…….Télé : » la rafle » ( à mon avis ,il ne faut pas oublier ; avec les Le pen et Cie , çà pourrait recommencer)
Ce film évoque l’arrestation par des policiers français, le 16 juillet 1942 et la détention au Vélodrome d’Hiver , dans des conditions épouvantables, des treize mille cent cinquante-deux victimes de la rafle du Vel d’Hi, avant leur déportation, au bout de quelques jours, vers le camp de transit de Beaune-la -Rolande ( Loiret), puis le camp d’extermination d’Auschwitz -Birkenau . Résumé Pendant l’été 1942, la France est sous l’occupation allemande , les juifs sont obligés de porter l’ étoile jaune. Dans le quartier de la Butte Montmartre , deux familles juives vivent comme les autres habitants de ce quartier, à l’exception près qu’étant juifs, ils appréhendent l’arrivée de la Gestapo. À Paris, les avis sont partagés, certains veulent protéger les juifs en les cachant alors que d’autres comme la boulangère préfèrent les insulter, les injurier, et les rabaisser. Dans la nuit du 15 au 16 juillet, leur destin bascule à la suite d’un accord entre les nazis et les autorités françaises sur l’arrestation et la déportation des nombreux juifs, accord qui débouche sur la rafle du Vélodrome d’Hiver. Le quartier de la Butte Montmartre n’y échappera pas, en effet la famille de Joseph Weissmann, un enfant juif d’une dizaine d’années, et leurs voisins sont arrêtés après avoir tenté par plusieurs moyens d’y échapper. Le père de Joseph aurait pu échapper à cette arrestation si Joseph ne l’avait pas malencontreusement dénoncé alors que sa mère s’était prétendue veuve auprès de miliciens. A la suite de cette rafle, ils sont amenés dans le vélodrome d’Hiver , où Joseph et Noé, le petit frère de son meilleur ami, rencontrent une infirmière, Annette Monod, qui fera tout son possible pour les aider eux et les autres enfants juifs. Dans ce vélodrome, les conditions sont précaires et insalubres : ils n’ont pas d’eau, ils sont entassés et ils sont obligés de faire leurs besoins où il y a de la place. Les maigres vivres qu’ils ont emportés doivent être partagés pour que chacun d’entre eux puissent manger. Un petit matin alors que les prisonniers sont assoiffés, les pompiers font irruption et ouvrent les vannes pour donner à boire aux prisonniers. Ils acceptent aussi de » faire passer » les lettres qui leur sont confiées. Le Capitaine Pierret, des pompiers de Paris, se sert même de son grade (le plus élevé parmi tous les militaires présents au Vel d’Hiv : Gendarmerie et pompier) pour prendre le commandement du Vel d’Hiv afin d’imposer le silence aux gendarmes mécontents de l’attitude de ses hommes et lui. Au bout de deux jours, les raflés sont déportés dans un camp de transit, à Beaune-la-Rolande , dans le Loiret , où les conditions de vie sont insupportables : nourriture mauvaise et en maigre quantité, maladies, sans parler du désespoir psychologiques des déportés. Affamés et affaiblis, les juifs affrontent la faim et la soif. Quelques jours plus tard, les parents et les plus âgés de leurs enfants sont déportés dans un camp d’extermination, à Auschwitz, seuls les plus jeunes doivent rester en espérant leur retour qui n’aura pas lieu. Ces enfants ont été arrachés des bras de leur mère et Annette redouble d’efforts malgré la fatigue pour s’occuper d’eux. Suite aux dernières paroles de sa mère lui disant de s’enfuir, Joseph et un de ses camarades s’enfuient avec la complicité des autres. Joseph ne peut pas emmener avec lui son meilleur ami parce qu’il est malade, il a une vilaine hernie qui l’empêche de marcher. Finalement Joseph survivra grâce à son évasion ainsi que Noé qui s’est échappé du train et qui a été recueilli par un couple de personnes âgées. En 1945, à la fin de la guerre, ils retrouvent tous deux Annette au Lutétia , un hôtel parisien où sont accueillis les rescapés des camps.
……..Pour Avoir de l’Essence Gratuite à Chaque Plein.(Je ne conduis ,ne peux plus conduire )mais..
économie
1. Faites votre plein le matin Les économies appartiennent à ceux qui se lèvent tôt ! Pour avoir plus d’essence pour le même prix, le truc super malin est de faire son plein tôt le matin. Pourquoi ? Parce que la nuit, les températures baissent. Les cuves d’essence ont alors le temps de refroidir. Et la température de l’essence est moins élevée. Et savez-vous que l’essence froide est moins volatile et plus dense ? Donc si elle est froide, pour le même prix, vous en avez plus !
2. N’appuyez pas trop sur le pistolet Qui va piano, va sano… On peut maintenant ajouter « et fait des économies ». Car le 2e truc qui marche pour avoir plus d’essence au même prix… C’est de ne pas appuyer trop fort sur la poignée du pistolet à essence. Prenez votre temps et vous avez plus d’essence et ne payez pas plus cher. En effet, plus le débit du précieux liquide est élevé, plus il mousse. Il a aussi tendance à plus s’évaporer. Résultat, vous en avez moins dans le réservoir. Ne pressez pas la poignée du pistolet à fond pour remplir le réservoir. Et vous en aurez vraiment pour votre argent.
3. Laissez le pistolet le plus longtemps possible dans le réservoir Encore une fois, prenez votre temps quand vous faites le plein d’essence. Laissez le pistolet le plus longtemps possible dans le réservoir quand vous avez fini votre plein. Il n’est pas rare que de l’essence coule encore un peu. D’une part, cela évite de faire couler de l’essence en retirant le pistolet sur la carrosserie de votre voiture… Ou pire sur vos chaussures ! D’autre part, vous l’avez payée cette essence ! Alors, il n’y a pas de raison qu’elle ne finisse pas dans le réservoir de votre véhicule.
4. Levez et secouez le tuyau d’essence Quand vous mettez de l’essence, déroulez bien le tuyau. Quand vous avez fini, relâchez la poignée du pistolet à essence, mais maintenez-le dans le réservoir. Puis avec l’autre main, soulevez un peu le tuyau et secouez-le. Il y a toujours un peu d’essence qui va couler du tuyau. Et cette essence est gratuite ! Attention, il faut secouer doucement le tuyau.
Les commentaires ne sont pas utiles ni nécessaires, j’écris maintenant pour moi d’abord (mais je les laisse » ouverts » car un com. fait tjrs plaisir , pas le » like » !)
ça s’est passé il y a environ 93 ans : Le 8 avril 1929 : Mr Brel naissait …
Décès de Mr J.Brel :Le 9/10/1978 ( âgé de 49 ans)
» Le plus grand Belge de tous les temps »
» La qualité d’un homme se calcule à sa démesure ; tentez, essayez, échouez même, ce sera votre réussite. »
Oui, Jacques Brel avait fait de l’interprétation intense sa manière de chanter. C’était sa signature. Et même plus de trente ans après sa mort, cette générosité se ressent toujours, ces chansons restant un élément majeur du patrimoine de la chanson française. Pourtant, Jacques Brel est le » plus grand Belge de tous les temps », selon un sondage de la RTBF réalisé en 2005. C’est en effet dans la banlieue bruxelloise qu’il voit le jour le 8 avril 1929. Après une enfance assez austère et avec une famille peu réceptive à ses vocations artistiques, Jacques Brel tue l’ennui du quotidien en composant ses premiers morceaux. Déjà, la violence des textes et l’intensité de l’interprétation sont remarquables mais pas du goût de sa famille, son premier public. Jacques Brel décide alors de quitter la Belgique, pour vivre de sa passion, la scène.
Le temps de l’ » Abbé Brel »
Dès 1953, le jeune artiste tente alors sa chance à Paris, mais l’accueil réservé à ses chansons enflammées n’est guère plus encourageant. Il chante pour des organisations chrétiennes !!!, ce qui lui vaudra le surnom d’ » Abbé Brel ». Il sort aussi un premier 33 tours, mais c’est en 1956, lorsqu’il rencontre deux musiciens que sa carrière prend un réel tournant musical. François Reuber (son orchestrateur attitré) et le pianiste Gérard Jouannest (son accompagnateur scénique et second parolier) l’accompagneront toute sa carrière. Ainsi, petit à petit, Jacques Brel trouve son public. Son deuxième 33 tours, » Quand on a que l’amour », est celui de la révélation ! Il reçoit le Grand prix de l’Académie Charles Cros et l’année suivante, son concert à l’Olympia est un triomphe.
