L’ancêtre sauvage de la carotte provient certainement de la région qui est aujourd’hui l’Afghanistan. Les colonies sauvages, à racine rouge ou pourpre, y abondent encore. À l’état sauvage, la plante a une racine mince et aigre. Ce n’est qu’en la cultivant dans un climat modéré et dans une terre fertile que la racine grossit et s’adoucit pour donner une denrée comestible.
Il y a 9 à 10 000 ans, la carotte et le panais
panais
ne sont pas différenciés. Commence alors un long périple à travers les siècles qui amènera la carotte, au gré des explorations humaines, au Moyen-Orient, en Asie, en Afrique, ainsi qu’en Europe. Des traces de graines de carottes découvertes sur des sites préhistoriques suisses laissent supposer que la carotte est connue de l’homme depuis des millénaires. Elle était probablement cultivée plus pour ses feuilles, qui dégageaient un arôme agréable.
Les Grecs et les Romains reconnaissaient à la carotte une valeur thérapeutique (notamment pour l’acuité visuelle), mais ne l’appréciaient guère comme légume. C’est qu’à l’Antiquité, leurs carottes devaient avoir une couleur blanchâtre, une peau assez coriace, et un cœur fort fibreux. Le naturaliste romain Pline l’ancien, dans son encyclopédie » l’Histoire naturelle » mentionne la carotte sous le nom de »Pastinaca Galtica », appellation que l’on retrouve aujourd’hui encore dans certaines régions de France, ou la » pastenade » n’est autre que la carotte.
La carotte est domestiquée en Orient dès le 10e siècle. Encore présente aujourd’hui en Asie, elle estsouvent violette (due à la présence d’anthocyanes) ou jaune et a parfois une racine branchée.
Au Moyen Age, la carotte sauvage a une couleur blanchâtre, une peau assez coriace et un coeur fibreux. Elle n’apparaît jamais, comme toutes les » raves » (plantes cultivées pour leurs racines charnues comestibles), parmi les aliments nobles. Cependant c’est un légume très consommé, comme le panais, car peu coûteux. La carotte se retrouve au XIIIe siècle dans un recueil culinaire, non pas en tant que légume mais comme plante aromatique. La carotte était en effet une épice avant d’être un légume. L’auteur du » Mesnagier de Paris », rédigé en 1393, décrit les carottes comme » des racines rouges que l’on vend aux halles par poignées ».
Au XVe siècle, les Français, les Allemands et les Hollandais commencent à cultiver les carottes. Ils délaissent peu à peu la variété mauve car elle perd de sa saveur dans les terres au climat tempéré d’Europe occidentale. En même temps, la variété jaune connaît la faveur populaire grâce à la facilité avec laquelle on la fait pousser . Son goût devient de plus en plus prononcé. En Europe, au XVIe siècle on connaît des variétés à chair ou à peau blanche, jaune, rouge, verte, pourpre et noire, mais pas de carottes oranges. La carotte orange est le produit d’une intervention humaine.
Des Hollandais désireux de montrer leur fidélité à la Maison d’Orange, une principauté protestante de France, croisent au XVIe siècle des variétés à chair rouge et à chair blanche et finissent par obtenir une racine d’un bel orange lumineux. C’est la première carotte charnue, dite la » Longue Orange ». Cette nouvelle venue ne tarde pas à supplanter toutes les autres et les sélectionneurs se concentrent exclusivement sur elle pour créer les nombreuses variétés modernes, à racine ronde ou conique, et plus ou moins large et longue selon leur usage.
Apparu dans la langue française en 1564, le terme » carotte » vient du latin carota qui fut emprunté au grec karôton. La carotte européenne a été importée en Amérique et en 1565, on sait qu’elle était cultivée au Venezuela. Les Amérindiens adoptent ce curieux légume-racine. Ainsi, lors de la construction du chemin de fer américain, des ouvriers se plaignaient que les amérindiens Flathead de l’Orégon les attaquaient pour leur voler leurs carottes, au goût irrésistible.!!!!
Au début du XXe siècle la découverte du carotène et de ses bienfaits, par les chercheurs contribue à populariser la carotte aux Etats-Unis. Avant , elle servait surtout de nourriture pour le bétail et de friandise pour les chevaux. Aujourd’hui c’est un légume très consommé dans les pays occidentaux : 1 légume sur 5 acheté est une carotte.
La carotte, originaire d’Iran, a été domestiquée pour la première fois en Asie au 10e siècle. De couleur naturelle jaune ou mauve, cette racine devient peu à peu un aliment incontournable dans les régions asiatiques.
Pourquoi dit-on » Les carottes sont cuites » ?
Au XIXème siècle, » avoir ses carottes cuites » signifiait » être sur le point de mourrir ». Cette expression est à rapprocher de » c’est cuit » , qui veut dire » c’est perdu »’. Pourquoi les carottes ? Sans doute parce qu’elles étaient considérées comme un aliment du pauvre. comme tout le monde ait, aujourd’hui, cette phrase s’emploie pour dire que l’affaire est perdue.
plat de carottes.
La carotte est-elle vraiment un légume ?
Dans les faits, la carotte est un légume , mais sur le papier, c’est un fruit! La Communauté européenne en a décidé ainsi en 1988 pour harmoniser la réglementation des pays de l’Union en matière de confitures.
Le Portugal en fait des confitures
En effet, pour continuer à exporter ses confitures de carottes
confitures de carottes
sous ce nom, le Portugal devait se conformer à la législation qui définit la confiture comme un produit à base de fruits… La même directive assimile à des fruits les tomates….
(ce qui rend justice à leur vraie nature !), les pétioles de rhubarbe et les patates douces.
Bronze-t-on en mangeant des carottes ?
Manger des carottes aide-t-il à bronzer ? Dans une certaine mesure, oui, car le bêta-carotène, présent dans les carottes,……
Va il bronzer ? lol
……les tomates et beaucoup de légumes et de fruits, améliore la synthèse par notre organisme de la mélanine, le pigment responsable du bronzage. Par ailleurs, le bêta-carotène possède une activité antioxydante qui protège nos cellules des radicaux libres générés par les rayons ultraviolets.
Attention à l’association tabac-carotène
Mais attention, une étude menée il y a une dizaine d’années a montré que, associé au tabac …..
fumeur ….( moi dans quelques temps )?
….., le carotène se transformait en perturbateur biologique. Le risque du cancer du poumon augmentait ainsi de 16 % pour les gros fumeurs qui prenaient des » compléments de carotène » . Un risque accru si, de plus, ces fumeurs étaient également des buveurs d’alcool.
Les carottes donnent-elles bonne mine ?
Oui, les carottes donnent bonne mine. Selon une étude menée par l’équipe du Dr Stephen
Dr Stephen?????
en Angleterre, le » bêtacarotène », pigment contenu dans les carottes ou les abricots, mais aussi dans les légumes vert foncé comme les épinards ou le chou, donne un teint doré… à condition d’en manger chaque jour pendant plusieurs semaines. Après un tel régime, un visage est jugé plus attirant qu’un visage bruni au soleil
brunies au soleil
. La bonne mine due aux légumes serait inconsciemment interprétée comme une preuve de bonne santé.
Les carottes permettent-elles de mieux voir dans le noir ?
On leur prête de nombreuses vertus… parmi lesquelles celle d’améliorer la vision. Un »drôle d’ouvrage » éclaire cette idée, et bien d’autres, autour de nos aliments.
La couleur orange des carottes provient d’un composé dont elles sont particulièrement riches : le bêta-carotène, à l’origine d’une coloration orange car les liaisons interatomiques dans les molécules peuvent absorber de la lumière visible à des longueurs d’onde spécifiques, les autres longueurs d’onde étant réfléchies.( moi,rien compris ! )
Une fois ingéré, le bêta-carotène est transformé en vitamine A dans le foie. La vitamine A est en réalité un petit groupe de composés de structures chimiques très semblables : le rétinal, le composé chimique à la base de la vision chez les humains et les animaux. Dans la rétine, il se lie à des protéines, et absorbe fortement la lumière visible. L’absorption d’un photon fait passer la molécule de rétinal d’une forme isomérique à une autre. Ces mouvements sont convertis en impulsions électriques dans les cellules nerveuses, sur les membranes desquelles les protéines sont attachées, et ces impulsions électriques sont alors transmises au cerveau via le nerf optique, pour être interprétées.
Le rétinal est essentiel à la vision, et le bêta-carotène des carottes permet de produire le rétinal. Mais manger des carottes n’améliore la vision qu’en cas de carence en vitamine A. En effet, le foie stocke tout excès de bêta-carotène tant que l’organisme n’en a pas besoin, et seule une quantité relativement faible de vitamine A est nécessaire pour la vision. Une carotte par jour procure tout le bêta-carotène dont le corps a besoin.
