Le 1er juin 1898, toute la haute société d’Europe et d’Amérique se retrouve à la soirée d’inauguration de l’hôtel Ritz, sur la place Vendôme, à Paris. Créé par César Ritz
César Ritz
, avec le concours du grand chef Auguste Escoffier
Auguste Escoffier
, le Ritz inaugure une belle brochette de palaces caractéristiques de la Belle Epoque , de son insouciance… et de ses effarantes inégalités sociales.
Un maître d’hôtel plein »d’entregent » ( »entregent » = qui savent nouer des relations mondaines).
Né en Suisse en 1850, cadet d’une famille modeste de treize enfants, César Ritz devient sommelier dans une auberge à 14 ans et monte à Paris lors de l’Exposition universelle de 1867. Maître d’hôtel chez Voisin, fameux restaurant de la rue Saint-Honoré, il se fait apprécier du Tout-Paris par son charme et son entregent. Il perçoit très vite le besoin de loger comme il se doit les touristes fortunés qui se rendent dans les stations balnéaires. C’est ainsi qu’en 1880, il achète avec ses économies l’Hôtel des Roches noires, à Trouville. C’est un échec.
L’année suivante, il devient directeur général du Grand Hôtel de Monte-Carlo et y recrute le grand chef Auguste Escoffier, né en 1846 à Villeneuve-Loubet. Rencontre décisive. Avec lui, il relance son établissement un peu vieillissante. Puis, comprenant l’intérêt de joindre la cuisine au luxe, il travaille au projet d’un hôtel de très grand luxe à Paris.
Deux milliardaires lui apportent son concours, Alexandre-Louis Marnier-Lapostolle
, inventeur de la liqueur » Grand Marnier ‘ ‘
liqueur » Grand Marnier ‘ ‘
et Alfred Beit
Alfred Beit
, magnat britannique du diamant. Ritz achète à crédit le prestigieux hôtel de Gramont, 15 place Vendôme, et va doter ses 159 chambres de tout le confort moderne, ascenseurs, électricité, téléphone, avec un luxe inspiré de Versailles. Christofle, Baccarat et Rouff concourent à l’aménagement et, bien sûr, Escoffier prend en charge la cuisine pour 500 couverts.
Sans attendre la fin des travaux, Ritz devient directeur d’un nouvel hôtel de grand luxe à Londres, le Savoy. Il va s’en inspirer, ainsi qu’Escoffier, pour l’aménagement de leur hôtel parisien. À son personnel, il »insuffle » une règle d’or : » Le client a toujours raison. ».
En 1898, après dix ans de travaux, Ritz ouvre enfin son hôtel, auquel il donne son nom : le Ritz. Le prince de Galles, futur Edouard VII
prince de Galles(Edouard VII)
, déclare : » Là où Ritz va, j’irai. » L’hôtel fait très vite le plein et »Ritzy » devient même une épithète pour signifier »chic, élégant » ! L’hôtel devient le lieu à la mode où les femmes peuvent exhiber leurs toilettes et les hommes faire étalage de leur fortune et conclure de nouvelles affaires.
Le Ritz ?
Ritz ne se contente pas de ce palace : en 1905, il en ouvre un autre à Londres, où il va concurrencer leSavoy dont il fut le directeur général. Il en ouvre encore à Madrid, au Caire, à Johannesburg, à Montréal et à New York. À Paris même, le Ritz va inspirer des concurrents : le Crillon (1909), le Lutetia (1910), le Plazza (1913), le Bristol (1925).
Malgrè son apparence,ce mot (etxeko bixkotxa) n’est pas constitué de lettres tapées au hasard sur mon clavier ! En fait, il désigne un gâteau ….
……l’etxeko bixkotxa
Pour être plus précis ; un gâteau basque son nom se traduit en français par » biscuit maison » lol (C’est tout de même plus facile à prononcer ).Gâteau de fête du Pays basque ,de forme ronde,il est composé d’un biscuit aux garnituresvariées : crème pâtissière au rhum et à la vanille ,crème d’ amande ou confiture noire d’ »ltxassou » ( ? )sont les plus courantes.
récolte de cerises d’Itxassou
Ce délicieux (parait-il)dessert s’estfait connaitre un peu partout en france .Il a même sa propre fête ,organisée en octobre dans la station thermale de Cambo-les-Bains au Pays basque.
Pays basque
Encore plus sur l'origine de ce gâteau :
Le gâteau basque : une recette familiale née au XVIIIe siècle
De son nom basque « etxeko bixkotxa », le gâteau basque signifie littéralement » gâteau de la maison » ou » biscuit maison » ( peu importe ) .C’est une recette familiale que l’on doit à Marianne Hirigoyen, pâtissière de l’unique pâtisserie de la ville thermale de Cambo-les-Bains. Encore aujourd’hui, la garniture originale de ce gâteau est controversée et le débat continue de faire rage entre les adeptes du gâteau basque à la cerise ou à la crème pâtissière. Une chose est sûre, chacun à son »chouchou », mais chez Maison Adam, on les aime tous.
Gérante de la pâtisserie de Cambo-les-Bains dès 1832, Marianne Hirigoyen était également surnommée »’ la basquaise aux gâteaux » lors de ses passages sur le marché de Bayonne. Elle confectionnait alors un gâteau nommé le » Bixkotxa », à la fois croustillant et moelleux. Il a rapidement été victime de son succès, attirant les curieux de la région et des figures importantes comme Napoléon III
Napoléon III
et Eugénie de Montijo
Eugénie de Montijo
en 1856 et 1858.
Cambo-les-Bains
Initialement appelé gâteau de Cambo, c’est bien le surnom de Madame Hirigoyen, » la basquaise aux gâteaux » qui donnera au gâteau basque son nom actuel. Il restera fabriqué principalement dans les foyers du Pays-Basque et dans cette pâtisserie de Cambo-les-Bains jusqu’à la fin du XIXème siècle.
Le gâteau basque s’exporte de la maison à l’artisanat:
On le voit aujourd’hui décliné en plusieurs garnitures, tailles et formes : le gâteau basque est devenu un véritable incontournable du Pays-Basque et la Maison Adam se l’est approprié depuis plusieurs décennies afin de proposer le meilleur gâteau basque du Pays-Basque. Le gâteau basque à la crème pâtissière et son rival à la cerise ont été rejoint par les gâteaux basques à l’abricot et aux noix ainsi que par le désormais incontournable gâteau basque au chocolat, qui ravit les papilles des plus gourmands au quotidien.
Mais »revenons-en à nos moutons » : Comment le gâteau basque est-il passé de la Maison au sens large et à l’étal de Madame Hirigoyen
MmeHirigoyen (en famile ?)
aux étals de tout le Pays-Basque et à ceux de la Maison Adam ?
Maison Adam ?
C’est à la fin du XIXème siècle et au début du XXème que le Gâteau Basque prend peu à peu sa place dans le commerce, en commençant par les boulangeries. Tout d’abord connu et commercialisé localement, c’est dans les années 40 et grâce à l’essor du tourisme balnéaire que le Gâteau Basque obtient peu à peu le succès qu’on lui connait aujourd’hui. Peu à peu, il commence à faire figure d’incontournable pour les locaux comme pour les touristes et finit par se standardiser autour de deux garnitures phares : la crème pâtissière et la cerise.
Le gâteau basque Maison Adam : reconnaissable à sa croix basque
Maison Adam : »Vous ne pourrez plus vous tromper ! Notre gâteau basque est le seul gâteau basque orné de la croix basque, ou croix « lauburu », faite en pâte sablée, créée par notre père Jean-Pierre Telleria, il y a bien des années… Elle bénéficie d’un brevet qui la rend unique et reconnaissable parmi tous les gâteaux basques.
Gâteau »Maison Adam » avec la croix
(Vous la trouverez dans son plus simple appareil sur le gâteau à la crème pâtissière, ornée d’une cerise noire pour notre gâteau basque à la cerise noire, surmontée d’une noix sur notre gâteau basque abricot/noix et enfin couleur chocolat sur le gâteau basque au chocolat.) = Pub de la Maison Adam
…..comme je ne connaissais pas ce mot ,j’ai voulu en savoir plus…
Le port obligatoire de la robe d’avocat date d’une loi du 31 décembre 1971. Son article 3 indique que :
“Les avocats sont des auxiliaires de justice, qu’ils prêtent serment en ces termes : Je jure, comme avocat, d’exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité. Et, qu’ils revêtent dans l’exercice de leurs fonctions judiciaires le costume de leur profession.” Depuis cette date le costume de l’avocat se compose d’une robe, de boutons, d’un rabat blanc et d’une épitoge?, Avec pour les grandes occasions la possibilité de porter des gants et un nœud papillon blancs. L’épitoge?
C’est la bande de tissu ( parfois garnie d’hermine ) portée par-dessus la toge au niveau de l’épaule gauche de la robe de cérémonie des magistrats, de certains professeurs.Elle permet (ait ?) de distinguer les avocats parisiens des autres. En province l’épitoge n’a pas d’hermine (ou plutôt de lapin aujourd’hui) . On dit qu’elle est à Paris la marque du deuil de Malesherbes
Malesherbes
, principal avocat de Louis XVI, guillotiné pour l’avoir défendu.
Bien sur , l’origine de cet habit noir est plus ancien que les années 1970. Au départ, dès le 13ème siècle, il s’agissait d’une soutane religieuse
soutane religieuse
. Pourquoi ?
Tout simplement parceque les avocats étaient dans leur immense majorité des ecclésiastiques; la justice étant de »droit divin »Après avoir lu le mot ». Ainsi lorsqu’ils plaidaient devant un tribunal, ils portaient leur soutane qui se trouvait déjà être de couleur noire. D’ailleurs de cette origine religieuse, la robe d’avocat a gardé un signe particulier : Ses boutons: Il y en a 33, comme l’âge du Christ à sa mort!!!!. Cette origine explique notamment qu’il soit interdit aux avocats de la porter en dehors des tribunaux. Avec le temps la robe s’est raccourci. Au Moyen Âge, elle était dotée d’une traîne symbolisant la puissance. Derrière un avocat il fallait donc marcher, forcée et par respect, à une certaine distance. Ensuite sous l’Ancien Régime, les avocats sont le plus souvent des nobles. Aussi le port de la robe fut interdit après la Révolution française. Mais , Napoléon le rétablit.
(La fabrication de la robe nécessiterait cinq mètres de tissu et 36 heures de travail pour en réaliser une. Réalisée sur mesure son prix varie entre 900 et 3 000 euros selon la matière et durerait une quinzaine d’années ??.)
Le 28 mai 1871, au terme d’une Semaine sanglante, la Commune de Paris n’existe plus… Au prix de plusieurs dizaines de milliers d’exécutions et d’arrestations, Adolphe Thiers pourra se flatter d’avoir débarrassé le pays de la » question sociale ». Celle-ci sera en effet absente de la scène politique française jusqu’en 1936.
Vers la victoire avec méthode et lenteur
Dix semaines plus tôt, le 18 mars, effrayés par quelques émeutes, le gouvernement et les corps constitués avaient déserté Paris pour Versailles. Un mouvement insurrectionnel improvisé avait alors assumé le pouvoir dans la capitale sous le nom deCommune de Paris.
