C’était il y a environ 134 ans…..


….le 31 mars 1889

La Tour Eiffel domine Paris

La Tour Eiffel est inaugurée le 31 mars 1889, en avant-première de l’Exposition universelle de Paris qui commémore le centenaire de la Révolution française. Elle deviendra contre toute attente le symbole universel de la capitale française.

La tour Eiffel et le Champ-de-Mars en janvier 1889 (Paul Delance, musée Carnavalet, Paris)

Un ingénieur de son temps

Le  » père  » de la Tour Eiffel est un ingénieur centralien très représentatif de son temps. Il voit dans le fer le matériau de l’architecture du futur. Il crée sa propre société en 1867, à 35 ans, et met au point des structures métalliques en forme de treillis, qui allient légèreté, souplesse et résistance.

Homme d’affaires habile, il réalise des viaducs au Portugal comme en Auvergne. On lui doit aussi la gare de Budapest, en Hongrie… mais aussi la structure de la statue de la Liberté  

statue de la Liberté

!

Gustave Eiffel est donc déjà un ingénieur de grand prestige quand le gouvernement décide de célébrer le centenaire de la prise de la Bastille par le biais d’une Exposition universelle sur l’esplanade du Champ-de-Mars, au bord de la Seine.

Les organisateurs lancent dès 1884 l’idée d’une tour de 1000 pieds, soit environ 300 mètres, symbole de la grandeur retrouvée de la France et de la bonne santé des institutions républicaines.

Un symbole républicain

Le projet de la société Eiffel Cie est retenu à l’issue d’un concours au cours duquel s’affrontent une centaine de projets. Il est en fait l’œuvre de deux ingénieurs du bureau d’études.

Indifférent dans un premier temps, Gustave Eiffel commence à s’intéresser au projet lorsqu’il en mesure la portée symbolique et médiatique. Il rachète alors à ses ingénieurs leur brevet. Devenu seul propriétaire de la tour, il est assuré de lui donner son nom !

Aussitôt , les détracteurs sont légion. Le 14 février 1887, Le Temps publie un manifeste de protestation signé par des personnalités du monde des arts et des lettres parmi lesquelles Leconte de Lisle

Leconte de Lisle

, Guy de Maupassant

Guy de Maupassant

, Alexandre Dumas fils

Alexandre Dumas fils

, Charles Garnier

Charles Garnier

, Sully Prudhomme

Sully Prudhomme

, Paul Verlaine…

Paul Verlaine.

En dépit de ces oppositions, la tour est construite en 2 ans, 2 mois et 5 jours… sans aucun accident mortel.

Le succès populaire est immédiat. Pas moins de deux millions de visiteurs font l’ascension de la tour pendant la durée de l’exposition, soit à pied soit en empruntant les ascenseurs eux-mêmes révolutionnaires pour gagner les deuxième et troisième étages.

Prévue pour être détruite après l’exposition, la Tour Eiffel devra sa survie à l’installation à son sommet, par Gustave Eiffel lui-même, d’une antenne destinée à relayer les premières émissions de radio vers les Parisiens.

10 mots français…..


….. qui viennent de l’allemand

Trinquer, de drenkan, «boire»

Trinquer, de drenkan,  »boire »

A partir du XIIe siècle, des dérivés du verbe drenkan apparaissent en français. On lit la forme moderne  »trinquer » sous la plume de Rabelais, dans le prologue du Tiers Livre, en 1546. Le terme arrive alors en français avec son sens étymologique,  »boire’, mais assorti de la nuance  »boire avec excès ». La signification actuelle, celle d’entrechoquer les verres avant de boire, est avérée dès le XVIIe siècle. Quant au sens figuré,  »subir des désagréments, des dommages », il s’est répandu au XXe siècle.Nouille, de Nudel, «pâte alimentaire»

Nouille, de Nudel,  »pâte alimentaire »

En France, le mot est connu au XVIIe siècle, sous la forme nulle puis noudle, qui devient nouille au XVIIIe. S’il désignait d’abord une forme particulière de pâtes plates ou rondes, il a vite été employé de façon plus générale. Son sens figuré (personne niaise) est apparu vers 1930, par analogie avec la consistance molle des pâtes. Au début du XXe siècle, on moquait l’Art nouveau en le qualifiant de  »style nouille », pour  »brocarder  » ses lignes ondulantes.

Accordéon, de Akkordion

Accordéon, de Akkordion

C’est Cyrill Demian

Cyrill Demian

, facteur d’orgues et de piano d’origine arménienne et établi à Vienne (Autriche), qui invente l’accordéon moderne en 1829. Il le baptise d’après le terme de musique Akkord,  »accord ». Car cet instrument n’est pas conçu pour émettre des notes seules mais des accords, associations de plusieurs sons. Le bandonéon

bandonéon ?

a, lui, été inventé en Allemagne. Il est nommé d’après le patronyme de Heinrich Band

Heinrich Band

, qui possédait un magasin d’instruments et diffusa le bandonéon dans les années 1840.

