10 mots français…..


….. qui viennent de l’allemand

Trinquer, de drenkan, «boire»

Trinquer, de drenkan,  »boire »

A partir du XIIe siècle, des dérivés du verbe drenkan apparaissent en français. On lit la forme moderne  »trinquer » sous la plume de Rabelais, dans le prologue du Tiers Livre, en 1546. Le terme arrive alors en français avec son sens étymologique,  »boire’, mais assorti de la nuance  »boire avec excès ». La signification actuelle, celle d’entrechoquer les verres avant de boire, est avérée dès le XVIIe siècle. Quant au sens figuré,  »subir des désagréments, des dommages », il s’est répandu au XXe siècle.Nouille, de Nudel, «pâte alimentaire»

Nouille, de Nudel,  »pâte alimentaire »

En France, le mot est connu au XVIIe siècle, sous la forme nulle puis noudle, qui devient nouille au XVIIIe. S’il désignait d’abord une forme particulière de pâtes plates ou rondes, il a vite été employé de façon plus générale. Son sens figuré (personne niaise) est apparu vers 1930, par analogie avec la consistance molle des pâtes. Au début du XXe siècle, on moquait l’Art nouveau en le qualifiant de  »style nouille », pour  »brocarder  » ses lignes ondulantes.

Accordéon, de Akkordion

Accordéon, de Akkordion

C’est Cyrill Demian

Cyrill Demian

, facteur d’orgues et de piano d’origine arménienne et établi à Vienne (Autriche), qui invente l’accordéon moderne en 1829. Il le baptise d’après le terme de musique Akkord,  »accord ». Car cet instrument n’est pas conçu pour émettre des notes seules mais des accords, associations de plusieurs sons. Le bandonéon

bandonéon ?

a, lui, été inventé en Allemagne. Il est nommé d’après le patronyme de Heinrich Band

Heinrich Band

, qui possédait un magasin d’instruments et diffusa le bandonéon dans les années 1840.

Écologie, de Ökologie, écologie, «étude des milieux de vie»

Écologie, de Ökologie, écologie,  »étude des milieux de vie »

Le terme a été formé par le biologiste et philosophe allemand E. H. Haeckel

E. H. Haeckel

….en 1866, à partir du grec oikos,  »maison, habitat », et logos,  »discours ». Jusqu’à l’après Mai 68,  »écologie » désignait la science qui étudie les milieux où vivent les êtres vivants. Le mot a pris à cette époque le sens de  »doctrine visant à une meilleure adaptation de l’homme à son environnement », et de courant politique défendant cette doctrine.

photo 4/10© Hello I’m Nik-UnsplashButin, du moyen bas allemand būte, «échange, partage»

Butin, du moyen bas allemand būte,  »échange, partage »

Le français butin est attesté dès 1350. Il désigne d’abord l’action de partager, de répartir, puis, par métonymie, ce qui échoit en partage. Aux XV et XVIe siècles, son acception évolue et devient  »ce que l’on prend à l’ennemi ». Par extension, il est employé dès le XVIIe siècle pour le produit d’un vol.

Képi, du suisse alemanique Käppi, «bonnet»

Képi, du suisse alemanique Käppi,  »bonnet »

Le mot suisse  »Käppi » est un diminutif de l’allemand  »Kappe », lui-même emprunté au VIIIe siècle au latin  »cappa  »,  »manteau à capuche ». S’il revêt d’abord le sens de  »bonnet » en allemand, il désignera plus tard cette coiffe rigide cylindrique portée par des officiers et sous-officiers de plusieurs corps, en France, Suisse, Belgique… En France, le terme est attesté en 1809. Un képissier est un ouvrier qui fabrique des képis.

outil de  » képissier  » ?

Mouise, de l'alémanique Mues, «bouillie»

Mouise, de l’alémanique Mues,  »bouillie »

Ce mot, répandu dans l’argot du XIXe siècle, est à l’origine un mot dialectal de l’Est de la France : on parlait de  »mouesse  »ou de  »mousse » pour une confiture grossière. Au XIXe siècle, mouise a d’abord désigné en français une mauvaise soupe, puis a pris pendant un temps la signification d’excrément ???, et enfin la valeur générale de pauvreté ou misère. Purée ou panade ont suivi plus ou moins le même cheminement. Au début du XXe siècle, une personne dans le besoin était un mouisard ou une mouisarde.

