la Liberté rue de Chazelles (1884, Victor Dargaud, musée Carnavalet, Paris)

Auguste Bartholdi, républicain et patriote

Né le 2 août 1834 à Colmar, en Alsace, dans une famille de notables protestants, Auguste Bartholdi a pu donner libre cours à ses penchants artistiques grâce à la bienveillance de sa mère Charlotte qui ne cessa jamais de l’épauler.

Auguste Bartholdi (Colmar, 2 août 1834 - Paris, 4 octobre 1904)Il a à peine 20 ans quand il inaugure sa carrière de sculpteur avec la statue du comte Jean Rapp, un général de Napoléon Ier originaire comme lui de Colmar. Déjà s’affirme son goût pour le gigantisme avec cette statue à laquelle, de sa propre initiative, il donne une taille deux fois supérieure à la taille humaine.

En dépit de la bienveillance du Second Empire  à son égard, Bartholdi ne cache pas ses convictions républicaines, ce qui lui vaut de nouer une relation amicale avec le professeur de droit Édouard Laboulaye

Édouard Laboulaye

(1811-1883), dont il réalise le buste en 1866.

Aux États-Unis, laguerre de Scession  vient de se terminer sur l’abolition de l’esclavage. L’enthousiasme de Laboulaye, partisan des abolitionnistes, est à son comble.

Lors d’une soirée à laquelle est invité le jeune Bartholdi, il lance l’idée d’un monument qui scellerait l’amitié entre les peuples français et américain. Bien entendu, ce monument serait inauguré à l’occasion du centenaire de la Déclaration d’Indépendance , soit en 1876 !…

Suez avant New-York

Édouard Lefebvre de Laboulaye (Paris, 18 janvier 1811 - 25 mai 1883)En attendant, il faut composer avec un régime qui n’a pas de sympathie particulière pour la démocratie américaine.

Auguste Bartholdi, comme beaucoup d’artistes et d’intellectuels de son temps, cède à l’égyptomanie. Il visite les bords du Nil et rencontre Ferdinand de Lesseps, maître d’oeuvre du futurcanal de Suez .

Il lui suggère d’ériger à l’entrée du canal une statue monumentale à l’image du colosse de Rhodes, mais qui serait, elle, conçue pour durer des siècles.

Son projet prend l’allure d’une paysanne égyptienne qui brandit une torche, avec une majesté toute antique. Mais le vice-roi d’Égypte Ismaïl Pacha repousse l’idée et Bartholdi revient à Paris avec la maquette en terre cuite dans sa malle.

Arrive la guerre franco-prussienne. Patriote, le sculpteur de 36 ans sert comme chef d’escadron et aide de camp de Giuseppe Garibaldi  dans l’armée des Vosges.

Maquette de la statue de la Liberté éclairant le monde (vers 1885)Tandis que la France est encore sous le coup de la défaite, Édouard Laboulaye, devenu député républicain, se montre plus que jamais convaincu de l’utilité du monument à la Liberté. Il suggère à son ami de se rendre aux États-Unis pour tâter le terrain.

Dès son arrivée dans la rade de New York, à l’automne 1871, Bartholdi repère l’emplacement idéal pour son futur monument, lequel serait inspiré de la paysanne à la torche qui devait ouvrir le canal de Suez.

C’est l’île de Bedloe, rebaptisée  »Liberty Island  »en 1956. Elle est visible de tous les arrivants et offre un point de vue à la fois sur le grand large et la cité.

Laboulaye et Bartholdi ont dans l’idée que le monument, d’un coût de 250 000 dollars (une somme colossale pour l’époque), soit financé par souscription, pour moitié par le peuple français et par le peuple américain, le premier se réservant la statue et le second le piédestal.

Bartholdi rencontre dans ce but le président Ulysses S. Grant, des sénateurs, des industriels et des journalistes. Mais ses interlocuteurs demeurent très réservés à l’égard du projet. Tout comme d’ailleurs les élus et les notables français qui penchent majoritairement pour une restauration de la monarchie   et en veulent surtout aux Américains d’avoir soutenu la Prusse dans la précédente guerre.

En attendant que la situation se débloque, Bartholdi s’attelle à une commande publique destinée à rappeler le siège de Belfort  en 1870-1871. Ce sera le Lion de Belfort, une sculpture monumentale (on ne se refait pas) en granit des Vosges, adossée à la colline qui surplombe la ville.

L’horizon se dégage enfin : le régime politique bascule en janvier 1875  vers la République. Le projet de statue de la Liberté recueille désormais les faveurs de l’opinion mais le temps presse.

La statue de la Liberté en cours de montage dans les ateliers Gayet de la rue Chazelles (1884, Victor Dargaud, musée d'art de Santa Barbara, EU)

Course d’obstacles :

La statue de la Liberté en cours de montage dans les atelierds Gaget, Gauthier et CieLaboulaye, qui a de la suite dans les idées, fonde un Comité de l’union franco-américaine en vue de lever des fonds.

Charles Gounod compose pour les généreux donateurs, à l’Opéra de Paris, un Hymne à la Liberté éclairant le monde. On leur offre aussi deux cents modèles réduits de la future statue.

Auguste Bartholdi reçoit le concours d’une sommité du patrimoine en la personne d’Eugène Viollet-le-Duc . Celui-ci prescrit une peau composée de plaques de cuivre modelées par martelage sur des formes en plâtre. L’ensemble doit être monté sur une armature métallique, stabilisée par un remplissage en sable.

La fabrication peut enfin commencer dans les ateliers de la société  »Gaget, Gauthier et Cie  », rue de Chazelles, au nord de Paris. Elle mobilisera jusqu’à six cents ouvriers.

