Le 26 novembre 1993, avant le concert qu’il donnait à Saint-Genis-Laval, Leny Escudero était l’invité de l’émission « Tout peut arriver » sur TLM.
« La question qui fait mouche »
Ci-dessous, quelques réflexions de Leny sur la vie, le progrès, le temps et le « pognon », Des mots qui résonnent étrangement et qui collent parfaitement à l’actualité.
Le progrès est arrivé pour virer les hommes. Ce qui est positif, c’est le progrès, ce qui n’est pas positif, c’est qu’il est mal partagé !
Ils ne veulent pas toucher aux structures, au sacro-saint Vaudou du pognon, parce que tout le problème, il est là, il y eu une équation qui disait « le temps, c’est de l’argent », mais on a toujours privilégié l’argent par rapport au temps, or qu’est-ce qui est plus important pour un être humain que le temps de vie ? L’oseille, c’est plus important ? Je n’ai jamais vu un coffre-fort suivre un corbillard !
Et enfin, pour répondre à la question « qu’est-ce qu’on peut faire » posée par nos gouvernants d’hier comme d’aujourd’hui : Qu’est-ce qu’on peut faire ? Mais c’est votre boulot, pas le mien, c’est vous qui vous prétendez économistes, c’est vous qui prétendez diriger la cité, je n’ai jamais demandé les suffrages de mes concitoyens, il y a des gens qui prétendent diriger la cité, alors qu’ils le fassent !
La politique, c’est savoir à qui on prend du fric pour le donner à qui. Abbé Pierre
Leny Escudero 1932 / 2015, chanteur, auteur, compositeur et acteur politiquement engagé » On m’a reproché d’avoir un vocabulaire qui ne dépasse pas mille mots ». » J’ai fait avec ce que j’avais. C’est long de reprendre leurs mots aux riches »
ancêtre de Boris Johnson, morte d’une mystérieuse infection
L’ancien dirigeant du Royaume-Uni a pour ancêtre… une momie ! Le corps de sa sixième arrière-grand-mère est conservé par le musée d’histoire naturelle de Bâle, en Suisse afin d’étudier son incroyable état de conservation. Les causes de sa mort, longtemps restées mystérieuses, pourraient s’éclaircir grâce à de nouvelles analyses.
Elle est connue pour être la momie la mieux conservée de Suisse. Mais aussi pour son curieux lien de parenté avec Boris Johnson. Anna Catharina Bischoff
Anna Catharina Bischoff
, sixième arrière-grand-mère de l’ancien Premier ministre britannique, a vécu au XVIIIe siècle entre Strasbourg et Bâle. Son corps momifié a été retrouvé en 1975 et depuis, les scientifiques pensaient qu’elle était morte de la syphilis. Mais de nouvelles analyses révèlent qu’elle souffrait en réalité d’une mystérieuse infection : l’agent pathogène qui aurait causé sa mort n’a jamais été vu nulle part ailleurs.
Arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère de Boris Johnson?
C’est en 2018 que cette momie, désormais la plus connue de Suisse, fait les gros titres. Il s’avère qu’elle est l’arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère de Boris Johnson. Anna Catharina Bischoff est née dans une famille aisée de Strasbourg en 1719. Son père était prêtre et s’occupait des familles, des malades, leur apportait du réconfort. Lorsqu’il mourut à l’âge de 40 ans, le mari d’Anna Catharina a pris sa suite. Elle vécut en France pendant 40 ans et eut sept enfants. Sa fille aînée est la cinquième arrière-grand-mère deBorisJohnson
BorisJohnson ?
. Cette dernière s’est mariée avec un certain Christian Frédéric Pfeffel
Christian Frédéric Pfeffel ?
, d’où le nom complet de l’ancien dirigeant du Royaume-Uni : Alexander Boris de Pfeffel Johnson. Ce dernier a donc en partie des origines françaises et allemandes de par ce côté de sa famille qui s’est établi par la suite vers Colmar.
La momie est conservée au musée d’histoire naturelle de Bâle
Son ancêtre Anna Catharina Bischoff est décédée en 1787 à 69 ans. Elle a été retrouvée dans un curieux état de conservation au fond d’un caveau sous l’église des Franciscains à Bâle, qui a été fouillée dans les années 70 pour y réaliser des travaux de rénovation.
Un traitement au mercure qui l’a naturellement momifié
Parce qu’elle devait côtoyer les hôpitaux, les experts ont longtemps pensé qu’elle y a attrapé la syphilis, une maladie très contagieuse. Le traitement au mercure , utilisé à l’époque pour soigner cette maladie, était souvent mortel.Une forte concentration du métal lourd hautement toxique a été retrouvée dans sa dépouille. Mais celui-ci a aussi ralenti la putréfaction de son corps et l’a même momifié ! Le microclimat de la cellule funéraire l’aurait également empêché de trop se dégrader. Résultat, ses mains sont en parfait état, ce qui est moins le cas des pieds ou de la tête.
Aujourd’hui, les experts qui ont analysé le corps révèlent que la cause de la mort, si ce n’est pas le traitement au mercure, pourrait être une bactérie retrouvée en abondance dans ses organes et jusqu’ici inconnue de la science. Elle aurait donc pu souffrir d’une infection…
La comparaison des anciennes bactéries mystérieuses avec des bactéries d’aujourd’hui a révélé qu’elles auraient pu lui causer des lésions osseuses et des troubles pulmonaires. Des symptômes semblables à la syphilis ! Ce qui fait dire aux scientifiques que peut-être, le diagnostic de l’époque a pu être erroné. D’autant qu’à l’époque, être atteint de cette maladie sexuellement transmissible était une véritable honte pour les classes aisées. Les raisons de sa mort ne sont donc toujours pas tranchées.
…….n’échapper à un danger que pour se frotter à un autre encore plus grave ; de pis en pis ; en tentant d’éviter un mal, tomber dans un autre encore plus grand ; aller de mal en pis ; échapper à un mal pour inévitablement retomber dans un autre pire
Origine et définition
Cette expression est employée depuis le XIVe siècle, mais elle remonte à l’Antiquité. Jean de la Fontaine l’a utilisée dans « la vieille et les deux servantes » où il conte l’histoire de deux servantes qui, étant dérangées dès le chant du coq par leur patronne, crurent bon d’égorger l’animal. Hélas, une fois l’animal passé de vie à trépas, la vieille, craignant de laisser passer l’heure du réveil, n’arrêtait plus de les déranger. A l’origine Charybde et Scylla auraient été deux dangers du détroit de Messine, entre l’Italie et la Sicile, le premier étant un tourbillon, le second un écueil. Les marins qui cherchaient à éviter le premier allaient périr en s’écrasant sur le second. Présents dans la Mythologie, Scylla était présenté comme une créature monstrueuse à plusieurs têtes et Charybde comme un monstre qui, trois fois par jour, aspirait dans d’énormes tourbillons les eaux du détroit avec les bateaux qui y naviguaient, puis les recrachait . Dans l’Odyssée, Ulysse, qui vient à peine d’échapper aux chants des sirènes, doit tenter de se glisser entre ces deux grands dangers. Mais il y perdra 6 compagnons dévorés vivants par Scylla.
