C’était il y a environ 97 ans :


…….Grève générale de 1926 au Royaume-Uni (Comme d’habitude , je laisse les com.ouverts,mais sais qu’il n’y en aura pas ! )

En 1926 en Grande-Bretagne eu lieu une grande grève générale… et sa trahison, par le stalinismeet la bureaucratie syndicale.

Les années qui suivirent la fin de la première guerre mondiale furent des années de crise pour le capitalisme  britannique

. L’industrie britannique demeurait très peu compétitive au niveau mondial malgré sa “victoire” sur l’Allemagne, et les conditions très dures imposées au vaincu par le Traité de Versailles..

Les patrons britanniques , pour améliorer la rentabilité, devaient augmenter l’exploitation

 » Exploitation » ?

. Mais ils allaient se heurter à un problème de taille :La force de la classe ouvrière ,dont la conscience et le moral avaient été renforcés par la révolution russe d’octobre 1917. Ainsi, quand, en 1920, lors de la guerre d’intervention des puissances impérialistes contre l’URSS , le gouvernement britannique voulut envoyer des armes aux forces armées polonaises pour les renforcer dans leur guerre contre les bolcheviks, un Conseil d’Action Syndicale appela à une grève générale  pour empêcher l’envoi des armes et le gouvernement dut céder. Premier round aux travailleurs.

Neuf mois plus tard, les patrons tentèrent de réduire les salaires dans le secteur-clé des mines de charbon. Malgré l’existence d’une alliance  »formelle » entre les syndicats de mineurs, de cheminots et de travailleurs des transports ( la  »Triple Alliance » ) les autres syndicats refusèrent de soutenir les mineurs, qui furent battus. Le jour où la Triple Alliance refusa d’agir allait prendre dans le mouvement ouvrier  britannique le nom de “vendredi noir”. Deuxième round aux patrons !

En trois ans, les salaires des mineurs chutèrent de 26%, ceux des sidérurgistes de 20% et ceux des travailleurs du textile de 20%. Dans la même période, environ 2 millions de travailleurs quittèrent les Syndicalisme  . Malgré cette défaite, les travailleurs n’étaient pas vaincus. En 1923, le nombre de grèves augmenta. Cette année-là, le premier gouvernement travailliste ( minoritaire ) fut élu. Confrontés à la relance de l’économie allemande qui suivit l’échec du mouvement révolutionnaire d’octobre 1923, les patrons britanniques devenaient de plus en plus conscients qu’ils devraient attaquer encore une fois les travailleurs s’ils voulaient briser l’avant-garde ( les mineurs ) et ainsi affaiblir tout le mouvement ouvrier . Ce fut l’objectif principal du nouveau gouvernement conservateur de Baldwin

Baldwin

, élu en décembre 1924 à la suite de l’effondrement du gouvernement travailliste. En juin 1925, les mines de charbon allemandes recommencèrent à fonctionner à plein régime. Craignant pour leurs exportations, les propriétaires miniers britanniques déchirèrent immédiatement les accords passés avec les syndicats ( y compris sur l’existence d’un salaire minimum ) et annoncèrent des réductions de salaire importantes. Comme le déclara Baldwin : ‘ Tous les travailleurs du pays doivent accepter des réductions de salaire afin de remettre l’industrie sur pied.  » Le Conseil général du  » Trade Union Congress  » ( l’unique centrale syndicale britannique) se solidarisa avec les mineurs, appela tous les syndicalistes impliqués dans le transport du charbon ( cheminots, travailleurs des transports, dockers ) à cesser le travail. Pas encore prêt à une confrontation généralisée, le gouvernement recula. Pour mieux sauter.

Malgré la liesse ouvrière qui marqua le jour où le gouvernement recula (connu sous le nom de  »vendredi rouge »), la situation demeurait pleine de dangers. Tout en accordant une subvention salariale aux patrons des mines pour une durée de neuf mois et en établissant une commission pour étudier l’état de l’industrie minière, le gouvernement préparait la confrontation à venir. Comme l’a dit W Churchill

W Churchill

 , qui fut l’un des avocats les plus ardents pour briser le pouvoir syndical :  » Nous avons décidé de reporter la crise dans l’espoir de l’éviter, ou, si on ne peut pas l’éviter, de l’emporter le moment venu.  »

Un véritable plan de guerre fut établi en secret. Le pays fut partagé en dix divisions, chacune dirigée par un Ministre qui avait le pouvoir de contrôle sur les transports, le courrier et la distribution de nourriture et de charbon. Au même moment, le gouvernement créa des  »Comités de service volontaire » et une  »Organisation pour le maintien des fournitures », avec pour objectif d’organiser des jaunes

  et de les former à conduire trains et camions. Enfin,fut créée, une nouvelle force armée, la  »’Réserve Civile de Police », composée d’ex-soldats  »loyaux », dans le but d’imposer l’ordre et de protéger les jaunes.

Certains dirigeants syndicaux comprenaient bien ce qui les attendait. A. J. Cook,

A. J. Cook

dirigeant des mineurs, ex-membre du Parti Communiste qui se disait toujours  »un humble disciple de Lénine, signala le danger :

 »Au mois de mai prochain, nous devrons faire face à la plus grande crise et à la plus grande lutte qu’on ait jamais connues et nous les préparons… Je me fous du gouvernement, de l’armée et de la marine… Nous avons déjà battu non seulement les patrons mais aussi la plus forte armée des temps modernes. »

Cette position reflète à la fois les forces et les faiblesses de Cook, et donc de tout le syndicat des mineurs. A la différence des autres dirigeants, il était prêt à lutter. Mais il ne comprenait pas l’importance d’une lutte politique et, malgré sa rhétorique, il ne comprenait pas l’enjeu de la bataille à venir. A deux reprises ( contre les ventes d’armes au gouvernement réactionnaire polonais, puis le “vendredi rouge” ) le gouvernement avait dû reculer devant les syndicats, sans qu’une lutte ait lieu.

Le refus des bureaucrates d’activer la Triple Alliance le vendredi noir, alors qu’une lutte était nécessaire, était significatif de la véritable politique qu’ils étaient capables de mener lors d’une crise. Pourtant Cook ne le comprenait pas. (Ou s’il le comprenait, il ne faisait rien pour les contrer ). Pendant toute la crise qui allait suivre, il refusa systématiquement de rompre avec ses camarades bureaucrates au sein du TUC.

La grève

La grève arrive…..

En mars 1926, la Commission gouvernementale établie six mois auparavant rendit son rapport. Elle considérait que les mines n’étaient  »pas rentables », qu’il fallait abandonner la subvention salariale et réduire les salaires , tout en préconisant une certaine  » intervention étatique » .

Au même moment, les patrons de l’industrie métallurgique cherchèrent à imposer une augmentation des horaires ( non payés ! ) les sociétés (privées) de chemin de fer promirent des réductions de salaire et les patrons de la construction voulurent remettre en cause les conditions de travail. Tout était en place pour la confrontation la plus importante dans l’histoire de la classe ouvrière britannique. Le syndicat des mineurs rejeta le rapport de la Commission, mais le manque de combativité du Conseil général, qui se contenta d’appeler à la grève générale de manière rituelle, était consternant. L’aile droite du TUC craignait avant tout de perdre le contrôle du mouvement. Le dirigeant des cheminots J.H Thomas

J.H Thomas ?

, le déclara nettement, à moins de deux semaines de la grève :

 »Parler actuellement comme si, dans quelques jours, tous les travailleurs du pays allaient être appelés à faire grève, c’est déchaîner des passions qu’on pourrait avoir du mal à contrôler. »

Les principaux dirigeants du TUC espéraient que le gouvernement, comme en 1925, céderait devant la pression. S’il refusait de céder, il leur faudrait agir comme lors du vendredi noir de 1921: ils abandonneraient les mineurs.

Quelle fut la réponse de la gauche syndicale, notamment de la direction des mineurs ( secteur le plus concerné par cette trahison annoncée ?) Ils préférèrent laisser les affaires entre les mains du Conseil général. Sous la pression du TUC, Cook accepta même que le Congrès des mineurs ne se prononçât pas sur le rapport de la Commission ! Pendant toute la grève, ni Cook ni une quelconque instance du syndicat des mineurs n’appela la base à rompre avec les dirigeants traîtres.

En avril, les dirigeants du TUC recherchèrent un compromis avec le gouvernement. Mais les patrons sentaient qu’ils pouvaient gagner. Les propriétaires des mines déclarèrent que le 30 avril ils fermeraient les portes à tous ceux qui n’acceptaient pas les conditions de la Commission, et qu’à cette date prendraient effet une augmentation des horaires et de nouveaux accords salariaux locaux. La réponse du Conseil général était prévisible : la lâcheté systématique.

Le premier mai 1926, alors que l’une des plus grandes manifestations ouvrières se déroulait à Hyde Park à Londres, une poignée de bureaucrates  »négociait ». En fait, selon les propres dires de Thomas, ils s’abaissaient :

 »J’imagine que mes critiques habituelles diront que je m’abaissais, et c’est vrai. Dans toute ma longue vie je n’ai jamais supplié et imploré comme j’ai supplié et imploré toute la journée d’aujourd’hui. »

Comme c’était prévisible, un tel comportement ne fit qu’encourager le gouvernement dans sa démarche anti-ouvrière. Prenant prétexte du refus ( tout à fait correct ) des travailleurs du livre d’imprimer un éditorial du journal jaune le  »Daily Mail » attaquant une éventuelle grève générale, le gouvernement rompit les négociations. Les dirigeants du TUC eurent beau condamner les imprimeurs, le gouvernement poussa son avantage. Sans enthousiasme, mais sans alternative, le Conseil Général du TUC appela à la grève générale   le lundi 3 mai 1926. Les premiers jours, les métallos et les travailleurs des chantiers navals ne furent pas appelés à faire grève, le Conseil général préférant les garder “en réserve”.
Bien entendu,la bougeoisie n’était pas aussi frileuse. Le 4 mai, les docks de Londres étaient occupés par deux bataillons de l’armée, équipés de cavalerie et de blindés. Des navires furent remorqués dans les estuaires proches des grandes villes ouvrières ( Newcastle, Liverpool, Hull et Glasgow ) et les  »volontaires » et la réserve de police, bien préparés, furent mobilisés. Afin de faire passer son message anti-ouvrier et sa propagande , le gouvernement lança un quotidien, la ‘British Gazette », dont le rédacteur en chef était Churchill. Chaque jour, cette feuille vomissait sa haine des travailleurs et appelait “le peuple” à s’opposer à la grève. Elle était aidée dans son sale boulot par la BBC, récemment établie.