Le chef du pouvoir exécutif Adolphe Thiers prépare méthodiquement la reconquête de la capitale. Ne disposant au départ que de 40 000 hommes, il obtient du chancelier allemand Bismarck la libération anticipée de 60 000 soldats, mais ceux-là ne sont pas tous disposés à repartir au combat contre leurs compatriotes. Les effectifs sont donc renforcés par le recrutement de beaucoup de campagnards formés à la hâte et préparés psychologiquement à affronter la »canaille rouge ».
Après les escarmouches des 2 et 3 avril 1871, le maréchal Mac-Mahon (celui-là même qui a été défait à Sedan par les Prussiens) peut enfin disposer contre la capitale cinq corps d’armée d’un total de 130 000 hommes. Notons que certains officiers républicains comme le défenseur de Belfort Pierre Denfert-Rochereau refusent de participer à la curée. Les Communards ne peuvent aligner quant à eux qu’environ 20 000 fédérés.
Peu confiant en ses troupes, Mac-Mahon attaque avec prudence à partir du 11 avril. Après s’être emparé des forts de Vanves et d’Issy, il lance enfin l’assaut décisif le 21 mai en profitant d’une brèche dans le saillant du Point-du-Jour, à Boulogne. Thiers lui impose une progression lente et prudente dans les rues de Paris. Cette lenteur est propice à l’exacerbation des passions et aux excès de toutes sortes.
»Le Rappel » relate la progression des troupes dans la capitale
»Le Rappel », feuille républicaine fondée par Victor Hugo, Henri Rochefort, Paul Meurice et Auguste Vacquerie, ne craint pas de se déclarer pour Paris, contre Versailles. Dans son éditiob du 23 mai 1871, il relate l’avancée des troupes versaillaises dans la capitale…
Le Rappel ( 23 mai 1871)
Guerre des barricades :
Charles Delescluze?
»L’heure de la guerre révolutionnaire a sonné. Le peuple ne connaît rien aux manoeuvres savantes. Mais quand il a un fusil à la main, du pavé sous les pieds, il ne craint pas les stratégistes de l’école monarchistes, » proclame avec emphase Charles Delescluze, nouveau délégué à la Guerre. Il a succédé le 10 mai à Louis Rossel, accusé de trahison et arrêté pour n’avoir pas défendu le fort d’Issy et publié une lettre de démission » d’un commandement où tout le monde délibère et où personne n’obéit. »
Au bout de trois jours, la moitié ouest de la capitale est tombée aux mains de l’armée gouvernementale. Les quartiers populaires de l’Est continuent de résister malgré la défaite inévitable. Charles Delescluze, désespéré, monte en redingote le 25 mai sur une barricade de la place du Château-d’Eau, aujourd’hui place de la République. Il est immédiatement tué. La place est prise le lendemain, de même que la place de la Bastille. Le quartier de Belleville, à l’est, est le dernier à tomber, après de violentes canonnades.
Le 27 mai, les troupes gouvernementales investissent le parc des Buttes-Chaumont et le cimetière du Père-Lachaise où l’on se bat au corps à corps entre les tombes. La dernière barricade tombe le lendemain après-midi. Mac-Mahon, plus fier qu’à Sedan , peut proclamer : » Paris est délivré. L’ordre, le travail et la sécurité vont renaître » .
Terrible bilan humain:
Les combats de rue auront fait au total environ 4 000 tués (877 du côté des troupes versaillaises).
S’ajoutent à ce bilan les victimes de la répression car, à l’arrière, des liquidateurs tuent méthodiquement les suspects. Une vingtaine de » cours prévôtales » jugent hâtivement les hommes et les femmes pris les armes à la main et les font fusiller sur place.
Plusieurs » abattoirs » improvisés servent de lieu d’extermination. Le » mur des Fédérés »,au cimetière du Pèer Lachaise , conserve le souvenir des 147 malheureux qui auraient été fusillés à cet endroit et du millier de cadavres qui furent ensevelis dans une fosse voisine(N.B ; Le mur n’existait pas encore au moment desdits événements).
Dans les longues files de prisonniers qui sont conduites vers les prisons de Versailles, le général marquis de Gallifet repère les hommes aux cheveux gris et les fait fusiller dans le fossé, les suspectant d’avoir déjà participé auxémeutes de juin 1848 .
Face au déchaînement de violence, les Communards ripostent le 24 mai 1871 en sortant de sa prison l’archevêque Monseigneur Darboy et en le fusillant avec quatre autres ecclésiastiques et un badaud malchanceux. Rigault et divers autres blanquistes fusilleront au total une centaine de prisonniers.
Le 25 mai, la populace massacre aussi cinq prêtres dominicains et huit de leurs employés dans un couvent du XIIIe arrondissement. Le 26 mai, dans la rue Haxo, à Belleville, une cinquantaine de personnes sont également massacrées. Autant de crimes inexcusables… mais hors de proportion avec ceux commis par l’armée gouvernementale.
Patrimoine sinistré
Les combats dans la capitale se déroulent sur fond d’incendies. Les premiers sont occasionnés par les bombardements depuis le Mont-Valérien. Ensuite, les Communards eux-mêmes allument des incendies pour retarder l’avance ennemie, notamment dans la rue de Rivoli et les rues adjacentes. Il s’en trouve aussi pour incendier sciemment certains monuments illustres…
C’est ainsi que partent en fumée le palais des Tuileries, le palais de Justice gothique (la » Sainte Chapelle » est épargnée par miracle), l’Hôtel de Ville hérité de la Renaissance, le Palais-Royal et le palais d’Orsay (les ruines de celui-ci seront réhabilitées en gare pour l’Exposition universelle de 1900 avant de devenir l’actuel Musée d’Orsay). De précieuses collections d’art et des archives sans prix disparaissent pendant cette Semaine Sanglante.
Ces destructions vont priver Paris de quelques fleurons de son patrimoine architectural… Aujourd’hui, dans cette capitale qui s’honore d’un très illustre passé, il n’y a plus guère de monument qui remonte au-delà du XVIIe siècle, mis à part le palais du Louvre, Notre-Dame et quelques églises du centre.
Massacres et incendies, diligemment rapportés par la presse, vaudront à la Commune l’hostilité de beaucoup d’écrivains libéraux (Victor Hugo, Anatole France, George Sand, Émile Zola). Le vieil historien Jules Michelet, apprenant à Florence l’incendie de l’Hôtel de Ville, eut ce mot : » Quand on s’est appelé la Commune de Paris, on n’en détruit pas le vivant symbole. »
Il faudra plusieurs décennies avant que les républicains français ne soldent l’effroyable bilan de la tragédie et que la Commune de Paris trouve sa place dans l’Histoire.
Hotel de ville ?
À cela s’ajoutent les sanctions judiciaires. Les tribunaux prononceront jusqu’en 1877 un total d’environ 50 000 jugements. Il y aura quelques condamnations à mort et près de 10 000 déportations (parmi les déportées qui rejoindront les bagnes de Nouvelle-Calédonie figure une célèbre institutrice révolutionnaire, Louise Michel). L’amnistie (pardon et oubli) ne viendra qu’en 1879 et 1880.
……..Athée : Ce billet est écrit pour moi ,les commentaires restent ouverts (bien que je sache qu’il n’y en aura pas ) .
Naissance de l’athéisme occidental
Du » Theophrastus redivivus » à Spinoza ( »Theophrastus redivivus » = (littéralement » Le Théophraste ressuscité »est un livre anonyme » en latin publié à une date inconnue entre 1600 et 1700.)
Est il possible de parler de la » naissance » d’un phénomène comme l’athéisme occidental, qui prend des formes différentes tout au long de son histoire, et dont les racines se trouvent déjà dans la philosophie grecque ?
En réalité, ce n’est qu’au XVIIe siècle, » Siècle des libertins » , que l’athéisme prend une structure bien définie et devient une philosophie à part entière, grâce à des personnages comme le médecin libertin Guy Patin
Guy Patin ( » docteur » en médecine)?
(1601-1672), le théologien anglais Ralph Cudworth
Ralph Cudworth
(1617-1688) et surtout le philosophe hollandais d’origine juiveBaruch Spinoza
Spinoza
(1632-1677).Et (à notre époque):Gianluca Mori
Gianluca Mori
Une nouvelle vision de la philosophie du XVIIe siècle
Rédigé en 1659, le » Theophrastus redivivus »est l’un des manuscrits clandestins les plus étendus, les plus radicaux(athée et anticonformiste), et les plus mystérieux de l’âge moderne : depuis presque quatre cent ans l’identité de son auteur est demeurée inconnue.
Professeur d’histoire de la philosophie à l’Université du Piémont Oriental(UPO),l’ouvrage de Gianluca Mori, »Athéisme et dissimulation au XVIIe siècle ».Guy Patin etle »Theophrastus redivivus »ouvre un jour nouveau sur la question en l’attribuant au médecin parisien Guy Patin (1601-1672),qui l’aurait rédigé en collaboration avec ses compagnons Gabriel Naudé et Pierre Gassendi. L’attribution s’appuie sur un »corpus substantiel » d’indices textuels, biographiques, bibliographiques, qui s’agencent de façon cohérente avec l’analyse du contenu philosophique de l’ouvrage, comparé aux textes avoués de Patin et de ses amis. Il en ressort une vision nouvelle de la philosophie du XVIIe siècle, dont l’interprétation doit se fonder désormais sur une catégorie(celle de la dissimulation) qui, seule, permet d’expliquer le contexte de la lutte des idées à l’âge de la » crise de la conscience européenne ».
Déjà dans la Grèce classique…
» Athée » est un mot très ancien : on le trouve déjà chez Platon et, avant Platon, chez les grands tragédiens du Ve siècle avant J.-C. : Eschyle , Euripide, Sophocle. On le retrouvera ensuite dans les Evangiles et chez les Pères de l’Église.
Oublié pendant le Moyen-Âge, il revient en vogue à l’époque moderne, en engendrant d’abord, en latin, le néologisme »atheismus’ (attesté chez Calvin , »De scandalis, 1550 »), puis, en cascade, ses correspondants dans les langues nationales européennes : le terme français athéisme apparaît en 1551 (dans la version française du De scandalis de Calvin ), l’italien »ateismo » en 1566 et l’anglais »atheism » en 1582.
Considéré comme un synonyme d’immoralité, l’athéisme est une position inacceptable dans toute société humaine avant la Révolution française (qui pendant une courte période tolère, voire révère les athées, sauf à les envoyer à la guillotine par la suite, comme dans le cas d’Anacharsis Cloots
Anacharsis Cloots
).
C’est Pierre Bayle, dans ses »Pensées sur la comète (1682) », qui distingue nettement ( à la suite de Francis Bacon (Of Atheism) ) l’athéisme pratique (c’est-à-dire la négation de toute moralité) de l’athéisme » spéculatif » (c’est-à-dire la négation philosophique de l’existence de Dieu), en niant toute relation directe entre les deux, voire en revendiquant la pureté morale des athées face à la corruption des chrétiens.
Mais dans la grande majorité des cas, les différentes acceptions du mot « athéisme » sont intimement liées et difficiles à séparer. C’est pourquoi, depuis le XVIe siècle, ce mot s’est toujours prêté à des usages génériques ou, plus fréquemment encore, »tendancieux » ?.
