….qui est le » marchand de mort » Basil Zaharoff ?
Né en 1849 dans l’Empire ottoman, Basil Zaharoff …..

… est un aventurier aux activités louches qui, dès son plus jeune âge, procure des clients aux prostituées de Constantinople. Il fait aussi de la contrebande et s’intègre à un gang de faux pompiers, chargés d’éteindre les incendies qu’ils ont eux-mêmes allumés.!!!!
Mais ce qui fera surtout sa fortune, ce sont les ventes d’armes, dans lesquelles il se lance à la fin des années 1870. Grâce à ses relations et à son entregent,( entregent =Adresse à se conduire, à se faire valoir en société, à jouer de ses relations ) il y réussit très bien.
Sans états d’âme, Zaharoff fournit des armes aux belligérants qui s’affrontent dans les conflits qui, à la fin du XIXe siècle et au début du siècle suivant, ensanglantent les Balkans, l’Afrique du Sud et, un peu plus tard, l’Europe entière.
Ce trafic d’armes fait la fortune de Basil Zaharoff. Il lui vaut aussi son surnom de « marchand de mort« . Immensément riche, il fréquente les élites et investit son argent dans le pétrole ou les bateaux.
Mais il devient aussi, en 1923, le principal actionnaire de la Société des Bains de Mer (S B M) de Monaco, qui gère le casino et des hôtels de luxe de la principauté. Cette entreprise, très prospère, consent de nombreux prêts au prince Louis II de Monaco

, souvent impécunieux.
Mais Zaharoff voit encore plus grand. Il n’imagine rien de moins que d’offrir la principauté elle-même à sa maîtresse, épousée en 1924, la duchesse Maria de Villa-Franca de los Caballeros.

Le projet n’est pas si insensé qu’il peut paraître au premier abord. En effet, le prince Louis II, arrivé au pouvoir en 1889, éprouve beaucoup moins d’intérêt pour les affaires du « Rocher », comme on appelle aussi Monaco, que pour l’armée, dont il est issu.
En plus, la duchesse est apparentée à la famille royale d’Espagne. Elle ferait une princesse de Monaco très convenable. Mais Louis II refuse le marché et, en 1926, la duchesse de Villa-Franca succombe à la tuberculose.
Dès lors, Basil Zaharoff, dont le monde s’écroule, n’est plus que l’ombre de lui-même. Renonçant à toutes ses activités,, il se retire et meurt à Monaco en 1936.
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Supplément :
Il parait que dans » L’Oreille cassée »

(1937), album des aventures de Tintin, on peut voir le personnage de Basil Bazaroff, marchand d’armes qu’on voit paisiblement vendre des canons au San Theodoros du général Alcazar, avant d’aller faire la même chose dans le pays rival, le Nuevo Rico.( Je n’ai pas souvenir de cet album ) . Ce Basil Bazaroff ne serait autre que l’homme d’affaires Basil Zaharoff, décédé en 1936, dont Hergé a reproduit l’apparence (moustache, barbiche, canne, chapeau) et a à peine modifié le nom……
Pendant l’entre-deux guerres, le » mystérieux » et richissime industriel dont la biographie est alors semée de zones d’ombre, a été rendu immensément célèbre par les médias, qui ont fait de lui l’archétype du » marchand de mort » et du » profiteur de guerre » responsable du massacre de 1914-18. La vie de ce personnage redoutablement cynique, reconstituée en 2019 par l’historien Tristan Gaston-Breton


dans les années 1880 qu’eut lieu son premier coup d’éclat , lorsqu’il parvient à vendre le sous-marin Nordenfelt à la fois aux Grecs, aux Turcs et aux Russes !!
Les journaux vont s’intéresser très fréquemment à lui, lui attribuant une influence aussi décisive que souterraine sur les grands événements internationaux de l’époque, et forgeant peu à peu un véritable mythe autour de lui. Il personnalise alors, presque à lui seul, le profil du milliardaire tirant dans son propre intérêt les ficelles du pouvoir européen.
En octobre 1921, dans le journal conservateur Le Matin,

son nom apparaît dans un article sur les relations franco-turques. Henry de Jouvenel

y qualifie Basil Zaharoff d’ » homme mystérieux de l’Europe » et de » financier cosmopolite , riche de plus d’un milliard », évoquant ses liens avec Georges Clemenceau

dont il a recruté le fils ( Michel Clemenceau )

pour » la Vicker » ( Vickers

est une variante britannique de la mitrailleuse Maxim ?.)
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» Mais est-ce bien le vrai Zaharoff qui vient de mourir ? En septembre 1933, une information anglaise nous apprenait sa mort. Le lendemain un démenti venait de France, il se reposait dans son château de Balincourt.
Un journal américain envoya un de ses collaborateurs en Europe pour éclaircir ce mystère ; ce dernier rapporta ce témoignage : Sir Basil Zaharoff serait enterré depuis longtemps et c’est un autre homme qui, sous son nom, aurait continué à diriger les diaboliques intrigues des marchands de canons. Mais je crois que ce dernier trait n’est qu’une légende et que le ciel bleu de Monte-Carlo a bien reçu hier matin le dernier soupir de l’homme le plus mystérieux du monde. »