Il y a environ 78 ans:


Le 29 avril 1945

Les Françaises votent pour la première fois !

Le 29 avril 1945, alors que la guerre contre l’Allemagne touche à sa fin, les élections municipales donnent l’occasion aux Françaises de voter pour la première fois de leur Histoire . Il n’était que temps. En effet, les Françaises sont parmi les dernières femmes du monde occidental à obtenir le droit de voter et…. celui de se faire élire

Le vote des Françaises est le résultat d’une ordonnance du 21 avril 1944 prise par le Gouvernement provisoire du général de Gaulle, à Alger :  » Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes  ».

Les Françaises dans un bureau de vote (29 avril 1945), DR
Femmes françaises votant en 1945 ?

Lente émancipation des Françaises

Entre les deux guerres mondiales, sous la pression des  » mouvements  »suffragistes »  et d’intellectuelles comme Louise Weiss

Louise Weiss en 1945 ?

, la Chambre des députés vote à plusieurs reprises en faveur du vote féminin. Mais le Sénat repousse ses propositions six fois!.

Les motifs des opposants tiennent à des préjugés personnels et à la crainte paradoxale que les femmes ne renforcent le camp conservateur. La gauche radicale et socialiste craint en particulier que les femmes ne rallient le camp clérical et ne se soumettent aux injonctions de leur curé !

Cependant, les Françaises n’attendent pas le droit de vote pour accéder à des fonctions gouvernementales. Trois d’entre elles obtiennent un sous-secrétariat d’État dans le gouvernement constitué par Léon Blum

Léon Blum (1936)

, en 1936, après la victoire du Front Populaire : Cécile Brunschvicg

Cécile Brunschvicg

, Suzanne Lacore

Suzanne Lacore

, Irène Joliot-Curie

Irène Joliot-Curie

. D’autre part, c’est au plus fort de l’Occupation, en novembre 1943, qu’une femme est nommée maire de son village. Il s’agit de Mlle Marie-Rose Bouchemousse

Marie-Rose Bouchemousse
Mlle Marie-Rose Bouchemousse ?????

, maire de Vigeois (Corrèze).

Il faut attendre  »les soubresauts  » de la Libération de 1945 pour qu’enfin les Françaises obtiennent le droit de vote. L’égalité des droits est aussi inscrite dans le préambule de la Constitution de la IVe République (27 octobre 1946) :  » la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme  ».

Des femmes sont dès lors régulièrement présentes dans les gouvernements. Mais la féminisation de la représentation parlementaire est lente. Le nombre d’élues à l’Assemblée nationale stagne aux environs de 30 (5% des députés) jusqu’en 1997 !!, date à laquelle il est passé à 59 grâce à un effort particulier du Parti socialiste. Il est enfin passé à 215 en 2022 (37% des députés).

Ainsi, la France se distingue de la plupart des grandes démocraties européennes par la faible représentation des femmes dans la vie politique et l’âge moyen des parlementaires, relativement élevé (en 2022, 146 députés  sur 577 avaient moins de 40 ans, contre une douzaine seulement en 2007).

Il est à noter aussi que les militaires, par souci de neutralité politique, avaient été longtemps privés aussi du droit de vote.

militaire votant ?

Ils l’obtiennent enfin le 17 août 1945, quelques mois après les femmes ! La  » Grande Muette  » n’est plus tout à fait muette

C’était un 24 janvier….


Des femmes contre les nazis : se souvenir des résistantes du  »convoi du 24 janvier ‘

Charlotte Delbo, à Auschwitz. Les prisonnières du 24 janvier ont été tatouées par un numéro allant du 31 625 au 31 854, ce qui a donné à leur convoi le nom « des 31 000 ».
à Auschwitz. Les prisonnières du 24 janvier ont été tatouées par un numéro allant du 31 625 au 31 854, ce qui a donné à leur convoi le nom  » des 31 000  »

De tous les convois de la déportation partis de France, un seul emmena des femmes résistantes vers Auschwitz. C’était le 24 janvier 1943, il y a quatre-vingts ans. Parmi les prisonnières, Charlotte Delbo

Charlotte Delbo

, Marie-Claude Vaillant-Couturier

Marie-Claude Vaillant-Couturier

, Danielle Casanova

Danielle Casanova

 » Le matin du 24 janvier 1943, il faisait un froid humide d’Île-de-France, avec un ciel bas et des traînées de brume qui s’effilochaient aux arbres. C’était dimanche et il était tôt. En entrant dans la ville, nous avons vu quelques passants. Les uns promenaient leur chien, les autres se hâtaient. Peut-être allaient-ils à la première messe. Ils regardaient à peine les camions dans lesquels nous étions debout. Nous chantions et nous criions pour les faire au moins tressaillir.  »Nous sommes des Françaises. Des prisonnières politiques. Nous sommes déportées en Allemagne ». »(Ainsi débute  »Le Convoi du 24 janvier  », (livre de Charlotte Delbo , paru en 1965 aux Éditions de Minuit et considéré, à l’instar d’autres de ses ouvrages, comme une pièce majeure de ce qu’il est coutume d’appeler  » la littérature des camps  » ); celle née de l’expérience concentrationnaire nazie, indicible en bien des points mais dont Delbo, comme quelques autres, sut transmettre un peu de la violence inouïe. Et nous dire l’absurdité si savamment conçue, maniée comme arme ultime de la déshumanisation.

