10 mots français…..


….. qui viennent de l’allemand

Trinquer, de drenkan, «boire»

Trinquer, de drenkan,  »boire »

A partir du XIIe siècle, des dérivés du verbe drenkan apparaissent en français. On lit la forme moderne  »trinquer » sous la plume de Rabelais, dans le prologue du Tiers Livre, en 1546. Le terme arrive alors en français avec son sens étymologique,  »boire’, mais assorti de la nuance  »boire avec excès ». La signification actuelle, celle d’entrechoquer les verres avant de boire, est avérée dès le XVIIe siècle. Quant au sens figuré,  »subir des désagréments, des dommages », il s’est répandu au XXe siècle.Nouille, de Nudel, «pâte alimentaire»

Nouille, de Nudel,  »pâte alimentaire »

En France, le mot est connu au XVIIe siècle, sous la forme nulle puis noudle, qui devient nouille au XVIIIe. S’il désignait d’abord une forme particulière de pâtes plates ou rondes, il a vite été employé de façon plus générale. Son sens figuré (personne niaise) est apparu vers 1930, par analogie avec la consistance molle des pâtes. Au début du XXe siècle, on moquait l’Art nouveau en le qualifiant de  »style nouille », pour  »brocarder  » ses lignes ondulantes.

Accordéon, de Akkordion

Accordéon, de Akkordion

C’est Cyrill Demian

Cyrill Demian

, facteur d’orgues et de piano d’origine arménienne et établi à Vienne (Autriche), qui invente l’accordéon moderne en 1829. Il le baptise d’après le terme de musique Akkord,  »accord ». Car cet instrument n’est pas conçu pour émettre des notes seules mais des accords, associations de plusieurs sons. Le bandonéon

bandonéon ?

a, lui, été inventé en Allemagne. Il est nommé d’après le patronyme de Heinrich Band

Heinrich Band

, qui possédait un magasin d’instruments et diffusa le bandonéon dans les années 1840.

Écologie, de Ökologie, écologie, «étude des milieux de vie»

Écologie, de Ökologie, écologie,  »étude des milieux de vie »

Le terme a été formé par le biologiste et philosophe allemand E. H. Haeckel

E. H. Haeckel

….en 1866, à partir du grec oikos,  »maison, habitat », et logos,  »discours ». Jusqu’à l’après Mai 68,  »écologie » désignait la science qui étudie les milieux où vivent les êtres vivants. Le mot a pris à cette époque le sens de  »doctrine visant à une meilleure adaptation de l’homme à son environnement », et de courant politique défendant cette doctrine.

photo 4/10© Hello I’m Nik-UnsplashButin, du moyen bas allemand būte, «échange, partage»

Butin, du moyen bas allemand būte,  »échange, partage »

Le français butin est attesté dès 1350. Il désigne d’abord l’action de partager, de répartir, puis, par métonymie, ce qui échoit en partage. Aux XV et XVIe siècles, son acception évolue et devient  »ce que l’on prend à l’ennemi ». Par extension, il est employé dès le XVIIe siècle pour le produit d’un vol.

Képi, du suisse alemanique Käppi, «bonnet»

Képi, du suisse alemanique Käppi,  »bonnet »

Le mot suisse  »Käppi » est un diminutif de l’allemand  »Kappe », lui-même emprunté au VIIIe siècle au latin  »cappa  »,  »manteau à capuche ». S’il revêt d’abord le sens de  »bonnet » en allemand, il désignera plus tard cette coiffe rigide cylindrique portée par des officiers et sous-officiers de plusieurs corps, en France, Suisse, Belgique… En France, le terme est attesté en 1809. Un képissier est un ouvrier qui fabrique des képis.

outil de  » képissier  » ?

Mouise, de l'alémanique Mues, «bouillie»

Mouise, de l’alémanique Mues,  »bouillie »

Ce mot, répandu dans l’argot du XIXe siècle, est à l’origine un mot dialectal de l’Est de la France : on parlait de  »mouesse  »ou de  »mousse » pour une confiture grossière. Au XIXe siècle, mouise a d’abord désigné en français une mauvaise soupe, puis a pris pendant un temps la signification d’excrément ???, et enfin la valeur générale de pauvreté ou misère. Purée ou panade ont suivi plus ou moins le même cheminement. Au début du XXe siècle, une personne dans le besoin était un mouisard ou une mouisarde.

Allergie, de Allergie

Allergie, de Allergie

Le biologiste autrichien Clemens von Pirquet

Clemens von Pirquet

a la paternité du concept d’allergie, qu’il a décrite dans les premières années du XXe siècle comme  »une réaction altérée et excessive ». Il unit les grecs allos,  »autre » et ergeia,  »action, travail, œuvre ». Le mot a eu un beau succès en français, mais aussi en anglais, espagnol, italien… Son acception figurée,  »hostilité instinctive », s’est répandue en France vers 1960-1970.

Plancton, de Plankton, « végétal qui erre dans la mer »

Plancton, de Plankton,  » végétal qui erre dans la mer  »

A la fin du XIXe siècle, le biologiste allemand Victor Hensen

Victor Hensen

emprunte le grec plankton,  »qui vogue au hasard », pour désigner des organismes généralement unicellulaires vivant en suspension dans les eaux douces ou salées, qu’ils s’agissent de larves, d’algues ou de végétaux microscopiques. Peu après, l’un de ses confrères inventa le terme  »necton » pour nommer les organismes marins capables de se déplacer contre les courants (poissons, crustacés, mammifères marins). Iui est basé, sur le grec nêktos,  »qui nage ».

Vasistas, de was ist das, « qu’est-ce que c’est »

Vasistas, de was ist das,  » qu’est-ce que c’est  »

Ce terme apparaît en français au XVIIIe siècle, sous la forme wass-ist-dass puis sous sa graphie actuelle en 1798. C’est le nom d’un petit vantail mobile dans une porte ou une fenêtre. Il a d’abord circulé dans le Nord et l’Est de la France. On suppose qu’il est issu de la question  »qu’est-ce que c’est? » posée aux visiteurs à travers un guichet ou un vantail. Par dérision, vasistas a aussi désigné la lucarne de la guillotine pendant la Révolution française.

L’eau de Javel ?


L’ORIGINE DU MOT EAU DE JAVEL

   L’Eau de Javel tire son nom de l’ancien village de Javel (aujourd’hui quartier du 15 ème  arrondissement de Paris) où s’était créée, en 1784, une manufacture de produits chimiques, près du “Moulin de Javelle”.

