Le 22 mars 1798, les révolutionnaires français transforment la Suisse en une » République Helvétique » unitaire sur le modèle de la »Grande Nation » (la France).
C’en est alors fini de l’ancienne Confédération helvétique , établie depuis 500 ans. Sa neutralité garantie par les traités de Westphalie (1648) n’est plus qu’un souvenir.
La Suisse au » siècle des Lumières »
Au XVIIIe siècle, la Confédération est constituée de treize cantons souverains ainsi que de leurs alliés et de leurs sujets. Les cantons restent jaloux de leurs prérogatives. Ils sont seuls habilités à lever l’impôt, à armer des troupes, à frapper monnaie.
Les villes sont prospères avec déjà une horlogerie et un secteur bancaire très actifs mais derrière une façade de démocratie, les oligarchies constituées par quelques familles patriciennes ( Personnes qui font partie de la noblesse, de la classe privilégiée ) ont confisqué le pouvoir, notamment dans les cantons de Berne, Bâle et Zurich.
Les traités ont accordé aux Suisses des privilèges d’établissement en France d’où une émigration particulièrement importante qui va donner aux événements parisiens et aux idées révolutionnaires un retentissement immédiat en Suisse.
Séductions françaises et révolutionnaires
En 1789 ,lorsque les Français s’engagent dans la Révolution, les paysans suisses s’insurgent contre de vieux droits féodaux qui n’ont plus de contrepartie véritable. Dans les villes où la censure règne, des feuilles révolutionnaires circulent sous le manteau et des clubs se constituent sur le modèle français.
Un » Club helvétique » se crée à Paris et, en 1792, Étienne Clavière
Étienne Clavière ?
, un Genevois émigré après les échecs des tentatives populaires à Genève, devient ministre des finances de la Convention. Marat
Marat ?
lui-même est un médecin neuchâtelois dont les talents de publiciste enragé ont fait un martyr après son assassinat à Paris en 1793.
Cinq ans plus tard, sous le Directoire, les troupes françaises entrent en pays bâlois et à Bienne. Une République »Lémanique »( Relatif au lac Léman et ses environs)est proclamée par insurrection populaire à Lausanne les 23-24 janvier 1798. L’agitation s’étend : révolte paysanne à Bâle, insurrections dans le pays de Vaud… et convainc la France d’en finir. Mulhouse, la région de Delémont et la république de Genève sont annexés à la Grande Nation (la France).
Un gouvernement de l’étranger
Le Directoire s’étant déterminé à abolir l’ancienne Confédération, il charge le Bâlois Ochs
Ochs ?
de rédiger une Constitution selon »l’air du temps » :
– La capitale est fixée en alternance à Aarau, Lucerne et Berne, un drapeau tricolore (vert, rouge et jaune) est institué, les principes révolutionnaires sont adoptés.
-Le nouvel État se veut une République une et indivisible, avec institution d’une nationalité suisse, suppression des douanes intérieures, unification des monnaies et des unités de mesure…
– De nouveaux cantons sont créés pour constituer des entités de statut identique et de taille comparable, d’autres sont regroupés (Waldstätten, Säntis), les anciens statuts de territoires alliés et sujets sont supprimés.
Mais de 1800 à 1802, pas moins de quatre coups d’État vont ébranler la jeune République. Le Premier Consul Napoléon Bonaparte
Premier Consul Napoléon Bonaparte
met un terme à cette expérience unitaire en abolissant la République et en restaurant une Confédération par l’Acte de médiation.( Acte de Médiation : la nouveelle confédération ressemble fort à un retour à l’ancien régime confédéral.) L’appellation de Confédération Suisse est d’ailleurs rétablie ainsi que les anciens cantons
Billet long ,trop long ,mais ……..heureux d’avoir retrouvé mes blogs alors…..
image = absinthe plante
Au XIXe siècle, l’art de vivre passait par l’absinthe… Tour à tour adulée puis chargée d’anathème, celle qui inspira les artistes de l’époque, de » fée verte » devint sorcière. Accusée de rendre fou et criminel, elle fut partout combattue et abattue. La Belgique, la première, sonna le glas en 1905. La Suisse suivit en 1910 et finalement la France donna, en 1915, le dernier »coup d’estoc ». Feu la fée verte ne gênerait plus personne. Morte grâce aux efforts conjugués de l’Académie de Médecine, des ligues antialcooliques et des syndicats puissants de la viticulture, elle fut enterrée à grands renforts de fanfare.
C’est à la fin du XVIIIe siècle que vivait, dans le village de Couvet, le Dr Ordinaire, un médecin français exilé de Franche-Comté pour des raisons politiques, . Décrit comme un original par les habitants du canton, le médecin parcourait en tous sens le Val de Travers monté sur son petit cheval corse qu’il appelait » La Roquette ».
Il exerçait tout à la fois la médecine et la pharmacie, comme cela se pratiquait alors. Dans les cas graves, il prescrivait un élixir fabriqué à partir de plantes macérées dans de l’alcool dont il tenait la formule croit-on, d’une vieille femme de Couvet, la mère Henriod. A la mort du Dr Ordinaire, sa gouvernante, Mademoiselle Grand-Pierre, aurait vendu la formule de l’élixir au major Dubied. Celui-ci, avec un sens certain des affaires et aidé de son gendre Henri-Louis Pernod, créa en 1798 la première fabrique d’absinthe à Couvet.
affiche vente absinthe sous la marque » Pernod »
Le major Dubied prit donc l’affaire en mains. L’élixir allait être désormais distillé, méritant ainsi l’appellation scientifique et légale » d’extrait d’absinthe », mais restant plus habituellement dénommé » liqueur d’absinthe ». C’est ainsi que l’absinthe passa du domaine de la thérapeutique équivoque à celui de boisson apéritive. Autrefois prescrit pour combattre la fièvre et stimuler l’appétit, ce breuvage quitte donc l’officine et devient, grâce à son ancienne réputation, le complément indispensable d’une bonne cave.
En 1805, devant le succès de la liqueur et l’accroissement de la demande, Henri-Louis Pernod
Henri-Louis Pernod?
décida de créer sa propre entreprise. Pour des raisons fiscales, il s’installa alors en France, à Pontarlier dans le Doubs. Avec une première distillerie française, qui avait pour nom Pernod Fils, commençait, chez nous, l’aventure de l’absinthe.
L’absinthe fait son chemin.
Quelques années plus tard, vers 1830, elle devient vraiment la boisson à la mode. C’était l’époque des grandes conquêtes coloniales : l’Algérie, Madagascar, le Tonkin… Les militaires qui s’étaient vite aperçu des vertus curatives ?de la liqueur d’absinthe en mettaient quelques gouttes dans l’eau généralement suspecte pour se garantir des fièvres pernicieuses et de la dysenterie. Ils prirent goût à ce breuvage et à leur retour en France continuèrent à absorber leur boisson favorite. Ils furent vite imités par la bourgeoisie pleine d’admiration pour ses conquérants et par les artistes à la recherche de plaisirs nouveaux capables d’augmenter leur sensibilité et leur pouvoir de création. ( Qui n’a pas en tête cette fameuse photographie de Verlaine écrivant au Procope, un verre d’absinthe devant lui ?)