Ce 24 janvier 1943, il y a donc exactement quatre-vingts ans , Charlotte Delbo est de celles qui chantent et crient dans un camion, pour faire tressaillir les passants. Elle a 29 ans. Il n’y a pas si longtemps, cette amoureuse des lettres était encore l’assistante de Louis Jouvet

Louis Jouvet

. Mais en septembre 1941, elle a quitté la troupe, en tournée ( et en exil ) en Amérique latine, pour rejoindre son mari à Paris et s’engager auprès de lui dans la Résistance. Tous deux ont été dénoncés. Arrêtés. Georges Dudach a été fusillé au Mont-Valérien. Charlotte vient de passer près de onze mois en détention, à la prison de la Santé puis au fort de Romainville. Ce jour de janvier, avec deux cent vingt-neuf autres femmes, à ( 85 % des résistantes ), elle est déportée vers un camp nazi. En règle générale, c’est à Ravensbrück que les  » politiques  » sont internées. Leur train les mène ailleurs, et c’est en cela qu’il s’inscrira dans l’Histoire : le convoi du 24 janvier fut le seul à conduire des résistantes de France jusqu’à Auschwitz-Birkenau.

À leur arrivée, les prisonnières sont tatouées, leur peau porte un numéro, du 31 625 au 31 854 ; voilà pourquoi certains appellent aussi leur convoi celui  » des 31 000  ». Elles viennent de tous horizons, toutes régions, toutes professions. Souvent jeunes, autour de la trentaine, parfois plus âgées. Parmi elles, d’autres noms que celui de Charlotte Delbo ont traversé le temps : celui de Danielle Casanova, 34 ans au moment de sa déportation, figure des cercles communistes, qui mourra dès le mois de mai du typhus ; la maladie prolifère dans les conditions sanitaires inimaginables des camps et ravage des organismes affaiblis par la faim, le froid et les travaux forcés. Hélène Solomon-Langevin, 33 ans, communiste elle aussi, fille du physicien Paul Langevin, qui fera partie des quarante-neuf survivantes du convoi et deviendra, dès l’automne 1945, l’une des premières femmes députées en France – avant que des soucis de santé, consécutifs à sa déportation, ne l’obligent à s’éloigner. Marie-Claude Vaillant-Couturier, encore, 31 ans en janvier 1943, communiste également, journaliste, photographe, qui sera transférée à Ravensbrück (aux côtés Geneviève de Gaulle-Anthonioz ou Germaine Tillion

Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion ?

seule Hélène Salomon Langevin

Hélène Salomon Langevin ?

, y survivra), puis témoignera au procès historique de Nuremberg et se lancera après-guerre dans une carrière politique, accédant à la vice-présidence de l’Assemblée nationale.

Vie d’avant, vie au camp, vie d’après …….

Celles-ci, et toutes les autres, nourrissent les pages du Convoi du 24 janvier,

le livre

de Charlotte Delbo, renversant de dignité et de force. Le fruit d’une longue enquête, dans les archives et le pays, pour retrouver les traces de chacune d’elles. Un livre comme un mausolée, qui évoque sans commentaire ces existences entravées, pour la plupart anéanties. Mais un livre, aussi, comme une ode à la vie, chacune de ces femmes y étant citée et située le plus précisément possible, date et lieu de naissance, profession quand elles en avaient, enfants, engagement politique ou non ; tableau d’une France incarnée des années 30, 40, 50, qui met la lumière sur celles, anonymes, que les livres d’Histoire ont si souvent ignorées. Et, pour certaines, des témoignages sur la Libération, le retour, la réinsertion pas toujours simple dans un quotidien ordinaire. Vie d’avant, vie au camp, vie d’après.

Charlotte Delbo, ici en 1950, a rendu compte de la vie de ses compagnes de déportation dans « Le Convoi du 24 janvier ».
Charlotte Delbo, ici en 1950, a rendu compte de la vie de ses compagnes de déportation dans  » Le Convoi du 24 janvier  ». Archives privées Dany Delbo

Quand elles avaient pénétré dans l’enceinte d’Auschwitz, après trois jours et trois nuits entassées dans des wagons à bestiaux, les femmes du convoi du 24 janvier avaient chanté la Marseillaise. ‘ Nous avons contourné des baraques, basses, comme enfouies dans la neige : les blocks, écrira encore Charlotte Delbo. Il fallait enjamber des cadavres. Visages tordus, os saillants. On comprenait en les voyant que la mort ici n’était pas douce. La vie non plus en l’attendant.  » Des années plus tard, en 1974, elle sera l’une des toutes premières à contester publiquement les thèses négationnistes de Robert Faurisson.

Robert Faurisson

Se souvenir d’elle et de ses camarades de résistance, auxquelles Aragon

Aragon ?

consacra plusieurs vers de son long poème Le Musée Grévin , c’est rendre hommage à leur courage, historique. C’est aussi saluer toutes les femmes qui se lèvent encore aujourd’hui, et parfois pas si loin de nous, pour combattre l’arbitraire qui tente de les faire taire.

(119 étaient communistes ou proches du PCF. Le convoi incluait aussi des gaullistes, des membres d’autres réseaux et quelques condamnées de droit commun. )

Livre écrit en 1943 sous le nom de François la Colère et publié par les Éditions de Minuit.

Outre  » Le Convoi du 24 janvier, Charlotte Delbo a signé une trilogie sur la déportation: Les livres : Aucun de nous ne reviendra, Une connaissance inutile, Mesure de nos jour

Billet mis parce-que je pense qu’il ne faut pas oublier ……

Emotion….


Cette campagne met en scène des  »saynètes  » de la vie quotidienne de femmes touchées par le cancer : une maman, boule à zéro, qui retrouve sa petite fille à la maison ; une amante après l’amour ; une danseuse qui réussit un beau développé ; une collègue qui revient au travail après son arrêt maladie ; une femme qui sort de la banque et qui a obtenu un prêt… autant d’instantanés de la  » vraie vie  ». Cette vie qui continue pendant et après le cancer. Chacune, dans des contextes différents, murmure un  » putain  ». Un  » putain  » de victoire, de bonheur, de soulagement, de jouissance… RoseUp, association de patientes, militante, active, place son combat dans la réalité des femmes malades. Un combat incarné, passionné, parfois iconoclaste, au plus près de la vie.

