C’était il y a environ 94 ans :


Le 28 mars 1928

Fondation du Birobidjan juif ?

Le 28 mars 1928, Staline …..

Staline vers 1930

 …décide de créer une région autonome à l’Est de la Sibérie en vue d’y installer les juifs d’Union soviétique. Le territoire prend le nom de Région autonome des Juifs du Birobidjan en 1934 et adopte le yiddish (la langue des juifs d’Europe orientale) pour langue officielle à côté du russe.

La création du Birobidjan, sur une idée du président du Soviet Suprême Mikhaïl Kalinine

Mikhaïl Kalinine

, fait suitee au désir de freiner l’émigration des juifs soviétiques vers la Palestine tout en les poussant loin de la Russie  »utile  ».

Elle témoigne de l’antisémitisme très virulent sous les régimes totalitaires, socialistes ou populistes, au début du XXe siècle, bien avant l’arrivée de Hitler à la tête de l’Allemagne…

Cet antisémitisme durera en Pologne comme en URSS après 1945 et la défaite du nazisme, et seule la mort privera Staline de l’occasion de persécuter un dernière fois  les juifs de son empire.

En attendant, la république du Birobidjan, glaciale et désolée, en bordure du fleuve Amour, sur la frontière chinoise n’attire guère d’immigrants.

Les juifs eux-mêmes, malgré les encouragements officiels, n’ont jamais représenté plus du quart de sa population. En ce début du XXIe siècle, dans ce qui est devenu l’Oblast autonome juif, ils ne sont plus que quelques milliers sur 200 000 habitants (Russes, Coréens, Chinois…) mais restent fidèles à leur culture et à la langue yiddish.

Jeunes juifs du Birobidjan à l'époque de Staline
habitants du Birobidjan?

Birobidjan

Solitude….


En pensant à ma grand-mère…..

Certains petits enfants ignorent même sont existence, ils sont tellement loin aussi, sa fille travaille,vit très loin , elle ne sait même pas si elle la reverra un jour,elle envoie seulement une carte au nouvel an avec quelques photos et les autres qui n’habitent pas bien loin,ils ne viennent plus,soi-disant qu’ils n’ont jamais le temps.        

Alors elle se balance,elle se balance

et elle se souvient de sa propre grand-mère, c’était un tel bonheur d’aller la voir, elle lui sautait dans ses bras se blotissait dans son cou qui sentait bon ,il y avait une telle complicité entre elles…Elle lui racontait des histoires tous les soirs, lui chantait d’anciennes chansons, puis la bordait dans son lit avec amour…   Mais, tient,  des gouttes de pluies chaudes, il pleut, je vais rentrer, mais non , suis-je bête ;ce sont mes larmes…

pleurs

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Monsieur Brel !

Paroles :

Les vieux ne parlent plus
Ou alors seulement parfois du bout des yeux
Même riches ils sont pauvres
Ils n’ont plus d’illusions et n’ont qu’un cœur pour deux
Chez eux ça sent le thym, le propre
La lavande et le verbe d’antan
Que l’on vive à Paris, on vit tous en province
Quand on vit trop longtemps
Est-ce d’avoir trop ri que leur voix se lézarde
Quand ils parlent d’hier
Et d’avoir trop pleuré que des larmes encore
Leur perlent aux paupières
Et s’ils tremblent un peu
Est-ce de voir vieillir la pendule d’argent
Qui ronronne au salon
Qui dit oui qui dit non, qui dit « je vous attends »

Les vieux ne rêvent plus
Leurs livres s’ensommeillent, leurs pianos sont fermés
Le petit chat est mort
Le muscat du dimanche ne les fait plus chanter
Les vieux ne bougent plus
Leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit
Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil
Et puis du lit au lit
Et s’ils sortent encore
Bras dessus bras dessous tout habillés de raide
C’est pour suivre au soleil
L’enterrement d’un plus vieux, l’enterrement d’une plus laide
Et le temps d’un sanglot
Oublier toute une heure la pendule d’argent
Qui ronronne au salon
Qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend

Les vieux ne meurent pas
Ils s’endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent la main
Ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l’autre reste là
Le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n’importe pas
Celui des deux qui reste se retrouve en enfer
Vous le verrez peut-être
Vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le présent
En s’excusant déjà de n’être pas plus loin
Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d’argent
Qui ronronne au salon
Qui dit oui qui dit non, qui leur dit « je t’attends »
Qui ronronne au salon
Qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend…….

Le  » marquage  » des routes …..


Route avec ligne blanche.

Hier ,j’ai vu un automobiliste arrété par un policier ;il avait dépassé une auto alors qu’il y avait une ligne blanche

policier/contravention

…..Alors je me suis demandé ….

…..De quand date le marquage des routes ? Et …

Les premières lignes blanches furent tracées aux U.S.A en 1911.

Auto année 1911 ?

Le marquage au sol des routes est arrivé en France au début des années 1920 . Il servait alors d’avertissement: arrêt,sens de la circulation etc…Et le premier feu de signalisation dans l’Hexagone a été intallé à Paris en 1923.

À Cleveland, en 1914

A Londres en 1868 ,au croisement de deux rues, le premier feu de signalisation voit le jour. Il s’agit d’une lanterne à gaz rouge et verte, qu’un policier doit manœuvrer, ce qui n’est pas sans risque.