La Liberté éclairant le monde présentée à l'Exposition universelle de Paris, en 1878Mais il est devenu illusoire d’inaugurer la statue pour le centenaire de l’indépendance américaine. À tout le moins, Laboulaye et Bartholdi veulent profiter de l’Exposition universelle de Philadelphie de 1876 pour sensibiliser l’opinion américaine à leur projet.

Ils accélèrent le montage du bras droit et de sa torche afin de pouvoir les présenter sur place ! La pièce arrivera après la célébration de l’Independence Day (4 juillet) mais elle n’en recueillera pas moins un très vif succès auprès du public.

Grâce à une première collecte de fonds, on met à l’étude le piédestal. Il est confié à un architecte de renom, Richard Morris Hunt, qui a déjà conçu le Metropolitan Museum de New York.

Comme les fonds manquent aussi pour la réalisation de la statue, Laboulaye présente une reproduction grandeur nature de la tête à l’Exposition universelle de Paris, en 1878.

La statue de la Liberté à son achèvement, en 1884, dans la rue de Chazelles (Paris)Les visiteurs, impressionnés et séduits, souscrivent en masse et l’année suivante, le financement est bouclé avec plus de cent mille donateurs.

Mais un nouveau coup du sort frappe le projet : Viollet-le-Duc décède à 65 ans, emportant dans la tombe les principes de montage. Bartholdi se tourne alors vers Gustave Eiffel  (47 ans), un ingénieur et chef d’entreprise qui est en train de se bâtir une réputation internationale grâce à sa maîtrise des structures en acier.

À l’opposé de Viollet-le-Duc, il conçoit une charpente métallique légère qui, tel le roseau de la fable, saura résister aux plus violentes tempêtes en pliant et en se déformant.

Dernier coup du sort : Laboulaye décède à son tour le 25 mai 1883. Bartholdi porte désormais le projet sur ses seules épaules. Il invite le populaire Ferdinand de Lesseps à remplacer Laboulaye à la présidence du comité et c’est lui qui va officiellement remettre à l’ambassadeur américain, le 4 juillet 1884, la statue enfin terminée.

Le piédestal de la Statue de la Liberté en cours de construction

Le peuple américain se mobilise à son tour

Joseph Pulitzer (10 avril 1847, Makó, Hongrie - 29 octobre 1911, Charleston, Caroline du Sud)Outre-Atlantique, le projet se délite. Les riches New-Yorkais le dédaignent et le comité n’arrive pas à recueillir les fonds pour l’achèvement du piédestal.

Alors se lève un sauveur inattendu, Joseph Pulitzer.

Né en Hongrie en 1847, ce jeune immigré devenu le patron du New York World, a inventé la presse populaire à scandale. Il multiplie les campagnes de presse en faveur du projet. Auguste Bartholdi le soutient en proposant des statuettes à un ou cinq dollars.!

C’est un succès. Les dons, généralement modestes, affluent.

Le financement est enfin bouclé avec cent mille dollars supplémentaires offerts par cent vingt mille donateurs dont les noms sont tous imprimés dans le journal.

Auguste Bartholdi n’a pas attendu la fin de la souscription pour envoyer la statue à New York. À raison de 350 pièces dans 214 caisses, elle est chargée sur une frégate armée par le gouvernement français, l’Isère, et arrive à New York le 17 juin 1886. Quatre mois suffiront pour monter les cent tonnes de la structure et les quatre-vingt de l’enveloppe de cuivre.

Un mythe américain

La statue de la Liberté » La Liberté éclairant le monde  » est chargée d’une symbolique simple et accessible à tous. La statue tient dans sa main gauche une tablette où l’on peut lire ( 4 juillet 1776 ) (Déclaration d’indépendance  des États-Unis). Sa torche levée vers le ciel dissipe les ténèbres. Les chaînes brisées, à ses pieds, rappellent l’abolition de l’esclavage.

Les sept rayons de sa couronne sont censés représenter les sept océans et continents de la Terre. La couronne, enfin, comporte 25 fenêtres qui figurent autant de joyaux et d’où les visiteurs peuvent contempler la baie de New York.

Pour le corps de sa statue, le sculpteur a pu choisir comme modèle Jeanne-Émilie Baheux de Puysieux, une ancienne couturière devenue sa maîtresse et qu’il a dû épouser en catastrophe en 1875, lors d’un voyage aux États-Unis, pour ne pas heurter ses donateurs potentiels.

Quant au visage, a-t-il les traits de la mère de l’artiste? d’une prostituée? d’une Communarde?… Peut-être après tout Bartholdi s’est-il contenté de reprendre les traits hiératiques, sévères et somme toute sereins d’une Athéna antique.

La statue, son visage, sa gestuelle, son drapé n’ont rien de sentimental ou d’érotique. Mais qu’importe. Inaugurée à la veille de la grande vague d’immigration qui a vu débarquer à New York des millions d’Européens chassés par l’oppression et la misère, elle est devenue le visage de l’Amérique rêvée et de la Liberté. C’est elle que les manifestants de la place Tien An Men, en 1989, ont reproduite en plâtre.

Laboulaye et Bartholdi imaginaient-ils que leur idéal ferait le tour du monde, de Suez à Paris, New York et Pékin ?

Un poème d’Emma Lazarus :

La statue aujourd'hui : Liberty enlightning the WorldDès 1883 a été gravé dans le piédestal de  »La Liberté éclairant le monde  » un sonnet de la poétesse Emma Lazarus (1849-1887).

Il s’adresse aux millions d’immigrants qui ont débarqué à Ellis Island et pour lesquels la statue de la Liberté figurait l’espoir d’une vie meilleure :

« Give me your tired, your poor,
Your huddled masses yearning to breathe free,
The wretched refuse of your teeming shore.
Send these, the homeless, tempest-tost, to me,
I lift my lamp beside the golden door !

 »
Donne-moi tes pauvres, tes exténués
Qui en rangs pressés aspirent à vivre libres,
Le rebut de tes rivages surpeuplés,
Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête me les rapporte
De ma lumière, j’éclaire la porte d’or ! ‘.