La naissance d’un pouvoir ouvrier

Malgré ses désirs, le Conseil général fut obligé d’organiser la grève. Le 1er mai, il adopta une résolution demandant aux  »Trades councils » (des comités locaux rassemblant tous les syndicats de la région) de créer des conseils d’action non seulement pour assurer la grève mais aussi pour  » organiser les syndicalistes lors du conflit, d’une manière la plus efficace, afin de préserver la paix et l’ordre.  »

La réalité de la grève obligea les Trades councils à aller beaucoup plus loin que ne le voulait le Conseil général. Les conseils
d’action, se réunissant quotidiennement, se structurèrent en plusieurs départements, organisant notamment le ravitaillement,
une milice ouvrièree  et des bulletins locaux.

Certains conseils allèrent encore plus loin, et établirent des commissions qui réglaient les questions de finance et organisaient les piquets, la propagande, l’aide aux emprisonnés, le divertissement, le transport etc. L’organisation de piquets de masse afin d’imposer la grève aboutit rapidement dans certaines régions à une dualité de pouvoir.

A l’est de Londres, dans les quartiers ouvriers   

quartiers ouvriers

de West Ham et de Poplar, tous les camions et voitures furent interdits, sauf ceux “avec la permission du TUC”. Dans le bassin houiller de Fife, en Ecosse, les groupes de défense ouvriers empêchèrent l’activité des jaunes. Voici des extraits du rapport officiel qui fut tiré après la grève :

“L’organisation était bien huilée. Tout était arrêté ; il y avait même des piquets sur les voies des chemins de fer. Le Conseil organisa un service de courrier sans pareil : trois voitures, 100 motos et autant de vélos que nécessaire. Ce système couvrit tout le Fife, amenant et diffusant l’information et transportant des orateurs partout dans le pays… Après des attaques policières contre les piquets, le Corps de Défense, qui rassemblait 150 travailleurs au début, fut réorganisé. A la fin, nous étions 700, dont 400 dirigés par des travailleurs qui avaient été caporaux pendant la guerre, à marcher en formation militaire à travers la ville afin de protéger les piquets. La police ne s’est plus montrée. »

A Fife toujours, les grévistes prirent le contrôle des transports. Un mineur communiste décrit ainsi la situation :  »tous les véhicules devaient recevoir la permission du Trades council avant d’emprunter la rue principale… Pour être sûrs que personne ne passerait, les mineurs avaient mis une corde à travers la rue. Si le véhicule avait un permis, il passait ; sinon, il ne passait pas.” A Middlesborough, ville du nord de l’Angleterre où il y avait des métallos, des mineurs et des travailleurs des chantiers navals, le Comité de grève central fut très efficace. Son secrétaire écrivait : “On peut dire sans peur d’être contredit que nous n’avons jamais connu une grève où la participation ( de tous les travailleurs ) a été si enthousiaste et si déterminée.”

Le Comité se réunissait quotidiennement, organisait un comité d’urgence qui siégeait chaque nuit, et avait un système de communication basé sur des équipes de motocyclistes. Il fut si efficace que la police accepta de retirer la cavalerie et les policiers “spéciaux”, “afin de maintenir l’ordre”. De tels exemples se multipliaient partout dans le pays. Les travailleurs se montraient pleins d’initiative, organisant la grève avec conscience et montrant également que la population travailleuse n’avait nullement besoin des patrons

Patron lol

Ce qui était tout à fait normal, chaque grève générale posant la question  »qui dirige ? ». Les travailleurs britanniques, à travers les Conseils d’action, montrèrent qu’ils étaient capables de relever le défi et de bâtir un nouveau pouvoir, basé non sur les institutions formelles et sur le fond anti-démocratique de la démocratie bourgeoise  , comme le parlement, mais sur la participation active, sur l’intervention quotidienne des travailleurs et de leurs représentants élus.

Néanmoins, la grève souffrait d’une terrible faiblesse. Malgré les initiatives locales, malgré l’action et le courage des masses, la direction restait entièrement entre les mains des bureaucrates du Conseil Général. Malgré l’existence des Conseils d’Action, les divers secteurs en grève ne s’étaient pas unis à la base. Dans la plupart des régions, les mineurs étaient restés chez eux, sans chercher à nouer des liens avec les grévistes des villes proches.

Cette faiblesse organisationnelle, liée au fait que la direction de gauche , et notamment Cook , refusait totalement de rompre, et même de critiquer ouvertement la direction du TUC, laissa l’initiative entre les mains des bureaucrates réformistes qui cherchaient à mettre fin au mouvement par tous les moyens.

D’après un dirigeant syndical des transports, le cauchemar des bureaucrates était : ‘Plus la grève durait, plus le contrôle et l’autorité passaient des mains des exécutifs responsables aux mains de ceux qui n’avaient ni autorité, ni contrôle. » Le vendredi 7 mai, les négociations entamées dès le début de la grève semblaient avoir trouvé une issue… en faveur des patrons. Les bureaucrates proposaient d’accepter les réductions de salaire chez les mineurs, à condition que le gouvernement mette également en oeuvre d’autres éléments du rapport de la Commission, notamment une politique d’intervention  dans l’industrie du charbon.

Le gouvernement de Baldwin resta de marbre, sentant bien la possibilité d’une victoire totale. Selon Churchill “la simple acceptation des réductions de salaire n’est plus suffisante. C’est une lutte à mort.” En effet. Churchill comprenait bien que les patrons avaient la possibilité de briser une fois pour toutes le pouvoir syndical, et que leur atout principal résidait dans la lâcheté des dirigeants syndicaux.

Le 11 mai, la direction syndicale était d’accord : elle était prête à mettre fin à la grève et à accepter sans conditions les réductions salariales. Les mineurs refusèrent catégoriquement l’accord. Ce qui n’était pas étonnant.Cependant, le lendemain, les dirigeants du TUC offrirent une reddition totale au Conseil des Ministres. Baldwin refusa toute assurance, y compris sur la répression antisyndicale  . La défaite des bureaucrates fut totale. Selon un ministre de l’époque, Lord Birkenhead  » leur reddition fut si humiliante qu’une sorte de réaction instinctive nous empêchait même de les regarder.  »

Les dirigeants du TUC étaient arrivés à leurs fins. Appuyés par les dirigeants du Parti Travailliste , ils avaient mis fin à la grève.
Le 12 mai, après seulement neuf jours, la fin de la grève était annoncée, la trahison des mineurs était consommée. Les grévistes furent stupéfaits. D’ailleurs, au début, le TUC eut du mal à imposer sa volonté anti-ouvrière : face aux tentatives de répression antisyndicale de la part du patronat, le nombre de grévistes continuait à augmenter ! Le 13 mai, la BBC elle même était obligée de constater qu’il n’y avait pas encore eu “de reprise généralisée”. En fait, il y avait 100.000 grévistes de plus !

Pendant plus d’une semaine, les grèves se poursuivirent pour défendre les travailleurs au niveau local. A ce moment là, il était encore possible pour les mineurs de relancer la grève en s’adressant aux centaines de milliers de grévistes. Mais pour cela il aurait fallu rompre avec la direction du TUC. Et cela, Cook, l’  » humble disciple de Lénine », n’était pas prêt à le faire. Le syndicat des mineurs accepta le fait accompli, tout en soulignant que la fin de la grève était de  » la seule responsabilité du Conseil Général  » et remercia  » tous les travailleurs pour leur démonstration magnifique de loyauté  ». Mais pas un mot de critique.

La fin et ses leçons

Trahis, isolés, les mineurs continuèrent leur combat pendant sept mois. Mais, à la fin du mois de novembre, affamés et démoralisés, ils durent céder devant l’offensive patronale et accepter leurs conditions draconiennes. A cause de l’action des dirigeants syndicaux, la grève générale de 1926 fut un triomphe… pour la bourgeoisie britannique. La campagne de répression antisyndicale qui s’ensuivit fit des dizaines de milliers de victimes. Des centaines de milliers de travailleurs quittèrent les syndicats et letaux de syndicalisation tomba au-dessous du niveau d’avant-guerre.

Ce fut une terrible défaite pour les travailleurs. Ses conséquences se firent sentir longtemps sur le mouvement ouvrier . Pas uniquement parce qu’il fallut attendre 1945 et l’écrasement de Churchill pour voir la conscience et le moral de la classe ouvrière remonter, ni parce que jusqu’à la défaite de la grande grève des mineurs de 1984-85 les gouvernements successifs ont considéré les mineurs comme leur ennemi numéro un.

Non, les conséquences les plus tragiques de cette défaite et de cette trahison, c’est que les leçons n’ont pas été assimilées. En effet, lors de la grève 1984-85 ( un événement comparable à la grève de 1926 par son ampleur et par les conséquences réactionnaires qui découlèrent de la défaite ouvrière ) les mineurs ont refusé de rompre avec les dirigeants droitiers du TUC, bien que ces derniers aient refusé systématiquement de les soutenir.

