» Fontaine , je ne boirais pas de ton eau »


Il ne faut pas dire :  »Fontaine,
je ne boirai pas de ton eau ‘

Signification :
Ne pas affirmer qu’on ne fera jamais une chose
Ce proverbe fait allusion à l’aventure, consignée dans un  » fabliau  » du Moyen Age, d’un ivrogne qui avait juré qu’il ne boirait jamais d’eau et qui se noya dans le bassin d’une fontaine.

    On le cite comme un conseil donné à quiconque ne veut participer à aucune des pratiques usitées dans les affaires et ne jamais s’adresser à des gens qui lui sont antipathiques. On cherche à lui faire comprendre qu’il peut dans l’avenir avoir besoin de revenir aux choses ou aux personnes dont il avait résolu de se tenir éloigné.
  L’Arioste, célèbre poète italien du XVe siècle, raconte ainsi le cas de l’ivrogne :
Comme veleno e sangue yiperino,
L’acqua fuggia, quanto fuggir si puote.
Or quivi muore, e quel che piu l’annoia
El sentir, che nell’acqua sine muoia.
 Traduction :

Il fuyait l’eau comme le poison et le sang de la vipère,

autant qu’il est possible de les fuir.

Cependant il y laissa la vie et sa plus grande douleur

Fut de sentir qu’il mourait dans l’eau.

___________________________________________

  La moralité à tirer de ce proverbe peut se résumer ainsi : Qu’on ne peut affirmer que toute la vie on gardera les mêmes opinions et les mêmes pensées ; que, par conséquent, on ne peut se tracer trop à l’avance une ligne de conduite de laquelle on s’engagerait à ne pas s’écarter. Les incidents imprévus de l’existence, la nécessité des circonstances nous contraignent souvent à faire des choses qu’on avait, dans d’autres temps, rejetées bien loin de sa pensée.
   A l’appui de l’emploi de cette expression, on cite également une anecdote se déroulant sous le règne de François Ier :

   Il parut à la cour un charlatan italien qui se faisait annoncer sous le nom pompeux del signor Fontani, possesseur d’une eau merveilleuse pour la guérison de toutes les maladies qui affligent l’humanité. Un vieux courtisan, qui jamais n’avait eu la moindre infirmité, se moquait de ceux qui avaient recours à ce remède, et disait à qui voulait l’entendre : Cettui qui oncques n’a cogneu la maladie, peut bien dire que oncques ne boira de l’eau del signor Fontani.

   Peu de temps après il tomba malade, et, soit faiblesse , soit condescendance pour sa famille, se laissa soigner par le médecin ; en sorte que celui-ci, reconnaissant l’homme qui avait tourné sa science en ridicule, commença par lui administrer un grand verre de sa liqueur, et lui aurait fait, dans sa langue, un reproche traduit par la suite de cette manière : On ne doit jamais dire, Fontaine, je ne boirai pas de ton eau.

Fontaine

Grosse  » boulette  »


    Comment entrer dans l’histoire en faisant une grosse boulette ! 

   Incorporé en 1917,Henri Delelicq ( soldat lillois ) fut rapidement  affecté comme secrétaire au Conseil supérieur interallié puis, en 1918 ,au commandement du maréchal Foch . C’est à ce titre qu’il se retrouva dans la clairière de Rethonde le 11 novembre ….H. Deledicq est chargé de taper le texte de l’Armistice négocié entre la délégation allemande et française . Mais , trop ému par l’évènement et pressé par son supérieur qui ne cesse de lui répéter :  » Chaque minute qui passe , ce sont des soldats qui meurent  » , le jeune soldat se trompe de sens avec les carbones de sa machine à écrire . Résultat : Les doubles de l’accord sont totalement indéchiffrables , à moins d’utiliser un miroir  ! Dns le wagon , les  » chefs de guerre  » n’y voient que du feu . Foch pour les Alliés et Erzberg pour l’Allemagne signent ces copies en texte inversé !

 Ironie  de l’histoire : H. Deledicq sera pendant de longues années , le dernier témoin vivant de ce grand jour , un survivant auquel un jour férié viendra rappeler tous les ans sa boulette ! lol