Allergie, de Allergie

Allergie, de Allergie

Le biologiste autrichien Clemens von Pirquet

Clemens von Pirquet

a la paternité du concept d’allergie, qu’il a décrite dans les premières années du XXe siècle comme  »une réaction altérée et excessive ». Il unit les grecs allos,  »autre » et ergeia,  »action, travail, œuvre ». Le mot a eu un beau succès en français, mais aussi en anglais, espagnol, italien… Son acception figurée,  »hostilité instinctive », s’est répandue en France vers 1960-1970.

Plancton, de Plankton, « végétal qui erre dans la mer »

Plancton, de Plankton,  » végétal qui erre dans la mer  »

A la fin du XIXe siècle, le biologiste allemand Victor Hensen

Victor Hensen

emprunte le grec plankton,  »qui vogue au hasard », pour désigner des organismes généralement unicellulaires vivant en suspension dans les eaux douces ou salées, qu’ils s’agissent de larves, d’algues ou de végétaux microscopiques. Peu après, l’un de ses confrères inventa le terme  »necton » pour nommer les organismes marins capables de se déplacer contre les courants (poissons, crustacés, mammifères marins). Iui est basé, sur le grec nêktos,  »qui nage ».

Vasistas, de was ist das, « qu’est-ce que c’est »

Vasistas, de was ist das,  » qu’est-ce que c’est  »

Ce terme apparaît en français au XVIIIe siècle, sous la forme wass-ist-dass puis sous sa graphie actuelle en 1798. C’est le nom d’un petit vantail mobile dans une porte ou une fenêtre. Il a d’abord circulé dans le Nord et l’Est de la France. On suppose qu’il est issu de la question  »qu’est-ce que c’est? » posée aux visiteurs à travers un guichet ou un vantail. Par dérision, vasistas a aussi désigné la lucarne de la guillotine pendant la Révolution française.

Bientôt( fin janvier j’aurais ….)


……X  »balais » !

Pourquoi dit-on  »balai » à la place d’  »années » ?

L’origine de cette expression est loin d’être avérée. Ainsi, dans  » Les Expressions françaises pour les Nuls  »  Marie-Dominique Porée-Rongier

Marie-Dominique Porée-Rongier?

rappelle qu’il y a de nombreuses hypothèses. « Il était de coutume de changer de balais une fois par an !. Donc autant de balais, autant d’année (…) L’expression qui est apparue dans le dictionnaire il y a tout juste quarante ans, quarante balais donc, vient en prolonger une autre :  » j’ai dix ans et des poussières …  » (…) l’explication étymologique est sans doute la plus vraisemblable : le mot balai remonterait au terme gitan babel signifiant  » en arrière  »  » en dernier  »,  » plus tard .« 

Mais le site Pourquoi.com donne une autre interprétation :
 » Cela remonte à une vieille tradition auvergnate qui consistait à accrocher autant de balais que d’années de vieillesse derrière sa voiture lorsqu’on se mariait : l’expression serait restée pour comptabiliser l’âge des gens.  » ?????

Dans  »Le bouquet des expression imagées  »,

Le bouquet des expression imagées ( livre)

Claude Duneton

Claude Duneton

et Sylvie Calaval

rapportent que le  » Balai apparaîtrait au XXe siècle et indique que de tous les bons vieux termes argotiques bien connus (berge, carat, pige etc.), la mode eighties n’a retenu que le balai ….  »

L’origine de l’expression n’est pas expliquée dans le » Dictionnaire de l’argot françaiset  »de ses origines et l’étymologie  du mot balai demeure tout aussi incertaine.

Et avoir X  »piges » pour années ?

Le mot “pige” désigne une unité de mesure. Par exemple, un journaliste qui écrit pour différents journaux est payé à la pige, au nombre de lignes ou de mots qu’il a écrits. On dit qu’il est “pigiste”. Mais la pige peut avoir d’autres sens. “Faire la pige à quelqu’un”, c’est faire mieux que lui, le surpasser. Les piges peuvent aussi mesurer le nombre d’années. “Avoir 50 piges”, c’est avoir 50 ans. Le verbe  »piger  », quand il est issu du mot pige, signifie  »mesurer ».