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En France, le premier feu de signalisation fut installé le 5 mai 1923, et il ne s’agissait à l’époque que d’un feu rouge destiné à stopper la circulation. Le premier feu tricolore n’y fait son apparition qu’en 1933. Jusque-là, la circulation dans les grands carrefours était réglée par des « sergents de ville » armés seulement d’un bâton blanc et d’un sifflet à roulette. Depuis, l’évolution technique n’a pas cessé. Le premier radar de feu rouge a été installé à Lyon en 2009. Au 1er juillet 2015, il y en avait 712 en France.

France, le premier feu de signalisation

C’était il y a environ 104 ans…..


Le 23 mars 1919

Mussolini crée les  » fasci  »

Le 23 mars 1919, à Milan, sur la place San Sepolcro,Benito Mussolini ….. 

Mussolini  

….crée les premiers Faisceaux italiens de combat (Fasci italiani di combattimento). Ces groupes paramilitaires vont former l’embryon du futur Parti national fasciste, lequel sera fondé le 9 novembre 1921. Moins d’un an plus tard, son chef sera appelé à la tête du gouvernement.

Un mouvement d’inspiration léniniste

Avant la Grande Guerre, quand il était militant socialiste et révolutionnaire, le futur  »Duce » avait fréquenté en Suisse les exilés bolcheviques. Il avait eu connaissance de la théorie de Lénine

Lénine ?

, théorie selon laquelle l’accession au pouvoir devait s’appuyer sur une organisation paramilitaire constituée de révolutionnaires professionnels.

Publication fasciste typique des années 1920Il bâtit son mouvement en prenant exemple sur le leader russe et se sert de ses talents d’orateur… et de son regard fascinant pour attirer en son sein des » arditi  », anciens combattants des troupes d’élite ou des corps-francs, qui ont de la difficulté à se reconvertir à la vie civile.

À ces jeunes gens se joignent des syndicalistes ouvriers victimes des désordres économiques et d’autres laissés-pour compte.

À tous, Mussolini propose un programme politique fédérateur, vaguement socialiste et nationaliste, mais en tous points révolutionnaire. Lui-même s’inscrit dans la continuité du  » Risorgimento  », le mouvement d’unification de l’Italie au XIXe siècle.

C’est ainsi qu’il revendique au nom de l’Italie les territoires promis par le letraité de Londres ( =un traité secret avec l’Angleterre et la France. Contre la promesse de gains territoriaux, elle leur propose d’entrer en guerre à leurs côtés contre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie ), déclare la guerre aux socialistes et au bolchevisme, dénonce par ailleurs le capitalisme, exige l’abolition du Sénat et l’élection d’une Assemblée constituante, demande l’abolition du service militaire obligatoire, se prononce enfin pour une République laïque.

Plus que tout, il ambitionne de remodeler la nature humaine et régénérer l’Homme italien pour le mettre au service d’un État  »divinisé  ». Ce qui implique, comme dans la Russie bolchévique, un régime totalitaire, ne laissant aucune place aux libertés individuelles.

Ce programme révolutionnaire va, il est vrai, beaucoup évoluer au gré des circonstances.

Une ascension rapide

À la fin de 1919, le mouvement fasciste est encore très marginal. Il ne compte que 17 000 membres et n’obtient aucun élu aux élections législatives de novembre. Mussolini lui-même n’obtient à Milan que 4 800 voix contre 170 000 pour le candidat socialiste.

Dans la mouvance nationaliste, Mussolini est éclipsé par le prestige du poète nationaliste Gabriele d’Annunzio

Gabriele d’Annunzio

, héros de l’équipée de Fiume ( à la tête d’une poignée de conjurés, de vétérans et de troupes de choc il s’empare de Fiume le 12 septembre 1919. Pas un coup de feu n’a été tiré ni une goutte de sang n’a été versée) Sa déception est telle qu’il songe un moment à émigrer aux États-Unis.

Tout change l’année suivante.

L’ancien leader socialiste continue d’utiliser une phraséologie révolutionnaire, anticapitaliste et antibourgeoise mais, pendant l’été 1920, tandis que se multiplient les troubles sociaux et les grèves dans les grandes villes industrielles du nord et les campagnes du sud, il prend le parti de la contre-révolution.

Il crée une milice au sein de son Parti. Ce sont les squadre (escouades) dont les membres, les squadristi, se signalent par le port d’une  » Chemise noire  », d’où leur surnom.

Mussolini emprunte sans vergogne à d’Annunzio les recettes qui ont fait son succès médiatique : le cri de guerre (A noi !), le salut, bras levé, le poignard brandi de façon martiale et jusqu’à l’uniforme, avec la chemise noire.

En toute illégalité, ses miliciens armés d’un gourdin, motorisés et encadrés par d’anciens officiers sillonnent villes et campagnes et intimident de toutes les façons possibles (bastonnades, purges à l’huile de ricin ou assassinats…) les syndicalistes, les grévistes et les militants socialistes ou communistes.

La police, les magistrats, les policiers et le gouvernement lui-même laissent faire. Les patrons n’hésitent pas à financer grassement le Parti fasciste.

Passant à plus de 700 000 membres en 1922, le Parti national fasciste n’arrive toutefois pas à séduire le corps électoral et c’est par le recours à la force et à la menace qu’en fin de compte Mussolini arrivera àconquérir le pouvoir  .

il y a environ 225 ans …..


…..le 22 mars 1798

La Suisse  »une et indivisible »

Le 22 mars 1798, les révolutionnaires français transforment la Suisse en une  » République Helvétique  » unitaire sur le modèle de la  »Grande Nation » (la France).