   Cette manufacture était la propriété, à l’origine, de nobles proches du Comte d’Artois, frère de Louis XVI et dirigée par Léonard Alban.

 Elle était destinée aux lavandières (blanchisseuses de l’époque) alors nombreuses sur les bords de Seine.

  La  »javelle »du latin populaire  »gabella  » est un mot d’origine gauloise ; il désignait ce qu’on rassemble par poignées.

    Les lavandières, pendant le nettoyage du linge, le battait avec une poignée de branches, ce qui permettait d’extraire un maximum d’impuretés des textiles.

Découverte de l’action blanchisante :

   Jusqu’au 18ème siècle, on pratiquait généralement le   »blanchiment sur pré   » des tissus en lin, chanvre et coton, ce qui nécessitait beaucoup d’espace et de temps. Son succès dépendait de la température, du soleil…

   Claude-Louis Berthollet

Claude-Louis Berthollet

 (1748-1822), chimiste savoyard et médecin du duc d’Orléans, savait que le  »blanchiment du linge sur pré » était dû à l’action de l’oxygène de l’air et il chercha à reproduire artificiellement ce que faisait la nature. Il y réussit grâce aux solutions chlorées (le chlore nommé alors   »esprit de sel déphlogistiqué   » avait été découvert par Scheele en 1774).

  Dans ce village de Javel, Berthollet utilisa l’eau de chlore, en 1785, pour ses propriétés blanchissantes. Les Directeurs de la Manufacture, Messieurs Alban et Vallet, décidèrent de dissoudre le chlore dans une solution de potasse particulièrement adaptée au blanchiment du linge et stabilisant le caractère oxydant du chlore. Ils avaient créé la   »liqueur de Javel  », qui devint ensuite l’Eau de Javel.

    La manufacture travailla à plein rendement pendant la Révolution, s’agrandit et ne fabriqua plus que de l’Eau de Javel.

    En 1875, la “fabrique d’Eau de Javel” occupait deux cents ouvriers.

 Elle disparut entre 1885 et 1889, remplacée par les aciéries de France et les entrepôts et magasins généraux de Paris, lesquels cédèrent la place aux usines Citroën en 1915.

   Découverte de l’action désinfectante :

   En 1793 le chirurgien Percy

chirurgien Percy ?

(1754-1825) utilisa les solutions d’eau de chlore pour lutter contre   »la pourriture d’hôpital  » à l’armée du Rhin.

   En 1820, le pharmacien Antoine-Germain Labarraque 

Antoine-Germain Labarraque

(1777-1850) remplaça la potasse par la soude et étudia les utilisations médicales et pharmaceutiques de l’Eau de Javel.

   Il inventa le   »Chlorure d’oxyde de soude et de chaux  », variété d’Eau de Javel qui permit, entre autres choses, d’arrêter le processus de putréfaction des muqueuses. Il fit ainsi un grand pas dans le domaine de l’hygiène.

   La   »liqueur de Labarraque  » fut utilisée par les chirurgiens, les médecins, certaines usines, les égoutiers, les fossoyeurs… Elle fut largement distribuée lors d’une épidémie de choléra, en 1832.

   Il employa l’hypochlorite de sodium pour arrêter les gangrènes, accélérer les cicatrisations, désinfecter les hôpitaux…

   Il obtint de nombreux prix, fut nommé à l’Académie de Médecine en 1824, au Conseil d’Hygiène Publique et de Salubrité du département de la Seine en 1836.

    En 1845, Semmelweis

Semmelweis ?

, docteur en obstétrique à Vienne, fit tomber la mortalité par fièvre puerpérale de 27% à 0,23% grâce à l’utilisation des hypochlorites par les médecins pour le lavage des mains avant d’accoucher les femmes.

    En 1892, Calmette  découvrit que le bacille de Koch (tuberculose) était détruit par l’Eau de Javel. Les applications de l’Eau de Javel en désinfection se sont développées sous l’influence de plusieurs collaborateurs de Pasteur, notamment Chamberland et Fernbach.

Lors de la  »grande guerre  »,des progrès décisifs enhygiène furent accomplis par lesmédecins et les militaires :

   Pendant la bataille de Verdun, l’Armée française encerclée, et ne disposant plus d’eau potable, le Colonel Bunau-Varilla, directeur du service des eaux de l’armée mélangea un petit stock d’Eau de Javel à l’eau de la Meuse pour alimenter les troupes en eau potable (d’où l’expression  » verdunisation  » synonyme de potabilisation à l’Eau de Javel).

Le Docteur Fernand Bezançon 

Fernand Bezançon

prouva le pouvoir bactéricide de l’Eau de Javel sur le linge contaminé

   Les solutions tamponnées d’Eau de Javel furent utilisées comme antiseptiques, d’abord par le Professeur Dakin, pour désinfecter les plaies des blessés, puis par le Docteur Carrel, dans les ambulances dont il avait la charge. Le procédé se généralisa ensuite très rapidement.

   Grâce à son spectre microbien le plus large connu à ce jour, l’Eau de Javel est utilisée pour lutter contre la propagation des maladies : fièvre typhoïde, choléra, hépatite virale, SIDA, grippe aviaire…

  C’est également la raison pour laquelle, en Juillet 1969 la NASA sélectionna l’Eau de Javel pour désinfecter Apollo XI au départ et à son retour de la lune pour éviter toute contamination éventuelle Terre/Lune et vice-versa.!!!

   En 1989, pour la deuxième fois depuis sa découverte, l’effet bactéricide de l’Eau de Javel est mis en évidence par le Professeur Dodin

Professeur Dodin ?

de l’Institut Pasteur. Ses travaux révélèrent, à l’aide d’un microscope électronique, que les bactéries sont détruites en 30 secondes avec une solution d’Eau de Javel à 0,036 % de chlore actif.

Le  » marquage  » des routes …..


Route avec ligne blanche.

Hier ,j’ai vu un automobiliste arrété par un policier ;il avait dépassé une auto alors qu’il y avait une ligne blanche

policier/contravention

…..Alors je me suis demandé ….

…..De quand date le marquage des routes ? Et …

Les premières lignes blanches furent tracées aux U.S.A en 1911.

Auto année 1911 ?

Le marquage au sol des routes est arrivé en France au début des années 1920 . Il servait alors d’avertissement: arrêt,sens de la circulation etc…Et le premier feu de signalisation dans l’Hexagone a été intallé à Paris en 1923.