C’était il y a…


……120 ans! :

Décès de Monsieur Georges Brassens :

22 octobre 1921 – 29 octobre 1981

Biographie Georges Brassens

Originaire de Cette (on écrit aujourd’hui Sète), petit port du Languedoc, le futur poète  » monte  » à Paris en février 1940 ( environ à 21 ans) Il trouve asile chez sa tante Antoinette

 »tante Antoinette »

et apprend la musique sur son piano.

Anarchiste et pacifiste de cœur, il est indifférent au contexte dramatique de l’époque. En 1943, il est envoyé dans un camp de travailleurs à Basdorf, près de Berlin, au titre du S.T.O (Service Obligatoire du Travail) . Il s’enfuit un an plus tard, à la faveur d’une permission, et se réfugie chez Jeanne et Marcel Planche

Jeanne Planche (l), René Fallet (foreground on l), Marcel Planche ,Pierre Onteniente, ( 1960)

, au 9, impasse Florimont (14e arrondissement). Il y restera 22 ans. Pour Jeanne, il écrit La cane de Jeanne et pour Marcel, qui tient un bistrot dans la rue d’Alésia voisine, sa plus célèbre chanson : L’Auvergnat.

Pour sa compagne  »Pupchen  »

Avec  »Pupchen »

, rencontrée en 1947 et à laquelle il restera toujours fidèle, il écrit aussi La non demande en mariage. Ayant abandonné le piano pour la guitare en 1951, il multiplie les auditions sans succès. Au bord du découragement, le 24 janvier 1952, il obtient enfin sa chance grâce à la chanteuse Patachou

Patachou

qui l’a pris en affection et, malgré son trac, accepte de le produire dans son cabaret de Montmartre. La consécration vient deux ans plus tard, le 23 septembre 1954 ( il a 33 ans ), à l’Olympia.

quelques chansons ( textes )

Les Copains d’abord

Non, ce n’était pas le radeau
De la Méduse, ce bateau
Qu’on se le dise au fond des ports
Dise au fond des ports
Il naviguait en père peinard
Sur la grand-mare des canards
Et s’appelait les Copains d’abord
Les Copains d’abord

Ses fluctuat nec mergitur
C’était pas d’la littérature
N’en déplaise aux jeteurs de sort
Aux jeteurs de sort
Son capitaine et ses matelots
N’étaient pas des enfants d’salauds
Mais des amis franco de port
Des copains d’abord

C’était pas des amis de luxe
Des petits Castor et Pollux
Des gens de Sodome et Gomorrhe
Sodome et Gomorrhe
C’était pas des amis choisis
Par Montaigne et La Boétie
Sur le ventre, ils se tapaient fort
Les copains d’abord

C’était pas des anges non plus
L’Évangile, ils l’avaient pas lu
Mais ils s’aimaient toutes voiles dehors
Toutes voiles dehors
Jean, Pierre, Paul et compagnie
C’était leur seule litanie
Leur Credo, leur Confiteor
Aux copains d’abord

Au moindre coup de Trafalgar
C’est l’amitié qui prenait l’quart
C’est elle qui leur montrait le nord
Leur montrait le nord
Et quand ils étaient en détresse
Qu’leurs bras lançaient des S.O.S
On aurait dit des sémaphores
Les copains d’abord

Au rendez-vous des bons copains
Y avait pas souvent de lapins
Quand l’un d’entre eux manquait à bord
C’est qu’il était mort
Oui, mais jamais, au grand jamais
Son trou dans l’eau n’se refermait
Cent ans après, coquin de sort
Il manquait encore

Des bateaux j’en ai pris beaucoup
Mais le seul qu’ait tenu le coup
Qui n’ait jamais viré de bord
Mais viré de bord
Naviguait en père peinard
Sur la grand-mare des canards
Et s’appelait les Copains d’abord
Les Copains d’abord

Des bateaux j’en ai pris beaucoup
Mais le seul qu’ait tenu le coup
Qui n’ait jamais viré de bord
Mais viré de bord
Naviguait en père peinard
Sur la grand-mare des canards
Et s’appelait les Copains d’abord
Les Copains d’abord

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 » La mauvaise réputation  »:

Au village, sans prétention
J’ai mauvaise réputation
Qu’je me démène ou que je reste coi
Je passe pour un je-ne-sais-quoi

Je ne fais pourtant de tort à personne
En suivant mon chemin de petit bonhomme

Mais les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux
Non, les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux

Tout le monde médit de moi
Sauf les muets, ça va de soi

Le jour du 14 juillet
Je reste dans mon lit douillet
La musique qui marche au pas
Cela ne me regarde pas

Je ne fais pourtant de tort à personne
En n’écoutant pas le clairon qui sonne

Mais les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux
Non, les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux

Tout le monde me montre au doigt
Sauf les manchots, ça va de soi

Quand j’croise un voleur malchanceux
Poursuivi par un cul-terreux
J’lance la patte et, pourquoi le taire?
Le cul-terreux se retrouve par terre

Je ne fais pourtant de tort à personne
En laissant courir les voleurs de pommes

Mais les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux
Non, les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux

Tout le monde se rue sur moi
Sauf les cul-de-jatte, ça va de soi

Pas besoin d’être Jérémie
Pour deviner le sort qui m’est promis
S’ils trouvent une corde à leur goût
Ils me la passeront au cou

Je ne fais pourtant de tort à personne
En suivant les chemins qui ne mènent pas à Rome

Mais les brave gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux
Non, les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux

Tout le monde viendra me voir pendu
Sauf les aveugles, bien entendu

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Les Amoureux des bancs publiques :

