87ans :Le 7décembre 1936 …..
….. Mermoz décolle de Dakar pour le Brésil
Le 7 décembre 1936,Jean Mermoz
( Mermoz était né dans les Ardennes ,comme moi ) décolle de Dakar en direction de Natal, au Brésil, sur un hydravion » Laté 300 » baptisé Croix-du-Sud. À 10h47, l’hydravion émet un signal : » Coupons moteur arrière droit » avant de disparaître dans l’Atlantique Sud avec son équipage : Pichodou, Ezan, Lavidallie et Cruveilher. Le 30 décembre, ces pilotes légende eurent droit à des funérailles nationales.
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Jean Mermoz, né à Aubenton …..
( Ardennes), le 9 décembre 1901 et disparu dans l’ océan Atlantique le 7 décembre 1936, est un aviateur français , figure légendaire de l’Aéropostale,
surnommé l’Archange.
Il fut aussi un des membres fondateurs et vice-président, en 1936 du Parti social français (PSF) avec le colonel François de la Roque, ……
…..ancien président des » Croix- de- Feu ».
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Jean Mermoz est le fils de Jules Mermoz (1870-1940),maître d’hôtel , et de Gabrielle Gillet dite » Mangaby » (1880-1955), qui se séparent en 1902 et divorcent en 1922. Il passe une partie de son enfance chez ses grands-parents, à Mainbressy , village des Ardennes . Alors que sa mère trouve un emploi de couturière à Charleville ( où j’ai fait mes études)….
, il entre à l’école primaire professionnelle d’Hirson (Aisne) en tant que pensionnaire.
Lorsque la Première Guerre éclate, en août 1914, ses grands-parents, pris de panique, s’enfuient avec lui dans le Cantal , où il intègre le lycée de garçons d’Aurillac …..
….. Sa mère, bloquée par l’avancée des troupes allemandes, doit attendre trois années et les arrangements internationaux de 1917 pour retrouver son fils, après un rapatriement en zone non occupée, via la Suisse, pays neutre. Elle amène Jean à Paris où il est admis au Lycée Voltaire avec une bourse de demi-pensionnaire. Il passe la première partie du baccalauréat
…..en 1918, mais échoue à la seconde. Il se remet difficilement de cette déception et tombe gravement malade. Une fois guéri, il renonce à préparer le concours de l ‘Ecole centrale .
En 1930, Jean Mermoz épouse Gilberte Chazottes, qui, après la mort de Jean, se remariera avec l’ingénieur René Couzinet …..
Ce dernier se suicidera le 16 décembre 1956 après avoir assassiné sa femme Gilberte Chazottes .
Engagement dans l’armée :
Le 26 juin 1920, Jean Mermoz devance l’appel sous les drapeaux et signe un engagement dans l’armée pour quatre ans. Il choisit l’aviation sur les conseils de Max Delty , un chanteur d’opérette , ami de sa mère depuis que cette dernière l’a soigné pendant la guerre. Après avoir fait ses classes au 4eme régiment d’observation, il intègre le 34e régiment d’aviation du Bourget , qui lui permet de postuler à l’école d’aviation d’ Istres , qu’il rejoint en octobre. Il y découvre la rudesse de la vie militaire et il est rapidement écœuré de la façon dont sont formés les pilotes, régulièrement punis de corvées fastidieuses et de brimades que leur infligent les sous-officiers pour décourager les jeunes recrues de persister à vouloir voler. Les avions sont dans un état tel que beaucoup de pilotes se tuent pendant l’entraînement. Jean Mermoz doit attendre trois mois avant de pouvoir se mettre aux commandes d’un avion. Au cours des épreuves du brevet de pilote, son moteur cale au décollage. Avec sang-froid, il laisse l’appareil s’écraser dans les arbres et s’en tire avec une jambe cassée et la mâchoire fracturée. Une autre tentative de vol se solde par un capotage lors de l’atterrissage final sur le terrain d’Orange , dû à une panne des gouvernes. Ses supérieurs lui accordent un dernier essai, qu’il réussit, obtenant son brevet le 9 février 1921 et le grade de caporal .