L’idée selon laquelle les carottes améliorent la vision trouve en fait son origine dans une campagne de propagande britannique orchestrée lors de la Seconde Guerre mondiale. L’armée avait utilisé un nouveau système radar pour localiser et abattre les bombardiers allemands, dont l’existence devait rester absolument secrète, elle a alors fait courir la rumeur selon laquelle leurs pilotes devaient leurs victoires aux carottes qu’ils mangeaient pour affuter leur vision nocturne.
Un dernier point : une consommation excessive de carottes peut cependant avoir une conséquence fâcheuse. Si le taux de carotène dans le corps est trop élevé, la peau peut prendre une teinte orangée. Il existe même un terme médical pour cette affection : la » caroténodermie ».
Ce slogan, tout le monde (ou presque ) le connaît, mais personne n’oserait le prendre à la lettre… Et pourtant ! :Plusieurs associations de consommateurs américains ont déjà intenté des procès à la marque autrichienne. Et ce n’est pas la marque au taureau qui est sortie victorieuse de cette situation.
Une promesse non tenue
Très populaire, Redbull ( la marque de boissons énergisantes (à base de taurine) ) a connu, ces dernières années, quelques démêlés judiciaires plutôt originaux.
En effet, depuis l’année 2013, deux actions groupées ont été menées au tribunal contre la marque autrichienne, pour » publicité mensongère ». Selon ces clients mécontents, boire de la Red Bull » ne donnerait pas des ailes » comme le promettrait le slogan.
Si tout cela pourrait ressembler à une blague, la justice a néanmoins pris ces doléances au sérieux, puisque Red Bull a dû s’engager à dédommager les plaignants pour se sortir d’affaire.
Ainsi, en 2014, la firme a passé un accord avec des consommateurs américains, en promettant de verser 10 dollars à chaque client qui » se serait senti floué » par le slogan de la boisson.
Un accord à l’amiable
Du côté des consommateurs, on argue que Red Bull ( au delà de son slogan ) a cherché à tromper sa clientèle en promettant une boisson miracle, aux propriétés énergétiques surévaluées.
En effet, selon ces clients, aucune étude scientifique n’a pu confirmer que boire de la Red Bull améliorait la concentration, les performances physiques, ou encore la réactivité mentale.
Contrairement à ce qui a pu être avancé par la marque, la boisson à base de taurine ne serait donc pas plus énergisante qu’une tasse de café.
Afin d’éviter toute autre controverse nuisible à ses finances et à son image de marque, le groupe autrichien a donc décidé de trouver un accord avec les plaignants, pour sortir » vainqueur » de cette polémique.
Cette victoire »à la Pyrrhus » ( victoire à la Pyrrhus” signifie qu’une telle victoire s’assimile plutôt à une défaiteou à un échec) a coûté un certain pactole à Red Bull, puisque la multinationale a bloqué une somme phénoménale de 13 millions de dollars. L’ensemble est reversé sous la forme de bons de 10 dollars (ou de coupons d’achat de 15 dollars) à tout consommateur mécontent, ayant acheté un produit de la marque entre 2002 et 2014.
C’est donc officiel : Red Bull donne des aides…financières.
Billet long ,trop long ,mais ……..heureux d’avoir retrouvé mes blogs alors…..
image = absinthe plante
Au XIXe siècle, l’art de vivre passait par l’absinthe… Tour à tour adulée puis chargée d’anathème, celle qui inspira les artistes de l’époque, de » fée verte » devint sorcière. Accusée de rendre fou et criminel, elle fut partout combattue et abattue. La Belgique, la première, sonna le glas en 1905. La Suisse suivit en 1910 et finalement la France donna, en 1915, le dernier »coup d’estoc ». Feu la fée verte ne gênerait plus personne. Morte grâce aux efforts conjugués de l’Académie de Médecine, des ligues antialcooliques et des syndicats puissants de la viticulture, elle fut enterrée à grands renforts de fanfare.
C’est à la fin du XVIIIe siècle que vivait, dans le village de Couvet, le Dr Ordinaire, un médecin français exilé de Franche-Comté pour des raisons politiques, . Décrit comme un original par les habitants du canton, le médecin parcourait en tous sens le Val de Travers monté sur son petit cheval corse qu’il appelait » La Roquette ».
Il exerçait tout à la fois la médecine et la pharmacie, comme cela se pratiquait alors. Dans les cas graves, il prescrivait un élixir fabriqué à partir de plantes macérées dans de l’alcool dont il tenait la formule croit-on, d’une vieille femme de Couvet, la mère Henriod. A la mort du Dr Ordinaire, sa gouvernante, Mademoiselle Grand-Pierre, aurait vendu la formule de l’élixir au major Dubied. Celui-ci, avec un sens certain des affaires et aidé de son gendre Henri-Louis Pernod, créa en 1798 la première fabrique d’absinthe à Couvet.
affiche vente absinthe sous la marque » Pernod »
Le major Dubied prit donc l’affaire en mains. L’élixir allait être désormais distillé, méritant ainsi l’appellation scientifique et légale » d’extrait d’absinthe », mais restant plus habituellement dénommé » liqueur d’absinthe ». C’est ainsi que l’absinthe passa du domaine de la thérapeutique équivoque à celui de boisson apéritive. Autrefois prescrit pour combattre la fièvre et stimuler l’appétit, ce breuvage quitte donc l’officine et devient, grâce à son ancienne réputation, le complément indispensable d’une bonne cave.
En 1805, devant le succès de la liqueur et l’accroissement de la demande, Henri-Louis Pernod
Henri-Louis Pernod?
décida de créer sa propre entreprise. Pour des raisons fiscales, il s’installa alors en France, à Pontarlier dans le Doubs. Avec une première distillerie française, qui avait pour nom Pernod Fils, commençait, chez nous, l’aventure de l’absinthe.
L’absinthe fait son chemin.
Quelques années plus tard, vers 1830, elle devient vraiment la boisson à la mode. C’était l’époque des grandes conquêtes coloniales : l’Algérie, Madagascar, le Tonkin… Les militaires qui s’étaient vite aperçu des vertus curatives ?de la liqueur d’absinthe en mettaient quelques gouttes dans l’eau généralement suspecte pour se garantir des fièvres pernicieuses et de la dysenterie. Ils prirent goût à ce breuvage et à leur retour en France continuèrent à absorber leur boisson favorite. Ils furent vite imités par la bourgeoisie pleine d’admiration pour ses conquérants et par les artistes à la recherche de plaisirs nouveaux capables d’augmenter leur sensibilité et leur pouvoir de création. ( Qui n’a pas en tête cette fameuse photographie de Verlaine écrivant au Procope, un verre d’absinthe devant lui ?)
Tous les artistes » s’adonnaient à la verte avec passion ». Les poètes en buvaient et la louaient ou la fustigeaient selon leurs états d’âme ; les peintres en buvaient et lui donnaient un visage. Certains d’entre eux montrèrent son côté funeste, comme Degas…
Degas ?
….dans son fameux tableau intitulé » l’absinthe » ou Picasso avec sa série des buveuses. D’autres préférèrent retenir l’ambiance du bar, de la fête. Renoir immortalisa ainsi le » Bal du Moulin de la Galette », haut lieu de divertissement où l’absinthe triomphait. Manet se plaisait au « Bar des Folies Bergères »… Toulouse-Lautrec, quant à lui, avait un faible pour le Moulin Rouge. Un faible pour l’absinthe aussi. Il ne sortait jamais sans sa canne à système qui dissimulait un verre et une petite fiole contenant de la liqueur. Chez lui, il raffinait. Il composait dans son atelier pour son ami Aristide Bruant, un » cocktail » de son invention : un panaché de cognac et d’absinthe au nom si évocateur de » Tremblement de terre ». Boire de l’absinthe relevait donc du snobisme de l’époque et dans tous les grands établissements des beaux quartiers, entre cinq et sept heures du soir, c’était » l’heure verte ».
Vers 1870, l’absinthe jusqu’alors réservée à une élite va se ‘ démocratiser ». Voilà l’ouvrier entraîné » sur la piste du bourgeois ». L’absinthe qui était chère à ses débuts devient meilleur marché que le vin qu’elle commence à concurrencer. Certains le remarquent et d’autres s’en inquiètent comme en 1907 Jean d’Orsay, journaliste au Matin : ‘ La purée verte remplace partout les flacons rouges aux terrasses des cafés. Autant d’apéritifs que de consommateurs. Où sont les innocentes piquettes d’antan ? » Ainsi, l’absinthe ne fait plus l’exclusivité des beaux établissements. Elle fait son apparition dans les petits bistrots, les caboulots qui regorgent de monde les soirs de paye. Les marchands de vin, puis les fruitiers et même les charbonniers vendent de l’absinthe. Si bien » qu’à la sortie des ateliers, sur les places, dans les rues, en été, nous sommes pénétrés du relent anisé de toutes les demies dégustées… » (L’absinthe et l’absinthisme, 1908).
