ancêtre de Boris Johnson, morte d’une mystérieuse infection
L’ancien dirigeant du Royaume-Uni a pour ancêtre… une momie ! Le corps de sa sixième arrière-grand-mère est conservé par le musée d’histoire naturelle de Bâle, en Suisse afin d’étudier son incroyable état de conservation. Les causes de sa mort, longtemps restées mystérieuses, pourraient s’éclaircir grâce à de nouvelles analyses.
Elle est connue pour être la momie la mieux conservée de Suisse. Mais aussi pour son curieux lien de parenté avec Boris Johnson. Anna Catharina Bischoff
Anna Catharina Bischoff
, sixième arrière-grand-mère de l’ancien Premier ministre britannique, a vécu au XVIIIe siècle entre Strasbourg et Bâle. Son corps momifié a été retrouvé en 1975 et depuis, les scientifiques pensaient qu’elle était morte de la syphilis. Mais de nouvelles analyses révèlent qu’elle souffrait en réalité d’une mystérieuse infection : l’agent pathogène qui aurait causé sa mort n’a jamais été vu nulle part ailleurs.
Arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère de Boris Johnson?
C’est en 2018 que cette momie, désormais la plus connue de Suisse, fait les gros titres. Il s’avère qu’elle est l’arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère de Boris Johnson. Anna Catharina Bischoff est née dans une famille aisée de Strasbourg en 1719. Son père était prêtre et s’occupait des familles, des malades, leur apportait du réconfort. Lorsqu’il mourut à l’âge de 40 ans, le mari d’Anna Catharina a pris sa suite. Elle vécut en France pendant 40 ans et eut sept enfants. Sa fille aînée est la cinquième arrière-grand-mère deBorisJohnson
BorisJohnson ?
. Cette dernière s’est mariée avec un certain Christian Frédéric Pfeffel
Christian Frédéric Pfeffel ?
, d’où le nom complet de l’ancien dirigeant du Royaume-Uni : Alexander Boris de Pfeffel Johnson. Ce dernier a donc en partie des origines françaises et allemandes de par ce côté de sa famille qui s’est établi par la suite vers Colmar.
La momie est conservée au musée d’histoire naturelle de Bâle
Son ancêtre Anna Catharina Bischoff est décédée en 1787 à 69 ans. Elle a été retrouvée dans un curieux état de conservation au fond d’un caveau sous l’église des Franciscains à Bâle, qui a été fouillée dans les années 70 pour y réaliser des travaux de rénovation.
Un traitement au mercure qui l’a naturellement momifié
Parce qu’elle devait côtoyer les hôpitaux, les experts ont longtemps pensé qu’elle y a attrapé la syphilis, une maladie très contagieuse. Le traitement au mercure , utilisé à l’époque pour soigner cette maladie, était souvent mortel.Une forte concentration du métal lourd hautement toxique a été retrouvée dans sa dépouille. Mais celui-ci a aussi ralenti la putréfaction de son corps et l’a même momifié ! Le microclimat de la cellule funéraire l’aurait également empêché de trop se dégrader. Résultat, ses mains sont en parfait état, ce qui est moins le cas des pieds ou de la tête.
Aujourd’hui, les experts qui ont analysé le corps révèlent que la cause de la mort, si ce n’est pas le traitement au mercure, pourrait être une bactérie retrouvée en abondance dans ses organes et jusqu’ici inconnue de la science. Elle aurait donc pu souffrir d’une infection…
La comparaison des anciennes bactéries mystérieuses avec des bactéries d’aujourd’hui a révélé qu’elles auraient pu lui causer des lésions osseuses et des troubles pulmonaires. Des symptômes semblables à la syphilis ! Ce qui fait dire aux scientifiques que peut-être, le diagnostic de l’époque a pu être erroné. D’autant qu’à l’époque, être atteint de cette maladie sexuellement transmissible était une véritable honte pour les classes aisées. Les raisons de sa mort ne sont donc toujours pas tranchées.
Ce billet est long , trop long ,mais je voulais en savoir plus sur cette dame . =>> les commentaires ne sont pas nécessaires , je comprendrais , mais surtout pas de LIKE !!!!
Louise Michel vers 1880.
Vue de la sépulture.
Préoccupée très tôt par l’éducation, elle enseigne quelques années avant de se rendre à Paris en 1856. À 26 ans, elle y développe une importante activité littéraire, pédagogique et politique et se lie avec plusieurs personnalités révolutionnaires blanquistes de Paris des années 1860.
En 1871, elle participe activement aux événements de laCommune de Paris autant en première ligne qu’en soutien. S’étant livrée en mai pour faire libérer sa mère, elle est déportée en Nouvelle-Calédonie où elle se convertit à la pensée anarchiste. Elle revient en Métropole en 1880, et, très populaire, multiplie les manifestations et réunions en faveur des prolétaires. Elle reste surveillée par la police et est emprisonnée à plusieurs reprises, mais poursuit son militantisme politique dans toute la France, jusqu’à sa mort à l’âge de 74 ans à Marseille.
Elle demeure une figure révolutionnaire et anarchiste de premier plan dans l’imaginaire collectif. Première à arborer ledrapeau noir ,
images = premier symbôle de l’anarchisme
elle popularise celui-ci au sein dumouvement libertaire…..
Le château de Vroncourt. :
Née au château de Vrocourt en Heute-Marne le 29 mai 1830 , Louise Michel, parfois appelée Clémence-Louise Michel, est la fille naturelle de la servante Marie-Anne Michel et d’un père inconnu, vraisemblablement le fils du châtelain Laurent Demahis. À la suite de sa naissance, Laurent Demahis est éloigné du château, tandis que Louise y est élevée, près de sa mère, et dans la famille des parents de Laurent Demahis, qu’elle appelle ses grands-parents. Jusqu’à ses 20 ans, Louise porte le patronyme de son grand-père Étienne-Charles Demahis (1762-1845), qui fut sous l’Ancien régime avocat au Parlement de Paris et descendait d’une famille de la » noblesse de robe » (de Mahis) remontant au xviie siècle. Il lui donne le goût d’une culture classique où domine l’héritage des Lumières , notamment Voltaire et J.J Rousseau . Elle reçoit une instruction solide, une éducation libérale et semble avoir été heureuse, faisant preuve, très jeune, d’un tempérament altruiste.
En 1850, la mort des grands-parents Demahis marque la fin de son appartenance au milieu social aisé de ses protecteurs. Dotées par eux d’un petit pécule, Louise et sa mère doivent quitter le château de Vroncourt, mis en vente par la veuve et les enfants légitimes de Laurent Demahis Jusqu’alors connue à Vroncourt comme Mademoiselle Demahis, Louise doit abandonner ce nom pour prendre celui de sa mère.
À partir de 1851, elle poursuit des études à Chaumont ( Haute-Marne ) où elle obtient le brevet de capacité permettant d’exercer la profession de « sous-maîtresse » (on dirait institutrice aujourd’hui). Refusant de prêter serment à Napoléon III ce qui est nécessaire pour être institutrice, en septembre 1852, à 22 ans, elle crée une école libre à Audeloncourt ( Haute-Marne) où elle enseigne durant une année avant de se rendre à Paris. Fin 1854, elle ouvre une école à Clerfmont et n’enseigne, là aussi, que durant une année. Puis en ouvre une àMillières ( Haute-Marne ) en 1855.
À Paris …
Marie Ferré (1853-1882)
Institutrice écrivaine
En 1856, elle quitte la Haute-Marne pour Paris . Commence alors pour elle une période d’intense activité enseignante, de tentative littéraire et de formation militante.
Pendant les quinze ans qui suivent, elle poursuit avec passion son activité d’enseignante. Elle trouve à son arrivée une place de sous-maîtresse dans le 10e arrondissement,rue du Câteau d’Eau , dans la pension de Madame Voillier, avec laquelle elle entretient des rapports quasi filiaux. En 1865, elle ouvre un externat au 24 rue Houdon , puis un autre cours rue Oudor en 1868.
Pour préparer les épreuves du baccalauréat , elle suit les cours d’instruction populaire de la rue Hautefeuille , , dirigés par les républicains Jules Favre et Eugène Pelletan , qui élargissent son horizon politique. De plus, elle écrit des poèmes sous le pseudonyme d’Enjolras , devient sociétaire de l’Union des poètes en 1862, et aurait probablement aimé vivre de sa plume, si les temps le lui avaient permis. Elle entretient une correspondance, commencée en 1850, avec Victor Hugo, l’écrivain et le républicain le plus célèbre et le plus respecté de l’époque, et lui adresse quelques poèmes. Louise est entièrement sous le charme. Elle vient le voir à son retour à Paris après la chute de l’ Empire . Il interviendra pour elle en janvier 1871, la dépeignant telle » Judith » la sombre Juive » et » Aria la Romaine » dans son poème »Viro Major », femmes aux destins exceptionnels et tragiques, et la défendra pendant sa déportation. Leur correspondance durera jusqu’en 1879.
Militante révolutionnaire
Progressivement introduite dans les milieux révolutionnaires à la fin de l’Empire, elle rencontre Jules Vallès ,Eugène Varlin ,Raoul Rigault et Emile Eudes , et collabore à des journaux d’opposition comme Le Cri du peuple
journal » le cri du peuple »
En 1869 elle est secrétaire de la Société démocratique de moralisation, ayant pour but d’aider les ouvrières À cette époque, Louise Michel est blanquiste , c’est-à-dire adepte du mouvement révolutionnaire et républicain socialiste fondé par
Auguste Blanqui ?