Écologie, de Ökologie, écologie, «étude des milieux de vie»

Écologie, de Ökologie, écologie,  »étude des milieux de vie »

Le terme a été formé par le biologiste et philosophe allemand E. H. Haeckel

E. H. Haeckel

….en 1866, à partir du grec oikos,  »maison, habitat », et logos,  »discours ». Jusqu’à l’après Mai 68,  »écologie » désignait la science qui étudie les milieux où vivent les êtres vivants. Le mot a pris à cette époque le sens de  »doctrine visant à une meilleure adaptation de l’homme à son environnement », et de courant politique défendant cette doctrine.

photo 4/10© Hello I’m Nik-UnsplashButin, du moyen bas allemand būte, «échange, partage»

Butin, du moyen bas allemand būte,  »échange, partage »

Le français butin est attesté dès 1350. Il désigne d’abord l’action de partager, de répartir, puis, par métonymie, ce qui échoit en partage. Aux XV et XVIe siècles, son acception évolue et devient  »ce que l’on prend à l’ennemi ». Par extension, il est employé dès le XVIIe siècle pour le produit d’un vol.

Képi, du suisse alemanique Käppi, «bonnet»

Képi, du suisse alemanique Käppi,  »bonnet »

Le mot suisse  »Käppi » est un diminutif de l’allemand  »Kappe », lui-même emprunté au VIIIe siècle au latin  »cappa  »,  »manteau à capuche ». S’il revêt d’abord le sens de  »bonnet » en allemand, il désignera plus tard cette coiffe rigide cylindrique portée par des officiers et sous-officiers de plusieurs corps, en France, Suisse, Belgique… En France, le terme est attesté en 1809. Un képissier est un ouvrier qui fabrique des képis.

outil de  » képissier  » ?

Mouise, de l'alémanique Mues, «bouillie»

Mouise, de l’alémanique Mues,  »bouillie »

Ce mot, répandu dans l’argot du XIXe siècle, est à l’origine un mot dialectal de l’Est de la France : on parlait de  »mouesse  »ou de  »mousse » pour une confiture grossière. Au XIXe siècle, mouise a d’abord désigné en français une mauvaise soupe, puis a pris pendant un temps la signification d’excrément ???, et enfin la valeur générale de pauvreté ou misère. Purée ou panade ont suivi plus ou moins le même cheminement. Au début du XXe siècle, une personne dans le besoin était un mouisard ou une mouisarde.

Allergie, de Allergie

Allergie, de Allergie

Le biologiste autrichien Clemens von Pirquet

Clemens von Pirquet

a la paternité du concept d’allergie, qu’il a décrite dans les premières années du XXe siècle comme  »une réaction altérée et excessive ». Il unit les grecs allos,  »autre » et ergeia,  »action, travail, œuvre ». Le mot a eu un beau succès en français, mais aussi en anglais, espagnol, italien… Son acception figurée,  »hostilité instinctive », s’est répandue en France vers 1960-1970.

Plancton, de Plankton, « végétal qui erre dans la mer »

Plancton, de Plankton,  » végétal qui erre dans la mer  »

A la fin du XIXe siècle, le biologiste allemand Victor Hensen

Victor Hensen

emprunte le grec plankton,  »qui vogue au hasard », pour désigner des organismes généralement unicellulaires vivant en suspension dans les eaux douces ou salées, qu’ils s’agissent de larves, d’algues ou de végétaux microscopiques. Peu après, l’un de ses confrères inventa le terme  »necton » pour nommer les organismes marins capables de se déplacer contre les courants (poissons, crustacés, mammifères marins). Iui est basé, sur le grec nêktos,  »qui nage ».

Vasistas, de was ist das, « qu’est-ce que c’est »

Vasistas, de was ist das,  » qu’est-ce que c’est  »

Ce terme apparaît en français au XVIIIe siècle, sous la forme wass-ist-dass puis sous sa graphie actuelle en 1798. C’est le nom d’un petit vantail mobile dans une porte ou une fenêtre. Il a d’abord circulé dans le Nord et l’Est de la France. On suppose qu’il est issu de la question  »qu’est-ce que c’est? » posée aux visiteurs à travers un guichet ou un vantail. Par dérision, vasistas a aussi désigné la lucarne de la guillotine pendant la Révolution française.

Arthur Rimbaud……


Pour moi,uniquement pour moi (mais je laisse les commentaires ouverts au cas où…..)

Arthur Rimbaud (1854 – 1891)

Le  »garnement sublime »

Ernest Delahaye, Portrait de Rimbaud, 1872, Charleville-Mézières, musée Arthur Rimbaud. En agrandissement, le portrait d'Arthur Rimbaud par Ernest Pignon-Ernest, 1978, ADAGP.5 ans ! On peut compter sur les doigts d’une main le nombre d’années qu’il fallut au tout jeune Arthur Rimbaud pour révolutionner la poésie. En 5 ans, il avait tout dit, et lui qui affirmait  » adorer la liberté libre  » devint cet  » homme aux semelles de vent  » que seule la mort put arrêter.

Suivre ses traces pour mieux comprendre le refus absolu de toutes contraintes d’un gavroche qui vécut sa vie et sa passion de l’écriture comme des aventures toujours renouvelées.

Paterne Berrichon, La ferme de Roche (Ardennes), s.d. En agrandissement, la maison Rimbaud, Jean-Jacques Lefrère/Flammarion.