Absinthe Terminus, à Pontarlier
Fait de société nouveau, la femme qui se contentait à la fin du repas d’une petite » liqueur de dames »prend désormais l’apéritif et se met à l’absinthe. On la voit, surtout à Paris, attablée à la terrasse des cafés et » je vous garantis que les absintheuses sont au moins à la hauteur des absintheurs », écrit H. Balesta en 1860 dans » Absinthe et absintheurs ».
Pourquoi cette vogue de l’absinthe qui fait dire au Dr Eugène Ledoux de Besançon en 1908 : » elle est devenue malheureusement une boisson nationale et bien française » ? Jusqu’au milieu du XIXe siècle, l’apéritif tel qu’on le connaît aujourd’hui n’existait pas. Quelques amers et quinquinas faisaient leur timide apparition. Lorsqu’il s’agissait de boire avant le repas, à la maison aussi bien que dans les établissements publics, c’était surtout le vin qui était à l’honneur… Et puis survint l’absinthe.
L’absinthe avait tout pour devenir populaire : cette saveur anisée tout à fait nouvelle pour l’époque ; cet air faussement anodin dû au fait qu’il fallait y ajouter de l’eau fraîche, ce qui en faisait une boisson légère et désaltérante. Et enfin, elle demandait une préparation originale, un cérémonial très particulier qui fit de sa consommation un véritable rite social.
L’absinthe, extrait distillé de plantes ayant préalablement macérées dans de l’alcool, titrait 68 et 72 degrés. Il fallait d’une part, y ajouter de l’eau ce qui provoquait l’émulsion des essences des plantes, ce qui donnait l’aspect laiteux de la boisson et, d’autre part, le sucrer pour adoucir l’amertume apportée par la plante d’absinthe. Comme le sucre ne se dissout pas dans un alcool de titre aussi élevé, il fallait qu’il tombe déjà dissous, dans le verre. D’où ce rite de la préparation de l’absinthe.
la préparation de l’absinthe
Lorsque votre absinthe est versée Au fond d’un verre de cristal Mettez sur la pelle en métal Le sucre, en deux pierres cassées Et l’une sur l’autre placéesPuis faites couler savamment L’eau claire en petite cascade Regardez bien, voici comment. Et pour qu’elle ne soit pas fade Versez surtout très doucement.L’absinthe devenant plus pâle Répandra sa divine odeur Et vous verrez dans la blancheur De cette subtile liqueur, De beaux reflets d’ambre et d’opaleVous aurez de cette façon Une absinthe bonne et bien faite ; Profitez donc de ma leçon ; Si cela vous monte à la tête, Vous calmerez votre âme en fête En nous chantant une chanson.
rite de la préparation de l’absinthe
Ainsi, les consommateurs prenaient leur temps, devisant entre eux en attendant que leurs absinthes soient prêtes. Ce rite, par l’occasion qu’il créait de favoriser les conversations, est, à n’en pas douter, à l’origine de l’énorme succès de l’absinthe. Ce moment de détente pris au café, en compagnie, est devenu rapidement une institution. Et cet instant privilégié est devenu l’heure de l’apéritif, l’heure de l’absinthe.
Rançon de son succès, l’absinthe, boisson profondément sociale, a connu une telle vogue dans toutes les couches de la société qu’elle devint très rapidement le symbole de l’alcoolisme. Un alcoolisme qui prit des proportions effrayantes au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle et au début du suivant. Il est vrai qu’il se buvait beaucoup d’absinthe. De 1870 à 1910, sa consommation n’a fait que croître : elle serait passée de 7 000 hectolitres en 1874 à 360 000 hectolitres en 1910, d’après les chiffres donnés par la Ligue Nationale antialcoolique. C’est la ville de Marseille qui détenait le record de la consommation avec 3 litres d’absinthe pure par habitant et par an, puis venaient les départements du Var avec 2,5 litres, du Vaucluse, de la Seine et du Gard avec 2 litres. Quant à la ville de Pontarlier qui comptait 25 distilleries en 1905, sa consommation a décuplé en trente-cinq ans, de 1871 à 1906.
En fait, l’absinthe était consommée surtout dans les régions du Jura et du Doubs où étaient installées de nombreuses distilleries, à Paris pour une question de mode et dans le Midi de la France où elle était une boisson rafraîchissante par excellence. Ceci représentait environ treize départements qui absorbaient à eux seuls 65 % de la consommation totale de la France. L’absinthe qui avait le tort d’être populaire, fut un exutoire tout trouvé à l’alcoolisme. Tous les maux portés par les eaux-de-vie et le vin furent mis sur son compte. L’absinthe est qualifiée de fléau social et pour elle on invente l’expression de péril vert. »La Fée verte devint ainsi sorcière ».
Dès 1902, le Président du Conseil avait demandé à l’Académie de Médecine d’étudier cette grave question de l’alcoolisme. Il fut à cet effet créé en son sein une Commission dite de l’alcoolisme qui avait pour but d’analyser la toxicité de toutes les boissons à base d’essences. Outre l’absinthe, les consommateurs avaient en effet le choix entre différentes boissons alcooliques, à base de plantes, fabriquées suivant divers procédés. L’Académie de Médecine se pencha donc sur le problème général des boissons à essences et de nombreuses discussions eurent alors lieu afin de définir le degré de toxicité des essences les plus couramment utilisées.
C’est en s’appuyant sur les données de l’observation clinique et simultanément sur les résultats de l’expérimentation physiologique, que furent déterminés la nature et le degré de toxicité de chacun des produits composant les liqueurs. Après de nombreuses controverses, l’Académie refusa finalement d’établir une échelle de culpabilité entre les essences. Elle préféra les condamner toutes en bloc et condamner avec elles leur support commun qui est l’alcool. Il fut donc établi une seule liste d’essences avec néanmoins à leur tête, l’essence d’absinthe, la reine des poisons de ce genre (Bulletin de l’Académie de médecine, séance du 24 janvier 1903).
’absinthe, la reine des poisons de ce genre
Un courant très sérieux en faveur de la prohibition de l’absinthe avait déjà commencé à se manifester avant 1900. Aussi quand l’Académie de médecine souleva la question de la toxicité des boissons à essences et en particulier de celle de l’absinthe, décida-t-elle de l’orientation à donner à la lutte antialcoolique. La fée verte vit alors se dresser contre elle » tous ceux qui, voulant en finir, l’accusent d’être la principale cause de l’abêtissement physique et moral de la nation française », écrit J. Guyot dans L’absinthe et le délire persécuteur en 1907.
Une ligue nationale contre l’alcoolisme fut alors fondée, soutenue par des membres de l’Académie de Médecine, des écrivains, des parlementaires. Suivant cet exemple, de nombreuses autres ligues antialcooliques virent le jour appuyées par la presse. En 1906, la ligue nationale contre l’alcoolisme prit l’initiative de lancer une pétition nationale contre l’absinthe, avec ce mot d’ordre : » Supprimons l’absinthe ». Un texte fut envoyé aux conseils généraux et municipaux, aux membres de l’Académie de Médecine, de l’Académie française, de l’Armée, de la Magistrature, de l’Université.
Ce texte commençait ainsi : » Attendu que l’absinthe rend fou et criminel, qu’elle provoque l’épilepsie et la tuberculose et qu’elle tue chaque année des milliers de fiançais. Attendu qu’elle fait de l’homme une bête féroce, de la femme une martyre, de l’enfant un dégénéré, qu’elle désorganise et ruine la famille et menace ainsi l’avenir du pays. Attendu que des mesures de défenses spéciales s’imposent impérieusement à la France, qui boit à elle seule plus d’absinthe que le reste du monde… ». La pétition fut un succès.
En plus, le journal Le Matin organisa le 14 juin 1907 un meeting monstre au Trocadéro avec comme ordre du jour : » Tous pour le vin, contre l’absinthe ». La séance fut ouverte par le Pr. d’Arsonval
Pr. d’Arsonval ?
: » Le but de cette séance est de dénoncer au public un péril national : l’absinthe et l’absinthisme. L’utilité des boissons alcooliques n’est point en cause : l’absinthe, voilà l’ennemi ! » tandis que l’illustre académicien, Jules Clarette déclarait : » Faisons que les marchands de vin, qui ont bien le droit de vivre, vendent du vin, du vin français, du vin naturel et sain, celui que le roi gascon faisait couler sur les lèvres de son nouveau-né. Alors, ils auront bien mérité de la France ». Pendant ce temps, au dehors, sur la place du Trocadéro, grondait une contre-manifestation de plusieurs milliers de personnes, menée par le député Girod de Pontarlier.