Les gens qui voient de travers pensent que les bancs verts
Qu’on voit sur les trottoirs
Sont faits pour les impotents ou les ventripotents
Mais c’est une absurdité car à la vérité, ils sont là c’est notoire
Pour accueillir quelque temps les amours débutants

Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s’foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes
Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s’disant des « je t’aime » pathétiques
Ont des petites gueules bien sympathiques

Ils se tiennent par la main, parlent du lendemain, du papier bleu d’azur
Que revêtiront les murs de leur chambre à coucher
Ils se voient déjà doucement elle cousant, lui fumant dans un bien-être sûr
Et choisissent les prénoms de leur premier bébé

Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s’foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes
Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s’disant des « je t’aime » pathétiques
Ont des p’tites gueules bien sympathiques

Quand la sainte famille machin croise sur son chemin deux de ces malappris
Elle leur décoche hardiment des propos venimeux
N’empêche que toute la famille
Le père, la mère, la fille, le fils, le Saint Esprit
Voudrait bien de temps en temps pouvoir s’conduire comme eux

Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s’foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes
Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s’disant des « je t’aime » pathétiques
Ont des p’tites gueules bien sympathiques

Quand les mois auront passé, quand seront apaisés leurs beaux rêves flambants
Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds
Ils s’apercevront émus qu’c’est au hasard des rues sur un d’ces fameux bancs
Qu’ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour

Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s’foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes
Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics
En s’disant des « je t’aime » pathétiques
Ont des p’tites gueules bien sympathiques

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Chanson pour l’Auvergnat :

Elle est à toi, cette chanson
Toi, l’Auvergnat qui, sans façon
M’as donné quatre bouts de bois
Quand dans ma vie il faisait froid
Toi qui m’as donné du feu quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
M’avaient fermé la porte au nez

Ce n’était rien qu’un feu de bois
Mais il m’avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
À la manière d’un feu de joie

Toi, l’Auvergnat quand tu mourras
Quand le croque-mort t’emportera
Qu’il te conduise, à travers ciel
Au Père éternel

Elle est à toi, cette chanson
Toi, l’hôtesse qui sans façon
M’as donné quatre bouts de pain
Quand dans ma vie il faisait faim
Toi qui m’ouvris ta huche quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
S’amusaient à me voir jeûner

Ce n’était rien qu’un peu de pain
Mais il m’avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
À la manière d’un grand festin

Toi l’hôtesse quand tu mourras
Quand le croque-mort t’emportera
Qu’il te conduise à travers ciel
Au Père éternel

Elle est à toi cette chanson
Toi, l’étranger qui sans façon
D’un air malheureux m’as souri
Lorsque les gendarmes m’ont pris
Toi qui n’as pas applaudi quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
Riaient de me voir amené

Ce n’était rien qu’un peu de miel
Mais il m’avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
À la manière d’un grand soleil

Toi l’étranger quand tu mourras
Quand le croque-mort t’emportera
Qu’il te conduise, à travers ciel
Au Père éternel

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Le gorille :

C’est à travers de larges grilles
Que les femelles du canton
Contemplaient un puissant gorille
Sans souci du qu’en-dira-t-on
Avec impudeur, ces commères
Lorgnaient même un endroit précis
Que, rigoureusement, ma mère
M’a défendu d’nommer ici
Gare au gorille!

Tout à coup la prison bien close
Où vivait le bel animal
S’ouvre, on n’sait pourquoi, je suppose
Qu’on avait dû la fermer mal
Le singe, en sortant de sa cage
Dit « c’est aujourd’hui que j’le perds! »
Il parlait de son pucelage
Vous aviez deviné, j’espère!
Gare au gorille!

L’patron de la ménagerie
Criait, éperdu « nom de nom!
C’est assommant, car le gorille
N’a jamais connu de guenon! »
Dès que la féminine engeance
Sut que le singe était puceau
Au lieu de profiter de la chance
Elle fit feu des deux fuseaux!
Gare au gorille!

Celles-là même qui, naguère
Le couvaient d’un œil décidé
Fuirent, prouvant qu’elles n’avaient guère
De la suite dans les idées
D’autant plus vaine était leur crainte
Que le gorille est un luron
Supérieur à l’homme dans l’étreinte
Bien des femmes vous le diront!
Gare au gorille!

Tout le monde se précipite
Hors d’atteinte du singe en rut
Sauf une vieille décrépite
Et un jeune juge en bois brut
Voyant que toutes se dérobent
Le quadrumane accéléra
Son dandinement vers les robes
De la vieille et du magistrat!
Gare au gorille!

« Bah! soupirait la centenaire
Qu’on pût encore me désirer
Ce serait extraordinaire
Et, pour tout dire, inespéré! »
Le juge pensait, impassible
« Qu’on me prenne pour une guenon
C’est complètement impossible »
La suite lui prouva que non!
Gare au gorille!

Supposez que l’un de vous puisse être
Comme le singe, obligé de
Violer un juge ou une ancêtre
Lequel choisirait-il des deux?
Qu’une alternative pareille
Un de ces quatre jours, m’échoie
C’est, j’en suis convaincu, la vieille
Qui sera l’objet de mon choix!
Gare au gorille!

Mais, par malheur, si le gorille
Aux jeux de l’amour vaut son prix
On sait qu’en revanche il ne brille
Ni par le goût ni par l’esprit
Lors, au lieu d’opter pour la vieille
Comme l’aurait fait n’importe qui
Il saisit le juge à l’oreille
Et l’entraîna dans un maquis!
Gare au gorille!

La suite serait délectable
Malheureusement, je ne peux
Pas la dire, et c’est regrettable
Ça nous aurait fait rire un peu
Car le juge, au moment suprême
Criait « maman! », pleurait beaucoup
Comme l’homme auquel, le jour même
Il avait fait trancher le cou
Gare au gorille!