Le marathonien des tournées
Jacques Brel devient alors l’homme des tournées. Elles se succèdent à un rythme infernal et, le succès grandissant, Jacques Brel est engagé à la fin de l’année 1959 en tête d’affiche à Bobino. Le succès est au rendez-vous. Sur scène, Jacques Brel abandonne la guitare. Il a beaucoup travaillé son chant et sa voix : il chante en maîtrisant totalement son art, ainsi que sa forte personnalité. Il habite ses personnages, il gesticule, il exprime ses rages avec sincérité et gravité. Il enflamme les salles, qu’elles soient parisiennes, londoniennes ou new-yorkaises.!!!
Une fin au sommet de la gloire
Ce rythme de vie effréné (Jacques Brel sombre dans tous les excès : femmes, alcool , tabac, nuits blanches) ne cesse de s’accélérer. Le chanteur est au sommet de sa gloire et, pourtant, c’est le moment qu’il choisit pour arrêter sa carrière. En 1966, il décrète qu’il n’a plus rien à dire et qu’il se sent las des tournées sans fin. Et puis il a d’autres projets, comme l’adaptation française de » L’Homme de la Mancha », spectacle musical de Broadway basé sur l’œuvre de Cervantes. Une performance qui sera saluée par tous. Jacques Brel s’essaie également au cinéma, en jouant dans » Les Risques du métier », d’André Cayatte, » Les Assassins de l’ordre » de Marcel Carné en 1971 ou encore » L’Aventure, c’est l’aventure » de Claude Lelouch en 1972. Il réalisera même deux films, » Franz » (1971) et le » Far West » (1972).
Il était aussi pilote d’avion
Mais Jacques Brel n’aura jamais complètement abandonné la chanson. En 1977, alors qu’il habite aux îles Marquises et a choisi de se consacrer au pilotage d’avion, il accepte d’enregistrer un nouvel album. Ce sera un véritable événement ! Les pré-commandes du disque atteignent le million sans aucune publicité. Jacques Brel bénéficie toujours de l’affection de son public. Aussi, lorsqu’il décède le 9 octobre 1978 des suites d’un cancer, la chanson française perd l’un de ses piliers. Le répertoire de Jacques Brel devient alors un héritage que se partagent les plus grands, de Nina Simone à David Bowie.
Les plus belles chanson de Jacques Brel :
Les paroles:
Ami, remplis mon verre Encore un et je vas Encore un et je vais Non, je ne pleure pas Je chante et je suis gai Mais j’ai mal d’être moi Ami, remplis mon verre Ami, remplis mon verre
Buvons à ta santé Toi qui sais si bien dire Que tout peut s’arranger Qu’elle va revenir Tant pis si tu es menteur Tavernier sans tendresse Je serai saoul dans une heure
Je serai sans tristesse Buvons à la santé Des amis et des rires Que je vais retrouver Qui vont me revenir Tant pis si ces seigneurs Me laissent à terre Je serai saoul dans une heure Je serai sans colère
Ami, remplis mon verre Encore un et je vas Encore un et je vais Non, je ne pleure pas Je chante et je suis gai Mais j’ai mal d’être moi Ami, remplis mon verre Ami, remplis mon verre
Buvons à ma santé Que l’on boive avec moi Que l’on vienne danser Qu’on partage ma joie Tant pis si les danseurs Me laissent sous la lune Je serai saoul dans une heure Je serai sans rancune Buvons aux jeunes filles Qu’il me reste à aimer Buvons déjà aux filles Que je vais faire pleurer Et tant pis pour les fleurs Qu’elles me refuseront Je serai saoul dans une heure Je serai sans passion
Ami, remplis mon verre Encore un et je vas Encore un et je vais Non, je ne pleure pas Je chante et je suis gai Mais j’ai mal d’être moi Ami, remplis mon verre Ami, remplis mon verre
Buvons à la putain Qui m’a tordu le cœur Buvons à plein chagrin Buvons à pleines pleurs Et tant pis pour les pleurs Qui me pleuvent ce soir Je serai saoul dans une heure Je serai sans mémoire Buvons nuit après nuit
Puisque je serai trop laid Pour la moindre Sylvie Pour le moindre regret Buvons puisqu’il est l’heure Buvons rien que pour boire Je serai bien dans une heure Je serai sans espoir
Ami, remplis mon verre Encore un et je vas Encore un et je vais Non, je ne pleure pas Je chante et je suis gai Tout s’arrange déjà Ami, remplis mon verre Ami, remplis mon verre Ami, remplis mon verre
J’aime cette chanson, car même si je ne bois plus d’alcool, quand le moral n’est plus là ……J’y pense parfois……
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Les paroles :
D’abord, d’abord, y a l’aîné Lui qui est comme un melon Lui qui a un gros nez Lui qui sait plus son nom Monsieur tellement qu´y boit Tellement qu´il a bu Qui fait rien de ses dix doigts Mais lui qui n´en peut plus Lui qui est complètement cuit Et qui s´prend pour le roi Qui se saoule toutes les nuits Avec du mauvais vin Mais qu´on retrouve matin Dans l´église qui roupille Raide comme une saillie Blanc comme un cierge de Pâques Et puis qui balbutie Et qui a l´œil qui divague Faut vous dire, Monsieur Que chez ces gens-là On ne pense pas, Monsieur On ne pense pas, on prie
Et puis, y a l´autre Des carottes dans les cheveux Qu´a jamais vu un peigne Qu´est méchant comme une teigne Même qu´il donnerait sa chemise A des pauvres gens heureux Qui a marié la Denise Une fille de la ville Enfin d´une autre ville Et que c´est pas fini Qui fait ses p´tites affaires Avec son p´tit chapeau Avec son p´tit manteau Avec sa p´tite auto Qu´aimerait bien avoir l´air Mais qui a pas l´air du tout Faut pas jouer les riches Quand on n´a pas le sou Faut vous dire, Monsieur Que chez ces gens-là On n´vit pas, Monsieur On n´vit pas, on triche
Et puis, il y a les autres La mère qui ne dit rien Ou bien n´importe quoi Et du soir au matin Sous sa belle gueule d´apôtre Et dans son cadre en bois Y a la moustache du père Qui est mort d´une glissade Et qui r´garde son troupeau Bouffer la soupe froide Et ça fait des grands slurp Et ça fait des grands slurp Et puis y a la toute vieille Qu´en finit pas d´vibrer Et qu´on attend qu´elle crève Vu qu´c´est elle qu´a l´oseille Et qu´on n´écoute même pas C´que ses pauvres mains racontent Faut vous dire, Monsieur Que chez ces gens-là On n´cause pas, Monsieur On n´cause pas, on compte
Et puis et puis Et puis il y a Frida Qui est belle comme un soleil Et qui m´aime pareil Que moi j´aime Frida Même qu´on se dit souvent Qu´on aura une maison Avec des tas de fenêtres Avec presque pas de murs Et qu´on vivra dedans Et qu´il fera bon y être Et que si c´est pas sûr C´est quand même peut-être Parce que les autres veulent pas Parce que les autres veulent pas Les autres ils disent comme ça Qu´elle est trop belle pour moi Que je suis tout juste bon A égorger les chats J´ai jamais tué de chats Ou alors y a longtemps Ou bien j´ai oublié Ou ils sentaient pas bon Enfin ils ne veulent pas Parfois quand on se voit Semblant que c´est pas exprès Avec ses yeux mouillants Elle dit qu´elle partira Elle dit qu´elle me suivra Alors pour un instant Pour un instant seulement Alors moi je la crois, Monsieur Pour un instant Pour un instant seulement Parce que chez ces gens-là Monsieur, on ne s´en va pas On ne s´en va pas, Monsieur On ne s´en va pas Mais il est tard, Monsieur Il faut que je rentre chez moi
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Les paroles :
Quand on a que l’amour A s’offrir en partage Au jour du grand voyage Qu’est notre grand amour Quand on a que l’amour Mon amour toi et moi Pour qu’éclatent de joie Chaque heure et chaque jour Quand on a que l’amour Pour vivre nos promesses Sans nulle autre richesse Que d’y croire toujours Quand on a que l’amour Pour meubler de merveilles Et couvrir de soleil La laideur des faubourgs
Quand on a que l’amour Pour unique raison Pour unique chanson Et unique secours Quand on a que l’amour Pour habiller matin Pauvres et malandrins De manteaux de velours Quand on a que l’amour A offrir en prière Pour les maux de la terre En simple troubadour Quand on a que l’amour A offrir à ceux là Dont l’unique combat Est de chercher le jour
Quand on a que l’amour Pour tracer un chemin Et forcer le destin A chaque carrefour Quand on a que l’amour Pour parler aux canons Et rien qu’une chanson Pour convaincre un tambour Alors sans avoir rien Que la force d’aimer Nous aurons dans nos mains Amis le monde entier
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La fin….