C’en est alors fini de l’ancienne Confédération helvétique , établie depuis 500 ans. Sa neutralité garantie par les traités de Westphalie (1648) n’est plus qu’un souvenir.

Détail d'une aquarelle de Joseph-Emanuel Curty extraite du Recueil des antiquités trouvées à Avenches en 1783-86, bibliothèque cantonale et universitaire Fribourg.

La Suisse au  » siècle des Lumières  »

Au XVIIIe siècle, la Confédération est constituée de treize cantons souverains ainsi que de leurs alliés et de leurs sujets. Les cantons restent jaloux de leurs prérogatives. Ils sont seuls habilités à lever l’impôt, à armer des troupes, à frapper monnaie.

Les villes sont prospères avec déjà une horlogerie et un secteur bancaire très actifs mais derrière une façade de démocratie, les oligarchies constituées par quelques familles patriciennes (  Personnes qui font partie de la noblesse, de la classe privilégiée ) ont confisqué le pouvoir, notamment dans les cantons de Berne, Bâle et Zurich.

Les traités ont accordé aux Suisses des privilèges d’établissement en France d’où une émigration particulièrement importante qui va donner aux événements parisiens et aux idées révolutionnaires un retentissement immédiat en Suisse.

Séductions françaises et révolutionnaires

En 1789 ,lorsque les Français s’engagent dans la Révolution, les paysans suisses s’insurgent contre de vieux droits féodaux qui n’ont plus de contrepartie véritable. Dans les villes où la censure règne, des feuilles révolutionnaires circulent sous le manteau et des clubs se constituent sur le modèle français.

Un  » Club helvétique  » se crée  à Paris et, en 1792, Étienne Clavière

Étienne Clavière ?

, un Genevois émigré après les échecs des tentatives populaires à Genève, devient ministre des finances de la Convention. Marat

Marat ?

lui-même est un médecin neuchâtelois dont les talents de publiciste enragé ont fait un martyr après son assassinat à Paris en 1793.

Cinq ans plus tard, sous le Directoire, les troupes françaises entrent en pays bâlois et à Bienne. Une République  »Lémanique » ( Relatif au lac Léman et ses environs) est proclamée par insurrection populaire à Lausanne les 23-24 janvier 1798. L’agitation s’étend : révolte paysanne à Bâle, insurrections dans le pays de Vaud… et convainc la France d’en finir. Mulhouse, la région de Delémont et la république de Genève sont annexés à la Grande Nation (la France).

Un gouvernement de l’étranger

Le Directoire s’étant déterminé à abolir l’ancienne Confédération, il charge le Bâlois Ochs

Ochs ?

de rédiger une Constitution selon  »l’air du temps  » :

– La capitale est fixée en alternance à Aarau, Lucerne et Berne, un drapeau tricolore (vert, rouge et jaune) est institué, les principes révolutionnaires sont adoptés.

-Le nouvel État se veut une République une et indivisible, avec institution d’une nationalité suisse, suppression des douanes intérieures, unification des monnaies et des unités de mesure…

– De nouveaux cantons sont créés pour constituer des entités de statut identique et de taille comparable, d’autres sont regroupés (Waldstätten, Säntis), les anciens statuts de territoires alliés et sujets sont supprimés.

Mais de 1800 à 1802, pas moins de quatre coups d’État vont ébranler la jeune République. Le Premier Consul Napoléon Bonaparte

Premier Consul Napoléon Bonaparte

met un terme à cette expérience unitaire en abolissant la République et en restaurant une Confédération par l’Acte de médiation.(  Acte de Médiation : la nouveelle confédération ressemble fort à un retour à l’ancien régime confédéral.) L’appellation de Confédération Suisse est d’ailleurs rétablie ainsi que les anciens cantons

La plus grosse pépite d’or jamais découverte……


C’est à Moliagul en Autralies que la plus grosse pépite d’or jamais découverte a été trouvée ; le 5 février 1869, elle pesait le poids d’un homme et a été surnommée  »Welcome Stranger  » ?.

Une fabuleuse trouvaille réalisée par deux chercheurs d’or John Deason et Richard Oates

John Deason et Richard Oates.

alors que la pépite gisait à seulement 3 centimètres du sol.

la-plus-grosse-pepite-dor-jamais-decouverte-wellcome-stranger

Crédit image inconnu (domaine public)

Si le bloc brut pesait quelques 109,59 kilogrammes, une fois nettoyé la plus grosse pépite d’or affichait un poids de 72 kilogrammes pour une dimension de 61 centimètres de large pour 31 centimètres de long.

Un poids qui a posé immédiatement un problème car aucune balance ne pouvait le mesurer. Il a donc fallu faire appel à un forgeron afin de briser le métal en plusieurs parties afin de les peser.

L’enclume du forgeron de Dunolly est d’ailleurs conservée en mémoire de ce jour assez incroyable.

la-plus-grosse-pepite-dor-jamais-decouverte-wellcome-stranger-enclume.
L’enclume ?

Une fois pesée, la plus grosse pépite d’or jamais découverte désormais brisée a été emmené à la London Chartered Bank de Dunolly où elle a été expertisée avant d’être fondue en lingots d’or.

lingots d’or

Chacun des chercheurs d’or a reçu environ 10000 euros pour cette fantastique pépite, dénichée loin des villes américaines de la ruée vers l’or commeGarnet,Bodie ou encore Eldorado . 

la mine fantôme de la ville de Nelson au Nevada

Une pépite d’or dont on estime la valeur aujourd’hui à presque 4 millions d’euros.

la-plus-grosse-pepite-dor-jamais-decouverte-wellcome-stranger-2.