À Cleveland, en 1914

A Londres en 1868 ,au croisement de deux rues, le premier feu de signalisation voit le jour. Il s’agit d’une lanterne à gaz rouge et verte, qu’un policier doit manœuvrer, ce qui n’est pas sans risque.

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En France, le premier feu de signalisation fut installé le 5 mai 1923, et il ne s’agissait à l’époque que d’un feu rouge destiné à stopper la circulation. Le premier feu tricolore n’y fait son apparition qu’en 1933. Jusque-là, la circulation dans les grands carrefours était réglée par des « sergents de ville » armés seulement d’un bâton blanc et d’un sifflet à roulette. Depuis, l’évolution technique n’a pas cessé. Le premier radar de feu rouge a été installé à Lyon en 2009. Au 1er juillet 2015, il y en avait 712 en France.

France, le premier feu de signalisation

il y a environ 225 ans …..


…..le 22 mars 1798

La Suisse  »une et indivisible »

Le 22 mars 1798, les révolutionnaires français transforment la Suisse en une  » République Helvétique  » unitaire sur le modèle de la  »Grande Nation » (la France).

C’en est alors fini de l’ancienne Confédération helvétique , établie depuis 500 ans. Sa neutralité garantie par les traités de Westphalie (1648) n’est plus qu’un souvenir.

Détail d'une aquarelle de Joseph-Emanuel Curty extraite du Recueil des antiquités trouvées à Avenches en 1783-86, bibliothèque cantonale et universitaire Fribourg.

La Suisse au  » siècle des Lumières  »

Au XVIIIe siècle, la Confédération est constituée de treize cantons souverains ainsi que de leurs alliés et de leurs sujets. Les cantons restent jaloux de leurs prérogatives. Ils sont seuls habilités à lever l’impôt, à armer des troupes, à frapper monnaie.

Les villes sont prospères avec déjà une horlogerie et un secteur bancaire très actifs mais derrière une façade de démocratie, les oligarchies constituées par quelques familles patriciennes (  Personnes qui font partie de la noblesse, de la classe privilégiée ) ont confisqué le pouvoir, notamment dans les cantons de Berne, Bâle et Zurich.

Les traités ont accordé aux Suisses des privilèges d’établissement en France d’où une émigration particulièrement importante qui va donner aux événements parisiens et aux idées révolutionnaires un retentissement immédiat en Suisse.

Séductions françaises et révolutionnaires

En 1789 ,lorsque les Français s’engagent dans la Révolution, les paysans suisses s’insurgent contre de vieux droits féodaux qui n’ont plus de contrepartie véritable. Dans les villes où la censure règne, des feuilles révolutionnaires circulent sous le manteau et des clubs se constituent sur le modèle français.

Un  » Club helvétique  » se crée  à Paris et, en 1792, Étienne Clavière

Étienne Clavière ?

, un Genevois émigré après les échecs des tentatives populaires à Genève, devient ministre des finances de la Convention. Marat

Marat ?

lui-même est un médecin neuchâtelois dont les talents de publiciste enragé ont fait un martyr après son assassinat à Paris en 1793.

Cinq ans plus tard, sous le Directoire, les troupes françaises entrent en pays bâlois et à Bienne. Une République  »Lémanique » ( Relatif au lac Léman et ses environs) est proclamée par insurrection populaire à Lausanne les 23-24 janvier 1798. L’agitation s’étend : révolte paysanne à Bâle, insurrections dans le pays de Vaud… et convainc la France d’en finir. Mulhouse, la région de Delémont et la république de Genève sont annexés à la Grande Nation (la France).

Un gouvernement de l’étranger

Le Directoire s’étant déterminé à abolir l’ancienne Confédération, il charge le Bâlois Ochs

Ochs ?

de rédiger une Constitution selon  »l’air du temps  » :

– La capitale est fixée en alternance à Aarau, Lucerne et Berne, un drapeau tricolore (vert, rouge et jaune) est institué, les principes révolutionnaires sont adoptés.

-Le nouvel État se veut une République une et indivisible, avec institution d’une nationalité suisse, suppression des douanes intérieures, unification des monnaies et des unités de mesure…

– De nouveaux cantons sont créés pour constituer des entités de statut identique et de taille comparable, d’autres sont regroupés (Waldstätten, Säntis), les anciens statuts de territoires alliés et sujets sont supprimés.

Mais de 1800 à 1802, pas moins de quatre coups d’État vont ébranler la jeune République. Le Premier Consul Napoléon Bonaparte

Premier Consul Napoléon Bonaparte

met un terme à cette expérience unitaire en abolissant la République et en restaurant une Confédération par l’Acte de médiation.(  Acte de Médiation : la nouveelle confédération ressemble fort à un retour à l’ancien régime confédéral.) L’appellation de Confédération Suisse est d’ailleurs rétablie ainsi que les anciens cantons

Commerce de cadavres :


Commerce de cadavres :Une nécessité autrefois pour pratiquer la dissection ?
une nécessité d’autrefois pour pratiquer la dissection …..

Encadrée et facilitée au XIXe siècle, notamment par la mise en place d’amphithéâtres publics où exerçaient les professeurs d’anatomie, la dissection, offrant aux hommes de science l’opportunité de parfaire leur connaissance du corps humain et leur maîtrise de l’art chirurgical, fut autrefois d’un abord repoussant et difficile, les étudiants en médecine n’hésitant pas à aller détrousser les roues (intruments de tortures ?), échafauds et autres fourches patibulaires pour se fournir en cadavres frais

Le plus grand anatomiste de la Renaissance, André Vésale

André Vésale ?

….(1514-1564)(1514-1564), médecin brabançon, raconte non sans terreur toutes les peines qu’il se donna pour aller la nuit, au milieu du cimetière des Innocents, arracher son premier cadavre à la fosse fraîchement remuée, comment aussi il allait aux fourches ( intrumeents de tortures ? ) patibulaires de Montfaucon, disputer aux corbeaux les pendus qui s’agitaient au-dessus de sa tête.

Il fut le créateur de cette  »grande  » science de l’anatomie. Une légende, très vivace et , semble-t-il ,sans fondement, affirme qu’après avoir échappé à tous les dangers de la science nouvelle, André Vésale fut condamné à mort par l’inquisition de Philippe II d’Espagne, également prince souverain Pays-Bas, parce qu’un jour, comme il disséquait devant ses élèves, le cœur de l’homme disséqué avait, disait-on, bondi sous le scalpel de l’opérateur. !!!!!Colportée par un auteur qui avait servi Charles-Quint, le père de Philippe II, cette calomnie montre toutefois combien à l’époque on regardait comme une souillure d’approcher un cadavre et considérait comme une impiété digne du dernier supplice la dissection d’une créature faite à l’image de Dieu.