Les Marquises est le treizième et dernier album de jacques Brel, sorti en 1977 chez Barclay . Sans titre à l’origine (sinon le simple nom de Brel), il est désormais identifié par celui de la chanson qui clôt le disque.
Les marquises : le paradis au bout du monde de Jacques Brel
Survol de l’île de Nuku Hiva en 2018. Un passage qu’effectuait régulièrement Brel.
Jacques Brel avait choisi cet archipel du Pacifique Sud comme ultime retraite. Un éden époustouflant, où le temps s’immobilise. Escale sur ces îles où le souvenir du chanteur, après sa mort, reste toujours vivant pour les habitants.
C’est un archipel perdu au milieu des mers du Sud. Et c’est bien ce que Jacques Brel était venu chercher. Un endroit beau à en mourir. Lui qui traînait » une grippe qui ne se soigne pas », disait-il à son copain Fiston Amaru, postier sur l’île, quand celui-ci l’a vu débarquer en 1975. » Ici, personne ne savait qui il était. Et les rares qui connaissaient le chanteur s’en fichaient complètement. Il adorait ça ! L’inverse le rendait fou. Une fois, un instituteur venu de métropole avait organisé une petite fête pour son arrivée. Il avait invité Brel. Quand ce dernier a débarqué, l’autre avait mis un de ses disques sur l’électrophone. Ça l’a rendu dingue, Jacques ! Il s’est dirigé vers la platine, a saisi le disque et l’a brisé en mille morceaux. Sans dire un mot. »
Jacques Brel ne voulait pas que sa maison devienne un mausolée avec des « zozos qui viennent s’y recueillir »
Sur l’île d’Hiva Oa, il faut grimper le chemin qui serpente à travers le village d’Atuona pour retrouver la trace de sa maison. Qui n’existe plus… Jean-Baptiste Teapuateani, qui la lui avait louée il y a quarante ans, raconte pourquoi il a décidé de la détruire et d’en construire une autre, au même endroit. » Quelque temps avant de mourir, Jacques était venu voir ma femme et lui avait dit : »Promets-moi que, quand je serai parti, tu foutras la maison par terre. Tu me le promets hein ! J’ai pas envie que ça devienne un mausolée avec des zozos qui viennent s’y recueillir.” Alors, on a respecté la promesse. » En arpentant ce qui était son jardin, on comprend vite ce qui lui avait plu ici. Une végétation éblouissante en contrebas, une vue imprenable sur une mer qui s’enfuit vers l’horizon et, face à sa chambre, un piton déchiré toisant le ciel. Evoquez ici l’ » impatience » et on vous regardera avec des yeux ronds ! Mais Brel n’était pas marquisien, et ne le deviendra jamais. Il n’en a pas eu le temps.
En contrebas de la maison, l’école Sainte-Anne du couvent d’Hiva Oa
école Sainte-Anne du couvent d’Hiva Oa ?
est toujours là. » Il était anticlérical comme personne mais, dans le fond, ils s’aimaient bien avec les sœurs. Parfois, il emmenait les plus téméraires faire un tour en avion avec lui. Et ne se privait pas de les “secouer” un peu là-haut, histoire de les rapprocher de Dieu… » se souvient son grand copain sur l’île, Serge Lecordier. » Jacques aimait organiser en fin de journée ce qu’il appelait des “apéros-piscine” autour de la sienne, un grand bac en plastique en réalité.! Un jour, alors que la chorale des sœurs battait son plein un peu plus bas, et c’est vrai que ça faisait un sacré bruit, il s’est levé d’un bond, s’est planté au bout de son jardin et s’est mis à chanter à gorge déployée une chanson paillarde pas piquée des hannetons. Jusqu’au bout. A la fin, les sœurs s’étaient arrêtées de chanter et il n’y avait plus un bruit. »
Victorine Matuaiti
Victorine Matuaiti ?( âgée)
était jeune infirmière quand elle fut affectée sur l’île d’Hiva Oa. “Alors c’est toi qui vas t’occuper de mes fesses ma jolie !” C’est la première phrase qu’il m’a dite quand on s’est rencontrés. Je venais deux fois par semaine chez lui pour lui faire des piqûres. Jamais il ne m’a dit ce qu’il avait, et je ne lui ai jamais posé de questions. A tel point que, quelques jours avant sa mort, j’ai reçu une lettre de lui, de Paris. Il me racontait ce qu’il faisait là-bas, qu’il avait hâte de rentrer “chez lui” et il plaisantait sur le fait qu’ici au moins ils aimaient bien ses chansons. Car je le taquinais toujours en disant que je ne les aimais pas, moi, ses chansons. “Mais pourquoi tu ne les aimes pas ?” me demandait-il. “Oh j’y comprends rien. Tu ne peux pas faire des phrases plus simples ?” je lui disais ! Ça le faisait rire. Quand j’ai appris sa mort, trois jours après avoir reçu sa lettre, je n’ai pas compris. »
Aussitôt après son décès, le corps de Jacques Brel fut rapatrié à Hiva Oa. A quelques centaines de mètres de là où il habitait, quelqu’un a maladroitement écrit sur la route : »Gauguin, Brel », avec une petite flèche en direction du cimetière. Surplombant l’île, sa petite tombe est idéalement placée : sous les frangipaniers qui, naturellement, ornent sa stèle à mesure que les fleurs se détachent au gré des vents. Tant mieux. Hiva Oa est si loin de tout. Ici, pas de défilés de pleureuses ni de fans transis. De toute façon, » gémir n’est pas de mise, aux Marquises ».
La tombe de Mr Brel
» Jojo » l’avion sauvé
Brel était arrivé aux Marquises en bateau, à l’occasion d’un tour du monde qu’il avait effectué avec sa dernière compagne, Maddly. Mais c’est en avion qu’il s’en échappait pour aller d’île en île (les Marquises en comptent 12 dont 6 habitées). Il avait acheté ce Twin Bonanza de 1956 après son arrivée, comprenant l’utilité qu’il aurait au sein de cet archipel si isolé. Après sa mort, revendu, il sert pendant dix ans avant de pourrir sur l’aéroport de Tahiti-Faaa. C’est grâce à l’intervention de son ami Serge Lecordier et à la bienveillance de quelques ingénieurs de chez Dassault Aviation qu’on parvient à sauver » Jojo », baptisé ainsi en souvenir du meilleur ami du chanteur, mort avant que celui-ci ne s’installe aux Marquises. C’est aujourd’hui le clou d’un musée Jacques-Brel un peu poussiéreux mais émouvant.
» Jojo » dans un musé
stop :Il y aurais encore beaucoup à écrire , mais ça ME suffit ( d’autant plus que personne ne lira ce billet )
Il suffit de prononcer le mot » Roms » et hop ! La plupart des gens les associent aussitôt aux tziganes ou aux gitans. D’autres vont même jusqu’à les traiter de manouches ou encore de » voleurs de poules ».
(quand nous, les enfants étions mal habillés ou fréquentions d’autres gars de quartiers » mal famés » , nous avions droit à quelques réflexions, réprimandes du genre : » regardes toi, tu as l’air d’un romanichel, d’un bohémien » )
Mais que sait-on vraiment de cette communauté et pourquoi leur inflige-t-on autant de discriminations ?
Les Roms, citoyens de l’U.E
Bien qu’ils soient entre 10 et 12 millions de citoyens de l’Union Européenne depuis 1971, il n’empêche que la majorité des Roms subit perpétuellement des persécutions ou des discriminations. A tel point qu’une Journée Internationale des Roms a dû être créé depuis plusieurs années afin de convaincre l’Union Européenne d’intégrer pleinement la communauté Rom dans ses débats.
Cela ne date pas d’hier puisque depuis très longtemps, les communautés roms ont toujours dénoncé les difficultés importantes dans l’accès à l’éducation, à l’emploi ou encore à la santé ou au logement.