Plus frappant encore, en 1984-85, les mineurs, comme leurs grands-pères en 1926, étaient dirigés par un homme de gauche , Arthur Scargill

 Arthur Scargill

, qui, malgré sa rhétorique de gauche, malgré la totale loyauté dont il bénéficiait de la part des mineurs de base, refusa de dénoncer ses camarades bureaucrates  et encore moins d’organiser la base contre eux. En 1984-85, comme en 1926, les résultats furent catastrophiques pour les travailleurs.

( Les travailleurs de tous les pays doivent retenir les leçons de la grève générale de 1926, et comprendre toute l’importance qu’il y a à organiser les travailleurs de la base autour d’un programme de lutte et aussi de rupture avec les dirigeants bureaucratiques. Ils doivent aussi se rendre compte que si un dirigeant de gauche, aussi admirable soit-il, ne parvient pas lors d’un conflit d’envergure à rompre avec sa politique réformiste, il devient alors un allié dangereux avec qui il faut rompre, sinon l’échec est inéluctable.)

Le Parti Communiste et le « Minority Movement »

Mouvement de la base syndicale

Le Parti Communiste  n’a jamais été fort en Grande-Bretagne, ne dépassant jamais quelques dizaines de milliers de militants, et est toujours resté dans l’ombre de son  »grand frère », le Parti Travailliste , à qui est affiliée la majorité des syndicats. Néanmoins, au milieu des années 1920, le PC joua un rôle important, notamment dans les syndicats. En 1924, sous l’influence de l’Internationale Communiste

Internationale Communiste (affiche)

, le PC lança un mouvement de la base syndicale, le  »Minority Movement  ». Son objectif était de rassembler tous les syndicalistes qui voulaient lutter contre les dirigeants bureaucratiques et pour un programme d’action en défense des travailleurs.

Trotski

Trotski

 s’est intéressé de près à cette initiative, et en particulier au déroulement de la grève générale et de la position du PC. L’évolution de la politique du PC permet de comprendre le début de la dégénérescence du mouvement communiste international, et aussi de tirer des leçons importantes pour la construction d’un mouvement de la base syndicale en France aujourd’hui.

Le PC avait commencé à organiser le Minority Movement au sein du syndicat des mineurs. A. J. Cook, qui avait quitté le PC en 1921, peu après sa fondation, fut élu à la tête du syndicat des mineurs avec l’appui du Minority Movement.

Congrès

A son premier congrès, en août 1924, le mouvement rassemblait 270 délégués représentant plus de 270 000 travailleurs. Deux ans plus tard, à la veille de la grève générale, il rassemblait 547 organisations et plus de 957 000 syndiqués, soit 17% des syndiqués du TUC ! La plupart des dirigeants du Minority Movement était des militants du PC. Néanmoins, il ne constituait nullement un “front” pour le parti, ni un regroupement voué à une politique bêtement syndicaliste. Il rassemblait tous les travailleurs qui voulaient lutter, qu’ils fussent révolutionnaires ou non. Ainsi le programme d’action du Minority Movement était profondément révolutionnaire.

Commençant par mettre en avant des revendications portant sur les salaires et les conditions de travail , le programme avançait des réponses organisationnelles à toute une série de questions qui allaient de l’extension des syndicats à la création des comités d’usine en passant par la création d’une nouvelle direction révocable et responsable devant la base, pour arriver au besoin d’une politique internationaliste, en particulier à l’égard de la  » jeune URSS » . Selon le PC, la participation des travailleurs à la lutte pour une telle politique syndicale les convaincrait de l’importance de la politique révolutionnaire. D’où la nécessité pour le Parti de ne pas imposer sa politique au moment-même, mais aussi de ne pas la cacher.

Au début, cette politique honnête permit de critiquer les dirigeants de gauche et d’avertir la base du danger qu’ils pourraient représenter. Par exemple , le PC soulignait en octobre 1924, peu de temps après l’élection de Cook à la tête du syndicat des mineurs :  » Il serait suicidaire pour le PC et le MM de se fier à ce qu’on a appelé la gauche officielle… C’est le devoir du Parti et du MM de critiquer systématiquement ses faiblesses.  »

Les raisons de cette critique étaient soulignées par Trotski dans un article analysant la nature de la “gauche officielle” :

 » Il doit être clairement compris que ce genre de  »gauchisme  »n’est de gauche que lorsqu’il n’a pas d’obligations pratiques. Dès que la question de l’action est posée, l’aile gauche cède respectueusement la direction à la droite… L’aile droite et l’aile gauche, y compris, bien entendu Purcell et Cook, ont la plus grande peur de commencer la lutte finale. Même là où ils acceptent verbalement l’inéluctabilité de la lutte et de la révolution, ils espèrent profondément qu’un miracle les sauvera. Dans tous les cas, ils freineront le mouvement, ils tergiverseront, ils attendront, ils céderont la responsabilité à d’autres, et en réalité ils aideront Thomas dans toute question importante.  »

Stalinisation et dérive opportuniste

Malheureusement, après 1924, le PC britannique commença à souffrir des débuts de la dégénérescence de l’ Internationale Communiste . L’Internationale allait cesser d’être l’instrument de la révolution internationale et allait devenir le pion de la bureaucratie soviétique  sur l’échiquier diplomatique international. Dans sa phase initiale en Grande Bretagne, ceci prit la forme d’une adaptation à la bureaucratie syndicale, avec comme objectif d’utiliser cette force, comme en 1920, pour empêcher une éventuelle invasion impérialiste de l’URSS.

Ainsi, au nom de la “défense de l’URSS »bureaucratique, c’est à dire du statu quo avec l’ impérialisme , le PC refusait de critiquer les dirigeants de gauche et finit par faire comme eux… par suivre la droite.

A la veille de la grève, le Minority Movement soulignait que  » dans aucune circonstance les Conseils d’Action ne doivent remplir le travail des syndicats. Leur tâche est de faire en sorte que toutes les décisions du Conseil Général et des directions syndicales soient exécutées.  »

La conclusion logique de cette politique fut le mot d’ordre principal du PC lors de la grève :  » Tout le pouvoir au Conseil Général du TUC  ». L’espoir, ou plutôt l’illusion, du PC était que la gauche prendrait le pouvoir au sein du TUC, et donc dans le pays.

Les conséquences de cette politique furent désastreuses. Au moment où il aurait fallu organiser les formes de déémocratie ouvrière

pour rompre avec la direction du TUC, le PC appelait à renforcer cette dernière ! Ne rencontrant aucune opposition réelle de la part du Minority Movement, la direction du TUC eut tout loisir pour mener sa politique anti-ouvrière et de trahison, malgré l’implantation réelle du mouvement parmi les syndicalistes de base. Selon le PC de 1926, les masses n’avaient plus besoin d’une politique révolutionnaire, mais plutôt du réformisme musclé de Cook, même s’il était finalement inefficace. Cette politique à son tour ouvrait la voie à la droite.

Comme le souligna Trotsky , 18 mois après la fin de la grève :

 » Un jeune PC, dont la seule force est celle de la critique et de détermination, révèle au moment décisif qu’il possède un surplus de qualités du signe opposé. Au fond, il s’agit d’une mauvaise compréhension du front unique. Jour après jour on a répété au PC britannique que l’union avec Purcell et Hicks aiderait la défense de l’URSS. Ceci ne pouvait pas ne pas avoir un effet sur la conscience du PC.  »

Tournants

Le refus de rompre avec la gauche, et même de la critiquer le moment venu, allait coûter cher au jeune PC. De plus en plus soumis aux derniers tournants de Moscou, le parti dut ensuite justifier le refus de Moscou de rompre avec la direction droitière du TUC après la fin de la grève, et de maintenir le cadre du Conseil anglo-soviétique  entre les deux appareils syndicaux. De plus en plus discrédité parmi les militants de base, le PC n’arrivait même pas à s’intégrer dans l’appareil syndical — fortement travailliste . Deux ans après la fin de la grève le Minority Movement fut interdit par le TUC et il s’effondra l’année suivante.

L’expérience fut terminée, achevée par le poids croissant de la bureaucratie stalinienne en URSS et son influence néfaste sur toutes les sections de l Internationale Communiste . Comme l’a dit Trotskien 1931, résumant l’expérience dans une lettre aux trotskystes français :

 » Les masses ne connaissaient comme chefs du mouvement que Purcell, Hicks et Cook à qui Moscou apportait d’ailleurs sa garantie. Ces amis  »gauchistes », à la première épreuve sérieuse, ont honteusement trahi le prolétariat. Les ouvriers révolutionnaires ont été désorientés, sont tombés dans l’apathie et ont reporté sur le PC lui-même leur déception, alors que le parti n’avait constitué qu’un élément passif dans ce mécanisme de trahison. Le Minority Movement disparut presque totalement : le PC retourna à l’état de secte impuissante. Ainsi, par suite d’une fausse conception du parti, le plus grand mouvement du prolétariat anglais, qui déclencha la grève générale, non seulement n’a pas réussi à ébranler l’appareil de la bureaucratie réactionnaire, mais l’a au contraire renforcé et a compromis pour longtemps le communisme en Grande Bretagne.  »

La conclusion est claire : la création d’un mouvement de la base syndicale constitue un élément important de la politique révolutionnaire. Mais son utilisation opportuniste, comme celle imposée sur le PC britannique par les staliniens , conduit inévitablement à  l’effondrement et au discrédit de toute l’organisation. En 1926 en Grande Bretagne, comme ailleurs depuis, le stalinisme  s’est révélé le fossoyeur de la révolution.

Y-a-t-il des races humaines ?


Pourquoi autant de couleurs de peau ?Des races humaines suivant la couleur de la peau ?

Sommes-nous tous de la même race ?