La plus grosse pépite d’or encore existante s’appelle  »Pepita Canaa  » pèse 61 Kg et a été douverte au Brésil en 1983 par Julio de Deus Filho

Julio de Deus Filho ?

. Elle est exposée dans la  » Gold Room  » du Museu de Valores….

Kevin Hillier

…en Australie et est le plus gros morceau déterré par un détecteur de métaux

détecteur de métaux ?

. Cette magnifique pépite de  » seulement  » 27,2 kg valant plus d’un million de dollars est exposée dans le casino Golden Nugget de Las Vegas.

la-plus-grosse-pepite-dor-jamais-decouverte-main-de-la-foi-las-vegas

Si les chercheurs d’or écument les entrailles de la terre ou les rivières à la recherche d’une pépite qui les rendra riches, d’autres ont juste de la chance à dénicher de l’ambre gris sur une plage ,un rejet deee baleine qui vaut de l’or ( l’ambre gris est utilisé pour la réalisation de parfum, un vomi de baleine très prisé et très cher.)

ambre gris

Cette substance dure, résineuse avec une teinte gris clair ou jaune et à l’arôme agréable est connu depuis avant l’antiquité, les Egyptiens la brûlait comme encens.

Commerce de cadavres :


Commerce de cadavres :Une nécessité autrefois pour pratiquer la dissection ?
une nécessité d’autrefois pour pratiquer la dissection …..

Encadrée et facilitée au XIXe siècle, notamment par la mise en place d’amphithéâtres publics où exerçaient les professeurs d’anatomie, la dissection, offrant aux hommes de science l’opportunité de parfaire leur connaissance du corps humain et leur maîtrise de l’art chirurgical, fut autrefois d’un abord repoussant et difficile, les étudiants en médecine n’hésitant pas à aller détrousser les roues (intruments de tortures ?), échafauds et autres fourches patibulaires pour se fournir en cadavres frais

Le plus grand anatomiste de la Renaissance, André Vésale

André Vésale ?

….(1514-1564)(1514-1564), médecin brabançon, raconte non sans terreur toutes les peines qu’il se donna pour aller la nuit, au milieu du cimetière des Innocents, arracher son premier cadavre à la fosse fraîchement remuée, comment aussi il allait aux fourches ( intrumeents de tortures ? ) patibulaires de Montfaucon, disputer aux corbeaux les pendus qui s’agitaient au-dessus de sa tête.

Il fut le créateur de cette  »grande  » science de l’anatomie. Une légende, très vivace et , semble-t-il ,sans fondement, affirme qu’après avoir échappé à tous les dangers de la science nouvelle, André Vésale fut condamné à mort par l’inquisition de Philippe II d’Espagne, également prince souverain Pays-Bas, parce qu’un jour, comme il disséquait devant ses élèves, le cœur de l’homme disséqué avait, disait-on, bondi sous le scalpel de l’opérateur. !!!!!Colportée par un auteur qui avait servi Charles-Quint, le père de Philippe II, cette calomnie montre toutefois combien à l’époque on regardait comme une souillure d’approcher un cadavre et considérait comme une impiété digne du dernier supplice la dissection d’une créature faite à l’image de Dieu.

André Vésale. Portrait publié en 1543
André Vésale. Portrait publié en 1543

Si la ville de Paris abandonna bientôt au scalpel le corps de ses suppliciés, c’étaient de pauvres ressources, et à peine un malheureux sujet venait-il d’être pendu qu’une bataille de chirurgiens et de médecins se livrait autour de son cadavre pour savoir à qui ce dernier resterait.

Plusieurs histoires funèbres sont racontées à ce propos. Le 1er février de l’an 1630, un arrêt défend aux étudiants d’enlever par force les cadavres des suppliciés, et ce,  » considérant que, depuis longtemps, les étudiants en médecine et en chirurgie se livrent à des voies de fait et à des violences, et même à des meurtres, pour avoir les corps des suppliciés.  »Malgrè cet arrêt, en 1637 et 1641, c’était toujours l’épée et le pistolet à la main qu’ils allaient détrousser les roues, échafauds et fourches patibulaires de la place de Grève et autres lieux.

Ce cadavre, ainsi enlevé, servait tout le temps que peut servir un lambeau en putréfaction ; on attendait, pour le remplacer, qu’un autre criminel eût été pendu ou roué vif. Ainsi se firent çà et là, et par hasard, toutes les études anatomiques jusqu’au XIXe siècle, qui parvint enfin à détruire le préjugé du cadavre, comme il en a détruit tant d’autres, mais pourtant avec beaucoup plus de peines et d’efforts.

Une dissection pratiquée au milieu du XVIe siècle. Gravure extraite de De re anatomica par Realdo Columbus (1559)
Une dissection pratiquée au milieu du XVIe siècle. Gravure extraite
de De re anatomica par Realdo Columbus (1559)

On arrêta donc tacitement dans les hôpitaux, que la science avait le droit de se servir de tous les cadavres de l’hôpital. On n’osa pas encore établir un amphithéâtre public ; chaque étudiant emportait chez lui son cadavre ou sa part de cadavre ; ce qui restait de ces cadavres était jeté à la voirie. En 1705, Pelletan était encore obligé de brûler ces tristes débris dans un poêle de fonte. Enfin, le grand anatomiste Pierre-Joseph Desault (1738-1795)

Pierre-Joseph Desault

…établit le premier amphithéâtre près de la place Maubert

premier amphithéâtre près de la place Maubert ??