Tous les artistes » s’adonnaient à la verte avec passion ». Les poètes en buvaient et la louaient ou la fustigeaient selon leurs états d’âme ; les peintres en buvaient et lui donnaient un visage. Certains d’entre eux montrèrent son côté funeste, comme Degas…
Degas ?
….dans son fameux tableau intitulé » l’absinthe » ou Picasso avec sa série des buveuses. D’autres préférèrent retenir l’ambiance du bar, de la fête. Renoir immortalisa ainsi le » Bal du Moulin de la Galette », haut lieu de divertissement où l’absinthe triomphait. Manet se plaisait au « Bar des Folies Bergères »… Toulouse-Lautrec, quant à lui, avait un faible pour le Moulin Rouge. Un faible pour l’absinthe aussi. Il ne sortait jamais sans sa canne à système qui dissimulait un verre et une petite fiole contenant de la liqueur. Chez lui, il raffinait. Il composait dans son atelier pour son ami Aristide Bruant, un » cocktail » de son invention : un panaché de cognac et d’absinthe au nom si évocateur de » Tremblement de terre ». Boire de l’absinthe relevait donc du snobisme de l’époque et dans tous les grands établissements des beaux quartiers, entre cinq et sept heures du soir, c’était » l’heure verte ».
Vers 1870, l’absinthe jusqu’alors réservée à une élite va se ‘ démocratiser ». Voilà l’ouvrier entraîné » sur la piste du bourgeois ». L’absinthe qui était chère à ses débuts devient meilleur marché que le vin qu’elle commence à concurrencer. Certains le remarquent et d’autres s’en inquiètent comme en 1907 Jean d’Orsay, journaliste au Matin : ‘ La purée verte remplace partout les flacons rouges aux terrasses des cafés. Autant d’apéritifs que de consommateurs. Où sont les innocentes piquettes d’antan ? » Ainsi, l’absinthe ne fait plus l’exclusivité des beaux établissements. Elle fait son apparition dans les petits bistrots, les caboulots qui regorgent de monde les soirs de paye. Les marchands de vin, puis les fruitiers et même les charbonniers vendent de l’absinthe. Si bien » qu’à la sortie des ateliers, sur les places, dans les rues, en été, nous sommes pénétrés du relent anisé de toutes les demies dégustées… » (L’absinthe et l’absinthisme, 1908).
Absinthe Terminus, à Pontarlier
Fait de société nouveau, la femme qui se contentait à la fin du repas d’une petite » liqueur de dames »prend désormais l’apéritif et se met à l’absinthe. On la voit, surtout à Paris, attablée à la terrasse des cafés et » je vous garantis que les absintheuses sont au moins à la hauteur des absintheurs », écrit H. Balesta en 1860 dans » Absinthe et absintheurs ».
Pourquoi cette vogue de l’absinthe qui fait dire au Dr Eugène Ledoux de Besançon en 1908 : » elle est devenue malheureusement une boisson nationale et bien française » ? Jusqu’au milieu du XIXe siècle, l’apéritif tel qu’on le connaît aujourd’hui n’existait pas. Quelques amers et quinquinas faisaient leur timide apparition. Lorsqu’il s’agissait de boire avant le repas, à la maison aussi bien que dans les établissements publics, c’était surtout le vin qui était à l’honneur… Et puis survint l’absinthe.
L’absinthe avait tout pour devenir populaire : cette saveur anisée tout à fait nouvelle pour l’époque ; cet air faussement anodin dû au fait qu’il fallait y ajouter de l’eau fraîche, ce qui en faisait une boisson légère et désaltérante. Et enfin, elle demandait une préparation originale, un cérémonial très particulier qui fit de sa consommation un véritable rite social.
L’absinthe, extrait distillé de plantes ayant préalablement macérées dans de l’alcool, titrait 68 et 72 degrés. Il fallait d’une part, y ajouter de l’eau ce qui provoquait l’émulsion des essences des plantes, ce qui donnait l’aspect laiteux de la boisson et, d’autre part, le sucrer pour adoucir l’amertume apportée par la plante d’absinthe. Comme le sucre ne se dissout pas dans un alcool de titre aussi élevé, il fallait qu’il tombe déjà dissous, dans le verre. D’où ce rite de la préparation de l’absinthe.
la préparation de l’absinthe
Lorsque votre absinthe est versée Au fond d’un verre de cristal Mettez sur la pelle en métal Le sucre, en deux pierres cassées Et l’une sur l’autre placéesPuis faites couler savamment L’eau claire en petite cascade Regardez bien, voici comment. Et pour qu’elle ne soit pas fade Versez surtout très doucement.L’absinthe devenant plus pâle Répandra sa divine odeur Et vous verrez dans la blancheur De cette subtile liqueur, De beaux reflets d’ambre et d’opaleVous aurez de cette façon Une absinthe bonne et bien faite ; Profitez donc de ma leçon ; Si cela vous monte à la tête, Vous calmerez votre âme en fête En nous chantant une chanson.
rite de la préparation de l’absinthe
Ainsi, les consommateurs prenaient leur temps, devisant entre eux en attendant que leurs absinthes soient prêtes. Ce rite, par l’occasion qu’il créait de favoriser les conversations, est, à n’en pas douter, à l’origine de l’énorme succès de l’absinthe. Ce moment de détente pris au café, en compagnie, est devenu rapidement une institution. Et cet instant privilégié est devenu l’heure de l’apéritif, l’heure de l’absinthe.
Rançon de son succès, l’absinthe, boisson profondément sociale, a connu une telle vogue dans toutes les couches de la société qu’elle devint très rapidement le symbole de l’alcoolisme. Un alcoolisme qui prit des proportions effrayantes au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle et au début du suivant. Il est vrai qu’il se buvait beaucoup d’absinthe. De 1870 à 1910, sa consommation n’a fait que croître : elle serait passée de 7 000 hectolitres en 1874 à 360 000 hectolitres en 1910, d’après les chiffres donnés par la Ligue Nationale antialcoolique. C’est la ville de Marseille qui détenait le record de la consommation avec 3 litres d’absinthe pure par habitant et par an, puis venaient les départements du Var avec 2,5 litres, du Vaucluse, de la Seine et du Gard avec 2 litres. Quant à la ville de Pontarlier qui comptait 25 distilleries en 1905, sa consommation a décuplé en trente-cinq ans, de 1871 à 1906.
En fait, l’absinthe était consommée surtout dans les régions du Jura et du Doubs où étaient installées de nombreuses distilleries, à Paris pour une question de mode et dans le Midi de la France où elle était une boisson rafraîchissante par excellence. Ceci représentait environ treize départements qui absorbaient à eux seuls 65 % de la consommation totale de la France. L’absinthe qui avait le tort d’être populaire, fut un exutoire tout trouvé à l’alcoolisme. Tous les maux portés par les eaux-de-vie et le vin furent mis sur son compte. L’absinthe est qualifiée de fléau social et pour elle on invente l’expression de péril vert. »La Fée verte devint ainsi sorcière ».