En août 1870, à 40 ans, en pleine guerre franco-prusssienne , elle manifeste contre l’arrestation des blanquistes Eudes et Brideau . En septembre, après la chute du Second Empire , elle participe au Comité de vigilance des citoyennes du 18 ème arrondissement de Paris , dont elle est élue présidente le 1er novembre ; elle rencontre Théophile Ferré frère de Marie Ferré , frère de, dont elle tombe passionnément amoureuse. Dans Paris affamé par le siège , elle crée une cantine pour ses élèves.
Commune de Paris
Louise Michel en uniforme de fédéré.
Lorsque les manifestations pour créer une Commune révolutionnaire commencent, en janvier 1871, membre du Comité de vigilance de Montmartre aux côtés de Paule Munck ,Anna Jaclard et Sophie Poirier, Louise Michel est très active. Selon une anecdote fameuse, le 22 janvier 1871, en habit de garde nationale, elle fait feu sur l’ Hotel -de-Ville lors d’une manifestation réprimée dans le sang par le général Dinoy
Général Dinoy ?
Propagandiste, garde au 61e bataillon de Montmartre, ambulancière, et combattante, elle anime aussi le Club de la Révolution à l’ église de Saint-Bernard de la Chapelle Les 17 et 18 mars, elle participe activement, armée, à l’ affaire des canons de la garde nationale sur la butte Monmartre . On assiste à d’étonnantes manifestations : femmes, enfants, gardes fédérés entourent les soldats qui fraternisent avec cette foule joyeuse et pacifique. Elle rencontreGeoges Clémenceau , maire de Montmaartre qui tente alors une médiation. Louise Michel fait alors partie de l’aile révolutionnaire la plus radicale aux côtés des anarchistes, et pense qu’il faut poursuivre l’offensive sur Versailles pour dissoudre le gouvernement d’ Adolphe Thiers , qui n’a alors que peu de troupes. Elle est même volontaire pour se rendre seule à Versailles et tuer Thiers . Elle n’est pas suivie et le projet avorte.
Le peintre Jules Girardet a représenté Louise Michel dans deux tableaux : le premier figure son arrestation le 24 mai 1871. Le deuxième ( est intitulé Louise Michel à Satory ; elle y est présentée haranguant des communards.
En avril-mai, lors des assauts versaillais contre la Commune, elle participe aux batailles de Clamart, Issy-les-Moulineaux et Neuilly. Elle fait partie du 61e bataillon de marche de Montmartre et sert également comme ambulancière. Sa bravoure est mentionnée dans le Journal officiel du 10 avril. Lors de la Semaine sanglante en mai, elle participe au combat de rue au cimetière de Montmartre puis sur la barricade de Clignancourt . Le 24 mai, pour faire libérer sa mère, elle se rend. Louise Michel est détenue au camp de Satory près de Versailles, puis à la prison des Chantiers à Versailles et, à partir du 15 juin, à la maison de correction de Versailles. Elle assiste alors aux exécutions et voit mourir ses amis, parmi lesquels son ami Thépholie Ferré (exécuté avec l’ancien ministre de la Guerre de la Commune, Louis Rossel ), auquel elle fait parvenir un poème d’adieu :Les billets rouges
Le 28 juin, elle est interrogée pour la première fois par le conseil de guerre. Louise Michel déclare devant ses juges :
» Ce que je réclame de vous, c’est le poteau de Satory où, déjà, sont tombés nos frères ; il faut me retrancher de la société. On vous dit de le faire. Eh bien, on a raison. Puisqu’il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n’a droit aujourd’hui qu’à un peu de plomb, j’en réclame ma part, moi ! »
Elle revendique les crimes et délits dont on l’accuse et réclame la mort au tribunal ( » Si vous n’êtes pas des lâches, tuez-moi ») alors que la plupart des accusés cherchent à sauver leur tête en minimisant leur action. Le lendemain, elle fait la une de tous les journaux En hommage,Victor Hugo lui dédie un poème intitulé »Viro Major », qui jouera un grand rôle dans sa postérité. Le 19 septembre, elle est transférée à la prison d’Arras , où elle écrit une lettre à l’abbé Folley le 13 novembre. Ramenée à Versailles le 29 novembre, elle est condamnée par le conseil de guerre à la déportation à vie dans une enceinte fortifiée le 16 décembre. Elle refuse de faire appel et est transférée à l’abbaye d’Auberive (transformée en prison) le 21 décembre 1871, où elle reste jusqu’au 24 août 1873. C’est le temps où la presse versaillaise la nomme »la Louve avide de sang » ou » la Bonne Louise ». Elle est également surnommée la »nouvelle Théroine » ou encore la » dévote de la révolution ».
Déportation
Embarquée, à Saint – Martin -Ré sur le Virginie le 9 août 1873 pour être déprtée en Nouvelle-Calédonie , Louise Michel arrive sur l’île après quatre mois de voyage le 8 décembre et est débarquée à la presqu’ile de Ducros le 13 décembre. À bord, elle fait la connaissance de Henri Rochefort, célèbre polémiste, et de Nathalie Lemel , elle aussi grande animatrice de la Commune ; c’est sans doute au contact de cette dernière que Louise Michel devient anarchiste . Elle reste sept années en Nouvelle-Calédonie, refusant de bénéficier d’un autre régime que celui des hommes ou d’une grâce individuelle.
Louise Michel à Nouméa.
Le bagne où elle fut enfermée
Elle crée »le journal Petites Affiches de la Nouvelle-Calédonie ». Elle apprend une langue kanak et traduit dans une langue poétique plusieurs des mythes fondateurs des kanak, dont un mythe portant sur le déluge. Elle édite en 1885 Légendes et chansons de gestes canaques S’intéressant aux langues kanak et, dans sa recherche de ce que pourrait être une langue universelle, à la langue pidgin qu’est le bichelamar , elle cherche à instruire les autochtones kanak et, contrairement à certains communards qui s’associent à leur répression, elle prend leur défense lors de leur révolte de 1878 . Elle obtient l’année suivante l’autorisation de s’installer à Nouméa et de reprendre son métier d’enseignante, d’abord auprès des enfants de déportés (notamment des Algériens de Nouvelle-Calédonie), de gardiens, puis dans les écoles de filles. Elle instruit les kanak adultes le dimanche, inventant toute une pédagogie adaptée à leurs concepts et leur expérience.
Par décision du 8 mai 1879, sa peine est commuée en déportation simple, peine commuée à 10 ans de bannissement à partir du 3 juin 1879 avant une remise du reste sa peine par décision du 16 décembre 1879.
Clémenceau, qui lui vouait une grande admiration, continuait de lui écrire durant sa déportation et lui adressait des mandats.
Retour en France
De retour à Paris le 9 novembre 1880, après avoir débarqué dans le port de Dieppe
plaque commémorative près du port de plaisance, quai Henri-IV
elle est chaleureusement accueillie par la foule qui l’acclame aux cris de »Vive Louise Michel ! Vive la Commune ! À bas les assassins ! ». À Paris, ce sont près de 10 000 personnes qui viennent l’acclamer à la gare Saint-Lazare. Elle y reprend son infatigable activité militante, donnant de nombreuses conférences, intervenant dans les réunions politiques. Deux mois après son retour, elle commence à faire publier sous forme de roman-feuilleton son ouvrage La Misère, qui remporte un vif succès ..
Elle se réclame jusqu’à sa mort du mouvement anarchiste. C’est le 18 mars 1882, lors d’un meeting salle Favié à Paris, que Louise Michel, désirant se dissocier des socialistes autoritaires et parlementaires, se prononce sans ambigüité pour l’adoption du drapeau noir
par les anarchistes (socialistes libertaires) : » Plus de drapeau rouge mouillé du sang de nos soldats. J’arborerai le drapeau noir, portant le deuil de nos morts et de nos illusions. »
Ce nouvel engagement est bientôt concrétisé par l’action : le 9 mars 1883, elle mène aux Invalides avec Emile Pourgrt , une manifestation au nom des »sans-travail » qui dégénère rapidement en pillages de trois boulangeries et en affrontement avec les forces de l’ordre. Louise, qui se rend aux autorités quelques semaines plus tard, est condamnée en juin à six ans de prison assortis de dix années de surveillance de haute police , pour » excitation au pillage ». Elle est libérée au bout de trois sur intervention de Clemenceau , pour revoir sa mère sur le point de mourir. Pourtant dès août, elle est de nouveau emprisonnée pour quatre mois à cause d’un discours prononcé en faveur des mineurs deDecazeville , aux côtés de Jules Guesqe , Paul Lafargue et Étienne Susini. Refusant de faire appel, elle est finalement relâchée en novembre à la suite d’une remise de peine ».
Attentat contre Louise Michel en 1888 ?
En janvier 1887, elle se prononce contre la peine de mort , en réaction à la peine capitale à laquelle vient d’être condamné son ami Duval. Le 22 janvier 1888, après avoir prononcé dans l’après-midi un discours
Théâtre de la Gaité du Havre
au théâtre de la gaité du havre , elle est attaquée dans la soirée à la salle de l’Élysée par le » chouan » Pierre Lucas, qui tire sur elle deux coups de pistolet; blessée à la tête, elle refuse de porter plainte contre son agresseur. Une des balles lui érafle le lobe de l’oreille et l’autre se loge dans son crâne ; on ne parvient pas à l’extraire et elle y demeurera jusqu’à la mort de Louise Michel, dix-sept ans plus tard.