Il est à noter également que la moitié des enfants ne sont pas scolarisés et que les adultes sont à plus de 50 % analphabètes. Quant à leur espérance de vie, elle est inférieure d’environ une quinzaine d’années à celle des populations des pays où ils vivent, sans doute à cause de leurs conditions et hygiène de vie.
Amnesty International en soutien aux Roms
Par conséquent, on peut comprendre aisément pourquoi Amnesty International et bien d’autres associations de soutien se démènent chaque année pour arriver à sensibiliser les populations aux problèmes rencontrés par le peuple Rom. Mais il faut éviter de tirer des conclusions hâtives :
Reprenons les choses dans l’ordre afin de mieux comprendre ce qu’il se passe avec cette communauté.
L’histoire des Roms dans l’U.E:
Les Roms sont devenus un peuple de l’U.E à part entière le 8avril 1971 (il y a environ 51 ans) en choisissant leur drapeau et leur hymne, symboles de leur minorité dans l’Union Européenne.
Constitués de 4 groupes nomades (Les Kalderash, les Curara, les Lovara et les Boyasa), ils font tous partie de la grande famille des tziganes, surnommés également Romanichel (peuple de Rom en » Sinti », un mélange d’allemand et de roumain). -mes parents les nommaient » romanichel »-
Mais avant d’en arriver là, les Roms commencèrent dès l’an 1000, leur exode en quittant l’Inde et l’Egypte (dont ils étaient originaires) pour se rendre en Perse. Une fois les Balkans atteints au XIVème siècle, ceux-ci se dispersèrent un peu partout en Europe. Ils se convertirent alors au Christianisme au contact de la population chrétienne entretenant de bons rapports avec celle-ci.
Les Roms, des nomades devenus chrétiens d’Europe
Deux siècles plus tard, en Europe de l’Ouest, une grande vague migratoire de Roms eut lieu. A tel point que certains pays ont dû en envoyer des milliers dans les colonies africaines ou américaines, n’arrivant plus à les gérer ni à les contenir.
Cependant, dès 1930, ils vont être confrontés à la politique nazie de l’époque décidant de leur extermination quasi totale. En effet, on a dénombré entre 250 000 et 500 000 Roms tués ou déportés dans les camps de concentration sur les 700 000 qui vivaient en Europe à ce moment-là. Ce génocide a été surnommé » Samudaripen », c’est à dire » meurtre total » en langue Romani.
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Le plus affligeant dans tout cela, ce sont les persécutions et les discriminations dont les Roms sont victimes encore aujourd’hui. Et bien que l’Union Européenne ait mis en place différentes stratégies d’intégration, on peut néanmoins redouter une » tziganophobie » de plus en plus présente.
D’autant plus que celle-ci ne peut être combattue qu’une fois la reconnaissance de leur histoire, de leur culture et de leur contribution au patrimoine européen acceptée et validée par les différentes instances européennes.
Il ne faut pas oublier qu’il a fallu attendre 1982 pour que l’Allemagne reconnaisse officiellement ses responsabilités dans ce massacre et 1997 pour la France pour qu’un Président de la République y fasse référence lors d’une cérémonie des victimes de la déportation.
Les Droits de l’Homme en Europe
La Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne interdit pourtant toute discrimination fondée » sur la race, la couleur, les origines ethniques ou sociales »…
Sachant d’après certaines données que de nombreux Roms vivent toujours dans des conditions d’extrême pauvreté et continuent d’être les victimes d’une exclusion sociale extrême… On peut effectivement se demander ce que prévoient les membres de l’Union Européenne à la veille des élections face aux préjugés, à l’intolérance et autres abus vis-à-vis de la communauté Rom.
…….. Marina, serveuse dans un café, a décidé d’agir différemment.
UNE SERVEUSE DANS UN CAFÉ
Certaines personnes ont encore le cœur sur la main. Les personnes sans-abris sont souvent ignorées, laissées à l’écart. Mais certaines histoires sont belles. La preuve…
UN SDF QUI DORT DANS LA RUE
Alors qu’une journée un SDF entre dans un café, une serveuse, prénommée Marina, décide de prendre sa commande, comme pour tous les clients et de lui servir un bon repas.
Les sans-abris sont souvent dénigrés dans la rue.
ET UN JOUR…
Un jour, un SDF se rend dans le café où travaille Marina.
IL PASSE COMMANDE…..
……. d’un repas avec une boisson chaude.
MARINA LUI SERT….
…. et l’accueille comme tous les clients. Mais son gérant la remet à sa place aussitôt.
MARINA EST CHOQUÉE
La jeune femme reçoit alors un appel de son gérant qui lui interdit de servir quoique ce soit à un sans-abri et que si cette personne ne paye pas son repas, celui-ci sera déduit du salaire de Marina.
UN GÉRANT ÉNERVÉ
La jeune femme est sidérée par le comportement de son gérant. Choquée, elle n’était pas au bout de ses surprises.
UN INCONNU AVEC LE MAIN SUR LE COEUR
Mais quelques minutes plus tard, un inconnu est venu payer le plat du sans-abri !
UN TEST DE LA DIRECTION
Elle apprend ensuite que tout cela n’était qu’une mascarade et que c’était un test de la direction de l’établissement afin de connaître davantage ses employés et s’assurer qu’ils soient gentils et respectueux avec tous les clients.
UN COUP MONTÉ
Le sans-abri était un ami de la direction qui s’était alors déguisé.
UNE HISTOIRE TOUCHANTE…..
….. qui on pourrait l’espérer éveillera les consciences mais……
UN LICENCIEMENT
Le gérant a été immédiatement licencié pour son comportement abusif.
Les Enfants des Justes : adaptation du roman de Christian Signol
Fabien Ontenientee réalisateur de » Camping, All inclusive » ou encore »Disco » se dévoile dans un tout autre registre en adaptant l’œuvre de Christian Signol
Christian Signol ?
. Celui qui a l’habitude de nous faire rire avec des comédies populaires, s’attaque donc à une histoire bien plus dramatique avec son téléfilm Les Enfants des Justes.
Depuis bien longtemps, le cinéaste avait pour idée de réaliser une fiction inédite au cœur de la Seconde Guerre mondiale. C’est en tombant sur le roman de l’écrivain qu’il a décidé d’adapter l’histoire de Blanche et Virgile, qui se déroule en 1942.
Le couple habite en zone libre très près de la ligne de démarcation. La guerre bat son plein, et très vite, ils vont aider un réseau local de résistants et servir de passeurs. Grâce à la barque de Virgile, ils vont faire passer clandestinement des personnes juives en danger. Eux, qui n’ont jamais pu avoir d’enfant, vont héberger et cacher le jeune Sarah, 10 ans.
Quelques mois plus tard, Virgile découvre Simon, un garçon juif caché dans une malle dans l’atelier de menuiserie de son père situé près de la rivière…
Un casting quatre étoiles :
Dans cette fiction inédite, on retrouve Mathilde Seigner et Gérard Lanvin. Ils endossent les rôles de Blanche et Virgil et nous prouvent une nouvelle fois leur talent dans ce registre. Gérard Lanvin a tout de suite été motivé par ce rôle. On peut lire dans les colonnes du Figaro que l’acteur souhaitait à tout prix partager l’affiche avec Mathilde Seigner :
Quand j’ai su qu’il y avait un couple à former avec une actrice, j’ai voulu Mathilde (…) Car Mathilde fait partie de ma famille, elle ose dire les choses. Elle venait de perdre son ami Yves Rénier et n’était pas prête à retravailler. Je lui ai juste dit : “Viens Mathilde, nous avons un couple à faire vivre qui peut être important. Si on y met ce qu’il faut, on peut transmettre un message. Nous avons un devoir de mémoire ».
Les enfants des justes
Ambre Pallas, la jeune fille qui incarnait Lili dans » Sam », se glisse dans la peau de la petite Sarah. A ses côtés, Philippe Torrenton joue le rôle du Docteur Dujarric qui s’occupe de faire passer les personnes juives en zone libre.
Des personnes ordinaires qui font des choses extraordinaires
Très discret et taiseux à propos de leurs sentiments, le couple va faire preuve d’une grande générosité envers ces enfants. Même s’il y a beaucoup de non-dits, Virgile qui est plutôt bourru, va témoigner son affection grâce à ses actions bienveillantes et son désir de transmettre.
Au-delà de la grande histoire, c’est la petite histoire, celle de l’intime, qui émeut. Avec Les Enfants des Justes, Fabien Onteniente tenait à mettre en lumière un couple ordinaire, qui a bravé les interdits et s’est mis en danger pour sauver des enfants juifs.