Exemples
Pour autant, nous ne souhaitons pas à la Slovénie de tomber de Charybde en Scylla. Lorsque je me suis penché sur ce dossier, je dois bien dire que je suis tombé de Charybde en Scylla. » Ces prisonniers risquent de tomber de Charybde en Scylla. Si seulement j’avais su, à l’époque, que je tombais de Charybde en Scylla quand, en m’asseyant, remplie d’idéaux, dans le fauteuil éditorial, je rêvais d’en faire le prochain New Yorker. Cherchons -nous à tomber de Charybde en Scylla ou voulons-nous emprunter une voie durable? »
Elle t’a mis au monde, mais après 6 mois , elle nous a quitté …..et m’a l’aissé sans » mode d’emploi ». Tout ce que je savais , c’est que je t’aimais bien avant de te voir .Je sais que j’ai fait quelques erreurs , et j’en suis désolé,mais je faisais de mon mieux avec ce que je savais .Tout ce que j’ai fait ,je l’ai fait par Amour . Tu es »mon » ? enfant ,ma vie,mes rêves pour demain .Je t’aimerais toujours ,et il n’y a rien qui puisse détruire pour toi .
Comme d’habitude, les commentaires sont les bienvenus, mais nullement obligatoires !
La Liberté éclairant le monde :
Le 28 octobre 1886, » La Liberté éclairant le monde » est inaugurée dans la liesse, à l’entrée du port de New York, par le président des États-Unis Stephen Grover Cleveland. C’est la plus colossale statue jamais construite (46 mètres de haut et 93 avec le piédestal). Elle est l’oeuvre du sculpteur Frédéric Auguste Bartholdi
A.Bartholdi
Ce cadeau de la France aux États-Unis célèbre l’amitié franco-américaine sur une idée du juriste Édouard Laboulaye
Édouard Laboulaye
. Il a été financé par une souscription publique des deux côtés de l’Atlantique et grâce à une active campagne de presse du journaliste américain Joseph Pulitzer…
Auguste Bartholdi, républicain et patriote
Né le 2 août 1834 à Colmar, en Alsace, dans une famille de notables protestants, Auguste Bartholdi a pu donner libre cours à ses penchants artistiques grâce à la bienveillance de sa mère Charlotte qui ne cessa jamais de l’épauler.
Il a à peine 20 ans quand il inaugure sa carrière de sculpteur avec la statue du comte Jean Rapp, un général de Napoléon Ier originaire comme lui de Colmar. Déjà s’affirme son goût pour le gigantisme avec cette statue à laquelle, de sa propre initiative, il donne une taille deux fois supérieure à la taille humaine.
En dépit de la bienveillance du Second Empire à son égard, Bartholdi ne cache pas ses convictions républicaines, ce qui lui vaut de nouer une relation amicale avec le professeur de droit Édouard Laboulaye
Édouard Laboulaye
(1811-1883), dont il réalise le buste en 1866.
Aux États-Unis, laguerre de Scession vient de se terminer sur l’abolition de l’esclavage. L’enthousiasme de Laboulaye, partisan des abolitionnistes, est à son comble.
Lors d’une soirée à laquelle est invité le jeune Bartholdi, il lance l’idée d’un monument qui scellerait l’amitié entre les peuples français et américain. Bien entendu, ce monument serait inauguré à l’occasion du centenaire de la Déclaration d’Indépendance , soit en 1876 !…
Suez avant New-York
En attendant, il faut composer avec un régime qui n’a pas de sympathie particulière pour la démocratie américaine.
Auguste Bartholdi, comme beaucoup d’artistes et d’intellectuels de son temps, cède à l’égyptomanie. Il visite les bords du Nil et rencontre Ferdinand de Lesseps, maître d’oeuvre du futurcanal de Suez .
Il lui suggère d’ériger à l’entrée du canal une statue monumentale à l’image du colosse de Rhodes, mais qui serait, elle, conçue pour durer des siècles.
Son projet prend l’allure d’une paysanne égyptienne qui brandit une torche, avec une majesté toute antique. Mais le vice-roi d’Égypte Ismaïl Pacha repousse l’idée et Bartholdi revient à Paris avec la maquette en terre cuite dans sa malle.
Arrive la guerre franco-prussienne. Patriote, le sculpteur de 36 ans sert comme chef d’escadron et aide de camp de Giuseppe Garibaldi dans l’armée des Vosges.
Tandis que la France est encore sous le coup de la défaite, Édouard Laboulaye, devenu député républicain, se montre plus que jamais convaincu de l’utilité du monument à la Liberté. Il suggère à son ami de se rendre aux États-Unis pour tâter le terrain.
Dès son arrivée dans la rade de New York, à l’automne 1871, Bartholdi repère l’emplacement idéal pour son futur monument, lequel serait inspiré de la paysanne à la torche qui devait ouvrir le canal de Suez.
C’est l’île de Bedloe, rebaptisée »Liberty Island »en 1956. Elle est visible de tous les arrivants et offre un point de vue à la fois sur le grand large et la cité.
Laboulaye et Bartholdi ont dans l’idée que le monument, d’un coût de 250 000 dollars (une somme colossale pour l’époque), soit financé par souscription, pour moitié par le peuple français et par le peuple américain, le premier se réservant la statue et le second le piédestal.
Bartholdi rencontre dans ce but le président Ulysses S. Grant, des sénateurs, des industriels et des journalistes. Mais ses interlocuteurs demeurent très réservés à l’égard du projet. Tout comme d’ailleurs les élus et les notables français qui penchent majoritairement pour une restauration de la monarchie et en veulent surtout aux Américains d’avoir soutenu la Prusse dans la précédente guerre.
En attendant que la situation se débloque, Bartholdi s’attelle à une commande publique destinée à rappeler le siège de Belfort en 1870-1871. Ce sera le Lion de Belfort, une sculpture monumentale (on ne se refait pas) en granit des Vosges, adossée à la colline qui surplombe la ville.
L’horizon se dégage enfin : le régime politique bascule en janvier 1875 vers la République. Le projet de statue de la Liberté recueille désormais les faveurs de l’opinion mais le temps presse.
Course d’obstacles :
Laboulaye, qui a de la suite dans les idées, fonde un Comité de l’union franco-américaine en vue de lever des fonds.
Charles Gounod compose pour les généreux donateurs, à l’Opéra de Paris, un Hymne à la Liberté éclairant le monde. On leur offre aussi deux cents modèles réduits de la future statue.