Elle est présente aux côtés de charles Malato le 9 août 1888 au cours d’un meeting en pleine grève des terrassiers au cours duquel Joseph Tortelier
Joseph Tortelier ?
prend la parole devant 400 personnes :
» Ce n’est quepar la grève universelle que l’ouvrier créera une société nouvelle, dans laquelle on ne trouvera plus de tyrans. »
En avril 1890, Louise Michel est arrêtée à la suite d’un discours qu’elle a prononcé à Saint-Etienne et en raison de sa participation à un meeting qui a entraîné de violentes manifestations à Vienne. Un mois plus tard, elle refuse sa mise en liberté provisoire, car ses coïnculpés restent en prison. Elle finit par tout casser dans sa cellule, un médecin demande alors son internement comme » folle ». Le gouvernement, qui craint l’hostilité de la presse, s’y oppose. Elle a alors 60 ans. Finalement, elle est libérée et quitte Vienne pour Paris le 4 juin. En juillet, Louise se réfugie à londres où elle gère une école libertaire pendant quelques années. À son retour le 13 novembre 1895, elle est accueillie par une manifestation de sympathie à la gare Saint -Lazare ‘. Résolument antimilitariste, elle ne prend que modérément part à l’agitation provoquée par laffaire Dreyfus : Elle veut protéger le » frère » Henri Rochefort .
H.Rochefort ?
polémiste antisémite et résolument anti-dreyfusard.
Louise Michel dans sa maison (vers 1900).
Louise Michel dans sa maison (vers 1900).
Pendant les dix dernières années de sa vie, Louise Michel, devenue une grande figure révolutionnaire et anarchiste, multiplie les conférences à Paris et en province, accompagnées d’actions militantes, et ce, malgré sa fatigue ; en alternance, elle effectue des séjours à Londres en compagnie d’amis. En 1895, elle fonde le journal Le Libertaire en compagnie de Sébastien Faure . Le 27 juillet 1896, elle assiste à Londres au congrès international socialiste des travailleurs et des chambres syndicales ouvrières. Elle fréquente le cercle anarchiste de Charlott-Street, à Soho, avec Malatesta
Malatesta
, où Sant ferrini fait sa connaissance et elle assiste au procès de l’espion Genno Rubin
Sante ferrini?
en mai 1902.
Quelques mois avant sa mort, d’octobre à décembre 1904, Louise Michel alors âgée de 74 ans, se rend en Algérie avec Ernest Girault pour une tournée de conférences.
Après une série de conférences données dans les Alpes, elle prend froid à Sisteron , ce qui aggrave labronchite chhronique dont elle souffre depuis des années. Le Dr Berthelot de,Toulon juge son état alarmant et le Dr Dufour de Marseille conclut à une pneumonie . Elle meurt, le 9 janvier 1905, à Marseille à l’hôtel de l’Oasis au boulevard Dugommier. Le matin du 22 janvier, ses funérailles drainent à Paris une foule de plusieurs milliers de personnes. Elle est inhumée au cimetière de Levalois – Perret
cimetière de Levallois-Perret ?
Considérée comme une pionnière du féminisme, elle écrit dans ses Mémoires :
‘‘ La question des femmes est, surtout à l’heure actuelle, inséparable de la question de l’humanité. » » Les femmes, surtout, sont le bétail humain qu’on écrase et qu’on vend », avant de lancer : » Notre place dans l’humanité ne doit pas être mendiée, mais prise. »
Ses positions sur les relations hommes/femmes sont connues :
»Si l’égalité entre les deux sexes était reconnue, ce serait une fameuse brèche dans la bêtise humaine. En attendant, la femme est toujours, comme le disait le vieuxMolière , le potage de l’homme. Le sexe fort descend jusqu’à flatter l’autre en le qualifiant de beau sexe. Il y a fichtre longtemps que nous avons fait justice de cette force-là, et nous sommes pas mal de révoltées ne comprenant pas qu’on s’occupe davantage des sexes que de la couleur de la peau. Jamais je n’ai compris qu’il y eût un sexe pour lequel on cherchât à atrophier l’intelligence. »
Sur la prostitution , ses propos sont sans ambiguïté :
»Il y a entre les propriétaires des maisons de prostitution échange de femmes, comme il y a échange de chevaux ou de bœufs entre agriculteurs ; ce sont des troupeaux, le bétail humain est celui qui rapporte le plus. …Si les grands négociants des marchés de femmes qui parcourent l’Europe pour leur négoce, étaient chacun au bout d’une corde, ce n’est pas moi qui irais la couper. Est-ce qu’il n’y a pas des marchés où l’on vend, dans la rue, aux étalages des trottoirs, les belles filles du peuple, tandis que lesfilles des riches sont vendues pour leur dot ? L’une, la prend qui veut ; l’autre, on la donne à qui on veut. La prostitution est la même … Esclave est le prolétaire, esclave entre tous est la femme du prolétaire. »
funérailles de L.Michel ?
Louise Michel et la franc-maçonnerie
Lors de ses funérailles, de nombreux orateurs prennent la parole et, parmi eux, le vénérable de la loge » Fraternité Universelle » de l’obédience maçonnique » Grande Loge symbolique écosaise mixe et maintenue » . Selon Jean Mitron , » des insignes ou emblèmes maçonniques ayant été déposés sur le cercueil, les organisateurs des obsèques firent remarquer que Louise Michel n’appartenait à aucune association »
En fait, le 20 juillet 1904, sur proposition deMadeleine Pelletier ( qui selon Grançoise Hecque Madeleine Pelletie, » revendique l’honneur d’avoir amené Louise Michel en franc-maçonnerie »), Louise Michel est invitée à la loge » Fraternité Universelle », pour y prononcer une conférence de réception. Lors de cette réunion, elle est cooptée, les membres de la loge s’estimant honorés par son acquiescement à leur offre d’adhésion. Cette date ne doit pas être confondue, comme le fait André Combes avec celle de son initiation qui a lieu quelques semaines plus tard : le 13 septembre 1904 à la loge no 3 » La Philosophie sociale » de la même obédience, une loge qui admettait les femmes. Elle est initiée en même temps que Charlotte Vauvelle (son amie et compagne depuis 1895) et Henri Jacob. Le lendemain de cette initiation, le 14 septembre 1904, Louise Michel tient une conférence devant la loge » Diderot » de la même obédience, sur le thème »La femme et la franc-maçonnerie », qui commence par ces mots : » Il y a longtemps que j’aurais été des vôtres si j’eusse connu l’existence de loges mixtes, mais je croyais que, pour entrer dans un milieu maçonnique, il fallait être un homme. » Elle y déclare aussi : » Le pouvoir abêtit les hommes ; aussi devons-nous non point le conquérir et nous l’arracher entre hommes et femmes, mais l’éliminer de la société en faisant de celle-ci une grande famille libre, égalitaire et fraternelle, selon la belle devise maçonnique. » Et ceci, sur la Commune : » Les hommes de la Commune étaient individuellement énergiques, d’une grande valeur. Membres de la Commune, ils ne furent pas à la hauteur de leur tâche. » Ses propos sont rapportés par le bulletin de la Grande Loge.
Trois questions et…réponses pour en finir avec les idées reçues sur l’épilepsie :
– L’épilepsie entraîne-t-elle toujours des convulsions ?
Non ,certaines formes de la maladie sont moins spectaculaires ,ce qui rend le diagnostique parfois difficile .Certains malaises vagaux …..
Qu’est-ce qu’un malaise vagal ?
Le malaise vagal est dû à la baisse brutale et transitoire de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque. Ces phénomènes résultent d’une hyper stimulation du nerf vague, d’où le nom de malaise vagal. Le nerf vague a une importance capitale dans le bon fonctionnement de l’organisme de par son rôle dans la respiration, le système digestif et la régulation de la pression sanguine et du rythme cardiaque.
La baisse de la tension artérielle est telle que le débit sanguin devient trop faible pour irriguer suffisamment le cerveau entraînant un malaise pouvant aller jusqu’à la perte de connaissance, le plus souvent brève et spontanément résolutive. On parle alors de syncope.
Si le malaise vagal en lui-même n’est pas inquiétant, ce sont les circonstances dans lesquelles il se produit qui peuvent le rendre dangereux. En effet, la survenue d’un malaise (sans perte de connaissance) ou d’une syncope (avec perte de connaissance) peut entraîner une chute traumatique voire un accident mortel, par exemple au volant d’une voiture.
Ce phénomène est très répandu chez les 15-30 ans, en particulier chez les femmes.????
Quels sont les symptômes d’un malaise vagal ?
Le malaise vagal s’installe généralement progressivement mais peut aussi arriver très soudainement. Il est annoncé par des nausées, une pâleur de la peau et des sueurs. Puis d’autres symptômes apparaissent petit à petit :
Un trouble de la vue ;( O.K pour moi)
Des bourdonnements d’oreilles (les bruits alentour deviennent presque inaudibles) ;
Des vertiges ;
Des palpitations cardiaques ;
Des tremblements ;
Une incapacité à parler ;( o.k chez moi )
Des diarrhées ou des douleurs abdominales ;
Des maux de tête ;( chez moi oui)
Une faiblesse des jambes pouvant entraîner une chute si la personne ne peut pas s’appuyer ou s’asseoir quelque part ;
Une perte de connaissance de quelques secondes est possible (syncope).( oui)
Ainsi, avant de perdre connaissance, le patient peut voir arriver le malaise vagal contrairement à d’autres types de malaise. Il est donc possible de prendre des précautions et d’informer les autres des symptômes que l’on ressent.( o.k chez moi )
Certains symptômes peuvent perdurer plusieurs heures après le malaise comme les maux de tête ou une grande fatigue.(oui!)