Toutes les propositions de loi concernant la suppression de l’absinthe furent successivement rejetées par la commission sénatoriale chargée de les examiner. Le 11 juin 1912, le Sénat adopta cependant la proposition de M. Ouvrier tendant à interdire, non pas la liqueur d’absinthe mais toute liqueur renfermant de la thuyone, principe reconnu actif de l’essence d’absinthe, présent dans les armoises et différentes plantes telles que la sauge et la tanaisie. Par cette mesure, le gouvernement voulait donner satisfaction au grand mouvement d’opinion qui s’était déchaîné contre l’absinthe. En même temps, il n’osait prendre contre les fabricants de l’apéritif national la mesure radicale que l’intérêt public demandait.
Il faudra attendre le lendemain de la déclaration de la guerre de 1914 pour que le gouvernement invite les préfets à prendre dans les départements des arrêtés tendant à interdire dans les établissements publics la vente au détail de l’absinthe. Mais comme il fallait faire davantage, le gouvernement émit le 7 janvier 1915 un décret contresigné par le ministre de l’Intérieur, interdisant la circulation, la vente en gros et au détail de l’absinthe et des liqueurs similaires.
Ce décret ne pouvant être valable que pour la durée de la guerre, il fut déposé sur le bureau de la Chambre un projet de loi tendant à rendre définitives les mesures prises pendant la guerre. Le 16 mars 1915( il y a environ 108 ans ), la proposition de loi relative à l’interdiction de la fabrication, de la vente en gros et au détail ainsi que la circulation de l’absinthe et des liqueurs similaires, fut enfin acceptée à l’unanimité.
La loi, qui parut au Journal Officiel le 17 mars 1915, fut très favorablement accueillie par l’opinion publique et, sauf quelques rares exceptions, fut partout complètement appliquée. Les fabriques furent fermées. Les marchands en gros et les dépositaires suspendirent leurs ventes mais conservèrent cependant leurs stocks en attendant le vote d’une éventuelle loi d’indemnisations.
Plusieurs projets de loi relatifs aux indemnisations à allouer aux fabricants d’absinthe furent déposés par le gouvernement mais aucun n’aboutit. Pour éviter les murmures des cultivateurs, un début de satisfaction leur fut cependant donné. L’État reprit leurs stocks d’herbages, les brûla et les paya aux prix des derniers cours, tout en laissant espérer d’autres indemnités qui devaient dédommager les planteurs de leurs frais de culture et de leurs installations spéciales de dessication.
Les anciens fabricants d’absinthe se trouvèrent eux, au retour de la guerre, devant un amas d’herbages aussi important qu’inutile. Finalement, ces plantes détenues par les distillateurs ne leur furent jamais remboursées et plus d’un million de kilos fut détruit sans compensation. Les fabricants ne reçurent aucune indemnisation et les grosses fabriques très spécialisées qui ne distillaient que de l’absinthe durent fermer leurs portes.
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Paroles:
Ils buvaient de l’absinthe, Comme on boirait de l’eau, L’un s’appelait Verlaine,
Verlaie ?
L’autre, c’était Rimbaud, Pour faire des poèmes, On ne boit pas de l’eau, Toi, tu n’es pas Verlaine, Toi, tu n’es pas Rimbaud, Mais quand tu dis « je t’aime », Oh mon dieu, que c’est beau, Bien plus beau qu’un poème, De Verlaine ou de Rimbaud,
Pourtant que j’aime entendre, Encore et puis encore, La chanson des amours,
Quand il pleut sur la ville, La chanson des amours, Quand il pleut dans mon cœur, Et qu’on a l’âme grise, Et que les violons pleurent, Pourtant, je veux l’entendre, Encore et puis encore, Tu sais qu’elle m’enivre, La chanson de ceux-là, Qui s’aiment et qui en meurent, Et si j’ai l’âme grise, Tu sécheras mes pleurs,
Ils buvaient de l’absinthe, Comme l’on boit de l’eau, Mais l’un, c’était Verlaine, L’autre, c’était Rimbaud, Pour faire des poèmes,
On ne boit pas de l’eau, Aujourd’hui, les « je t’aime », S’écrivent en deux mots, Finis, les longs poèmes, La musique des mots, Dont se grisait Verlaine, Dont se saoulait Rimbaud,
Car je voudrais connaître, Ces alcools dorés, qui leur grisaient le cœur, Et qui saoulaient leur peine, Oh, fais-les-moi connaître, Ces alcools d’or, qui nous grisent le Coeur, Et coulent dans nos veines, Et verse-m ‘en à boire, Encore et puis encore, Voilà que je m’enivre,
Je suis ton bateau ivre, Avec toi, je dérive,
Et j’aime et j’en meurs, Les vapeurs de l’absinthe, M’embrument, Je vois des fleurs qui grimpent, Au velours des rideaux, Quelle est donc cette plainte, Lourde comme un sanglot, Ce sont eux qui reviennent, Encore et puis encore, Au vent glacé d’hiver, Entends-les qui se traînent, Les pendus de Verlaine, Les noyés de Rimbaud, Que la mort a figés, Aux eaux noires de la Seine,
J’ai mal de les entendre, Encore et puis encore, Oh, que ce bateau ivre, Nous mène à la dérive, Qu’il sombre au fond des eaux, Et qu’avec toi, je meurs,
On a bu de l’absinthe, Comme on boirait de l’eau, Et je t’aime, je t’aime, Oh mon dieu, que c’est beau, Bien plus beau qu’un poème, De Verlaine ou de Rimbaud…
Instantané, moulu ou décaféiné? Le café est une des boissons les plus consommées dans le monde ,avec le thé et …l’eau …
Une étude ( il y en a beaucoup ces derniers temps ) a été faites sur les effets de cette boisson sur la santéé .. La conclusion de cette étude : Les gens qui consomment du café particulièrement à raison de deux à trois tasses par jour ( plus pour moi !), ont une plus longue durée de vie ainsi qu’un risque plus faible de développer diverses maladies cardiovasculaires et de faire de l’arythmie,en comparaison de ceux qui n’en boivent pas.
Des sondages ont été faits à ce sujet ;
Environ 449 000 hommes et femmes âgés de 40 à 69 ans ont accepté de remplir un formulaire en indiquant la quantité consommée par jour,et aussi de quel » genre » de café ils buvaient ( Moulu,décaféiné ou instantané ) …
Conclusions :
Au bout de plusieurs années (12/15 ans), tous les types de cafés ont été associés à une réduction des incidents cardiovasculaires et de la mortalité. Contrairement au décaféiné ,les cafés moulu et instantané ont aussi été associés une réduction de l’arythmie.
Le constituant le plus connu du café,comme chacun sait , est la caféine,mais il faut noter que le café contient plus de 100 composants biologiquement actifs.
On peut donc conclure qu’il est possible que les composés non caféinés comme l’acide chlorogénique, ( antioxydant puissant) soient responsables des effets positifs observés.
Evidemment , beaucoup d’autres choses ont de l’influence sur la santé et la longévité :l’activité physique, une alimentation équilibrée riche en fruits et légumes .
J’en conclue que je peux ( comme tout »amoureux » du café )continuer à boire mes cafés quotidiens sans risque ,en toute tranquilité ….
Nicolas Appert invente les conserves alimentaires( que je mange beaucoup )
Sous le 1er Empire, à Ivry-sur-Seine, le confiseur français Nicolas Appert……
Nicolas Appert
…… invente un procédé de conservation des aliments en les chauffant dans des seaux hermétiques en verre, de façon à éliminer l’oxygène et les micro-organismes.
L’administration impériale lui accorde une récompense de 12 000 francs le 30 janvier 1810, en échange de quoi l’inventeur renonce à breveter son invention. Il la détaille dans »Le Livre de tous les ménages
Le Livre de tous les ménages ?
ou l’Art de conserver pendant plusieurs années toutes les substances animales et végétales ».
Mais les Anglais se moquent / fichent de la générosité de ce » bienfaiteur de l’humanité » et, la même année, Peter Durand
Peter Durand
(un Français !), dépose le brevet à Londres.
La conservation par stérilisation
bocal conservation aliment à stérélisation .
a l’immense avantage de préserver les qualités nutritionnelles des aliments et notamment leur teneur en vitamine C. Elle va être d’un grand profit dans la prévention du scorbut chez les marins au long cours tant français qu’anglais.
Nicolas Appert poursuit ses recherches et en 1817, il met au point les premières boîtes de conserve en fer-blanc
Vieille conserve en fer
conserve aujourd’hui ?
. Cette fois, il veille à en déposer le brevet. Ses compatriotes, reconnaissants vont longtemps appelés son procédé » appertisation ». Maigre consolation pour l’inventeur qui mourra dans le dénuement en 1841, à 91 ans.
Vidéo :
Ma mère le faisait….