Auguste Bartholdi reçoit le concours d’une sommité du patrimoine en la personne d’Eugène Viollet-le-Duc . Celui-ci prescrit une peau composée de plaques de cuivre modelées par martelage sur des formes en plâtre. L’ensemble doit être monté sur une armature métallique, stabilisée par un remplissage en sable.
La fabrication peut enfin commencer dans les ateliers de la société »Gaget, Gauthier et Cie », rue de Chazelles, au nord de Paris. Elle mobilisera jusqu’à six cents ouvriers.
Mais il est devenu illusoire d’inaugurer la statue pour le centenaire de l’indépendance américaine. À tout le moins, Laboulaye et Bartholdi veulent profiter de l’Exposition universelle de Philadelphie de 1876 pour sensibiliser l’opinion américaine à leur projet.
Ils accélèrent le montage du bras droit et de sa torche afin de pouvoir les présenter sur place ! La pièce arrivera après la célébration de l’Independence Day (4 juillet) mais elle n’en recueillera pas moins un très vif succès auprès du public.
Grâce à une première collecte de fonds, on met à l’étude le piédestal. Il est confié à un architecte de renom, Richard Morris Hunt, qui a déjà conçu le Metropolitan Museum de New York.
Comme les fonds manquent aussi pour la réalisation de la statue, Laboulaye présente une reproduction grandeur nature de la tête à l’Exposition universelle de Paris, en 1878.
Les visiteurs, impressionnés et séduits, souscrivent en masse et l’année suivante, le financement est bouclé avec plus de cent mille donateurs.
Mais un nouveau coup du sort frappe le projet : Viollet-le-Duc décède à 65 ans, emportant dans la tombe les principes de montage. Bartholdi se tourne alors vers Gustave Eiffel (47 ans), un ingénieur et chef d’entreprise qui est en train de se bâtir une réputation internationale grâce à sa maîtrise des structures en acier.
À l’opposé de Viollet-le-Duc, il conçoit une charpente métallique légère qui, tel le roseau de la fable, saura résister aux plus violentes tempêtes en pliant et en se déformant.
Dernier coup du sort : Laboulaye décède à son tour le 25 mai 1883. Bartholdi porte désormais le projet sur ses seules épaules. Il invite le populaire Ferdinand de Lesseps à remplacer Laboulaye à la présidence du comité et c’est lui qui va officiellement remettre à l’ambassadeur américain, le 4 juillet 1884, la statue enfin terminée.
Le peuple américain se mobilise à son tour
Outre-Atlantique, le projet se délite. Les riches New-Yorkais le dédaignent et le comité n’arrive pas à recueillir les fonds pour l’achèvement du piédestal.
Alors se lève un sauveur inattendu, Joseph Pulitzer.
Né en Hongrie en 1847, ce jeune immigré devenu le patron du New York World, a inventé la presse populaire à scandale. Il multiplie les campagnes de presse en faveur du projet. Auguste Bartholdi le soutient en proposant des statuettes à un ou cinq dollars.!
C’est un succès. Les dons, généralement modestes, affluent.
Le financement est enfin bouclé avec cent mille dollars supplémentaires offerts par cent vingt mille donateurs dont les noms sont tous imprimés dans le journal.
Auguste Bartholdi n’a pas attendu la fin de la souscription pour envoyer la statue à New York. À raison de 350 pièces dans 214 caisses, elle est chargée sur une frégate armée par le gouvernement français, l’Isère, et arrive à New York le 17 juin 1886. Quatre mois suffiront pour monter les cent tonnes de la structure et les quatre-vingt de l’enveloppe de cuivre.
Un mythe américain
» La Liberté éclairant le monde » est chargée d’une symbolique simple et accessible à tous. La statue tient dans sa main gauche une tablette où l’on peut lire ( 4 juillet 1776 ) (Déclaration d’indépendance des États-Unis). Sa torche levée vers le ciel dissipe les ténèbres. Les chaînes brisées, à ses pieds, rappellent l’abolition de l’esclavage.
Les sept rayons de sa couronne sont censés représenter les sept océans et continents de la Terre. La couronne, enfin, comporte 25 fenêtres qui figurent autant de joyaux et d’où les visiteurs peuvent contempler la baie de New York.
Pour le corps de sa statue, le sculpteur a pu choisir comme modèle Jeanne-Émilie Baheux de Puysieux, une ancienne couturière devenue sa maîtresse et qu’il a dû épouser en catastrophe en 1875, lors d’un voyage aux États-Unis, pour ne pas heurter ses donateurs potentiels.
Quant au visage, a-t-il les traits de la mère de l’artiste? d’une prostituée? d’une Communarde?… Peut-être après tout Bartholdi s’est-il contenté de reprendre les traits hiératiques, sévères et somme toute sereins d’une Athéna antique.
La statue, son visage, sa gestuelle, son drapé n’ont rien de sentimental ou d’érotique. Mais qu’importe. Inaugurée à la veille de la grande vague d’immigration qui a vu débarquer à New York des millions d’Européens chassés par l’oppression et la misère, elle est devenue le visage de l’Amérique rêvée et de la Liberté. C’est elle que les manifestants de la place Tien An Men, en 1989, ont reproduite en plâtre.
Laboulaye et Bartholdi imaginaient-ils que leur idéal ferait le tour du monde, de Suez à Paris, New York et Pékin ?
Un poème d’Emma Lazarus :
Dès 1883 a été gravé dans le piédestal de »La Liberté éclairant le monde » un sonnet de la poétesse Emma Lazarus (1849-1887).
Il s’adresse aux millions d’immigrants qui ont débarqué à Ellis Island et pour lesquels la statue de la Liberté figurait l’espoir d’une vie meilleure :
« Give me your tired, your poor, Your huddled masses yearning to breathe free, The wretched refuse of your teeming shore. Send these, the homeless, tempest-tost, to me, I lift my lamp beside the golden door !
»Donne-moi tes pauvres, tes exténués Qui en rangs pressés aspirent à vivre libres, Le rebut de tes rivages surpeuplés, Envoie-les moi, les déshérités, que la tempête me les rapporte De ma lumière, j’éclaire la porte d’or ! ‘.
Un mot qui a fait un bon bout de chemin en Europe, de ses origines latines à son retour triomphal dans la langue française en tant qu’anglicisme au cours du XIXe siècle.
Peut-il exister un lien entre deux termes bien connus : le manager et la ménagère.
Des origines latines:
Le mot » manager » a des origines latines et provient plus exactement du mot »manus » (la main).
Par la suite, manus donne naissance au terme italien maneggiare, » manier » ou » diriger un cheval en le guidant par la main ». Le mot français » manège », lieu où l’on entraîne généralement les chevaux, dérive d’ailleurs plus exactement de l’italien maneggio (maniement, manipulation).