André Vésale. Portrait publié en 1543
André Vésale. Portrait publié en 1543

Si la ville de Paris abandonna bientôt au scalpel le corps de ses suppliciés, c’étaient de pauvres ressources, et à peine un malheureux sujet venait-il d’être pendu qu’une bataille de chirurgiens et de médecins se livrait autour de son cadavre pour savoir à qui ce dernier resterait.

Plusieurs histoires funèbres sont racontées à ce propos. Le 1er février de l’an 1630, un arrêt défend aux étudiants d’enlever par force les cadavres des suppliciés, et ce,  » considérant que, depuis longtemps, les étudiants en médecine et en chirurgie se livrent à des voies de fait et à des violences, et même à des meurtres, pour avoir les corps des suppliciés.  »Malgrè cet arrêt, en 1637 et 1641, c’était toujours l’épée et le pistolet à la main qu’ils allaient détrousser les roues, échafauds et fourches patibulaires de la place de Grève et autres lieux.

Ce cadavre, ainsi enlevé, servait tout le temps que peut servir un lambeau en putréfaction ; on attendait, pour le remplacer, qu’un autre criminel eût été pendu ou roué vif. Ainsi se firent çà et là, et par hasard, toutes les études anatomiques jusqu’au XIXe siècle, qui parvint enfin à détruire le préjugé du cadavre, comme il en a détruit tant d’autres, mais pourtant avec beaucoup plus de peines et d’efforts.

Une dissection pratiquée au milieu du XVIe siècle. Gravure extraite de De re anatomica par Realdo Columbus (1559)
Une dissection pratiquée au milieu du XVIe siècle. Gravure extraite
de De re anatomica par Realdo Columbus (1559)

On arrêta donc tacitement dans les hôpitaux, que la science avait le droit de se servir de tous les cadavres de l’hôpital. On n’osa pas encore établir un amphithéâtre public ; chaque étudiant emportait chez lui son cadavre ou sa part de cadavre ; ce qui restait de ces cadavres était jeté à la voirie. En 1705, Pelletan était encore obligé de brûler ces tristes débris dans un poêle de fonte. Enfin, le grand anatomiste Pierre-Joseph Desault (1738-1795)

Pierre-Joseph Desault

…établit le premier amphithéâtre près de la place Maubert

premier amphithéâtre près de la place Maubert ??

. De cet amphithéâtre sont sortis Pelletan, Antoine Dubois (1756-1837)

Antoine Dubois ?

, qui s’illustra dans le perfectionnement du forceps ; Claude-François Lallemand (1790-1854) pionnier dans l’étude des maladies cérébrales ; Alexis Boyer (1757-1833), qui très tôt fréquenta les salles d’anatomie et de dissection, et fut le chirurgien consultant des rois Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe ; et plus tard Bichat (1771-1802), rénovateur de l’anatomie pathologique.

A l’exemple de Desault, chaque professeur d’anatomie eut bientôt son amphithéâtre particulier. L’amphithéâtre s’établissait dans les plus pauvres maisons et dans les plus obscures ; les cadavres venaient, non plus des hôpitaux, mais des cimetières ; on les pêchait dans la fosse commune : tantôt on traitait de gré à gré avec le fossoyeur, d’autres fois on avait recours à la ruse. Le savant et vénérable professeur Dubois, (dans sa jeunesse) quand il allait au cimetière, attirait autour de ces funèbres enceintes toutes les filles publiques du quartier, avec ordre d’ameuter toute la foule des passants par leurs joyeux propos ; et pendant que ces dames, à force de scandale, attiraient l’attention des voisins, lui, Dubois, dans la vaste fosse, choisissait ses cadavres ; il en remplissait un fiacre et se faisait reconduire à sa maison en compagnie de cinq ou six cadavres.

De temps a autre une épaisse fumée s’élevait de ces amphithéâtres, portant avec elle une odeur nauséabonde : c’étaient les cadavres qu’on brûlait. En ces temps-là, dit Lallemand, on aurait pu tuer autant de personnes qu’on eût voulu, les disséquer et les brûler ensuite, sans que la police eût songé à en prendre le moindre souci.  » C’est ce qui est arrivé peut-être plus d’une fois  », ajoute-t-il.

Une dissection pratiquée au début du XVIIe siècle. Gravure extraite de Anthropographia et osteologia par Jean Riolan (1626)
Une dissection pratiquée au début du XVIIe siècle. Gravure extraite
de Anthropographia et osteologia par Jean Riolan (1626)

Ce ne fut guère qu’en 1803 que la police songea à mettre un peu d’ordre dans ces hécatombes scientifiques. Mais pourtant que de peines donna cette réforme ! En vain on établit des amphithéâtres publics dans les hôpitaux, les amphithéâtres particuliers résistèrent de toute leur force à l’action de la police. La dissection se cachait dans les murs les plus obscurs, dans les maisons qui tombaient en ruines ; les cadavres s’apportaient en plein jour et se déposaient à la porte, comme si c’eût été une provision de bois pour l’hiver. Du haut des fenêtres, on jetait dans la cour les plus horribles débris ; les murs étaient chargés de pus et de sang. Les valets de ces amphithéâtres, dit un rapport de police, ne respectaient pas plus les vivants que les morts. Les cadavres restaient quelquefois trois semaines sur les tables où on les plaçait.

Ceci dura jusqu’en 1813 ; mais alors la patience publique, poussée à bout, fit entendre des réclamations énergiques. Aucune maison particulière ne voulut plus souffrir ce terrible voisinage. On dénonça de toutes parts ces maisons aux escaliers impraticables, ces cours sans puits, ces puits sans cordes, ces mansardes infectes où l’étudiant couchait à côté du cadavre, ces garçons d’amphithéâtre qui vendaient de la graisse humaine. En effet, une société en commandite s’était formée pour l’exploitation de cette graisse. Elle était employée, non fondue, à graisser les roues des charrettes. Des charlatans en faisaient des remèdes contre les douleurs. On en vendait une grande quantité aux fabricants de perles fausses. On en trouva deux mille livres chez un seul garçon de l’École de Médecine ; il y en avait un autre qui en avait rempli deux fontaines de grès. Il fallut une charrette à deux chevaux et six hommes de peine pour transporter toute cette masse de graisse humaine à la voirie de Montfaucon, où probablement elle fut mangée par les rats.

