La tronçonneuse …..


   L’idée de ce billet m’est venue après avoir parler quelques minutes avec mon père ( il n’est pas bien depuis le décès de maman ) : en parlant du passé , nous avons évoqué le temps où il était bûcheron , donc de cette instrument  …

 

   aurait été inventée pour faciliter l’accouchement !!!!!

   Aussi étonnant que cela puisse paraître pour évoquer l’invention de la tronçonneuse il faut nous plonger dans l’histoire de la gynécologie ! Et oui car c’est dans ce domaine que fut utilisée la première de ces machines aujourd’hui connue dans un autre contexte, davantage forestier !

  Ainsi le système de la tronçonneuse a été pensé en tout premier lieu non pas par des bûcherons, mais par des médecins accoucheurs.tronçonneuse accouchement ( 1ère tronçonneuse => accouchement )

   Alors… même si Jules César n’est pas né par césarienne comme le veut la légende, ce type d’opération était connue dès l’Antiquité, où elle était pratiquée sur des femmes qui venaient de mourir en couches, dans l’espoir de sauver le bébé.

Ce n’est qu’à la Renaissance que la césarienne a commencé à être pratiquée sur des femmes vivantes, cependant avec un taux de mortalité élevé.

Les médecins ont donc cherché d’autres solutions pour les accouchements difficiles. Au début du seizième siècle, la pratique de couper au couteau la jointure des deux os du pubis s’est répandue. Il s’agit de la sympathectomie,  ( opération qui consiste à pratiquer la section du fibro-cartilage unissant ensemble les deux os du pubis.) Cela permet d’agrandir le diamètre du bassin, pour faciliter le passage du bébé.

   L’idée ne manque pas de logique, mais a une époque où l’anesthésie n’existe pas, réaliser cette cette section avec un couteau ou tout autre objet approchant relevait de la boucherie.

   Aussi les médecins ont cherché à améliorer la technique utilisée lors de la symphyséotomie.

    C’ est en réfléchissant à un outil plus performant, que l’Ecossais John Aitken mit au point, en 1785, une scie à fil, composée d’une série de chaînons à dents. Une sorte de tronçonneuse donc !

  Des poignées d’ivoire permettaient au médecin de maintenir cet outil et de l’actionner manuellement. La chaîne était enroulée autour des os du pubis pour sectionner la jointure.

  L’Allemand Bernhard Heine alla plus loin en inventant l’ostéonome, doté d’une manivelle.

   Salués comme des progrès pour la médecine, ces instruments ; étaient pourtant parfaitement barbares.

  Leur utilisation a duré jusqu’à la fin du 19e siècle, date à laquelle la symphyséotomie ( = Section de la symphyse pubienne permettant d’élargir le bassin en vue de faciliter l’accouchement. La symphyséotomie donne surtout des résultats avantageux lorsque les diamètres transverses de l’excavation pelvienne ou du détroit inférieur sont rétrécis a été peu à peu remplacée par la césarienne.) 

   En 1905, un bûcheron de San Francisco adapta le principe de ostéoblastome pour couper des séquoias. C’est ainsi qu’un instrument médical a inspiré l’invention de la tronçonneuse! Le brevet de celle utilisée pour couper des arbres date de 1925.

 » l’arsouille  »


   Ça fait bien longtemps que n’ai pas parlé de ma grand mère vous ne trouvez pas ?

  Vous savez, cette douce   »mémère  » qui était la mienne et qui ,à elle  seule , pouvait rivaliser avec le dictionnaire de l’argot en 12 volumes !

Ma Léone adorée m’appelait souvent  » L’arsouille  »  quand j’étais gamin .( mes copains de l’époque aussi ) 

Cette après – midi , j’ai rangé quelques photos ( parmi les quelles se trouvaient quelques unes de ma grand-mère  , et çà m’est revenu :  » l’arsouille  » …Alors , je me suis demandé d’où ,de quand , venait ce mot …et :J’ai alors découvert que dans le langage courant actuel, l’arsouille désigne un peu tout et n’importe quoi pourvu que ce soit du  » bon vivant  » :
   Un enfant malicieux (merci mémère ) mais également un coquin, un fêtard etc peuvent se voir qualifier d’ arsouille  …

   Cependant, en poussant un peu plus avant mes recherches, j’ai aussi découvert qu’à l’origine, ce mot ne voulait pas du tout dire la même chose, et qu’un  »charmant monsieur »  en avait fait les frais sans avoir rien demandé à personne!