Pour une fois, un  » spot  » pub. qui sert (peut servir) à quelque chose. (En tous cas, moi, il m’a  » touché, même ému  »)

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En 2011, Céline Lis Raoux

Céline Lis Raoux

& Céline Dupré créent l’association Rose Up et lancent le tout premier numéro de Rose, un magazine féminin à destination des femmes atteintes d’un cancer. Dix ans plus tard, le 4 octobre 2021, l’association présente sa première campagne, un film réalisé par Capucine Chotard et Christophe Offenstein avec la voix off de Romane Bohringer. Cette campagne met en scène des saynètes de la vie quotidienne de femmes touchées par le cancer : des instantanés de la  » vraie vie  ». Cette vie qui continue pendant et après le cancer. Chacune, dans des contextes différents, murmure un  » putain  ». Un  » putain  » de victoire, de bonheur, de soulagement, de jouissance… RoseUp, association de patientes, militante, active, place son combat dans la réalité des femmes malades. Un combat incarné, passionné, parfois iconoclaste, au plus près de la vie. Ce film est destiné aux réseaux sociaux, à la télévision et au cinéma. Parce que, face à cette  » putain  » de maladie, les femmes ont besoin d’une  » putain  » d’association.

C’était il y a 76 ans…..


…….le 29 avril 1945 :

Les Françaises votent pour la première fois

Le 29 avril 1945 ( un dimanche ) , alors que la guerre contre l’Allemagne touche à sa fin, les élections municipales donnent l’occasion aux Françaises de voter pour la première fois de leur Histoire.

On peut dire , noter qu’il était temps ! ……..

En effet, les Françaises sont parmi les dernières femmes du monde occidental à obtenir le droit de voter  et aussi , celui de se faire élire

( Françaises dans un bureau de vote la première fois )

L’exception française :

Le vote des Françaises est le résultat d’une ordonnance du 21 avril 1944 prise par le Gouvernement provisoire du général de Gaulle,

( De Gaulle en 1963 )

à Alger :  » Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes  ».

L’exception française …..

Au tout début de la démocratie française, le droit de vote était  » naturellement  » ??? réservé aux propriétaires de sexe masculin (suffrage censitaire  masculin). On considérait que les femmes, les domestiques et les pauvres, du fait de leur dépendance économique, n’étaient pas en situation d’exercer un choix libre. ( N.B : Les femmes , je savais , mais les pauvre et les domestiques non ! )

( Le suffrage censitaire est le mode de suffrage dans lequel seuls les citoyens dont le total des impôts directs dépasse un seuil, appelé cens, sont électeurs )

On considérait aussi que la citoyenneté  » active  », autrement dit le droit de vote, impliquait des devoirs et avant tout celui de défendre la Patrie et, s’il le faut, verser son sang pour elle. Les femmes n’étant pas requises pour porter les armes, elles ne justifiaient pas du droit de vote.

Déjà , il avait fallu attendre la loi du 5 mars 1848, au début de la IIe République, pour que s’impose le suffrage universel masculin. Mais personne ne pensait encore à accorder aux femmes ce droit de vote,( malgré les revendications féministes portées par des personnalités comme Olympe de Gouge ( Je ne connaissais pas , alors , quelques mots sur cette femme : )

(Olympe de Gouge ) : Née en mai 1748 dans un ménage modeste de Montauban sous le nom de Marie Gouzes .,elle perd son père très jeune et est élevée chez les sœurs ursuline…Mariée très jeune , à 18 ans, elle se retrouve veuve et mère. Vers l’âge de 20 ans , elle renie ses origines quercynoises, elle prend le nom de scène Olympe de Gouges et fréquente assidûment les écrivains et intellectuels de l’ époque ….En 1785, elle publie une violente dénonciation de l’esclavage,1788, bien que menacée d’être emprisonnée ( à la Bastille ) , elle récidive via une pièce de théâtre ….

? ou Georges Sand

G. Sand

)

Les militaires étaient donc aussi exclus du droit de vote mais pour d’autres raisons : On ne souhaitait pas qu’ils prennent parti dans les luttes politiques et l’armée avait  » gagné  »le surnom de  » Grande Muette  ». C’est seulement le 17 août 1945 (  quelques mois après les femmes ) qu’ils ont obtenu le droit de vote…

Lente émancipation des Françaises :

Entre les deux guerres mondiales, sous la pression des mouvements suffragistes  et d’intellectuelles comme Louise Weiss

L. Weiss ?

 la Chambre des députés vote à plusieurs reprises en faveur du vote féminin. Mais ses propositions sont six fois ! repoussées par le Sénat.

Les motifs des opposants viennent des préjugés personnels et à la crainte paradoxale que les femmes ne renforcent le camp conservateur. La gauche radicale et socialiste craint en particulier que les femmes ne rallient le camp clérical et ne se soumettent aux injonctions de leur curé !

Cependant, les Françaises n’attendent pas le droit de vote pour accéder à des fonctions gouvernementales. Trois d’entre elles obtiennent un sous-secrétariat d’État dans le gouvernement constitué par Léon Blum

Blum

, en 1936, après la victoire du Front Populaire : Cécile Brunschvicg

C . Brunschvicg

, Suzanne Lacore

S.Lacore

,Irène Joliot-Curie

I. Joliot Curie

. D’autre part, c’est au plus fort de l’Occupation, en novembre 1943, qu’une femme est nommée maire de son village. Il s’agit de Mlle Marie-Rose Bouchemousse

M.R Bouchemousse ( fumant lol ) => Symbole d’émancipation ?