Dès 1902, le Président du Conseil avait demandé à l’Académie de Médecine d’étudier cette grave question de l’alcoolisme. Il fut à cet effet créé en son sein une Commission dite de l’alcoolisme qui avait pour but d’analyser la toxicité de toutes les boissons à base d’essences. Outre l’absinthe, les consommateurs avaient en effet le choix entre différentes boissons alcooliques, à base de plantes, fabriquées suivant divers procédés. L’Académie de Médecine se pencha donc sur le problème général des boissons à essences et de nombreuses discussions eurent alors lieu afin de définir le degré de toxicité des essences les plus couramment utilisées.
C’est en s’appuyant sur les données de l’observation clinique et simultanément sur les résultats de l’expérimentation physiologique, que furent déterminés la nature et le degré de toxicité de chacun des produits composant les liqueurs. Après de nombreuses controverses, l’Académie refusa finalement d’établir une échelle de culpabilité entre les essences. Elle préféra les condamner toutes en bloc et condamner avec elles leur support commun qui est l’alcool. Il fut donc établi une seule liste d’essences avec néanmoins à leur tête, l’essence d’absinthe, la reine des poisons de ce genre (Bulletin de l’Académie de médecine, séance du 24 janvier 1903).
’absinthe, la reine des poisons de ce genre
Un courant très sérieux en faveur de la prohibition de l’absinthe avait déjà commencé à se manifester avant 1900. Aussi quand l’Académie de médecine souleva la question de la toxicité des boissons à essences et en particulier de celle de l’absinthe, décida-t-elle de l’orientation à donner à la lutte antialcoolique. La fée verte vit alors se dresser contre elle » tous ceux qui, voulant en finir, l’accusent d’être la principale cause de l’abêtissement physique et moral de la nation française », écrit J. Guyot dans L’absinthe et le délire persécuteur en 1907.
Une ligue nationale contre l’alcoolisme fut alors fondée, soutenue par des membres de l’Académie de Médecine, des écrivains, des parlementaires. Suivant cet exemple, de nombreuses autres ligues antialcooliques virent le jour appuyées par la presse. En 1906, la ligue nationale contre l’alcoolisme prit l’initiative de lancer une pétition nationale contre l’absinthe, avec ce mot d’ordre : » Supprimons l’absinthe ». Un texte fut envoyé aux conseils généraux et municipaux, aux membres de l’Académie de Médecine, de l’Académie française, de l’Armée, de la Magistrature, de l’Université.
Ce texte commençait ainsi : » Attendu que l’absinthe rend fou et criminel, qu’elle provoque l’épilepsie et la tuberculose et qu’elle tue chaque année des milliers de fiançais. Attendu qu’elle fait de l’homme une bête féroce, de la femme une martyre, de l’enfant un dégénéré, qu’elle désorganise et ruine la famille et menace ainsi l’avenir du pays. Attendu que des mesures de défenses spéciales s’imposent impérieusement à la France, qui boit à elle seule plus d’absinthe que le reste du monde… ». La pétition fut un succès.
En plus, le journal Le Matin organisa le 14 juin 1907 un meeting monstre au Trocadéro avec comme ordre du jour : » Tous pour le vin, contre l’absinthe ». La séance fut ouverte par le Pr. d’Arsonval
Pr. d’Arsonval ?
: » Le but de cette séance est de dénoncer au public un péril national : l’absinthe et l’absinthisme. L’utilité des boissons alcooliques n’est point en cause : l’absinthe, voilà l’ennemi ! » tandis que l’illustre académicien, Jules Clarette déclarait : » Faisons que les marchands de vin, qui ont bien le droit de vivre, vendent du vin, du vin français, du vin naturel et sain, celui que le roi gascon faisait couler sur les lèvres de son nouveau-né. Alors, ils auront bien mérité de la France ». Pendant ce temps, au dehors, sur la place du Trocadéro, grondait une contre-manifestation de plusieurs milliers de personnes, menée par le député Girod de Pontarlier.
Toutes les propositions de loi concernant la suppression de l’absinthe furent successivement rejetées par la commission sénatoriale chargée de les examiner. Le 11 juin 1912, le Sénat adopta cependant la proposition de M. Ouvrier tendant à interdire, non pas la liqueur d’absinthe mais toute liqueur renfermant de la thuyone, principe reconnu actif de l’essence d’absinthe, présent dans les armoises et différentes plantes telles que la sauge et la tanaisie. Par cette mesure, le gouvernement voulait donner satisfaction au grand mouvement d’opinion qui s’était déchaîné contre l’absinthe. En même temps, il n’osait prendre contre les fabricants de l’apéritif national la mesure radicale que l’intérêt public demandait.
Il faudra attendre le lendemain de la déclaration de la guerre de 1914 pour que le gouvernement invite les préfets à prendre dans les départements des arrêtés tendant à interdire dans les établissements publics la vente au détail de l’absinthe. Mais comme il fallait faire davantage, le gouvernement émit le 7 janvier 1915 un décret contresigné par le ministre de l’Intérieur, interdisant la circulation, la vente en gros et au détail de l’absinthe et des liqueurs similaires.
Ce décret ne pouvant être valable que pour la durée de la guerre, il fut déposé sur le bureau de la Chambre un projet de loi tendant à rendre définitives les mesures prises pendant la guerre. Le 16 mars 1915( il y a environ 108 ans ), la proposition de loi relative à l’interdiction de la fabrication, de la vente en gros et au détail ainsi que la circulation de l’absinthe et des liqueurs similaires, fut enfin acceptée à l’unanimité.
La loi, qui parut au Journal Officiel le 17 mars 1915, fut très favorablement accueillie par l’opinion publique et, sauf quelques rares exceptions, fut partout complètement appliquée. Les fabriques furent fermées. Les marchands en gros et les dépositaires suspendirent leurs ventes mais conservèrent cependant leurs stocks en attendant le vote d’une éventuelle loi d’indemnisations.
Plusieurs projets de loi relatifs aux indemnisations à allouer aux fabricants d’absinthe furent déposés par le gouvernement mais aucun n’aboutit. Pour éviter les murmures des cultivateurs, un début de satisfaction leur fut cependant donné. L’État reprit leurs stocks d’herbages, les brûla et les paya aux prix des derniers cours, tout en laissant espérer d’autres indemnités qui devaient dédommager les planteurs de leurs frais de culture et de leurs installations spéciales de dessication.
Les anciens fabricants d’absinthe se trouvèrent eux, au retour de la guerre, devant un amas d’herbages aussi important qu’inutile. Finalement, ces plantes détenues par les distillateurs ne leur furent jamais remboursées et plus d’un million de kilos fut détruit sans compensation. Les fabricants ne reçurent aucune indemnisation et les grosses fabriques très spécialisées qui ne distillaient que de l’absinthe durent fermer leurs portes.
