Louise Michel ( suite)


Ce billet est long , trop long ,mais je voulais en savoir plus sur cette dame . =>> les commentaires ne sont pas nécessaires , je comprendrais , mais surtout pas de LIKE !!!!

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Louise Michel vers 1880.

signature de Louise Michel
Sépulture Louise Michel.jpg

Vue de la sépulture.

Préoccupée très tôt par l’éducation, elle enseigne quelques années avant de se rendre à Paris en 1856. À 26 ans, elle y développe une importante activité littéraire, pédagogique et politique et se lie avec plusieurs personnalités révolutionnaires blanquistes de Paris des années 1860.

En 1871, elle participe activement aux événements de laCommune de Paris autant en première ligne qu’en soutien. S’étant livrée en mai pour faire libérer sa mère, elle est déportée en Nouvelle-Calédonie  où elle se convertit à la pensée anarchiste. Elle revient en Métropole en 1880, et, très populaire, multiplie les manifestations et réunions en faveur des prolétaires. Elle reste surveillée par la police et est emprisonnée à plusieurs reprises, mais poursuit son militantisme politique dans toute la France, jusqu’à sa mort à l’âge de 74 ans à Marseille.

Elle demeure une figure révolutionnaire et anarchiste de premier plan dans l’imaginaire collectif. Première à arborer le  drapeau noir ,

images = premier symbôle de l’anarchisme

elle popularise celui-ci au sein dumouvement libertaire….. 

Le château de Vroncourt. :

Née au château de Vrocourt en Heute-Marne le 29 mai 1830 , Louise Michel, parfois appelée Clémence-Louise Michel, est la fille naturelle  de la servante Marie-Anne Michel et d’un père inconnu, vraisemblablement le fils du châtelain Laurent Demahis. À la suite de sa naissance, Laurent Demahis est éloigné du château, tandis que Louise y est élevée, près de sa mère, et dans la famille des parents de Laurent Demahis, qu’elle appelle ses grands-parents. Jusqu’à ses 20 ans, Louise porte le patronyme de son grand-père Étienne-Charles Demahis (1762-1845), qui fut sous l’Ancien régime avocat au Parlement de Paris  et descendait d’une famille de la  » noblesse de robe  »  (de Mahis) remontant au xviie siècle. Il lui donne le goût d’une culture classique où domine l’héritage des Lumières , notamment Voltaire et J.J Rousseau . Elle reçoit une instruction solide, une éducation libérale et semble avoir été heureuse, faisant preuve, très jeune, d’un tempérament altruiste.

En 1850, la mort des grands-parents Demahis marque la fin de son appartenance au milieu social aisé de ses protecteurs. Dotées par eux d’un petit pécule, Louise et sa mère doivent quitter le château de Vroncourt, mis en vente par la veuve et les enfants légitimes de Laurent Demahis Jusqu’alors connue à Vroncourt comme Mademoiselle Demahis, Louise doit abandonner ce nom pour prendre celui de sa mère.

À partir de 1851, elle poursuit des études à Chaumont ( Haute-Marne ) où elle obtient le brevet de capacité permettant d’exercer la profession de « sous-maîtresse » (on dirait institutrice aujourd’hui). Refusant de prêter serment à Napoléon III ce qui est nécessaire pour être institutrice, en septembre 1852, à 22 ans, elle crée une école libre à Audeloncourt ( Haute-Marne) où elle enseigne durant une année avant de se rendre à Paris. Fin 1854, elle ouvre une école à Clerfmont et n’enseigne, là aussi, que durant une année. Puis en ouvre une àMillières ( Haute-Marne ) en 1855.

À Paris …

Marie Ferré  (1853-1882)

Institutrice écrivaine

En 1856, elle quitte la Haute-Marne pour Paris . Commence alors pour elle une période d’intense activité enseignante, de tentative littéraire et de formation militante.

Pendant les quinze ans qui suivent, elle poursuit avec passion son activité d’enseignante. Elle trouve à son arrivée une place de sous-maîtresse dans le 10e arrondissement,rue du Câteau d’Eau , dans la pension de Madame Voillier, avec laquelle elle entretient des rapports quasi filiaux. En 1865, elle ouvre un externat au 24 rue Houdon , puis un autre cours rue Oudor  en 1868.