Les cinq traités de l’athéisme libertin
Pour essayer de comprendre l’incrédulité de la Renaissance, qui ne se dit jamais, spontanément, athée, il faut aller à son accomplissement ( qui est aussi son chant du cygne) soit le »Theophrastus redivivus ».
Guy Patin ?
C’est un manuscrit clandestin imposant (mille pages), strictement anonyme mais qu’il faut désormais attribuer au médecin libertin Guy Patin (1601-1672).Ce dernier l’acheva en 1659 sur la base de textes et de fragments hérités de ses deux amis et compagnons de » débauches philosophiques » : Gabriel Naudé (1600-1653) et Pierre Gassendi (1592-1655).
Bien que tardif par rapport à ses repères idéauxL’ouvrage, incarne l’essence de l’athéisme libertin, largement basé sur des sources de la Renaissance italienne (Pomponazzi, Cardan, Machiavel, Campanella, Vanini) ou plus anciennes (Aristote, Cicéron, Sénèque, Pline, Sextus Empiricus).
On retrouve dans le Theophrastus tous les traits caractéristiques de l’athéisme libertin du XVIIe siècle :1) la théorie de la dis/simulation ;2) le fidéisme ; 3) la conception averroïste de la religion comme » loi » politique intrinsèquement répressive ; 4) un retour substantiel à la pensée philosophique de l’Antiquité préchrétienne, avec la suppression complète de la scolastique médiévale ; 5) la répudiation ( = Action de rejeter par la pensée une idée, un sentiment, une opinion pour des raisons d’ordre intellectuel ou moral ) du dogme de l’immortalité de l’âme, et avec elle la négation de l’existence de l’enfer et du paradis, d’où découle la négation de toute transcendance et, par conséquent, de toute sorte de divinité.
1) La dissimulation est le fondement de la communication libertine, et c’est tout simplement une stratégie obligée pour ceux qui veulent soutenir l’athéisme à l’âge moderne. Ce fait n’a pas été accepté pour longtemps, mais ce sont les libertins eux-mêmes qui louent la dissimulation, dévoilant en privé leur code d’écriture, leur art d’écrire, comme le dit Léo Strauss.
Dans ses lettres à ses fils Robert et Charles, Guy Patin les invite à penser et à s’exprimer »intus ut libet, foris ut moris est » ( »Au-dedans comme il plaît à chacun, au-dehors comme veut le monde ») devise qu’il attribue plus ou moins légitimement à un autre athée de la fin de la Renaissance, Cesare Cremonini
Cesare Cremonini
(1550-1631) et qui se trouve également dans le »Theophrastus redivivus ».
2) Le fidéisme : de Pomponazzi à Vanini, à Gassendi, et à Bayle, et même chez un philosophe des Lumières tel que David Hume, la tentation de masquer son athéisme sous le couvert d’une foi aveugle dans un Dieu inconnu et incompréhensible est forte et constante.
L’attrait du fidéisme consiste en ce que son insincérité ne peut être démontrée, car le fidéiste rejette d’amblée le terrain des explications rationnelles pour entrer dans le domaine du cœur et de l’irrationalité : c’est un » bouclier de bronze » impénétrable, comme l’écrit Pierre Bayle.
3)La conception averroïste de la religion entendue comme une » loi » (Lex) dont le rôle principal est celui de » brider » le peuple et de le réduire à l’obéissance, domine toute la pensée anti-religieuse de la Renaissance et du début du XVIIe siècle.Le philosophe arabe Averroès
philosophe arabe Averroès
(Ibn Rochd de Cordoue, 1126-1198) était d’ailleurs considéré comme le père des athées modernes, à cause de son opposition au dogme de l’immortalité de l’âme individuelle.
Ce n’est qu’au début du XVIIIe siècle que Fontenelle
Fontenelle
et ses disciples avancent une explication différente de l’origine de la religion, en soutenant que le goût du merveilleux est la source anthropologique universelle du sentiment religieux. C’est un tournant important, qui permet de comprendre la diffusion quasi générale des croyances religieuses dans les différentes sociétés humaines sans nécessairement en appeler à l’existence de » fourbes » ou d’ » imposteurs » qui se jouent du peuple.
» Parfois le peuple veut être trompé : qu’il le soit », disait le cardinal Carafa ( d’après Jacques-Auguste de Thou (1556) ). C’est une devise qui est passée en proverbe, mais dès le début du XVIIIe siècle les athées sont désormais convaincus que le peuple coïncide avec le genre humain, et que c’est la nature irrationnelle et passionnelle de l’homme qui l’amène à embrasser telle ou telle croyance religieuse.
cardinal Carafa
4)Les sources anciennes: ce point marque la différence entre le »Theophrastus redivivus » de Guy Patin et la position de Spinoza, ou, par la suite, celle de d’Holbach. Le »Theophrastus » admet le hasard et le libre arbitre dans le nature, considère l’histoire comme cyclique et souscrit à la thèse de l’éternité des espèces vivantes, y compris l’homme.
Le déterminisme des lois universelles que la révolution scientifique avait découvert depuis les premières décennies du XVIIe siècle lui est étranger, et ses liens à la philosophie des » modernes » sont très faibles (à l’exception sans doute de Thomas Hobbes, avec qui Patin est entré en contact et dont on retrouve aussi quelques traces dans sa grande œuvre clandestine).
5)La négation de l’immortalité de l’âmeest un point décisif et caractérisant dans le cadre de l’athéisme libertin, qui se place ici dans le sillon du naturalisme de la Renaissance et de l’aristotélisme » radical » du XVe et du XVIe siècle.
Dans l’un des premiers textes où l’on parle des » athées » et de leur position, l’athéisme est directement lié à la négation de l’immortalité de l’âme, qui en était la condition nécessaire et suffisante jusqu’au début du XVIIe siècle : » (les athées) n’ont pas trouvé de meilleur moyen de faire la guerre à Dieu, que de faire mourir la partie divine de leur être »(Gentian Hervet, Préface au De anima d’Aristote, 1543).
Il n’en reste pas moins que, même dans le »Theophrastus redivivus », le mot athéisme est très rare et les athées mentionnés par Patin sont surtout les anciens (Diagoras, en particulier), tandis que dans le » portrait du sage » , qui se trouve à la conclusion de l’ouvrage, on décrit les traits d’un homme qui, suivant la nature, vit heureux, et non pas ceux d’un athée qui nie l’existence de Dieu avec des arguments philosophiques.
Un théologien fait de l’athéisme une philosophie
Le premier qui constate que l’athéisme, loin d’être une simple négation des croyances religieuses, est une position philosophique à part entière sur la » cause première » de l’univers, n’est pas un athée ( paradoxalement ) mais un théologien : Il s’oppose aux athées avec beaucoup de passion et peut-être même avec une certaine naïveté, qui l’amène à esquisser une possible philosophie athée, inspirée par Hobbes et Spinoza.
L’athéisme, pourCudworth….
Cudworth
…., n’est pas seulement un mot mais aussi une théorie, qui appartient à la grande famille de la philosophie occidentale. En fait, il existe un terrain commun entre l’athéisme et le théisme, qui est donné par le fait de reconnaître l’existence d’un premier principe de l’univers (quel qu’il soit).
Selon Cudworth, » les athées reconnaissent volontiers l’existence d’un être qui n’a été ni créé ni produit, et qui est donc la cause des autres choses qui ont été créées »; donc un être » qui existe par lui-même, qui est nécessaire et qui doit son origine à lui-même » (R. Cudworth 1678 ).
Le péché originel de l’athéisme, qui constitue sa différence spécifique par rapport à toutes les autres théories sur la » cause première » de l’univers, ne consiste donc pas dans la négation de l’existence de cette » cause », mais dans une position concernant les » attributs » de celle-ci, c’est-à-dire les qualités et les propriétés qu’on veut lui donner.
Pour être » athée », selon Cudworth, il suffit de nier que la » cause première » soit une » intelligence » qui a donné un ordre à l’univers matériel : » là où il y a une Nature » (c’est-à-dire un univers réglé par des lois finalisées), » il doit y avoir un Esprit », c’est-à-dire une intelligence consciente d’elle-même et capable d’agir suivant des fins.
Grâce à cette position, moderne dans son contenu en tant que fondée sur la conception cartésienne de l’esprit comme » conscience », Cudworth peut relancer une thèse ancienne qui est à la source de toute la pensée théologique occidentale : la nature n’est que l » art de Dieu » ??.
La question du mal
C’est de ce point de vue qu’il faut aborder la vieille question de l’athéisme d’un philosophe comme Baruch Spinoza, qui parle de Dieu à tout bout de champ, et qui fait de Dieu la source de toute réalité et le fondement de toute existence : à son avis, Dieu et la Nature sont la même chose (Deus sive Natura), ce qui implique que la Nature n’est pas issue d’un » projet » de Dieu mais existe éternellement en tant que telle.
En réalité, les contemporains de Spinoza n’avaient aucun doute sur son athéisme. On parlait de lui comme d’ »un athée, un homme qui se moque de la religion, c’est-à-dire un individu nuisible à la République »(c’est ce qu’on lit dans une » pétition » adressée en 1665 aux autorités de Delft).
Malgré cela, Spinoza publie en 1670 son »Traité théologico-politique »où il soutient que la Bible contient des erreurs matérielles et que les cinq premiers livres n’ont pas été écrits par Moïse, en niant aussi la possibilité de miracles et des prophéties, qu’il considère comme un produit de l’imagination des soi-disant » prophètes », ces derniers n’étant pour lui que des hommes comme les autres, dénoués de tout pouvoir surnaturel.
Dans » l’Éthique démontrée suivant l’ordre des géomètres » (c’est-à-dire à la manière des mathématiques), publiée après sa mort en 1677, il donne une exposition de sa pensée où il établit la nécessité et la rationalité du réel, en se battant contre toute conception anthropomorphique de la » cause première » de l’univers : soutenir que » Dieu se propose des fins », c’est le rendre imparfait et indigent comme un homme.
La pensée de Spinoza constitue la première manifestation claire de l’athéisme tel qu’il est entendu à l’époque moderne, et en même temps son aboutissement d’un point de vue théorique : les autres protagonistes de l’histoire de l’athéisme ne pourront jamais se rapprocher de sa puissance de pensée.
Il y a par ailleurs une exception à ce constat, et notamment le défi Bayle-Leibniz sur la question du mal, qui s’ouvre en 1697 avec les objections néo-manichéennes avancées par Bayle dans son Dictionnaire historique et critique (articles » Manichéens » et » Pauliciens »).
Leibniz …..
Leibniz
….en tente une réfutation posthume (Bayle étant mort en 1706) dans les » Essais de théodicée de 1710 », mais sans pouvoir égratigner la position de son adversaire. Selon ce dernier, la présence du moindre mal du monde ;il est à noter que, par » mal », Bayle entend non pas quelque chose d’abstrait mais tout ce que les hommes, subjectivement, considèrent comme tel : les douleurs, les maladies, la mort , est contradictoire avec l’existence d’un Dieu censé être bon, sage et prévoyant.