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Je me suis fait tout petit

Je n’avais jamais ôté mon chapeau
Devant personne
Maintenant je rampe et je fais le beau
Quand elle me sonne
J’étais chien mchant, elle me fait manger
Dans sa menotte
J’avais des dents d’loup, je les ai changés
Pour des quenottes

Je m’suis fait tout petit devant une poupée
Qui ferme les yeux quand on la couche
Je m’suis fait tout petit devant une poupée
Qui fait « Maman » quand on la touche

J’étais dur à cuire, elle m’a converti
La fine mouche
Et je suis tombé tout chaud, tout rôti
Contre sa bouche
Qui a des dents de lait quand elle sourit
Quand elle chante
Et des dents de loup, quand elle est furie
Qu’elle est méchante

Je m’suis fait tout petit devant une poupée
Qui ferme les yeux quand on la couche
Je m’suis fait tout petit devant une poupée
Qui fait « Maman » quand on la touche

Je subis sa loi, je file tout doux
Sous son empire
Bien qu’elle soit jalouse au-delà de tout
Et même pire
Une jolie pervenche qui m’avait paru
Plus jolie qu’elle
Une jolie pervenche un jour en mourut
À coups d’ombrelle

Je m’suis fait tout petit devant une poupée
Qui ferme les yeux quand on la couche
Je m’suis fait tout petit devant une poupée
Qui fait « Maman » quand on la touche

Tous les somnambules, tous les mages m’ont
Dit sans malice
Qu’en ses bras en croix, je subirai mon
Dernier supplice
Il en est de pires, il en est d’meilleurs
Mais tout prendre
Qu’on se pende ici, qu’on se pende ailleurs
S’il faut se pendre

Je m’suis fait tout petit devant une poupée
Qui ferme les yeux quand on la couche
Je m’suis fait tout petit devant une poupée
Qui fait « Maman » quand on la touche

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Le Bistrot :

Dans un coin pourri
Du pauvre Paris,
Sur un’ place,
L’est un vieux bistrot
Tenu pas un gros
Dégueulasse.

Si t’as le bec fin,
S’il te faut du vin
D’ premièr’ classe,
Va boire à Passy,
Le nectar d’ici
Te dépasse.

Mais si t’as l’ gosier
Qu’une armur’ d’acier
Matelasse,
Goûte à ce velours,
Ce petit bleu lourd
De menaces.

Tu trouveras là
La fin’ fleur de la
Populace,
Tous les marmiteux,
Les calamiteux,
De la place.

Qui viennent en rang,
Comme les harengs,
Voir en face
La bell’ du bistrot,
La femme à ce gros
Dégueulasse.

Que je boive à fond
L’eau de tout’s les fon-
tain’s Wallace,
Si, dès aujourd’hui,
Tu n’es pas séduit
Par la grâce.

De cett’ joli’ fé’
Qui, d’un bouge, a fait
Un palace.
Avec ses appas,
Du haut jusqu’en bas,
Bien en place.

Ces trésors exquis,
Qui les embrass’, qui
Les enlace?
Vraiment, c’en est trop !
Tout ça pour ce gros
Dégueulasse!

C’est injuste et fou,
Mais que voulez-vous
Qu’on y fasse ?
L’amour se fait vieux,
Il a plus les yeux
Bien en face.

Si tu fais ta cour,
Tâch’ que tes discours
Ne l’agacent.
Sois poli, mon gars,
Pas de geste ou ga-
re à la casse.

Car sa main qui claqu’,
Punit d’un flic-flac
Les audaces.
Certes, il n’est pas né
Qui mettra le nez
Dans sa tasse.

Pas né, le chanceux
Qui dégèl’ra ce
Bloc de glace.
Qui fera dans l’ dos
Les corne’ à ce gros
Dégueulasse.

Dans un coin Pourri
Du pauvre Paris,
Sur un’ place,
Une espèc’ de fé’,
D’un vieux bouge, a fait
Un palace.

Supplique pour être enterré à la plge de Sète

La Camarde qui ne m’a jamais pardonné
D’avoir semé des fleurs dans les trous de son nez
Me poursuit d’un zèle imbécile
Alors cerné de près par les enterrements
J’ai cru bon de remettre à jour mon testament
De me payer un codicille

Trempe dans l’encre bleue du Golfe du Lion
Trempe, trempe ta plume, ô mon vieux tabellion
Et de ta plus belle écriture
Note ce qu’il faudrait qu’il advînt de mon corps
Lorsque mon âme et lui ne seront plus d’accord
Que sur un seul point, la rupture

Quand mon âme aura pris son vol à l’horizon
Vers celle de Gavroche et de Mimi Pinson
Celles des titis, des grisettes
Que vers le sol natal mon corps soit ramené
Dans un sleeping du Paris-Méditerranée
Terminus en gare de Sète

Mon caveau de famille, hélas n’est pas tout neuf
Vulgairement parlant, il est plein comme un œuf
Et d’ici que quelqu’un n’en sorte
Il risque de se faire tard et je ne peux
Dire à ces braves gens « poussez-vous donc un peu »
Place aux jeunes en quelque sorte

Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus
Creusez si c’est possible un petit trou moelleux
Une bonne petite niche
Auprès de mes amis d’enfance, les dauphins
Le long de cette grève où le sable est si fin
Sur la plage de la corniche

C’est une plage où même à ses moments furieux
Neptune ne se prend jamais trop au sérieux
Où quand un bateau fait naufrage
Le capitaine crie « je suis le maître à bord »
Sauve qui peut, le vin et le pastis d’abord
Chacun sa bonbonne et courage

Et c’est là que jadis à quinze ans révolus
À l’âge où s’amuser tout seul ne suffit plus
Je connus la prime amourette
Auprès d’une sirène, une femme-poisson
Je reçus de l’amour, la première leçon
Avalais la première arête