Cette  » sale éducation d’enfance  »

Arthur Rimbaud est le fils d’un » fantôme  », Frédéric Rimbaud

Frédéric Rimbaud ?

. Fier capitaine, il a fait carrière en Algérie, où il a appris l’arabe. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas la fibre paternelle : après avoir épousé Vitalie Cuif au cours d’une permission en Ardennes ( où je suis né !), il quitte le domicile conjugal, quelques heures à peine avant la naissance d’Arthur, le second enfant du couple, le 20 octobre 1854.

Hameau de Roche, village de Chuffilly-Roche — Ferme de Roche, Vitalie Rimbaud-Cuif, mère d'Arthur, vers 1880. L'agrandissement montre le portrait de Paul Demeny, ami et confident de Rimbaud, vers 1890.Vitalie Cuif ?

Vitalie Cuif ?

Vitalie ne le reverra que tous les deux ans, le temps d’avoir deux autres filles conçues à chaque permission avant qu’il ne disparaisse totalement dans la nature. Il ne croisera plus jamais ni ses enfants ni sa femme, qui signe  » veuve Rimbaud  » longtemps avant le décès de cet époux éphémère. Mais pas question de se laisser abattre : Vitalie est une femme de tête qui va élever seule ses garçons et filles dans sa ferme ardennoise de Roche, malheureusement dynamitée par les Allemands en 1918.

 » La mère Rimbe  » se montre dure, exigeante,  » aussi inflexible que soixante-treize administrations de plomb  ». Elle ne comprend guère ce fils qui se plaint de son manque de liberté :  » Enfermé sans cesse dans cette inqualifiable contrée ardennaise, ne fréquentant pas un homme, recueilli dans un travail infâme, inepte, obstiné, mystérieux …. Elle a voulu lui imposer le travail, perpétuel, à Charleville ! Une place pour tel jour, disait-elle, ou la porte !  » (Lettre à Paul Demeny, 1871).

Vue et lycée de Charleville, Albert Capaul, 1886-1888, Charleville-Mézières, Archives départementales.
Charleville

Rêver son enfance:

Dans  » Les Déserts de l’amour  », Arthur Rimbaud fait le récit de ce rêve qui le ramène dans le cadre familier de la maison maternelle : …
 » Avertissement : Ces écritures-ci sont d’un jeune, tout jeune homme, dont la vie s’est développée n’importe où ; sans mère, sans pays, insoucieux de tout ce qu’on connaît, fuyant toute force morale, comme furent déjà plusieurs pitoyables jeunes hommes. (…)
C’est certes la même campagne. La même maison rustique de mes parents : la salle même où les dessus de porte sont des bergeries roussies, avec des armes et des lions. Au dîner, il y a un salon, avec des bougies et des vins et des boiseries rustiques. La table à manger est très-grande. Les servantes ! Elles étaient plusieurs, autant que je m’en suis souvenu.

– Il y avait là un de mes jeunes amis anciens, prêtre et vêtu en prêtre, maintenant : c’était pour être plus libre. Je me souviens de sa chambre de pourpre, à vitres de papier jaune : et ses livres, cachés, qui avaient trempé dans l’océan !
Moi j’étais abandonné, dans cette maison de campagne sans fin : lisant dans la cuisine, séchant la boue de mes habits devant les hôtes, aux conversations du salon : ému jusqu’à la mort par le murmure du lait du matin et de la nuit du siècle dernier  » ( » Les Déserts de l’amour  », vers 1871).

Fuir, vite !

Si  » la mother  » attend que ses fils l’aident aux travaux de la ferme, elle n’hésite pas à leur payer des études dans une Institution privée avant de les inscrire, faute de moyens, au collège de Charleville. Très vite, Arthur s’y fait remarquer par le principal :  » Rien de banal ne germera dans cette tête ; ce sera le génie du Mal ou celui du Bien  ».

Arthur Rimbaud et son frère Frédéric lors de leur première communion, 1866, Paris, BnF. L'agrandissement présente une carte postale ancienne du collège de Charleville, XXe siècle, Charleville-Mézières, musée Arthur Rimbaud.En attendant, c’est un élève extrêmement brillant qui jongle avec le latin et revient avec les couronnes en carton doré du concours académique de 1870. Sa mère n’y trouve que peu de satisfaction, expliquant à son professeur de rhétorique au sujet des  »Misérables  » de Hugo, qu’il est  » dangereux de lui permettre de pareilles lectures  ».

Heureusement le jeune enseignant Georges Izambard ….

Georges Izambard

…..ne l’écoute guère, tout à son admiration pour les poèmes étranges que lui fait passer Arthur, sûr de sa vocation :  » Maintenant, je m’encrapule le plus possible. Pourquoi ? Je veux être poète. … Les souffrances sont énormes, mais il faut être fort, être né poète, et je me suis reconnu poète. Ce n’est pas du tout ma faute  » (Lettre à Georges Izambard, 1871). C’est lui également qui permettra à l’adolescent de sortir de prison, après sa première fugue (1870) justifiée ainsi :  » Je meurs, je me décompose dans la platitude, dans la mauvaiseté, dans la grisaille  ».