Pourquoi….


……dit-on un  » tank  » ?

Les premiers chars d’assaut …….

Premiers chars d’assaut ?

…..furent conçus par les Anglais au moment du premier conflit mondial. Même si cette nouvelle arme devait laisser sceptiques nombre de militaires, elle était censée changer la donne.

Aussi la conception et la fabrication de ces chars devaient-elles se faire dans le plus grand secret. En effet, les espions à la solde des Allemands étaient aux aguets et toute indiscrétion aurait ruiné les plans de l’État-Major britannique.

Pour ne pas éveiller les soupçons de leurs adversaires, les Anglais s’arrangèrent pour leur faire croire qu’ils étaient en train de fabriquer un nouveau type de réservoir. ( comme chacun sait , « réservoir » se dit « tank » en anglais ).

Une fois ces nouveaux engins de guerre en action, on leur conserva ce nom de « tanks », qui leur est resté depuis.

Ces premiers chars anglais n’avaient pas grand chose à voir avec ceux d’aujourd’hui

char aujourd’hui.

. Ils étaient dépourvus de tourelle et de toit, les soldats n’étant protégés que par une sorte de treillis métallique.

Tous ne possédaient pas le même armement, certains étant équipés de canons, d’autres de simples mitrailleuses. En fait, ces tanks avaient une efficacité limitée, au point que les généraux français n’en voulurent pas.

En effet, ils sont très lents, allant à peine plus vite qu’un fantassin, et n’ont qu’une faible autonomie. Au surplus, ils mobilisent un nombre d’hommes important, huit soldats devant accompagner chaque char.

Plus tard, les chars britanniques furent dotés d’un équipement singulier. En s’introduisant dans leur tank, les membres d’équipage devaient en effet trouver…une théière

théière de l’époque ?

! Et l’espace intérieur devait être conçu de manière à pouvoir sacrifier au rite du « five o’clock tea ».

On sait à quel point cet usage est essentiel pour un Anglais. Alors leurs supérieurs avaient constaté que de nombreux tankistes sortaient de leur char pour prendre le thé sur le bord de la route, où ils se faisaient souvent tuer.

Quelle est l’expression née lors de la Grande Peste de Londres ?


  Ce serait l’expression  »six pieds sous terre« .

Souvent, dans la vie courante, on utilise des expressions dont on ne connait pas l’origine. C’est le cas (le mien en tous cas ) de l’expression « six pieds sous terre ».

Quand on précise qu’une personne est enterrée « six pieds sous terre », on veut dire par là que le cercueil où elle repose est profondément enfouie dans le sol. Comme cette expression utilise le terme « pied », on se doute qu’elle provient d’outre-Manche, où cette unité de mesure était utilisée.

En effet, « six pieds sous terre » nous vient bien d’Angleterre. L’expression aurait été  »forgée » à l’occasion de la grande épidémie de peste qui frappe le pays, et notamment sa capitale, Londres, en 1665.

La peste ( bubons)
images de l’époque (1665)

Si c’est la dernière manifestation de la peste dans le pays, du moins à cette échelle, c’est aussi la plus meurtrière. En effet, elle aurait fait entre 75.000 et 100.000 morts, soit environ 20 % de la population de Londres.

Tout le monde sait que la médecine du temps

médecin  » de la peste »

était très démunie face à des maladies comme la peste. De leur côté, les autorités s’efforçaient surtout d’éviter tout ce qui pouvait favoriser la contagion.

C’est ainsi que les malades étaient quasiment abandonnés dans leurs maisons, marquées d’une croix. On croyait que la maladie se transmettait non seulement par les vivants mais aussi par les morts.

D’où la nécessité d’enterrer les cadavres

enterrement.

aussi profondément que possible dans la terre. Pour que que les miasmes de la peste ne puissent s’échapper des tombeaux et que les chiens ne puissent déterrer les cadavres.

Les édiles londoniens prennent alors leurs dispositions : les fossoyeurs devront enfouir les dépouilles à une certaine profondeur. Ils devront en effet creuser jusqu’à 6 pieds avant de déposer le cercueil.