Depuis plusieurs siècles, l’homme a essayé d’ordonner la nature et les êtres vivants en établissant des catégories, des groupes, des ordres. Dans un premier temps les seules différences anatomiques suffisaient à comparer deux populations, ce qui faisait classer les chauves-souris dans l’ordre des oiseaux sur le simple fait que les deux étaient dotés d’organes pour voler… !
Appliquée à Homo sapiens, cette méthode allait marquer pour longtemps les esprits ! La couleur de la peau , notamment, est toujours un sujet de conversation et parfois de conflits entre différentes populations…
Les anciennes tentatives de classification de l’espèce humaine basées sur des pratiques culturelles ou anatomiques continuent malheureusement d’alimenter aujourd’hui des théories racistes…

M.Le Pen berkkk

Historique des tentatives de classification humaine

Dans la Bible les hébreux classaient déjà les animaux selon des critères pratiques : purs et impurs ( ??), comestibles ou pas…
En 1684 le médecin et philosophe français François Bernier 

François Bernier ?

fut le premier à imaginer qu’il existait quatre ou cinq races d’hommes avec une méthode assez simple et en partie géographique : selon le lieu et quelques critères de physionomie on peut distinguer des « races humaines » différentes.
On peut alors trouver la première race dans une zone qui comprend l’Europe jusqu’au Nil, l’Asie, la perse et les Maldives. Pour Bernier c’est la  » race première  » (dans laquelle, bien sûr, il se place !).
La seconde comprend le continent africain mais sans les populations situées les plus au nord et c’est donc une race noire et presque imberbe (et donc inférieure pour l’époque).
Ce sont les populations de Sumatra, des Philippines, de la Chine, du Gange (Inde), de la Moscovie et du Turkestan qui forment la troisième race.

La quatrième race est constituée uniquement des Lapons

Lapon

qui sont qualifié par Bernier de  » vilains animaux  » !!!!.
Pour finir Bernier parle d’une cinquième race, les habitants du continent américain, mais admet que leur  » teint olivâtre  » peut les rapprocher du premier groupe…  Dans le texte d’origine la cinquième race était constituée uniquement des noirs du Cap de Bonne Espérance !

Carl von Linné

En 1758 Carl Von Linné proposa dans  »Systema Natura » quatre variétés d’Homo sapiens, leur attribuant des caractéristiques peu scientifiques :

– les Americanus : rouge, colérique et droit
– les Europeus : blanc, sanguin et musculaire
– les Asiaticus : jaune pâle, mélancolique et rigide
– les Afer : noir, flegmatique et décontracté
Il distinguait aussi deux autres variétés fantaisistes : les monstrosus (êtres velus) et ferus (les enfants sauvages).
Carl Von Linné fut malgré tout l’un des premiers à tenter d’établir une recension des espèces.

Johann Friedrich Blumenbach
Johann Friedrich Blumenbach

En 1775, le naturaliste Johann Friedrich Blumenbach proposa, en s’appuyant sur Linné, une nouvelle  classification des Homo sapiens :  »De generis humani varietate nativa  ». En 1795, il adopta définitivement la taxinomie suivante : la variété caucasienne à peau pâle (l’Europe), la variété mongole (Chine et Japon), la variété éhiopienne à peau sombre (Afrique), la variété américaine, et la variété malaise (Polynésiens, Aborigènes…).
La grande nouveauté de Blumenbach c’est qu’il établit une hiérarchie entre les variétés. Il place la variété caucasienne à l’origine des autres selon un critère très personnel : c’est le peuple le plus beau ! Les autres variétés sont une dégénérescence par rapport à cette population originelle (il faut prendre en compte qu’il emploie le mot  »dégénérescence » dans le sens  » écart par rapport à  »).
Il indique toutefois que toutes les variétés d’hommes correspondent à une seule et même espèce : il défend le principe d’unité de l’espèce humaine.

Toutes ces tentatives de classification vont marquer les époques et notre façon de voir le monde. Nous en héritons et elles font partie de notre histoire. Certains utilisent encore ces théories (sans parfois les connaître !) à des fins racistes.
La science, la génétique nous prouvent que l’Homo sapiens  est une race à part entière, sans sous-catégories… et nous ne pouvons pas faire de classification sur des critères aussi subjectifs que la couleur de la peau, la géographie, la culture ou la beauté d’un individu !

Définition de la race et de l’espèce :

Couleurs des peaux humaines
Couleurs des peaux humaines

Dans la classification générale du vivant on parle d’espèce pour regrouper toutes les populations interfécondes et dont la descendance peut elle-même se reproduire.
La notion de  »race » quant à elle se base sur la notion de  » gènes communs et exclusifs à un groupe d’individus  ».

François Lebas….

François Lebas ?

……(Directeur de recherche honoraire de l’INRA) propose la définition suivante : …  »au sein d’une espèce, une race est généralement considérée comme une collection d’individus ayant en commun un certain nombre de caractères morphologiques et physiologiques qu’ils perpétuent lorsqu’ils se reproduisent entre eux…  »

Des races humaines ?

Aucune population humaine ne possède exclusivement des gènes propres. Les Homo sapiens forment une seule et même espèce. Les différences anatomiques que l’on perçoit, par exemple entre un individu asiatique et un européen, ne sont que l’expression plus ou moins forte de gènes communs.
Cette mixité génétique dans l’espèce humaine est tellement importante que si quelqu’un a besoin d’un don d’organe ( un rein par exemple) il faut qu’il ait des antigènes compatibles sans que la couleur de peau rentre en ligne de compte. Cette comptabilité HLA (pour Human Leucocyte Antigen) ne fonctionne que si le donneur et le receveur sont très proches avec 6 à 10 antigènes compatibles. C’est donc généralement dans la famille très proche que l’on peut trouver » l’oiseau rare  » !
Pour André Langaney……

André Langaney

…..(ancien directeur du Laboratoire d’Anthropologie du Musée de l’Homme) :  »En fait, il n’y a pas de marqueur génétique de la race. On n’a jamais pu en isoler un qui soit présent, par exemple, chez tous les “Noirs” et absent chez tous les “Blancs”. Dès qu’on commence à définir une race, en cherchant des critères de classification, on n’en finit plus. Certains sont allés jusqu’à 450 ! S’il fallait pousser la classification à son terme, il faudrait définir une race par individu, car nous sommes tous différents » .
Les populations humaines forment un seul et même groupe taxinomique, une seule espèce.

L’espèce humaine, depuis quand ?

Les études génétiques démontrent que l’espèce humaine a une origine récente : il y a de très faibles variations génétiques entre les différentes populations humaines.
Pour illustrer cette petite différenciation, on peut comparer deux chimpanzés (pris au hasard) et deux humains. Les chimpanzés présentent plus de différences génétiques que les 2 humains entre eux… Leurs origines sont donc plus anciennes que la nôtre…
Le nombre de gènes est sans rapport avec la taille ou l’importance que nous accordons à une espèce : 14 000 pour la mouche Drosophile et… 30 à 40 000 pour l’Homo sapiens

Cellules pigmentaires de la peau

La couleur de la peau : une simple question de gène !
Quelle que soit la couleur de notre peau, nous possédons tous des mélanocytes ( mélanocytes =cellules originaires de la crête neurale, situées dans la couche basale de l’épiderme dont elles représentent 5 à 10% des cellules. Ce sont ces cellules qui sont responsables de la pigmentation cutanée en synthétisant un pigment, la mélanine.) , produisant de la mélanine (pigment naturel) sous contrôle de nos gènes. Suivant sa concentration, ce pigment fonce plus ou moins notre épiderme. Parallèlement, la quantité et l’intensité des rayons solaires influent sur notre corps qui, pour se protéger, produit plus ou moins de mélanine : c’est le phénomène de bronzage.

Toutes les nuances sont représentées

Les populations exposées de façon continue au soleil développent un  » bronzage permanent  » ! Si on partait à pied d’une région sub-tropicale vers le nord,on rencontrerait, au fur et à mesure, des populations de plus en plus claires, sans rupture…
C’est donc graduellement que cette variation se déroule… du brun foncé au blanc-rosé. Il est alors impossible de déterminer à partir de quel moment un individu est blanc, noir ou jaune car toutes les nuances sont présentes et s’enchaînent !

Couleurs de la peau dans le monde

Du marron foncé au blanc  » cachet d’aspirine  », tous les Homo sapiens ont la même origine…
Elle remonte à environ 7 millions d’années et se situe probablement en Afrique .
Tout laisse à supposer que notre ancêtre commun avait une peau brune (pour résister au soleil) et de nombreux poils… Malheureusement la peau ne se fossilise pas (!) et il y a peu de chance que nous retrouvions un jour des restes de l’épiderme de nos ancêtres !

C’était il y a environ 6 ans ….


….le 7 mai 2017

Deuxième tour des présidentielles françaises

Qualifiés le 23 avril précédent, Emmanuel Macron (En Marche !, centre) et Marine Le Pen (Front National, extrême-droite) se sont disputés les suffrages des Français le dimanche 7 mai 2017 pour succéder à François Hollande

François Hollande (2017)

à la présidence de la République.

Après l’élimination d’Alain Juppé

Alain Juppé

et Manuel Valls 

Manuel Valls 

aux primaires des partis traditionnels et la disqualification de François Fillon

François Fillon

suite à la suspicion d’un détournement de fonds publics, Emmanuel Macron est très vite apparu comme le grand favori face à la candidate de l’extrême-droite. Le voilà élu avec 65% des votants (et 48 % des inscrits) après un débat qui s’est soldé par le naufrage de sa rivale.

Un succès d’autant plus paradoxal que l’heureux élu n’a pas de passé politique et porte une  » doctrine néolibérale  » récusée par la moitié de l’électorat. Il était aussi le seul des onze candidats à s’afficher résolument » européiste  ».