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Nicolas Appert » S’il est merveilleux de débrouiller les lois de la nature et de se laisser aller aux spéculations théoriques, il est encore plus magnifique de conquérir une nouvelle industrie, et de donner, dans une plus large mesure, satisfaction aux besoins journaliers de l’existence » ? Appert fut un de ces génies utilitaires. Guidé par une idée dont on peut, au cours de sa vie , suivre les traces , il a fini par résoudre pratiquement ce problème difficile de la conservation des substances alimentaires Il ne peut y avoir aucun doute à ce sujet. Bien sur, d’autres avant lui avaient eu et avaient exprimé cette idée dont la simplicité est remarquable . Mais personne ne l’avait mise » en pratique » . La découverte de la conservation est bien due à Appert, puisque c’est lui qui l’a pratiquement réalisée. Parmi ses prédécesseurs, on cite notamment Boerhaave, Glauber et plus tard Gay-Lussac, qui ont indiqué des moyens de conservation. On a aussi attribué au pasteur livonien Eisen l’invention des conserves ( En fait , le pasteur Eisen s’était borné à conserver des substances par la dessiccation ). Depuis Appert, l’industrie des conserves est devenue la base d’une grande industrie nationale. Nicolas Appert est né, en 1749, à Châlons-sur-Marne. Peu de choses du début de sa vie sont connues , sinon que, jusqu’en 1796 il s’occupa du commerce des produits alimentaires. On le retrouve, travaillant dans les caves de la Champagne, dans les brasseries, les offices, les magasins d’épicerie . La confiserie l’occupa plus longtemps , et, pendant quinze ans, il fut confiseur, rue des Lombards. Ce serait pendant cette période que son idée dominante » germa », prit corps et finit par occuper tout son temps. Il avait remarqué dans tous ses travaux à quel point était importante l’action du feu sur les substances alimentaires. C’est grâce au feu qu’il pouvait modifier non seulement le goût, mais aussi la nature de ses aliments ; il devait arriver à conserver ceux-ci par l’action du feu. Vers 1796 , Appert quitta le commerce et s’établit à Ivry-sur-Seine. Il fut même nommé officier municipal de cette commune le 7 messidor an III (25 juin 1795) et exerça ces fonctions pendant plusieurs années. Son séjour à Ivry fut » productif ». C’est là qu’à force de patience, de travail et de science, il obtint la réalisation pratique de son idée. Mais le moment était peu favorable pour l’industrie et le commerce. Appert dut avoir recours à des industriels anglais pour obtenir quelques fonds, et, en 1804, il quitta Ivry pour venir s’installer à Massy, où il fonda sa fabrique. La première application du procédé date donc de 1804, époque à laquelle Appert installa son usine à Massy. Celle-ci occupait une surface de 4 hectares, presque toute consacrée à la culture du pois et du haricots . Il y dirigeait les travaux. Les quelques rares personnes qui l’ont connu en parlèrent plus tard d’un petit homme gai, travailleur, toujours prêt à renseigner chacun, aussi bon qu’actif, et qui avait, à Massy, su gagner l’amitié de tout le monde. Il occupait pendant la saison vingt-cinq à trente femmes pour écosser les pois et éplucher les haricots. Dès le début, vers 1804, Appert fit constater officiellement par des expériences faites sur plusieurs navires la valeur de ses conserves. Cependant, tandis qu’il continuait à mener à Massy sa petite vie calme et laborieuse, sa découverte faisait grand bruit ; les corps savants, les journalistes, le public s’y intéressaient.Mi mars 1809, la Société d’encouragement pour l’industrie nationale étudiait son un rapport de sa commission sur le procédé.
Les membres de la commission ( Guyton-Morveau, Parmentier, Bouriat ), avaient examiné des substances conservées depuis plus de huit mois et leurs conclusions étaient des plus favorables à Appert. La presse lui adressait des louanges. » M. Appert, disait le Courrier de l’Europe du 10 février 1809, a trouvé l’art de fixer les saisons : chez lui, le printemps, l’été, l’automne vivent en bouteilles, semblables à ces plantes délicates que le jardinier protège sous un dôme de verre contre l’intempérie des saisons. »
Enfin, une commission officielle chargée d’étudier le procédé fut nommée. Le bureau consultatif des arts et manufactures accorda à Appert une somme de 12 000 francs à titre d’encouragement. Son ouvrage »L’art de conserver pendant plusieurs années toutes les substances animales et végétales » parut en 1810. Il s’y donnait comme titre « ancien confiseur et distillateur, élève de la bouche de la maison ducale de Christian IV ». Avant Appert, les principaux moyens de conservation employés étaient la dessiccation, l’usage du sel et celui du sucre. Or, par aucun de ces moyens, on ne peut conserver les aliments sous une forme rappelant l’état frais. Notre savant explique que « l’action du feu détruit, ou au moins neutralise tous les ferments, qui, dans la marche ordinaire de la nature, produisent ces modifications qui, en changeant les parties constituantes des substances animales et végétales, en altèrent les qualités. » L’ouvrage d’Appert fut rapidement épuisé ; il s’était vulgarisé et se désignait ordinairement sous le titre de Livre de tous les ménages. Une seconde édition en fut publiée en 1811 et une troisième en 1813. Une étape importante dans la vie d’Appert est le voyage qu’il fit à Londres en 1814. « Lors de mon voyage à Londres en 1814, dit-il dans la quatrième édition de son ouvrage, j’ai vu dans une taverne de la Cité, celle où la Banque donne ses fêtes,un appareil à vapeur fort simple, au moyen duquel on peut faire cuire tous les jours le dîner de cinq à six cents personnes. » L’emploi de la vapeur parut de suite indiqué à Appert pour faire en grand la cuisson des conserves. Le voyage à Londres avait un autre intérêt. Les Anglais s’étaient très vivement intéressés aux recherches d’Appert et un Français, Gérard, avait apporté à Londres les idées et l’ouvrage d’Appert. Une grande société s’était fondée qui, en moins de trois ans, perdit une somme de 100 000 francs en cherchant à rendre pratique la conserve enfermée dans des boîtes de fer-blanc. Une des grandes objections qui avaient été faites à Appert, notamment par la Commission officielle, était en effet la fragilité des vases de verre qu’il employait. La substitution du fer-blanc au verre devint la principalepréoccupation d’Appert à sa rentrée en France. Obligé d’abandonner son établissement de Massy bouleversé en 1814 et 1815 par les alliés qui l’avaient transformé en hôpital, Appert se réfugia à Paris où il installa dans un petit logement, rue Cassette, les quelques appareils qu’il put emporter. Bien que fort gêné, il continua tant bien que mal à s’y livrer à ses recherches. Fort heureusement, le gouvernement lui accorda un local vaste et commode aux Quinze-Vingts et c’est là qu’à la suite de nouvelles recherches et de nouvelles expériences, il put porter plus loin ses perfectionnements.
L’inventeur ne put jouir, dans les dernières années de sa vie, du fruit de ses labeurs et de sa découverte. Préoccupé par son travail, il ne s’apercevait pas qu’il y dépensait toute sa fortune et tous ses gains. En 1816, sa fabrique de Massy, couverte d’hypothèques, du être vendue. Si Appert était inventeur n’était pas du tout un commerçant et il »essuya » plusieurs déboires. Il dut se retirer à Massy dans une petite maison dite « maison du Cadran ». Là, il continua à travailler, aidé dans une bien faible mesure, par la rente que lui versait l’État. Mais il devenait plus faible, son existence devint triste : Il ne trouva plus la force de perfectionner sa découverte, il n’eût même pas la joie de se sentir entouré et aimé par les siens. Une vieille servante seule resta auprès de lui. Depuis longtemps il était séparé de sa femme et aucun parent ne vint consoler le vieillard. C’est dans l’abandon qu’il mourut le 1er juin 1841, et son corps fut placé dans la fosse commune.
La conservation des aliments, dans les meilleures conditions possible, est l’un des enjeux majeurs de l’industrie agro-alimentaire. À cet égard, la pascalisation est un procédé prometteur.
Une méthode efficace de conservation des aliments :
La pascalisation est une technique utilisée pour prolonger la durée de conservation des aliments. Elle est employée pour conserver de nombreux produits, comme les yaourts, les fromages, le lait ou encore les jus d’agrume.
Cette technique de conservation consiste à les soumettre à une très forte pression, de l’ordre de 6.000 bars environ. Soit une pression six fois plus forte que celle qu’on rencontre au fond des océans.
À partir d’un certain degré, environ 3.000 bars, la pression détruit une grande partie des micro-organismes susceptibles de contaminer les aliments. Mais les composants des arômes ou des vitamines demeurent intacts. En outre, cette technique présente l’avantage d’enlever une partie de leur sel aux aliments traités.
Si bien que cette méthode permet de garder toute leur fraîcheur aux aliments, sans rien enlever à leur saveur ni à leur qualité nutritive. Pour obtenir le résultat attendu, les produits alimentaires sont enfermés dans un conteneur rempli d’eau, soumis à une très haute pression. Les aliments y sont laissés durant un certain temps, afin que la pression puisse agir.
Même si les recherches sur cette méthode de conservation remontent à la fin du XIXe siècle, les premières utilisations ne datent que des années 1990.