Quelles sont les causes du malaise vagal ?
Le malaise vagal est un phénomène fréquent ? et les causes sont multiples. On distingue des facteurs de déclenchement de nature physique :
La vue du sang (blessures, bilan sanguin, etc) ;????
Être debout de façon prolongée ;
Une douleur vive ;
Une fatigue intense ;(oui)
Une forte chaleur ;
Un effort intense ;
Un jeûne prolongé ;(oui)
Le mal des transports ?
Un manque de ventilation dans un environnement surpeuplé.( parfois)
À ces facteurs physiques s’ajoutent des facteurs psychologiques comme les émotions fortes ou un stress important.
Dans certains cas, il arrive que la baisse de la pression artérielle soit due au changement trop rapide de la position allongée à debout. Cette cause est de plus en plus fréquente avec l’âge à cause de l’usure du système de régulation du nerf vague.
Certains médicaments, notamment ceux utilisés contre l’hypertension artérielle, peuvent aussi favoriser le déclenchement d’une syncope et vous faire perdre connaissance.
Il n’existe pas de traitement pour prévenir le malaise vagal. La seule solution est d’éviter les situations connues qui déclenchent le malaise comme un contexte stressant, un jeûne prolongé et un manque de ventilation.
Que faire si quelqu’un fait un malaise vagal ?
Lorsque les premiers symptômes apparaissent, le plus important est de régulariser l’afflux sanguin en asseyant la personne. Si la situation le permet, allongez-la en relevant légèrement ses jambes à l’aide d’un coussin. Cela permettra de faire remonter le sang vers le cerveau.
S’il s’agit de vous, informez les personnes qui vous entourent de vos sensations. Si le contexte ne vous permet pas de vous asseoir, comme dans les transports en commun par exemple, demandez à être soutenu pour éviter de faire une chute brutale.
Dans la majorité des cas, la personne qui fait un malaise vagal revient spontanément et rapidement à elle après la perte de connaissance. Lorsque c’est le cas, rassurez-la à son réveil et laissez-la allongée au moins 10 minutes avec les jambes surélevées.
description crise d’épilepsie (sans le son pour moi grrr )
Comme chacun sait , cela signifie »le tour est joué » !
Origine et définition :
La muscade est une épice qui sert à accommoder différents plats et dessert (et même certains cocktails). Elle peut être dangereuse puisqu’il suffit d’en avaler deux noix pour passer de vie à trépas.!? Elle se présente sous la forme de petites noix ovoïdes faisant jusqu’à 3 cm de long pour 2 cm de diamètre.
Le lien que cette épice peut avoir avec cette expression n’est pas évident. Il viendrait des pratiques des escamoteurs ou prestidigitateurs à partir du début du XVIIIe siècle. En effet, pour leurs tours de passe-passe, ils utilisaient des boules de liège dont l’apparence était très comparable à celle de la noix de muscade. À la fin du XVIIIe, l’expression « partez, muscade ! » marquait habituellement la disparition de cette boule de liège. Elle s’est ensuite progressivement déformée en « passez, muscade ! » tout en s’étendant au figuré à d’autres usages pour signifier que le tour était joué.
Exemples:
» J’avais donc raison de penser que leurs larmes, qui leur valent tant, ne leur coûtent rien. Elles se tamponnent un peu : passez muscade ! Encore une grande douleur suivie d’un petit gâteau. » Henry de Montherlant – Le songe
Comme d’habitude, les commentaires sont les bienvenus, mais nullement obligatoires !
La Liberté éclairant le monde :
Le 28 octobre 1886, » La Liberté éclairant le monde » est inaugurée dans la liesse, à l’entrée du port de New York, par le président des États-Unis Stephen Grover Cleveland. C’est la plus colossale statue jamais construite (46 mètres de haut et 93 avec le piédestal). Elle est l’oeuvre du sculpteur Frédéric Auguste Bartholdi
A.Bartholdi
Ce cadeau de la France aux États-Unis célèbre l’amitié franco-américaine sur une idée du juriste Édouard Laboulaye
Édouard Laboulaye
. Il a été financé par une souscription publique des deux côtés de l’Atlantique et grâce à une active campagne de presse du journaliste américain Joseph Pulitzer…
Auguste Bartholdi, républicain et patriote
Né le 2 août 1834 à Colmar, en Alsace, dans une famille de notables protestants, Auguste Bartholdi a pu donner libre cours à ses penchants artistiques grâce à la bienveillance de sa mère Charlotte qui ne cessa jamais de l’épauler.
Il a à peine 20 ans quand il inaugure sa carrière de sculpteur avec la statue du comte Jean Rapp, un général de Napoléon Ier originaire comme lui de Colmar. Déjà s’affirme son goût pour le gigantisme avec cette statue à laquelle, de sa propre initiative, il donne une taille deux fois supérieure à la taille humaine.
En dépit de la bienveillance du Second Empire à son égard, Bartholdi ne cache pas ses convictions républicaines, ce qui lui vaut de nouer une relation amicale avec le professeur de droit Édouard Laboulaye
Édouard Laboulaye
(1811-1883), dont il réalise le buste en 1866.
Aux États-Unis, laguerre de Scession vient de se terminer sur l’abolition de l’esclavage. L’enthousiasme de Laboulaye, partisan des abolitionnistes, est à son comble.
Lors d’une soirée à laquelle est invité le jeune Bartholdi, il lance l’idée d’un monument qui scellerait l’amitié entre les peuples français et américain. Bien entendu, ce monument serait inauguré à l’occasion du centenaire de la Déclaration d’Indépendance , soit en 1876 !…
Suez avant New-York
En attendant, il faut composer avec un régime qui n’a pas de sympathie particulière pour la démocratie américaine.
Auguste Bartholdi, comme beaucoup d’artistes et d’intellectuels de son temps, cède à l’égyptomanie. Il visite les bords du Nil et rencontre Ferdinand de Lesseps, maître d’oeuvre du futurcanal de Suez .
Il lui suggère d’ériger à l’entrée du canal une statue monumentale à l’image du colosse de Rhodes, mais qui serait, elle, conçue pour durer des siècles.
Son projet prend l’allure d’une paysanne égyptienne qui brandit une torche, avec une majesté toute antique. Mais le vice-roi d’Égypte Ismaïl Pacha repousse l’idée et Bartholdi revient à Paris avec la maquette en terre cuite dans sa malle.
Arrive la guerre franco-prussienne. Patriote, le sculpteur de 36 ans sert comme chef d’escadron et aide de camp de Giuseppe Garibaldi dans l’armée des Vosges.
Tandis que la France est encore sous le coup de la défaite, Édouard Laboulaye, devenu député républicain, se montre plus que jamais convaincu de l’utilité du monument à la Liberté. Il suggère à son ami de se rendre aux États-Unis pour tâter le terrain.
Dès son arrivée dans la rade de New York, à l’automne 1871, Bartholdi repère l’emplacement idéal pour son futur monument, lequel serait inspiré de la paysanne à la torche qui devait ouvrir le canal de Suez.
C’est l’île de Bedloe, rebaptisée »Liberty Island »en 1956. Elle est visible de tous les arrivants et offre un point de vue à la fois sur le grand large et la cité.
Laboulaye et Bartholdi ont dans l’idée que le monument, d’un coût de 250 000 dollars (une somme colossale pour l’époque), soit financé par souscription, pour moitié par le peuple français et par le peuple américain, le premier se réservant la statue et le second le piédestal.
Bartholdi rencontre dans ce but le président Ulysses S. Grant, des sénateurs, des industriels et des journalistes. Mais ses interlocuteurs demeurent très réservés à l’égard du projet. Tout comme d’ailleurs les élus et les notables français qui penchent majoritairement pour une restauration de la monarchie et en veulent surtout aux Américains d’avoir soutenu la Prusse dans la précédente guerre.
En attendant que la situation se débloque, Bartholdi s’attelle à une commande publique destinée à rappeler le siège de Belfort en 1870-1871. Ce sera le Lion de Belfort, une sculpture monumentale (on ne se refait pas) en granit des Vosges, adossée à la colline qui surplombe la ville.
L’horizon se dégage enfin : le régime politique bascule en janvier 1875 vers la République. Le projet de statue de la Liberté recueille désormais les faveurs de l’opinion mais le temps presse.
Course d’obstacles :
Laboulaye, qui a de la suite dans les idées, fonde un Comité de l’union franco-américaine en vue de lever des fonds.
Charles Gounod compose pour les généreux donateurs, à l’Opéra de Paris, un Hymne à la Liberté éclairant le monde. On leur offre aussi deux cents modèles réduits de la future statue.
Auguste Bartholdi reçoit le concours d’une sommité du patrimoine en la personne d’Eugène Viollet-le-Duc . Celui-ci prescrit une peau composée de plaques de cuivre modelées par martelage sur des formes en plâtre. L’ensemble doit être monté sur une armature métallique, stabilisée par un remplissage en sable.
La fabrication peut enfin commencer dans les ateliers de la société »Gaget, Gauthier et Cie », rue de Chazelles, au nord de Paris. Elle mobilisera jusqu’à six cents ouvriers.
Mais il est devenu illusoire d’inaugurer la statue pour le centenaire de l’indépendance américaine. À tout le moins, Laboulaye et Bartholdi veulent profiter de l’Exposition universelle de Philadelphie de 1876 pour sensibiliser l’opinion américaine à leur projet.