Le pied anglais valant 32,4 cm, 6 pieds correspondent à 1m80, ce qui paraissait suffisant pour écarter tout danger de contagion. En France, on creuse des fosses moins profondes. En effet, depuis la Révolution, celles-ci doivent avoir 1m50 de profondeur. Il est vrai que, dans certains cas, le Conseil municipal peut décider de déroger à cette mesure.

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Monsieur Brassens :

Tu t’en iras les pieds devant,

ainsi que tout ceux de ta race,

grand homme qu’un souffle terrasse.

Comme le pauvre fou qui passe,

et sous la lune va rêvant,

de beauté, de gloire éternelle,

du ciel cherché dans les prunelles,

au rythme pur des villanelles,

tu t’en iras les pieds devant.

Tu t’en iras les pieds devant,

duchesse aux titres authentiques,

catin qui cherches les pratiques,

orpheline au navrant cantique.

Vous aurez même abri du vent,

sous la neige, en la terre grise,

même blason, même chemise,

console toi fille soumise,

tu t’en iras les pieds devant.

Tu t’en iras les pieds devant,

oh toi qui mens quand tu te signes,

maîtresse qui liras ces lignes,

en buvant le vin de mes vignes,

à la santé d’un autre amant,

brune ou blonde, être dont la grâce,

sourit comme un masque grimace,

voici la camarde qui passe.

Tu t’en iras les pieds devant.

Tu t’en iras les pieds devant,

grave docteur qui me dissèques,

prêtre qui chantes mes obsèques.

Bourgeois, prince des hypothèques,

riche ou pauvre, ignorant, savant,

camarade au grand phalanstère,

vers la justice égalitaire,

nous aurons tous six pieds de terre.

Tu t’en iras les pieds devant.

Mr Brassens.

Toujours une histoire de….


………pipe (mais moins  » drôle »)

Pourqui dit-on  » casser sa pipe  » ?

Au XVIIe siècle, l’expression n’a rien à voir avec la mort : elle désigne le fait de se mettre en colère . C’est de rage qu’on casse alors sa pipe en la jetant à terre, mais, plus sûrement encore, en desserrant les dents pour vociférer.

colère
avec pipe
regard…….= cloère ?

L’expression change de sens :

L’expression change de sens au XIXe siècle, au moment des guerres napoléonniennes  . Lors des opérations, les chirurgiens militaires autorisent les blessés à fumer, dans leur pipe, un mélange de tabac et d’opium qui les plonge dans un demi-sommeil. C’est l’ancêtre des anesthésiques   ! Lorsque le patient décède, il n’est pas rare que sa pipe se brise en tombant au sol. Le fumeur n’est plus, paix à son âme… boffff un peu  » tirée par les cheveux » cette explication

pipe cassée

 »fringues » = vêtements ?


On entend /emploie souvent ce mot / verbe (  » fringuer » ) pour dire vétu (e),habillé (e), mais d’où vient ce mot ? depuis quand est il utilisé ?……

 »Elle est toujours bien fringuée et pourtant, elle ne roule pas sur l’or  ».

 »Quand tout est vert
C’est comme l’espoir qui va tout nu
On l’a fringué comme on a pu
 ‘(extrait de la chanson de Mr Léo Ferré ,  »Mon p’tit voyou  » )

Comme chacun sait , »fringue » signifie habillement,habit,vêtement……

Mais d’où vient ce mot ,? :

 De l’ancien français fringuer =  » gambader  » et se rapporte à fringant  .( on dit parfois d’un animal (surtout cheval ) qu’il est fringant …………..

Gambader, manifester, par des gestes, la fougue, l’allégresse.

exemple/citation: (Le danseur (…) l’avait lâchée (la femme) et (…) il fringuait, tel un poulain échappé, dans ce bal .La folie de la jeunesse les faisait un peu trop fringuer de joie et les poussait, comme à cent hasards à cent farces fantasques (Pourrat, Gaspard,1922 ).

−  (En parlant de chevaux)Bill (le poney) qui a le sentiment inné des convenances, ne fringuait plus, allongeait un sabot triste (Arnoux).