Conditions de mise en œuvre et inconvénients:
Certains aliments supportent mal les méthodes de conservation fondées sur l’utilisation de la chaleur, comme la pasteurisation ou l’appertisation. Dans ce cas, la pascalisation représente une alternative intéressante.
Pour qu’elle soit efficace, il faut cependant que certaines conditions soient réunies. Ainsi, l’emballage du produit doit être souple, afin que l’action exercée par la pression puisse s’étendre à l’ensemble du contenu. Par ailleurs, de tels emballages résistent mieux à ces fortes pressions.
Pour efficace qu’elle soit, cette méthode de conservation n’en présente pas moins certains inconvénients. En effet, le matériel nécessaire à sa mise en œuvre est coûteux et la totalité des micro-organismes présents dans les aliments n’est pas détruite.
Les commentaires ne sont pas utiles ni nécessaires surtout pas les »like »’ !, j’écris maintenant pour moi d’abord (mais je les laisse »ouverts » car ne serait -ce qu’un petit » mot » , çà fait toujours plaisir )
Tout commence à Orgelet dans le Jura où Jules Bel s’établit à l’âge de 23 ans (1865), comme maître-affineur. Il achetait des meules » blanches » de gruyères et autres fromages à pâte dure aux coopératives appelées » fruitières » pour les faire vieillir.
Ambitieux, dynamique, homme du cru qui inspire respect et confiance, Jules Bel a su passer à ses fils l’exigence d’un métier difficile. Il n’est âgé que de 55 ans quand en 1897 il confie son affaire à ses deux fils Henri et Léon, respectivement âgés de 29 et 19 ans. La maison devient alors » Bel Frères ».
En 1897, l’entreprise s’installe à Lons-le-Saunier profitant de la proximité de la ligne de chemin de fer et des salines de Montmorot. Henri quitte l’entreprise en 1908, la maison prend alors le nom de » Léon Bel, Gruyère en gros ».
Léon Bel et la Première Guerre
Mobilisé à 36 ans, Léon Bel est affecté aux escadrons du » Train », au » Ravitaillement en Viande Fraîche », dont la mission était de convoyer la viande vers les soldats du front avec des autobus de la Ville de Paris réquisitionnés pour l’occasion !
Les soldats commencèrent à dessiner sur les véhicules des » insignes », souvent humoristiques, permettant d’identifier les différentes unités. Le commandant d ‘un régiment ,écrivit à Benjamin Rabier, un illustrateur renommé, qui lui renverra l’image d’un bœuf souriant, qu’un poilu irrévérencieux eut l’idée de baptiser » La Wachkyrie »,( en référence aux Walkyries si chères aux Allemands )…
Le fromage fondu
Au même moment en 1917, Emile, Otto et Gottfried Graf, des Suisses, importent en France la technique de fabrication du fromage fondu, mise au point en Suisse en 1907 par Gerber. Le nouveau fromage est encore inconnu, mais il a de l’avenir : il est bon, économique et sa pâte goûteuse conditionnée dans des boîtes métalliques supporte les longs voyages et les climats chauds.
La première Vache qui rit
De retour à Lons en 1919, Léon Bel reprend les rênes de son entreprise. Son esprit clairvoyant va faire merveille : il pressent l’immense succès du fromage fondu dans ce monde d’après-guerre. Pour lancer sa propre marque, il fait appel au savoir-faire d’Emile Graf, et s’installe dans l’atelier dit » de l’Aubépin ».
Le 16 avril 1921, Léon Bel dépose la marque »La vache qui rit ». L’idée lui vient de s’inspirer de l’insigne du régiment pour représenter une vache en pied avec une expression hilare.
Léon voit grand. Il fonde en 1922 la » Société Anonyme des Fromageries Bel », société qu’il dirigera jusqu’en 1937, et qu’il transmettra à son gendre Robert Fiévet. Face au succès rapide de sa nouvelle marque, Léon Bel équipe dès 1924 l’atelier de machines modernes permettant d’augmenter la production tout en améliorant les conditions de travail des ouvriers. C’était également l’occasion de mettre au point la couleuse à portions triangulaires, enveloppées au départ dans un papier d’étain et disposée désormais dans des boîtes en carton. Dès la première année il se vend 12.000 boîtes par jour.
LE SUCCÈS
La naissance d’une image de marque
Léon Bel cherche à faire évoluer l’image de la Vache qui rit. En 1923, il saute le pas en utilisant le dessin de Benjamin Rabier qui lui donne l’aspect sympathique et humain qui lui manquait. Il charge l’imprimeur Vercasson de teinter cette tête de vache en rouge et sur les conseils de sa femme, Anne-Marie, de la parer de boucles d’oreilles en forme de boîte de Vache qui rit. Une manière de féminiser cette vache qui donne son lait pour faire de bons fromages.
Les nouvelles usines (1926-1933)
Les premières installations étant vite dépassées, il fait construire à Lons, une nouvelle usine ultramoderne inaugurée fin 1926. La plus grande originalité de cette usine est la création, en 1926, d’un »bureau de la publicité » qui gère en interne la » réclame » de la marque. Léon Bel a compris que la publicité commande les ventes.
La nouvelle usine a été conçue pour une production de 120.000 boîtes de Vache qui rit par jour, et très vite on cherche à s’ouvrir sur le monde. Dès 1929, les Fromageries bel commercialisent le fondu en Angleterre. A partir de 1933, elles installent des unités de production et des sociétés de commercialisation en Belgique, et progressivement dans les autres pays européens.
La distribution
Pour acheminer les fromages vers les points de vente au détail, Bel a recours à des grossistes, détaillants, coopératives, soit environ 3.000 grands clients. Il dispose de ses propres dépôts dans toutes les grandes villes de France, d’un réseau de représentants et d’une flotte de véhicules estampillés Vache qui rit. Ces détaillants sont particulièrement »choyés » par l’entreprise : elle leur fournit du matériel publicitaire qui viendra décorer la boutique : Plaques émaillées, calendriers ou horloges indiquent que la » maison » vend bien la célèbre Vache qui rit.
La communication
Dès ces premières années, La vache qui rit communique sur un ton souriant et décalé qui ne la quittera jamais. Elle est devenue une starlette dont s’amuse Joséphine Baker. Elle communique dans la presse, participe aux premiers balbutiements de la publicité radiophonique : on entend sur les ondes la chanson » C’est la Vache qui rit », de Jean Rodor et chantée par le bien nommé Constantin le Rieur… En 1935 et 1936 la marque organise également de grands concours permettant de gagner de superbes lots. A partir de 1933, les boîtes de VQR contiennent des images à collectionner qui en font une marque à succès auprès des enfants
La Vache qui rit sera la première à soutenir les évènements sportifs, grâce à la populaire course cycliste, les Six jours de Paris en 1925, avant de participer à la Caravane du Tour de France dès 1933.
Les nombreuses foires expositions permettent de faire connaître la marque et ses produits dans des constructions aussi éphémères qu’inventives (Salon des Arts décoratifs en 1925, au Salon des Arts ménagers en 1930 et à la Foire de Paris en 1935).
LE RENOUVEAU
Après la guerre
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Léon Bel confie définitivement les rênes de la société à son gendre Robert Fiévet. Lequel restera PDG jusqu’en 1996. Fini les sévères pénuries des années de guerre. La teneur en matières grasses augmente à 40% en 1948, et s’accompagne du lancement sur le marché de nouveaux produits comme le Belébon ou le Bonbel (1947).
La Vache qui rit retrouve son insouciance et sa place auprès du jeune public grâce au slogan » La Vache qui rit est l’amie des enfants ». En 1949, c’est une Vache qui rit solidaire et soulagée qui inscrit son visage sur les boites dans le V de la victoire. La tête rouge va se détacher sur un paysage stylisé portée par de nouvelles appellations : » Tendrébon » et » Fromage pour tartine ».
La publicité
Une agence de publicité va porter le nouveau visage de la marque, l’agence Chavanne : avec le slogan » La Vache qui rit est un fromage et un bon fromage », elle fait partie de la vie quotidienne, elle s’affiche dans la rue, dans le métro, à l’arrière des autobus, dans la presse, dans les salles de cinéma, voir même dans une émission de radio pour enfants animée par Alain saint-Ogan » La Vache qui rit au Paradis des animaux ». Elle conçoit aussi la panoplie de l’écolier des années 50, avec des protège-cahiers et des buvards grâce au concours des plus grands illustrateurs de l’époque.
Meilleure que jamais…
En 1955, on enrichit la composition et porte à 50% la part des matières grasses, ce qui, à l’époque, représentait une performance technique et un pari. La Vache qui rit devient ainsi plus onctueuse et plus facile à tartiner. L’emballage est rajeuni : une bande bleue et blanche apparaît sur le pourtour de la boîte. Le contour de la tête de la vache est légèrement arrondi. On l’inscrit dans un écusson doré, couronné de quatre étoiles qui suggèrent la qualité du produit.