En même temps la police faisait des recherches chez ceux qui avaient acheté de celte graisse humaine, et elle l’enlevait sans pitié. Les fabricants dépouillés réclamèrent, ou tout au moins demandèrent à l’autorité le moyen de distinguer la graisse d’homme de la graisse de chien, par exemple. On leur répondit que les graisses d’homme, de cheval et d’âne ne pouvaient être distinguées entre elles, parce qu’elles ont toutes une couleur jaune, une concrescibilité très faible, une très grande fétidité, et qu’elles se précipitent en globules. Ce qui était parfaitement raisonné.

Amphithéâtre de dissection de l'enseignement libre à l'ancienne Ecole pratique, au XIXe siècle
Amphithéâtre de dissection de l’enseignement libre à l’ancienne Ecole pratique, au XIXe siècle

Aussi les cadavres furent-ils bientôt aussi rares qu’ils étaient communs auparavant. Les cimetières avaient disparu de l’enceinte de Paris. On allait chercher les cadavres à Bicêtre, au dépôt de mendicité de Saint-Denis, partout où l’on pouvait. Un jour, les garçons du chirurgien Jean-Nicolas Marjolin

Jean-Nicolas Marjolin ?

(1780-1850) ( qui publia en 1815 un Manuel d’anatomie posant les bases des dissections du corps humain )revenaient de Bicêtre les hottes pleines de cadavres. Chemin faisant, ils s’arrêtèrent à la porte d’un cabaret, et ils déposèrent leur fardeau à la porte. Jugez de leur surprise, quand au sortir du cabaret ils ne trouvèrent plus leurs hottes si précieusement chargées ! Jugez aussi de l’étonnement des voleurs !!

Bientôt, on en arriva aux amphithéâtres réglés de la Pitié, de la Faculté de Médecine, de Bicêtre, de la Salpêtrière, de Saint-Louis, de Beaujon, de Saint-Antoine, de la Charité, des Enfants et de la Maternité. Au milieu du XIXe siècle, la Faculté de l’École de Médecine disséquait par an trente mille cadavres, la Pitié en consommait quatorze cents.

C’est le printemps !


Depuis ce lundi, c’est le printemps ! Pourquoi a-t-il démarré le 20 mars et d’où vient son nom ?

  

Depuis ce lundi, c’est le printemps ! Pourquoi a-t-il démarré le 20 mars et d’où vient son nom ?
Dans l’Antiquité, le printemps s’appelait  » vera ‘et Flore était sa déesse.  » Flore  », tableau de Sebastiano Ricci, Flore (1712-1716)  

Dans nos têtes, le printemps commence tous les ans le 21 mars. Et pourtant, le retour des beaux jours n’a pas toujours officiellement lieu dans le calendrier exactement à la même date. Quant au printemps, il ne s’est pas non plus toujours appelé ainsi

Dans nos régions tempérées de l’hémisphère nord, dont la France, le printemps est une saison dite  » intermédiaire  ». D’une durée de trois mois, elle se situe après l’hiver et avant l’été.( lol)

Flore et Zéphyr et  » prime vere  »

La première de nos saisons

En composant ses célèbres concertos, A. Vivaldi…….

Vivaldi ?

……ne s’y était pas trompé. Printemps, été, automne, hiver : le  » printemps  » est la première de nos quatre saisons. En effet,jusqu’au XVIe siècle, l’année s’ouvrait bel et bien non pas en janvier mais au mois de mars et, du coup, le printemps en était la toute première saison. D’où son nom apparu au XIIe siècle :  » prins tans  », (le premier temps ).

Primevèrees ?

Mais jusqu’au XVIe siècle,  » prime vere  », était la formule initiale et la plus courante pour cette saison.D’ailleurs, elle a d’ailleurs donné son nom à la primevère , la première fleur qui pousse à cette période de l’année. (Son origine vient du latin  » vera  »qui dans la Rome antique, désignait cette saison ). Une trace nous en reste dans l’adjectif ‘ vernal  », bien connu des jardiniers, qui désigne en botanique les espèces vernales, celles qui se développent au printemps. La déeesse Flore

La déeesse Flore ?

 personnifiait alors le printemps. Le 1er mai, on célébrait en son honneur les Floralies, jeux floraux nocturnes où régnait une » grande licence  ».

Dans la mythologie grecque, c’était Zéphyr 

Zéphyr ( statue)

(ou Favonius pour les Romains), dieu du vent d’ouest et du printemps, qui apportait avec lui la belle saison et la renaissance de la nature.

Le printemps astronomique commence entre le 19 et le 21 mars

Chaque année, nous attendons impatiemment que le printemps arrive, car après l’automne et les longs mois d’hiver, froids et privés de lumière, le printemps est synonyme de croissance, de vitalité et de renouveau : la nature se réveille, la luminosité ainsi que les températures augmentent…

Cette année, il commence le lundi 20 mars 2023 à 22  h 24 minutes et 24 secondes  »tapantes », jour de l’équinoxede printemps . Il s’achèvera le mercredi 21 ? juin 2023 à 16 h 57 minutes et 47 secondes précisément,jours du solstice d’été  . Mais le printemps ne démarre pas toujours précisément à la même date quelle que soit la méthode retenue pour la définir.

Deux méthodes pour définir les saisons

En effet , il y a deux méthodes ? pour définir les dates officielles des saisons :la méthode astronomique et la méthode météorologique  . En France, comme dans de nombreux autres pays, c’est la méthode astronomique qui est retenue. Chacune des saisons est alors délimitée par les solstices (d’hiver et d’été) et les équinoxes (de printemps et d’automne).

Les solstices sont les deux jours de l’année où la durée du jour est la plus longue pour l’un et la plus courte pour l’autre. Les équinoxes désignent les deux jours de l’année où la durée du jour est égale à la durée de la nuit ( d’où l’étymologie latine d’équinoxe : aequus (égal) et nox (nuit).)

L’équinoxe vernal (de printemps), c’est-à-dire le moment où le Soleil est parfaitement aligné avec l’équateur qui définit le début du printemps, est calculé chaque année par les astronomes et mathématiciens.

La synchronisation entre le Soleil et l’équateur n’est pas parfaite à cause des approximations de notre calendrier.