Ils accélèrent le montage du bras droit et de sa torche afin de pouvoir les présenter sur place ! La pièce arrivera après la célébration de l’Independence Day (4 juillet) mais elle n’en recueillera pas moins un très vif succès auprès du public.
Grâce à une première collecte de fonds, on met à l’étude le piédestal. Il est confié à un architecte de renom, Richard Morris Hunt, qui a déjà conçu le Metropolitan Museum de New York.
Comme les fonds manquent aussi pour la réalisation de la statue, Laboulaye présente une reproduction grandeur nature de la tête à l’Exposition universelle de Paris, en 1878.
Les visiteurs, impressionnés et séduits, souscrivent en masse et l’année suivante, le financement est bouclé avec plus de cent mille donateurs.
Mais un nouveau coup du sort frappe le projet : Viollet-le-Duc décède à 65 ans, emportant dans la tombe les principes de montage. Bartholdi se tourne alors vers Gustave Eiffel (47 ans), un ingénieur et chef d’entreprise qui est en train de se bâtir une réputation internationale grâce à sa maîtrise des structures en acier.
À l’opposé de Viollet-le-Duc, il conçoit une charpente métallique légère qui, tel le roseau de la fable, saura résister aux plus violentes tempêtes en pliant et en se déformant.
Dernier coup du sort : Laboulaye décède à son tour le 25 mai 1883. Bartholdi porte désormais le projet sur ses seules épaules. Il invite le populaire Ferdinand de Lesseps à remplacer Laboulaye à la présidence du comité et c’est lui qui va officiellement remettre à l’ambassadeur américain, le 4 juillet 1884, la statue enfin terminée.
Le peuple américain se mobilise à son tour
Outre-Atlantique, le projet se délite. Les riches New-Yorkais le dédaignent et le comité n’arrive pas à recueillir les fonds pour l’achèvement du piédestal.
Alors se lève un sauveur inattendu, Joseph Pulitzer.
Né en Hongrie en 1847, ce jeune immigré devenu le patron du New York World, a inventé la presse populaire à scandale. Il multiplie les campagnes de presse en faveur du projet. Auguste Bartholdi le soutient en proposant des statuettes à un ou cinq dollars.!
C’est un succès. Les dons, généralement modestes, affluent.
Le financement est enfin bouclé avec cent mille dollars supplémentaires offerts par cent vingt mille donateurs dont les noms sont tous imprimés dans le journal.
Auguste Bartholdi n’a pas attendu la fin de la souscription pour envoyer la statue à New York. À raison de 350 pièces dans 214 caisses, elle est chargée sur une frégate armée par le gouvernement français, l’Isère, et arrive à New York le 17 juin 1886. Quatre mois suffiront pour monter les cent tonnes de la structure et les quatre-vingt de l’enveloppe de cuivre.
Un mythe américain
» La Liberté éclairant le monde » est chargée d’une symbolique simple et accessible à tous. La statue tient dans sa main gauche une tablette où l’on peut lire ( 4 juillet 1776 ) (Déclaration d’indépendance des États-Unis). Sa torche levée vers le ciel dissipe les ténèbres. Les chaînes brisées, à ses pieds, rappellent l’abolition de l’esclavage.
Les sept rayons de sa couronne sont censés représenter les sept océans et continents de la Terre. La couronne, enfin, comporte 25 fenêtres qui figurent autant de joyaux et d’où les visiteurs peuvent contempler la baie de New York.
Pour le corps de sa statue, le sculpteur a pu choisir comme modèle Jeanne-Émilie Baheux de Puysieux, une ancienne couturière devenue sa maîtresse et qu’il a dû épouser en catastrophe en 1875, lors d’un voyage aux États-Unis, pour ne pas heurter ses donateurs potentiels.
Quant au visage, a-t-il les traits de la mère de l’artiste? d’une prostituée? d’une Communarde?… Peut-être après tout Bartholdi s’est-il contenté de reprendre les traits hiératiques, sévères et somme toute sereins d’une Athéna antique.
La statue, son visage, sa gestuelle, son drapé n’ont rien de sentimental ou d’érotique. Mais qu’importe. Inaugurée à la veille de la grande vague d’immigration qui a vu débarquer à New York des millions d’Européens chassés par l’oppression et la misère, elle est devenue le visage de l’Amérique rêvée et de la Liberté. C’est elle que les manifestants de la place Tien An Men, en 1989, ont reproduite en plâtre.
Laboulaye et Bartholdi imaginaient-ils que leur idéal ferait le tour du monde, de Suez à Paris, New York et Pékin ?
Un poème d’Emma Lazarus :
Dès 1883 a été gravé dans le piédestal de »La Liberté éclairant le monde » un sonnet de la poétesse Emma Lazarus (1849-1887).
Il s’adresse aux millions d’immigrants qui ont débarqué à Ellis Island et pour lesquels la statue de la Liberté figurait l’espoir d’une vie meilleure :
« Give me your tired, your poor, Your huddled masses yearning to breathe free, The wretched refuse of your teeming shore. Send these, the homeless, tempest-tost, to me, I lift my lamp beside the golden door !
»Donne-moi tes pauvres, tes exténués Qui en rangs pressés aspirent à vivre libres, Le rebut de tes rivages surpeuplés, Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête me les rapporte De ma lumière, j’éclaire la porte d’or ! ‘.
Originaire de Cette (on écrit aujourd’hui Sète), petit port du Languedoc, le futur poète » monte » à Paris en février 1940 ( environ à 21 ans) Il trouve asile chez sa tante Antoinette
»tante Antoinette »
et apprend la musique sur son piano.
Anarchiste et pacifiste de cœur, il est indifférent au contexte dramatique de l’époque. En 1943, il est envoyé dans un camp de travailleurs à Basdorf, près de Berlin, au titre du S.T.O (Service Obligatoire du Travail) . Il s’enfuit un an plus tard, à la faveur d’une permission, et se réfugie chez Jeanne et Marcel Planche
Jeanne Planche (l), René Fallet (foreground on l), Marcel Planche ,Pierre Onteniente, ( 1960)
, au 9, impasse Florimont (14e arrondissement). Il y restera 22 ans. Pour Jeanne, il écrit La cane de Jeanne et pour Marcel, qui tient un bistrot dans la rue d’Alésia voisine, sa plus célèbre chanson : L’Auvergnat.
Pour sa compagne »Pupchen »
Avec »Pupchen »
, rencontrée en 1947 et à laquelle il restera toujours fidèle, il écrit aussi La non demande en mariage. Ayant abandonné le piano pour la guitare en 1951, il multiplie les auditions sans succès. Au bord du découragement, le 24 janvier 1952, il obtient enfin sa chance grâce à la chanteuse Patachou
Patachou
qui l’a pris en affection et, malgré son trac, accepte de le produire dans son cabaret de Montmartre. La consécration vient deux ans plus tard, le 23 septembre 1954 ( il a 33 ans ), à l’Olympia.