, maire de Vigeois (Corrèze).

La mairie

Il fallut attendre les  » soubresauts  » de la Libération de 1945 pour qu’enfin les Françaises obtiennent le droit de vote. L’égalité des droits est aussi inscrite dans le préambule de la Constitution de la IVe République (27 octobre 1946) :  » la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme  ».

Des femmes sont dès lors régulièrement présentes dans les gouvernements. Mais la féminisation de la représentation parlementaire continue et le nombre d’élues à l’Assemblée nationale stagne aux environs de 30 (5% des députés) jusqu’en 1997, date à laquelle il passe à 59 grâce à un effort particulier du Parti socialiste.

La France se distingue alors de la plupart des grandes démocraties européennes par la très faible représentation des femmes dans la vie politique mais aussi l’âge moyen des parlementaires, de plus en plus élevé (en 2007, une douzaine de députés seulement sur 577 ont moins de 40 ans). Ces records peu enviables tiennent à un même défaut :Le cumule des mandats …..

Encore une journée  » spéciale  » :


La journée internationale des droit de la femme :

POURQUOI UNE JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES LE 8 MARS ?

La Journée internationale des droits des femmes, officialisée par les Nations unies en 1977 ( il y a peu ! ) , célébrée dans de nombreux pays à travers le monde le 8 mars serait une occasion de faire un bilan sur la situation des femmes.

Marquée par de très nombreux événements et manifestations à travers le monde organisés par des mouvements, associations (parmi lesquelles Amnesty International) Cette journée existe pour fêter les victoires et les acquis en matière de droits des femmes, mais aussi pour faire entendre leurs revendications, afin d’améliorer la situation des femmes.

La Journée internationale des droits des femmes, ou journée internationale des femmes pour l’ONU, est apparue à la suite des mouvements sociaux au début du XXe siècle en Amérique du Nord et en Europe.

En plein essor , le mouvement féministe , qui avait été renforcé par quatre conférences mondiales sur les femmes organisées sous l’égide de l’ONU, a aidé à faire de la célébration de cette Journée le point de ralliement des efforts coordonnés déployés pour exiger la réalisation des droits des femmes et leur participation au processus politique et économique.

CHRONOLOGIE (SOURCE ONU)

1 ) 1909  Conformément à une déclaration du Parti socialiste américain, la première Journée nationale des femmes a été célébrée sur l’ensemble du territoire des États-Unis d’Amérique le 28 février. Les femmes ont continué à célébrer cette journée le dernier dimanche de février jusqu’en 1913.

2) 1910 L’Internationale socialiste réunie à Copenhague a instauré une Journée des femmes, de caractère international, pour rendre hommage au mouvement en faveur des droits des femmes et pour aider à obtenir le suffrage universel des femmes. La proposition a été approuvée à l’unanimité par la conférence qui comprenait plus de 100 femmes venant de 17 pays, dont les trois premières femmes élues au Parlement finlandais. Aucune date précise n’a été fixée pour cette célébration.

3) 1911  À la suite de la décision prise à Copenhague l’année précédente, la Journée internationale des droits des femmes a été célébrée pour la première fois, le 19 mars, en Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse, où plus d’un million de femmes et d’hommes ont assisté à des rassemblements. Outre le droit de voter et d’exercer une fonction publique, elles exigeaient le droit au travail, à la formation professionnelle, ainsi que l’arrêt des discriminations sur le lieu de travail.

4 ) 1913  Dans le cadre du mouvement pacifiste qui fermentait à la veille de la Première Guerre mondiale, les femmes russes ont célébré leur première Journée internationale des droits des femmes le dernier dimanche de février 1913. Dans les autres pays d’Europe, le 8 mars ou à un ou deux jours de cette date, les femmes ont tenu des rassemblements soit pour protester contre la guerre, soit pour exprimer leur solidarité avec leurs sœurs.

5 ) 1917 Deux millions de soldats russes ayant été tués pendant la guerre, les femmes russes ont de nouveau choisi le dernier dimanche de février pour faire la grève pour obtenir  » du pain et la paix  ». Les dirigeants politiques se sont élevés contre la date choisie pour cette grève, mais les femmes ont passé outre. Le reste se trouve dans les livres d’histoire : quatre jours plus tard, le tsar a été obligé d’abdiquer et le gouvernement provisoire a accordé le droit de vote aux femmes.

6 ) 1975 Lors de l’Année internationale de la femme, l’Organisation des Nations Unies a commencé à célébrer la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars.

7 ) 1995  La Déclaration et le Programme d’action de Beijing, qui constituent une feuille de route de portée historique, sont adoptés par 189 gouvernements lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes. Ils contiennent des engagements complets en réponse à 12 domaines critiques et constituent encore une puissante source d’orientation et d’inspiration. Le Programme d’action projette un monde où chaque femme et chaque fille peut exercer ses libertés et ses choix et connaître et comprendre tous ses droits, notamment le droit de vivre sans violence, le droit à l’éducation, le droit de participer à la prise de décision et le droit de recevoir un salaire égal pour un travail égal.

8 ) 2014  La 58ème session de la Commission de la condition de la femme (CSW), qui est le principal organe intergouvernemental mondial dédié exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, avait pour thème prioritaire : les résultats obtenus et les difficultés rencontrées dans la réalisation des Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) en faveur des femmes et des filles. Les institutions de l’ONU et des ONG accréditées du monde entier ont examiné les progrès accomplis et les défis qu’il reste à relever en vue d’atteindre ces objectifs. Les OMD ont joué un rôle important dans la mobilisation de l’attention et des ressources sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.