…. courtier en bourse, sauva des centaines de juifs de l’Holocauste
Sir Nicholas Winton in 2007
Au moins 669 enfants échappèrent aux nazis grâce à Nicholas Winton, un fait qu’il garda secret pendant près de 50 ans
Pendant l’été 1954, Nicholas Winton se lançait dans une campagne, qui s’avéra veine, pour obtenir un siège dans le conseil municipal de Maidenhead, une petite ville à l’ouest de Londres, en Angleterre. Sa brochure de campagne comprenait les informations de vote de base, une photo de lui, un appel au vote de trois paragraphes et, tout en dessous, une section intitulée »détails personnels ».
Quelque part enfui dans cette section (après le détail de ses accomplissements dans la politique locale et dans les affaires, et avant ses talents d’escrime et ses services dans l’armée de l’air) on pouvait lire :
» Après Munich, a évacué 600 enfants réfugiés de Tchécoslovaquie. »
Les votants de Maidenhead ainsi qu’à peu près tous ceux qui vivaient en dehors de la ville ne prêtèrent pas grande attention à cette mention. Pourtant, cette petite phrase faisait référence à une histoire douloureuse mais inspirante, pleine de courage, de ruse et d’altruisme.
Nicholas Winton, ou le Schindler britannique :
Entre décembre 1938 et septembre 1939, alors que la seconde guerre mondiale est proche, Nicholas Winton et ses associés réussirent à sauver pas moins de 669 enfants des nazis en Tchécoslovaquie.
Pourtant, personne n’aurait pu le deviner simplement en lisant cette mention très indirecte sur le dépliant de sa campagne 15 ans plus tard. Ce ne fut que 34 ans plus tard que les médias internationaux s’intéressèrent à Mr Winton et qu’on lui rendit hommage, érigeant des statues en son nom et le surnommant » le Schindler britannique », tout ce que Winton tentait d’éviter.
Cette position convenait à un homme qui, comme il le déclara au journal the Guardian en 2014, se disait appartenir à la dernière catégorie de l’adage » certains naissent grands, d’autres le deviennent, d’autres encore se voient imposer la grandeur ».
D’ailleurs, l’évènement qui l’incita à réaliser des missions de sauvetage permet de mieux comprendre pourquoi il se rangeait dans une telle catégorie. En effet, il suffît d’un seul coup de fil et d’un séjour au ski annulé pour que l’histoire de ses missions débute.
En décembre 1938, Mr Winton, qui travaillait alors comme courtier à Londres, où ses parents allemands et juifs avaient émigré 30 ans plus tôt, se trouvait sur le départ d’un séjour de ski en Suisse. Seulement, il reçut un appel inattendu d’un ami appelé Martin Blake ….Un appel qui changea définitivement sa vie.
Puisqu’il aidait déjà les réfugiés, juifs pour la plupart et originaires de la région occidentale de Tchécoslovaquie, laquelle venait d’être annexée par l’Allemagne, Martin Blake savait que la situation s’empirerait. Il demanda donc à Mr. Winton de se rendre à Prague, la capitale, plutôt qu’en Suisse.
» Sur un coup de tête » (selon le New-York Times, Nicholas Winton accepta.)
»Ne t’encombre pas de tes skis, » répondit Mr. Blake.
Sur ces mots, Mr Winton se rendit en Tchécoslovaquie. Il fut très vite horrifié de constater les conditions de vie dans les camps de réfugiés, et fut consterné de réaliser que leurs habitants ne pourraient sans doute jamais voyager sereinement à l’étranger, à cause des restrictions européennes sur l’immigration juive.
Malgré les efforts de la Grande-Bretagne pour tirer les enfants réfugiés (puisque les adultes étaient toujours soumis aux restrictions prévues dans la loi britannique) hors d’Allemagne et d’Autriche, la Tchécoslovaquie n’en faisait aucun, et sombrait ainsi dans l’engrenage nazi. Toutefois, Mr Winton ( aidé de ses associés tels que Mr Blake et d’autres amis comme Trevor Chadwik et Bill Barazetti ) ne négligerait aucun enfant tchécoslovaque.
Nicholas Winton et compagnie installèrent ensuite leur bureau à Prague, où ils prirent rendez-vous avec des milliers de parents désemparés. Chacun venait dans l’espoir d’arranger le transport sécurisé de ses enfants à l’étranger, tout en sachant que si une telle disposition était prise, il ne les reverrait probablement jamais.
Certains des enfants sauvés par Nicholas Winton à Prague en octobre 2007.
Une mission délicate
Les nazis commencèrent à se méfier en voyant autant de parents faire la queue, et se mirent à suivre Mr Winston tout en le harcelant, lui et ses associés. Mais à maintes reprises, la vivacité de leur esprit accompagnée de quelques compliments bien placés suffit à maintenir leur opération.
Ce n’était pas la première fois que Mr Winston usait de telles tactiques afin d’agir de manière juste dans un système injuste.
Avec plus de 900 enfants enregistrés sur sa liste pour un départ, il devint temps d’assurer leur entrée sur le territoire anglais ainsi que leur résidence sur place (chez des parents adoptifs volontaires qui avaient versé 1 700 $ de dépôt qui servirait à financer le retour de l’enfant dans son pays d’origine le moment venu). Toutefois, puisque le siège social britannique tarda à répondre et à délivrer les visas, Nicholas Winton et compagnie décidèrent de les falsifier.
Quelles que soient les difficultés et peu importe si leurs moyens étaient légalement douteux, ils parvinrent à réaliser toutes les pièces d’identité pour le 14 mars 1939, lorsque le premier train transportant des réfugiés quitta Prague.
Le train passa ensuite par le nord pour traverser l’Allemagne centrale jusqu’aux Pays-Bas, où des bateaux attendaient pour transporter les enfants sur la Manche jusqu’en Angleterre. Ce premier train contenait seulement 20 enfants. Les sept suivants en transportèrent bien plus.
Cependant, aussi réconfortant qu’eut été chaque départ, ce fut tout autant un bien tragique tableau : des parents éplorés partout sur les quais faisant leurs à dieux à leurs propres enfants, s’abandonnant au tragique destin auquel ces derniers étaient à présent en train d’échapper.
Il est évident qu’ils ne fondaient pas tous en larmes (et leurs histoires font peut-être d’ailleurs partie des plus déchirantes). C’est le cas d’un des rescapés, sauvé par Mr Winton :
» Mes parents, pour me faire monter à bord, m’ont fait croire que je partais à l’aventure, en vacances chez mon oncle Hans Popper à Folkestone (Angleterre). Ils n’ont même pas versé une larme, ils ont enfui toutes leurs émotions pour ne pas m’alarmer. Je n’avais aucune idée que c’était la dernière fois que je voyais mon père vivant et qu’ils étaient destinés à l’enfer d’Auschwitz. »
Zuzana Marešová, l’une des enfants sauvées par Mr Winton, ainsi que d’autres enfants dont les parents survécurent à la guerre et qui purent donc se revoir, ont décrit le même type de scènes poignantes à la gare :
»Tous les parents pleuraient en nous disant au revoir. Je les revois encore aujourd’hui. Je me rappelle leurs mains en l’air et nos visages que l’on collait à la vitre du train, ce qui m’a fait comprendre qu’on se séparait. La phrase qu’on entendait le plus sur le quai, c’était “à bientôt”. »
Ce tableau se répéta lors du départ des huit trains suivants, le dernier étant parti fin août. Le neuvième était prévu pour septembre, mais ce jour-là, les Allemands envahirent la Pologne et la Seconde guerre mondiale débuta officiellement.
La tempête que Mr Winton et d’autres comme lui avaient senti venir de loin finît par se produire. Et ses effets furent rapides et brutaux.
» Dans les heures qui ont suivi l’annonce, le train a disparu », déclara-t-il au New-York Times en 2015.
» 250 familles britanniques ont attendu à la gare de Liverpool Street ce jour-là, en vain, rappela-t-il. Si le train était parti un jour plus tôt, il serait arrivé à destination. »
Cependant, si la plupart de ces enfants, sinon tous (ainsi qu’1,5 millions d’autres) perdirent la vie pendant l’Holocauste, l’héritage de Nicholas Winton se »refléta » dans les 669 enfants qu’il avait sauvés.
Il fallut cependant des décennies pour que cet héritage soit pleinement mis en lumière.
» Je n’étais pas un héros »
Même si son épouse, Grete Gjelstrup, et certaines personnes de son entourage proche étaient au courant, il n’en parlait pas et faisait absolument tout pour que rien ne soit divulgué.