quelques chansons ( textes )
Les Copains d’abord
Non, ce n’était pas le radeau De la Méduse, ce bateau Qu’on se le dise au fond des ports Dise au fond des ports Il naviguait en père peinard Sur la grand-mare des canards Et s’appelait les Copains d’abord Les Copains d’abord
Ses fluctuat nec mergitur C’était pas d’la littérature N’en déplaise aux jeteurs de sort Aux jeteurs de sort Son capitaine et ses matelots N’étaient pas des enfants d’salauds Mais des amis franco de port Des copains d’abord
C’était pas des amis de luxe Des petits Castor et Pollux Des gens de Sodome et Gomorrhe Sodome et Gomorrhe C’était pas des amis choisis Par Montaigne et La Boétie Sur le ventre, ils se tapaient fort Les copains d’abord
C’était pas des anges non plus L’Évangile, ils l’avaient pas lu Mais ils s’aimaient toutes voiles dehors Toutes voiles dehors Jean, Pierre, Paul et compagnie C’était leur seule litanie Leur Credo, leur Confiteor Aux copains d’abord
Au moindre coup de Trafalgar C’est l’amitié qui prenait l’quart C’est elle qui leur montrait le nord Leur montrait le nord Et quand ils étaient en détresse Qu’leurs bras lançaient des S.O.S On aurait dit des sémaphores Les copains d’abord
Au rendez-vous des bons copains Y avait pas souvent de lapins Quand l’un d’entre eux manquait à bord C’est qu’il était mort Oui, mais jamais, au grand jamais Son trou dans l’eau n’se refermait Cent ans après, coquin de sort Il manquait encore
Des bateaux j’en ai pris beaucoup Mais le seul qu’ait tenu le coup Qui n’ait jamais viré de bord Mais viré de bord Naviguait en père peinard Sur la grand-mare des canards Et s’appelait les Copains d’abord Les Copains d’abord
Des bateaux j’en ai pris beaucoup Mais le seul qu’ait tenu le coup Qui n’ait jamais viré de bord Mais viré de bord Naviguait en père peinard Sur la grand-mare des canards Et s’appelait les Copains d’abord Les Copains d’abord
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» La mauvaise réputation »:
Au village, sans prétention J’ai mauvaise réputation Qu’je me démène ou que je reste coi Je passe pour un je-ne-sais-quoi
Je ne fais pourtant de tort à personne En suivant mon chemin de petit bonhomme
Mais les braves gens n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux Non, les braves gens n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux
Tout le monde médit de moi Sauf les muets, ça va de soi
Le jour du 14 juillet Je reste dans mon lit douillet La musique qui marche au pas Cela ne me regarde pas
Je ne fais pourtant de tort à personne En n’écoutant pas le clairon qui sonne
Mais les braves gens n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux Non, les braves gens n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux
Tout le monde me montre au doigt Sauf les manchots, ça va de soi
Quand j’croise un voleur malchanceux Poursuivi par un cul-terreux J’lance la patte et, pourquoi le taire? Le cul-terreux se retrouve par terre
Je ne fais pourtant de tort à personne En laissant courir les voleurs de pommes
Mais les braves gens n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux Non, les braves gens n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux
Tout le monde se rue sur moi Sauf les cul-de-jatte, ça va de soi
Pas besoin d’être Jérémie Pour deviner le sort qui m’est promis S’ils trouvent une corde à leur goût Ils me la passeront au cou
Je ne fais pourtant de tort à personne En suivant les chemins qui ne mènent pas à Rome
Mais les brave gens n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux Non, les braves gens n’aiment pas que L’on suive une autre route qu’eux
Tout le monde viendra me voir pendu Sauf les aveugles, bien entendu
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Les Amoureux des bancs publiques :
Les gens qui voient de travers pensent que les bancs verts Qu’on voit sur les trottoirs Sont faits pour les impotents ou les ventripotents Mais c’est une absurdité car à la vérité, ils sont là c’est notoire Pour accueillir quelque temps les amours débutants
Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s’foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s’disant des « je t’aime » pathétiques Ont des petites gueules bien sympathiques
Ils se tiennent par la main, parlent du lendemain, du papier bleu d’azur Que revêtiront les murs de leur chambre à coucher Ils se voient déjà doucement elle cousant, lui fumant dans un bien-être sûr Et choisissent les prénoms de leur premier bébé
Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s’foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s’disant des « je t’aime » pathétiques Ont des p’tites gueules bien sympathiques
Quand la sainte famille machin croise sur son chemin deux de ces malappris Elle leur décoche hardiment des propos venimeux N’empêche que toute la famille Le père, la mère, la fille, le fils, le Saint Esprit Voudrait bien de temps en temps pouvoir s’conduire comme eux
Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s’foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s’disant des « je t’aime » pathétiques Ont des p’tites gueules bien sympathiques
Quand les mois auront passé, quand seront apaisés leurs beaux rêves flambants Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds Ils s’apercevront émus qu’c’est au hasard des rues sur un d’ces fameux bancs Qu’ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour
Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s’foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes Les amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics Bancs publics, bancs publics En s’disant des « je t’aime » pathétiques Ont des p’tites gueules bien sympathiques
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Chanson pour l’Auvergnat :
Elle est à toi, cette chanson Toi, l’Auvergnat qui, sans façon M’as donné quatre bouts de bois Quand dans ma vie il faisait froid Toi qui m’as donné du feu quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionnés M’avaient fermé la porte au nez
Ce n’était rien qu’un feu de bois Mais il m’avait chauffé le corps Et dans mon âme il brûle encore À la manière d’un feu de joie
Toi, l’Auvergnat quand tu mourras Quand le croque-mort t’emportera Qu’il te conduise, à travers ciel Au Père éternel
Elle est à toi, cette chanson Toi, l’hôtesse qui sans façon M’as donné quatre bouts de pain Quand dans ma vie il faisait faim Toi qui m’ouvris ta huche quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionnés S’amusaient à me voir jeûner
Ce n’était rien qu’un peu de pain Mais il m’avait chauffé le corps Et dans mon âme il brûle encore À la manière d’un grand festin
Toi l’hôtesse quand tu mourras Quand le croque-mort t’emportera Qu’il te conduise à travers ciel Au Père éternel
Elle est à toi cette chanson Toi, l’étranger qui sans façon D’un air malheureux m’as souri Lorsque les gendarmes m’ont pris Toi qui n’as pas applaudi quand Les croquantes et les croquants Tous les gens bien intentionnés Riaient de me voir amené
Ce n’était rien qu’un peu de miel Mais il m’avait chauffé le corps Et dans mon âme il brûle encore À la manière d’un grand soleil
Toi l’étranger quand tu mourras Quand le croque-mort t’emportera Qu’il te conduise, à travers ciel Au Père éternel
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Le gorille :
C’est à travers de larges grilles Que les femelles du canton Contemplaient un puissant gorille Sans souci du qu’en-dira-t-on Avec impudeur, ces commères Lorgnaient même un endroit précis Que, rigoureusement, ma mère M’a défendu d’nommer ici Gare au gorille!
Tout à coup la prison bien close Où vivait le bel animal S’ouvre, on n’sait pourquoi, je suppose Qu’on avait dû la fermer mal Le singe, en sortant de sa cage Dit « c’est aujourd’hui que j’le perds! » Il parlait de son pucelage Vous aviez deviné, j’espère! Gare au gorille!
L’patron de la ménagerie Criait, éperdu « nom de nom! C’est assommant, car le gorille N’a jamais connu de guenon! » Dès que la féminine engeance Sut que le singe était puceau Au lieu de profiter de la chance Elle fit feu des deux fuseaux! Gare au gorille!
Celles-là même qui, naguère Le couvaient d’un œil décidé Fuirent, prouvant qu’elles n’avaient guère De la suite dans les idées D’autant plus vaine était leur crainte Que le gorille est un luron Supérieur à l’homme dans l’étreinte Bien des femmes vous le diront! Gare au gorille!
Tout le monde se précipite Hors d’atteinte du singe en rut Sauf une vieille décrépite Et un jeune juge en bois brut Voyant que toutes se dérobent Le quadrumane accéléra Son dandinement vers les robes De la vieille et du magistrat! Gare au gorille!
« Bah! soupirait la centenaire Qu’on pût encore me désirer Ce serait extraordinaire Et, pour tout dire, inespéré! » Le juge pensait, impassible « Qu’on me prenne pour une guenon C’est complètement impossible » La suite lui prouva que non! Gare au gorille!
Supposez que l’un de vous puisse être Comme le singe, obligé de Violer un juge ou une ancêtre Lequel choisirait-il des deux? Qu’une alternative pareille Un de ces quatre jours, m’échoie C’est, j’en suis convaincu, la vieille Qui sera l’objet de mon choix! Gare au gorille!
Mais, par malheur, si le gorille Aux jeux de l’amour vaut son prix On sait qu’en revanche il ne brille Ni par le goût ni par l’esprit Lors, au lieu d’opter pour la vieille Comme l’aurait fait n’importe qui Il saisit le juge à l’oreille Et l’entraîna dans un maquis! Gare au gorille!
La suite serait délectable Malheureusement, je ne peux Pas la dire, et c’est regrettable Ça nous aurait fait rire un peu Car le juge, au moment suprême Criait « maman! », pleurait beaucoup Comme l’homme auquel, le jour même Il avait fait trancher le cou Gare au gorille!
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Je me suis fait tout petit
Je n’avais jamais ôté mon chapeau Devant personne Maintenant je rampe et je fais le beau Quand elle me sonne J’étais chien mchant, elle me fait manger Dans sa menotte J’avais des dents d’loup, je les ai changés Pour des quenottes
Je m’suis fait tout petit devant une poupée Qui ferme les yeux quand on la couche Je m’suis fait tout petit devant une poupée Qui fait « Maman » quand on la touche
J’étais dur à cuire, elle m’a converti La fine mouche Et je suis tombé tout chaud, tout rôti Contre sa bouche Qui a des dents de lait quand elle sourit Quand elle chante Et des dents de loup, quand elle est furie Qu’elle est méchante
Je m’suis fait tout petit devant une poupée Qui ferme les yeux quand on la couche Je m’suis fait tout petit devant une poupée Qui fait « Maman » quand on la touche
Je subis sa loi, je file tout doux Sous son empire Bien qu’elle soit jalouse au-delà de tout Et même pire Une jolie pervenche qui m’avait paru Plus jolie qu’elle Une jolie pervenche un jour en mourut À coups d’ombrelle
Je m’suis fait tout petit devant une poupée Qui ferme les yeux quand on la couche Je m’suis fait tout petit devant une poupée Qui fait « Maman » quand on la touche
Tous les somnambules, tous les mages m’ont Dit sans malice Qu’en ses bras en croix, je subirai mon Dernier supplice Il en est de pires, il en est d’meilleurs Mais tout prendre Qu’on se pende ici, qu’on se pende ailleurs S’il faut se pendre
Je m’suis fait tout petit devant une poupée Qui ferme les yeux quand on la couche Je m’suis fait tout petit devant une poupée Qui fait « Maman » quand on la touche
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Le Bistrot :
Dans un coin pourri Du pauvre Paris, Sur un’ place, L’est un vieux bistrot Tenu pas un gros Dégueulasse.
Si t’as le bec fin, S’il te faut du vin D’ premièr’ classe, Va boire à Passy, Le nectar d’ici Te dépasse.
Mais si t’as l’ gosier Qu’une armur’ d’acier Matelasse, Goûte à ce velours, Ce petit bleu lourd De menaces.
Tu trouveras là La fin’ fleur de la Populace, Tous les marmiteux, Les calamiteux, De la place.
Qui viennent en rang, Comme les harengs, Voir en face La bell’ du bistrot, La femme à ce gros Dégueulasse.
Que je boive à fond L’eau de tout’s les fon- tain’s Wallace, Si, dès aujourd’hui, Tu n’es pas séduit Par la grâce.
De cett’ joli’ fé’ Qui, d’un bouge, a fait Un palace. Avec ses appas, Du haut jusqu’en bas, Bien en place.
Ces trésors exquis, Qui les embrass’, qui Les enlace? Vraiment, c’en est trop ! Tout ça pour ce gros Dégueulasse!