Pour nous, une année dure 365 jours, tandis qu’une année astronomique correspond à 365 jours, 5 heures et 45 secondes. Les années bissextiles ont été mises en place pour compenser cette dérive, mais celles-ci ne permettent tout de même pas de compenser parfaitement la différence. De plus, la Terre tourne autour du Soleil sur un axe elliptique qui a tendance à se déplacer très légèrement, ce qui a pour effet de modifier la durée des saisons. Ainsi, tous les ans, l’équinoxe se décale d’un peu moins de six heures.

Entre phénomènes naturels et traditions culturelles : Découverte du passage de l’hiver au printemps, autour de la planète

En Russie, le printemps démarre le 1er mars

La méthode météorologique, elle se base sur les températures. Dans l’hémisphère nord, l’hiver météorologique désigne les trois mois de l’année les plus froids, => décembre, janvier et février. L’été météorologique désigne les trois mois les plus chauds, soit juin, juillet et août. Le printemps météorologique (mars, avril, mai), en tant que demi-saison, se place donc entre l’hiver et l’été météorologique, et il démarre le 1er mars pour durer jusqu’au 31 mai. Dans l’hémisphère sud, le printemps météorologique austral est inversé et se situe donc aux mois de septembre, octobre et novembre.

Certains pays, comme la Russie, utilisent cette méthode pour définir les dates officielles du printemps et des autres saisons. En Australie et en Nouvelle-Zélande, le début du printemps officiel est le 1er septembre, en accord avec le printemps météorologique de l’hémisphère sud. Mais selon les années, dans cette méthode aussi, il peut aussi y avoir un décalage. En fonction des réalités de la météo, les températures ne se radoucissent pas toujours dès le 1er mars.

À chacun son printemps

Dans le calendrier iranien,le premier jur du printemps  » nourouz » , est resté le premier jour de l’année. La fête est célébrée par certaines communautés le 20 mars systématiquement, et par d’autres le jour de l’équinoxe vernal de l’hémisphère nord, qui a lieu soit les 19, 20 ou 21 mars.

La saison de la floraison des cerisiers à Tokyo a été déclarée le mardi 15 mars officiellement ouverte, dix jours plus tôt que la normale, une précocité record devenant récurrente depuis quelques années et mise en relation avec le réchauffement climatique mondial.
La saison de la floraison des cerisiers à Tokyo a été déclarée le mardi 15 mars officiellement ouverte, dix jours plus tôt que la normale, une précocité record devenant récurrente depuis quelques années et mise en relation avec le réchauffement climatique mondial.

Au Japon, on fête chaque année le printemps à partir de la fin mars, début avril avec  » le Hanami » (‘ regarder les fleurs  »), un rituel japonais vieux de 1 300 ans qui consiste à contempler la floraison des cerisiers, les  » Sakuras  » qui commencent alors à fleurir dans tout le pays. Les Japonais se regroupent en famille pour pique-niquer dans tous les parcs, en particulier celui de Ueno à Tokyo où la fête est célébrée majestueusement.

Dans le calendrier luni-solaire chinois, dit « calendrier chinois », le printemps commence vers début février et se termine vers la fin avril. La fête du printemps coïcide avec les dates du printemps astronomique et avec le Nouvel an  : c’est le début des semences et d’une fête de deux semaines.

De quels avantages bénéficient exactement…..


…… les anciens Présidents de la République ?

Quand un Président de La République se retire, il continue à bénéficier d’avantages qui paraissent d’autant plus excessifs à certains qu’il peut en profiter jusqu’à son décès.

Ces avantages sont d’abord de nature financière. En premier lieu, un ancien Président de la République touche une confortable retraite, qui se monte à environ 6.000 euros bruts par mois.

Une fois retiré, ce ne seront pas toujours ses seuls revenus. En effet, il pourra ajouter à cette pension principale d’autres retraites si, par exemple, il a été, au cours de sa carrière politique, député, sénateur ou ministre.

Par ailleurs, un ancien Président de la République est membre de droit du Conseil constitutionnel. En tant que tel, il touche une indemnité de 11.500 euros nets par mois, si, du moins, il décide d’y siéger.

Enfin, l’État paie en partie les déplacements de l’ex premier magistrat. En effet, ses trajets en avion, en train ou en bateau sont pris en charge, en première classe, par les pouvoirs publics.

Enfin, un ancien Président de la République n’aura pas à payer son loyer. Du moins s’il choisit d’habiter le logement de fonction meublé qui lui est attribué. Les notes de téléphone sont également payées.

Mais les avantages financiers ne sont pas les seuls dont profitent les anciens Présidents. L’État leur attribue aussi un personnel spécifique, dont il prend en charge le salaire.

Ces personnes mises au service de l’ex Chef de l’État sont une dizaine au total. Certaines sont chargées de veiller à sa sécurité personnelle ainsi qu’à celle de son domicile. D’autres s’occupent de l’entretien du logement de fonction. Enfin, le conjoint de l’ex Président peut obtenir le concours d’un collaborateur, dont la rémunération est prise en charge par l’État.

Une voiture de fonction est également mise à la disposition de l’ancien Président, conduite par un chauffeur rémunéré par l’État. Durant ses déplacements à l’étranger, un ancien Président de la République se voit offrir encore un autre avantage.

En effet, il est logé gracieusement dans la résidence de l’ambassadeur de France, accrédité dans le pays dans lequel il se rend.!!!!!!!!

La France a-t-elle accueilli un camp de concentration ?



 Comme tout le mondele sait….

Conçus pour éliminer les opposants, les Juifs, dans le cadre de la « solution finale », les Tsiganes ou les homosexuels, les camps de concentration nazis se sont surtout implantés en Allemagne et dans la Pologne occupée.

Mais il en exista également un en France.!!!!! Il est construit en Alsace, que l’Allemagne annexe de facto en 1940. Ce camp, édifié en 1941, et situé près du village de Natzweiler, est appelé Natzweiler-Struthof ou, plus simplement, Struthof.

Cet ensemble concentrationnaire se compose d’un camp principal et d’installations annexes. Fonctionnant jusqu’en 1945, ils accueilleront environ 52.000 prisonniers, appartenant à 32 nationalités.

Le camp principal regroupe surtout des opposants politiques et des résistants. Dans les camps annexes sont surtout emprisonnés des travailleurs forcés venant des pays de l’Est occupés, dont 17 % sont Juifs.