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Paroles:
Ils buvaient de l’absinthe, Comme on boirait de l’eau, L’un s’appelait Verlaine,
Verlaie ?
L’autre, c’était Rimbaud, Pour faire des poèmes, On ne boit pas de l’eau, Toi, tu n’es pas Verlaine, Toi, tu n’es pas Rimbaud, Mais quand tu dis « je t’aime », Oh mon dieu, que c’est beau, Bien plus beau qu’un poème, De Verlaine ou de Rimbaud,
Pourtant que j’aime entendre, Encore et puis encore, La chanson des amours,
Quand il pleut sur la ville, La chanson des amours, Quand il pleut dans mon cœur, Et qu’on a l’âme grise, Et que les violons pleurent, Pourtant, je veux l’entendre, Encore et puis encore, Tu sais qu’elle m’enivre, La chanson de ceux-là, Qui s’aiment et qui en meurent, Et si j’ai l’âme grise, Tu sécheras mes pleurs,
Ils buvaient de l’absinthe, Comme l’on boit de l’eau, Mais l’un, c’était Verlaine, L’autre, c’était Rimbaud, Pour faire des poèmes,
On ne boit pas de l’eau, Aujourd’hui, les « je t’aime », S’écrivent en deux mots, Finis, les longs poèmes, La musique des mots, Dont se grisait Verlaine, Dont se saoulait Rimbaud,
Car je voudrais connaître, Ces alcools dorés, qui leur grisaient le cœur, Et qui saoulaient leur peine, Oh, fais-les-moi connaître, Ces alcools d’or, qui nous grisent le Coeur, Et coulent dans nos veines, Et verse-m ‘en à boire, Encore et puis encore, Voilà que je m’enivre,
Je suis ton bateau ivre, Avec toi, je dérive,
Et j’aime et j’en meurs, Les vapeurs de l’absinthe, M’embrument, Je vois des fleurs qui grimpent, Au velours des rideaux, Quelle est donc cette plainte, Lourde comme un sanglot, Ce sont eux qui reviennent, Encore et puis encore, Au vent glacé d’hiver, Entends-les qui se traînent, Les pendus de Verlaine, Les noyés de Rimbaud, Que la mort a figés, Aux eaux noires de la Seine,
J’ai mal de les entendre, Encore et puis encore, Oh, que ce bateau ivre, Nous mène à la dérive, Qu’il sombre au fond des eaux, Et qu’avec toi, je meurs,
On a bu de l’absinthe, Comme on boirait de l’eau, Et je t’aime, je t’aime, Oh mon dieu, que c’est beau, Bien plus beau qu’un poème, De Verlaine ou de Rimbaud…
Le village de Coyllurqui est célèbre pour son festival du sang dont le point d’orgue est le combat d’ un condor contre un taureau.
Ce festival péruvien est connu sous le nom de »Yawar Fiesta » et ce village de montagne est aujourd’hui un des seuls endroits d’Amérique du sud où les spectateurs peuvent assister à des affrontements entre ces oiseaux géants et des taureaux.
Un combat séculaire:Un condor contre un taureau..
Cette pratique avait lieu dans de nombreuses villes péruviennes depuis des siècles avant que des militants pour les droits des animaux la fasse interdire .
Dans certaines grandes villes l’interdiction est respectée, mais dans les endroits isolés comme Coyllurqui l’application de la loi est plus délicate à faire respecter, d’autant plus si elle va à l’encontre des intérêts des habitants.
Car chaque année, le village organise la célèbre »Yawar Fiesta » et ses combats, fier de ses traditions mais aussi intéressé par la manne économique amenée par les nombreux spectateurs, ravis de voir les condors dans l’arène.
Un combat symbolique?
Le condor est l’oiseau national du Pérou et symbolise l’inca tandis que le taureau représente l’Espagne.
Cest donc un affrontement symbolique (qui dure généralement environ 30 minutes).entre l’Inca et les conquistadors espagnols .
Si le condor, roi des vautour est blessé ou tué pendant un combat, c’est un mauvais présage pour l’année.
Un taureau contre un condor , combat sanguinaire:
Les condors sont d’abord capturés dans les montagnes andines, généralement avec un appât.
Les oiseaux sont ensuite abreuvés d’alcool puis attachés dans l’arène sur le dos de taureaux noirs, les pattes immobilisées pour qu’il ne puisse ni marcher ni voler.
Quand le taureau et son »équipage à plume » sont lâché dans l’arène, le condor paniqué tente de picorer le taureau, plantant son bec dans sa peau, ses oreilles ou ses yeux.
Le taureau essaie alors de se débarrasser de cet agresseur dans un rodéo sauvage et s’il ne met pas assez d’énergie, des piquadors le taillade pour le stimuler.
Les deux malheureux combattants sont généralement blessés ou mutilés et le taureau est dans la plupart des cas abattu par les toreros.
Si les défenseurs des animaux tentent depuis des années de faire abandonner cette pratique du Yawar Fiesta, c’est pour le moment sans résultat.
Ou plus simplement : Que contienne les » crottes de nez ? !!
La rhinotillexomanie, ou plus simplement le curage de nez : ce réflexe hérité de la plus tendre enfance est hautement banni en société. Et si 9 Français sur 10 avouent se curer le nez avec leurs doigts à l’abri des regards, ils ne sont pas aussi enclins à déguster les trouvailles faites dans leur cavité nasale.
En revanche ,chez les tout-petits, le fait de goûter les crottes de nez fraîchement extraites résulte d’une expérimentation très naturelle. La mucophagie, qui consiste à mettre en bouche ses crottes de nez et, pourquoi pas, à les manger, présente-t-elle un risque pour la santé ?
Que contiennent les crottes de nez ?
Pour déterminer la dangerosité ou non de l’ingestion de mucus provenant du nez, il faut d’abord comprendre de quoi sont constituées les crottes de nez. Produit par des cellules spécifiques situées dans les voies nasales, le mucus sert à piéger toutes les substances indésirables qui pénètrent dans notre nez. Il contient des enzymes et des anticorps qui lui permettent de lutter contre les bactéries et virus propagés dans l’air.
En plus d’être constituées de microbes propres à la flore nasale, les crottes de nez sont donc riches en allergènes, en poussières et en microparticules présentes dans l’air respiré. Celui-ci peut parfois contenir du plomb, des agents présents dans les produits d’entretien ou d’autres éléments microscopiques néfastes pour l’organisme.
Que deviennent normalement les crottes de nez?
Si le mucus, après s’être chargé de poussières et de microbes, coule naturellement à l’arrière du nez vers la gorge, les crottes de nez ne subissent pas toutes le même sort. Elles sont constituées de mucus séché, et se baladent librement dans la narine. Certaines arrivent aussi dans la gorge et seront éliminées lors de la digestion. D’autres suivent le chemin inverse et progressent vers l’entrée des narines. Lorsque l’on se mouche, on récupère ces fameux morceaux de mucus séché dans le mouchoir.
Alors, est-ce dangereux d’avaler des crottes de nez ?