Son élection va conduire à la fracture du Parti socialiste et du parti Les Républicains (droite) ainsi qu’à l ‘ émergence d’un bloc central comme la France en a connu sous la IVe République, avec une coalition de circonstance entre SFIO, radicaux et MRP, en opposition aux communistes et aux gaullistes.

Pour l’anecdote il faut noter qu’Emmanuel Macron a un point commun avec le président des États-Unis Donald Trump

Donald Trump

: ils ont le même écart d’âge avec leur épouse respective (pas dans le même sens). Il se distingue par contre de Donald Trump sur un autre point : il devient à 39 ans le plus jeune président de la république française  devant Louis-Napoléon Bonaparte, élu à 40 ans, et Valéry Giscard d’Estaing, élu à 48 ans, tandis que Donald Trump est à 70 ans le plus vieux président des Etats-Unis . 

Bénéficiant toujours de l’effet repoussoir de sa rivale,E. Macron sera réélu  le 24 avril 2022…

Pffff vraiement ,il faut que je n’ai pas d’idée pour écrire ce genre de billet sans aucun intérêt !

Je préfère çà !

Mr Ferré !!!

Paroles de  »Ils Ont Voté  »
Léo Ferré

A porter ma vie sur mon dos
J’ai déjà  mis cinquante berges


Paroles Ils Ont Voté
Sans être un saint ni un salaud
Je ne vaux pas le moindre cierge
Marie maman voilà  ton fils
Qu’on crucifie sur des affiches
Un doigt de scotch et un de gin-fizz
Et tout le reste je m’en fiche


Ils Ont Voté..et puis après ?

J’ai la mémoire hémiplégique
Et les souvenirs éborgnés
Quand je me souviens de la trique
Il ne m’en vient que la moitié
Et vous voudriez que je cherche
La moitié d’un cul à  botter?
En ces temps on ne voit pas lerche
Ils n’ont mêm’plus d’cul les Français!


Ils Ont Voté..et puis après ?

C’est un pays qui me débècte
Pas moyen de se faire Anglais
Ou Suisse ou con ou bien insecte
Partout ils sont confédérés
Faut les voir à  la télé-urne
Avec le général Frappart
Et leur bulletin dans les burnes
Et le mépris dans un placard

Ils Ont Voté..et puis après ?

Dans une France anarchiste
Je mettrais ces fumiers debout
A fumer le scrutin de liste
Jusqu’au mégot de mon dégoût
Et puis assis sur une chaise
Un ordinateur dans l’gosier
Ils chanteraient la Marseillaise
Avec des cartes perforées


Le jour de gloire est arrivé.

Monsieur Ferré

Arthur Rimbaud……


Pour moi,uniquement pour moi (mais je laisse les commentaires ouverts au cas où…..)

Arthur Rimbaud (1854 – 1891)

Le  »garnement sublime »

Ernest Delahaye, Portrait de Rimbaud, 1872, Charleville-Mézières, musée Arthur Rimbaud. En agrandissement, le portrait d'Arthur Rimbaud par Ernest Pignon-Ernest, 1978, ADAGP.5 ans ! On peut compter sur les doigts d’une main le nombre d’années qu’il fallut au tout jeune Arthur Rimbaud pour révolutionner la poésie. En 5 ans, il avait tout dit, et lui qui affirmait  » adorer la liberté libre  » devint cet  » homme aux semelles de vent  » que seule la mort put arrêter.

Suivre ses traces pour mieux comprendre le refus absolu de toutes contraintes d’un gavroche qui vécut sa vie et sa passion de l’écriture comme des aventures toujours renouvelées.

Paterne Berrichon, La ferme de Roche (Ardennes), s.d. En agrandissement, la maison Rimbaud, Jean-Jacques Lefrère/Flammarion.

Cette  » sale éducation d’enfance  »

Arthur Rimbaud est le fils d’un » fantôme  », Frédéric Rimbaud

Frédéric Rimbaud ?

. Fier capitaine, il a fait carrière en Algérie, où il a appris l’arabe. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas la fibre paternelle : après avoir épousé Vitalie Cuif au cours d’une permission en Ardennes ( où je suis né !), il quitte le domicile conjugal, quelques heures à peine avant la naissance d’Arthur, le second enfant du couple, le 20 octobre 1854.

Hameau de Roche, village de Chuffilly-Roche — Ferme de Roche, Vitalie Rimbaud-Cuif, mère d'Arthur, vers 1880. L'agrandissement montre le portrait de Paul Demeny, ami et confident de Rimbaud, vers 1890.Vitalie Cuif ?

Vitalie Cuif ?

Vitalie ne le reverra que tous les deux ans, le temps d’avoir deux autres filles conçues à chaque permission avant qu’il ne disparaisse totalement dans la nature. Il ne croisera plus jamais ni ses enfants ni sa femme, qui signe  » veuve Rimbaud  » longtemps avant le décès de cet époux éphémère. Mais pas question de se laisser abattre : Vitalie est une femme de tête qui va élever seule ses garçons et filles dans sa ferme ardennoise de Roche, malheureusement dynamitée par les Allemands en 1918.

 » La mère Rimbe  » se montre dure, exigeante,  » aussi inflexible que soixante-treize administrations de plomb  ». Elle ne comprend guère ce fils qui se plaint de son manque de liberté :  » Enfermé sans cesse dans cette inqualifiable contrée ardennaise, ne fréquentant pas un homme, recueilli dans un travail infâme, inepte, obstiné, mystérieux …. Elle a voulu lui imposer le travail, perpétuel, à Charleville ! Une place pour tel jour, disait-elle, ou la porte !  » (Lettre à Paul Demeny, 1871).

Vue et lycée de Charleville, Albert Capaul, 1886-1888, Charleville-Mézières, Archives départementales.
Charleville

Rêver son enfance:

Dans  » Les Déserts de l’amour  », Arthur Rimbaud fait le récit de ce rêve qui le ramène dans le cadre familier de la maison maternelle : …
 » Avertissement : Ces écritures-ci sont d’un jeune, tout jeune homme, dont la vie s’est développée n’importe où ; sans mère, sans pays, insoucieux de tout ce qu’on connaît, fuyant toute force morale, comme furent déjà plusieurs pitoyables jeunes hommes. (…)
C’est certes la même campagne. La même maison rustique de mes parents : la salle même où les dessus de porte sont des bergeries roussies, avec des armes et des lions. Au dîner, il y a un salon, avec des bougies et des vins et des boiseries rustiques. La table à manger est très-grande. Les servantes ! Elles étaient plusieurs, autant que je m’en suis souvenu.

– Il y avait là un de mes jeunes amis anciens, prêtre et vêtu en prêtre, maintenant : c’était pour être plus libre. Je me souviens de sa chambre de pourpre, à vitres de papier jaune : et ses livres, cachés, qui avaient trempé dans l’océan !
Moi j’étais abandonné, dans cette maison de campagne sans fin : lisant dans la cuisine, séchant la boue de mes habits devant les hôtes, aux conversations du salon : ému jusqu’à la mort par le murmure du lait du matin et de la nuit du siècle dernier  » ( » Les Déserts de l’amour  », vers 1871).

Fuir, vite !

Si  » la mother  » attend que ses fils l’aident aux travaux de la ferme, elle n’hésite pas à leur payer des études dans une Institution privée avant de les inscrire, faute de moyens, au collège de Charleville. Très vite, Arthur s’y fait remarquer par le principal :  » Rien de banal ne germera dans cette tête ; ce sera le génie du Mal ou celui du Bien  ».

Arthur Rimbaud et son frère Frédéric lors de leur première communion, 1866, Paris, BnF. L'agrandissement présente une carte postale ancienne du collège de Charleville, XXe siècle, Charleville-Mézières, musée Arthur Rimbaud.En attendant, c’est un élève extrêmement brillant qui jongle avec le latin et revient avec les couronnes en carton doré du concours académique de 1870. Sa mère n’y trouve que peu de satisfaction, expliquant à son professeur de rhétorique au sujet des  »Misérables  » de Hugo, qu’il est  » dangereux de lui permettre de pareilles lectures  ».

Heureusement le jeune enseignant Georges Izambard ….

Georges Izambard

…..ne l’écoute guère, tout à son admiration pour les poèmes étranges que lui fait passer Arthur, sûr de sa vocation :  » Maintenant, je m’encrapule le plus possible. Pourquoi ? Je veux être poète. … Les souffrances sont énormes, mais il faut être fort, être né poète, et je me suis reconnu poète. Ce n’est pas du tout ma faute  » (Lettre à Georges Izambard, 1871). C’est lui également qui permettra à l’adolescent de sortir de prison, après sa première fugue (1870) justifiée ainsi :  » Je meurs, je me décompose dans la platitude, dans la mauvaiseté, dans la grisaille  ».

Arthur Rimbaud, Lettre à Georges Izambard (détail), 1870.
La  » lettre »

Pour s’évader, Rimbaud écrit, beaucoup. Il tire de cette production 22 poèmes qu’il confie, en octobre 1870, à son ami Paul Demeny 

Paul Demeny 

; poèmes qui deviendront les  »Cahiers de Douai  ». Mais la guerre est là qui ravage les Ardennes et met fin au lycée. Arthur peut enfin profiter d’un peu de liberté pour travailler tranquillement, dans le grenier de Roche, à un de ses plus célèbres poèmes, » Le Dormeur du val » :  » C’est un coin de verdure où chante une rivière….  ». Il a juste 16 ans.