. De cet amphithéâtre sont sortis Pelletan, Antoine Dubois (1756-1837)

Antoine Dubois ?

, qui s’illustra dans le perfectionnement du forceps ; Claude-François Lallemand (1790-1854) pionnier dans l’étude des maladies cérébrales ; Alexis Boyer (1757-1833), qui très tôt fréquenta les salles d’anatomie et de dissection, et fut le chirurgien consultant des rois Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe ; et plus tard Bichat (1771-1802), rénovateur de l’anatomie pathologique.

A l’exemple de Desault, chaque professeur d’anatomie eut bientôt son amphithéâtre particulier. L’amphithéâtre s’établissait dans les plus pauvres maisons et dans les plus obscures ; les cadavres venaient, non plus des hôpitaux, mais des cimetières ; on les pêchait dans la fosse commune : tantôt on traitait de gré à gré avec le fossoyeur, d’autres fois on avait recours à la ruse. Le savant et vénérable professeur Dubois, (dans sa jeunesse) quand il allait au cimetière, attirait autour de ces funèbres enceintes toutes les filles publiques du quartier, avec ordre d’ameuter toute la foule des passants par leurs joyeux propos ; et pendant que ces dames, à force de scandale, attiraient l’attention des voisins, lui, Dubois, dans la vaste fosse, choisissait ses cadavres ; il en remplissait un fiacre et se faisait reconduire à sa maison en compagnie de cinq ou six cadavres.

De temps a autre une épaisse fumée s’élevait de ces amphithéâtres, portant avec elle une odeur nauséabonde : c’étaient les cadavres qu’on brûlait. En ces temps-là, dit Lallemand, on aurait pu tuer autant de personnes qu’on eût voulu, les disséquer et les brûler ensuite, sans que la police eût songé à en prendre le moindre souci.  » C’est ce qui est arrivé peut-être plus d’une fois  », ajoute-t-il.

Une dissection pratiquée au début du XVIIe siècle. Gravure extraite de Anthropographia et osteologia par Jean Riolan (1626)
Une dissection pratiquée au début du XVIIe siècle. Gravure extraite
de Anthropographia et osteologia par Jean Riolan (1626)

Ce ne fut guère qu’en 1803 que la police songea à mettre un peu d’ordre dans ces hécatombes scientifiques. Mais pourtant que de peines donna cette réforme ! En vain on établit des amphithéâtres publics dans les hôpitaux, les amphithéâtres particuliers résistèrent de toute leur force à l’action de la police. La dissection se cachait dans les murs les plus obscurs, dans les maisons qui tombaient en ruines ; les cadavres s’apportaient en plein jour et se déposaient à la porte, comme si c’eût été une provision de bois pour l’hiver. Du haut des fenêtres, on jetait dans la cour les plus horribles débris ; les murs étaient chargés de pus et de sang. Les valets de ces amphithéâtres, dit un rapport de police, ne respectaient pas plus les vivants que les morts. Les cadavres restaient quelquefois trois semaines sur les tables où on les plaçait.

Ceci dura jusqu’en 1813 ; mais alors la patience publique, poussée à bout, fit entendre des réclamations énergiques. Aucune maison particulière ne voulut plus souffrir ce terrible voisinage. On dénonça de toutes parts ces maisons aux escaliers impraticables, ces cours sans puits, ces puits sans cordes, ces mansardes infectes où l’étudiant couchait à côté du cadavre, ces garçons d’amphithéâtre qui vendaient de la graisse humaine. En effet, une société en commandite s’était formée pour l’exploitation de cette graisse. Elle était employée, non fondue, à graisser les roues des charrettes. Des charlatans en faisaient des remèdes contre les douleurs. On en vendait une grande quantité aux fabricants de perles fausses. On en trouva deux mille livres chez un seul garçon de l’École de Médecine ; il y en avait un autre qui en avait rempli deux fontaines de grès. Il fallut une charrette à deux chevaux et six hommes de peine pour transporter toute cette masse de graisse humaine à la voirie de Montfaucon, où probablement elle fut mangée par les rats.

En même temps la police faisait des recherches chez ceux qui avaient acheté de celte graisse humaine, et elle l’enlevait sans pitié. Les fabricants dépouillés réclamèrent, ou tout au moins demandèrent à l’autorité le moyen de distinguer la graisse d’homme de la graisse de chien, par exemple. On leur répondit que les graisses d’homme, de cheval et d’âne ne pouvaient être distinguées entre elles, parce qu’elles ont toutes une couleur jaune, une concrescibilité très faible, une très grande fétidité, et qu’elles se précipitent en globules. Ce qui était parfaitement raisonné.

Amphithéâtre de dissection de l'enseignement libre à l'ancienne Ecole pratique, au XIXe siècle
Amphithéâtre de dissection de l’enseignement libre à l’ancienne Ecole pratique, au XIXe siècle

Aussi les cadavres furent-ils bientôt aussi rares qu’ils étaient communs auparavant. Les cimetières avaient disparu de l’enceinte de Paris. On allait chercher les cadavres à Bicêtre, au dépôt de mendicité de Saint-Denis, partout où l’on pouvait. Un jour, les garçons du chirurgien Jean-Nicolas Marjolin

Jean-Nicolas Marjolin ?