D’après Jean-Michel Klein
Jean-Michel Klein ?
, vice-président du syndicat des ORL, il n’y a aucun risque à ingérer ses propres crottes de nez. La digestion permet d’éliminer tous les microbes et résidus capturés par le mucus. En revanche, le curage de nez doit être réalisé avec douceur afin de ne pas décoller la croûte présente sur les parois internes du nez. Le cas contraire, il est possible d’enclencher des infections par un staphylocoque doré, habituellement présent dans le nez.
Il faut également nuancer le propos en considérant qu’une ingestion massive de mucus occasionne parfois des troubles digestifs chez les tout-petits (pendant une rhinite par exemple). Laissez-les donc explorer leurs sécrétions nasales, mais en se lavant bien les mains après et en éliminant les crottes de nez récoltées sur un mouchoir jetable.
(1709-1767 ) devint contrôleur des finances,sous Louis XVen mars 1759 . Voulant imposer les plus riches , il se rend rapidement impopulaire et est renvoyé en novembre de la même année . Aussitôt ,les nobles se moquent de lui et utilisent son nom par dérision pour désigner ce qui est fait de façon » économique » ,qui est fait sommairement .On dit aussi qu’Etienne de Silhouette aimait tracer des lignes autour d’une ombre de visage pour en voir le profil ….
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P.S:
Étienne de Silhouette est un philosophe, homme politique et diplomate français du XVIIIe siècle. Ministre des finances éphémère de Louis XV, son nom s’est vu banni de l’Histoire de France lorsqu’il a voulu faire payer des taxes à la noblesse et aux financiers de l’époque.
Supprimer des privilèges financiers et réformer un État proche de la banqueroute, voici le pari insensé d’Étienne de Silhouette. Comme Scotch, Frigidaire, Rustin (rustine) ou encore Kleenex, Silhouette fait partie des rares personnes et marques dont le nom propre est devenu un nom commun:
Né le 5 juillet 1709 à Limoges, Étienne de Silhouette est le fils d’Arnaud de Silhouette, receveur général des impôts. Il fait ses études au collège jésuite de Sainte-Marie et découvre l’œuvre de Confucius qui le marquera toute sa vie. À l’âge de 20 ans, il publie son premier ouvrage consacré à la philosophie du penseur chinois : » Idée générale du gouvernement et de la morale des Chinois tirée des ouvrages de Confucius ».
Voyageur, diplomate et espion:
Le jeune aristocrate sillonne ensuite pendant un an la France et l’Italie, où il rencontre le pape Benoît XIII. Il voyage également en Espagne d’où l’un de ces ancêtres a rejoint la France et francisé son nom de Zuloeta en Silhouette. En Catalogne, il découvre les ravages de la révolte du peuple contre les hausses d’impôts. Il en déduira de la nécessité de la réforme fiscale en France afin de ne pas tomber dans la guerre civile comme son voisin du sud
Très rapidement, il est envoyé par le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Germain-Louis Chauvelin, marquis de Grosbois, en mission diplomatique à Londres où il rédige des notes économiques et militaires, renseignant sur l’état de l’armée anglaise. Devenu officier traitant rattaché à l’ambassade de France au Royaume-Uni, il quitte le pays en 1741.
Un humaniste :
Ses prises de positions qui nient le fatalisme du péché originel lui attirent des ennuis de la part de l’Église. Néanmoins, cela lui permet de passer de l’ombre à la lumière et de lui ouvre les salons parisiens où de grandes personnalités le soutiennent. Proche de la favorite de Louis XV, Madame de Pompadour, Silhouette devient Commissaire général auprès de la compagnie des Indes, puis chancelier de la maison d’Orléans.
En mars 1759, il est nommé contrôleur général des finances royales, véritable poste clé dans un État où les finances sont au plus bas. Silhouette veut frapper fort et milite pour la suppression des dépenses qu’il juge inutiles, en premier lieu certaines rentes indues de la noblesse. Il met en place une taxation des » privilégiés ». En quelques semaines, il réduit les déficits de l’État, au plus grand soulagement du peuple et de son roi.
Un ministre condamné à l’oubli:
Malheureusement, sa manière de faire est jugée très sévèrement par la cour qui refuse de s’acquitter des nouvelles taxes. Même Voltaire, qui le soutenait quelques temps auparavant, se désolidarise de lui et se range du côté de la noblesse et des milieux financiers qui organisent son éviction. En novembre 1759, c’est chose fait. Silhouette démissionne.
Mais son départ ne suffit pas à ses détracteurs. Ces derniers mettent en place une campagne d’effacement de son nom dans les mémoires et de ridiculisation. Avec des pamphlets et des chansons diffusées en France et en Europe, le nom propre de Silhouette tend à devenir un nom commun à caractère péjoratif. Quelques mois après son »évitement » du pouvoir, il acquiert en 1769 le château de Bry qu’il reconstruit. Baron local, il applique la politique qui lui a été refusée à l’échelle nationale. Il construit des greniers à blé collectifs pour lutter contre les conséquences des mauvaises récoltes, rénove l’église locale et organise la vie de la cité. À son décès en 1767, sa fortune, ainsi que celle de sa femme, sera léguée aux pauvres conformément à sa volonté.
Aimer et aider les juifs dans l’entre-deux guerres ( parLaurence Elmalih)
En France, les années 1920 et 1930 sont généralement associées à une montée de l’antisémitisme. Laurence Elmalih a décidé d’étudier au contraire le philo sémitisme, ce courant d’amitié à l’égard des juifs, durant l’entre-deux guerres. Bien que numériquement faibles, ces mouvements philo sémites étaient extrêmement divers et actifs.
Des prêtres et pasteurs aux intellectuels et politiques, en passant par les journalistes, Laurence Elmalih nous fait accéder à toutes ces personnes dont l’engagement philo sémite a souvent été oublié par la suite.
Dans votre thèse, vous décrivez le mouvement philo-sémite comme un mouvement très divers. Qui étaient les philo-sémites de cette époque ?
Les philo-sémites n’étaient pas très nombreux, mais le mouvement était très hétérogène. Il regroupait beaucoup de religieux, comme des prêtres, des pasteurs et des congrégations, ainsi que des intellectuels, tel le philosophe Henri Bergson, et des politiques. Il y avait aussi des journalistes, comme Georges Bidault, rédacteur en chef de L’Aube et qu’on connaît aujourd’hui pour son engagement au sein du Conseil National de la Résistance. Même si les musulmans étaient très peu nombreux en France à cette époque, on retrouve la trace d’un imam qui a signé une pétition contre les persécutions des Juifs. C’est d’abord un mouvement qui part des populations qui ne sont pas juives.