Qui sont les filles de l’Escadron bleu ?


Les filles de l’escadron bleu …..

Mandatées par le Général de Gaulle lui-même, des femmes volontaires de la Croix-Rouge française ont été chargées de l’exécution d’une tâche bien particulière. En effet, en 1945. surnommée “l’Escadron bleu”, cette unité féminine composée de 12 personnes devait organiser le retour en France de prisonniers de guerre et autres rescapés des camps de concentration.

Des femmes héroïques :

1945 : la guerre vient de se terminer. Une atmosphère de chaos flotte alors dans une Europe, où le Rideau de fer vient de tomber.

Dans le camp français, cependant, dans le camp français, les priorités sont ailleurs. En effet, des hommes et des femmes sont encore retenus prisonniers en territoire ennemi.

Pour les rapatrier, l’état-major  » tricolore  » mandate alors une équipe aux allures peu communes.

En effet,  » l’Escadron bleu  » , une unité composée de 12 femmes (pour la plupart âgées de moins de 30 ans) doit percer au cœur d’une Allemagne et d’une Pologne en ruine, pour sauver des détenus, prisonniers de guerre, déportés et autres travailleurs forcés de l’abandon.

Ce sont tout de même 300 000 Français au total que l’escadron doit ramener à bon port.

Mission accomplie :

À la tête de cette unité féminine, Madeleine Pauliac

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(une ancienne résistante et médecin cheffe de l’hôpital français de Varsovie) dirige son équipe répartie dans cinq ambulance de la Croix-Rouge.

Au total, les jeunes femmes parcourent 48 000 kilomètres, à travers une bonne partie du continent, pour retrouver le plus d’hommes et de femmes possible.

Particulièrement appliquées, les secouristes mèneront ainsi ( de juillet à novembre 1945 ) plus de 200 millions de sauvetage ; parvenant, de cette manière, à rapatrier 1480 Français.

La plupart de ces héroïnes , avec la sensation du devoir accompli reprirent une vie normale après la guerre.

Madeleine Pauliac, toutefois, persista dans sa mission en voulant sauver des religieuses d’un couvent polonais, victimes de viol par des soldats soviétiques.
Après avoir exfiltré , vers la France , 24 de ces nouveau-nés (conçus dans des circonstances abominables), la jeune femme périra dans un accident de la route (à seulement 33 ans).

C’était en février…


En Suisse, les femmes n’ont obtenu le droit de vote qu’en février 1971, il y a seulement 50 ans?

Fait peu connu, en Suisse, les hommes pouvaient interdire à leur femme de travailler jusqu’en 1985.……………..

La confédération helvétique est connue pour sa démocratie et ses » votations  ». Pour autant, l’égalité dans le vote des femmes et des hommes n’est arrivée qu’en 1971, quand une majorité d’hommes a fini par  » bien vouloir  » partager ce droit.

La Suisse   célèbre dimanche 7 février 2021 le jubilé de l’accession des femmes au droit de vote. Cinquante ans seulement, pour un pays qui se targue d’être une des plus anciennes démocraties du monde, fier des consultations directe  de ses citoyens.

 » Le 7 février 1971, a marqué une étape décisive vers l’égalité des genres  », rappelle la ministre de la Justice, Karin Keller-Sutter

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K.Keller-Sutter

dans un tweet, et de souligner :  » c’est la naissance de la démocratie dont nous sommes si fiers aujourd’hui : une démocratie pleine et entière  ».

Première présidente de la Confédération helvétique, en 1999, Ruth Dreifuss

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Ruth Dreifuss

, estime pour sa part que  » ce demi-siècle a vu l’élimination des discriminations légales entre hommes et femmes, une volonté croissante de surmonter les inégalités de fait et la prise de conscience des urgences sociales et écologiques  ».

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?  » l’urinette  » …..


  Pratique ? Pour vous mes dames : 

   Fini le stress féminin ressenti lorsqu’une   » envie pressante  » sur une aire d’autoroute conduit à la vision disons  » cauchemardesque  » des toilettes sales … »  

  L’urinette  » , nommée parfois  » pisse – debout  »  devrait permettre aux dames d’être moins rebutées devant ces toilettes souvent sales , en effet , cet accessoire va leur permettre d’uriner debout sans  » s’en mettre partout   » lol .

 Cet objet que certains qualifient d’extraordinaire consiste en un sorte d’entonnoir adapté à la morphologie féminine , qui se place entre les jambes pour  » soulager la vessie  » . Certaines urinettes sont jetables , urinette 1d’autres , en plastique ou silicone , peuvent être rincées et resservir …

   Bien qu’encore peu connu , et encore moins utilisé , cet accessoire hygiénique serait pourtant déjà au sommet , puisque les spationautes féminines s’en serviraient  ….Bientôt des publicités déferleront pour ces  » urinettes  » en France  : C’est un marché  » ouvert   » lol 

P.S : Ma grand -mère qui urinait souvent debout , aurait certainement trouvé cet ustensile inutile lol 

Connaissez vous…..


L’ Hymne des femmes !

    J’ai appris ces jours derniers qu’il existe ! 