Difficile de dire si nos »amis d’outre-Manche » ont intégré directement le terme italien dans leur langue ou si c’est bien le terme français qui a conquis les îles britanniques. (Une importation des deux termes en parallèle est une possibilité ).
Au XVIe siècle, le nom anglais manage, qui signifie encore » équitation » ou » dressage des chevaux », devient verbe. »To manage » reste encore associé à la culture équestre, mais est assez vite adopté par le monde de l’entreprise, (il s’agît alors de diriger quelqu’un ou quelque chose ou d’administrer des affaires ).(tout le monde le sait )
L’heure de la Révolution industrielle n’a pas encore sonné pour le Royaume-Uni, car il faudra attendre 1769 pour que Watt
Watt ?
mette au point sa machine à vapeur, pourtant la gestion des ressources est au cœur des préoccupations avec le mouvement des enclosures . ( L’emploi de verbes comme to manage et ses dérivés tels que manager se développent dans ce cadre).
Une étymologie en discussion ?
L’explication étymologique équestre sur les origines du mot »manager » avec l’enchaînement :manus (latin) →maneggiare (italien) →manage (vieil anglais) →to manage (anglais moderne) → manager(anglais et français modernes), est la plus communément admise.
Elle a l’immense avantage de coller à merveille avec les discours sur l’art du management et l’habileté nécessaire pour diriger une équipe.
Le terme manager dérive donc assez logiquement du verbe to manage, alors pourquoi certains veulent-ils l’associer aujourd’hui au mot français » ménagère ? Que vient faire cette explication dans une évolution étymologique a priori étayée et logique ?
Serait-il possible que »manager » doive quoi que ce soit au vieux français »mesnager »?
La piste de la ménagère:
Mesnager dont le féminin a fini par donner » ménagère », à l’époque où le » s » passe bien souvent à la trappe pour donner naissance à un très bel accent, n’a pas tout à fait les mêmes origines que »manège »,bien qu’il lui ressemble fortement.
Tout d’abord, mesnager a des liens avérés avec le maynagier (travailleur journalier au XIIIe siècle), lui-même issu de maisnage (ménage).
D’où vient » maisnage » ? Du verbe manoir (à l’origine du nom » manoir », également adopté par les anglais sous sa forme manor), qui signifie » habiter » ou » demeurer », et est dérivé du latin manere (rester).
Mesnager constituerait une origine bien plus prosaïque à » manager » ?
Pas forcément.
Il faut savoir par exemple que Sully, ministre du roi Henri IV, promu surintendant des finances de la France, était réputé être un bon mesnager en son temps. Il serait donc probable que le terme ait traversé la Manche pour nous revenir. En effet, la définition de mesnager correspond en partie à ce que l’on attend d’un manager : ménager se dit d’une personne qui administre avec épargne, avec économie.
De plus, nous savons qu’un mot tel que mesnager a pu être déformé en anglais où le » a » peut tout aussi bien être prononcé » a » que » é ».
Le manager et la ménagère sont-ils liés ? Mieux vaut laisser les linguistes trancher la question étymologique, même s’il semble que la première explication avec un transfert de termes équestres vers le monde de l’entreprise est la plus répandue.
Au fond, est-ce si important ? Une chose est sûre : la » ménagère » pourrait parfois apporter d’excellents conseils aux » managers » de ce monde !
Petit rappel : Les commentaires sont toujours les bien- venus ( même si très rares !) mais PAS LES LIKES ! )
Connaître quelqu’un dès le béguin?
=Connaître quelqu’un depuis son enfance
Le béguin était une coiffure féminine portée par les religieuses de l’ordre des Béguines, avant que cette coiffe ne fût portée par des enfants sous leur bonnet. Vers le milieu du règne de Louis XV, garçons et filles portaient en effet généralement cette coiffure à six ou sept ans, et dans quelques familles, la permission de quitter le béguin arrivait pour les demoiselles beaucoup plus tard.
Un » béguin » ?
Craignant des hommages trop précoces, certaines mères obligeaient leurs filles à porter, toutes grandes, une coiffure qui voulait dire : »Je suis encore une enfant, ne m’adressez point de propos indiscrets, ne faites point attention à moi. »
Lorsque Rousseau, en 1762, proscrivit le maillot, la bride, petite bande de toile qui fait partie d’un béguin, et qui sert à le fixer sur la tête, fit comprendre cette coiffure dans son projet de réforme.
Le docteur Des Essarts (Traité de l’éducation corporelle des enfants en bas âge, Paris, 1760) avait déjà dit que cette bride, comprimant les glandes maxillaires et même les parotides, y occasionnait un engorgement et un gonflement.!!!
Le docteur Alphonse Le Roi (Recherches sur les habillements des femmes et des enfants, Paris, 1772) ajouta : » Souvent on serre trop le cordon, à dessein d’affermir la coiffure de l’enfant ; alors cette compression arrête le sang dans les veines, le refoule vers le cerveau, ce qui produit ou aggrave une multitude de maladies auxquelles les enfants succombent le plus ordinairement. »
Dans l’Encyclopédie méthodique (Paris, 1785), Rolland de La Platière lança aussi son manifeste contre les béguins. » Nous nous abstiendrons, dit-il, de tous détails de la layette, têtière, béguins, fichus, chaussettes, bavoirs, mouchoirs, etc., fatras de liens incommodes, de pièces ridicules, dont la sottise et le préjugé embarrassaient l’enfance, gênaient ses mouvements, arrêtaient sa croissance, et dont le bon sens commence à l’affranchir. »
Mais le coup le plus terrible fut un article du Mercure de France, signé M. » Qu’est-ce qui a fait, dit l’abbé Galiani dans une lettre à madame d’Epinay , cette plaisanterie charmante des oreilles à ressorts ? Elle est digne de Swift, et de tout ce qu’il y a de plus délicat dans ce genre. Si Grimm n’en est pas l’auteur, je ne le connais point. »
Comme toujours , je laisse les commentaires ouverts ,mais je sais pertinament qu’il n’y en aura pas , ou très peu et ( peut-être qques »like » qui ne signifient rien )
Le 6 juillet 1938, face à l’antisémitisme des nazis, le président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt organise une conférence internationale, pour secourir les juifs dont l’Allemagne ne veut pas. La conférence s’est tenue au bord de Genève, à l’hôtel Royal d’Évian, du 6 au 14 juillet. C’est un échec, ce qui permet à Adolf Hitler de déclarer » C’était honteux de voir les démocraties dégouliner de pitiés pour le Peuple juif et rester de marbre quand il s’agit vraiment d’aider les Juifs ! »
Désemparé face à l’antisémitisme nazi , le président américain Franklin D. Roosevelt
Roosevelt
propose une conférence internationale en vue de secourir les Juifs dont ne veulent plus les Allemands. Celle-ci se réunit à huis clos du 6 au 14 juillet 1938 à Évian, au bord du Léman.