Pour Bayle la question se réduit finalement à un dilemme : ou Dieu ou le mal, car les deux ne peuvent pas co-exister. Mais puisque l’existence du mal ne peut être niée, il ne reste plus que le choix de l’athéisme, qui est selon Bayle le choix de la raison conduite par la philosophie, ne pouvant être surmonté que par un saut mortel dans la foi (mais sans aucun fondement rationnel).
Les deux athéismes de l’époque moderne
Ce n’est qu’avec le »Système de la nature de d’Holbach » (1770), que l’athéisme moderne se montre au monde sans voiles, après un siècle de gestation plus ou moins clandestine, mais portant clairement son code philosophique initial : la doctrine de l’existence d’une cause première éternelle, infinie et nécessaire, dûment convertie en un sens matérialiste mais, pour le reste, maintenue dans toute sa vigueur, avec l’exclusion de tous les attributs moraux que la tradition théologique attribuait à Dieu (bonté, sagesse, justice, miséricorde), définitivement marqués comme anthropomorphiques et donc étrangers au concept d’un être infini et nécessaire.
Les deux athéismes de l’époque moderne ; l’athéisme des libertins, incarné par le Theophrastus redivivus, et l’athéisme post-cartésien qui naît avec Spinoza et Bayle et qui enfin se montre au grand jour avec d’Holbach ; sont liés à deux moments fondamentaux de la civilisation occidentale : la Renaissance et la révolution scientifique.
Dès 1639, Gabriel Naudé souligne que » c’est une chose hors de doute, qu’il s’est fait plus de nouveaux systèmes dedans l’Astronomie, que plus de nouveautés se sont introduites dans la Philosophie, Médecine, et Théologie, que le nombre des Athées s’est plus fait paraître, depuis l’année 1452 (c’est-à-dire 1453 : année de la chute de Constantinople) qu’après la prise de Constantinople, tous les Grecs, et les sciences avec eux, se refugièrent en Europe, et particulièrement en France et en Italie, qu’il ne s’en était fait pendant les mille années précédentes »(Considérations politiques sur les coups d’ État, 1639).
De même, dans le Theophrastus redivivus, où la main de Naudé se retrouve à plusieurs reprises,on peut lire qu’ » aucun siècle, même les siècles de persécutions, n’a été plus caractérisé par l’incrédulité et le mépris de la foi que le siècle où nous vivons ».
Les deux courants de pensée qui constituent l’athéisme moderne, tout en ayant beaucoup de choses en commun, s’opposent aussi sur plusieurs points. Ils ont en commun la conception de la religion comme étant une structure politico-répressive fondée sur l »’ imposture » (c’est-à-dire sur la tromperie des politiciens et du clergé à l’égard du peuple), remplacée au cours du XVIIIe siècle par des considérations ethno-anthropologiques plus approfondies.
Mais philosophiquement les deux athéismes sont souvent aux antipodes : aristotélicien le premier (à l’exception notable de Giodano Bruno ), cartésien le second, de Spinoza à Bayle et à Jean Meslier
Jean Meslier
, le curé athée d’Étrépigny, auteur vers 1720-30 d’un »Mémoire manuscrit » (resté inédit jusqu’en 1864), et en tout cas lié à la nouvelle philosophie, comme dans le cas de l’athéisme britannique (Anthony Collins, John Toland, David Hume) puis de l’athéisme classique français (Diderot, d’Holbach).
Avec Diderot et d’Holbach on est cependant déjà aux frontières de l’athéisme moderne : la philosophie européenne allait désormais dans une autre direction. Dès le début des années 1820, l’athéisme apparaît à Hegel comme un » mot de passe presque oublié ‘, comme il l’écrit à Kreuzer en 1821. Le grand essor de l’athéisme de la fin du XVIIIe siècle s’était désormais affaibli et la pensée contemporaine s’adressait à des questions différentes, où Dieu n’avait plus qu’une importance secondaire. Ce sera Nietzsche
Nietzsche
qui parlera le premier de la » mort de Dieu », mais cet événement, ou plutôt ce processus, le précédait probablement d’au moins deux siècles.
…….Grève générale de 1926 au Royaume-Uni (Comme d’habitude , je laisse les com.ouverts,mais sais qu’il n’y en aura pas ! )
En 1926 en Grande-Bretagne eu lieu une grande grève générale… et sa trahison, par le stalinismeet la bureaucratie syndicale.
Les années qui suivirent la fin de la première guerre mondiale furent des années de crise pour le capitalisme britannique
. L’industrie britannique demeurait très peu compétitive au niveau mondial malgré sa “victoire” sur l’Allemagne, et les conditions très dures imposées au vaincu par le Traité de Versailles..
Les patrons britanniques , pour améliorer la rentabilité,devaient augmenter l’exploitation
» Exploitation » ?
. Mais ils allaient se heurter à un problème de taille :La force de la classe ouvrière ,dont la conscience et le moral avaient été renforcés par la révolution russe d’octobre 1917. Ainsi, quand, en 1920, lors de la guerre d’intervention des puissances impérialistes contre l’URSS , le gouvernement britannique voulut envoyer des armes aux forces armées polonaises pour les renforcer dans leur guerre contre les bolcheviks, un Conseil d’Action Syndicale appela à une grève générale pour empêcher l’envoi des armes et le gouvernement dut céder. Premier round aux travailleurs.
Neuf mois plus tard, les patrons tentèrent de réduire les salaires dans le secteur-clé des mines de charbon. Malgré l’existence d’une alliance »formelle » entre les syndicats de mineurs, de cheminots et de travailleurs des transports ( la »Triple Alliance » ) les autres syndicats refusèrent de soutenir les mineurs, qui furent battus. Le jour où la Triple Alliance refusa d’agir allait prendre dans le mouvement ouvrier britannique le nom de “vendredi noir”. Deuxième round aux patrons !
En trois ans, les salaires des mineurs chutèrent de 26%, ceux des sidérurgistes de 20% et ceux des travailleurs du textile de 20%. Dans la même période, environ 2 millions de travailleurs quittèrent les Syndicalisme . Malgré cette défaite, les travailleurs n’étaient pas vaincus. En 1923, le nombre de grèves augmenta. Cette année-là, le premier gouvernement travailliste ( minoritaire ) fut élu. Confrontés à la relance de l’économie allemande qui suivit l’échec du mouvement révolutionnaire d’octobre 1923, les patrons britanniques devenaient de plus en plus conscients qu’ils devraient attaquer encore une fois les travailleurs s’ils voulaient briser l’avant-garde( les mineurs ) et ainsi affaiblir tout le mouvement ouvrier . Ce fut l’objectif principal du nouveau gouvernement conservateur de Baldwin
Baldwin
, élu en décembre 1924 à la suite de l’effondrement du gouvernement travailliste. En juin 1925, les mines de charbon allemandes recommencèrent à fonctionner à plein régime. Craignant pour leurs exportations, les propriétaires miniers britanniques déchirèrent immédiatement les accords passés avec les syndicats ( y compris sur l’existence d’un salaire minimum ) et annoncèrent des réductions de salaire importantes. Comme le déclara Baldwin : ‘ Tous les travailleurs du pays doivent accepter des réductions de salaire afin de remettre l’industrie sur pied. » Le Conseil général du » Trade Union Congress » ( l’unique centrale syndicale britannique) se solidarisa avec les mineurs, appela tous les syndicalistes impliqués dans le transport du charbon ( cheminots, travailleurs des transports, dockers ) à cesser le travail. Pas encore prêt à une confrontation généralisée, le gouvernement recula. Pour mieux sauter.
Malgré la liesse ouvrière qui marqua le jour où le gouvernement recula (connu sous le nom de »vendredi rouge »), la situation demeurait pleine de dangers. Tout en accordant une subvention salariale aux patrons des mines pour une durée de neuf mois et en établissant une commission pour étudier l’état de l’industrie minière, le gouvernement préparait la confrontation à venir. Comme l’a dit W Churchill
W Churchill
, qui fut l’un des avocats les plus ardents pour briser le pouvoir syndical : » Nous avons décidé de reporter la crise dans l’espoir de l’éviter, ou, si on ne peut pas l’éviter, de l’emporter le moment venu. »
Un véritable plan de guerre fut établi en secret. Le pays fut partagé en dix divisions, chacune dirigée par un Ministre qui avait le pouvoir de contrôle sur les transports, le courrier et la distribution de nourriture et de charbon. Au même moment, le gouvernement créa des »Comités de service volontaire » et une »Organisation pour le maintien des fournitures », avec pour objectif d’organiser des jaunes
et de les former à conduire trains et camions. Enfin,fut créée, une nouvelle force armée, la »’Réserve Civile de Police », composée d’ex-soldats »loyaux », dans le but d’imposer l’ordre et de protéger les jaunes.
Certains dirigeants syndicaux comprenaient bien ce qui les attendait. A. J. Cook,
A. J. Cook
dirigeant des mineurs, ex-membre du Parti Communiste qui se disait toujours »un humble disciple de Lénine, signala le danger :
»Au mois de mai prochain, nous devrons faire face à la plus grande crise et à la plus grande lutte qu’on ait jamais connues et nous les préparons… Je me fous du gouvernement, de l’armée et de la marine… Nous avons déjà battu non seulement les patrons mais aussi la plus forte armée des temps modernes. »
Cette position reflète à la fois les forces et les faiblesses de Cook, et donc de tout le syndicat des mineurs. A la différence des autres dirigeants, il était prêt à lutter. Mais il ne comprenait pas l’importance d’une lutte politique et, malgré sa rhétorique, il ne comprenait pas l’enjeu de la bataille à venir. A deux reprises ( contre les ventes d’armes au gouvernement réactionnaire polonais, puis le “vendredi rouge” ) le gouvernement avait dû reculer devant les syndicats, sans qu’une lutte ait lieu.
Le refus des bureaucrates d’activer la Triple Alliance le vendredi noir, alors qu’une lutte était nécessaire, était significatif de la véritable politique qu’ils étaient capables de mener lors d’une crise. Pourtant Cook ne le comprenait pas. (Ou s’il le comprenait, il ne faisait rien pour les contrer ). Pendant toute la crise qui allait suivre, il refusa systématiquement de rompre avec ses camarades bureaucrates au sein du TUC.
La grève
La grève arrive…..
En mars 1926, la Commission gouvernementale établie six mois auparavant rendit son rapport. Elle considérait que les mines n’étaient »pas rentables », qu’il fallait abandonner la subvention salariale et réduire les salaires , tout en préconisant une certaine » intervention étatique » .
Au même moment, les patrons de l’industrie métallurgique cherchèrent à imposer une augmentation des horaires ( non payés ! ) les sociétés (privées) de chemin de fer promirent des réductions de salaire et les patrons de la construction voulurent remettre en cause les conditions de travail. Tout était en place pour la confrontation la plus importante dans l’histoire de la classe ouvrière britannique. Le syndicat des mineurs rejeta le rapport de la Commission, mais le manque de combativité du Conseil général, qui se contenta d’appeler à la grève générale de manière rituelle, était consternant. L’aile droite du TUC craignait avant tout de perdre le contrôle du mouvement. Le dirigeant des cheminots J.H Thomas
J.H Thomas ?