Il quitte la vie de caserne et rejoint la Syrie , où la France protège son mandat contre des tribus druzes dissidentes. Il débarque à Beyrouth le 17 septembre de la même année, puis est intégré à la 54e unité de combat. Toujours volontaire pour des missions périlleuses, il tombe plusieurs fois en panne dans le désert, dont une lui impose, à lui et son mécanicien, une marche forcée de plusieurs jours en territoire rebelle. Ils sont sauvés, in-extremis et totalement déshydratés, par une colonne de méharistes….
. Le 24 avril 1922, il compte 600 heures de vol, en dix-huit mois. Il quitte le Proche-Orient pour revenir en France, le 3 mars 1923, décoré de la » Croix de guerre TOE » (Théâtre des Opérations Extérieures) et de la médaille du Levant, en ayant découvert une civilisation millénaire qui le marque profondément.
Période difficile :
Après la guerre ,ne trouvant pas d’emploi auprès de compagnies aériennes, il connaît la misère, vivant de petits emplois, balayeur, gardien de nuit, manœuvre, laveur d’automobile ou copiant des adresses sur des enveloppes. Répondant à une annonce d’un journal, il participe à un film, où il reprend, le temps d’une journée, les commandes d’un chasseur » Sopwith », qu’il doit écraser dans l’Oise , avec l’interprète principale du film, en place arrière (dans cette anecdote, contée par Mermoz, lui-même, et reprise dans nombre de ses biographies, il mentionne le titre du film, comme étant, « La Fille de l’air », avec Suzanne Grandis ,
….comme actrice principale. Pourtant cette célèbre comédienne était décédée dans un accident d’automobile, en 1920, et aucun film de ce titre n’est sorti à cette époque. Aujourd’hui encore, le mystère reste entier sur cette séquence de cinéma). Ce n’est qu’au bout de 6 mois que la délivrance arrive pour Mermoz, lorsqu’il reçoit, le 28 septembre 1924 une proposition de contrat des » Lignes Latécoère », dirigées par Didier Daurat
Jean Mermoz disparaît à bord de l’hydravion quadrimoteur ,
…. le »Croix-du-Sud », le 7 décembre 1936 avec à son bord Alexandre Pichodou , copilote, Henri Ezan, navigateur, Edgard Cruveilher radio et Jean Lavidalie , mécanicien, après un premier retour à l’hydrobase de Dakar, à la suite d’un problème de moteur, . Après une réparation sommaire de la pièce défectueuse et un nouveau décollage, sous les yeux d’Henri Guillaumet, alors chef de l’hydrobase, le radio annonce régulièrement le message »TVB ». Puis, à 10 h 43, Cruveilher lance le dernier message en morse , depuis le Croix-du-Sud : »Coupons moteur arrière droit » , sans aucun détail supplémentaire.
Malgré de nombreuses recherches, on ne retrouve aucune trace de l’appareil ni de son équipage. Quelques jours plus tard, une fausse rumeur annonçant la découverte de l’hydravion, flottant aux larges du Brésil, est due aux nouvelles recherches, relancées par le gouvernement brésilien sous l’insistance d’Alexandre Couzinet, alors en voyage au Brésil. Un temps, les spectacles et les cinémas arrêtent leur programme pour diffuser la nouvelle avant de se rendre à l’évidence. La disparition de Jean Mermoz est vécue en France comme une catastrophe nationale et dès le 13 décembre, soit six jours seulement après la catastrophe, Jean Mermoz, ainsi que tout l’équipage de la Croix-du-sud, est cité à l’ordre de la Nation , sur la demande du gouvernement de Léon Blum ,
sous la présidence d’Albert Lebrun et avec un discours du ministre de l’air : Le discours :
»Sublime figure d’aviateur, d’une valeur morale et professionnelle hors pair. Créateur, aux prix d’efforts surhumains, de l’aviation commerciale transocéanique, a fait de son nom un symbole et de sa carrière une longue suite d’exploits. Allant jusqu’au bout de son entreprise, envisageant la mort avec sérénité, a mérité l’admiration générale par la grandeur de ses actes. Porté disparu avec l’équipage de la Croix-du-sud, dont il était le chef de bord. Accomplissait sa 24e traversée de l’Atlantique sur la ligne postale qu’il avait été le premier à tracer. Entre de plain-pied dans la légende et s’inscrit parmi les héros les plus purs de l’aviation française. »
Une cérémonie officielle a ensuite lieu, le 30 décembre 1936, à l’Hôtel national des Invalides , en présence d’E.Daladier et de C. Chautemps .
Jean Mermoz totalisait 8 200 heures de vol.