Aucun des pays représentés !n’ayant véritablement envie de recueillir des réfugiés juifs allemands, la conférence n’aboutira à aucun résultat
La conférence ?
Jeu de dupes :
Suite à la prise de pouvoir d’Hitler, les Juifs allemands (1% de la population du pays) ont fait l’objet de brimades et de persécutions de plus en plus brutales. Dès novembre 1933, la S D N (Société des Nations, ancêtre de l’ONU) a constitué un Haut Commissariat aux réfugiés d’Allemagne pour adoucir le sort des Juifs contraints à l’exil. L’Américain James MacDonald
James MacDonald ????
en a pris la direction mais, lassé par la mauvaise volonté des démocraties, il a abandonné sa fonction dès 1935.
A Nuremberg , cette même année , Hitler promulgue des lois antisémites qui séparent plus complètement les Juifs des autres Allemands. Un nombre croissant de familles se résigne à fuir le pays. Confrontés à la crise économique née du » krach » de 1939 , les pays occidentaux rechignent à les accueillir.
Aux États-Unis, en particulier, le président Roosevelt est soumis à des pressions opposées, d’une part de la part des mouvements juifs et libéraux qui réclament d’accueillir les Juifs allemands, d’autre part de la part des milieux conservateurs et syndicaux qui ne veulent pas d’une remise en cause des quotas d’immigration très stricts ( établis par les lois Quota Act de 1921 et Immigration Act de 1924 ? ).
Le président va donc » botter en touche » en proposant le 22 mars 1938, depuis sa maison de Warm Springs (Géorgie), une Conférence internationale pour les Réfugiés. Il sait pertinemment que la conférence aboutira à une fin de non-recevoir et il pourra en tirer argument pour exclure tout amendement aux lois sur l’immigration.
La Suisse, qui héberge à Genève la S D N, exclut toutefois d’accueillir la conférence car elle tient à garder de bonnes relations avec son puissant voisin. C’est finalement le président du Conseil français Camille Chautemps
Camille Chautemps ???
qui propose de l’accueillir à Évian, une jolie station thermale à 45 km seulement de la cité de Calvin et de la S D N. La conférence va donc se dérouler dans l’Hôtel Royal, un beau témoin de l’Art Nouveau construit en 1909 par l’architecte Ernest Hébrard et agrémenté d’un magnifique parc de 19 hectares, ce qui n’est pas pour déplaire aux diplomates.
Refus sous tous prétextes:
Strictement limités à six séances à huis clos, les débats ne sont connus que par le communiqué final. 32 pays se font représenter à Évian (l’Allemagne n’est pas invitée, l’URSS et la Tchécoslovaquie ne s’y font pas représenter). C’est pour affirmer unanimement leur refus d’ouvrir leurs ports aux 650 000 Juifs allemands et autrichiens, qualifiés par euphémisme de » Réfugiés » (jamais au cours de la conférence, il n’est fait ouvertement référence aux Juifs).
Les refus se fondent sur des préjugés ou des hypothèses bien plus que sur des faits, comme l’avoue ingénument le délégué australien : » Dans les circonstances présentes, l’Australie ne peut faire plus… Nous n’avons pas de problème racial notable et nous ne voulons pas en importer un ». L’hypocrisie est de mise et les problèmes économiques volontiers mis en avant : » Les réfugiés ont souvent enrichi l’existence et contribué à la prospérité du peuple britannique. Mais le Royaume-Uni n’est pas un pays d’immigration. Il est hautement industrialisé, entièrement peuplé, et il est encore aux prises avec le problème du chômage » assure pour sa part le délégué britannique…
La Suisse estime avoir déjà fait le plein de réfugiés autrichiens et rétablit des visas avec son voisin. Elle va même demander à l’Allemagne de tamponner la lettre J sur les passeports de ses ressortissants juifs afin de pouvoir plus facilement les identifier et les repousser à sa frontière !
Un seul pays fait exception : la République dominicaine, dans les Antilles. Il n’a pas été invité à la conférence mais son dictateur Trujillo
Trujillo ???
fait savoir le 12 août 1938 qu’il serait disposé à accueillir deux cent mille réfugiés car il souhaite » blanchir » la population avec l’importation de quelques milliers de Juifs allemands ; cette offre équivoque est repoussée (de même qu’une offre similaire d’Haïti !).
La presse allemande, triomphante, titre au lendemain de la conférence : » Juifs à vendre ; même à bas prix, personne n’en veut ! ».( !!!) Hitler, dans les jours qui suivent, ne se prive pas de dauber sur cet échec : » C’était honteux de voir les démocraties dégouliner de pitié pour le Peuple juif et rester de marbre quand il s’agit vraiment d’aider les Juifs ! «
Après la Nuit de Cristal de novembre 1938, l’émigration juive va pourtant s’intensifier. Quelques milliers de Juifs saisissent l’opportunité offerte par le port chinois de Shanghai, qui les dispense d’un visa d’entrée… Beaucoup d’émigrants gagnent la Palestine sous des formes illégales, en défiant le gouvernement britannique qui tente de les repousser pour ne pas se mettre à dos les Arabes et le Grand Mufti de Jérusalem Amin al-Husseini. Ce chef religieux musulman férocement hostile aux juifs ne craint pas de rencontrer Hitler et de recruter pour lui des combattants musulmans.
Mais à côté de cela, les échecs sont cruels. Le 15 mai 1939, le paquebot Saint-Louis quitte Hambourg avec 900 passagers juifs d’un statut social élevé. Empêché d’accoster à La Havane, il tente sa chance sans succès à Buenos Aires, Montevideo, Panama… Obligé de longer à distance la côte des U.S.A , il est aussi refoulé du Canada et finalement contraint de revenir à Hambourg.
.…… décès de Sophie Blanchard, première femme aéronaute professionnelle
Épouse du célèbre aéronaute Jean-Pierre Blanchard ( qui effectua la première traversée de la Manche en ballon, le 7 janvier 1785 ), Sophie Blanchard naquit Marie-Madeleine-Sophie Armant le 24 mars 1778, à Trois-Canons, près de La Rochelle. On raconte que sa mère étant enceinte, vit un voyageur qui lui promit d’épouser l’enfant dont elle devait accoucher, si c’était une fille. Ce voyageur était Blanchard, avec qui la jeune Armant fut mariée dans son adolescence.
Femme d’aéronaute, madame Blanchard devait se familiariser de bonne heure avec les dangers inséparables des voyages dans les régions de l’air ; mais quoique la vivacité de ses désirs égalât celle de son imagination, elle différa son début dans cette carrière jusqu’à ce qu’elle eut acquis la certitude que le ciel lui refusant les douceurs de la maternité, elle serait dispensée d’en remplir les devoirs.