 Emploi populaire : Habiller, vêtir. Être bien, mal fringué. Synon. frusquer (pop.), nipper (fam.).À travers ses doigts entr’ouverts il regarde à quel genre d’homme il a affaire et comme l’homme est plutôt mal fringué le saint-père est un peu inquiet (Prévert,Paroles,). » …  Salut les voyageurs!  » dit Vincent gaiement; il siffla d’admiration :  » Comment que tu es fringuée!…  » (Beauvoir):

… il me reste les quatre-vingts de l’housteau, c’est entendu que la famille me fringue : mais s’il y a un ressemelage de souliers, des mouchoirs à acheter, une chemise, des fixe-chaussettes, tu ne penses pas que j’attends les vacances? Aragon

 ».Il se fringuait comme l’oncle Arthur… en fier artiste exactement, avec barbiche, lavallière, tatanes longuettes  »Céline, Mort à crédit).

On dit aussi , fringuer pour un verre. : =>>Y verser de l’eau et l’agiter afin de le rincer.  »Ce déjeuner avait été (…) une merveille (…) les couverts et les cristaux fringués à miracle (Richepin )

Etre en odeur de sainteté ?


……en état de perfection spirituelle ; bien vu ; qui inspire confiance

Origine et définition

Le saint a-t-il une odeur particulière ? Le saint doux oui () et le Saint-Nectaire aussi () lol.

Mais est-ce le cas du saint commun, celui qui est coiffé de l’auréole, parce qu’il le vaut bien ?
N’ayant senti de près et à dessein que  »des seins ou des dessins », mais jamais des saints, on saurait l’affirmer.
Pourtant, il a été dit, autrefois, que le corps d’un saint émettait après sa mort une odeur particulière, suave qui permettait de le distinguer aisément des autres personnes décédées.
C’est de là qu’au XVIIe siècle est apparue notre expression avec son premier sens indiqué, pour désigner une personne ayant eu de son vivant un comportement si admirable que sa
canonisation était envisageable.
Mais avant cela, au XVIe siècle, il existait déjà « être en bonne / mauvaise odeur » pour désigner quelqu’un qui faisait bonne ou mauvaise impression, tant il vrai que les odeurs qui émanent d’une personne qu’on rencontre peuvent parfois inciter à la cataloguer très rapidement.
Furetière indique d’ailleurs « odeur se dit figurément aux choses morales et signifie bonne ou mauvaise réputation ».
Ce sens n’a pas disparu et il est resté aujourd’hui dans notre expression, la bonne odeur devenant l’odeur de sainteté et désignant, parce qu’il a fait bonne impression, quelqu’un qui est apprécié, bien vu.
Dans ce second sens, le moderne, la locution s’emploie plutôt à la forme négative « ne pas être en odeur de sainteté » pour désigner une personne mal vue par une autre.

Exemples:

‘ Enfin, il entreprit le pèlerinage qu’on lui avait conseillé à Whiteherne : là, il se confessa pour la première fois depuis son infortune, et reçut l’absolution d’un vieux moine qui mourut ensuite en odeur de sainteté.  »
Walter Scott – Redgauntlet – 1824
 »Vous croyez, Comtesse, que cette lettre va lever tous les obstacles ; pas du tout : elle n’a fait que les compliquer, les républicains n’ayant pas ce ministre en odeur de sainteté.  »

CEDEX : à quoi sert cette mention ?


Malgré l’arrivée d’Internet, de nombreux courriers circulent encore en France. Chaque année, selon les dernières données de 2019, 8,7 milliards de courriers s’échangent dans tout le pays.

Quand vous envoyez une lettre , il est très important de mettre certaines informations sur l’enveloppe. Il faut évidemment le nom et prénom du destinataire, mais aussi son adresse postale avec le numéro et le nom de la rue, le code postal et la ville.

Toutefois, il est parfois nécessaire de rajouter  » CEDEX  » dans l’adresse. Que signifie cette mention ? Tout d’abord, il faut savoir, dans quels cas, elle est indispensable. Elle aparait, par exemple, lors des échanges de vente par correspondance ou encore lorsque des courriers sont adressés à certaines institutions.

Maintenant ;voici sa signification exacte. Avant tout, CEDEX est un acronyme pour  » Courrier d’Entreprise à Distribution Exceptionnelle  ». Des entreprises ou organisations ont ainsi souscrit à un abonnement spécifique pour que leurs courriers soient traités en priorité. Ainsi, les délais d’envoi et de réception seront moins longs que pour un courrier lambda. Les plis Cedex sont d’ailleurs gérés par des bureaux de poste bien spécifiques.