, le déclara nettement, à moins de deux semaines de la grève :
»Parler actuellement comme si, dans quelques jours, tous les travailleurs du pays allaient être appelés à faire grève, c’est déchaîner des passions qu’on pourrait avoir du mal à contrôler. »
Les principaux dirigeants du TUC espéraient que le gouvernement, comme en 1925, céderait devant la pression. S’il refusait de céder, il leur faudrait agir comme lors du vendredi noir de 1921: ils abandonneraient les mineurs.
Quelle fut la réponse de la gauche syndicale, notamment de la direction des mineurs ( secteur le plus concerné par cette trahison annoncée ?) Ils préférèrent laisser les affaires entre les mains du Conseil général. Sous la pression du TUC, Cook accepta même que le Congrès des mineurs ne se prononçât pas sur le rapport de la Commission ! Pendant toute la grève, ni Cook ni une quelconque instance du syndicat des mineurs n’appela la base à rompre avec les dirigeants traîtres.
En avril, les dirigeants du TUC recherchèrent un compromis avec le gouvernement. Mais les patrons sentaient qu’ils pouvaient gagner. Les propriétaires des mines déclarèrent que le 30 avril ils fermeraient les portes à tous ceux qui n’acceptaient pas les conditions de la Commission, et qu’à cette date prendraient effet une augmentation des horaires et de nouveaux accords salariaux locaux. La réponse du Conseil général était prévisible : la lâcheté systématique.
Le premier mai 1926, alors que l’une des plus grandes manifestations ouvrières se déroulait à Hyde Park à Londres, une poignée de bureaucrates »négociait ». En fait, selon les propres dires de Thomas, ils s’abaissaient :
»J’imagine que mes critiques habituelles diront que je m’abaissais, et c’est vrai. Dans toute ma longue vie je n’ai jamais supplié et imploré comme j’ai supplié et imploré toute la journée d’aujourd’hui. »
Comme c’était prévisible, un tel comportement ne fit qu’encourager le gouvernement dans sa démarche anti-ouvrière. Prenant prétexte du refus ( tout à fait correct ) des travailleurs du livre d’imprimer un éditorial du journal jaune le »Daily Mail » attaquant une éventuelle grève générale, le gouvernement rompit les négociations. Les dirigeants du TUC eurent beau condamner les imprimeurs, le gouvernement poussa son avantage. Sans enthousiasme, mais sans alternative, le Conseil Général du TUC appela à la grève générale le lundi 3 mai 1926. Les premiers jours, les métallos et les travailleurs des chantiers navals ne furent pas appelés à faire grève, le Conseil général préférant les garder “en réserve”. Bien entendu,la bougeoisie n’était pas aussi frileuse. Le 4 mai, les docks de Londres étaient occupés par deux bataillons de l’armée, équipés de cavalerie et de blindés. Des navires furent remorqués dans les estuaires proches des grandes villes ouvrières ( Newcastle, Liverpool, Hull et Glasgow ) et les »volontaires » et la réserve de police, bien préparés, furent mobilisés. Afin de faire passer son message anti-ouvrier et sa propagande , le gouvernement lança un quotidien, la ‘British Gazette », dont le rédacteur en chef était Churchill. Chaque jour, cette feuille vomissait sa haine des travailleurs et appelait “le peuple” à s’opposer à la grève. Elle était aidée dans son sale boulot par la BBC, récemment établie.
La naissance d’un pouvoir ouvrier
Malgré ses désirs, le Conseil général fut obligé d’organiser la grève. Le 1er mai, il adopta une résolution demandant aux »Trades councils » (des comités locaux rassemblant tous les syndicats de la région) de créer des conseils d’action non seulement pour assurer la grève mais aussi pour » organiser les syndicalistes lors du conflit, d’une manière la plus efficace, afin de préserver la paix et l’ordre. »
La réalité de la grève obligea les Trades councils à aller beaucoup plus loin que ne le voulait le Conseil général. Les conseils d’action, se réunissant quotidiennement, se structurèrent en plusieurs départements, organisant notamment le ravitaillement, une milice ouvrièree et des bulletins locaux.
Certains conseils allèrent encore plus loin, et établirent des commissions qui réglaient les questions de finance et organisaient les piquets, la propagande, l’aide aux emprisonnés, le divertissement, le transport etc. L’organisation de piquets de masse afin d’imposer la grève aboutit rapidement dans certaines régions à une dualité de pouvoir.
A l’est de Londres, dans les quartiers ouvriers
quartiers ouvriers
de West Ham et de Poplar, tous les camions et voitures furent interdits, sauf ceux “avec la permission du TUC”. Dans le bassin houiller de Fife, en Ecosse, les groupes de défense ouvriers empêchèrent l’activité des jaunes. Voici des extraits du rapport officiel qui fut tiré après la grève :
“L’organisation était bien huilée. Tout était arrêté ; il y avait même des piquets sur les voies des chemins de fer. Le Conseil organisa un service de courrier sans pareil : trois voitures, 100 motos et autant de vélos que nécessaire. Ce système couvrit tout le Fife, amenant et diffusant l’information et transportant des orateurs partout dans le pays… Après des attaques policières contre les piquets, le Corps de Défense, qui rassemblait 150 travailleurs au début, fut réorganisé. A la fin, nous étions 700, dont 400 dirigés par des travailleurs qui avaient été caporaux pendant la guerre, à marcher en formation militaire à travers la ville afin de protéger les piquets. La police ne s’est plus montrée. »
A Fife toujours, les grévistes prirent le contrôle des transports. Un mineur communiste décrit ainsi la situation : »tous les véhicules devaient recevoir la permission du Trades council avant d’emprunter la rue principale… Pour être sûrs que personne ne passerait, les mineurs avaient mis une corde à travers la rue. Si le véhicule avait un permis, il passait ; sinon, il ne passait pas.” A Middlesborough, ville du nord de l’Angleterre où il y avait des métallos, des mineurs et des travailleurs des chantiers navals, le Comité de grève central fut très efficace. Son secrétaire écrivait : “On peut dire sans peur d’être contredit que nous n’avons jamais connu une grève où la participation ( de tous les travailleurs ) a été si enthousiaste et si déterminée.”
Le Comité se réunissait quotidiennement, organisait un comité d’urgence qui siégeait chaque nuit, et avait un système de communication basé sur des équipes de motocyclistes. Il fut si efficace que la police accepta de retirer la cavalerie et les policiers “spéciaux”, “afin de maintenir l’ordre”. De tels exemples se multipliaient partout dans le pays. Les travailleurs se montraient pleins d’initiative, organisant la grève avec conscience et montrant également que la population travailleuse n’avait nullement besoin des patrons
Patron lol
Ce qui était tout à fait normal, chaque grève générale posant la question »qui dirige ? ». Les travailleurs britanniques, à travers les Conseils d’action, montrèrent qu’ils étaient capables de relever le défi et de bâtir un nouveau pouvoir, basé non sur les institutions formelles et sur le fond anti-démocratique de la démocratie bourgeoise , comme le parlement, mais sur la participation active, sur l’intervention quotidienne des travailleurs et de leurs représentants élus.
Néanmoins, la grève souffrait d’une terrible faiblesse. Malgré les initiatives locales, malgré l’action et le courage des masses, la direction restait entièrement entre les mains des bureaucrates du Conseil Général. Malgré l’existence des Conseils d’Action, les divers secteurs en grève ne s’étaient pas unis à la base. Dans la plupart des régions, les mineurs étaient restés chez eux, sans chercher à nouer des liens avec les grévistes des villes proches.
Cette faiblesse organisationnelle, liée au fait que la direction de gauche , et notamment Cook , refusait totalement de rompre, et même de critiquer ouvertement la direction du TUC, laissa l’initiative entre les mains des bureaucrates réformistes qui cherchaient à mettre fin au mouvement par tous les moyens.
D’après un dirigeant syndical des transports, le cauchemar des bureaucrates était : ‘Plus la grève durait, plus le contrôle et l’autorité passaient des mains des exécutifs responsables aux mains de ceux qui n’avaient ni autorité, ni contrôle. » Le vendredi 7 mai, les négociations entamées dès le début de la grève semblaient avoir trouvé une issue… en faveur des patrons. Les bureaucrates proposaient d’accepter les réductions de salaire chez les mineurs, à condition que le gouvernement mette également en oeuvre d’autres éléments du rapport de la Commission, notamment une politique d’intervention dans l’industrie du charbon.
Le gouvernement de Baldwin resta de marbre, sentant bien la possibilité d’une victoire totale. Selon Churchill “la simple acceptation des réductions de salaire n’est plus suffisante. C’est une lutte à mort.” En effet. Churchill comprenait bien que les patrons avaient la possibilité de briser une fois pour toutes le pouvoir syndical, et que leur atout principal résidait dans la lâcheté des dirigeants syndicaux.
Le 11 mai, la direction syndicale était d’accord : elle était prête à mettre fin à la grève et à accepter sans conditions les réductions salariales. Les mineurs refusèrent catégoriquement l’accord. Ce qui n’était pas étonnant.Cependant, le lendemain, les dirigeants du TUC offrirent une reddition totale au Conseil des Ministres. Baldwin refusa toute assurance, y compris sur la répression antisyndicale . La défaite des bureaucrates fut totale. Selon un ministre de l’époque, Lord Birkenhead » leur reddition fut si humiliante qu’une sorte de réaction instinctive nous empêchait même de les regarder. »
Les dirigeants du TUC étaient arrivés à leurs fins. Appuyés par les dirigeants du Parti Travailliste , ils avaient mis fin à la grève. Le 12 mai, après seulement neuf jours, la fin de la grève était annoncée, la trahison des mineurs était consommée. Les grévistes furent stupéfaits. D’ailleurs, au début, le TUC eut du mal à imposer sa volonté anti-ouvrière : face aux tentatives de répression antisyndicale de la part du patronat, le nombre de grévistes continuait à augmenter ! Le 13 mai, la BBC elle même était obligée de constater qu’il n’y avait pas encore eu “de reprise généralisée”. En fait, il y avait 100.000 grévistes de plus !
Pendant plus d’une semaine, les grèves se poursuivirent pour défendre les travailleurs au niveau local. A ce moment là, il était encore possible pour les mineurs de relancer la grève en s’adressant aux centaines de milliers de grévistes. Mais pour cela il aurait fallu rompre avec la direction du TUC. Et cela, Cook, l’ » humble disciple de Lénine », n’était pas prêt à le faire. Le syndicat des mineurs accepta le fait accompli, tout en soulignant que la fin de la grève était de » la seule responsabilité du Conseil Général » et remercia » tous les travailleurs pour leur démonstration magnifique de loyauté ». Mais pas un mot de critique.
La fin et ses leçons
Trahis, isolés, les mineurs continuèrent leur combat pendant sept mois. Mais, à la fin du mois de novembre, affamés et démoralisés, ils durent céder devant l’offensive patronale et accepter leurs conditions draconiennes. A cause de l’action des dirigeants syndicaux, la grève générale de 1926 fut un triomphe… pour la bourgeoisie britannique. La campagne de répression antisyndicale qui s’ensuivit fit des dizaines de milliers de victimes. Des centaines de milliers de travailleurs quittèrent les syndicats et letaux de syndicalisation tomba au-dessous du niveau d’avant-guerre.