Elle avait 26 ans lorsqu’elle fit avec son mari ( qu’elle épousa en 1804 ) sa première et probablement sa seconde ascension aérostatique ; mais ce fut au mois de mars 1805, qu’ayant fait seule la troisième à Toulouse, elle descendit à Lux, près de Caraman, en ligne directe du lieu de son départ.
Tel était le dénuement où devait la réduire la mort de son mari (le 7 mars 1809, il tombe de son ballon suite à une crise cardiaque), qui lui disait quelque temps auparavant : » Tu n’auras après moi, ma chère amie, d’autre ressource que de te noyer ou de te pendre. » Mais, loin de se livrer au désespoir, Sophie Blanchard fonda son existence sur les produits du métier d’aéronaute. Elle multiplia ses voyages aériens, et acquit une telle intrépidité qu’il lui arrivait souvent de s’endormir pendant la nuit dans sa frêle et étroite nacelle, et d’attendre ainsi le lever de l’aurore pour opérer sa descente avec sécurité.
Sophie Blanchard lors de son vol à Turin, le 26 avril 1812
Il s’en fallait beaucoup qu’elle montrât le même courage dans les voitures terrestres. Ses ascensions à Rome et à Naples, en 1811, furent aussi brillantes que lucratives. Dans celle qu’elle fit à Turin, le 26 avril 1812, elle éprouva un froid glacial et une forte hémorragie par le nez ; les glaçons s’attachaient à ses mains et à son visage en pointes de diamants. Ces accidents, loin de la décourager, redoublèrent son ardeur et son activité, que vint stimuler la concurrence de mademoiselle Garnerin.
Ses voyages furent plus fréquents ; il n’y eut pas de fête publique où l’une des deux rivales ne jouât le principal rôle avec son ballon. L’ascension que madame Blanchard fit à Nantes, le 21 septembre 1817, était la cinquante-troisième ; ayant voulu descendre à quatre lieues de cette ville, dans ce qui lui paraissait être une prairie, entre Couëron et Saint-Etienne de Montluc, elle se trouva sur un marais où son ballon, accroché à un arbre, tomba sur le côté, de telle manière qu’elle aurait eu beaucoup de peine à se dégager si l’on ne fût venu à son secours. Cet accident n’était que le précurseur de l’événement funeste qui mit fin a ses jours.
Après s’être montrée dans les principales villes de France et dans quelques capitales de l’Europe, elle fit, à l’ancien Tivoli de Paris, sa soixante-septième ascension, le 6 juillet 1819, à dix heures et demie du soir, dans une nacelle pavoisée, brillamment illuminée et supportant un artifice. Son ballon, trop chargé peut être, s’étant accroché aux arbres qui bordaient l’enceinte, elle le dégagea en jetant du lest, et renversa en s’élevant quelques cassolettes d’esprit de vin.
A une certaine hauteur elle lança des fusées romaines ; mais bientôt, soit que l’une de ces fusées eût percé le ballon, soit que l’aéronaute, voulant descendre à une distance très rapprochée, n’eût pas fermé l’appendice par où le gaz hydrogène avait été introduit, et qu’en mettant le feu à une autre pièce d’artifice, adaptée au petit parachute qu’elle devait lancer, la mèche eût enflammé le gaz qui sortait par l’appendice, une vive lumière annonça l’incendie du ballon et le malheur qui arrivait.
Un cri d’effroi s’éleva spontanément de toutes parts ; plusieurs femmes s’évanouirent, et la fête fut interrompue. L’infortunée tomba avec sa nacelle sur une maison dont elle enfonça le toit, au coin des rues Chauchat et de Provence. Son corps, enveloppé dans les restes des cordages et de la nacelle, fut porté à Tivoli, où tous les secours lui furent vainement prodigués. Comme il n’était pas défiguré, quoique fracassé, et que la tête et les jambes étaient entières, on a supposé que l’asphyxie avait d’abord occasionné la mort.
On fit une collecte à Tivoli pour ses héritiers ; mais comme madame Blanchard n’avait eu qu’une fille adoptive ou naturelle qui était morte, les 100 louis que produisit la quête furent employés à ses funérailles et au monument que ses amis lui firent ériger au cimetière du Père Lachaise
Billet long,trop long => si pas de commentaire , je comprendrais ;MAIS PAS DE LIKE !
Sauvage, fétiche et redouté…….
Jusqu’à l’époque contemporaine ,le loupa côtoyé les hommes, du moins dans l’hémisphère nord.
Jamais domestiqué, à la différence de son »compère » l’ours, il a nourri plus de mythes et de légendes qu’aucun autre animal, y compris le cheval ,le chat et le chien , son »cousin » domestique.
Le loup, animal qui chasse en meute, réputé cruel et sans pitié, a été très tôt honoré par les peuples nomades ou guerriers comme le montrent encore beaucoup de noms propres ? Mais beaucoup d’expressions populaires rappellent aussi combien il était redouté par les paysans sédentaires et les gardiens de troupeaux.
Le loup, animal fétiche:
Les Spartiates côtoyaient le loup gris (loup commun d’Europe) dans les montagnes du Péloponnèse et l’avaient en grande estime. Le nom de leur plus célèbre roi, le mythique Lycurge, y fait référence. Il signifie en grec » Celui qui tient les loups à l’écart ». L’entraînement des guerriers de Sparte est calqué sur son mode de vie selon René Caillois : » Le jeune homme(éphèbe)vit en loup et attaque comme un loup : solitaire, à l’improviste, par un bond de bête sauvage. Il vole et tue impunément, tant que ses victimes ne parviennent pas à le saisir » (Les Jeux et les Hommes, 1958).
Dans le Péloponnèse aussi, le souvenir d’un roi qui s’appelait Lycaon ( » loup » en grec) inspira une légende selon laquelle ce roi aurait été transformé en loup à cause de son impiété et pour avoir fait manger de la chair humaine à Zeus en personne. Le mythe du roi Lycaon, qui régnait en Arcadie, est sans doute à rapprocher des sacrifices humains et du cannibalisme qui étaient pratiqués dans la région et dont le souvenir a pu remonter jusqu’aux Grecs de l’époque classique.
Les loups peuvent surgir là où on les attend le moins, par exemple au lycée ! Aristote choisit d’enseigner dans un gymnase installé dans un quartier d’Athènes du nom de » Lyceon ». Ce nom venait de ce que le lieu avait été précédemment fréquenté par des loups. Il s’ensuit que les Français donnèrent le nom de lycée à leurs établissements d’enseignement secondaire ??, les Allemands préférant celui de Gymnasium !
Les Romains, peuple sédentaire mais guerrier, respectaient aussi le loup (lupus en latin). Cet animal était dédié à Mars, dieu de la guerre, et quand il pointait son nez avant une bataille, les Romains y voyaient la promesse de la victoire !