Les historiens estiment que 17 à 18.000 personnes ont trouvé la mort au Struthof. Il est le premier camp à être découvert par les Alliés, en novembre 1944. Tandis que le camp principal est évacué, les camps annexes continuent à fonctionner jusqu’à la fin de la guerre en Europe.

Les détenus du Struthof travaillent, dans des conditions souvent inhumaines, pour la machine de guerre nazie. Mais des médecins se livreront aussi sur les prisonniers à des expérimentations médicales qui relèveront, après le conflit, des crimes de guerre.

Une chambre à gaz fut également installée au camp du Struthof. Son but était de tester sur les détenus l’efficacité d’un traitement contre un gaz de combat dont pouvaient être victimes les soldats allemands.

Avec un taux de mortalité de 40 %, le camp était considéré comme l’un des plus meurtriers de tout le système concentrationnaire nazi. Plus de 2.000 de ces prisonniers étaient des détenus « Nacht und nebel » (« Nuit et brouillard »), des opposants que les nazis faisaient disparaître dans le plus grand secret.

Le camp du Struthof servit aussi de lieu d’exécution; environ 400 personnes y furent ainsi fusillées ou pendues. Plusieurs procès ont lieu, à la fin de la guerre, et l’un des chefs du camp est pendu.


ancien-camp-concentration-nazi-struthof

Le Struthof  aujourd’hui

Le Struthof est un important lieu de mémoire en Alsace, situé à 15 minutes du Mémorial de l’Alsace Moselle .

   Mémorial de l’Alsace Moselle

En effet, il se trouve à l’emplacement de l’ancien camp de concentration de Natzweiller seul camp de concentration installé en France. En plus de la visite de l’ancien camp de concentration, il est possible de visiter un musée installé dans un des baraquements du camp, l’ancienne chambre à gaz, une nécropole nationale ainsi que le Centre européen du résistant déporté (qui abrite une exposition). L’ensemble forme ce qu’on appelle le Struthof.

Pourquoi le colonel Stapp……..


……..a-t-il été ficelé à une fusée ?

Après des études de physique et de médecine, John Paul Stapp

John Paul Stapp ?

entre dans l’armée. Il se livrera bientôt à des expériences pionnières sur les limites de la résistance du corps humain, placé dans certaines conditions.

Et il est toujours volontaire pour participer à ces expériences. Elles ont d’abord porté sur les moyens d’éviter, pour les pilotes volant à haute altitude, les accidents liés à la décompression.

Ainsi , il a pu démontrer qu’en respirant de l’oxygène pur pendant une demi-heure, il était possible de se maintenir très longtemps à une altitude de 12.000 mètres sans que l’organisme en soit affecté.

Le docteur Stapp prend part ensuite à des expériences sur la décélération brusque, comme celle qui se produit dans un crash d’avion par exemple. Le but est de mesurer la résistance du corps en ce domaine.

À l’époque où ces tests sont effectués, dans les années 1940, on pense généralement que l’organisme humain ne peut supporter une décélération supérieure à 18 fois celle liée à la pesanteur terrestre.

En 1947, Stapp participe à une série d’expériences destinées à évaluer cette résistance de manière plus précise.Pour ça , on construit un chariot spécial pesant près de 700 kilos.

Propulsé par quatre fusées, et guidé par des rails, il doit s’élancer sur une piste longue de près d’un kilomètre. Sur les 15 derniers mètres, le chariot était arrêté brusquement par un dispositif de freinage hydraulique.

Au début, on place un mannequin sur le siège du chariot. Puis c’est le docteur Stapp, toujours téméraire, qui s’y fait attacher solidement. On n’allume d’abord qu’une fusée, puis deux, enfin toutes les quatre.

Au bout de 16 essais, John Paul Stapp atteint son record, en août 1948, indiqué par la formule 35 g (cette lettre représentant la gravité). Ce qui veut dire qu’il a encaissé une décélération équivalente à 35 fois celle provoquée par la pesanteur terrestre.

Mais, en décembre 1954, ce record est encore battu, pour ne plus être dépassé. En effet Stapp résiste à une décélération de 46,2 g.

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1er essai de J.P Stapp

Jusqu’où peut aller le corps humain en termes d’accélération? Dans le courant du XXe siècle, alors que se modernisent et se démocratisent de nouveaux moyens de transport et que les avions supersoniques font leur apparition, la question était âprement débattue. Et si l’on sait aujourd’hui que l’homme peut encaisser une accélération de 46,2 g, soit autant de fois la gravité terrestre, c’est grâce aux expériences auxquelles s’est volontairement prêté dans les années 1940 et 1950 John Paul Stap,, médecin militaire américain.

Celui qui fut baptisé pour ses exploits  »l’homme le plus rapide du monde » bien avant Usain Bolt

Usain Bolt ???

naquit en 1910 à Bahia, au Brésil. Fils de missionnaires, il devint médecin à la suite du décès prématuré de l’un de ses cousins en 1928. Son diplôme en poche, il servit sous les drapeaux en 1944. C’est dans l’armée qu’il se prit de passion pour les avions et les formidables forces que ces engins font subir au corps humain, si bien qu’en août 1946, il rejoignit en tant que biophysicien un laboratoire de médecine aéronautique sur la base aérienne de Wright-Patterson , dans l’Ohio.

Projet MX981

Dès ses débuts, Stapp se porta volontaire pour des expériences à haut risque. C’est par exemple grâce à lui que l’on a su comment éviter les accidents de décompression lors de vols prolongés à haute altitude. John Paul Stapp essaya de respirer de l’oxygène pur pendant trente minutes avant le décollage et put ainsi rester près de soixante-cinq heures à plus de 12 000 mètres sans dommage.

Son travail plut à la hiérarchie, qui le fit muter un an plus tard sur la base de Muroc en Californie. Là, on lui confia la direction du  » projet MX981 »  portant sur la capacité du corps humain à encaisser de phénoménales décélérations. Il devait déterminer si, oui ou non, un pilote peut s’éjecter d’un avion supersonique, autrement dit encaisser une décélération bien supérieure à 18 g, limite alors communément admise.

Oscar, le premier  »crash test dummy »

John Paul Stapp conçut pour cela, avec l’aide de son collègue ingénieur David Hill

David Hill ?

, un chariot propulsé par quatre fusées. Placé sur des rails, sur une piste d’environ un kilomètre, il devait accélérer puis freiner le plus brutalement possible. Surnommé le Gee Whiz, le chariot n’avait rien d’un manège enfantin. En avril 1947, certains tests préliminaires virent en effet  »Oscar  », le mannequin initialement utilisé comme passager, être projeté à plus d’un kilomètre de la piste.