Comment l’écrire?

Pour comprendre le code, il s’agit en fait pour les deux premiers chiffres du département dans lequel se situe l’organisation, ou du moins son siège social. Les trois qui suivent forment l’identifiant de l’abonnement de l’entreprise au service CEDEX. Après  » CEDEX  », on peut aussi retrouver le numéro d’identification du bureau distributeur ou le numéro de l’arrondissement. Ce code à 5 chiffres est à ajouter sur la dernière ligne de l’adresse en majuscules.

Par exemple, si l’entreprise est à Paris dans le premier arrondissement, et que l’identifiant de l’entreprise  » 016 » », alors il faudra écrire  »75016 PARIS CEDEX 01  ».

Il existe un équivalent pour les particuliers. Il s’agit du CIDEX,  » Courrier Individuel à Distribution Exceptionnelle  » .

Expression  » passez muscade » ?


Comme chacun sait , cela signifie  »le tour est joué » !

Origine et définition :

La muscade est une épice qui sert à accommoder différents plats et dessert (et même certains cocktails). Elle peut être dangereuse puisqu’il suffit d’en avaler deux noix pour passer de vie à trépas.!?
Elle se présente sous la forme de petites noix ovoïdes faisant jusqu’à 3 cm de long pour 2 cm de diamètre.


Le lien que cette épice peut avoir avec cette expression n’est pas évident.

Il viendrait des pratiques des escamoteurs ou prestidigitateurs à partir du début du XVIIIe siècle. En effet, pour leurs tours de passe-passe, ils utilisaient des boules de liège dont l’apparence était très comparable à celle de la noix de muscade.
À la fin du XVIIIe, l’expression « partez, muscade ! » marquait habituellement la disparition de cette boule de liège.
Elle s’est ensuite progressivement déformée en « passez, muscade ! » tout en s’étendant au figuré à d’autres usages pour signifier que le tour était joué.

Exemples:

 » J’avais donc raison de penser que leurs larmes, qui leur valent tant, ne leur coûtent rien. Elles se tamponnent un peu : passez muscade ! Encore une grande douleur suivie d’un petit gâteau. »
Henry de Montherlant – Le songe

Faire partie du Gotha ?( il y a un moment que je me posais la question)


C’est faire partie de la haute société ; faire partie de l’élite ; être inclus

Origine et définition :

Certains habitants de la Suisse romande croient que l’expression est « faire partie du Gothard » ( Car en Suisse romande, le massif du Saint-Gothard s’appelle aussi tout simplement le Gothard.)

Du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XXe, faire partie du Gotha, c’était comme faire partie du  »Who’s Who  » aujourd’hui, sauf qu’à l’époque, seuls les nobles y étaient référencés.
Gotha est une ville d’Allemagne, en Thuringe, dans laquelle la maison de Saxe avait sa cour.
C’est dans les années 1760 qu’y apparaît, initié par le gentilhomme Guillaume de Rothberg, un almanach contenant entre autres toute la généalogie de la maison de Saxe et celle des empereurs d’Allemagne.
Y être cité donnait donc une certaine importance à la personne.
Et Ghislain de Diesbach écrit à ce propos : « L’almanach était devenu le livre favori des cours qui se plongeaient dans sa lecture avec la complaisance de coquettes se mirant dans une glace ».


À la fin du XIXe siècle, il comporte toute l’aristocratie de l’Europe sur environ un millier de pages découpées en trois parties, selon l’importance des titres, et devient ainsi le « bottin mondain » de la noblesse européenne.
En faire partie était donc une preuve d’appartenir à ce qui était considéré comme l’élite européenne.
Malgré la cessation de la publication de cet ouvrage en 1944, l’expression est restée pour désigner des individus faisant partie d’une certaine élite ou d’un groupe de la haute société.

Exemples :

 » Propriétaire d’un théâtre, des restaurants Maxim’s, de plusieurs hôtels et du magazine « Prince d’Europe et d’ailleurs », Pierre Cardin fait partie du Gotha des milliardaires de la mode.  »
Gilles Fouchard – La mode