Ces personnes n’arrivaient pas tous au philo sémitisme pour les mêmes raisons. Certains arrivaient à la suite de débats théologiques, d’autres se ralliaient pour soutenir le sionisme, puis, à partir des années 1930, pour lutter contre l’antisémitisme. Le mouvement évolue ainsi pendant la période. Par exemple, la congrégation »Notre-Dame de Sion »
(Notre-Dame de Sion, couramment abrégé en NDS, est une congrégation religieuse catholique fondée en 1843 par les Français Théodore et Alphonse Ratisbonne) . Plusieurs communautés ainsi que de nombreux établissements scolaires portent actuellement le nom de » Notre-Dame de Sion » dans le monde. Soeur Emmanuelle ,Paul Démann et Pierre Lenhardyt y ont prononcé leurs vœux.
L’histoire de Notre-Dame de Sion se confond avec celle des relations entre judaïsme et christianisme. D’abord fondée dans le but de convertir les juifs au christianisme et s’y activant sans relâche, la congrégation change radicalement d’orientation à partir du concile Vatican II (1962-1965) et la déclaration Nostra AEtate. Dans le monde catholique, elle devient alors l’un des principaux acteurs du dialogue avec le judaïsme, dans le respect de cette religion et en excluant toute volonté de conversion . )
…. Avait d’abord pour but de convertir les Juifs, avant d’élargir son engagement pour montrer les filiations spirituelles existant entre les Juifs et les catholiques.
Vous étudiez les philo sémites dans l’entre-deux-guerres, mais vous notez bien que c’est un mouvement beaucoup plus ancien…
En effet, on trouve déjà des traces d’amitiés judéo-chrétiennes durant la Renaissance. En France, le mouvement prend plus d’ampleur au moment de l’ affaire Dreyfus . En effet, certains dreyfusards deviennent par la suite philo sémites. À cela viennent s’ajouter les débuts du sionisme, avec le théoricien Théodore Hertz, qui sera soutenu par exemple par Charles Gide, l’oncle de l’écrivain André Gide. Toutes ces influences viennent nourrir le mouvement philo sémite de l’entre-deux-guerres.
Dans les années 1930, avec l’arrivée au pouvoir de Hitler en Allemagne, le mouvement philo sémite se transforme et de nouvelles initiatives se développent pour prendre la défense des Juifs. On a par exemple des comités d’assistance aux réfugiés qui sont créés. Ainsi, même s’il avait commencé bien avant, le mouvement philo sémite se développe réellement en réponse aux événements antisémites de la période.
Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le mouvement philo sémite semble complètement défait. Quel héritage a-t-il laissé derrière lui aux générations suivantes ?
Même si le mouvement a dû passer dans la clandestinité pendant la Seconde Guerre mondiale, il renaît très vite à la fin des années 1940, notamment avec la création de l’Amitié judéo-chrétienne de France par Jules Isaac en 1948. On considère souvent la génération d’après-guerre comme une »génération spontanée », mais il est important de voir qu’il y a eu des fondateurs du mouvement philo sémite avant eux.
Durant l’entre-deux-guerres, certains Juifs ont essayé de trouver une troisième voie entre une assimilation complète et un repli sur soi. Ils prônent alors les valeurs universelles du judaïsme, comme les idéaux d’humanisme ou de sagesse. Ces idéaux ont perduré par la suite et continuent d’exister aujourd’hui dans les mouvements de fraternité inter-confessionnels.
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Laurence Elmalih a soutenu sa thèse “Le philo sémitisme en France pendant l’entre-deux-guerres (1919-1939)” en 1999 à l’Université Paul Valéry à Montpellier, sous la direction de Carol Iancu.
Elle travaille aujourd’hui pour la région Occitanie.
C’est faire partie de la haute société ; faire partie de l’élite ; être inclus
Origine et définition:
Certains habitants de la Suisse romande croient que l’expression est « faire partie du Gothard » ( Car en Suisse romande, le massif du Saint-Gothard s’appelle aussi tout simplement le Gothard.)
Du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XXe, faire partie du Gotha, c’était comme faire partie du »Who’s Who » aujourd’hui, sauf qu’à l’époque, seuls les nobles y étaient référencés. Gotha est une ville d’Allemagne, en Thuringe, dans laquelle la maison de Saxe avait sa cour. C’est dans les années 1760 qu’y apparaît, initié par le gentilhomme Guillaume de Rothberg, un almanach contenant entre autres toute la généalogie de la maison de Saxe et celle des empereurs d’Allemagne. Y être cité donnait donc une certaine importance à la personne. Et Ghislain de Diesbach écrit à ce propos : « L’almanach était devenu le livre favori des cours qui se plongeaient dans sa lecture avec la complaisance de coquettes se mirant dans une glace ».
À la fin du XIXe siècle, il comporte toute l’aristocratie de l’Europe sur environ un millier de pages découpées en trois parties, selon l’importance des titres, et devient ainsi le « bottin mondain » de la noblesse européenne. En faire partie était donc une preuve d’appartenir à ce qui était considéré comme l’élite européenne. Malgré la cessation de la publication de cet ouvrage en 1944, l’expression est restée pour désigner des individus faisant partie d’une certaine élite ou d’un groupe de la haute société.
Exemples :
» Propriétaire d’un théâtre, des restaurants Maxim’s, de plusieurs hôtels et du magazine « Prince d’Europe et d’ailleurs », Pierre Cardin fait partie du Gotha des milliardaires de la mode. » Gilles Fouchard – La mode
– quesque le » biomimétisme » ?Le biomimétisme désigne un processus d’ innovation et une » ingénierie » Il s’inspire des formes, matières, propriétés, processus et fonctions du vivant .
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De nombreuses innovations » bio-inspirées »font ( ou feront bientôt partie de notre vie ….
Une idée pour le vol : Recourber le bout des ailes des avions limite les turbulences et réduit la consommation de carburant .
…..Une idée de vol: Recourber le bout des ailes pour limiter les turbulences et réduire la consommation de carburant .( image ci-dessus) .= »winglets »
Le secteur de l’aérien imite le vivant:
Les hommes ont toujours rêvé de voler comme les oiseaux . Ce qui fait de l’aéronautique un univers » bio -inspiré ! Les Winglets
en sont un parfait exemple Conçues dans les années1970 par la NASA ,ces pièces verticales situées au bout de ailes des avions reproduisent la forme des ailes de cigognes et des rapaces
En effet ,ces espèces sont capables de recourber leurs rémiges(grandes plumes) pour éviter que l’air ne roule ? autour e l’ extrémité des ailes .cette singularité leur permet d’augmenter leur » portance » et de réduire les turbulences .Boeing l’a compris en adoptant ces ailettes dès 1985 sur la nouvelle version de son 747 . Résultat : Un gain d’efficacité énergétique de 3,5 % .Idem chez » Airbus » qui a fini par en équiper la plupart de ses appareils .Aujourd’hui l’approche biométrique est toujours très en vogue pour améliorer les formes,surfaces et matériaux des avions.Aux U.S.A ,l’entreprise HRL , en partenariat avec Boeing , a mis au point en 2015 ,le » microlattice »,le matériau le plus léger du monde , en s’inspirant de la structure des os humains : Rigide à l’extérieur mais creux à l’intérieur !