    Il n’était pas destiné à devenir une chanson de ralliement, et pourtant… Près de 50 ans après sa création par des membres du MLF, cet hymne, qui se fredonne sur l’air du   » Chant des marais  », (re)trouve une certaine notoriété. A apprendre pour le samedi 23 novembre, journée de marche contre les violences faites aux femmes à l’initiative du collectif   » Nous Toutes  ».
   Le texte, tout à fait  improvisé, serait né lors d’une réunion du mouvement féministe pour préparer le rassemblement du 28 mars 1971 en mémoire des femmes de la Commune de Paris ; une œuvre collective, donc, à laquelle ont participé notamment Monique Wittig, Hélène Rouch, Antoinette Fouque, Josée Contreras.  Cette dernière aurait eu l’idée de la chanter sur l’air du Chant des marais (appelé aussi Chant des déportés, ou des soldats de marécage) écrit en 1933 par un mineur, Johann Esser, et un acteur et metteur en scène, Wolfgang Langhoff, mis en musique par Rudi Goguel, un employé de commerce, tous prisonniers politiques au camp de Börgermoor. En 1979, Antoinette Fouque ajouta un nouveau couplet, selon les  » Editions des Femmes   »:  »Nous ne sommes plus esclaves, nous n’avons plus d’entraves, dansons !  »

   L’an dernier, 40 chanteuses en ont enregistré une version à l’occasion du premier appel à manifester du collectif  » Noustoutes  » , le 24 novembre dans le cadre de la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes  et au profit de la Maison des femmes de Saint-Denis.

   On l’a entendu également, le 11 juin dernier, au Roazhon Park de Rennes lors du match qui opposait le Chili à la Suède pour la Coupe du monde de rugby, à l’initiative de la compagnie Dicilà.?

Nul doute qu’on devrait l’entendre, samedi 23 novembre, à Paris, lors de la marche contre les violences sexistes et sexuelles. L’an dernier, 50 000 personnes avaient défilé à l’appel du collectif Nous Toutes.
    Le 25 novembre est la date de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et celle qu’a choisie le gouvernement pour clôturer le Grenelle des violences conjugales ouvert en septembre.
Ci-dessous : la page originale du numéro 3 du Torchon brûle (février 1972) dans lequel a été publié l’hymne du M L F :

hymne féministe

 

Le flirt , loi !


  Là , j’ai lu ceci sur le net , et me suis tellement amusé que je ne l’ai pratiquement que collé ici !  ( Seuls les américains sont ( étaient ) capables de  » pondre  » une telle loi !)

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Loi prohibant le flirt : une idée américaine  née au début du XXe siècle !!!!!

 
 
En 1902, l’académicien Émile Faguet, célèbre pour sa verve, son espièglerie, sa subtilité et son érudition, apprenait que la législature de New York était sur le point de discuter un projet de loi tendant à enrayer le flirt, la lecture des dispositions à venir l’amenant à juger cette mesure dénuée de sens commun, contre-productive et  »délétère  », sans compter que légiférer, comme le souhaiteraient les  »flirtophobes  », sur un sourire ou un regard relèverait de la gageure .

 

Sagissait-il de ce  » flirt-ci  » ou s’agissait-il de ce   » flirt-là  », s’interroge Émile Faguet ? Car, poursuit-il, il y en a plusieurs. S’agissait-il du flirt masculin ou du flirt féminin, ou des deux ? Certainement le flirt suppose toujours deux personnes et plutôt de sexe différent, et donc le flirt est masculin-féminin par essence et définition. Mais encore, tantôt il consiste , chez un homme, le désir d’être agréable à une femme, tantôt , chez une femme, le désir de ne pas être indifférente à un gentleman ; et cela fait deux flirts très différents.

   Chacun sait, par exemple, écrit Faguet, que le flirt masculin en Amérique consiste essentiellement à se montrer, devant une jeune fille qu’on veut éblouir extraordinairement brillant et étonnamment vainqueur dans des jeux athlétiques, et il est évident que le flirt chez les jeunes filles, encore qu’il puisse avoir ce caractère dans une certaine mesure, ne peut pas consister essentiellement en cela.

flirt 1( <= Peinture d’Édouard-Bernard Debat-Ponsan (1896).)

 » J’étais donc indécis et anxieux et, après être resté dans cet état d’âme le temps convenable pour en jouir, j’ai fini par vouloir m’éclaircir et j’ai écrit une petite lettre caressante, une petite lettre de solliciteur, à un de mes amis de New York  », déclare  l’académicien.  » Il a mis quelque temps à me répondre, si bien que je croyais que la nouvelle en question était tout simplement un  »canard  » américain. Le canard américain consiste souvent à couper la queue de son chien, ce qui en fait un singulier animal. »

Mais non, ce n’était pas un canard.  »Mon ami a fini par m’envoyer  » un rayon brusque de phare tournant  » et je suis éclairé. Et vous allez l’être. Car voici sa lettre :

 » My dear, la nouvelle est vraie. Elle est vraie en ce sens que le projet en question a été déposé. Mais qu’il vienne jamais à la discussion, c’est une autre affaire. C’est un peu ici comme chez vous et c’est un peu chez vous et chez nous comme partout. Un projet est comme un roi. Quand il est déposé, cela ne veut pas dire qu’il ait de très grandes chances de régner un jour. Cela veut dire plutôt le contraire. Mais encore est-il qu’il est déposé et qu’il peut venir en délibération une de ces années. Il y a des années où l’on n’est pas en train, comme disait votre Murger ; mais il y a des années où l’on travaille, même législativement. Il est possible que le projet soit discuté ; il est possible qu’il soit voté. Les flirtophobes sont assez forts chez nous. La  » flirt-exécution  » peut être décidée.

 » Mais de quel flirt s’agit-il ?

       Vous m’étonnez de me le demander. Il s’agit, bien entendu, du flirt féminin. Ne savez-vous donc pas que c’est, en vérité, le seul qui existe chez nous ? Chez vous, les gentlemen font la cour aux dames depuis Clémence Isaure et depuis plus longtemps encore. Vous savez bien que chez nous ce sont les jeunes filles qui font la cour aux jeunes gens. Elles leur donnent des rendez-vous. Elles se promènent avec eux et, very well, elles les promènent. Elles les invitent à dîner ou à luncher, comme, en votre XVIIe siècle, les jeunes seigneurs  » donnaient un cadeau  » à de jeunes dames, ce qui voulait dire qu’ils leur offraient une collation. Vous savez que je sais très bien le français. C’est un de mes moyens à moi, de séduction. Il est austère, comme il me sied.