Par exemple, en 1983, c’est son travail caritatif dans une organisation d’assistance aux personnes âgées qui lui valut de devenir membre de l’ordre de l’Empire britannique …..Et pas ce qu’il avait accompli durant l’Holocauste.
En 1988, le choses changèrent lorsqu’en fouillant dans le grenier, son épouse tomba sur ses albums secrets, remplis des noms et des photos des enfants juifs qu’il avait sauvés. Mr Winton les ignora et suggéra même qu’elle les jette.!!
» Tu ne peux pas les jeter! », répliqua son épouse. » Elles représentent la vie d’enfants. »
Non seulement Grete Gjelstrup ne les jeta pas, mais elle les partagea avec un historien spécialisé sur l’Holocauste. Ils firent bientôt l’objet d’une couverture médiatique internationale, et pendant trois décennies, Mr Winton reçut les honneurs et les commémorations de plusieurs pays européens (ainsi qu’une planète ????!!!!: deux astronautes tchécoslovaques la nommèrent après lui lorsqu’ils entendirent parler de son histoire en 1988).
Il resta néanmoins très modeste face à tous évènements. »Cela devient un peu ennuyant de passer une éternité à parler de la même chose, déclara-t-il au Guardian en 2014. Mes actions se sont avérées remarquables, mais je n’en avais pas conscience sur le moment. »
Nicholas Winton en octobre 2007
Alors qu’il aurait pu monopoliser tous les projecteurs, Mr Winton préféra soutenir Doreen Warriner et Trevor Chadwick, ses associés restés sur le sol autrichien à Prague après qu’il fut rentré en Angleterre. » Je n’étais pas un héros, tout simplement parce que je n’ai jamais été en danger », déclara-t-il au journal.
Les hommages ont continué jusqu’à sa mort, alors âgé de 106 ans, le 1er juillet 2015, date d’anniversaire de la plus grande évacuation (241 enfants) qu’il avait organisée 76 ans auparavant.
De nouveaux hommages apparaissent encore aujourd’hui. Toutefois, de tous les honneurs qu’il reçut, celui qui captive le plus le public et met un visage sur son héroïsme de la meilleure des manières, est celui qui aida à initier »l’avalanche médiatique » qui se produisit juste après que sa femme eut trouvé son album en 1988.
En effet, les producteurs de l’émission télévisée de la BBC That’s Life avaient invité Mr Winton à assister à l’une de leurs émissions en faisant partie du public, sans vraiment lui en indiquer la raison : En réalité, certains des enfants qu’il avait sauvés de l’Holocauste 50 ans plus tôt le rejoindraient.
De la même manière, au moins certains des enfants maintenant adultes appelés » les enfants de Winton » ne se doutaient pas une seconde que leur sauveur serait dans le studio, dans le public, juste à côté d’eux.
Pendant les années qui suivirent cette réunion, Nicholas Winton minimisa le moment, tout comme il l’avait fait dans son dépliant de campagne en 1954, à Maidenhead. Par exemple, le court extrait de son interview avec le journal the Guardian à propos de l’évènement mentionnait simplement qu’il n’avait » pas beaucoup apprécié d’avoir été piégé pour faire sensation à la télévision et provoquer des larmes ».
Évidemment, lors de cette réunion sur le plateau de l’émission, tout le monde avait remarqué Nicholas Winton passer deux doigts sous ses lunettes pour essuyer les siennes.
… Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté
( On peut ( je me demande ) ce demander à quoi servent TOUTES ces » journées internationales » )
Aussi appelée Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre est depuis 1987 une journée dédiée aux victimes de l’extrême pauvreté, de la violence et de la faim. Soit 780 millions d’êtres humains dans le monde.
Image du net
La pauvreté, »un autre virus en France »
Tandis que l’épidémie de Covid-19 concentre toutes les attentions, la » Break Poverty Foundation » sensibilise à un autre fléau dans l’Hexagone, par un slogan percutant :
Un autre virus se transmet en France : la pauvreté
En effet, celui-ci poursuit sa progression à une vitesse alarmante. Et justement, le coronavirus est en grande partie responsable de cette évolution. Les pertes d’emplois pour certains, les baisses de revenus pour d’autres, et cela quand il ne s’agit pas de pertes humaines, ont creusé un peu plus les inégalités sociales.
Aujourd’hui, on estime à 9,3 millions le nombre de personnes pauvres en France, soit vivant avec moins de 1063€/mois. 5,3 millions vivent avec moins de 885€/mois. Ces chiffres, déjà alarmants, ne sont pas ceux de 2020, mais de 2018. Ceux de cette année seront connus en 2022. Nul doute qu’ils seront autrement plus effrayants.
La pauvreté, un fléau mondial
En France mais aussi dans certaines parties du monde, la pauvreté continue d’augmenter, notamment en Afrique. Sur le 7,7 milliards d’êtres humains vivant sur la terre , 1,9 milliards d’entre eux vivent avec moins de 3,20$ par jour. A l’opposé, les 2153 milliardaires de la planète se partagent plus de richesses que 4,6 milliards de personnes (60% de la population mondiale). 780 millions de personnes sont en situation d’extrême pauvreté, en vivant avec moins d’1,90$ par jour. L’Inde compte à elle seule le quart d’entre elles. L’Afrique subsaharienne compte, elle, la moitié des humains les plus démunis…
D’ici 2030, plus de 160 millions d’enfants risquent de ne pas sortir de l’extrême pauvreté. Et à la pauvreté s’associe souvent la faim et la violence.
La pauvreté, »une violation des Droits de l’Homme »
En 1987, ce même 17 octobre, une centaine de milliers de personnes se rassemblait sur le Parvis des Droits de l’Homme, place du Trocadéro à Paris. Parmi eux, le père Joseph Wresinski
Joseph Wresinski
, lui-même né dans une grande pauvreté et fondateur du Mouvement International AID Quart Monde …
‘‘Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. » Père Joseph Wresinski.
Ce jour-là, en présence de Simone Veil, il scellait la Dalle à l’Honneur des Victimes de la Misère.
A travers cette Dalle, l’humanité doit pouvoir se rappeler les grands témoins de l’histoire : les humbles, les petits, les riens du tout qui, au jour le jour, essayent de vivre des valeurs qu’on ne leur a peut-être pas apprises, mais que leur vie, leur cœur et leur intelligence leur ont fait découvrir.
Le 22 décembre 1992, les Nations Unies reconnaissent officiellement le 17 octobre comme la Journée mondiale du refus de la misère. Le 17 octobre 1996, une réplique de la dalle du Trocadéro est inaugurée au siège de l’ONU à New York.
Georges Brassens décédé à l’âge de 60 ans ( 22 oct. 1921 – 29 oct. 1981)
Les raisons du décès de Georges Brassens
Une interview posthume de Georges Brassens, produite par VERTIGO, circule sur Internet. C’est une vidéo satirique qui dévoilerait les raisons de la mort du chanteur. Elle n’a pas du tout fait l’unanimité.
La chaîne suisse RTS, en collaboration avec Vertigo productions, a lancé sur son compte YouTube une série de vidéos avec un concept assez singulier. C’est une chronique de l’au-delà intitulée “Entrevue de la mort qui tue”, dont le contenu sont des interviews » posthumes » de célébrités d’antan.
Les internautes ont notamment pu découvrir parmi les »invités » principalement des artistes français(es) tels que Gainsbourg, Dalida, Arletty ou encore Jean Gabin. Le 13 mars 2017, c’était au tour de Georges Brassens d’être mis à l’honneur. Ils sont notamment revenus sur les raisons de sa mort
Portrait de Georges Brassens, auteur-compositeur-interprète français, en France, 1950.
UN HUMOUR QUI NE PASSE PAS
Dès les premières minutes de la vidéo, Pierre Philip Cadert s’adresse à Georges Brassens en le comparant à une poule. En effet, celui-ci, apparemment atteint de » pica », mangerait comme l’animal, “des choses non comestibles comme des cailloux et des graviers”.
Sur sa lancée, l’animateur revient également sur la consommation d’opium du chanteur, de sa réputation de glandeur et sur sa maladie. Tout cela bien entendu avec dérision.
Mais cette vidéo produite sur le ton de l’humour n’a pas fait l’unanimité. En effet, quand on voit la réaction des gens dans la section commentaires, cela nous rappelle que, finalement, peut-être qu’on peut rire de tout, mais qu’on ne peut pas tout dire sous prétexte de vouloir faire rire.