Ce fut une terrible défaite pour les travailleurs. Ses conséquences se firent sentir longtemps sur le mouvement ouvrier . Pas uniquement parce qu’il fallut attendre 1945 et l’écrasement de Churchill pour voir la conscience et le moral de la classe ouvrière remonter, ni parce que jusqu’à la défaite de la grande grève des mineurs de 1984-85 les gouvernements successifs ont considéré les mineurs comme leur ennemi numéro un.
Non, les conséquences les plus tragiques de cette défaite et de cette trahison, c’est que les leçons n’ont pas été assimilées. En effet, lors de la grève 1984-85 ( un événement comparable à la grève de 1926 par son ampleur et par les conséquences réactionnaires qui découlèrent de la défaite ouvrière ) les mineurs ont refusé de rompre avec les dirigeants droitiers du TUC, bien que ces derniers aient refusé systématiquement de les soutenir.
Plus frappant encore, en 1984-85, les mineurs, comme leurs grands-pères en 1926, étaient dirigés par un homme de gauche , Arthur Scargill
Arthur Scargill
, qui, malgré sa rhétorique de gauche, malgré la totale loyauté dont il bénéficiait de la part des mineurs de base, refusa de dénoncer ses camarades bureaucrates et encore moins d’organiser la base contre eux. En 1984-85, comme en 1926, les résultats furent catastrophiques pour les travailleurs.
( Les travailleurs de tous les pays doivent retenir les leçons de la grève générale de 1926, et comprendre toute l’importance qu’il y a à organiser les travailleurs de la base autour d’un programme de lutte et aussi de rupture avec les dirigeants bureaucratiques. Ils doivent aussi se rendre compte que si un dirigeant de gauche, aussi admirable soit-il, ne parvient pas lors d’un conflit d’envergure à rompre avec sa politique réformiste, il devient alors un allié dangereux avec qui il faut rompre, sinon l’échec est inéluctable.)
Le Parti Communiste et le « Minority Movement »
Mouvement de la base syndicale
Le Parti Communiste n’a jamais été fort en Grande-Bretagne, ne dépassant jamais quelques dizaines de milliers de militants, et est toujours resté dans l’ombre de son »grand frère », le Parti Travailliste , à qui est affiliée la majorité des syndicats. Néanmoins, au milieu des années 1920, le PC joua un rôle important, notamment dans les syndicats. En 1924, sous l’influence de l’Internationale Communiste
Internationale Communiste (affiche)
, le PC lança un mouvement de la base syndicale, le »Minority Movement ». Son objectif était de rassembler tous les syndicalistes qui voulaient lutter contre les dirigeants bureaucratiques et pour un programme d’action en défense des travailleurs.
Trotski
Trotski
s’est intéressé de près à cette initiative, et en particulier au déroulement de la grève générale et de la position du PC. L’évolution de la politique du PC permet de comprendre le début de la dégénérescence du mouvement communiste international, et aussi de tirer des leçons importantes pour la construction d’un mouvement de la base syndicale en France aujourd’hui.
Le PC avait commencé à organiser le Minority Movement au sein du syndicat des mineurs. A. J. Cook, qui avait quitté le PC en 1921, peu après sa fondation, fut élu à la tête du syndicat des mineurs avec l’appui du Minority Movement.
Congrès
A son premier congrès, en août 1924, le mouvement rassemblait 270 délégués représentant plus de 270 000 travailleurs. Deux ans plus tard, à la veille de la grève générale, il rassemblait 547 organisations et plus de 957 000 syndiqués, soit 17% des syndiqués du TUC ! La plupart des dirigeants du Minority Movement était des militants du PC. Néanmoins, il ne constituait nullement un “front” pour le parti, ni un regroupement voué à une politique bêtement syndicaliste. Il rassemblait tous les travailleurs qui voulaient lutter, qu’ils fussent révolutionnaires ou non. Ainsi le programme d’action du Minority Movement était profondément révolutionnaire.
Commençant par mettre en avant des revendications portant sur les salaires et les conditions de travail , le programme avançait des réponses organisationnelles à toute une série de questions qui allaient de l’extension des syndicats à la création des comités d’usine en passant par la création d’une nouvelle direction révocable et responsable devant la base, pour arriver au besoin d’une politique internationaliste, en particulier à l’égard de la » jeune URSS » . Selon le PC, la participation des travailleurs à la lutte pour une telle politique syndicale les convaincrait de l’importance de la politique révolutionnaire. D’où la nécessité pour le Parti de ne pas imposer sa politique au moment-même, mais aussi de ne pas la cacher.
Au début, cette politique honnête permit de critiquer les dirigeants de gauche et d’avertir la base du danger qu’ils pourraient représenter. Par exemple , le PC soulignait en octobre 1924, peu de temps après l’élection de Cook à la tête du syndicat des mineurs : » Il serait suicidaire pour le PC et le MM de se fier à ce qu’on a appelé la gauche officielle… C’est le devoir du Parti et du MM de critiquer systématiquement ses faiblesses. »
Les raisons de cette critique étaient soulignées par Trotski dans un article analysant la nature de la “gauche officielle” :
» Il doit être clairement compris que ce genre de »gauchisme »n’est de gauche que lorsqu’il n’a pas d’obligations pratiques. Dès que la question de l’action est posée, l’aile gauche cède respectueusement la direction à la droite… L’aile droite et l’aile gauche, y compris, bien entendu Purcell et Cook, ont la plus grande peur de commencer la lutte finale. Même là où ils acceptent verbalement l’inéluctabilité de la lutte et de la révolution, ils espèrent profondément qu’un miracle les sauvera. Dans tous les cas, ils freineront le mouvement, ils tergiverseront, ils attendront, ils céderont la responsabilité à d’autres, et en réalité ils aideront Thomas dans toute question importante. »
Stalinisation et dérive opportuniste
Malheureusement, après 1924, le PC britannique commença à souffrir des débuts de la dégénérescence de l’ Internationale Communiste . L’Internationale allait cesser d’être l’instrument de la révolution internationale et allait devenir le pion de la bureaucratie soviétique sur l’échiquier diplomatique international. Dans sa phase initiale en Grande Bretagne, ceci prit la forme d’une adaptation à la bureaucratie syndicale, avec comme objectif d’utiliser cette force, comme en 1920, pour empêcher une éventuelle invasion impérialiste de l’URSS.
Ainsi, au nom de la “défense de l’URSS »bureaucratique, c’est à dire du statu quo avec l’ impérialisme , le PC refusait de critiquer les dirigeants de gauche et finit par faire comme eux… par suivre la droite.
A la veille de la grève, le Minority Movement soulignait que » dans aucune circonstance les Conseils d’Action ne doivent remplir le travail des syndicats. Leur tâche est de faire en sorte que toutes les décisions du Conseil Général et des directions syndicales soient exécutées. »
La conclusion logique de cette politique fut le mot d’ordre principal du PC lors de la grève : » Tout le pouvoir au Conseil Général du TUC ». L’espoir, ou plutôt l’illusion, du PC était que la gauche prendrait le pouvoir au sein du TUC, et donc dans le pays.
Les conséquences de cette politique furent désastreuses. Au moment où il aurait fallu organiser les formes de déémocratie ouvrière
pour rompre avec la direction du TUC, le PC appelait à renforcer cette dernière ! Ne rencontrant aucune opposition réelle de la part du Minority Movement, la direction du TUC eut tout loisir pour mener sa politique anti-ouvrière et de trahison, malgré l’implantation réelle du mouvement parmi les syndicalistes de base. Selon le PC de 1926, les masses n’avaient plus besoin d’une politique révolutionnaire, mais plutôt du réformisme musclé de Cook, même s’il était finalement inefficace. Cette politique à son tour ouvrait la voie à la droite.
Comme le souligna Trotsky , 18 mois après la fin de la grève :
» Un jeune PC, dont la seule force est celle de la critique et de détermination, révèle au moment décisif qu’il possède un surplus de qualités du signe opposé. Au fond, il s’agit d’une mauvaise compréhension du front unique. Jour après jour on a répété au PC britannique que l’union avec Purcell et Hicks aiderait la défense de l’URSS. Ceci ne pouvait pas ne pas avoir un effet sur la conscience du PC. »
Tournants
Le refus de rompre avec la gauche, et même de la critiquer le moment venu, allait coûter cher au jeune PC. De plus en plus soumis aux derniers tournants de Moscou, le parti dut ensuite justifier le refus de Moscou de rompre avec la direction droitière du TUC après la fin de la grève, et de maintenir le cadre du Conseil anglo-soviétique entre les deux appareils syndicaux. De plus en plus discrédité parmi les militants de base, le PC n’arrivait même pas à s’intégrer dans l’appareil syndical — fortement travailliste . Deux ans après la fin de la grève le Minority Movement fut interdit par le TUC et il s’effondra l’année suivante.
L’expérience fut terminée, achevée par le poids croissant de la bureaucratie stalinienne en URSS et son influence néfaste sur toutes les sections de l Internationale Communiste . Comme l’a dit Trotskien 1931, résumant l’expérience dans une lettre aux trotskystes français :
» Les masses ne connaissaient comme chefs du mouvement que Purcell, Hicks et Cook à qui Moscou apportait d’ailleurs sa garantie. Ces amis »gauchistes », à la première épreuve sérieuse, ont honteusement trahi le prolétariat. Les ouvriers révolutionnaires ont été désorientés, sont tombés dans l’apathie et ont reporté sur le PC lui-même leur déception, alors que le parti n’avait constitué qu’un élément passif dans ce mécanisme de trahison. Le Minority Movement disparut presque totalement : le PC retourna à l’état de secte impuissante. Ainsi, par suite d’une fausse conception du parti, le plus grand mouvement du prolétariat anglais, qui déclencha la grève générale, non seulement n’a pas réussi à ébranler l’appareil de la bureaucratie réactionnaire, mais l’a au contraire renforcé et a compromis pour longtemps le communisme en Grande Bretagne. »
La conclusion est claire : la création d’un mouvement de la base syndicale constitue un élément important de la politique révolutionnaire. Mais son utilisation opportuniste, comme celle imposée sur le PC britannique par les staliniens , conduit inévitablement à l’effondrement et au discrédit de toute l’organisation. En 1926 en Grande Bretagne, comme ailleurs depuis, le stalinisme s’est révélé le fossoyeur de la révolution.
Mais au fait, c’est vrai ça : pourquoi dit-on » à tes souhaits » à quelqu’un qui vient d’éternuer ? Il pourrait y avoir plusieurs explications derrière ce bon vieux réflexe.
C’est un réflexe : quand quelqu’un éternue, vous dites « À tes souhaits ». Si certains considèrent cette réponse comme impolie (car vous avez fait remarquer à la personne concernée qu’elle a fait un bruit peu élégant, même si d’après des neuroloques américains , un éternuement pourrait dévoiler sa personnalité ), il n’en reste pas moins que la formule est consacrée. Mais ça vient d’où exactement ?