Comme chacun sait , c’est à une louve que Rémus et Romulus, héros fondateurs de Rome, ont dû leur survie après avoir été abandonnés, encore bébés, dans la forêt. En référence à cette légende, les Romains instituèrent une fête purificatrice le 15 février au Lupercal, la grotte qu’aurait occupée la louve au pied du mont Palatin : les Lupercales. En 494, le pape Gélase lui substitua la Fête de la Purification de la Vierge..
Rémus ,Romulus et la louve
Les humanistes de la Renaissance se souvinrent que les prostituées étaient désignées à Rome par le mot lupa, qui désigne aussi la femelle du loup. Ils inventèrent en conséquence le mot lupanar pour désigner les maisons de prostitution. L’homonymie latine entre la prostituée et la louve n’est sans doute qu’accidentelle mais elle a poussé des auteurs imaginatifs à chercher un lien entre les deux en attribuant à la louve une lubricité exceptionnelle .
En Amérique du nord, le loup était un animal totem pour de nombreuses tribus d’Indiens. À la fois craint et respecté, il bénéficiait d’attributs presque divins.
En Europe, la mythologie nordique a cultivé le souvenir d’un loup gigantesque, Fenrir, fils du dieu Loki, qu’il fallut enchaîner pour l’empêcher de nuire. Les guerriers germains appréciaient aussi la force du loup comme l’attestent encore les nombreux prénoms et patronymes qui, tel Wolfgang, Adolphe, Rodolphe, font référence au loup (wulf ou wolf en vieil allemand).
Aujourd’hui encore, le loup est honoré par les Turcs, dont les ancêtres nomades et guerriers se reconnaissaient dans cet animal habitué à chasser en meute. Moustafa Kémal
Moustafa Kémal ?
, fondateur de la Turquie moderne, fut lui-même surnommé le » Loup Gris », (peut-être en raison de son regard gris perçant? ).
C’est aussi le nom que se donnèrent des extrémistes nationalistes dans les années 1960 et c’est l’un d’eux, le » Loup Gris » Mehmet Ali Agca,
Mehmet Ali Agca?
qui tira sur le pape Jean-Paul II le 13 mai 1981…
Le loup, animal redouté:
Il y a deux mille ans, en Gaule et dans l’empire romain, les défrichements et la culture intensive avaient réduit la place des loups et de la faune sauvage.
Haut Moyen Âge (Ve-Xe siècles) : cohabitation difficile des loups et des hommes…….
Tout change à l’époque barbare, sous le haut Moyen Âge. En Europe occidentale, l’extension des friches et de la forêt s’accompagne du retour en force des loups. Dans un monde sous la menace permanente de la famine, le loup est omniprésent autour des villages. On le redoute pour les dégâts sur les troupeaux et le danger qu’il fait courir aux enfants.
Un vitrail de la cathédrale de Chartres
Vitrail de la cathédrale de Chartres
raconte comment saint Eustache, général romain converti au christianisme, vit l’un de ses deux fils enlevé par un loup (avant que des paysans ne le délivrent)…
Le nom Loup ou Leu (loup en vieux français) semble malgré tout apprécié à l’époque mérovingienne, peut-être dans la continuation de la tradition germanique.
Ce nom est porté par plusieurs évêques comme Loup de Troyes, au Ve siècle, ou Loup de Sens au siècle suivant (ce dernier devint saint patron des bergers et des moutons). Il s’ensuit que plusieurs dizaines de villages et villes français portent leur nom : Saint-Loup ou Saint-Leu.
Le loup apparaît aussi en filigrane dans beaucoup de noms de lieux : Louvières, Loupiac, Loubaresse… et de familles : Leloup, Leleu, Loubet, sans compter Louvois, secrétaire d’État de la guerre de Louis XIV, qui adopta le loup pour » Loup-voit ».
Dans la péninsule ibérique, le loup transparaît également dans les prénoms et noms comme Lope, López ou encore Lopes...
Pour pallier les dommages causés par les loups, l’empereur Charlemagne fonde en 813 une institution destinée à les chasser. C’est la Louveterie. Les monarques capétiens la placeront sous l’autorité d’un Grand louvetier. Il aura l’obligation d’entretenir une meute de chiens entraînés à traquer le loup. Il sera plus tard renommé Grand veneur de France, la vénerie désignant toutes les formes de chasse à courre.
» beau Moyen Âge » (XIe-XIIIe siècles) : les hommes prennent le dessus sur les loups….
Nouveau basculement après l’An Mil : sous le » beau Moyen Âge », avec le redoux climatique, les défrichements, l’expansion démographique, l’épanouissement de la civilisation urbaine. Le loup apparaît comme une menace maîtrisable.
Dans le Roman de Renart, un ensemble de courts récits très drôles, le loup, » sire Ysengrin, homme de sang et de violence, patron de tous ceux qui vivent de meurtre et de rapine », se fait régulièrement gruger par son neveu Renart le Goupil (le nom donné aux renards au Moyen Âge).
Dans un autre registre, à la même époque,saint François d’Assise
saint François d’Assise ?
s’attire une certaine célébrité grâce au loup de Gubbio, du nom du village d’Italie centrale près duquel le saint avait établi son ermitage. Ce loup terrorisait le voisinage et attaquait femmes et enfants. Un jour, François alla à sa rencontre et lui parla avec douceur : » Viens ici, Frère loup, je t’ordonne au nom de Jésus-Christ de ne faire aucun mal, ni à moi ni à personne », de sorte que la bête féroce mit sa patte droite dans sa main et devint dès lors la plus aimable bête qui soit.
– » Petit Âge glaciaire » (XIVe-XVIIe siècles) : le grand retour des loups
Retour en arrière au XIVe siècle : Petit Âge glaciaire, Grande Peste, guerre de Cent Ans et autres guerres profitent à la faune sauvage…
L’historien médiéviste Michel Pastoureau
Michel Pastoureau ?
, excellent connaisseur des animaux et de leur symbolique, note que » la peur du loup revient alors et durera jusqu’au XIXe siècle dans les campagnes européennes. Le loup tue non seulement le bétail mais s’attaque aussi aux êtres humains ».
Le »Journal d’un bourgeois de Paris »’ relate ainsi en 1439 des attaques de loup qui auraient eu lieu autour de la capitale : » Les loups furent si enragés de manger de la chair humaine que, dans la dernière semaine de septembre, ils étranglèrent et mangèrent quatorze personnes, tant grandes que petites, entre Montmartre et la porte Saint-Antoine, dans les vignes et les marais. Le 16 décembre, les loups vinrent par surprise enlever et dévorer quatre ménagères, et le vendredi suivant, ils en blessèrent dix-sept autour de Paris, dont onze moururent des suites de leurs morsures »… Toutefois, on ne saurait prendre pour argent comptant ces récits de seconde main.