Arthur Rimbaud, Lettre à Georges Izambard (détail), 1870.
La  » lettre »

Pour s’évader, Rimbaud écrit, beaucoup. Il tire de cette production 22 poèmes qu’il confie, en octobre 1870, à son ami Paul Demeny 

Paul Demeny 

; poèmes qui deviendront les  »Cahiers de Douai  ». Mais la guerre est là qui ravage les Ardennes et met fin au lycée. Arthur peut enfin profiter d’un peu de liberté pour travailler tranquillement, dans le grenier de Roche, à un de ses plus célèbres poèmes, » Le Dormeur du val » :  » C’est un coin de verdure où chante une rivière….  ». Il a juste 16 ans.

‘Ce Quelqu’un  »

C’est avec ce surnom que Paul Mallarmé

Mallarmé

évoque Rimbaud dont il dresse ici le portrait :
 »Je ne l’ai pas connu, mais je l’ai vu, une fois, dans un des repas littéraires, en hâte, groupés à l’issue de la Guerre  »le Dîner des Vilains Bonshommes  », certes, par antiphrase, en raison du portrait, qu’au convive dédie Verlaine.  » L’homme était grand, bien bâti, presque athlétique, un visage parfaitement ovale d’ange en exil, avec des cheveux châtain clair mal en ordre et des yeux d’un bleu pâle inquiétant  » (citation de Paul Verlaine

Paul Verlaine

 tirée des Poètes maudits, 1884). Avec je ne sais quoi fièrement poussé, ou mauvaisement, de fille du peuple, j’ajoute, de son état blanchisseuse, à cause de vastes mains, par la transition du chaud au froid rougies d’engelures. Lesquelles eussent indiqué des métiers plus terribles, appartenant à un garçon. J’appris qu’elles avaient autographié de beaux vers, non publiés : la bouche, au pli boudeur et narquois n’en récita aucun  » (Médaillons et portraits, 1896).

Henri Fantin-Latour, Un Coin de table, 1872, Paris, musée d'Orsay. Paul Verlaine et Arthur Rimbaud sont assis à gauche.
repas littéraires ?

 » Venez, chère grande âme…  »

Pour le tout jeune adolescent, c’est le temps de l’engagement : il  »conspue  » l’armée, la bourgeoisie et le  » patrouillotisme  », préférant apporter son soutien aux Communards qui se battent alors à Paris. A-t-il lui-même participé au soulèvement ?

Photographie de Rimbaud âgé de 17 ans par Étienne Carjat, 1871 ; agrandissement : autre photo de Rimbaud attribuée à Cajart vers 1870 ou 1871 (musée Rimbaud à Charleville)Rien n’est moins sûr, mais on n’a aucun doute sur sa seconde fugue, quelques semaines à peine après la première. Direction Charleroi où le directeur du journal le renvoie à ses chères études, puis Bruxelles et Douai où on le retrouve entre deux gendarmes envoyés par  » Mother  ». Qu’importe ! En février 1871, il reprend le train pour Paris, bien décidé à faire publier sa poésie.  » On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans  » ! C’est un nouvel échec : le retour se fait à pied.

Totalement habité par la création, Rimbaud tente alors d’expliquer à ses amis, dans les fameuses  » Lettres du voyant  », sa façon inédite d’appréhender la poésie. En septembre, il tente un coup audacieux en écrivant directement à son idole Paul Verlaine, déjà connu pour ses Poèmes saturniens (1866) et Fêtes galantes (1869). La réponse ne tarde guère :  » Venez, venez vite, chère grande âme… on vous désire, on vous attend !  »

Rimbaud se précipite, emportant dans ses bagages un poème obscur et stupéfiant,  » Le Bateau ivre  », dans lequel il donne à ses recherches poétiques l’image d’un voyage périlleux qui lui permet finalement de se  » baigner dans le Poème de la Mer  » :

‘ Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J’étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais 
 »….

Albert Cros, page titre de l'Album zutique, 1871.

Un ouragan à Paris

C’est une véritable tornade qui arrive en septembre 1871 chez le discret Paul Verlaine, employé de mairie de 27 ans, marié seulement depuis un an avec la jeune Mathilde. Accueilli à bras ouverts, Rimbaud ne reste pourtant pas longtemps dans la maison familiale, les beaux-parents n’appréciant peu le comportement de ce malotru,  »terrible d’aspect  » et fort mal élevé.

Portrait de Rimbaud par Paul Verlaine, 1872 ; agrandissement : portrait de Verlaine par Frédéric Bazille en 1867.En admirateur inconditionnel de ce  » génie qui se lève  », Verlaine le soutient et s’empresse de le présenter à ses amis poètes contestataires du  »club des Vilains bonshommes  » puis du  »Cercle zutique » qui l’entraîne dans de folles soirées de boisson et d’écriture. Il en résultera un Album zutique pour lequel Rimbaud et Verlaine s’amusent à rédiger parodies et œuvres décalées comme un certain  » Sonnet du trou du cul  ».