Des emballages qui limitent le gaspillage :
Pour capturer les insectes dont elle se nourrit , la plante carnivore » népenthès alata »
porte au bout de chaque feuille une sorte d’urne qui fonctionne comme un piège redoutable :attirées par le nectar qui en couvre l’entrée , les proies se retrouvent coincées au fond du cône . Les parois,recouvertes de cristaux de cire sont tellement glissantes qu’il est impossible pour les insectes de s’y accrocher pour en réchapper ! l’entreprise américaine » Adaptive Surface Technologies » s’en est inspiré pour créer un revêtement de surface qui ,appliqué à l’intérieur des contenants alimentaires en plastique,permet de ne pas perdre une goutte de leur contenu .
Un matériau solide :
……comme la nacre de l’ormeau
…..La nacre de ce mollusque est bien plus résistante que l’aragonite qui la compose : des couches dures mais cassantes de ce minéral sont en effet associées à des strates de protéines souples mais peu robustes . En cas de choc ,l’énergie est répartie dans la structure via la couche souple . C’est ainsi qu’un laboratoire français a conçu une céramique dix fois plus résistante qu’une céramique classique ….
Des plateformes » offshores »….
…….aux allures de »nymphéas »
Le nénuphar géant d’Amazonie : »Victoria cruziana »
produit une des plus grande feuille du règne végétal ( elle peut atteindre 3 mètre de diamètre ). Cette plante aquatique est pourtant capable de résister aux vents puissants et de servir de » piste d’atterrissage à des oiseaux échassiers.On trouve l’explication dans la structure de sa feuille :celle-ci allie une couche très fine (2 millimètres) et déformable à un système vasculaire central épais (5 centimètres )qui s’étend et décroit de façon linéaire jusqu’au bord . En répartissant ainsi la charge,cette composition rend »Victoria cruziana » plus robuste que n’importe quelle autre espèce de nénuphar ,pour un biomasse semblable, tout en captant davantage la lumière nécessaire à sa photosynthèse .Pour l’équipe qui a fait cette découverte ,pas de doute :Cette plante pourra servir de modèle à de nouvelles structures flottantes
,telles que des plateformes éoliennes et solaire
» offshore ». Cependant leur coût reste ,pour le moment très élevé .
Un fil synthétique aussi doux et solide que la laine
Souples,solides et soyeux ,les fils de laine ,tout comme les cheveux ,sont constitués de trois couches : La moelle au centre , sans rôle particulier; le cortex ,composé essentiellement de kératine,des protéines enroulées sur elles-même et entre elles en hélice;la cuticule,la couche protectrice constituée d’écailles étroitementimbriquées les unes.Cette morphologie complexe a inspiré » Toray Industries »une entreprise japonaise spécialisée en fibres textiles et en matériaux composites Elle a développé un fil polyester combinant deux polymères distincts,qui recrée la structure ondulée et les fine irrégularités de la surface de la laine . Résultat :Un tissu » au toucher agréablement lisse et souple et une extensibilité fonctionnelle pour un confort et un entretien facile » assure le fabricant …
Ils consommaient déjà des pâtes il y a 4 000 ans : les plus vieilles nouilles du monde ont été découvertes sur le site archéologique de Lajia. Nous devons beaucoup à la Chine.????
Vers 4000 av. J.-C., les Chinois découvrent le thé , qu’ils ne dégustent pas vraiment à l’anglaise!
Les feuilles,
Thé ( feuilles) ?
utilisées pour leurs vertus tonifiantes, sont d’abord mâchées par les nobles, qui en sont férus. Son usage se popularise sous la dynastie des Tang, entre 618 et 907. L’Occident attendra sept cents ans sa première cargaison de thé, enregistrée à Amsterdam en 1606.
Le foot…..
……. ils y jouent depuis l’antiquité!
La »Fifa » l’a reconnu officiellement en 2004: le plus vieil ancêtre du football s’appelait le »Tsu Chu » et se pratiquait en Chine depuis le IIIe siècle avant J.-C. Le ballon? C’était une boule en cuir remplie… de cheveux ou de plumes! Pour marquer des points, il fallait envoyer la balle avec le pied dans un filet accroché en hauteur. Très populaire, le Tsu Chu comptait même des équipes professionnelles.
Le cerf-volant….
……..dispositif utilisé par les soldats. Les Chinois n’ont pas inventé le cerf-volant ……..
cerf-volant
.….. …..pour distraire les enfants! Au Ier siècle av. J.-C., ces oiseaux de papier servaient à effrayer les ennemis ou à faire passer des messages. Dès l’an mille, les Chinois fabriquent même des cerfs-volants assez grands pour soulever un passager. Marco Polo
Marco Polo ?
en est tout estomaqué!lol
Le papier……..
……..qui a voyagé de la Chine à l’Europe via les arabes
Selon la légende, c’est en observant des écorces se transformant en pâte dans l’eau des marais que les Chinois imaginèrent la fabrication du papier il y a plus de 2 000 ans! Ils l’utilisent d’abord pour emballer des objets ou pour des pratiques rituelles. L’invention reste confidentielle jusqu’en 751: cette année-là, des papetiers chinois sont capturés par des Arabes. Ils leur livrent tous leurs secrets. Le papier débarque en Occident par les Maures ,autour de l’an mille.
Maures ???
L’imprimerie :
………oubliez Gutenberg! lol
Bien avant l’inventeur allemand, ce serait le savant chinois Bi Sheng qui a mis au point, dès le XIe siècle, un système d’imprimerie à caractères mobiles. A l’origine, ceux-ci sont en céramique. Problème : Le grand nombre de caractères chinois nécessite des milliers de cubes. Un casse-tête! L’usage de l’imprimerie reste donc très limité.
Grâce aux 26 lettres de l’alphabet latin, le même système de typographie, avec des caractères au plomb réutilisables, va »faire un malheur » en Europe à partir du XVe siècle.
Les rois aussi connaissent les affres du trépas. Comme Charles VIII
Charles VIII ?
, victime d’une porte mal placée !, ou Louis X
Louis X ?
, d’un vin trop froid ou encore la reine Elisabeth II
Elisabeth II ?
. Et leurs funérailles, elles, sont des superproductions.
Effectivement , la mort des rois donne lieu à des spectacles en grande pompe. Effigies de cire, messes interminables, on ne lésine sur rien pour marquer les esprits. Quand on est roi, il faut savoir tirer sa révérence avec panache. L’agonie, la mort, puis les funérailles des têtes couronnées donnent lieu à un show somptueux destiné à glorifier non pas le défunt, mais l’idée même de la monarchie. Après l’enterrement, tout n’est pas fini, un deuil d’un an commence à la cour.