Georges Brassens chante dans l’émission » TV Paris «
“Grotesque”, “Lamentable”, “Absurde”, “Insupportable même”, “Insultant”, “Inutile”, tous des adjectifs avec lesquels les internautes ont qualifié cette vidéo.
“La douleur pouvait durer un mois”
La terrible maladie qui a tué Georges Brassens n’est définitivement pas ‘le pica », comme l’a laissé entendre Pierre Philip Cadert dans cette interview posthume. L’artiste souffrait de coliques néphrétiques récurrentes, une maladie beaucoup plus sérieuse et qui, malheureusement, avait totalement gâché son quotidien.
« Ses souffrances étaient terribles. La douleur pouvait durer un mois, jusqu’à ce que la pierre s’évacue »,
avait avoué sa femme, Johanna Heiman, en 1990 au magazine VSD.
Un portrait du chanteur Georges Brassens, en novembre 1968.
Mais en plus de cette maladie, il a également dû se battre contre un cancer de l’intestin généralisé. Avec un mental qui ne lâchait rien, mais un corps qui n’arrivait plus à suivre, Georges Brassens, non sans se battre, rendit son dernier souffle le 29 octobre 1981, à l’âge de 60 ans.
À part la souffrance qu’il a dû endurer, son épouse se rappelle ce qu’il lui avait dit quelques jours avant sa mort, lorsque celle-ci lui avait demandé « s’il n’aurait pas aimé vivre comme tout un chacun et n’avoir pas souffert“. Georges Brassens lui aurait répondu :
« Non, je préfère avoir souffert et laisser quelque chose derrière moi. »
Portrait de Georges Brassens, vers 1970,
UN MONSTRE SACRÉ DE LA CHANSON FRANÇAISE
Georges Brassens était plus qu’une voix et une guitare. C’était un grand Monsieur, qui, par ses œuvres, avait changé la vie de plein de gens et en avait inspiré tant d’autres. L’homme, qui disait démissionner si Dieu lui avait attribué la mission de refaire le monde, l’a finalement changé, sans le savoir, grâce à sa poésie intemporelle.
Georges Brassens, un homme de lettres, un homme de cœur, un homme du monde, qui, malgré sa souffrance, a laissé quelque chose derrière lui https://www.youtube.com/embed/02Qob6gRZXs
DES FANS VISITENT SA TOMBE
Chacun, à sa façon, avait essayé de rendre hommage à l’un des plus grands poètes français.
Tandis que des stars de cinéma telles que Pierre Richard, Audrey Tautou ou encore Karin Viard avaient décidé de le faire à travers un album hommage à l’œuvre du maestro, quarante ans après sa mort, des gens ont choisi de parcourir des kilomètres pour venir se recueillir devant sa tombe.
Il faut aimer Brassens (comme moi je l’aimais) pour avoir le courage de lire mon billet !!!
Il y a 100 ans, le 22 octobre 1921, naissait le chanteur et poète Georges Brassens à Sète, dans l’Hérault. La même ville où il est enterré depuis près de 40 ans. L’Auvergnat, Les copains d’abord… ses chansons ont traversé les décennies et sont toujours écoutées…….
Dans une impasse Florimont qui fleure la misère, l’anarchiste calque ses jours sur la révolution de la Terre autour du soleil, levé dès potron-minet, couché avec les ténèbres. L’arche de Noé recueille les animaux sans compagnie, chiens errants, chats miteux, volatiles battant de l’aile. On y brûlait le pont pendant la guerre, mais dans ce cul-de-sac mal rapiécé, Georges Brassens a trouvé sa voie. La Jeanne
» La Jeanne »
, elle, illumine cette cité miséricordieuse. »Gros bidon » Brassens, avide de sobriquets, la surnomme ainsi pour sa manie de remplir sa bedaine des enfants de l’univers…. Gros bidon, dis-je, avoue un penchant pour l’humanité. (Marcel, son homme, pour la bouteille). Elle accueille Jo depuis 1944, alors qu’il cherchait à faire rimer poète avec cachette dans l’ombre de la kommandantur. Il vivra plus de vingt ans au sein d’un ménage à trois. Son charme opère sur celle à qui on obtempère. Une vie de bohème hors du temps à dévorer les grands poètes et penseurs à défaut de remplir sa panse. Un matin, Brassens ouvre des persiennes martyrisées sur un Paris libéré. Peu avant, Jeanne avait perdu son frère, résistant arrêté par la Gestapo et décapité à la hache ! »Mourir pour des idées » lui sera dédié.! Jusqu’en 1952, Brassens broie notoirement du noir. Il écrit à André Toussenot, son ami philosophe anarchiste, alias Huon de la Saône par référence à Nerval : » Il n’y a pas de malade à l’impasse, mais un neurasthénique, moi. Cette maladie de l’âme me charme. Je ne crois pas au revolver, cependant. Ni à la corde, ni au poison… ». Poèmes et romans se font rabrouer. Quant aux auditions, elles sont gentiment louées… aux gémonies. (= accabler quelqu’un ; faire de violents reproches ; humilier publiquement ; livrer quelqu’un au mépris public ; couvrir de honte ; condamner publiquement ; souhaiter le pire à quelqu’un ; outrager publiquement ; accabler de mépris ; condamner) Sa guitare aux cordes chevrotantes sous le bras, il »cahin-cahote » pétrifié par le trac, suant de caveaux en cabarets. L’interprète aurait préféré se faire grossiste de chansons pour détaillants vedettes, qu’il trouvait bien plus autorisés à écouler ses vers. Une ultime audition, le 24 janvier 1952, décrochée par ses copains sétois de Paris Match, Roger Thérond et Victor Laville, le fait rencontrer une sirène blonde à la voix rauque et élégante, Patachou
»Patachou »
. Née Henriette Ragon trois ans avant lui, Patachou doit son sobriquet, non à Brassens, mais à une brève carrière de pâtissière en province et à son restaurant-pâtisserie-cabaret montmartrois. Son registre »parigot gouailleur » a d’abord fait le bonheur des bouges voisins sous le nom de Lady Patachou avant que le sien devienne le cabaret incontournable de la nuit parisienne.
Elle y coupait sans vergogne les cravates de célébrités ou anonymes et accrochait les trophées au plafond, laissant les »circoncis du col » suspendus à ses lèvres. Le bizut se lance dans son audition sous le regard intrigué de Patachou. Quelques titres plus tard, elle est conquise et lui offre son public.
Brassens lui suggère plutôt d’interpréter elle-même ses chansons. Le premier soir, elle »se frotte » à »Brave Margot et aux Amoureux des bancs publics » puis demande à son public d’en découvrir l’auteur ! Une guitare à deux pattes sort du rideau chancelant et entonne Le Gorille et P. de toi, que la mieux embouchée Patachou ne pouvait interpréter. La dernière note envolée, le public, jusqu’ici rompu aux chansonnettes, découvrait »un cactus en fleur » sous une peau d’auroch, assénant à langue raccourcie des diatribes d’un autre temps. Aussi intimidant qu’intimidé, Brassens depuis lors attise la curiosité. Le directeur du théâtre des Trois baudets, Jacques Canetti
J.Canetti
, invité à venir l’écouter, le trouve épatant et va exhorter à toutes jambes la firme phonographique Philips de faire signer au »pornographe » un contrat en or massif. Affligé de voir un Brassens aussi mal à l’aise sur scène, le contrebassiste dans l’orchestre du cabaret propose spontanément de l’accompagner. Le duo rondement amorcé, Pierre Nicolas ne se doute pas qu’il aura le dos de Brassens pour horizon pendant plus de trente ans. Coïncidence notoire, il est né à l’endroit même où loge Brassens, impasse Florimont. Il y vécut jusqu’à ses neuf ans, puis épousa la contrebasse un peu plus tard, après s’être enjuponné avec le violon. Né le 11 septembre 1921, Pierre Nicolas
P.Nicolas
poussera l’accompagnement outre-tombe, avec la célébration des centenaires de deux fidèles musiciens, à quelques jours d’intervalle. L’enregistrement du Gorille et du Mauvais sujet repenti au studio de la salle Pleyel fit tressaillir les techniciens plus habitués au swing de Claude Luter et Sidney Bechet qu’aux dandinements d’un gorille devant un juge. Neuf autres chansons sortiront sur disques 78 tours, dont Le parapluie qui sera distingué par l’Académie Charles-Cros l’année suivante en obtenant le Grand Prix du disque 1954. Le 6 avril 1952, Brassens fait son premier plateau télévisé à la RTF, la chaine de télévision nationale née trois ans auparavant. Les quelques 40 000 moniteurs à tube cathodique déployés en France cette année-là (soit moins de 1% des ménages) diffusent leur premier anarchiste dans des salons bourgeois terrorisés. Il » haranguera » par la suite sa Mauvaise Réputation devant le public de l’Alhambra. Puis il fait sa première tournée en France, en Suisse et en Belgique, avec Patachou et Les Frères Jacques. À la veille de Noël de cette année fatidique 1952, neuf chansons sont gravées pour l’album Patachou chante Brassens : La prière, Les amoureux des bancs publics, Brave Margot, J’ai rendez-vous avec vous, Maman papa (interprétée en duo avec Brassens), La chasse aux papillons, Le bricoleur (en exclusivité), Les croquants et La légende de la nonne de Victor Hugo. Les scènes voient leurs rampes faire feu de tout bois pour le troubadour qui désormais alterne les cabarets avec les tours de chant entre Bobino, l’Olympia et l’étranger. Une question demeure avant de clore les années Patachou: Fâché de n’avoir pu la baptiser d’un sobriquet de son cru, Brassens l’appelait-il dans l’intimité par son prénom Henriette, ou plus court, par une Riette dûment gazouillée ? La réponse appartient aux »esgourdes » accolées aux murs. On serait tenté de souscrire au diminutif manceau pour deux raisons. D’une part, avant lui, Rabelais faisait l’éloge de »la riette » qu’il nommait la » brune confiture de cochon ». D’autre part, chez les Brassens, les charcuteries tenaient la dragée haute aux pâtisseries. Lesquelles n’avaient pas vraiment cours dans l’impasse.