 

 » Eh bien, c’est ce flirt-là que nos bons puritains de l’État de New York trouvent shocking et veulent réprimer. Ils trouvent que cela compromet le bon renom de la vertueuse et grave Amérique, et lui donne figure plaisante devant le monde qui la regarde. Moi, je trouve que le monde peut regarder l’Amérique ; mais que le flirt américain ne le regarde pas.

  » Ils trouvent surtout , et c’est bien là, toute comparaison désobligeante étant écartée, que le bât les blesse , que trop souvent leurs benêts de fils sont séduits par des intrigantes, ce qui n’est pas tout à fait faux. Il arrive que leurs grands garçons manquent, je ne dirai pas un mariage riche, ce à quoi il est incontestable que nous tenons peu, mais un bon mariage, un mariage avec une jeune fille sérieuse, solide, modeste et bonne ménagère, oiseau rare, du reste, chez nous, pour épouser une jeune fille, généralement très honnête, mais frivole, superficielle, dépensière et très éventée, qui les aura séduits par ses cajoleries, ses provocations, ses attirances hardies, en un mot par ce que nous appelons le flirt.

« Qui les aura amusés, surtout. Nos jeunes gens sont rudes, courageux et tristes. Ils n’ont ni la légèreté française, qui s’amuse d’elle-même et qui a le bonheur, en vérité, puisqu’elle en a la monnaie, qui est la gaieté ; ni la tranquillité allemande, qui, sans s’amuser précisément, jouit d’elle-même en savourant le rêve ou l’enchaînement lent et paisible des idées. Ils sont tristes dès qu’ils n’agissent pas, dès qu’ils ne poussent pas la balle du tennis d’un bras vigoureux ou le boulet du football d’un pied énergique.

« La jeune fille arrive, qui les amuse, qui les divertit, qui les secoue par ses espiègleries et ses idées folles et ses propos excentriques, qui les fait rire de ce rire large et bruyant que vous connaissez. C’est le flirt. Il a peut-être ses inconvénients. Il a, ce me semble, beaucoup d’avantages.

« Mais il est, à ce qu’il paraît, un peu inconvenant, un peu impropre. Nos néo-puritains, cela est certain, le voient d’un mauvais œil. Ils veulent le détruire par une loi, ce qui me paraît bien malaisé. On n’abolit guère par la loi ce qui est dans les mœurs. Une loi répressive du flirt ne serait que restrictive du flirt. Elle le restreindrait… que dis-je ? Elle le dénaturerait sans le restreindre le moins du monde. Il subsisterait sous une autre forme, peut-être plus mauvaise. La loi le rendrait hypocrite . Nos jeunes filles flirteraient moins franchement, moins ouvertement, moins rondement ; mais elles flirteraient tout de même. Le manège se substituerait à la provocation.

  » Nous aurions les petites flirteuses sournoises que vous connaissez. Point d’éclat, point de tapage, point de mouvement, point d’allures conquérantes, point de marche à l’ennemi, point de raids, point d’assauts en musique comme à votre siège de Lérida, point de garden parties, point de parties de plaisir, point d’invitations à luncher, point de rendez-vous ; mais le fameux jeu qui est le vrai grand jeu, le jeu du sourire et des yeux.

   » Tout est là, vous savez bien. On se croise avec un jeune homme à la promenade. On le regarde à peine, mais d’un regard   » à l’instant détourné  », qui est un aveu, une déclaration, un hommage et presque une prière. Si l’attention n’est pas réveillée à la troisième ou quatrième fois.

   » On se rencontre avec un jeune homme en une soirée, à un dîner, à un  » cinq heures  ». On ne lui dit rien du tout. Mais il suffit qu’il dise un mot et, par exemple, qu’il fait froid, pour qu’on le regarde d’un air profondément admiratif avec l’œil noyé de l’extase, et pour qu’un sourire prolongé, évidemment involontaire et dont il est certain qu’on ne s’aperçoit pas, erre doucement sur les lèvres imperceptiblement entrouvertes. J’ai entendu dire que c’était là. le flirt français. Qu’en dites-vous ?

 

Flirt. Biscuits Lefèvre-Utile. Affiche publicitaire de 1899-1900 réalisée par Alphonse Mucha

Flirt. Biscuits Lefèvre-Utile. Affiche publicitaire
de 1899-1900 réalisée par Alphonse Mucha

  » Français ou autre, il est charmant. Et il est diablement dangereux. Il prend l’homme par ce qu’il a de plus sensible et de plus facile à prendre, par la vanité, par l’amour-propre. Il est une flatterie dissimulée, raffinée, savante, prolongée, incessante, et comme une lente caresse de l’âme. Je crois qu’il faut être assez fort (ou très occupé ailleurs  ) pour y être insensible, et je crois que l’on n’y est jamais indifférent.

    »Or, contre ce flirt-là, quelle loi faire, s’il vous plaît ? Je voudrais bien qu’on me le dît. Qui pourra empêcher de sourire ? Qui pourra empêcher d’avoir un regard admiratif suivi d’un regard rêveur ? Je ne vois pas le texte législatif qui pourrait formuler exactement ces choses-là, et les interdire avec une précision suffisante. Le regard échappe au législateur, le sourire donne peu de prise au magistrat.