Les six étapes d’une fin royale:
De l’art de mourir avec grâce L’après-midi du 3 mai 1774,Louis XV , souffrant d’un mal atroce, examine les pustules qui couvrent son corps. » Il regarda les boutons de sa main avec attention, raconte le duc de Croÿ, et dit : “C’est la petite vérole.” Personne ne répondit. » Les médecins et la cour le savent, le roi est condamné. Un rituel immuable démarre. Confession à l’abbé de la cour, réception des descendants, dernières volontés et consignes laissées à l’héritier, litanie de messes… L’agonie du roi est mise en scène et scrupuleusement épiée par les chroniqueurs. » Le roi mourant ne pense pas seulement, à l’heure fatidique, à l’immortalité de son âme, mais à l’image qu’il laissera de lui-même et de son règne. Bien mourir est aussi le moyen de parachever une œuvre, de parfaire un portrait, voire d’infléchir le jugement de la postérité » ( Patrice Gueniffey dans Les Derniers Jours des rois ). Le 9 mai 1774, l’état de Louis XV s’aggrave fortement. On lui administre l’extrême-onction. Il pousse son dernier soupir le lendemain, à 15 h 15, devant une foule de courtisans ( la famille royale a été exclue pour éviter toute contagion ). Comme le dit l’adage, »le mort saisit le vif » : le roi ne meurt pas, car son statut est aussitôt transmis à son héritier. Un officier paraît au balcon et clame : » Le roi est mort, vive le roi ! », reprenant la formule prononcée pour la première fois en 1498, à la mort de Charles VIII.
Le cadavre offert aux regards :
Même mort, le corps du roi possède toujours le caractère spécial que lui a conféré l’onction du sacre. A partir de la mort de Philippe Auguste en 1223, il est exposé publiquement. Sceptre à la main et couronne sur la tête, le corps recouvert d’un drap d’or, Philippe Auguste est offert aux regards, pour mieux être glorifié mais aussi pour dissiper d’éventuels doutes sur les causes de la mort, en ces temps troublés.
Mais la vue d’un cadavre peut choquer. Alors, en 1422, aux funérailles de Charles VI, le roi est pour la première fois représenté par une effigie en cire. Cette » mode » venue d’Angleterre permet de ne pas montrer la décomposition du corps, lorsque les funérailles tardent. La dépouille de Philippe III, mort en 1285 à Perpignan, n’arrive à Paris que le 3 décembre, deux mois après son décès, car de nombreux hommages lui ont été rendus en cours de route =>A l’arrivée, il ne doit pas être beau à voir… Merci l’effigie ! Cette statue de cire prolonge en fait virtuellement la vie du roi, puisqu’elle est censée être » habitée » par l’âme du défunt. Ainsi, en 1610, on sert à manger à Henri IV (ou plutôt à son effigie revêtue des habits du sacre )pendant plusieurs jours aux deux repas. Conséquence insolite: la présence de l’effigie interdit celle du nouveau monarque aux funérailles de son prédécesseur, car il y aurait alors » deux rois » de France dans la même pièce ! (Henri II assistera en cachette au passage du cortège funèbre de son père, François Ier, caché dans une maison rue Saint-Jacques à Paris ).
Un convoi funèbre de 1500 mètres de long !
Après avoir été exposés, les corps des monarques sont transportés à la basilique de Saint-Denis. Pourquoi s’éloigner de 9 km du centre de Paris ? En 639, Dagobert est le premier à se faire inhumer dans ce lieu considéré comme sacré, car Denis, célèbre martyr chrétien, y serait mort. Mais c’est Louis IX qui officialise son statut de nécropole royale. Il y fait installer 16 tombeaux destinés à accueillir les corps des premiers souverains, transférés le 12 mars 1264. Louis IX lui-même y est enterré le 22 mai 1271. Pour s’y rendre, on mise sur le gigantisme : le cortège grandiose qui mène François Ier à Saint-Denis en 1547 est long d’1,5 km ! Des » escales » sont organisées le long du chemin, notamment à Paris, où une messe est souvent célébrée. Très pieux, Louis XIII, va rompre avec ces processions grandiloquentes : fini la parade royale, son corps sera conduit de nuit à Saint-Denis, tiré par huit chevaux, et sans passer par Paris et Notre- Dame .
Idem pour Louis XIV : le 9 septembre 1715, son corps est installé sur un char drapé de velours noir. A 19 heures tapantes, le convoi s’ébranle, les carrosses transportant la famille royale et le gratin de la cour à sa suite.
Superproduction à l’abbaye!
Sous Louis XIV, les funérailles à l’abbaye royale de Saint-Denis ont tout du grand spectacle : elles sont d’ailleurs organisées par l’administration des Menus-Plaisirs. L’église prend des airs de théâtre, des loges sont installées dans les tribunes, des tissus de deuil sont tendus, le catafalque est entouré de milliers de bougies. Il faut marquer les esprits. Avant d’être inhumé, le cercueil du Roi-Soleil est resté exposé treize jours. Un office est ensuite donné, qui dure cinq heures pour Louis XIV. Puis, son cercueil en bois est enseveli dans la nécropole située sous l’abbaye, dans le caveau des Bourbons. La plupart des membres de cette dynastie sont représentés par des gisants, statues funéraires qui figent pour l’éternité les têtes couronnées à l’état de cadavres.
Selon une tradition remontant à la mort de Philippe le Bel en 1314, les restes des rois de France sont divisés en trois (corps, entrailles et cœur). Ces parties seront envoyées dans des sépultures distinctes, ce qui multiplie les lieux où honorer le défunt monarque. Le cœur est très précieux : en 1380, à sa mort, Charles V offre le sien à Rouen, pour renforcer la présence royale dans la région ; celui de Louis XIII est enterré à l’église Saint-Louis-des-Jésuites, à Paris, tandis que ses entrailles reposent à Notre-Dame.
P.S:
Le cœur d’Anne de Bretagne repose au musée Dobrée de Nantes (Loire-Atlantique) dans un écrin en or.
La jambe de Catherine de Médicis, réputée « fine et délicate », est visible, en de rares occasions, au musée Tavet-Delacour de Pontoise (Val-d’Oise).
Un morceau du bras de Saint-Louis est exposé dans un bras reliquaire, à la collégiale Saint-Louis du château de Castelnau, à Prudhomat, dans le Lot.
Une voûte crânienne sciée, une mâchoire et un fragment de la cloison nasale de Louis XI sont conservés dans la crypte de la basilique Notre-Dame-de Cléry- Saint-André, dans le Loiret.
Un an de deuil à la cour
Pour le successeur du défunt, la tristesse (de façade) est de mise. Les nouveaux rois portent généralement le deuil en pourpre, une couleur d’affliction, comme Henri II à la mort de son père. Mais l’habit évolue au fil du temps du deuil officiel : » L’année de deuil se décompose en deux périodes de grand et de petit deuil », explique Raphaël Masson, conservateur en chef au château de Versailles, (sur le site leroiestmort.com )…… Pendant le grand deuil, le roi (Louis XIV) portera des bas violets, des manchettes longues dites “pleureuses” et bannira tout bijou ou ornement brillant. Même les boutons de son habit seront recouverts de violet. Au bout de quelques mois, il abandonnera les pleureuses, quittera le drap pour de la soie et pourra de nouveau porter des ornements de diamants. Le passage au petit deuil sera ensuite marqué par la reprise des bas blancs. »