(1780-1850) ( qui publia en 1815 un Manuel d’anatomie posant les bases des dissections du corps humain )revenaient de Bicêtre les hottes pleines de cadavres. Chemin faisant, ils s’arrêtèrent à la porte d’un cabaret, et ils déposèrent leur fardeau à la porte. Jugez de leur surprise, quand au sortir du cabaret ils ne trouvèrent plus leurs hottes si précieusement chargées ! Jugez aussi de l’étonnement des voleurs !!

Bientôt, on en arriva aux amphithéâtres réglés de la Pitié, de la Faculté de Médecine, de Bicêtre, de la Salpêtrière, de Saint-Louis, de Beaujon, de Saint-Antoine, de la Charité, des Enfants et de la Maternité. Au milieu du XIXe siècle, la Faculté de l’École de Médecine disséquait par an trente mille cadavres, la Pitié en consommait quatorze cents.

Quelle est l’expression née lors de la Grande Peste de Londres ?


  Ce serait l’expression  »six pieds sous terre« .

Souvent, dans la vie courante, on utilise des expressions dont on ne connait pas l’origine. C’est le cas (le mien en tous cas ) de l’expression « six pieds sous terre ».

Quand on précise qu’une personne est enterrée « six pieds sous terre », on veut dire par là que le cercueil où elle repose est profondément enfouie dans le sol. Comme cette expression utilise le terme « pied », on se doute qu’elle provient d’outre-Manche, où cette unité de mesure était utilisée.

En effet, « six pieds sous terre » nous vient bien d’Angleterre. L’expression aurait été  »forgée » à l’occasion de la grande épidémie de peste qui frappe le pays, et notamment sa capitale, Londres, en 1665.

La peste ( bubons)
images de l’époque (1665)

Si c’est la dernière manifestation de la peste dans le pays, du moins à cette échelle, c’est aussi la plus meurtrière. En effet, elle aurait fait entre 75.000 et 100.000 morts, soit environ 20 % de la population de Londres.

Tout le monde sait que la médecine du temps

médecin  » de la peste »

était très démunie face à des maladies comme la peste. De leur côté, les autorités s’efforçaient surtout d’éviter tout ce qui pouvait favoriser la contagion.

C’est ainsi que les malades étaient quasiment abandonnés dans leurs maisons, marquées d’une croix. On croyait que la maladie se transmettait non seulement par les vivants mais aussi par les morts.

D’où la nécessité d’enterrer les cadavres

enterrement.

aussi profondément que possible dans la terre. Pour que que les miasmes de la peste ne puissent s’échapper des tombeaux et que les chiens ne puissent déterrer les cadavres.

Les édiles londoniens prennent alors leurs dispositions : les fossoyeurs devront enfouir les dépouilles à une certaine profondeur. Ils devront en effet creuser jusqu’à 6 pieds avant de déposer le cercueil.

Le pied anglais valant 32,4 cm, 6 pieds correspondent à 1m80, ce qui paraissait suffisant pour écarter tout danger de contagion. En France, on creuse des fosses moins profondes. En effet, depuis la Révolution, celles-ci doivent avoir 1m50 de profondeur. Il est vrai que, dans certains cas, le Conseil municipal peut décider de déroger à cette mesure.

_____________________________

Monsieur Brassens :

Tu t’en iras les pieds devant,

ainsi que tout ceux de ta race,

grand homme qu’un souffle terrasse.

Comme le pauvre fou qui passe,

et sous la lune va rêvant,

de beauté, de gloire éternelle,

du ciel cherché dans les prunelles,

au rythme pur des villanelles,

tu t’en iras les pieds devant.

Tu t’en iras les pieds devant,

duchesse aux titres authentiques,

catin qui cherches les pratiques,

orpheline au navrant cantique.

Vous aurez même abri du vent,

sous la neige, en la terre grise,

même blason, même chemise,

console toi fille soumise,

tu t’en iras les pieds devant.

Tu t’en iras les pieds devant,

oh toi qui mens quand tu te signes,

maîtresse qui liras ces lignes,

en buvant le vin de mes vignes,

à la santé d’un autre amant,

brune ou blonde, être dont la grâce,

sourit comme un masque grimace,

voici la camarde qui passe.

Tu t’en iras les pieds devant.

Tu t’en iras les pieds devant,

grave docteur qui me dissèques,

prêtre qui chantes mes obsèques.

Bourgeois, prince des hypothèques,

riche ou pauvre, ignorant, savant,

camarade au grand phalanstère,

vers la justice égalitaire,

nous aurons tous six pieds de terre.

Tu t’en iras les pieds devant.

Mr Brassens.

Quelle marque de pneus….


…….. a soutenu les nazis ?

Hitler n’aurait pu mettre en œuvre ses grandes offensives militaires et ses plans d’occupation de territoires sans le pillage des ressources des pays conquis et sans la collaboration active de certains entrepreneurs allemands.

Cette page peu glorieuse de l’histoire de leur pays, plusieurs entreprises allemandes ne veulent pas la tourner sans en savoir davantage. C’est notamment le cas du groupe allemand Continental

, le second équipementier automobile mondial.

L’entreprise a en effet chargé un historien de faire la lumière sur son rôle durant l’ère nazie. Son volumineux rapport, récemment publié, ne fait aucun doute : Continental

Intérieur de l’usine en 1937

a bien collaboré, sans états d’âme apparents, avec le régime national-socialiste.