  » Or, tout l’effet de la loi de nos flirtophobes serait de substituer le flirt français  (mettons français, si vous voulez ) au flirt américain, le flirt sournois au flirt franc, le flirt ingénieux et savant au flirt… je dirai presque au flirt ingénu. Je ne vois pas bien le progrès. »

  » Ne doutez point que nos jeunes filles ne fissent très promptement la substitution. Elles sont très fines au fond. Elles s’abstiennent d’être rouées parce qu’il leur est permis d’être hardies, et elles cessent un peu d’être jeunes tilles parce qu’il leur est permis d’être garçonnières ; mais la répression aurait très vite ses effets ordinaires, et de la guêpe bourdonnante la loi aurait très vite fait une fine mouche. »

 

  » Avez-vous lu Meta Holdenis de votre Cherbuliez, avez-vous lu Bijou de votre Gyp ? Voilà des flirteuses dans les teintes douces. Elles n’ont rien d’audacieux ; elles n’ont rien de bruyant. Elles passent à travers le monde sans avoir l’air de se douter qu’il existe ni qu’elles existent. Elles sont bien loin de tout manège de coquetterie. Elles ne savent même pas ce que c’est que la coquetterie. En attendant, elles affolent tout le monde sans avoir l’air de s’en douter. C’est le regard, c’est le sourire, c’est la démarche, c’est un mouvement imperceptible, c’est moins qu’un mouvement : c’est l’attitude. Ferez-vous une loi contre l’attitude ? Je ne crois pas qu’on puisse aller jusque-là en fait de loi de tendances.

   » Il me semble donc que le projet de loi de nos flirtophobes et de nos flirtoclastes est un beau coup d’épée dans l’eau de rose. Fût-il voté, ou il n’empêcherait rien du tout, ou il remplacerait un mal par un mal peut-être pire, ou tout au moins un mal par un autre mal. À flirt flirt et demi.  » Nous flirtions. Il vous déplaît. Nous coquetterons maintenant.  » Il ne faut pas casser la corde d’un arc quand cet arc en a plusieurs. C’est l’arc qu’il faudrait briser. Essayons donc de briser celui-là ! C’est l’arc d’Ulysse aux mains de Circé.

  » Après cela, vous savez, mon cher ami, qu’autre chose aussi me rassure, moi indulgent au flirt, comme partisan de toutes nos vieilles institutions américaines.   Vous n’ignorez pas que chez nous une loi votée, une loi promulguée, une loi insérée aux papiers officiels, peut très bien être une loi qui n’existe pas. Nos tribunaux ont le droit de déclarer qu’une loi n’est pas applicable, qu’une loi est caduque, à peine née, parce qu’elle est contraire aux institutions fondamentales de l’Union. Nous avons, comme cela, un certain nombre de lois qui figurent avec beaucoup d’honneur dans nos codes et qui n’ont jamais, jamais été appliquées. Par décision des tribunaux, gardiens de notre sainte Constitution, le citoyen n’a qu’un devoir envers elles, qui est de leur désobéir. Vous ne connaissez pas cela en France. C’est américain. C’est strictement américain. C’est éminemment américain ; car c’est très original.

 » Eh bien ! je vous le demande, mon cher ami, si le bill sur le flirt était voté, est-ce qu’il y aurait un tribunal dans toute l’étendue des États, comme nous disons, pour admettre qu’il fût applicable ? Est-ce que le flirt n’est pas au rang de nos institutions fondamentales ? Est-ce qu’il n’est pas dans la Common Law ? Est-ce qu’il n’est pas la Common Law elle-même ? C’est trop évident. La Common Law, c’est les droits de l’homme. ll est trop évident que le flirt est le droit de la femme. Il est sacré, inaliénable et imprescriptible. La loi peut tout faire, comme disent les Anglais, excepté d’une femme un homme. Eh bien, ôter à nos jeunes filles le flirt, ce serait vouloir les changer de sexe. C’est la chose impossible, et j’ajoute qu’elle est indélicate.

     » Non, cher et respectable ami, le flirt continuera d’exister. Légalement ou illégalement, il continuera d’exister, parce qu’il est constitutionnel. Tant pis (et faut-il dire tant pis ?  ) pour nos jeunes gens. Ils n’ont qu’à se garder. Ils n’ont qu’à réfléchir. Ils n’ont qu’à s’apprendre à eux-mêmes à distinguer l’amour vrai de l’amour factice, encore qu’ils se ressemblent quelquefois à s’y méprendre facilement ; ils n’ont qu’à aiguiser leur sagacité psychologique. Les Américains ont inventé le paratonnerre contre le coup de foudre.

 » Agréez, cher ami, mes sympathies très fidèles, et Dieu vous garde du flirt, qu’aucune mesure législative ne saurait efficacement combattre.  »

  Je suis assez de l’avis de mon docte correspondant, reprend Émile Faguet, tout en lui laissant la responsabilité de quelques opinions contestables ou hasardées. Je ferai une simple observation qui sera à demi en faveur de ce projet de loi sur lequel il daube si fort. Je n’y tiens pas. Je reconnais qu’il serait à peu près inefficace et d’une application à peu près impossible ; mais encore il serait un texte officiel servant en quelque sorte d’avertissement : « La mendicité et le flirt sont interdits sur le territoire de l’État de New York » ; cela voudrait dire à l’adresse des jeunes gens un peu candides : « Il existe un danger, que les hommes graves ont estimé assez grave lui-même pour le considérer comme un délit. C’est le flirt. Prenez garde au flirt. Songez au flirt. Toutes les fois que vous vous trouvez avec une jeune fille, rappelez-vous que le flirt existe.  »

Ce n’est pas un mauvais avis, au moins. Il est bon à afficher. Défiez-vous des pickpockets du cœur.