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Sète : la ville de cœur de Georges Brassens lui rend hommage pour son 100e anniversaire…
Quelques chansons :
Avec les paroles (moi : pas de son sur mon P.C ! )
Le texte :
Bien que ces vaches de bourgeois (bis) Les appell’nt des filles de joi’ (bis) C’est pas tous les jours qu’ell’s rigolent, Parole, parole, C’est pas tous les jours qu’ell’s rigolent. Car, même avec des pieds de grue, (bis) Fair’ les cent pas le long des rues (bis) C’est fatiguant pour les guibolles, Parole, parole, C’est fatiguant pour les guibolles. Non seulement ell’s ont des cors, (bis) Des œils-de-perdrix, mais encor (bis) C’est fou ce qu’ell’s usent de grolles, Parole, parole, C’est fou ce qu’ell’s usent de grolles. Y’a des clients, y’a des salauds (bis) Qui se trempent jamais dans l’eau. (bis) Faut pourtant qu’elles les cajolent, Parole, parole, Faut pourtant qu’elles les cajolent. Qu’ell’s leur fassent la courte échell’ (bis) Pour monter au septième ciel. (bis) Les sous, croyez pas qu’ell’s les volent, Parole, parole, Les sous, croyez pas qu’ell’s les volent. Ell’s sont méprisé’s du public, (bis) Ell’s sont bousculé’s par les flics, (bis) Et menacé’s de la vérole, Parole, parole, Et menacé’s de la vérole Bien qu’tout’ la vie ell’s fass’nt l’amour, (bis) Qu’ell’s se marient vingt fois par jour, (bis) La noce n’est jamais pour leur fiole, Parole, parole, La noce n’est jamais pour leur fiole. Fils de pécore et de minus, (bis) Ris pas de la pauvre Vénus, (bis) La pauvre vieille casserole, Parole, parole, La pauvre vieille casserole. Il s’en fallait de peu, mon cher, (bis) Que cett’ putain ne fût ta mère, (bis) Cette putain dont tu rigoles, Parole, parole, Cette putain dont tu rigoles.
Le vin:
Les paroles :
Avant de chanter Ma vie, de fair’ des Harangues Dans ma gueul’ de bois J’ai tourné sept fois Ma langue J’suis issu de gens Qui étaient pas du gen- -re sobre On conte que j’eus La tétée au jus D’octobre…
Mes parents ont dû M’trouver au pied d’u- -ne souche Et non dans un chou Comm’ ces gens plus ou Moins louches En guise de sang (O noblesse sans Pareille ! ) Il coule en mon cœur La chaude liqueur D’la treille…
Quand on est un sa- -ge, et qu’on a du sa- -voir-boire On se garde à vue En cas de soif, u- -ne poire Une poire ou deux Mais en forme de Bonbonne Au ventre replet Rempli du bon lait D’l’automne…
Jadis, aux Enfers Cert’s, il a souffert Tantale Quand l’eau refusa D’arroser ses a- -mygdales Etre assoiffé d’eau C’est triste, mais faut Bien dire Que, l’être de vin C’est encore vingt Fois pire…
Hélas ! Il ne pleut Jamais du gros bleu Qui tache Qu’ell’s donnent du vin J’irai traire enfin Les vaches Que vienne le temps Du vin coulant dans La Seine ! Les gens, par milliers Courront y noyer Leur peine…
Les paroles:
La cane De Jeanne Est morte au gui l’an neuf Elle avait fait la veille Merveille Un oeuf
La cane De Jeanne Est morte d’avoir fait Du moins on le présume Un rhume Mauvais
La cane De Jeanne Est morte sur son oeuf Et dans son beau costume De plumes Tout neuf
La cane De Jeanne Ne laissant pas de veuf C’est nous autres qui eûmes Les plumes Et œuf
Tous toutes Sans doute Garderons longtemps le Souvenir de la cane De Jeanne Morbleu
Le gorille :
C’est à travers de larges grilles, Que les femelles du canton, Contemplaient un puissant gorille, Sans souci du qu’en-dira-t-on ; Avec impudeur, ces commères Lorgnaient même un endroit précis Que, rigoureusement, ma mère M’a défendu d’nommer ici. Gare au gorille !...
Tout à coup la prison bien close Où vivait le bel animal S’ouvre, on n’sait pourquoi (je suppose Qu’on avait dû la fermer mal) ; Le singe, en sortant de sa cage, Dit : « C’est aujourd’hui que j’le perds ! » Il parlait de son pucelage, Vous aviez deviné, j’espère ! Gare au gorille !…
L’patron de la ménagerie Criait, éperdu : « Nom de nom ! C’est assommant, car le gorille N’a jamais connu de guenon ! » Dès que la féminine engeance Sut que le singe était puceau, Au lieu de profiter de la chance, Elle fit feu des deux fuseaux ! Gare au gorille !…
Celles-là même qui, naguère, Le couvaient d’un œil décidé, Fuirent, prouvant qu’ell’s n’avaient guère De la suite dans les idé’s ; D’autant plus vaine était leur crainte, Que le gorille est un luron Supérieur à l’homm’ dans l’étreinte, Bien des femmes vous le diront ! Gare au gorille !...
Tout le monde se précipite Hors d’atteinte du singe en rut, Sauf une vieille décrépite Et un jeune juge en bois brut. Voyant que toutes se dérobent, Le quadrumane accéléra Son dandinement vers les robes De la vieille et du magistrat ! Gare au gorille !…
« Bah! Soupirait la centenaire, Qu’on pût encor me désirer, Ce serait extraordinaire, Et, pour tout dire, inespéré ! » ; Le juge pensait, impassible : « Qu’on me prenn’ pour une guenon, C’est complètement impossible… » La suite lui prouva que non ! Gare au gorille !…
Supposez que l’un de vous puisse être, Comme le singe, obligé de Violer un juge ou une ancêtre, Lequel choisirait-il des deux ? Qu’une alternative pareille, Un de ces quatre jours, m’échoie, C’est, j’en suis convaincu, la vieille Qui sera l’objet de mon choix ! Gare au gorille !…
Mais, par malheur, si le gorille Aux jeux de l’amour vaut son prix, On sait qu’en revanche il ne brille Ni par le goût ni par l’esprit. Lors, au lieu d’opter pour la vieille, Comme l’aurait fait n’importe qui, Il saisit le juge à l’oreille Et l’entraîna dans un maquis ! Gare au gorille !…
La suite serait délectable, Malheureusement, je ne peux Pas la dire, et c’est regrettable, Ça nous aurait fait rire un peu ; Car le juge, au moment suprême, Criait : « Maman ! », pleurait beaucoup, Comme l’homme auquel, le jour même, Il avait fait trancher le cou.