Il est sur en fait que l’on n’est pas certain de l’origine de cette tradition, un peu comme pour l’expression » okay » (O.K). Mais on est sûr d’une chose : l’expression existe dans plusieurs langues, et possède à peu près la même signification à chaque fois. God bless you (Que Dieu te bénisse) en anglais, Jesus en espagnol, ou encore Salute (santé) en italien, par exemple.
Bref, on souhaite la bonne santé ou une protection divine à la personne qui éternue. Mais pourquoi ? Trois hypothèses donnent un élément de réponse.
Une tradition de l’Antiquité
La première hypothèse nous fait remonter à l’Antiquité. À cette époque, un éternuement pouvait être bon ou mauvais signe en fonction de vos croyances. Pour les Grecs par exemple, éternuer était le signe du passage d’un esprit divin et il était de coutume de lui adresser ses meilleurs voeux avant qu’il ne reprenne la route. En général, on se retenait souvent d’éternuer .
Dans certaines croyances de l’Antiquité, l’éternuement dans certaines circonstances n’était pas vraiment de bon augure et il était conseillé d’en appeler aux dieux pour être protégé contre une quelconque malédiction. Tout dépendait donc de ce que vous étiez en train de faire au moment où le nez vous a chatouillé…
Des souhaits au Moyen-Âge
Il faut remonter au Moyen-Âge pour retrouver d’autres traces de cette formule. C’est à l’époque de la peste qu’elle serait apparue car la population et les médecins considéraient que l’éternuement était l’un des premiers signes montrant que vous pouviez être atteint de la maladie.
Éternuer n’était alors pas très bon signe et mieux valait éloigner le mauvais sort le plus rapidement possible. Dire « à tes souhaits » ou « que Dieu te bénisse » juste après l’éternuement permettait donc de souhaiter le meilleur à la personne et d’en référer à Dieu pour sa santé.
L’importance de l’âme et du corps :
La troisième hypothèse s’appuie sur des superstitions entourant l’âme. En effet, on a longtemps pensé que notre âme résidait dans notre tête, et qu’elle risquait d’en être chassée au moindre éternuement… Ce que l’on ne souhaitait évidemment à personne. Prodiguer des vœux servait donc à conjurer le mauvais sort. Même si l’on sait aujourd’hui qu’on a plus de » chance » d’être paralysé que de voir son âme quitter son corps.
Alors, pourquoi dit-on « à tes souhaits » encore aujourd’hui ? Probablement par habitude… Et peut-être un peu par superstition, au fond.
Pourquoi autant de couleurs de peau ?Des races humaines suivant la couleur de la peau ?
Sommes-nous tous de la même race ?
Depuis plusieurs siècles, l’homme a essayé d’ordonner la nature et les êtres vivants en établissant des catégories, des groupes, des ordres. Dans un premier temps les seules différences anatomiques suffisaient à comparer deux populations, ce qui faisait classer les chauves-souris dans l’ordre des oiseaux sur le simple fait que les deux étaient dotés d’organes pour voler… ! Appliquée à Homo sapiens, cette méthode allait marquer pour longtemps les esprits ! La couleur de la peau , notamment, est toujours un sujet de conversation et parfois de conflits entre différentes populations… Les anciennes tentatives de classification de l’espèce humaine basées sur des pratiques culturelles ou anatomiques continuent malheureusement d’alimenter aujourd’hui des théories racistes…
M.Le Pen berkkk
Historique des tentatives de classification humaine
Dans la Bible les hébreux classaient déjà les animaux selon des critères pratiques : purs et impurs ( ??), comestibles ou pas… En 1684 le médecin et philosophe français François Bernier
François Bernier ?
fut le premier à imaginer qu’il existait quatre ou cinq races d’hommes avec une méthode assez simple et en partie géographique : selon le lieu et quelques critères de physionomie on peut distinguer des « races humaines » différentes. On peut alors trouver la première race dans une zone qui comprend l’Europe jusqu’au Nil, l’Asie, la perse et les Maldives. Pour Bernier c’est la » race première » (dans laquelle, bien sûr, il se place !). La seconde comprend le continent africain mais sans les populations situées les plus au nord et c’est donc une race noire et presque imberbe (et donc inférieure pour l’époque). Ce sont les populations de Sumatra, des Philippines, de la Chine, du Gange (Inde), de la Moscovie et du Turkestan qui forment la troisième race. La quatrième race est constituée uniquement des Lapons
Lapon
qui sont qualifié par Bernier de » vilains animaux » !!!!. Pour finir Bernier parle d’une cinquième race, les habitants du continent américain, mais admet que leur » teint olivâtre » peut les rapprocher du premier groupe… Dans le texte d’origine la cinquième race était constituée uniquement des noirs du Cap de Bonne Espérance !
En 1758 Carl Von Linné proposa dans »Systema Natura » quatre variétés d’Homo sapiens, leur attribuant des caractéristiques peu scientifiques :
– les Americanus : rouge, colérique et droit – les Europeus : blanc, sanguin et musculaire – les Asiaticus : jaune pâle, mélancolique et rigide – les Afer : noir, flegmatique et décontracté Il distinguait aussi deux autres variétés fantaisistes : les monstrosus (êtres velus) et ferus (les enfants sauvages). Carl Von Linné fut malgré tout l’un des premiers à tenter d’établir une recension des espèces.
Johann Friedrich Blumenbach
En 1775, le naturaliste Johann Friedrich Blumenbach proposa, en s’appuyant sur Linné, une nouvelle classification des Homo sapiens : »De generis humani varietate nativa ». En 1795, il adopta définitivement la taxinomie suivante : la variété caucasienne à peau pâle (l’Europe), la variété mongole (Chine et Japon), la variété éhiopienne à peau sombre (Afrique), la variété américaine, et la variété malaise (Polynésiens, Aborigènes…). La grande nouveauté de Blumenbach c’est qu’il établit une hiérarchie entre les variétés. Il place la variété caucasienne à l’origine des autres selon un critère très personnel : c’est le peuple le plus beau ! Les autres variétés sont une dégénérescence par rapport à cette population originelle (il faut prendre en compte qu’il emploie le mot »dégénérescence » dans le sens » écart par rapport à »). Il indique toutefois que toutes les variétés d’hommes correspondent à une seule et même espèce : il défend le principe d’unité de l’espèce humaine.
Toutes ces tentatives de classification vont marquer les époques et notre façon de voir le monde. Nous en héritons et elles font partie de notre histoire. Certains utilisent encore ces théories (sans parfois les connaître !) à des fins racistes. La science, la génétique nous prouvent que l’Homo sapiens est une race à part entière, sans sous-catégories… et nous ne pouvons pas faire de classification sur des critères aussi subjectifs que la couleur de la peau, la géographie, la culture ou la beauté d’un individu !
Définition de la race et de l’espèce :
Couleurs des peaux humaines
Dans la classification générale du vivant on parle d’espèce pour regrouper toutes les populations interfécondes et dont la descendance peut elle-même se reproduire. La notion de »race » quant à elle se base sur la notion de » gènes communs et exclusifs à un groupe d’individus ». François Lebas….
François Lebas ?
……(Directeur de recherche honoraire de l’INRA) propose la définition suivante : … »au sein d’une espèce, une race est généralement considérée comme une collection d’individus ayant en commun un certain nombre de caractères morphologiques et physiologiques qu’ils perpétuent lorsqu’ils se reproduisent entre eux… »
Des races humaines?
Aucune population humaine ne possède exclusivement des gènes propres. Les Homo sapiens forment une seule et même espèce. Les différences anatomiques que l’on perçoit, par exemple entre un individu asiatique et un européen, ne sont que l’expression plus ou moins forte de gènes communs. Cette mixité génétique dans l’espèce humaine est tellement importante que si quelqu’un a besoin d’un don d’organe ( un rein par exemple) il faut qu’il ait des antigènes compatibles sans que la couleur de peau rentre en ligne de compte. Cette comptabilité HLA(pour Human Leucocyte Antigen)ne fonctionne que si le donneur et le receveur sont très proches avec 6 à 10 antigènes compatibles. C’est donc généralement dans la famille très proche que l’on peut trouver » l’oiseau rare » ! Pour André Langaney……
André Langaney
…..(ancien directeur du Laboratoire d’Anthropologie du Musée de l’Homme) : »En fait, il n’y a pas de marqueur génétique de la race. On n’a jamais pu en isoler un qui soit présent, par exemple, chez tous les “Noirs” et absent chez tous les “Blancs”. Dès qu’on commence à définir une race, en cherchant des critères de classification, on n’en finit plus. Certains sont allés jusqu’à 450 ! S’il fallait pousser la classification à son terme, il faudrait définir une race par individu, car nous sommes tous différents » . Les populations humaines forment un seul et même groupe taxinomique, une seule espèce.
L’espèce humaine, depuis quand ?
Les études génétiques démontrent que l’espèce humaine a une origine récente : il y a de très faibles variations génétiques entre les différentes populations humaines. Pour illustrer cette petite différenciation, on peut comparer deux chimpanzés (pris au hasard) et deux humains. Les chimpanzés présentent plus de différences génétiques que les 2 humains entre eux… Leurs origines sont donc plus anciennes que la nôtre… Le nombre de gènes est sans rapport avec la taille ou l’importance que nous accordons à une espèce : 14 000 pour la mouche Drosophile et… 30 à 40 000 pour l’Homo sapiens…
La couleur de la peau : une simple question de gène ! Quelle que soit la couleur de notre peau, nous possédons tous des mélanocytes (mélanocytes =cellulesoriginaires de la crête neurale, situées dans la couche basale de l’épiderme dont elles représentent 5 à 10% des cellules. Ce sont ces cellules qui sont responsables de la pigmentation cutanée en synthétisant un pigment, la mélanine.), produisant de la mélanine (pigment naturel) sous contrôle de nos gènes. Suivant sa concentration, ce pigment fonce plus ou moins notre épiderme. Parallèlement, la quantité et l’intensité des rayons solaires influent sur notre corps qui, pour se protéger, produit plus ou moins de mélanine : c’est le phénomène de bronzage.
Toutes les nuances sont représentées…
Les populations exposées de façon continue au soleil développent un » bronzage permanent » ! Si on partait à pied d’une région sub-tropicale vers le nord,on rencontrerait, au fur et à mesure, des populations de plus en plus claires, sans rupture… C’est donc graduellement que cette variation se déroule… du brun foncé au blanc-rosé. Il est alors impossible de déterminer à partir de quel moment un individu est blanc, noir ou jaune car toutes les nuances sont présentes et s’enchaînent !
Du marron foncé au blanc » cachet d’aspirine », tous les Homo sapiens ont la même origine… Elle remonte à environ 7 millions d’années et se situe probablement en Afrique . Tout laisse à supposer que notre ancêtre commun avait une peau brune (pour résister au soleil) et de nombreux poils… Malheureusement la peau ne se fossilise pas (!) et il y a peu de chance que nous retrouvions un jour des restes de l’épiderme de nos ancêtres !
Le tout premier papier hygiénique a été fabriqué par les empereurs chinois de la dynastie Song au Xe siècle. Auparavant, les techniques différaient selon les civilisations. Au Ve av. J.-C. , les Grecs utilisent leurs doigts, des cailloux lisses ou leurs vêtements. A Rome, au Ier siècle, les nantis disposent de serviettes en tissu ou en laine. Au Moyen Age, en Europe, on se sert de foin, de feuilles ou de terre. Puis au XIVe siècle, les nobles anglais disposent d’étoupe (fibres de chanvre ou de lin).