Oscar

En décembre 1947, après 35 essais avec Oscar, Stapp décida de prendre la place d’Oscar. Une seule fusée fut allumée. Il encaissa 10 g sans broncher, une expérience qu’il qualifia d’  »hilarante ». Décidé à aller plus vite, il alluma dès le lendemain deux fusées supplémentaires, puis trois, et quatre. En août 1948, après 16 essais, John Paul Stapp attint 35 g, soit près du double de la fameuse limite de 18 g.

chariot propulsé par quatre fusées , rampe de lanceement ?

Vaisseaux sanguins éclatés

Il établit son record le 12 décembre 1954, sept ans après son premier essai. Il poussa pour cela le Gee Whiz de 0 à 1000 km/h en 5 secondes, avant de s’arrêter en 1,4 seconde. Bilan des courses, une décélération de 46,2 g, soit l’équivalent d’une voiture s’encastrant sur un mur à plus de 100 km/h. Cela n’alla pas sans mal: il fut momentanément aveuglé par l’explosion de ses vaisseaux sanguins oculaires et eut quelques côtes brisées par la pression de ses ceintures de sécurité. Pas ennuyé pour un sou, et aussi car il était avant tout médecin, il s’occupa d’un de ses poignets cassés sur le retour de l’un de ces essais.

Un héritage à la postérité

C’est là que le comportement héroïque de John Paul Stapp éclate. Ce n’est pas par goût du risque ou de l’adrénaline que ce dernier prenait part à ses propres tests, mais parce qu’il refusait de faire courir des risques à d’autres personnes. ‘J’ai l’esprit d’un missionnaire. (…) Je prends des risques pour obtenir des informations qui seront toujours bénéfiques. De tels risques valent la peine d’être pris », confia-t-il à propos de ses travaux.

John Paul Stapp mourut en 1999. La science aéronautique a retenu de ses travaux que le corps peut résister à d’énormes accélérations, tant que celles-ci restent brèves. C’est à partir de ses recherches que les crash test dummies, ces mannequins de test, ont été créés. L’héroïsme de Stapp a fait sauter la limite que constituait le ciel. Et a aussi occasionné l’arrivée de la fameuse loi de Murphy. Mais çà ???????

( La loi de Murphy est exprimée par l’adage  » Tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera mal, et au pire moment  »)??????

Redonner corps à une vieille idée….


………. celle de provoquer artificiellement la pluie. En 1976, alors qu’une sécheresse sévissait en Europe.

Une sécheresse sévissait sur tout le territoire français cet hiver. Hiver de tous les records, la fin de l’année 2022 a été particulièrement chaude puis les mois de janvier et février particulièrement secs. Le gouvernement, représenté par son ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, appelle les préfets à anticiper et prendre dès aujourd’hui des mesures pour faire des économies d’eau.

Face à l’absence de pluie et la sécheresse qu’elle provoque ou même pour assurer le beau temps à des dates majeures, certaines puissances comme la Chine ou les États-Unis pratiquent l‘ensemencement de nuages. Cette technologie, qui permet de provoquer la chute de pluie et de neige, a été expérimentée dès la fin des années 1940.

LES ARCHIVES.

 » Si la pluie naturelle se fait attendre, est-ce qu’on ne peut pas provoquer la pluie artificielle sur les champs ?  » En 1976, la France,et l’europe connaissaient une  » intense sécheresse, de celles qui battaient déjà des records. Au 20h de TF1, alors que la pluie manquait, un reportage s’intéressait à l’ensemencement de nuages, une technologie qui permettait de provoquer des pluies artificielles.

L’archive en tête d’article ( vidéo ==voir sur you tube), tournée au mois de juin 1976, montrait un  » chasseur de nuage  », un pilote de planeur chargé de pénétrer les nuages pour comprendre le mécanisme de la pluie.  » Comment passe-t-on de microscopiques gouttelettes que les courants ascendants maintiennent en l’air à de grosses gouttes d’eau qui tombent ?  », interrogeait le commentaire. En raison de la température très basse en altitude,  » dès qu’une impureté apparaît dans le nuage, alors un tout petit glaçon se forme, tout autour, c’est le noyau glaçogène, le point de départ de toute goutte de pluie.  »

Ce morceau de glace grossissait et finissait par tomber. S’il fondait, cela donnait de la pluie, sinon de la grêle.  » Dès lors, pour déclencher la pluie sur commande, les scientifiques savent ensemencer les nuages avec des cristaux d’iodure d’argent qui jouent le même rôle que les impuretés de l’air.  »

Des premiers essais après la Seconde Guerre mondiale

La méthode avait fait ses preuves,  » les Américains l’emploient pour faire avorter les cyclones.  » Mais elle avait un défaut :  » Elle ne marche que s’il y a des nuages dans le ciel. Et pas n’importe lesquels, des cumulonimbus.  »

cumulonimbus ?

Bien qu’elle puisse sembler nouvelle, cette technique a été mise au point dès l’après-guerre aux États-Unis pour lutter contre une grave sécheresse. Ou, par la France pour pallier une paralysie par le mauvais temps de la région de Gier (Auvergne Rhône-Alpes). Elle fut également utilisée à des fins militaires au Vietnam, pour ralentir l’ennemi, que ce soit lors d’essais français en mai 1954 ou par les États-Unis. Depuis, ces modifications météorologiques dans un cadre militaire ont été interdites.

Provoquer la pluie, un enjeu géopolitique

En dehors de guerres, l’utilisation d’avions faiseurs de pluie s’est depuis largement développée à travers le monde. Les Émirats arabes unis, pays où  » il pleut dix fois moins qu’en France  », les pluies étaient provoquées par cristaux de sel envoyés dans les nuages. Et, en 2007, citait un journaliste, la Russie avait affirmé avoir réussi à ‘ faire pleuvoir juste avant un défilé, pour ne pas le perturber  ». Rebelote en 2008 à Pékin, où le beau temps avait été de mise lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux


Faire tomber la pluie sur commande peut avoir l’air d’une solution miracle. Pourtant, parce qu’elle nécessite des nuages, qui eux existent en quantité limitée, elle soulève désormais un enjeu diplomatique. Que faire quand, alors que les périodes de sécheresse s’intensifient dans de nombreuses régions du monde, un état accapare les cumulonimbus au détriment d’un autre ?????

GRrrrrrrrr!