C’est une période faite d’excès où l’arrogant Rimbaud finit par se fâcher avec tous, allant même jusqu’à blesser d’un coup de canne-épée le journaliste Étienne Carjat

Étienne Carjat

auquel il doit pourtant sa photographie la plus célèbre. Verlaine est emporté par ce tourbillon qui va détruire sa famille et sa réputation. Il néglige son fils âgé de quelques mois et, alcoolique devenu violent, manque d’étrangler Mathilde qui demande le divorce.

La décision ne surprend personne puisqu’il est de notoriété publique que les deux poètes entretiennent une relation amoureuse, tapageuse certes, mais indiscutable. On a vu, explique un journal, Verlaine donner  » le bras à une charmante personne, Mlle Rimbaud  ». Il est temps de repartir……..

____________________________

Tombe de Rimbaud ( mort le 10 novembre 1891 à Marseille) au cimetière de Charleville-Mézières.

c’était il y a environ 143 ans …..


Le 29 mars 1880

Jules Ferry expulse les religieux de l’enseignement

Le 29 mars 1880, le ministre de l’Instruction publique Jules Ferry

Jules Ferry

prend deux décrets par lesquels il ordonne aux Jésuites de quitter l’enseignement dans les trois mois.

Républicain athée et franc-maçon issu d’une riche famille de libres penseurs de Saint-Dié (Vosges), Jules Ferry donne aux enseignants des congrégations catholiques le même délai pour se mettre en règle avec la loi ou quitter aussi l’enseignement. Ces mesures viennent en réaction aux excès de la loi Falloux

Falloux ?

, votée trente ans plus tôt sous la IIe République, qui accordait aux congrégations religieuses une liberté totale d’enseignement.

Sus aux curés !

5 000 congrégationnistes sont presque aussitôt expulsés sans ménagement excessif et certains municipalités anticléricales font du zèle en expulsant aussi les religieuses qui se dévouent dans les hôpitaux.

Cette laïcisation à » marches forcées  » de l’enseignement provoque de violents remous et oblige le président du Conseil Charles de Freycinet

Charles de Freycinet ?

à démissionner le 19 septembre 1880. Il est remplacé à la tête du gouvernement par… Jules Ferry lui-même.

Le nouveau chef du gouvernement en profite pour compléter l’application de ses décrets. Le 21 décembre 1880, le député Camille Sée

Camille Sée ?

, ami de Jules Ferry, fait passer une loi qui ouvre aux filles l’accès à un enseignement secondaire public (où les cours de religion seront remplacés par des cours de morale ). L’année suivante, il fait voter la création de l’École Normale Supérieure de Sèvres en vue de former des professeurs féminins pour ces lycées. Désormais,l’Église n’a plus le monopole de la formation des filles.

Jules Ferry établit en plus la gratuité de l’enseignement primaire par la loi du 16 juin 1881 et le rend laïc et obligatoire par la loi du 29 mars 1882. L’enseignement primaire, public, gratuit et obligatoire, devient le fer de lance de la IIIe République. Ses thuriféraires ( =Clerc qui est chargé de l’encensoir et de la navette au cours des cérémonies solennelles).exaltent les  » hussardsnoirs de la République  », modestes et dévoués instituteurs qui préparent les écoliers à devenir de bon citoyens et de fervents patriotes.

Aux origines de l’école primaire :

La laïcisation de l’enseignement n’a rien à voir avec la généralisation de l’instruction primaire. Celle-ci a été engagée par François Guizot

François Guizot

, ministre de Louis-Philippe 1er, et Victor Duruy

Victor Duruy ?

, ministre de Napoléon III, donc bien avant Jules Ferry. En 1870, lors de l’avènement de la IIIe République, 78% des hommes et 66% des femmes sont déjà en mesure de signer leur registre de mariage (et donc considérés comme sachant lire et écrire !).

L’eau de Javel ?


L’ORIGINE DU MOT EAU DE JAVEL

   L’Eau de Javel tire son nom de l’ancien village de Javel (aujourd’hui quartier du 15 ème  arrondissement de Paris) où s’était créée, en 1784, une manufacture de produits chimiques, près du “Moulin de Javelle”.

   Cette manufacture était la propriété, à l’origine, de nobles proches du Comte d’Artois, frère de Louis XVI et dirigée par Léonard Alban.

 Elle était destinée aux lavandières (blanchisseuses de l’époque) alors nombreuses sur les bords de Seine.

  La  »javelle »du latin populaire  »gabella  » est un mot d’origine gauloise ; il désignait ce qu’on rassemble par poignées.

    Les lavandières, pendant le nettoyage du linge, le battait avec une poignée de branches, ce qui permettait d’extraire un maximum d’impuretés des textiles.

Découverte de l’action blanchisante :

   Jusqu’au 18ème siècle, on pratiquait généralement le   »blanchiment sur pré   » des tissus en lin, chanvre et coton, ce qui nécessitait beaucoup d’espace et de temps. Son succès dépendait de la température, du soleil…

   Claude-Louis Berthollet

Claude-Louis Berthollet

 (1748-1822), chimiste savoyard et médecin du duc d’Orléans, savait que le  »blanchiment du linge sur pré » était dû à l’action de l’oxygène de l’air et il chercha à reproduire artificiellement ce que faisait la nature. Il y réussit grâce aux solutions chlorées (le chlore nommé alors   »esprit de sel déphlogistiqué   » avait été découvert par Scheele en 1774).