Ce qui a motivé les dirigeants, ce cette entreprise comme bien d’autres, ce ne ne sont pas tant les convictions politiques que le sens des affaires. En effet, Continental avait beaucoup à gagner dans la guerre déclenchée par le dictateur nazi.

De ses usines sortaient de nombreux produits indispensables aux militaires : les pneumatiques, bien sûr, mais aussi des masques à gaz, des pièces pour les chars et les avions et les semelles en caoutchouc des chaussures utilisées par les soldats.

Donc,les usines tournent à plein régime. Mais, comme de très nombreux Allemands sont au front, la main-d’œuvre manque. Continental fait donc appel à environ 10.000 travailleurs forcés, venus des pays occupés.

Et ses dirigeants n’hésitent pas à recourir aux déportés des camps de concentration. Ils les traitent avec autant de sauvagerie que leurs gardiens. Par exemple ;pour tester la solidité des semelles, on fait parcourir à ces malheureux 30 ou 40 kilomètres dans la cour.

Au milieu, trône une potence, où sont pendus les prisonniers épuisés, qui ne peuvent plus avancer. Des marches forcées sont même organisées dans la neige ou sur des chemins pris par les glaces.

Les  »fameuses  » chaussures au pied, certains font ainsi plus de 2.000 kilomètres. Pas de quoi émouvoir l’un des dirigeants de Continental :« ils peuvent mourir, disait-il, il y en aura d’autres« .!!!! En effet, cette main-d’œuvre taillable et corvéable à merci ne manquait pas.

c’était il y a envieon 80 ans …..


Décapitation de la  » Rose blanche  »

Le 22 février 1943, trois étudiants allemands d’une vingtaine d’années sont guillotinés dans la prison de Stadelheim, près de Munich. Leur crime est d’avoir dénoncé le nazisme au nom de leur foi chrétienne et catholique dans le cadre d’un mouvement clandestin,  » La Rose blanche  » (Die Weiße Rose en allemand).

Hans et Sophie Scholl et leur ami Christoph Probst

Les prémices de la résistance :

Résidant à Ulm et âgé de 14 ans en 1933, le lycéen Hans Scholl

Hans Scholl ?

….n’est pas au début insensible aux discours de Hitler.

Robert et Magdalene Scholl avec leurs enfants (Hans, le troisième, et Sophie, cinquième, dans le sens de la lecture)Comme tous les jeunes Allemands de son âge, il s’engage avec sa sœur Sophie (12 ans) dans les Jeunesses Hitlériennes mais prend assez vite ses distances.

Aidé par ses parents et encouragé par l’éditeur Carl Muth

Carl Muth ?

du mensuel catholique Hochland, il rompt avec le national-socialisme et se consacre à ses études de médecine.

Il lit les penseurs chrétiens (Saint Augustin, Pascal) et l’écriture sainte. Mais il est arrêté et emprisonné en 1938 pour sa participation à un groupe de militants catholiques.

Quatre ans plus tard, sa décision est prise. Il décide d’entrer en résistance par l’écrit après avoir lu des sermons de l’évêque de Münster Mgr von Galen

von Galen ?

dénonçant  la politique du gouvernement à l’égard des handicapés.

Un  »noyau dur  » se constitue autour de Hans et Sophie Scholl (protestants) et de trois étudiants en médecine que lie une solide amitié : Alexander Schmorell (25 ans, orthodoxe et fils d’un médecin de Munich) ; Christoph Probst (23 ans marié et père de trois jeunes enfants), et Willi Graf (24 ans, catholique). Ils sont bientôt rejoints par Traute Lafrenz

Traute Lafrenz

, une amie de Hans.

En juin 1942, alors que Hitler  est au sommet de sa puissance, le petit groupe décide d’appeler les étudiants de Munich à la résistance contre le régime nazi, qualifié de  » dictature du mal  ». Sophie se garde d’informer de ses actions son fiancé, un soldat engagé sur le front de l’Est.

La rose s’épanouit

En moins de quinze jours, les jeunes gens rédigent et diffusent 4 tracts, signés  » La Rose blanche  » (Die Weiße Rose). Imprimés dans l’atelier de Munich mis à leur disposition par l’écrivain catholique Théodore Haecker

Théodore Haecker

, ils sont diffusés de la main à la main, déposés chez des restaurateurs de la ville ou adressés par la poste à des intellectuels non-engagés, des écrivains, des professeurs d’université, des directeurs d’établissements scolaires, des libraires ou des médecins soigneusement choisis.

Les tracts font référence à d’éminents penseurs (Schiller, Goethe, Novalis, Lao Tseu, Aristote ) et citent parfois la Bible. Les lecteurs sont invités à participer à une  » chaîne de résistance de la pensée  » en les reproduisant et en les envoyant à leur tour au plus grand nombre possible de gens.

Le petit groupe de résistants est lié d'une forte amitié.

Après çà, Willi Graf est enrôlé dans l’armée en juillet 1942 et découvre nombre d’atrocités. Quant à Hans Scholl et Alexander Schmorell, incorporés comme maréchal des logis dans la Wehrmacht en tant qu’étudiants en médecine, ils passent trois mois sur le front russe et constatent avec effroi l’horreur des traitements infligés aux juifs, aux populations locales et aux prisonniers soviétiques.