‘Ce Quelqu’un  »

C’est avec ce surnom que Paul Mallarmé

Mallarmé

évoque Rimbaud dont il dresse ici le portrait :
 »Je ne l’ai pas connu, mais je l’ai vu, une fois, dans un des repas littéraires, en hâte, groupés à l’issue de la Guerre  »le Dîner des Vilains Bonshommes  », certes, par antiphrase, en raison du portrait, qu’au convive dédie Verlaine.  » L’homme était grand, bien bâti, presque athlétique, un visage parfaitement ovale d’ange en exil, avec des cheveux châtain clair mal en ordre et des yeux d’un bleu pâle inquiétant  » (citation de Paul Verlaine

Paul Verlaine

 tirée des Poètes maudits, 1884). Avec je ne sais quoi fièrement poussé, ou mauvaisement, de fille du peuple, j’ajoute, de son état blanchisseuse, à cause de vastes mains, par la transition du chaud au froid rougies d’engelures. Lesquelles eussent indiqué des métiers plus terribles, appartenant à un garçon. J’appris qu’elles avaient autographié de beaux vers, non publiés : la bouche, au pli boudeur et narquois n’en récita aucun  » (Médaillons et portraits, 1896).

Henri Fantin-Latour, Un Coin de table, 1872, Paris, musée d'Orsay. Paul Verlaine et Arthur Rimbaud sont assis à gauche.
repas littéraires ?

 » Venez, chère grande âme…  »

Pour le tout jeune adolescent, c’est le temps de l’engagement : il  »conspue  » l’armée, la bourgeoisie et le  » patrouillotisme  », préférant apporter son soutien aux Communards qui se battent alors à Paris. A-t-il lui-même participé au soulèvement ?

Photographie de Rimbaud âgé de 17 ans par Étienne Carjat, 1871 ; agrandissement : autre photo de Rimbaud attribuée à Cajart vers 1870 ou 1871 (musée Rimbaud à Charleville)Rien n’est moins sûr, mais on n’a aucun doute sur sa seconde fugue, quelques semaines à peine après la première. Direction Charleroi où le directeur du journal le renvoie à ses chères études, puis Bruxelles et Douai où on le retrouve entre deux gendarmes envoyés par  » Mother  ». Qu’importe ! En février 1871, il reprend le train pour Paris, bien décidé à faire publier sa poésie.  » On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans  » ! C’est un nouvel échec : le retour se fait à pied.

Totalement habité par la création, Rimbaud tente alors d’expliquer à ses amis, dans les fameuses  » Lettres du voyant  », sa façon inédite d’appréhender la poésie. En septembre, il tente un coup audacieux en écrivant directement à son idole Paul Verlaine, déjà connu pour ses Poèmes saturniens (1866) et Fêtes galantes (1869). La réponse ne tarde guère :  » Venez, venez vite, chère grande âme… on vous désire, on vous attend !  »

Rimbaud se précipite, emportant dans ses bagages un poème obscur et stupéfiant,  » Le Bateau ivre  », dans lequel il donne à ses recherches poétiques l’image d’un voyage périlleux qui lui permet finalement de se  » baigner dans le Poème de la Mer  » :

‘ Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J’étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais 
 »….

Albert Cros, page titre de l'Album zutique, 1871.

Un ouragan à Paris

C’est une véritable tornade qui arrive en septembre 1871 chez le discret Paul Verlaine, employé de mairie de 27 ans, marié seulement depuis un an avec la jeune Mathilde. Accueilli à bras ouverts, Rimbaud ne reste pourtant pas longtemps dans la maison familiale, les beaux-parents n’appréciant peu le comportement de ce malotru,  »terrible d’aspect  » et fort mal élevé.

Portrait de Rimbaud par Paul Verlaine, 1872 ; agrandissement : portrait de Verlaine par Frédéric Bazille en 1867.En admirateur inconditionnel de ce  » génie qui se lève  », Verlaine le soutient et s’empresse de le présenter à ses amis poètes contestataires du  »club des Vilains bonshommes  » puis du  »Cercle zutique » qui l’entraîne dans de folles soirées de boisson et d’écriture. Il en résultera un Album zutique pour lequel Rimbaud et Verlaine s’amusent à rédiger parodies et œuvres décalées comme un certain  » Sonnet du trou du cul  ».

C’est une période faite d’excès où l’arrogant Rimbaud finit par se fâcher avec tous, allant même jusqu’à blesser d’un coup de canne-épée le journaliste Étienne Carjat

Étienne Carjat

auquel il doit pourtant sa photographie la plus célèbre. Verlaine est emporté par ce tourbillon qui va détruire sa famille et sa réputation. Il néglige son fils âgé de quelques mois et, alcoolique devenu violent, manque d’étrangler Mathilde qui demande le divorce.

La décision ne surprend personne puisqu’il est de notoriété publique que les deux poètes entretiennent une relation amoureuse, tapageuse certes, mais indiscutable. On a vu, explique un journal, Verlaine donner  » le bras à une charmante personne, Mlle Rimbaud  ». Il est temps de repartir……..

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Tombe de Rimbaud ( mort le 10 novembre 1891 à Marseille) au cimetière de Charleville-Mézières.

Anniversaires….


Depuis quand souhaite-t-on les anniversaires ?

Fêter sa naissance avec gâteau, bougies et cadeaux : aujourd’hui, cela semble naturel. Mais jusqu’à la Révolution, les Français s’en fichaient… car ils ignoraient leur date de naissance ! A la place, ils honoraient le jour de leur saint patron, ou celui de leur baptême. Les célébrations étaient collectives et placées sous l’égide de l’ Eglise .

On enregistre les naissance et non plus les baptêmes

C’est la République laïque qui va favoriser l’invention de l’anniversaire. A partir de 1792, les communes consignent  les naissances

dans les registres d’état civil.

Ancien registre d’état civil

Un acte fort, car jusqu’ici c’était l’Eglise qui enregistrait les baptêmes (pas les naissances). Fin XVIIIe, chez les bourgeois, on fête peu à peu sa venue au monde plutôt que son entrée dans la communauté des croyants.

fête d’anniversaire en famille aujourd’hui .

Quelle est l’origine du gâteau d’anniversaire ?

L’apparition du gâteau avec des bougies provient des Grecs qui avaient comme coutume de déposer des gâteaux ronds avec des bougies sur le Temple de la déesse Artémis. Ces bougies, symbolisant la lumière et le reflet terrestre de la déesse, étaient aussi l’occasion d’émettre un vœu en soufflant les bougies.( comme aujourd’hui )

Et les cadeaux ?

Au Moyen Age , la tradition était de donner un banquet pour son anniversaire. Celui qui était célébré était chargé de fournir le lieu et d’organiser la réception , mais demandait à chaque invité d’apporter un élément du repas !! C’est ce qui fait qu’au fil du temps ,la tradition du repas s’étant perdue , les amis offrent des cadeaux à ceux qui fêtent leur anniversaire ,à la place des  » mets  »

Pourquoi ce billet ?

Parce que aujourd’hui c’était  » mon » anniversaire .

Pour tester mon accès ….


Tomber de Charybde en Scylla ……

…….n’échapper à un danger que pour se frotter à un autre encore plus grave ; de pis en pis ; en tentant d’éviter un mal, tomber dans un autre encore plus grand ; aller de mal en pis ; échapper à un mal pour inévitablement retomber dans un autre pire

Origine et définition

Cette expression est employée depuis le XIVe siècle, mais elle remonte à l’Antiquité.
Jean de la Fontaine l’a utilisée dans « la vieille et les deux servantes » où il conte l’histoire de deux servantes qui, étant dérangées dès le chant du coq par leur patronne, crurent bon d’égorger l’animal. Hélas, une fois l’animal passé de vie à trépas, la vieille, craignant de laisser passer l’heure du réveil, n’arrêtait plus de les déranger.
A l’origine Charybde et Scylla auraient été deux dangers du détroit de Messine, entre l’Italie et la Sicile, le premier étant un tourbillon, le second un écueil.
Les marins qui cherchaient à éviter le premier allaient périr en s’écrasant sur le second.
Présents dans la Mythologie, Scylla était présenté comme une créature monstrueuse à plusieurs têtes et Charybde comme un monstre qui, trois fois par jour, aspirait dans d’énormes tourbillons les eaux du détroit avec les bateaux qui y naviguaient, puis les recrachait .
Dans l’Odyssée, Ulysse, qui vient à peine d’échapper aux chants des sirènes, doit tenter de se glisser entre ces deux grands dangers. Mais il y perdra 6 compagnons dévorés vivants par Scylla.

Exemples

Pour autant, nous ne souhaitons pas à la Slovénie de tomber de Charybde en Scylla.
Lorsque je me suis penché sur ce dossier, je dois bien dire que je suis tombé de Charybde en Scylla.
 » Ces prisonniers risquent de tomber de Charybde en Scylla.
Si seulement j’avais su, à l’époque, que je tombais de Charybde en Scylla quand, en m’asseyant, remplie d’idéaux, dans le fauteuil éditorial, je rêvais d’en faire le prochain New Yorker.
Cherchons -nous à tomber de Charybde en Scylla ou voulons-nous emprunter une voie durable? »

C’était il y a environ 172 ans : le 3 /01/1851


LE PENDULE DE FOUCAULT, UNE RÉVOLUTION SOUS LE PANTHÉON

Abrité depuis près de deux siècles sous l’imposant dôme du Panthéon, le pendule du physicien Léon Foucault (1819-1868) a permis à lui tout seul de prouver la rotation terrestre. Une révolution, dans la continuité de celle de Copernic, qui a profondément ébranlé la communauté scientifique du XIXe siècle. Aujourd’hui encore, il est possible d’admirer le célèbre pendule reposant sous sa belle voûte, parmi les cénotaphes.