  Dans ce village de Javel, Berthollet utilisa l’eau de chlore, en 1785, pour ses propriétés blanchissantes. Les Directeurs de la Manufacture, Messieurs Alban et Vallet, décidèrent de dissoudre le chlore dans une solution de potasse particulièrement adaptée au blanchiment du linge et stabilisant le caractère oxydant du chlore. Ils avaient créé la   »liqueur de Javel  », qui devint ensuite l’Eau de Javel.

    La manufacture travailla à plein rendement pendant la Révolution, s’agrandit et ne fabriqua plus que de l’Eau de Javel.

    En 1875, la “fabrique d’Eau de Javel” occupait deux cents ouvriers.

 Elle disparut entre 1885 et 1889, remplacée par les aciéries de France et les entrepôts et magasins généraux de Paris, lesquels cédèrent la place aux usines Citroën en 1915.

   Découverte de l’action désinfectante :

   En 1793 le chirurgien Percy

chirurgien Percy ?

(1754-1825) utilisa les solutions d’eau de chlore pour lutter contre   »la pourriture d’hôpital  » à l’armée du Rhin.

   En 1820, le pharmacien Antoine-Germain Labarraque 

Antoine-Germain Labarraque

(1777-1850) remplaça la potasse par la soude et étudia les utilisations médicales et pharmaceutiques de l’Eau de Javel.

   Il inventa le   »Chlorure d’oxyde de soude et de chaux  », variété d’Eau de Javel qui permit, entre autres choses, d’arrêter le processus de putréfaction des muqueuses. Il fit ainsi un grand pas dans le domaine de l’hygiène.

   La   »liqueur de Labarraque  » fut utilisée par les chirurgiens, les médecins, certaines usines, les égoutiers, les fossoyeurs… Elle fut largement distribuée lors d’une épidémie de choléra, en 1832.

   Il employa l’hypochlorite de sodium pour arrêter les gangrènes, accélérer les cicatrisations, désinfecter les hôpitaux…

   Il obtint de nombreux prix, fut nommé à l’Académie de Médecine en 1824, au Conseil d’Hygiène Publique et de Salubrité du département de la Seine en 1836.

    En 1845, Semmelweis

Semmelweis ?

, docteur en obstétrique à Vienne, fit tomber la mortalité par fièvre puerpérale de 27% à 0,23% grâce à l’utilisation des hypochlorites par les médecins pour le lavage des mains avant d’accoucher les femmes.

    En 1892, Calmette  découvrit que le bacille de Koch (tuberculose) était détruit par l’Eau de Javel. Les applications de l’Eau de Javel en désinfection se sont développées sous l’influence de plusieurs collaborateurs de Pasteur, notamment Chamberland et Fernbach.

Lors de la  »grande guerre  »,des progrès décisifs enhygiène furent accomplis par lesmédecins et les militaires :

   Pendant la bataille de Verdun, l’Armée française encerclée, et ne disposant plus d’eau potable, le Colonel Bunau-Varilla, directeur du service des eaux de l’armée mélangea un petit stock d’Eau de Javel à l’eau de la Meuse pour alimenter les troupes en eau potable (d’où l’expression  » verdunisation  » synonyme de potabilisation à l’Eau de Javel).

Le Docteur Fernand Bezançon 

Fernand Bezançon

prouva le pouvoir bactéricide de l’Eau de Javel sur le linge contaminé

   Les solutions tamponnées d’Eau de Javel furent utilisées comme antiseptiques, d’abord par le Professeur Dakin, pour désinfecter les plaies des blessés, puis par le Docteur Carrel, dans les ambulances dont il avait la charge. Le procédé se généralisa ensuite très rapidement.

   Grâce à son spectre microbien le plus large connu à ce jour, l’Eau de Javel est utilisée pour lutter contre la propagation des maladies : fièvre typhoïde, choléra, hépatite virale, SIDA, grippe aviaire…

  C’est également la raison pour laquelle, en Juillet 1969 la NASA sélectionna l’Eau de Javel pour désinfecter Apollo XI au départ et à son retour de la lune pour éviter toute contamination éventuelle Terre/Lune et vice-versa.!!!

   En 1989, pour la deuxième fois depuis sa découverte, l’effet bactéricide de l’Eau de Javel est mis en évidence par le Professeur Dodin

Professeur Dodin ?

de l’Institut Pasteur. Ses travaux révélèrent, à l’aide d’un microscope électronique, que les bactéries sont détruites en 30 secondes avec une solution d’Eau de Javel à 0,036 % de chlore actif.

 »Redbull » ne donne pas d’ailes ! lol


 »Red Bull donne des ailes  ».

Ce slogan, tout le monde (ou presque ) le connaît, mais personne n’oserait le prendre à la lettre… Et pourtant ! :Plusieurs associations de consommateurs américains ont déjà intenté des procès à la marque autrichienne. Et ce n’est pas la marque au taureau qui est sortie victorieuse de cette situation.