Déférence gardée envers Paul Valéry
Moi l’humble troubadour sur lui je renchéris
Le bon maître me le pardonne
Et qu’au moins si ses vers valent mieux que les miens
Mon cimetière soit plus marin que le sien
Et n’en déplaise aux autochtones

Cette tombe en sandwich entre le ciel et l’eau
Ne donnera pas une ombre triste au tableau
Mais un charme indéfinissable
Les baigneuses s’en serviront de paravent
Pour changer de tenue et les petits enfants
Diront « chouette, un château de sable »

Est-ce trop demander sur mon petit lopin
Plantez, je vous en prie une espèce de pin
Pin parasol de préférence
Qui saura prémunir contre l’insolation
Les bons amis venus faire sur ma concession
D’affectueuses révérence

Tantôt venant d’Espagne et tantôt d’Italie
Tous chargés de parfums, de musiques jolies
Le Mistral et la Tramontane
Sur mon dernier sommeil verseront les échos
De villanelle, un jour, un jour de fandango
De tarentelle, de sardane

Et quand prenant ma butte en guise d’oreiller
Une ondine viendra gentiment sommeiller
Avec moins que rien de costume
J’en demande pardon par avance à Jésus
Si l’ombre de ma croix s’y couche un peu dessus
Pour un petit bonheur posthume

Pauvres rois pharaons, pauvre Napoléon
Pauvres grands disparus gisant au Panthéon
Pauvres cendres de conséquence
Vous envierez un peu l’éternel estivant
Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant
Qui passe sa mort en vacances
Vous envierez un peu l’éternel estivant
Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant
Qui passe sa mort en vacances

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Tombe de Mer Brassens (cimetière de Sète)

Ménagère /Manager


Un mot qui a fait un bon bout de chemin en Europe, de ses origines latines à son retour triomphal dans la langue française en tant qu’anglicisme au cours du XIXe siècle.

Peut-il exister un lien entre deux termes bien connus : le manager et la ménagère.

Des origines latines:

Le mot  » manager  » a des origines latines et provient plus exactement du mot  »manus » (la main). 

Par la suite, manus donne naissance au terme italien maneggiare,  » manier  » ou  » diriger un cheval en le guidant par la main  ». Le mot français  » manège  », lieu où l’on entraîne généralement les chevaux, dérive d’ailleurs plus exactement de l’italien maneggio (maniement, manipulation).

Difficile de dire si nos  »amis d’outre-Manche  » ont intégré directement le terme italien dans leur langue ou si c’est bien le terme français qui a conquis les îles britanniques. (Une importation des deux termes en parallèle est une possibilité )

Au XVIe siècle, le nom anglais manage, qui signifie encore  » équitation  » ou  » dressage des chevaux  », devient verbe.  »To manage » reste encore associé à la culture équestre, mais est assez vite adopté par le monde de l’entreprise, (il s’agît alors de diriger quelqu’un ou quelque chose ou d’administrer des affaires ). (tout le monde le sait )

L’heure de la Révolution industrielle n’a pas encore sonné pour le Royaume-Uni, car il faudra attendre 1769 pour que Watt

Watt ?

mette au point sa machine à vapeur, pourtant la gestion des ressources est au cœur des préoccupations avec le mouvement des enclosures . ( L’emploi de verbes comme to manage et ses dérivés tels que manager se développent dans ce cadre).

Une étymologie en discussion ?

L’explication étymologique équestre sur les origines du mot  » manager  » avec l’enchaînement : manus (latin)  maneggiare (italien)  manage (vieil anglais)  to manage (anglais moderne) → manager (anglais et français modernes), est la plus communément admise.

Elle a l’immense avantage de coller à merveille avec les discours sur l’art du management et l’habileté nécessaire pour diriger une équipe.

Le terme manager dérive donc assez logiquement du verbe to manage, alors pourquoi certains veulent-ils l’associer aujourd’hui au mot français  » ménagère  ? Que vient faire cette explication dans une évolution étymologique a priori étayée et logique ? 

Serait-il possible que  »manager » doive quoi que ce soit au vieux français  »mesnager » ?

La piste de la ménagère:

Mesnager dont le féminin a fini par donner  » ménagère  », à l’époque où le  » s  » passe bien souvent à la trappe pour donner naissance à un très bel accent, n’a pas tout à fait les mêmes origines que  »manège  »,bien qu’il lui ressemble fortement.  

Tout d’abord, mesnager a des liens avérés avec le maynagier (travailleur journalier au XIIIe siècle), lui-même issu de maisnage (ménage).

D’où vient  » maisnage » ? Du verbe manoir (à l’origine du nom  » manoir  », également adopté par les anglais sous sa forme manor), qui signifie  » habiter  » ou  » demeurer  », et est dérivé du latin manere (rester).

Mesnager constituerait une origine bien plus prosaïque à  » manager  » ?

Pas forcément.

Il faut savoir par exemple que Sully, ministre du roi Henri IV, promu surintendant des finances de la France, était réputé être un bon mesnager en son temps. Il serait donc probable que le terme ait traversé la Manche pour nous revenir. En effet, la définition de mesnager correspond en partie à ce que l’on attend d’un manager : ménager se dit d’une personne qui administre avec épargne, avec économie

De plus, nous savons qu’un mot tel que mesnager a pu être déformé en anglais où le  » a  » peut tout aussi bien être prononcé  » a  » que  » é  ».

Le manager et la ménagère sont-ils liés ? Mieux vaut laisser les linguistes trancher la question étymologique, même s’il semble que la première explication avec un transfert de termes équestres vers le monde de l’entreprise est la plus répandue.

Au fond, est-ce si important ? Une chose est sûre : la  » ménagère  » pourrait parfois apporter d’excellents conseils aux  » managers  » de ce monde

La disparition des pièces d’un et deux centimes..