A LA RECHERCHE D’UNE PREUVE

Les découvertes de Léon Foucault sont l’héritage de plusieurs siècles de réflexions menées sur le mouvement de la Terre. Comme chaque théorie, rien ne tombe spontanément du ciel, tout est pris dans son évolution. L’histoire commence à l’Antiquité : Pythagore défend déjà que notre planète est sphérique, tandis que Philolaos de Crotone est le premier philosophe à lui attribuer un mouvement. Bien que quelques précurseurs, comme Aristarque de Samos, aient envisagé l’héliocentrisme de notre univers, c’est Nicolas Copernic qui le théorise le premier dans un court traité publié vers 1513. Mais malgré ses nombreuses connaissances, ce dernier ne parvient pas à accorder ses calculs à sa pensée. Cela vient en réalité du fait que les mouvements des planètes sont légèrement elliptiques, ce que Johannes Kepler découvrira le siècle d’après. Toujours est-il que la révolution copernicienne met du temps à être digérée par bon nombre de savants, et surtout, de théologiens.

Le système planétaire héliocentrique de Copernic, gravure, 1510

Il faut donc attendre le XIXe siècle pour que le mouvement de la Terre soit finalement démontré par des preuves scientifiques. Après des études de médecine, le jeune Léon Foucault s’oriente vers la physique expérimentale. Il souhaite notamment mesurer avec précision la vitesse de la lumière, et s’intéresse de près aux théories de Copernic. C’est en 1851 que lui vient alors l’idée du pendule, à la suite d’une observation : il constate que le plan de vibration d’une verge fixée dans le mandrin d’un tour reste fixe lorsque ce dernier est en rotation. Sur les oscillations libres d’un pendule, il imagine ainsi qu’un terrien devrait observer une lente rotation en sens inverse, ce qui prouverait le mouvement de la Terre.

Léon Foucault, Bertall, 1882

C’est dans la cave de sa maison, rue d’Assas, que Foucault lance alors son expérience. Son premier pendule, conçu avec l’ingénieur Gustave Froment, est constitué d’une boule de laiton de 5 kilogrammes et d’un fil d’acier de 2 mètres de haut. Pour ne pas être faussées par les vibrations de la ville, ses observations sont toujours faites de nuit, aux côtés de d’autres scientifiques. Parmi eux, l’astronome François Arago, alors directeur de l’Observatoire de Paris, qui l’autorise à faire une première démonstration dans son institution. Un deuxième pendule, de 11 mètres de haut cette fois, est alors construit par Froment. Puis, à la demande de Napoléon III, Foucault réitère l’expérience un mois plus tard sous le dôme du Panthéon, alors ouvert au public. C’est un succès sans précédent.

LA TERRE TOURNE SOUS LE PANTHÉON

Le 26 mars 1851, à la une du journal  » Le National  », on énonce à tous l’incroyable expérience publique qui est à observer entre les quatre murs du Panthéon :  »Avez-vous vu tourner la Terre ? Voudriez-vous la voir tourner ? Allez jeudi, et jusqu’à nouvel ordre, tous les jeudis suivants, de 10 heures à midi, au Panthéon  ». L’intérêt du pendule, c’est qu’il met en évidence la rotation de la Terre de manière assez simple, sans avoir à recourir à des notions scientifiques complexes. De plus, cette expérience est facilement reproductible et peut être observée en quelques minutes par tout un chacun.

L’expérience du pendule de Léon Foucault au Panthéon, 1851

Intrigué par cette découverte, Napoléon III autorise en effet Foucault à utiliser le dôme du Panthéon pour installer son pendule. Toujours accompagné de Froment, le physicien suspend alors un fil d’acier de 67 mètres de long au sommet de la coupole. A l’extrémité, il accroche une sphère de 28 kilogrammes et de 38 centimètres de diamètre. Puis, en dessous, un grand cercle rempli de sable est positionné de telle sorte qu’il laisse apparaître les traces du pendule et définisse l’espace d’oscillation.

Oscillations exercées par le pendule de Foucault

Le public peut alors observer qu’au bout d’un certain moment, les marques se décalent progressivement, ne revenant jamais au point de départ. Cela prouve que la Terre est en train de tourner sur elle-même. Dans son compte rendu à l’Académie des Sciences, Foucault décrit ainsi son observation :  » Quand on veut procéder à l’expérience, on commence par annuler la torsion du fil et par faire évanouir les oscillations tournantes de la sphère. Puis, pour l’écarter de sa position d’équilibre, on l’embrasse dans une anse de fil organique dont l’extrémité libre est attachée à un point fixe pris sur la muraille, à une faible hauteur au-dessus du sol… dès qu’on est parvenu à l’amener au repos, on brûle le fil organique en quelque point de sa longueur ; sa ténacité venant alors à faire défaut, il se rompt, l’anse qui circonscrivait la sphère tombe à terre, et le pendule, obéissant à la seule force de la gravité, entre en marche et fournit une longue suite d’oscillations dont le plan ne tarde pas à éprouver un déplacement sensible.  »

DU SUCCÈS DU PENDULE À LA GÉNÉRALISATION DU GYROSCOPE

En 1851, les parisiens se précipitent tous pour assister à ce spectacle révolutionnaire, et les théologiens réticents s’inclinent peu à peu face à une preuve si irréfutable. Au regard des siècles précédents, Foucault reconnaît son succès :  » La notion du mouvement de rotation de la Terre est aujourd’hui tellement répandue, elle a si victorieusement passé du domaine de la science dans celui des idées vulgaires, qu’il pourra sembler superflu de chercher à en donner une preuve nouvelle  ». Par cette révolution, le pendule devient ainsi l’un des symboles du positivisme de l’époque, si bien qu’il est mis en valeur dans le palais de l’Industrie lors de la première Exposition Universelle de Paris en 1855.

La une du journal  » le Parisien » dédiée au pendule de Foucault, 1902

Cependant , son expérience n’échappe pas aux réticences de certains scientifiques qui ne jugent pas le pendule suffisamment convaincant, poussant Foucault à mener d’autres recherches plus précises. L’année suivante, en 1852, le physicien dévoile alors sa nouvelle création, le gyroscope, inspiré par les travaux de l’astronome allemand Bohnenberger

. Le but est de présenter un objet moins encombrant que le pendule, toujours dans l’idée de prouver le mouvement de la Terre. Ce petit appareil est une véritable prouesse mécanique puisqu’il permet de conserver une rotation suffisamment rapide durant une dizaine de minutes afin d’effectuer des mesures de grande précision.

Le pendule de Foucault sous la voûte du Panthéon

Peu à peu, il se révèle aussi être un outil essentiel pour indiquer le nord géographique et la latitude d’un lieu. En effet, si l’axe du gyroscope

est parallèle à l’axe de la Terre, celui-ci ne bouge plus même si son support est en mouvement. Ainsi, c’est au tournant du XXe siècle qu’il permettra de réaliser ce que l’on nomme un  » compas gyroscopique  », facilitant la navigation en pleine mer, le guidage des missiles, le pilotage d’un avion ou d’une fusée, ainsi que le contrôle de l’attitude des satellites. Porteur d’un héritage, Foucault transmet à son tour ses inventions à la postérité, elle-même en passe de faire de nouvelles révolutions.

c’était il y a 66 ans ….


Le 6 novembre 1956

L’expédition de Suez tourne au fiasco

Le 6 novembre 1956, à minuit, prend fin l’expédition de Suez. Les parachutistes français et britanniques doivent cesser le feu quelques heures à peine après avoir sauté sur le canal et défait les troupes égyptiennes.

Imposé par les Soviétiques et les Américains, ce cessez-le-feu sonne pour la France et la Grande-Bretagne la fin de l’ère coloniale et la fin de leur influence au Moyen-Orient. Il annonce aussi l’émergence du tiers monde et des pays arabes ainsi que l’intervention des États-Unis dans la politique moyen-orientale.

Cynisme et arrogance :

Pris de court par la nationalisation   par le président égyptien Nasser, les Français et les Britanniques, qui perçevaient les droits de péage sur le canal, avaient d’abord protesté tout en hésitant sur la conduite à tenir.

Là-dessus s’étaient greffés des facteurs extérieurs…

Le socialiste  Guy Mollet

, chef du gouvernement français, eut l’idée de punir Nasser de son soutien aux indépendantistes algériens. De son côté, le jeune État d’Israël, fidèle allié de la France, manifesta le souhait d’une guerre préventive contre l’Égypte, soupçonnée de vouloir laver l’affront subit par les Arabes  en 1948.

Une conférence internationale s’ouvrit à Londres le 16 août en vue de trouver un compromis. Pendant ce temps, dans la discrétion, les militaires français et britanniques acheminèrent des troupes vers Chypre. À Londres, le Premier ministre conservateur Anthony Eden eut plus de difficulté à rallier sa majorité à la perspective d’une guerre.

Le 22 octobre 1956, le Premier ministre israélien David Ben Gourion (70 ans) se rend discrètement en France avec son chef d’état-major Moshe Dayan et Shimon Pérés. La délégation rencontre à Sèvres, près de Paris, Guy Mollet ainsi qu’un représentant britannique.

Il est convenu deux jours plus tard que les Israéliens, décidés à  » rompre l’encerclement  », attaqueront les Égyptiens et qu’ensuite, Français et Britanniques adresseront un ultimatum aux adversaires et occuperont la zone du canal sous prétexte de les séparer !

Le 29 octobre, les troupes du général Moshe Dayan se lancent dans le Sinaï et mettent en déroute l’armée égyptienne.

Comme prévu, le 30 octobre, Londres et Paris envoient un ultimatum conjoint au Caire et à Tel Aviv, enjoignant aux combattants de cesser le feu et de se retirer à 10 miles du canal.

Israël s’incline mais l’Égypte, comme on peut s’y attendre, rejette l’ultimatum.

Le lendemain 31 octobre, Français et Anglais détruisent au sol les avions égyptiens. Et, les 5 et 6 novembre, les parachutistes sautent sur Port-Saïd, à l’endroit où le canal débouche sur la mer Méditerranée. Personne ne se soucie d’une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies adoptée trois jours plus tôt, le 1er novembre…

Pendant que l’attention du monde se porte sur le canal de Suez, les chars soviétiques entrent à Budapest et répriment le soulèvement des Hongrois contre leur régime communiste.