Encore une fois , la vache qui rit s’adapte à son époque. Elle qui a fait travailler les plus grands affichistes, se lance dans des campagnes publicitaires photographiques. Entre 1961 et 1969, la plupart des affiches montrent les » bons fromages » qui entrent dans la composition de la Vache qui rit.
C’est à partir de 1968 que les Fromageries Bel feront leur entrée à la télévision. La Vache qui rit anticipe et accompagne les mutations de la société (jamais trop tôt ni trop tard ) toujours présente au bon moment.
La vitalité commerciale de l’entreprise porte ses fruits : au terme de 11 années de communication vivante et diverse sur le thème des bons produits, la vache qui rit est leader incontestable de son secteur avec 56% de part de marché. Sa notoriété est excellente, l’image du produit, pleinement positive.
L’INTERNATIONAL
Robert Fiévet décide, dès les années 50, de faire le tour de ce monde en mouvement en multipliant les implantations à l’étranger. A chaque fois, l’ouverture sur un nouveau pays repose sur une adaptation souple aux habitudes locales et s’accompagne de publicité. Les exportations de Bel assurent en 1965 11% des exportations totales de fromages français […] et en 1964 Bel reçoit » l’Oscar de l’exportation ».
Une petite usine fut installée à Odense, au Danemark dès 1953. Déjà présents dans tout le Marché Commun, les produits Bel entretiennent la conquête de nouveaux marchés comme l’Espagne (1967).
C’est dans la petite bourgade de Leitchfield aux USA, au cœur du Kentucky qu’est implantée depuis 1970 la fromagerie de La Vache qui rit. En 2003, la fromagerie a été surprise par le succès. Cette année-là, le docteur Agatstson publie un ouvrage intitulé » South Beach Diet », dans lequel il recommande d’utiliser une portion de la VQR light comme encas coupe-faim. Le régime fait fureur aux Etats-Unis, The Laughing Cow allégée se glisse dans le sac des filles, de Manhattan à Los Angeles. Elle devient l’atout minceur des Américaines.
En 1974 une nouvelle fromagerie ouvre ses portes à Tanger. La Vache qui rit découvre l’Afrique qu’elle parcourt jusqu’à Madagascar, traversant le désert du Sahara et la jungle centrafricaine. Tangérois, petits et grands, consomment la Vache qui rit depuis les années 70. Imposant par sa taille, 30.000 m², et son personnel, 1300 employés, c’est l’une des plus importantes unités de production du groupe dans le monde. Aujourd’hui, 35% de la production sont consommés dans le pays, 65% sont exportés vers l’Afrique subsaharienne, les pays du Golfe et le Maghreb. L’usine, qui produisait entre 5.000 et 6.000 tonnes à la fin des années 1970, en produit 40.000 aujourd’hui.
On la retrouve en Egypte qui ouvre deux filiales, en 1998 puis 2006, suivie par l’Algérie en 2001 et 2007.
Au Vietnam, où la Vache qui rit est produite depuis 2011, il est fréquent qu’un hôte accueille un invité en lui offrant une portion de Vache qui rit en signe de bienvenue !
Le cap originel indiqué par Léon Bel est maintenu : La Vache qui rit doit être présente partout, pour tous, dans le monde entier. Alors elle a appris à se glisser dans tous les pays, à se fondre dans toutes les habitudes, à se mettre au goût particulier des consommateurs d’ici et d’ailleurs. La Vache qui rit aux mille visages s’adapte. Sa formule est enrichie en vitamine D et en lipides dans les pays en voie de développement, alors que les Etats Unis et le Canada raffolent d’une Vache qui rit allégée et même aromatisée. Si son image est la même quel que soit le pays son nom en revanche, se prononce dans chaque langue. Partout elle est à la fois identique et pourtant différente.
LES DÉFIS DE LA COMMUNICATION
En 1960, Robert Fiévet dirige l’entreprise depuis vingt-trois ans. Il l’engage dans une nouvelle politique de communication. Dans les années 1970, les nouvelles campagnes publicitaires contribuent à créer une image dynamique et moderne de la Vache qui rit auprès des consommateurs les plus jeunes : ce sera la campagne Les Vachequiriphiles, qui portent haut ses couleurs façon » pop art ». Dans une autre campagne Jacques Parnel donne aussi une nouvelle jeunesse à l’icône : il la rend anthropomorphique, la déguise en tenue régionale, lui fait faire du vélo ou de l’autostop avec sac à dos et guitare à la main. Elle incarne son époque et les aspirations héritées de mai 68…
C’est l’époque où La vache subit un nouveau »lifting’, ses cornes sont émoussées et ses boucles désormais présentées de face.
En 1985, on s’inspire avec humour de la publicité spectacle de l’époque dans le film d’animation » Le casting ». Calme et généreuse, la Vache qui rit apparaît en diva. » Pour être un grand nom du fromage et plaire à tout le monde il faut avoir une sacrée personnalité », conclut le spot qui fera le tour du monde.
Dans les années 90, on fait référence aux grands standards du cinéma. Un enfant rencontre son héros, pilote de chasse, et lui offre sa portion de Vache qui rit. Le film exploite les sensations, les émotions, les grandes références ( famille, amitié, évasion ) et renforce le positionnement de la Vache qui rit comme un fromage pour tous.
En 2001, la VQR lance à la télévision et sur internet une campagne accompagnée d’un concours intitulée : » Pourquoi la VQR rit ? » La vache part à la rencontre des gourmands et fait l’expérience de son immense popularité. Le fameux slogan réussit le tour de force d’imposer à tous une question que personne ne se posait avant et de placer La vache qui rit au cœur de toutes les conversations. Et tout ceci sans montrer une seule fois la fameuse tête rouge !
Avec » la fabrique », qui apparait sur les écrans en 2010, La Vache qui rit franchit un nouveau pas : cette publicité réussit la synthèse de toutes les périodes précédentes puisqu’on y voit habilement mêlés : les ingrédients utiles à la fabrication du fromage, des personnages pleins de vie et de santé, souriants et heureux d’être ensemble. On y voit bien entendu La vache qui rit, pour la première fois modélisée en 3D.
Dominique transforme le cidre en eau-de-vie avec son alambic ambulant
Depuis 39 ans, Dominique Coudé distille le cidre et le vin de ses clients avec son alambic ambulant en Loire-Atlantique, Ille-et-Vilaine, Côtes-d’Armor et Morbihan.
Dominique Coudé est bouilleur ambulant depuis 40 ans
À l’approche de l’alambic de Dominique Coudé, une odeur reconnaissable entre toutes titille les narines : celle de l’eau-de-vie.
Installé sur les rives du Brivet, au pont de la Mine, à Crossac (Loire-Atlantique), le distillateur ambulant ne chôme pas.
Et il en est ainsi depuis 40 ans, depuis que ce fils d’agriculteur de Ploërmel (Morbihan) a repris l’alambic paternel et sillonne son propre département breton, mais aussi la Loire-Atlantique, les Côtes-d’Armor et l’Ille-et-Vilaine.
Souvent une affaire de famille
» En 2029, cela fera 100 ans que la famille pratique cette activité. Quand mon père est décédé en 1982, j’ai repris après lui, j’étais l’aîné. D’ailleurs c’est souvent comme cela. Les installations en dehors de la famille sont rares. C’est une profession très contrôlée. Il faut, comme pour les bureaux de tabac, un casier judiciaire vierge et une licence. Après moi, d’ici deux ans, ce sera mon jeune fils »
Le métier ancestral voit ses effectifs diminuer.
» On doit être un peu moins de 1 000 en France, guère plus », estime le Breton qui par ailleurs est prestataire pour les particuliers pour le pressage de pommes.
Un complément d’activité car l’alambic l’occupe huit mois de l’année de février à juillet et de septembre à octobre.
Les » bouilleurs de cru »
À Crossac, quelques clients arrivent chargés de barriques dans lesquelles ils ont mis le cidre de leur fabrication.
On les appelle les » bouilleurs de cru ». Certains viennent chaque année comme Pascal, un Crossacais.
» Avec l’eau-de-vie à 50°, je vais faire d’autres alcools maison »Pascal, un » bouilleur de cru » de Crossac.
Patrick, également de la commune, décharge trois tonneaux à demi-remplis de cidre dont une partie appartient à des voisins.
« C’est la première fois que je viens ici. Mais quand j’étais jeune, dans les Ardennes, il y avait également un bouilleur. Je suis venu pour faire voir ça à mon fils. Et avec l’eau-de-vie, je vais fabriquer du vin de cerise ou de pêche… »Patrick, un client qui vient pour la première fois.
Des taxes à payer
Les clients remplissent un document simplifié d’accompagnement (DSA) : il sert à l’administration fiscale.
Seuls les agriculteurs en exercice avant 1960 sont exonérés de taxes et ne paient que le travail du bouilleur.