Une promesse non tenue

Très populaire, Redbull ( la marque de boissons énergisantes (à base de taurine) ) a connu, ces dernières années, quelques démêlés judiciaires plutôt originaux.

En effet, depuis l’année 2013, deux actions groupées ont été menées au tribunal contre la marque autrichienne, pour  » publicité mensongère  ». Selon ces clients mécontents, boire de la Red Bull  » ne donnerait pas des ailes  » comme le promettrait le slogan.

Si tout cela pourrait ressembler à une blague, la justice a néanmoins pris ces doléances au sérieux, puisque Red Bull a dû s’engager à dédommager les plaignants pour se sortir d’affaire.

Ainsi, en 2014, la firme a passé un accord avec des consommateurs américains, en promettant de verser 10 dollars à chaque client qui  » se serait senti floué  » par le slogan de la boisson.

Un accord à l’amiable

Du côté des consommateurs, on argue que Red Bull ( au delà de son slogan ) a cherché à tromper sa clientèle en promettant une boisson miracle, aux propriétés énergétiques surévaluées.

En effet, selon ces clients, aucune étude scientifique n’a pu confirmer que boire de la Red Bull améliorait la concentration, les performances physiques, ou encore la réactivité mentale.

Contrairement à ce qui a pu être avancé par la marque, la boisson à base de taurine ne serait donc pas plus énergisante qu’une tasse de café.

Afin d’éviter toute autre controverse nuisible à ses finances et à son image de marque, le groupe autrichien a donc décidé de trouver un accord avec les plaignants, pour sortir  » vainqueur  » de cette polémique.

Cette victoire  »à la Pyrrhus » ( victoire à la Pyrrhus” signifie qu’une telle victoire s’assimile plutôt à une défaite ou à un échec) a coûté un certain pactole à Red Bull, puisque la multinationale a bloqué une somme phénoménale de 13 millions de dollars. L’ensemble est reversé sous la forme de bons de 10 dollars (ou de coupons d’achat de 15 dollars) à tout consommateur mécontent, ayant acheté un produit de la marque entre 2002 et 2014.

C’est donc officiel : Red Bull donne des aides…financières.

Vidéos pub Red Bull

C’était il y a environ 94 ans :


Le 28 mars 1928

Fondation du Birobidjan juif ?

Le 28 mars 1928, Staline …..

Staline vers 1930

 …décide de créer une région autonome à l’Est de la Sibérie en vue d’y installer les juifs d’Union soviétique. Le territoire prend le nom de Région autonome des Juifs du Birobidjan en 1934 et adopte le yiddish (la langue des juifs d’Europe orientale) pour langue officielle à côté du russe.

La création du Birobidjan, sur une idée du président du Soviet Suprême Mikhaïl Kalinine

Mikhaïl Kalinine

, fait suitee au désir de freiner l’émigration des juifs soviétiques vers la Palestine tout en les poussant loin de la Russie  »utile  ».

Elle témoigne de l’antisémitisme très virulent sous les régimes totalitaires, socialistes ou populistes, au début du XXe siècle, bien avant l’arrivée de Hitler à la tête de l’Allemagne…

Cet antisémitisme durera en Pologne comme en URSS après 1945 et la défaite du nazisme, et seule la mort privera Staline de l’occasion de persécuter un dernière fois  les juifs de son empire.

En attendant, la république du Birobidjan, glaciale et désolée, en bordure du fleuve Amour, sur la frontière chinoise n’attire guère d’immigrants.

Les juifs eux-mêmes, malgré les encouragements officiels, n’ont jamais représenté plus du quart de sa population. En ce début du XXIe siècle, dans ce qui est devenu l’Oblast autonome juif, ils ne sont plus que quelques milliers sur 200 000 habitants (Russes, Coréens, Chinois…) mais restent fidèles à leur culture et à la langue yiddish.

Jeunes juifs du Birobidjan à l'époque de Staline
habitants du Birobidjan?

Birobidjan

Solitude….


En pensant à ma grand-mère…..

Certains petits enfants ignorent même sont existence, ils sont tellement loin aussi, sa fille travaille,vit très loin , elle ne sait même pas si elle la reverra un jour,elle envoie seulement une carte au nouvel an avec quelques photos et les autres qui n’habitent pas bien loin,ils ne viennent plus,soi-disant qu’ils n’ont jamais le temps.        

Alors elle se balance,elle se balance

et elle se souvient de sa propre grand-mère, c’était un tel bonheur d’aller la voir, elle lui sautait dans ses bras se blotissait dans son cou qui sentait bon ,il y avait une telle complicité entre elles…Elle lui racontait des histoires tous les soirs, lui chantait d’anciennes chansons, puis la bordait dans son lit avec amour…   Mais, tient,  des gouttes de pluies chaudes, il pleut, je vais rentrer, mais non , suis-je bête ;ce sont mes larmes…

pleurs

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Monsieur Brel !