Menaces soviétiques

À peine les paras français et britanniques touchent-ils terre dans la zone du canal que les Soviétiques menacent d’intervenir avec des fusées intercontinentales à tête nucléaire si l’attaque n’est pas stoppée !

Washington fait alors pression sur ses alliés pour arrêter les frais.

Le mystère….


…….. du Codex Rohonc

Le Codex Rohonc (ou Codex Rohonczi) est un étrange manuscrit illustré de 448 pages écrit par un auteur inconnu dans une langue inconnue.

Un livre de 10×12 cm qui a été offert, avec les autres 30 000 livres de sa collection issue de sa bibliothèque familiale, par le comte Gusztav Batthyany ….

Gusztav Batthyany ?

…..à l’académie des sciences de Budapest.

Le manuscrit a surpris , interloqué les savants qui lui ont donnée le nom de la ville hongroise où se trouvait le château du comte Rohonc

comte Rohonc ?

qui aujourd’hui s’appelle Rechnitz et se trouve en Autriche.

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Le codex ?

Chacune de ses page comportent entre 9 et 14 rangées de symboles. Le nombre total de symboles utilisés dans le livre est d’environ 800, ce qui est environ dix fois plus élevé que n’importe quel alphabet connu, mais la plupart des symboles sont utilisés avec peu de répétitions, de sorte que les symboles du codex peuvent ne pas être un alphabet, mais plutôt un syllabaire (comme par exemple ceux du disque de Phaistos ) .

disque de Phaistos ?

), ou être de nature logographique, comme les caractères chinois.

Accompagnant les textes cryptiques, environ 90 pages d’illustrations incluent des scènes religieuses, laïques et militaires. Les illustrations grossières semblent indiquer un environnement où les religions chrétienne, païenne et musulmane coexistent, car les symboles de la croix, du croissant et du soleil/svastika sont tous présents.

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Si certains chercheurs pensent que le codex Rohonc est un canular, d’autres sont persuadés qu’il est authentique et ont passé des années à essayer de décoder le texte et les illustrations.

L’analyse du papier semble suggérer que le codex a été écrit sur du papier vénitien au XVIe siècle, mais la date est loin d’être certaine, le papier pouvant être beaucoup plus ancien que le texte. D’un autre côté, le texte pourrait aussi avoir été copié à partir d’une source beaucoup plus ancienne.

En analysant ses illustrations, certains érudits imaginent qu’il a été créé au XVIe ou XVIIe siècles.

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Comme pour le manuscrit de Voynich , déchiffrer le code du codex Rohonczi est un challenge que nombreux ont tenté de relever.

Un érudit érudit hongrois a proposé de lire le livre en le retournant de façon à ressembler à une  »ligature sumérienne  ». Il a ensuite associé les lettres de l’alphabet latin au reste des symboles par ressemblance. Il a également réorganisé l’ordre des lettres pour produire des mots significatifs. Cependant, ses méthodes ont été critiquées car il translittère parfois le même symbole avec des lettres différentes, et inversement, la même lettre est décodée à partir de plusieurs symboles.

La philologue roumaine Viorica Enăchiuc

Viorica Enăchiuc ?

a suggéré que le texte avait été écrit dans le dialecte latin vulgaire de Dacie et que le sens de l’écriture est de droite à gauche, de bas en haut. Cette traduction montrerait que le texte est une histoire du 11-12ème siècle du peuple Vlasi (Valaques) dans leurs combats contre les Hongrois et les Pechenegs. La méthode d’Enăchiuc a été critiquée car les symboles qui apparaissaient dans le même contexte tout au long du codex étaient régulièrement translittérés avec des lettres différentes. De plus, il n’y a aucun rapport entre les illustrations du manuscrit et sa traduction.

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Une autre solution présumée a été proposée par l’Indien Mahesh Kumar Singh

Mahesh Kumar Singh ?

: Il affirme que le codex Rohonc est écrit de gauche à droite, de haut en bas avec une variante jusqu’ici non documentée du script Brahmi. Il a translittéré les 24 premières pages du codex pour obtenir un texte en hindi qui a ensuite été traduit en hongrois. La méthode de Singh a également été critiquée pour son manque de cohérence.

Gábor Tokai et Levente Zoltán Király ont imaginé que le script est un système de code qui n’indique pas la structure interne des mots et que la langue du texte est très probablement artificielle. Ils prétendent que le codex contient la date 1593 CE comme référence probable à sa rédaction. Ils déclarent également qu’il s’agit d’un livre catholique ordinaire contenant principalement des paraphrases de textes du Nouveau Testament sur la vie de Jésus.

Avec ces diverses hypothèses et bien d’autres, le mystère du Codex Rohonc reste loin d’être résolu.

Le 8 avril, c’est la journée des…


.…..ROMS:

( tout le monde s’en fiche,mais pas moi)

Il suffit de prononcer le mot  » Roms  » et hop ! La plupart des gens les associent aussitôt aux tziganes ou aux gitans. D’autres vont même jusqu’à les traiter de manouches ou encore de  » voleurs de poules  ».

(quand nous, les enfants étions mal habillés ou fréquentions d’autres gars de quartiers  » mal famés  » , nous avions droit à quelques réflexions, réprimandes du genre :   » regardes toi, tu as l’air d’un romanichel, d’un bohémien  » )

Mais que sait-on vraiment de cette communauté et pourquoi leur inflige-t-on autant de discriminations ?

Les Roms, citoyens de l’U.E

Bien qu’ils soient entre 10 et 12 millions de citoyens de l’Union Européenne depuis 1971, il n’empêche que la majorité des Roms subit perpétuellement des persécutions ou des discriminations. A tel point qu’une Journée Internationale des Roms a dû être créé depuis plusieurs années afin de convaincre l’Union Européenne d’intégrer pleinement la communauté Rom dans ses débats.

Cela ne date pas d’hier puisque depuis très longtemps, les communautés roms ont toujours dénoncé les difficultés importantes dans l’accès à l’éducation, à l’emploi ou encore à la santé ou au logement.

Il est à noter également que la moitié des enfants ne sont pas scolarisés et que les adultes sont à plus de 50 % analphabètes. Quant à leur espérance de vie, elle est inférieure d’environ une quinzaine d’années à celle des populations des pays où ils vivent, sans doute à cause de leurs conditions et hygiène de vie.

Amnesty International en soutien aux Roms

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Par conséquent, on peut comprendre aisément pourquoi Amnesty International et bien d’autres associations de soutien se démènent chaque année pour arriver à sensibiliser les populations aux problèmes rencontrés par le peuple Rom. Mais il faut éviter de tirer des conclusions hâtives :

Reprenons les choses dans l’ordre afin de mieux comprendre ce qu’il se passe avec cette communauté.

L’histoire des Roms dans l’U.E:

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Les Roms sont devenus un peuple de l’U.E à part entière le 8avril 1971 (il y a environ 51 ans) en choisissant leur drapeau et leur hymne, symboles de leur minorité dans l’Union Européenne.

Constitués de 4 groupes nomades (Les Kalderash, les Curara, les Lovara et les Boyasa), ils font tous partie de la grande famille des tziganes, surnommés également Romanichel (peuple de Rom en  » Sinti  », un mélange d’allemand et de roumain). -mes parents les nommaient  » romanichel  »-

Mais avant d’en arriver là, les Roms commencèrent dès l’an 1000, leur exode en quittant l’Inde et l’Egypte (dont ils étaient originaires) pour se rendre en Perse. Une fois les Balkans atteints au XIVème siècle, ceux-ci se dispersèrent un peu partout en Europe. Ils se convertirent alors au Christianisme au contact de la population chrétienne entretenant de bons rapports avec celle-ci.

Les Roms, des nomades devenus chrétiens d’Europe

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Deux siècles plus tard, en Europe de l’Ouest, une grande vague migratoire de Roms eut lieu. A tel point que certains pays ont dû en envoyer des milliers dans les colonies africaines ou américaines, n’arrivant plus à les gérer ni à les contenir.

Cependant, dès 1930, ils vont être confrontés à la politique nazie de l’époque décidant de leur extermination quasi totale. En effet, on a dénombré entre 250 000 et 500 000 Roms tués ou déportés dans les camps de concentration sur les 700 000 qui vivaient en Europe à ce moment-là. Ce génocide a été surnommé  » Samudaripen », c’est à dire  » meurtre total  » en langue Romani.

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Le plus affligeant dans tout cela, ce sont les persécutions et les discriminations dont les Roms sont victimes encore aujourd’hui. Et bien que l’Union Européenne ait mis en place différentes stratégies d’intégration, on peut néanmoins redouter une  » tziganophobie  » de plus en plus présente.

D’autant plus que celle-ci ne peut être combattue qu’une fois la reconnaissance de leur histoire, de leur culture et de leur contribution au patrimoine européen acceptée et validée par les différentes instances européennes.

Il ne faut pas oublier qu’il a fallu attendre 1982 pour que l’Allemagne reconnaisse officiellement ses responsabilités dans ce massacre et 1997 pour la France pour qu’un Président de la République y fasse référence lors d’une cérémonie des victimes de la déportation.

Les Droits de l’Homme en Europe

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La Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne interdit pourtant toute discrimination fondée  » sur la race, la couleur, les origines ethniques ou sociales  »…

Sachant d’après certaines données que de nombreux Roms vivent toujours dans des conditions d’extrême pauvreté et continuent d’être les victimes d’une exclusion sociale extrême… On peut effectivement se demander ce que prévoient les membres de l’Union Européenne à la veille des élections face aux préjugés, à l’intolérance et autres abus vis-à-vis de la communauté Rom.

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