Les autres, la majorité de la clientèle paie une 1/2 taxe sur les 10 premiers litres à 100°, puis une taxe pleine pour les 10 litres suivants soit 90 € et 180 €.
Trier les alcools de tête et de queue
L’opération en elle-même n’est pas très longue : un tuyau pompe le cidre depuis les barriques, qui transite ensuite dans un serpentin au sein d’une cuve, puis est amené jusqu’au corps de chauffe qui monte à 90°.
Ce sont les vapeurs d’alcool qui sont récupérées dans la colonne de rectification. Là sont triés les alcools de tête et de queue, néfastes et dangereux pour la santé.
» Il ne reste que le » bon » alcool, l’eau-de-vie »
220 litres de cidre pour 20 litres d’eau-de-vie
Le breuvage sort dans un récipient que Dominique filtre ensuite dans une dame-jeanne apportée par le client. Une barrique de 220 litres donne 20 litres d’eau-de-vie à 50°.
Dans quelques jours, Dominique Coudé aura achevé sa tournée en Loire-Atlantique. Après le nord du département, Bouvron, Treillières, il mettra le cap, avec son alambic monté sur remorque, vers l’Ille-et-Vilaine.
Et vers d’autres »bouilleurs de cru ». Tout comme à Crossac, ils se sont inscrits au préalable pour apporter leurs cidres ou vins à distiller.
Dans la culture populaire, les pâtes sont associées à l’Italie et auraient été ramenées au treizième siècle par Marco Polo qui les aurait découvertes en Chine. Mais si ce ne sont pas les Italiens qui les ont inventées, alors d’où viennent les pâtes ?
L’Italie est le premier producteur de pâtes et le plus gros consommateur au monde, à hauteur d’environ 25 kg de pâtes par an et par habitant (contre environ 8 kg par an pour les Français). Si les Italiens ont repris le flambeau et sont devenus les maîtres de la » pasta ‘ au fil des siècles, ils n’en sont probablement pas les créateurs. L’histoire des pâtes remonterait à beaucoup plus loin dans l’histoire de l’humanité.
L’origine des pâtes remonterait à la préhistoire ?
Dès le début du Néolithique (période la plus récente de la Préhistoire. Au Proche-Orient, elle commence vers 8000 av. J.-C) les hommes commencent à cultiver et à transformer les ressources dont ils disposent. La culture du blé prend de l’ampleur. Cette graminée est écrasée en farine puis mélangée à de l’eau pour former une pâte que l’on cuit sur des pierres chaudes. L’ancêtre des pâtes est né. Plus tard à l’époque de l’Antiquité, les Grecs et populations du Moyen-Orient consommaient un plat qu’ils appelaient » laganon ». C’était des morceaux de pâte de blé découpés en rectangles, disposés dans un plat en plusieurs couches et entre lesquelles on intercalait de la viande. (Probablement de l’ancêtre de nos lasagnes
Lasagnes
).
L’invention des pâtes n’est pas localisée dans une seule partie du monde puisque des chercheurs ont récemment découvert en Chine un pot de nouilles daté de 4 000 ans. Faites avec du millet, ces nouilles mesuraient 50 cm de long. La recette de la pâte de blé se répand jusqu’en Afrique du Nord. Dans cette région, les ressources en eau sont plus rares et les populations n’ont pas les moyens de confectionner des pâtes fraîches quotidiennement. Elles trouvent alors le moyen de les conserver en les calibrant sous forme de petits tubes mis à sécher sur des cordes à linge, permettant ensuite de cuire les pâtes à l’eau. La technique de fabrication des pâtes sèches est ensuite introduite en Europe par les Arabes lors de la conquête de la Sicile.
L’histoire des pâtes en Italie
En Italie, le climat se prête particulièrement bien à la méthode de séchage des pâtes. La région de Naples en fait rapidement sa spécialité et commence à exporter ce produit à travers toute l’Europe. Les moulins et les fabriques de pâtes
fleurissent un peu partout dans la ville et dans les campagnes environnantes. Dès la fin du Moyen-Âge, les macaronis sont connus comme la spécialité culinaire de la région de Naples. Au XVIème siècle, les fabricants génois décrètent pour la toute première fois la règle d’authenticité de la pâte italienne, toujours en vigueur aujourd’hui : la vraie pâte est faite à partir de semoule de blé dur , de sel de cuisine et d’eau. Et voilà l’histoire de nos précieuses pâtes, non seulement délicieuses, mais également sources d’énergie grâce aux sucres lents (Les sucres lents (aussi appelés sucres complexes) incluent les aliments à base d’amidon : comme leurs molécules sont faites de centaines de molécules de glucose, c’est pourquoi leur digestion est plus lente.) qu’elles contiennent.
De la putain à la sauce puttanesca : une histoire d’odeurs:
Putois.
Que ce soit dans les embouteillages, lors d’une dispute houleuse ou suite à une maladresse, il arrive souvent qu’on jure , voire … profère des insultes. Parmi celles-ci, » putain » remporte un certain succès. Auprès des plus jeunes comme des moins jeunes, l’expression » fleurie » a envahi nos régions, au point d’en perdre sa signification d’origine.
Pourtant, ce » doux qualificatif » n’acquit qu’assez tard dans l’histoire la signification grivoise qu’on lui connait aujourd’hui. Au départ, il dérive de l’adjectif putidus, qui signifie puant, sale, pourri, fétide », et du verbe putere , traduit par les latinistes » puer ». Par la suite, le mot latin évolua en ancien français vers put. Cet adjectif, employé comme qualificatif d’un complément direct ou circonstanciel, se déclinait en » putain ». La même racine fut également à l’origine du mot putois, lequel doit son nom à ses effluves pestilentielles… Ainsi, une putain, au XIIe siècle, n’était rien de plus qu’une femme malodorante.
À la même époque, l’essor démographique rendit nécessaire l’apparition des noms de famille, ( de simples homonymes ne suffisaient plus à distinguer les individus ). Plusieurs familles, dont l’hygiène fut jugée douteuse, se virent alors affublées de noms dérivés de la racine » put- », tels que Puthod, Putard ou Putet. Le patronyme flamand Vandeputte, en revanche, a une toute autre origine, puisqu’il signifie littéralement » celui qui vient du puit », du latin puteus.
Ce n’est donc qu’à partir du XIIIe siècle que le mot prit un autre sens. Du sens propre, il passa au sens figuré, et commença à être utilisé pour désigner les femmes de mauvaise vie, les prostituées. Étant donné la misogynie ambiante, il fut rapidement associé aux femmes, dont la sexualité a, dès l’avènement du christianisme, été considérée comme impropre.( Il est intéressant de remarquer que, si le français moderne a conservé les formes de l’ancien français » putain » et » pute », il a laissé de côté la forme masculine » put » ).
Aujourd’hui , ce terme est toujours employé pour désigner les prostituées, mais également les femmes dont les mœurs sont considérées comme trop légères, au regard de certaines mentalités. Toutefois, il arrive également qu’on y ait recours pour exprimer l’énervement ou la colère. Paradoxalement, il peut même être utilisé pour dénoter d’une certaine admiration. Ainsi, en sortant du cinéma, vous pourriez tout-à-fait vous exclamer que vous venez de voir »un putain de film », sans que cela n’ait, ( d’un point de vue étymologique ), le moindre sens.
Toutefois , il faut savoir, noter qu’une autre étymologie du mot circule parfois, selon laquelle » putain » serait en fait un dérivé du verbe » putare », penser. La putain serait donc, à l’origine, la fille à laquelle on pense. Cependant on dit qu’il ne s’agirait en fait que d’une plaisanterie d’un humoriste basque, ayant déclaré à ce sujet : » ç’a n’est devenu compliqué que lorsqu’on a été plusieurs à penser à la même ». À prendre »avec des pincettes », donc.
Ce terme a aussi , de cette façon , traversé le temps, de même que l’Europe, puisqu’il connait un équivalent espagnol, puta, mais aussi italien, puttana, rendu célèbre par la célèbre? recette de spaghettis »alla puttanesca »
spaghettis »alla puttanesca »?
. Cette sauce, composée de tomates cuisinées à l’ail et accompagnée d’olives et d’anchois, est aujourd’hui connue dans le monde entier, et doit son nom graveleux, signifiant » à la manière des putains », à une légende pour le moins fantaisiste : On raconte en effet que les prostituées avaient l’habitude de préparer cette recette, soit pour attirer leurs clients, par l’odeur alléchés, soit pour les ragaillardir une fois leur devoir accompli. D’autres affirment que le nom vient de ce que les prostituées cuisinaient souvent des conserves de ce type de sauce, car elles manquaient de temps pour faire leurs courses. C’est ainsi qu’un mot qui, à l’origine, désignait une puanteur sans nom, se retrouva associé au délicieux parfum des spaghettis ensaucés.lol