La crainte des loups va durer en France même jusqu’au milieu du XVIIIe siècle. De cette époque datent de nombreuses locutions populaires et proverbes qui témoignent de son importance : hurler avec les loups, entre chien et loup, quand on parle du loup…, avoir vu le loup (avoir perdu sa virginité), avoir une faim de loup, être connu comme le loup blanc, à la queue leu leu etc. Beaucoup de lieux dits portent aussi des références à l’animal : Le saut du loup, La font (fontaine) au loup…
Mais l’expression la plus célèbre est sans aucun doute celle de l’Anglais Thomas Hobbes, empruntée à Plaute (Homo homini lupus) : » L’homme est un loup pour l’homme » (Léviathan, 1651).
Le loup est perçu comme une bête cruelle et sans pitié qui s’en prend de préférence aux innocentes créatures : l’agneau de la fable de La Fontaine (1668) et les jeunes gardiens de troupeaux, comme la malheureuse Jeanne Boulet, 14 ans, première victime de la » la bête du Gévaudan »(1764).
Publié à l’époque de la guerre de la Succession d’Espagne, qui conjugue grands froids et famines, Le Petit Chaperon rouge de Charles Perrault (1697) n’est pas seulement un conte initiatique. C’est aussi le reflet d’une réalité tragique dans un royaume qui compte encore une vingtaine de milliers de loups. On a toute chance d’en croiser quand on randonne en hiver dans les forêts.
C’est ce que nous rappelle une comptine de cette époque : » Promenons-nous dans les bois Pendant que le loup n’y est pas Si le loup y était Il nous mangerait Mais comme il n’y est pas Il nous mangera pas Loup y es-tu ? Entends-tu ? Que fais-tu ?… »
Cependant , il faut noter que dans Le Petit Chaperon rouge comme dans Les Trois Petits Cochons, (un conte d’origine anglaise) , le loup, si cruel qu’il soit, finit par être sévèrement puni. Depuis Ysengrin, la bête n’est pas devenue plus »finaude ».
Le loup-garoufait toujours peur aux enfants:
La terreur du loup a engendré à la fin de la Renaissance le loup-garou, lointaine réminiscence du mythe grec de Lycaon. Il persiste encore dans les histoires enfantines. Son nom est un doublon de loup dans sa version française et dans sa version germanique, garou dérivé du francique werwolf, de wer ( » homme ») et wolf ( » loup »).
Le loup-garou est un homme qui se serait transformé en loup après avoir consommé de la chair humaine. On le représente comme une chimère avec un corps d’homme et une tête et des pieds de loup ou bien comme un loup géant qui marcherait sur ses pattes postérieures. On le soupçonne de violer les femmes et dévorer les enfants.
La croyance au loup-garou est cotemporaine de la » grande chasse aux sorcières » qui sévit dans le Saint-Empire romain germanique de la fin du XVIe siècle au début du XVIIe siècle. Elle donne lieu à des procès extravagants contre des hommes soupçonnés de se transformer en loups la nuit venue, une maladie qui reçoit même un nom savant : lalycanthropie.
La » Bête » est de retour en France:
Au XIXe siècle, la forte croissance de la population européenne et l’efficacité de la chasse rejettent le loup au plus profond des forêts. L’animal ne terrorise plus grand-monde. En 1857, Alphonse Daudet
A.Daudet ?
publie une nouvelle vouée à un grand succès : »La Chèvre de monsieur Seguin ». Il ne s’agit en rien d’un reflet de la réalité, simplement d’une allégorie sur l’inconvénient de ne vouloir en faire qu’à sa tête.
Renversement de valeur avec Croc-Blanc (1906), un roman dans lequel l’Américain Jack London montre le loup comme un animal avant tout épris de liberté. Quelques mois plus tard, quand le général Baden-Powell fonde le scoutisme , il organise son mouvement sur le principe de la meute. Comme les loups, ses membres se doivent d’être solidaires pour affronter tous les défis, y compris survivre en pleine nature. Rien d’étonnant à ce que les plus jeunes scouts portent fièrement le nom de » louveteaux ».
Aujourd’hui, le loup ne figure pas parmi les espèces menacées. Rien qu’en Europe, on en compte près de vingt mille, dont deux mille en Roumanie, presque autant en Espagne, près de 800 en Italie…
ll n’empêche qu’il a disparu de France au début du XXe siècle, ( le dernier ayant été abattu en 1939 ). En 1992, les Français ont soudain appris son retour dans le parc national du Mercantour, sur la frontière italienne. Les études ADN ont montré que ces loups viennent d’une région montagneuse au nord de Gênes, couverte de forêts, giboyeuse, avec une activité humaine limitée à l’élevage de bovins en étable.
Dans les milieux agricoles et chez les élus locaux, d’aucuns pensent que les loups n’ont pas franchi spontanément la frontière mais qu’il y ont été aidés par les agents du parc du Mercantour, désireux de restaurer sur leur territoire le » paradis perdu d’antan ». Les scientifiques penchent plutôt pour une expansion naturelle de la population italienne, le loup étant capable de franchir une centaine de kilomètres en quelques jours et de traverser des routes et des zones habitées avant de s’établir en un nouveau lieu.
Après avoir réduit drastiquement la population locale de mouflons, les loups du Mercantour sont partis à la conquête des pâturages avoisinants. Ils auraient atteint le Massif Central et les Pyrénées et occuperaient un total de 24 départements sous la haute protection des associations de défense de la Nature et des instances européennes .
Ces migrants d’une espèce particulière seraient en France au nombre d’environ 300, répartis en une cinquantaine de meutes, chaque meute ayant besoin d’environ 500 km2 pour sa subsistance. On leur attribue dix mille attaques de brebis en 2015. C’est peu au regard du nombre de brebis victimes de maladies, de chutes, d’attaques de chiens errants etc. Mais c’est pour les bergers une contrariété supplémentaire et une source de stress dont ils se passeraient volontiers, surtout dans un contexte économique précaire.
Aux bergers et aux agriculteurs qui s’en plaignent, les scientifiques et les protecteurs de la Nature répondent que le loup, en s’attaquant aux bêtes malades, contribue à réguler la faune sauvage… Il est vrai que cette fonction le rendra tout à fait indispensable si les territoires dits naturels finissent par se vider complètement de toute présence humaine (à l’exception de quelques résidences secondaires de citadins en quête de ressourcement).
» Reprocher au loup de manger des brebis, c’est absurde. Les loups l’ont toujours fait. Mais remettre ces animaux artificiellement dans des régions où ils ont disparu, c’est un peu absurde aussi », juge Michel Pastoureau. La réintroduction du loup paraît en effet absurde quand elle se fait au détriment du pastoralisme, une tentative sympathique de combattre la désertification des montagnes et l’agro-industrie capitaliste… Après tout, qu’a-t-on besoin de réintroduire de banals loups gris dans les pâturages quand les tours de la Défense et de nos quartiers d’affaires regorgent de » jeunes loups » aux dents plus acérées ? lol