C’est injuste et fou, Mais que voulez-vous Qu’on y fasse ? L’amour se fait vieux, Il a plus les yeux Bien en face.
Si tu fais ta cour, Tâch’ que tes discours Ne l’agacent. Sois poli, mon gars, Pas de geste ou ga- re à la casse.
Car sa main qui claqu’, Punit d’un flic-flac Les audaces. Certes, il n’est pas né Qui mettra le nez Dans sa tasse.
Pas né, le chanceux Qui dégèl’ra ce Bloc de glace. Qui fera dans l’ dos Les corne’ à ce gros Dégueulasse.
Dans un coin Pourri Du pauvre Paris, Sur un’ place, Une espèc’ de fé’, D’un vieux bouge, a fait Un palace.
Supplique pour être enterré à la plge de Sète
La Camarde qui ne m’a jamais pardonné D’avoir semé des fleurs dans les trous de son nez Me poursuit d’un zèle imbécile Alors cerné de près par les enterrements J’ai cru bon de remettre à jour mon testament De me payer un codicille
Trempe dans l’encre bleue du Golfe du Lion Trempe, trempe ta plume, ô mon vieux tabellion Et de ta plus belle écriture Note ce qu’il faudrait qu’il advînt de mon corps Lorsque mon âme et lui ne seront plus d’accord Que sur un seul point, la rupture
Quand mon âme aura pris son vol à l’horizon Vers celle de Gavroche et de Mimi Pinson Celles des titis, des grisettes Que vers le sol natal mon corps soit ramené Dans un sleeping du Paris-Méditerranée Terminus en gare de Sète
Mon caveau de famille, hélas n’est pas tout neuf Vulgairement parlant, il est plein comme un œuf Et d’ici que quelqu’un n’en sorte Il risque de se faire tard et je ne peux Dire à ces braves gens « poussez-vous donc un peu » Place aux jeunes en quelque sorte
Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus Creusez si c’est possible un petit trou moelleux Une bonne petite niche Auprès de mes amis d’enfance, les dauphins Le long de cette grève où le sable est si fin Sur la plage de la corniche
C’est une plage où même à ses moments furieux Neptune ne se prend jamais trop au sérieux Où quand un bateau fait naufrage Le capitaine crie « je suis le maître à bord » Sauve qui peut, le vin et le pastis d’abord Chacun sa bonbonne et courage
Et c’est là que jadis à quinze ans révolus À l’âge où s’amuser tout seul ne suffit plus Je connus la prime amourette Auprès d’une sirène, une femme-poisson Je reçus de l’amour, la première leçon Avalais la première arête
Déférence gardée envers Paul Valéry Moi l’humble troubadour sur lui je renchéris Le bon maître me le pardonne Et qu’au moins si ses vers valent mieux que les miens Mon cimetière soit plus marin que le sien Et n’en déplaise aux autochtones
Cette tombe en sandwich entre le ciel et l’eau Ne donnera pas une ombre triste au tableau Mais un charme indéfinissable Les baigneuses s’en serviront de paravent Pour changer de tenue et les petits enfants Diront « chouette, un château de sable »
Est-ce trop demander sur mon petit lopin Plantez, je vous en prie une espèce de pin Pin parasol de préférence Qui saura prémunir contre l’insolation Les bons amis venus faire sur ma concession D’affectueuses révérence
Tantôt venant d’Espagne et tantôt d’Italie Tous chargés de parfums, de musiques jolies Le Mistral et la Tramontane Sur mon dernier sommeil verseront les échos De villanelle, un jour, un jour de fandango De tarentelle, de sardane
Et quand prenant ma butte en guise d’oreiller Une ondine viendra gentiment sommeiller Avec moins que rien de costume J’en demande pardon par avance à Jésus Si l’ombre de ma croix s’y couche un peu dessus Pour un petit bonheur posthume
Pauvres rois pharaons, pauvre Napoléon Pauvres grands disparus gisant au Panthéon Pauvres cendres de conséquence Vous envierez un peu l’éternel estivant Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant Qui passe sa mort en vacances Vous envierez un peu l’éternel estivant Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant Qui passe sa mort en vacances
Un mot qui a fait un bon bout de chemin en Europe, de ses origines latines à son retour triomphal dans la langue française en tant qu’anglicisme au cours du XIXe siècle.
Peut-il exister un lien entre deux termes bien connus : le manager et la ménagère.
Des origines latines:
Le mot » manager » a des origines latines et provient plus exactement du mot »manus » (la main).
Par la suite, manus donne naissance au terme italien maneggiare, » manier » ou » diriger un cheval en le guidant par la main ». Le mot français » manège », lieu où l’on entraîne généralement les chevaux, dérive d’ailleurs plus exactement de l’italien maneggio (maniement, manipulation).
Difficile de dire si nos »amis d’outre-Manche » ont intégré directement le terme italien dans leur langue ou si c’est bien le terme français qui a conquis les îles britanniques. (Une importation des deux termes en parallèle est une possibilité ).
Au XVIe siècle, le nom anglais manage, qui signifie encore » équitation » ou » dressage des chevaux », devient verbe. »To manage » reste encore associé à la culture équestre, mais est assez vite adopté par le monde de l’entreprise, (il s’agît alors de diriger quelqu’un ou quelque chose ou d’administrer des affaires ).(tout le monde le sait )
L’heure de la Révolution industrielle n’a pas encore sonné pour le Royaume-Uni, car il faudra attendre 1769 pour que Watt
Watt ?
mette au point sa machine à vapeur, pourtant la gestion des ressources est au cœur des préoccupations avec le mouvement des enclosures . ( L’emploi de verbes comme to manage et ses dérivés tels que manager se développent dans ce cadre).
Une étymologie en discussion ?
L’explication étymologique équestre sur les origines du mot »manager » avec l’enchaînement :manus (latin) →maneggiare (italien) →manage (vieil anglais) →to manage (anglais moderne) → manager(anglais et français modernes), est la plus communément admise.
Elle a l’immense avantage de coller à merveille avec les discours sur l’art du management et l’habileté nécessaire pour diriger une équipe.
Le terme manager dérive donc assez logiquement du verbe to manage, alors pourquoi certains veulent-ils l’associer aujourd’hui au mot français » ménagère ? Que vient faire cette explication dans une évolution étymologique a priori étayée et logique ?
Serait-il possible que »manager » doive quoi que ce soit au vieux français »mesnager »?
La piste de la ménagère:
Mesnager dont le féminin a fini par donner » ménagère », à l’époque où le » s » passe bien souvent à la trappe pour donner naissance à un très bel accent, n’a pas tout à fait les mêmes origines que »manège »,bien qu’il lui ressemble fortement.
Tout d’abord, mesnager a des liens avérés avec le maynagier (travailleur journalier au XIIIe siècle), lui-même issu de maisnage (ménage).
D’où vient » maisnage » ? Du verbe manoir (à l’origine du nom » manoir », également adopté par les anglais sous sa forme manor), qui signifie » habiter » ou » demeurer », et est dérivé du latin manere (rester).
Mesnager constituerait une origine bien plus prosaïque à » manager » ?
Pas forcément.
Il faut savoir par exemple que Sully, ministre du roi Henri IV, promu surintendant des finances de la France, était réputé être un bon mesnager en son temps. Il serait donc probable que le terme ait traversé la Manche pour nous revenir. En effet, la définition de mesnager correspond en partie à ce que l’on attend d’un manager : ménager se dit d’une personne qui administre avec épargne, avec économie.
De plus, nous savons qu’un mot tel que mesnager a pu être déformé en anglais où le » a » peut tout aussi bien être prononcé » a » que » é ».
Le manager et la ménagère sont-ils liés ? Mieux vaut laisser les linguistes trancher la question étymologique, même s’il semble que la première explication avec un transfert de termes équestres vers le monde de l’entreprise est la plus répandue.
Au fond, est-ce si important ? Une chose est sûre : la » ménagère » pourrait parfois apporter d’excellents conseils aux » managers » de ce monde !
La CGT de la Monnaie de Paris craint que les commerçants profitent de cette disparition pour tirer les prix à la hausse, ce qui aggraverait l’inflation. La Commission européenne s’appuie sur une étude selon laquelle une majorité d’Européens les considèrent comme encombrantes.
La Slovaquie, la Belgique et les Pays-Bas ont déjà sauté le pas.
Ce n’est pas une affaire de gros sous, mais de petites pièces. Les syndicats de la Monnaie de Paris, la »vénérable » institution française en charge de la frappe des pièces, s’inquiètent du projet de la commission européenne qui vise à supprimer les pièces d’un et deux centimes.
Ces pièces de petites valeurs permettent » d’avoir un prix au plus près de la valeur réelle du bien majorée de la marge commerçant », défend la CGT dans un communiqué publié vendredi. Le syndicat craint que la disparition de ces pièces encourage les commerçants à » arrondir les prix à leur avantage exclusif », malgré les éventuelles » règles relatives aux arrondis » que la Commission pourrait mettre en place.
»’ Alors que tous les consommateurs de la zone euro sont confrontés à une inflation sans précédent, ils ne comprendraient pas que la disparition des pièces de 1 et 2 centimes soit arrêtée dans un tel contexte alors même que cette disparition risque d’aggraver l’inflation », plaide la CGT.
Plusieurs pays déjà passés à l’acte:
La Commission avait initialement prévu de s’emparer concrètement du sujet dans le courant du deuxième trimestre 2022. Mais aucune décision n’a pour l’instant été prise. Selon les informations du site ‘ ‘ Moneyvox » , le sujet pourrait revenir sur la table au mois de décembre.