…….inquiète les syndicats

La CGT de la Monnaie de Paris craint que les commerçants profitent de cette disparition pour tirer les prix à la hausse, ce qui aggraverait l’inflation. La Commission européenne s’appuie sur une étude selon laquelle une majorité d’Européens les considèrent comme encombrantes.

La Slovaquie, la Belgique et les Pays-Bas ont déjà sauté le pas.
La Slovaquie, la Belgique et les Pays-Bas ont déjà sauté le pas.

Ce n’est pas une affaire de gros sous, mais de petites pièces. Les syndicats de la Monnaie de Paris, la  »vénérable » institution française en charge de la frappe des pièces, s’inquiètent du projet de la commission européenne qui vise à supprimer les pièces d’un et deux centimes.

Ces pièces de petites valeurs permettent  » d’avoir un prix au plus près de la valeur réelle du bien majorée de la marge commerçant  », défend la CGT dans un communiqué publié vendredi. Le syndicat craint que la disparition de ces pièces encourage les commerçants à  » arrondir les prix à leur avantage exclusif  », malgré les éventuelles  » règles relatives aux arrondis  » que la Commission pourrait mettre en place.

Voir ausssi : Voyage au pays où on fabrique le cash

 »’ Alors que tous les consommateurs de la zone euro sont confrontés à une inflation sans précédent, ils ne comprendraient pas que la disparition des pièces de 1 et 2 centimes soit arrêtée dans un tel contexte alors même que cette disparition risque d’aggraver l’inflation  », plaide la CGT.

Plusieurs pays déjà passés à l’acte:

La Commission avait initialement prévu de s’emparer concrètement du sujet dans le courant du deuxième trimestre 2022. Mais aucune décision n’a pour l’instant été prise. Selon les informations du site ‘ ‘ Moneyvox  » , le sujet pourrait revenir sur la table au mois de décembre.

La Commission s’appuie sur une enquête menée entre 2020 et 2021, selon laquelle 72 % des Européens interrogés considèrent que ces pièces sont encombrantes voire inutiles. Le résultat de cette consultation avait entraîné un mouvement de grève en décembre 2021 au sein de la Monnaie de Paris. Les effectifs de l’institution ont été divisés par trois en vingt ans face au recul de l’usage du cash dans les transactions.

Certains pays n’ont cependant pas attendu la décision de Bruxelles pour passer à l’action. C’est notamment le cas de la Slovaquie, qui a interdit l’utilisation de ces pièces depuis le 1er juillet 2022. Les prix des biens de consommation doivent donc être arrondis aux 5 centimes les plus proches. Cet arrondi ne s’applique qu’au paiement en espèces, pas au paiement par carte.

En Belgique, un système similaire est en place depuis décembre 2021, tandis qu’aux Pays-Bas, ces pièces ne sont plus en circulation depuis plus de dix ans.!

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 pays où on fabrique le cash:

Le confinement a accéléré le développement des nouveaux moyens de paiement numérique. Mais la monnaie sonnante et trébuchante n’a pas dit son dernier mot. Reportage à Pessac, dans l’usine de la Monnaie de Paris.

Dans ses coffres-forts, la Monnaie de Paris conserve les poinçons originaux avec lesquels les rois de France ont marqué l'histoire du pays. Il est possible de remonter jusqu'au roi Dagobert.
Dans ses coffres-forts, la Monnaie de Paris conserve les poinçons originaux avec lesquels les rois de France ont marqué l’histoire du pays. Il est possible de remonter jusqu’au roi Dagobert.

 » Je peux vous dire que la Casa de Papel, ça n’aurait pas pu se passer chez nous  »

, s’amuse Marc Schwartz, le président directeur général de la Monnaie de Paris, en désignant les immenses et épais murs de béton qui enserrent l’usine de Pessac, dans la banlieue de Bordeaux. Cette architecture imposante renforce cependant l’idée que l’on peut avoir face à cette vénérable institution, qui depuis douze siècles frappe la monnaie des Français : celle d’une forteresse assiégée, dans un monde bouleversé par le paiement numérique et des nouveaux acteurs qui aimeraient bien reléguer la monnaie sonnante et trébuchante au rang d’espèce en voie de disparition.

Chaque année, l’usage du » cash » recule en effet de 4 à 5 %, selon la Banque de France. Cette tendance, qui résulte de la concurrence de la carte bancaire, du développement du e-commerce et, ces dernières années, des incursions des Gafa dans le secteur du paiement  »Appel Pay et Alpay entête  » 

 »Appel Pay et Alpay »

 » Les retraits se sont écroulés de 50 à 60 % durant la période  », note Christophe Baud-Berthier, le directeur de l’activité fiduciaire de la Banque de France . Le cash a rapidement été vu ( à tort, d’après les études scientifiques ) comme un possible vecteur de transmission du virus .

Les billets de banque peuvent-ils transmettre le coronavirus ?( voir sur le net )

.poussant certains commerçants à afficher sur leur devanture leur refus des paiements en liquide.

 » Le cuivre est virucide  »!?

Dans les allées de la MINT ( le nom des usines de frappe de monnaie ), le coup est rude et paraît absurde.  » Le cuivre est virucide et bactéricide  », lance un monnayeur, dans le court laps de temps qu’il lui faut pour changer le poinçon usé de sa machine, avant que le vacarme assourdissant de la frappe ne reprenne.  » Toutes nos pièces en contiennent au minimum 75 %, abonde Marc Schwartz. Le virus peut survivre plus longtemps l’acier inoxydable d’une poignée de porte ou bien sur le plastique des cartes de crédit que sur un billet ou une pièce, selon les scientifiques  »

Reste que les retraits d’espèces sont toujours « 20 % en dessous de leurs niveaux d’avant crise », constate Christophe Baud-Berthier, alors que, dans le même temps, les paiements sans contact

paiement sans contact ?

ont eux,explosé avec le relèvement du plafond de 30 à 50 euros : dans un panel de dix pays développés analysé par la Banque des règlements internationaux (BRI), ils représentent 65 % de l’ensemble des transactions par carte début juin, contre 30 % en septembre 2019.