   Pour nos  » arrière-arrière-arrière-arrière  »-grands-parents ; vous ajouterez autant d’  » arrière  » que nécessaire pour arriver jusqu’à la Monarchie de Juillet ( entre 1830 et 1848) lol , l’arsouille désignait le fond de la crapulerie et de l’infection, le plus bas degré qu’on puisse atteindre dans l’abjection.
  A l’époque , celui  qui croisait un  » Milord Arsouille  » faisait bien de changer de trottoir !

portrait de lord seymour surnommé milord arsouille pour illustrer l'article #PCPL dédié à l'origine de cette expression Il semble que c’est Lord Seymour, riche aristocrate anglais, descendant des ducs du Sommerset, vivant à Paris, qui eut l’honneur de porter en premier ce titre sans l’avoir vraiment mérité !

  Certes Lord Seymour aimait la boxe et les chevaux, deux mondes dans lesquels il croisa sans doute des arsouilles de  » haut rang  » , mais aucun crime, aucun vol, nulle indélicatesse ne lui ont jamais été reprochés.
  On a même dit qu’il faisait volontiers l’aumône aux mendiant à cela près qu’il aimait à dire parait il , qu’en agissant ainsi  » il en faisait des assassins en leur inoculant le goût du luxe  ».
  L’humour est un peu grinçant, voire un peu pervers il faut le  reconnaître, mais jusque là, rien ne justifie vraiment que Lord Seymour soit  » Milord Arsouille  »…

   Comment expliquer alors qu’en Août 1859, une semaine seulement après le décès de Lord Seymour, on ai pu lire dans le figaro la  » nécro  » suivante :
‘ Il ne se commettait pas à Paris une folie retentissante, un grand scandale, une orgie insensée, il ne se faisait pas un pari impossible, une partie ruineuse, une mascarade fastueuse que lord Seymour n’en fût pas l’auteur. Il ne se donnait pas dans tout Paris un coup de poing, un coup d’épée, un coup de canne ; il ne se livrait pas dans un carrefour parisien un grand duel à la savate ou à la boxe, que lord Seymour n’en fût accusé, que dis-je, n’en fût glorifié  » .

  Vers 1832, un certain La Battut, Londonien d’origine lui aussi, élevé sur le pavé parisien lui aussi, boxeur lui aussi, qui  » fricotait  » avec la pègre parisienne (là je ne sais pas ce que faisait Lord Seymour de ses dimanches…), hérite d’un solide capital suite au décès de son père pharmacien de son état .

   Le bougre de La Battut y voit alors l’occasion de se tailler une réputation dans la populace et décide de dilapider sa fortune fraîchement acquise dans les bouges et autres tripots de jeux de la capitale.
Payant tournées sur tournées, il devient vite l’idole des bas-fonds !

Et c’est là que la confusion se fait, au frais du pauvre Lord Seymour.

Dans  » En France Jadis  » de G.Lenotre, on peut lire :

  »  Un soir de dimanche  » gras  » ( ? )  de 1832, le boulevard fut mis en émoi par l’apparition d’un landau précédé de sonneurs de trompes et dont les six chevaux étaient montés par des postillons porteurs de torches flambantes […] Une ribambelle de travestis — pierrots crasseux, arlequins suspects et bergères d’occasion — lui faisait cortège, et l’homme qui dirigeait cette séquelle de malandrins — un colosse aux manières canailles — faisait stationner son carrosse aux bons endroits et descendait de son char pour provoquer les badauds et tomber sur eux à coups de poing.
C’était La Battut, qui, remonté sur son siège, jetait à pleines poignées des pièces blanches à la foule pour s’offrir le spectacle d’épiques pugilats.
Comme le bon public ignorait son nom, comme le bruit courait qu’il y avait à Paris un grand seigneur anglais, solide, gaillard, original, apôtre de la boxe et riche à millions, on eut vite fait de reconnaître en l’énergumène du landau l’opulent insulaire, et la cohue, reconnaissante de ses largesses, criait à pleine voix : “Vive lord Seymour !” . Cela devint une tradition…  »

   En somme ce pauvre Lord Seymour vécu plus de 25 ans avec la mauvaise réputation d’un autre, juste pour avoir eu un humour  » de merde notoire  » !

  Pensez y la prochaine fois que vous ferez une mauvaise plaisanterie ! 

P.S :  Là pratiquement collé tel que trouvé !