Au XVe siècle, l’usage du papier pour l’écriture se répand pour tous, parallèlement à l’accroissement du nombre de clercs et de copistes. Le premier papier toilette moderne est né en Angleterre en 1850, et sa fabrication industrielle a été lancée en 1857, aux Etats-Unis, par »un petit malin » nommé Joseph Gayetty
Joseph Gayetty
qui dépose le brevet du Gayetty’s Medicated Paper. Voilà le premier papier toilette moderne ! Lubrifié à l’aloès, il est avant tout présenté comme un traitement contre les hémorroïdes.Hélas, le produit fait un gros flop…
La naissance des rouleaux de papier toilette
En juin 1891, un autre Américain du nom de Seth Wheeler dépose un autre brevet pour l’invention de papier toilette en rouleau que l’on connaît si bien de nos jours. Et trois mois plus tard, il améliore le système en imaginant des lignes de perforations pour détacher plus facilement les feuillets. D’ailleurs, selon la note explicative ci-dessous, le papier de toilettes se déroule par le dessus ; et non par le dessous comme certains le font. Sachez que d’après unerecherche un peu loufoque mais très sérieuse du docteur Gildas Carle
docteur Gildas Carle ?
, votre façon de dérouler le papier hygiénique en dit long sur votre personnalité…
A partir des années 1890, d’autres industriels vendent des versions en chanvre, en coton ou encore en fibres de cellulose. Ces produits séduisent peu à peu les Américains au début du XXe siècle, puis les Européens dans les années 1960, remplaçant le papier journal couramment utilisé à cette époque…
L’ancêtre sauvage de la carotte provient certainement de la région qui est aujourd’hui l’Afghanistan. Les colonies sauvages, à racine rouge ou pourpre, y abondent encore. À l’état sauvage, la plante a une racine mince et aigre. Ce n’est qu’en la cultivant dans un climat modéré et dans une terre fertile que la racine grossit et s’adoucit pour donner une denrée comestible.
Il y a 9 à 10 000 ans, la carotte et le panais
panais
ne sont pas différenciés. Commence alors un long périple à travers les siècles qui amènera la carotte, au gré des explorations humaines, au Moyen-Orient, en Asie, en Afrique, ainsi qu’en Europe. Des traces de graines de carottes découvertes sur des sites préhistoriques suisses laissent supposer que la carotte est connue de l’homme depuis des millénaires. Elle était probablement cultivée plus pour ses feuilles, qui dégageaient un arôme agréable.
Les Grecs et les Romains reconnaissaient à la carotte une valeur thérapeutique (notamment pour l’acuité visuelle), mais ne l’appréciaient guère comme légume. C’est qu’à l’Antiquité, leurs carottes devaient avoir une couleur blanchâtre, une peau assez coriace, et un cœur fort fibreux. Le naturaliste romain Pline l’ancien, dans son encyclopédie » l’Histoire naturelle » mentionne la carotte sous le nom de »Pastinaca Galtica », appellation que l’on retrouve aujourd’hui encore dans certaines régions de France, ou la » pastenade » n’est autre que la carotte.
La carotte est domestiquée en Orient dès le 10e siècle. Encore présente aujourd’hui en Asie, elle estsouvent violette (due à la présence d’anthocyanes) ou jaune et a parfois une racine branchée.
Au Moyen Age, la carotte sauvage a une couleur blanchâtre, une peau assez coriace et un coeur fibreux. Elle n’apparaît jamais, comme toutes les » raves » (plantes cultivées pour leurs racines charnues comestibles), parmi les aliments nobles. Cependant c’est un légume très consommé, comme le panais, car peu coûteux. La carotte se retrouve au XIIIe siècle dans un recueil culinaire, non pas en tant que légume mais comme plante aromatique. La carotte était en effet une épice avant d’être un légume. L’auteur du » Mesnagier de Paris », rédigé en 1393, décrit les carottes comme » des racines rouges que l’on vend aux halles par poignées ».
Au XVe siècle, les Français, les Allemands et les Hollandais commencent à cultiver les carottes. Ils délaissent peu à peu la variété mauve car elle perd de sa saveur dans les terres au climat tempéré d’Europe occidentale. En même temps, la variété jaune connaît la faveur populaire grâce à la facilité avec laquelle on la fait pousser . Son goût devient de plus en plus prononcé. En Europe, au XVIe siècle on connaît des variétés à chair ou à peau blanche, jaune, rouge, verte, pourpre et noire, mais pas de carottes oranges. La carotte orange est le produit d’une intervention humaine.
Des Hollandais désireux de montrer leur fidélité à la Maison d’Orange, une principauté protestante de France, croisent au XVIe siècle des variétés à chair rouge et à chair blanche et finissent par obtenir une racine d’un bel orange lumineux. C’est la première carotte charnue, dite la » Longue Orange ». Cette nouvelle venue ne tarde pas à supplanter toutes les autres et les sélectionneurs se concentrent exclusivement sur elle pour créer les nombreuses variétés modernes, à racine ronde ou conique, et plus ou moins large et longue selon leur usage.
Apparu dans la langue française en 1564, le terme » carotte » vient du latin carota qui fut emprunté au grec karôton. La carotte européenne a été importée en Amérique et en 1565, on sait qu’elle était cultivée au Venezuela. Les Amérindiens adoptent ce curieux légume-racine. Ainsi, lors de la construction du chemin de fer américain, des ouvriers se plaignaient que les amérindiens Flathead de l’Orégon les attaquaient pour leur voler leurs carottes, au goût irrésistible.!!!!
Au début du XXe siècle la découverte du carotène et de ses bienfaits, par les chercheurs contribue à populariser la carotte aux Etats-Unis. Avant , elle servait surtout de nourriture pour le bétail et de friandise pour les chevaux. Aujourd’hui c’est un légume très consommé dans les pays occidentaux : 1 légume sur 5 acheté est une carotte.
La carotte, originaire d’Iran, a été domestiquée pour la première fois en Asie au 10e siècle. De couleur naturelle jaune ou mauve, cette racine devient peu à peu un aliment incontournable dans les régions asiatiques.
Pourquoi dit-on » Les carottes sont cuites » ?
Au XIXème siècle, » avoir ses carottes cuites » signifiait » être sur le point de mourrir ». Cette expression est à rapprocher de » c’est cuit » , qui veut dire » c’est perdu »’. Pourquoi les carottes ? Sans doute parce qu’elles étaient considérées comme un aliment du pauvre. comme tout le monde ait, aujourd’hui, cette phrase s’emploie pour dire que l’affaire est perdue.
plat de carottes.
La carotte est-elle vraiment un légume ?
Dans les faits, la carotte est un légume , mais sur le papier, c’est un fruit! La Communauté européenne en a décidé ainsi en 1988 pour harmoniser la réglementation des pays de l’Union en matière de confitures.
Le Portugal en fait des confitures
En effet, pour continuer à exporter ses confitures de carottes
confitures de carottes
sous ce nom, le Portugal devait se conformer à la législation qui définit la confiture comme un produit à base de fruits… La même directive assimile à des fruits les tomates….
(ce qui rend justice à leur vraie nature !), les pétioles de rhubarbe et les patates douces.
Bronze-t-on en mangeant des carottes ?
Manger des carottes aide-t-il à bronzer ? Dans une certaine mesure, oui, car le bêta-carotène, présent dans les carottes,……
Va il bronzer ? lol
……les tomates et beaucoup de légumes et de fruits, améliore la synthèse par notre organisme de la mélanine, le pigment responsable du bronzage. Par ailleurs, le bêta-carotène possède une activité antioxydante qui protège nos cellules des radicaux libres générés par les rayons ultraviolets.
Attention à l’association tabac-carotène
Mais attention, une étude menée il y a une dizaine d’années a montré que, associé au tabac …..
fumeur ….( moi dans quelques temps )?
….., le carotène se transformait en perturbateur biologique. Le risque du cancer du poumon augmentait ainsi de 16 % pour les gros fumeurs qui prenaient des » compléments de carotène » . Un risque accru si, de plus, ces fumeurs étaient également des buveurs d’alcool.
Les carottes donnent-elles bonne mine ?
Oui, les carottes donnent bonne mine. Selon une étude menée par l’équipe du Dr Stephen
Dr Stephen?????
en Angleterre, le » bêtacarotène », pigment contenu dans les carottes ou les abricots, mais aussi dans les légumes vert foncé comme les épinards ou le chou, donne un teint doré… à condition d’en manger chaque jour pendant plusieurs semaines. Après un tel régime, un visage est jugé plus attirant qu’un visage bruni au soleil
brunies au soleil
. La bonne mine due aux légumes serait inconsciemment interprétée comme une preuve de bonne santé.
Les carottes permettent-elles de mieux voir dans le noir ?
On leur prête de nombreuses vertus… parmi lesquelles celle d’améliorer la vision. Un »drôle d’ouvrage » éclaire cette idée, et bien d’autres, autour de nos aliments.
La couleur orange des carottes provient d’un composé dont elles sont particulièrement riches : le bêta-carotène, à l’origine d’une coloration orange car les liaisons interatomiques dans les molécules peuvent absorber de la lumière visible à des longueurs d’onde spécifiques, les autres longueurs d’onde étant réfléchies.( moi,rien compris ! )
Une fois ingéré, le bêta-carotène est transformé en vitamine A dans le foie. La vitamine A est en réalité un petit groupe de composés de structures chimiques très semblables : le rétinal, le composé chimique à la base de la vision chez les humains et les animaux. Dans la rétine, il se lie à des protéines, et absorbe fortement la lumière visible. L’absorption d’un photon fait passer la molécule de rétinal d’une forme isomérique à une autre. Ces mouvements sont convertis en impulsions électriques dans les cellules nerveuses, sur les membranes desquelles les protéines sont attachées, et ces impulsions électriques sont alors transmises au cerveau via le nerf optique, pour être interprétées.
Le rétinal est essentiel à la vision, et le bêta-carotène des carottes permet de produire le rétinal. Mais manger des carottes n’améliore la vision qu’en cas de carence en vitamine A. En effet, le foie stocke tout excès de bêta-carotène tant que l’organisme n’en a pas besoin, et seule une quantité relativement faible de vitamine A est nécessaire pour la vision. Une carotte par jour procure tout le bêta-carotène dont le corps a besoin.
L’idée selon laquelle les carottes améliorent la vision trouve en fait son origine dans une campagne de propagande britannique orchestrée lors de la Seconde Guerre mondiale. L’armée avait utilisé un nouveau système radar pour localiser et abattre les bombardiers allemands, dont l’existence devait rester absolument secrète, elle a alors fait courir la rumeur selon laquelle leurs pilotes devaient leurs victoires aux carottes qu’ils mangeaient pour affuter leur vision nocturne.
Un dernier point : une consommation excessive de carottes peut cependant avoir une conséquence fâcheuse. Si le taux de carotène dans le corps est trop élevé, la peau peut prendre une teinte orangée. Il existe même un terme médical pour cette affection : la » caroténodermie ».