Paroles :

Les vieux ne parlent plus
Ou alors seulement parfois du bout des yeux
Même riches ils sont pauvres
Ils n’ont plus d’illusions et n’ont qu’un cœur pour deux
Chez eux ça sent le thym, le propre
La lavande et le verbe d’antan
Que l’on vive à Paris, on vit tous en province
Quand on vit trop longtemps
Est-ce d’avoir trop ri que leur voix se lézarde
Quand ils parlent d’hier
Et d’avoir trop pleuré que des larmes encore
Leur perlent aux paupières
Et s’ils tremblent un peu
Est-ce de voir vieillir la pendule d’argent
Qui ronronne au salon
Qui dit oui qui dit non, qui dit « je vous attends »

Les vieux ne rêvent plus
Leurs livres s’ensommeillent, leurs pianos sont fermés
Le petit chat est mort
Le muscat du dimanche ne les fait plus chanter
Les vieux ne bougent plus
Leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit
Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil
Et puis du lit au lit
Et s’ils sortent encore
Bras dessus bras dessous tout habillés de raide
C’est pour suivre au soleil
L’enterrement d’un plus vieux, l’enterrement d’une plus laide
Et le temps d’un sanglot
Oublier toute une heure la pendule d’argent
Qui ronronne au salon
Qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend

Les vieux ne meurent pas
Ils s’endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent la main
Ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l’autre reste là
Le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n’importe pas
Celui des deux qui reste se retrouve en enfer
Vous le verrez peut-être
Vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le présent
En s’excusant déjà de n’être pas plus loin
Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d’argent
Qui ronronne au salon
Qui dit oui qui dit non, qui leur dit « je t’attends »
Qui ronronne au salon
Qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend…….

Bientôt( fin janvier j’aurais ….)


……X  »balais » !

Pourquoi dit-on  »balai » à la place d’  »années » ?

L’origine de cette expression est loin d’être avérée. Ainsi, dans  » Les Expressions françaises pour les Nuls  »  Marie-Dominique Porée-Rongier

Marie-Dominique Porée-Rongier?

rappelle qu’il y a de nombreuses hypothèses. « Il était de coutume de changer de balais une fois par an !. Donc autant de balais, autant d’année (…) L’expression qui est apparue dans le dictionnaire il y a tout juste quarante ans, quarante balais donc, vient en prolonger une autre :  » j’ai dix ans et des poussières …  » (…) l’explication étymologique est sans doute la plus vraisemblable : le mot balai remonterait au terme gitan babel signifiant  » en arrière  »  » en dernier  »,  » plus tard .« 

Mais le site Pourquoi.com donne une autre interprétation :
 » Cela remonte à une vieille tradition auvergnate qui consistait à accrocher autant de balais que d’années de vieillesse derrière sa voiture lorsqu’on se mariait : l’expression serait restée pour comptabiliser l’âge des gens.  » ?????

Dans  »Le bouquet des expression imagées  »,

Le bouquet des expression imagées ( livre)

Claude Duneton

Claude Duneton

et Sylvie Calaval

rapportent que le  » Balai apparaîtrait au XXe siècle et indique que de tous les bons vieux termes argotiques bien connus (berge, carat, pige etc.), la mode eighties n’a retenu que le balai ….  »

L’origine de l’expression n’est pas expliquée dans le » Dictionnaire de l’argot françaiset  »de ses origines et l’étymologie  du mot balai demeure tout aussi incertaine.

Et avoir X  »piges » pour années ?

Le mot “pige” désigne une unité de mesure. Par exemple, un journaliste qui écrit pour différents journaux est payé à la pige, au nombre de lignes ou de mots qu’il a écrits. On dit qu’il est “pigiste”. Mais la pige peut avoir d’autres sens. “Faire la pige à quelqu’un”, c’est faire mieux que lui, le surpasser. Les piges peuvent aussi mesurer le nombre d’années. “Avoir 50 piges”, c’est avoir 50 ans. Le verbe  »piger  », quand il est issu du mot pige, signifie  »mesurer ».


Le  » marquage  » des routes …..


Route avec ligne blanche.

Hier ,j’ai vu un automobiliste arrété par un policier ;il avait dépassé une auto alors qu’il y avait une ligne blanche

policier/contravention

…..Alors je me suis demandé ….

…..De quand date le marquage des routes ? Et …

Les premières lignes blanches furent tracées aux U.S.A en 1911.

Auto année 1911 ?

Le marquage au sol des routes est arrivé en France au début des années 1920 . Il servait alors d’avertissement: arrêt,sens de la circulation etc…Et le premier feu de signalisation dans l’Hexagone a été intallé à Paris en 1923.

À Cleveland, en 1914

A Londres en 1868 ,au croisement de deux rues, le premier feu de signalisation voit le jour. Il s’agit d’une lanterne à gaz rouge et verte, qu’un policier doit manœuvrer, ce qui n’est pas sans risque.

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En France, le premier feu de signalisation fut installé le 5 mai 1923, et il ne s’agissait à l’époque que d’un feu rouge destiné à stopper la circulation. Le premier feu tricolore n’y fait son apparition qu’en 1933. Jusque-là, la circulation dans les grands carrefours était réglée par des « sergents de ville » armés seulement d’un bâton blanc et d’un sifflet à roulette. Depuis, l’évolution technique n’a pas cessé. Le premier radar de feu rouge a été installé à Lyon en 2009. Au 1er juillet 2015, il y en avait 712 en France.

France, le premier feu de signalisation