La journée des travailleurs, célébrée le 1er mai dans la plupart des pays industrialisés, est en fait née à Chicago en 1886 pour réclamer la journée de travail de huit heures et a été officialisée en France sous l’appellation « Fête du Travail » par le régime de Vichy. C’est en 1886 que les syndicalistes de l’American Federation of Labor choisissent de consacrer le 1er mai – jour de renouvellement des contrats de travail – à la revendication des huit heures de travail quotidien. Plus de 300.000 ouvriers quittent leurs usines et une gigantesque manifestation se déroule dans le calme à Chicago.

Anarchy in the USA
Le 3 mai, des incidents éclatent entre grévistes et policiers, six grévistes sont tués. Le lendemain, à la fin d’un meeting de protestation organisé par les anarchistes, une bombe éclate au milieu des policiers et provoque une panique gigantesque. Sept policiers et une dizaine de manifestants sont tués. Huit militants anarchistes sont condamnés à mort. Quatre d’entre eux sont pendus en novembre 1887, un cinquième se suicide en prison. Les trois autres condamnés sont graciés en 1893 et les cinq morts réhabilités à titre posthume.
Manifestation internationale des travailleurs
En 1889, le congrès constitutif de la deuxième Internationale des partis socialistes et ouvriers, réuni à Paris, décide d’organiser à date fixe, à partir du 1er mai 1890, une manifestation internationale des travailleurs pour demander la journée de huit heures et honorer les morts de Chicago.
L’armée tire sur les ouvriers
Jusque dans les années 1920, le 1er mai est marqué par la violence. Ainsi, en 1891, neuf personnes sont tuées par l’armée à Fourmies (Nord). En France, la journée de huit heures est accordée en 1919, mais le 1er mai demeure non chômé et les manifestations sont durement réprimées.
De Pétain à Le Pen
Mais en 1941, le régime de Vichy fait du 1er mai une fête légale, qu’il la baptise « fête du travail ». En 1947, elle devient chômée. En 1988, où le 1er mai survient entre les deux tours de la présidentielle, Jean-Marie Le Pen, alors président du Front national, organise pour la première fois ce qui deviendra un rassemblement parisien régulier en l’honneur de Jeanne d’Arc. Les manifestations syndicales ont une forte connotation anti-FN.
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