La Commission s’appuie sur une enquête menée entre 2020 et 2021, selon laquelle 72 % des Européens interrogés considèrent que ces pièces sont encombrantes voire inutiles. Le résultat de cette consultation avait entraîné un mouvement de grève en décembre 2021 au sein de la Monnaie de Paris. Les effectifs de l’institution ont été divisés par trois en vingt ans face au recul de l’usage du cash dans les transactions.
Certains pays n’ont cependant pas attendu la décision de Bruxelles pour passer à l’action. C’est notamment le cas de la Slovaquie, qui a interdit l’utilisation de ces pièces depuis le 1er juillet 2022. Les prix des biens de consommation doivent donc être arrondis aux 5 centimes les plus proches. Cet arrondi ne s’applique qu’au paiement en espèces, pas au paiement par carte.
En Belgique, un système similaire est en place depuis décembre 2021, tandis qu’aux Pays-Bas, ces pièces ne sont plus en circulation depuis plus de dix ans.!
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pays où on fabrique le cash:
Le confinement a accéléré le développement des nouveaux moyens de paiement numérique. Mais la monnaie sonnante et trébuchante n’a pas dit son dernier mot. Reportage à Pessac, dans l’usine de la Monnaie de Paris.
Dans ses coffres-forts, la Monnaie de Paris conserve les poinçons originaux avec lesquels les rois de France ont marqué l’histoire du pays. Il est possible de remonter jusqu’au roi Dagobert.
» Je peux vous dire que la Casa de Papel, ça n’aurait pas pu se passer chez nous »
, s’amuse Marc Schwartz, le président directeur général de la Monnaie de Paris, en désignant les immenses et épais murs de béton qui enserrent l’usine de Pessac, dans la banlieue de Bordeaux. Cette architecture imposante renforce cependant l’idée que l’on peut avoir face à cette vénérable institution, qui depuis douze siècles frappe la monnaie des Français : celle d’une forteresse assiégée, dans un monde bouleversé par le paiement numérique et des nouveaux acteurs qui aimeraient bien reléguer la monnaie sonnante et trébuchante au rang d’espèce en voie de disparition.
Chaque année, l’usage du » cash » recule en effet de 4 à 5 %, selon la Banque de France. Cette tendance, qui résulte de la concurrence de la carte bancaire, du développement du e-commerce et, ces dernières années, des incursions des Gafa dans le secteur du paiement »Appel Pay et Alpay entête »
»Appel Pay et Alpay »
» Les retraits se sont écroulés de 50 à 60 % durant la période », note Christophe Baud-Berthier, le directeur de l’activité fiduciaire de la Banque de France . Le cash a rapidement été vu ( à tort, d’après les études scientifiques ) comme un possible vecteur de transmission du virus .
Les billets de banque peuvent-ils transmettre le coronavirus ?( voir sur le net )
….poussant certains commerçants à afficher sur leur devanture leur refus des paiements en liquide.
» Le cuivre est virucide »!?
Dans les allées de la MINT ( le nom des usines de frappe de monnaie ), le coup est rude et paraît absurde. » Le cuivre est virucide et bactéricide », lance un monnayeur, dans le court laps de temps qu’il lui faut pour changer le poinçon usé de sa machine, avant que le vacarme assourdissant de la frappe ne reprenne. » Toutes nos pièces en contiennent au minimum 75 %, abonde Marc Schwartz. Le virus peut survivre plus longtemps l’acier inoxydable d’une poignée de porte ou bien sur le plastique des cartes de crédit que sur un billet ou une pièce, selon les scientifiques »
Reste que les retraits d’espèces sont toujours « 20 % en dessous de leurs niveaux d’avant crise », constate Christophe Baud-Berthier, alors que, dans le même temps, les paiements sans contact
paiement sans contact ?
ont eux,explosé avec le relèvement du plafond de 30 à 50 euros : dans un panel de dix pays développés analysé par la Banque des règlements internationaux (BRI), ils représentent 65 % de l’ensemble des transactions par carte début juin, contre 30 % en septembre 2019.
» Le montant moyen déboursé en espèce par transaction est de 7,5 euros et le point de bascule psychologique se situe à 20 euros. Avec un plafond à 30 euros, on était déjà au-delà », rétorque Marc Schwartz
Marc Schwartz
, pour qui le sans-contact n’est pas le fossoyeur du cash.
Le cash progresse
Aux manettes de leurs machines capables de frapper 250.000 pièces de deux euros en une seule journée de travail, les monnayeurs ont du mal à croire à la disparition des espèces. D’autant que la Banque centrale européenne est formelle : avec 1.360 milliards d’euros, il n’y a jamais eu autant d’argent liquide en circulation en Europe. Et ce chiffre est en hausse de 10% par rapport à l’année dernière.
En cause, notamment, un phénomène de thésaurisation non négligeable mais également une réputation de valeur refuge en période de troubles économiques. » Nous avons frappé 5.000 pièces d’or d’une valeur de 1.000 euros pendant le confinement, dit Marc Schwartz. Elles se sont vendues en une semaine, c’est inédit ». Et quelques jours avant le début du confinement, la BDF a observé un pic drastique de retraits d’argent liquide.
Les sociétés sans cash oublient les plus précaires
Cette relative résistance du cash n’est cependant pas suffisante pour préserver le modèle de la Monnaie de Paris. Ces trois prochaines années, l’Etat a décidé de réduire son carnet d’ordres d’environ 10 % par an. L’institution est obligée d’adapter son modèle, en se tournant plus vers les monnaies de collection, alors que la frappe de monnaie courante ne représente déjà plus que 50 % de son activité. La société prévoit une réduction de 10 % de ses effectifs ( environ 600 personnes travaillent pour la Monnaie de Paris ) d’ici à 2022, sans plan social.
La Monnaie de Paris met cependant en garde contre un monde sans espèces. » Les plus précaires et les plus âgés sont laissés pour compte dans ce monde-là », alerte Marc Schwartz. Selon la BDF, l’immense majorité des minima sociaux touchés par les Français sont immédiatement convertis en espèces. Par ailleurs, 3,5 millions de personnes ne disposent pas de cartes bancaires.
Rebondissant sur l’affaire Wirecard, qui a porté un coup à l’image du secteur du paiement numérique, Marc Schwartz rappelle que la valeur de la monnaie réside, elle, dans la confiance qu’on lui porte. » Un euro vaudra toujours un euro », dit-il. Tombé en faillite fin juin, Wirecard est passé en quelques jours d’une valorisation de plus de 10 milliards d’euros à quelque 300 millions.
Issu du vieux français, “hui” n’est plus employé seul depuis le Moyen-Age, mais greffé à la formule »au jour de », qui a la même signification. »Aujourd’hui » est donc un pléonasme, renforcé par l’expression abusive »au jour d’aujourd’hui ».
Il est l’une des dernières traces du temps passé pour parler du présent. Détaché du mot “aujourd’hui” par une apostrophe, “hui” est un mot de l’ancien français né au XIe siècle, issu du latin »hodie », cousin de l’espagnol »hoy » et de l’italien »oggi », qui signifient »en ce jour ». Jugé probablement trop court et insuffisant pour exprimer une durée de 24 heures,
» 24 heures » lol
“hui” se retrouve greffé au mot “au jour de”. Dès lors, “hui” ne s’emploie plus seul et devient “aujourd’hui”, qui se traduit littéralement par “au jour de ce jour”. Ce procédé linguistique pléonastique a un nom : une agglutination de la locution, soit l’action de former des mots nouveaux ou des formes de mots nouvelles en leur adjoignant des éléments qui avaient d’abord une existence indépendante.
L’expression “au jour d’aujourd’hui” est-elle correcte ?
La formule “au jour d’aujourd’hui”, adoptée dès le 16e siècle, est donc un double pléonasme qui revient à dire “au jour de ce jour de ce jour”. Mais est-ce pour autant un abus de langage ? Selon plusieurs linguistiques, ce pléonasme n’est pas qu’une simple redondance mais a un intérêt sémantique. “Aujourd’hui” permet d’insister sur la valeur du temps présent. Il traduit l’époque actuelle, au sens large et peut se traduire par »de nos jours”. A l’inverse, l’expression “au jour d’aujourd’hui” resserre la focale et désigne davantage le jour où l’on parle. Un argument avancé par un grand grammairien français du XVIIe siècle, Vaugelas,
Vaugelas ?
……qui explique que les pléonasmes permettent de renforcer le propos et de représenter plus facilement une pensée.
(Un pléonasmeest le fait d’associer des termes qui ont la même signification. C’est un énoncéredondant. Ils peuvent être employés volontairement : ils forment alors des figures de style . Ce ne sont pas des fautes, mais ils peuvent alourdir la langue.)
Quels sont les synonymes du mot “aujourd’hui” ?
Cette analyse est reprise des siècles plus tard par le lexicologue Alain Rey, qui, pour justifier ses propos, s’appuie sur Les Contemplations, de Victor Hugo
Victor Hugo
La première partie de ce recueil de poésie est intitulée Autrefois et la seconde Aujourd’hui, sous-titrée 1843-1855. Là encore, “aujourd’hui” signifie “de nos jours”, qui rassemble une génération de contemporains. Mais pour éviter la confusion, il vaut mieux la contourner en privilégiant quelques synonymes : “actuellement”, “à ce jour”, “en ce moment”… Et continuer d’employer le terme “aujourd’hui” pour désigner la journée où nous sommes.