Mal……..


……..de vivre…

Les paroles : Chanson de Barbara

Ça ne prévient pas quand ça arrive
Ça vient de loin
Ça c’est promené de rive en rive

La gueule en coin
Et puis un matin, au réveil
C’est presque rien
Mais c’est là, ça vous ensommeille
Au creux des reins Le mal de vivre
Le mal de vivre
Qu’il faut bien vivre
Vaille que vivre On peut le mettre en bandoulière
Ou comme un bijou à la main
Comme une fleur en boutonnière
Ou juste à la pointe du sein
C’est pas forcément la misère
C’est pas Valmy, c’est pas Verdun
Mais c’est des larmes aux paupières
Au jour qui meurt, au jour qui vient Le mal de vivre
Le mal de vivre
Qu’il faut bien vivre
Vaille que vivre Qu’on soit de Rome ou d’Amérique
Qu’on soit de Londres ou de Pékin
Qu’on soit d’Egypte ou bien d’Afrique
Ou de la porte Saint-Martin
On fait tous la même prière
On fait tous le même chemin
Qu’il est long lorsqu’il faut le faire
Avec son mal au creux des reins

Ils ont beau vouloir nous comprendre
Ceux qui nous viennent les mains nues
Nous ne voulons plus les entendre
On ne peut pas, on n’en peut plus
Et tous seuls dans le silence
D’une nuit qui n’en finit plus
Voilà que soudain on y pense
A ceux qui n’en sont pas revenus

Du mal de vivre
Leur mal de vivre
Qu’ils devaient vivre
Vaille que vivre

Et sans prévenir, ça arrive
Ça vient de loin
Ça c’est promené de rive en rive
Le rire en coin
Et puis un matin, au réveil
C’est presque rien
Mais c’est là, ça vous émerveille
Au creux des reins

La joie de vivre
La joie de vivre
Oh, viens la vivre
Ta joie de vivre

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C’est quand tu viens juste d’avaler un cure-dent,
Quand tu te rends compte que ton père est Suisse-Allemand,
Quand un copain t’appelle pour son déménagement,
Et ça fait mal
La tristitude,
C’est franchir le tunnel de Fourrière le 15 août,
Quand tu dois aller vivre à Nogent-le-Rotrou,
Quand ton coiffeur t’apprend que t’as des reflets roux,
Et ça fait mal.
La tristitude,
C’est moi, c’est toi,

C’est nous, c’est quoi,
C’est un peu de détresse dans le creux de nos voix
La tristitude,
C’est hummm, c’est ouuuuuh,
C’est eux, c’est vous,
C’est la vie qui te dit que ça n’va pas du tout.
La tristitude,
C’est quand t’es choisi pour être gardien au hand-ball,
Quand t’es dans la Mercos de la Princesse de Galle,
Quand le samedi soir c’est ta fille qui joue sur Canal,
Et ça fait chier.
La tristitude,
C’est quand tu marches pieds nus sur un tout petit légo,

C’est quand lors d’un voyage en Inde tu bois de l’eau,
Quand ton voisin t’annonce qu’il se met au saxo,
Et ça fait mal, mal, mal
La tristitude,
C’est moi, c’est toi,
C’est nous, c’est quoi,
C’est un peu de détresse dans le creux de nos voix
La tristitude,
C’est hummm, c’est ouuuuuh,
C’est eux, c’est vous,
C’est la vie qui te dit que ça n’va pas du tout.
La tristitude,
C’est quand ton frère siamois t’apprend qu’il a le sida,
Quand ta femme fait de l’échangisme un peu sans toi,

Quand des jeunes t’appellent Monsieur pour la première
fois,
Et ça fait mal.
La tristitude,
C’est devenir styliste mais pour Eddy Mitchell,
C’est conjuguer bouillir au subjonctif pluriel,
C’est faire les courses le samedi d’avant Noël,
Et ça fait mal, mal, mal.
La tristitude,
C’est moi, c’est toi,
C’est nous, c’est quoi,
C’est un peu de détresse dans le creux de nos voix
La tristitude,
C’est hummm, c’est ouuuuuh,
C’est eux, c’est vous,
C’est la vie qui te dit que ça n’va pas du tout.

Non, non, non,
La tristitude,
La tristitude,
La tristide attitude,
Te donne la tristitititititi tude,
La tristitude,
Te donne la triste attitude,
La tristitude ouah ouah
La tristitititude,
La tristitude,
C’est un peu de tristesse et de solitude,
C’est comme de la tristitude plus rien,
En tout cas c’est,
La tri la tri tri stitude,
La tristitude
Te donne la triste attitude,
La tristitude

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J’ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté ;
J’ai perdu jusqu’à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.Quand j’ai connu la Vérité,
J’ai cru que c’était une amie ;
Quand je l’ai comprise et sentie,
J’en étais déjà dégoûté.Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d’elle
Ici-bas ont tout ignoré.Dieu parle, il faut qu’on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d’avoir quelquefois pleuré.Alfred de Musset
(1810-1857)_______________________________________________________________

Il faudra bien t’y faire à cette solitude,
Pauvre cœur insensé, tout prêt à se rouvrir,
Qui sait si mal aimer et sait si bien souffrir.
Il faudra bien t’y faire ; et sois sûr que l’étude,

La veille et le travail ne pourront te guérir.
Tu vas, pendant longtemps, faire un métier bien rude,
Toi, pauvre enfant gâté, qui n’as pas l’habitude
D’attendre vainement et sans rien voir venir

Et pourtant, ô mon cœur, quand tu l’auras perdue,
Si tu vas quelque part attendre sa venue,
Sur la plage déserte en vain tu l’attendras.

Car c’est toi qu’elle fuit de contrée en contrée,
Cherchant sur cette terre une tombe ignorée,
Dans quelque triste lieu qu’on ne te dira pas.

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La mort dit à l’homme.

Voici que vous avez assez souffert, pauvre homme,
Assez connu l’amour, le désir, le dégoût,
L’âpreté du vouloir et la torpeur des sommes,
L’orgueil d’être vivant et de pleurer debout…Que voulez-vous savoir qui soit plus délectable
Que la douceur des jours que vous avez tenus,
Quittez le temps, quittez la maison et la table ;
Vous serez sans regret ni peur d’être venu.J’emplirai votre cœur, vos mains et votre bouche
D’un repos si profond, si chaud et si pesant,
Que le soleil, la pluie et l’orage farouche
Ne réveilleront pas votre âme et votre sang.— Pauvre âme, comme au jour où vous n’étiez pas née,
Vous serez pleine d’ombre et de plaisant oubli,
D’autres iront alors par les rudes journées
Pleurant aux creux des mains, des tombes et des lits.D’autres iront en proie au douloureux vertige
Des profondes amours et du destin amer,
Et vous serez alors la sève dans les tiges,
La rose du rosier et le sel de la mer.D’autres iront blessés de désir et de rêve
Et leurs gestes feront de la douleur dans l’air,
Mais vous ne saurez pas que le matin se lève,
Qu’il faut revivre encore, qu’il fait jour, qu’il fait clair.Ils iront retenant leur âme qui chancelle
Et trébuchant ainsi qu’un homme pris de vin ;
— Et vous serez alors dans ma nuit éternelle,
Dans ma calme maison, dans mon jardin divin…

Anna de Noailles