À partir de novembre 1942, les résistants de La Rose Blanche bénéficient du soutien de leur professeur Kurt Huber (49 ans, catholique convaincu) de l’université de Munich, qui devient leur mentor. Ils réimpriment et diffusent leurs premiers tracts à des milliers d’exemplaires dans les universités allemandes et autrichiennes d’Augsbourg, Francfort, Graz, Hambourg, Linz, Salzburg, Sarrebruck, Stuttgart, Vienne et même de Berlin !

Le petit groupe collecte en même temps du pain pour les détenus de camps de concentration et s’occupe de leurs familles. Il est toutefois déçu par le peu d’écho de ses initiatives au sein de la population étudiante.

Prise de risque

Le hall de l'université de Munich où furent arrêtés les jeunes résistants.Là-dessus,  en janvier 1943, alors que la Wehrmacht est prise au piège de Stalingrad, le groupe rédige un cinquième tract franchement engagé. Il ne s‘intitule plus  » Tract de la Rose blanche  » mais  » Tract du mouvement de résistance en Allemagne  ».

Il est distribué à cinq mille exemplaires dans les rues, sur les voitures en stationnement et les bancs de la gare centrale de Munich, mais aussi en-dehors de l’agglomération !

On peut y lire ces mots d’une tragique lucidité  » Appel à tous les Allemands
La guerre approche de sa fin certaine. (…)

Allemands ! Voulez-vous subir et imposer à vos enfants le même sort qui échut aux Juifs ? Voulez-vous être jugés à la même aune que ceux qui vous ont trompés ? Serons-nous pour toujours le peuple que le monde hait et exclut ? Non ! Alors rejetez cette barbarie national-socialiste…  » . 

Plus fort encore, en février 1943, Hans Scholl et Alexander Schmorell écrivent la nuit des slogans sur les murs du quartier universitaire :  » Liberté ! Hitler massacreur des masses ! A bas Hitler !…  »

Une statue de Sophie Scholl, ornée de roses blanches, est aujourd'hui installée dans l'entrée de l'Université de Munich.Imprimé à plus de 2 000 exemplaires, distribué et envoyé par la poste, le sixième et dernier tract commente la défaite de Stalingrad , condamne les méthodes nazies et invite la jeunesse du pays à se mobiliser.

Comme quelques centaines de ces tracts n’ont pu être expédiés, Hans Scholl décide de les diffuser dans l’Université de médecine.

Malheureusement, le matin du 18 février 1943, Hans et sa soeur Sophie sont aperçus par le concierge de l’université en train de jeter un dernier paquet de tracts du haut du deuxième étage donnant sur le hall. Ils sont aussitôt arrêtés avec leurs amis, livrés à la Gestapo  et emprisonnés à Stadelheim.

Un procès expéditif

Roland Freisler ?

Le 22 février 1943, après une rapide instruction, le Tribunal du peuple (Volksgerichtshof) chargé des  » crimes politiques  » se réunit pour un procès expéditif de trois heures.

Il est présidé par Roland Freisler  , venu exprès de Berlin. Cet ancien communiste est l’un des chefs nazis les plus brutaux qui soient. Sophie Scholl, qui a eu une jambe brisée au cours de son  » interrogatoire  » par la Gestapo et comparaît sur des béquilles, lui fait face avec un courage inébranlable.

Freisler prononce lui-même la condamnation à mort pour trahison de Hans Scholl, de sa soeur et de leur ami Christoph Probst – baptisé quelques heures avant son exécution par un prêtre de la prison.

Sophie et Hans sont exécutés par les fonctionnaires de la prison de Stadelheim le jour-même après avoir revu une dernière fois leurs parents, Robert et Magdalene Scholl. Hans Scholl s’écrie  » Vive la Liberté !  »avant de mourir sur la guillotine (cet instrument a été importé de France en Bavière au XIXe siècle, à la suite des guerres napoléoniennes). Depuis, les trois jeunes martyrs reposent les uns à côté des autres dans le cimetière voisin de la forêt de Perlach.

Christoph Probst, père de trois enfants, a été exécuté avec Sophie et Hans Scholl.Quelques mois plus tard, un second procès frappe quatorze accusés pris dans la même vague d’arrestations : le professeur Kurt Huber, Alexander Schmorell et son camarade Willi Graf sont condamnés à mort.

À l’automne 1943, le réseau de Hambourg est lui aussi démantelé par la Gestapo.

Dix autres membres de la Rose Blanche ( amis des Scholl, jeunes étudiants des universités d’Ulm et de Sarrebruck, ou sympathisants actifs comme Eugen Grimminger qui les avait aidés financièrement ) sont envoyés en camp de concentration où ils paieront aussi de leur vie leur participation aux activités du mouvement.

Malgré son caractère confidentiel, la Rose Blanche bénéficie d’une notoriété nationale et même mondiale. Le 27 juin 1943, parlant de  » la naissance d’une foi nouvelle, celle de l’honneur et de la liberté  », l’écrivain allemand en exil Thomas Mann lui rend hommage sur les ondes de la BBC tandis que durant l’été 1943, l’aviation anglaise jette sur le pays un million d’exemplaires du dernier tract rédigé par le professeur Huber.

L’ami de coeur de Sophie, qui était sur le front de l’Est, obtient une permission sitôt qu’il apprend son arrestation mais il arrive à Munich deux heures après son exécution. Il va entrer dès lors dans la résistance au péril de sa vie…

La  »Rose Blanche » a vécu à peine un an mais la mémoire d’une lutte héroïque (contre la résignation et pour la défense de la liberté d’opinion lorsqu’elle est menacée ), elle, ne s’éteindra jamais)