 » Le montant moyen déboursé en espèce par transaction est de 7,5 euros et le point de bascule psychologique se situe à 20 euros. Avec un plafond à 30 euros, on était déjà au-delà  », rétorque Marc Schwartz

Marc Schwartz

, pour qui le sans-contact n’est pas le fossoyeur du cash.

Le cash progresse

Aux manettes de leurs machines capables de frapper 250.000 pièces de deux euros en une seule journée de travail, les monnayeurs ont du mal à croire à la disparition des espèces. D’autant que la Banque centrale européenne est formelle : avec 1.360 milliards d’euros, il n’y a jamais eu autant d’argent liquide en circulation en Europe. Et ce chiffre est en hausse de 10% par rapport à l’année dernière.

En cause, notamment, un phénomène de thésaurisation non négligeable mais également une réputation de valeur refuge en période de troubles économiques.  » Nous avons frappé 5.000 pièces d’or d’une valeur de 1.000 euros pendant le confinement, dit Marc Schwartz. Elles se sont vendues en une semaine, c’est inédit  ». Et quelques jours avant le début du confinement, la BDF a observé un pic drastique de retraits d’argent liquide.

Les sociétés sans cash oublient les plus précaires

Cette relative résistance du cash n’est cependant pas suffisante pour préserver le modèle de la Monnaie de Paris. Ces trois prochaines années, l’Etat a décidé de réduire son carnet d’ordres d’environ 10 % par an. L’institution est obligée d’adapter son modèle, en se tournant plus vers les monnaies de collection, alors que la frappe de monnaie courante ne représente déjà plus que 50 % de son activité. La société prévoit une réduction de 10 % de ses effectifs ( environ 600 personnes travaillent pour la Monnaie de Paris ) d’ici à 2022, sans plan social.

La Monnaie de Paris met cependant en garde contre un monde sans espèces.  » Les plus précaires et les plus âgés sont laissés pour compte dans ce monde-là  », alerte Marc Schwartz. Selon la BDF, l’immense majorité des minima sociaux touchés par les Français sont immédiatement convertis en espèces. Par ailleurs, 3,5 millions de personnes ne disposent pas de cartes bancaires.

Rebondissant sur l’affaire Wirecard, qui a porté un coup à l’image du secteur du paiement numérique, Marc Schwartz rappelle que la valeur de la monnaie réside, elle, dans la confiance qu’on lui porte.  » Un euro vaudra toujours un euro  », dit-il. Tombé en faillite fin juin, Wirecard est passé en quelques jours d’une valorisation de plus de 10 milliards d’euros à quelque 300 millions.

Que veut dire  » hui  » dans le mot  » aujourd’hui  »?


Issu du vieux français, “hui” n’est plus employé seul depuis le Moyen-Age, mais greffé à la formule  »au jour de », qui a la même signification.  »Aujourd’hui » est donc un pléonasme, renforcé par l’expression abusive  »au jour d’aujourd’hui  ».

Il est l’une des dernières traces du temps passé pour parler du présent. Détaché du mot “aujourd’hui” par une apostrophe, “hui” est un mot de l’ancien français né au XIe siècle, issu du latin  »hodie », cousin de l’espagnol  »hoy » et de l’italien  »oggi », qui signifient  »en ce jour ». Jugé probablement trop court et insuffisant pour exprimer une durée de 24 heures,

 » 24 heures » lol

“hui” se retrouve greffé au mot “au jour de”. Dès lors, “hui” ne s’emploie plus seul et devient “aujourd’hui”, qui se traduit littéralement par “au jour de ce jour”. Ce procédé linguistique pléonastique a un nom : une agglutination de la locution, soit l’action de former des mots nouveaux ou des formes de mots nouvelles en leur adjoignant des éléments qui avaient d’abord une existence indépendante.

L’expression “au jour d’aujourd’hui” est-elle correcte ?

La formule “au jour d’aujourd’hui”, adoptée dès le 16e siècle, est donc un double pléonasme qui revient à dire “au jour de ce jour de ce jour”. Mais est-ce pour autant un abus de langage ? Selon plusieurs linguistiques, ce pléonasme n’est pas qu’une simple redondance mais a un intérêt sémantique. “Aujourd’hui” permet d’insister sur la valeur du temps présent. Il traduit l’époque actuelle, au sens large et peut se traduire par  »de nos jours”. A l’inverse, l’expression “au jour d’aujourd’hui” resserre la focale et désigne davantage le jour où l’on parle. Un argument avancé par un grand grammairien français du XVIIe siècle, Vaugelas,

Vaugelas ?

……qui explique que les pléonasmes permettent de renforcer le propos et de représenter plus facilement une pensée.

(Un pléonasme est le fait d’associer des termes qui ont la même significationC’est un énoncé redondant. Ils peuvent être employés volontairement : ils forment alors des figures de style . Ce ne sont pas des fautes, mais ils peuvent alourdir la langue.)

Quels sont les synonymes du mot “aujourd’hui” ?

Cette analyse est reprise des siècles plus tard par le lexicologue Alain Rey, qui, pour justifier ses propos, s’appuie sur Les Contemplations, de Victor Hugo

Victor Hugo

La première partie de ce recueil de poésie est intitulée Autrefois et la seconde Aujourd’hui, sous-titrée 1843-1855. Là encore, “aujourd’hui” signifie “de nos jours”, qui rassemble une génération de contemporains. Mais pour éviter la confusion, il vaut mieux la contourner en privilégiant quelques synonymes : “actuellement”, “à ce jour”, “en ce moment”… Et continuer d’employer le terme “aujourd’hui” pour désigner la journée où nous sommes.