Pour préparer les épreuves du baccalauréat , elle suit les cours d’instruction populaire de la rue Hautefeuille , , dirigés par les républicains Jules Favre et Eugène Pelletan  , qui élargissent son horizon politique. De plus, elle écrit des poèmes sous le pseudonyme d’Enjolras , devient sociétaire de l’Union des poètes en 1862, et aurait probablement aimé vivre de sa plume, si les temps le lui avaient permis. Elle entretient une correspondance, commencée en 1850, avec Victor Hugo, l’écrivain et le républicain le plus célèbre et le plus respecté de l’époque, et lui adresse quelques poèmes. Louise est entièrement sous le charme. Elle vient le voir à son retour à Paris après la chute de l’ Empire . Il interviendra pour elle en janvier 1871, la dépeignant telle  » Judith  » la sombre Juive  »  et  » Aria la Romaine  » dans son poème  »Viro Major  », femmes aux destins exceptionnels et tragiques, et la défendra pendant sa déportation. Leur correspondance durera jusqu’en 1879.

Militante révolutionnaire

Progressivement introduite dans les milieux révolutionnaires à la fin de l’Empire, elle rencontre Jules Vallès ,Eugène Varlin ,Raoul Rigault et Emile Eudes , et collabore à des journaux d’opposition comme  Le Cri du peuple

journal  » le cri du peuple  »

En 1869 elle est secrétaire de la Société démocratique de moralisation, ayant pour but d’aider les ouvrières À cette époque, Louise Michel est blanquiste , c’est-à-dire adepte du mouvement révolutionnaire et républicain socialiste fondé par 

Auguste Blanqui ?

En août 1870, à 40 ans, en pleine guerre franco-prusssienne , elle manifeste contre l’arrestation des blanquistes Eudes et Brideau . En septembre, après la chute du Second Empire  , elle participe au Comité de vigilance des citoyennes du 18 ème arrondissement de Paris , dont elle est élue présidente le 1er novembre ; elle rencontre Théophile Ferré frère de Marie Ferré , frère de, dont elle tombe passionnément amoureuse. Dans Paris affamé par le siège , elle crée une cantine  pour ses élèves.

Commune de Paris

Louise Michel en uniforme de fédéré.

Lorsque les manifestations pour créer une Commune  révolutionnaire commencent, en janvier 1871, membre du Comité de vigilance de Montmartre aux côtés de Paule Munck ,Anna Jaclard et Sophie Poirier, Louise Michel est très active. Selon une anecdote fameuse, le 22 janvier 1871, en habit de garde nationale, elle fait feu sur l’ Hotel -de-Ville  lors d’une manifestation réprimée dans le sang par le général Dinoy

Général Dinoy ?

  Propagandiste, garde au 61e bataillon de Montmartre, ambulancière, et combattante, elle anime aussi le Club de la Révolution à l’ église de Saint-Bernard de la Chapelle Les 17 et 18 mars, elle participe activement, armée, à l’ affaire des canons de la garde nationale sur la butte Monmartre . On assiste à d’étonnantes manifestations : femmes, enfants, gardes fédérés entourent les soldats qui fraternisent avec cette foule joyeuse et pacifique. Elle rencontreGeoges Clémenceau  , maire de Montmaartre qui tente alors une médiation. Louise Michel fait alors partie de l’aile révolutionnaire la plus radicale aux côtés des anarchistes, et pense qu’il faut poursuivre l’offensive sur Versailles pour dissoudre le gouvernement d’ Adolphe Thiers , qui n’a alors que peu de troupes. Elle est même volontaire pour se rendre seule à Versailles et tuer Thiers . Elle n’est pas suivie et le projet avorte.

Carton rouge

Le peintre Jules Girardet  a représenté Louise Michel dans deux tableaux : le premier  figure son arrestation le 24 mai 1871. Le deuxième ( est intitulé Louise Michel à Satory ; elle y est présentée haranguant des communards.

En avril-mai, lors des assauts versaillais contre la Commune, elle participe aux batailles de Clamart, Issy-les-Moulineaux et Neuilly. Elle fait partie du 61e bataillon de marche de Montmartre et sert également comme ambulancière. Sa bravoure est mentionnée dans le Journal officiel du 10 avril. Lors de la Semaine sanglante   en mai, elle participe au combat de rue au cimetière de Montmartre  puis sur la barricade de  Clignancourt . Le 24 mai, pour faire libérer sa mère, elle se rend. Louise Michel est détenue au camp de Satory  près de Versailles, puis à la prison des Chantiers  à Versailles et, à partir du 15 juin, à la maison de correction de Versailles. Elle assiste alors aux exécutions et voit mourir ses amis, parmi lesquels son ami Thépholie Ferré  (exécuté avec l’ancien ministre de la Guerre de la Commune, Louis Rossel ), auquel elle fait parvenir un poème d’adieu : Les billets rouges

Le 28 juin, elle est interrogée pour la première fois par le conseil de guerre. Louise Michel déclare devant ses juges :

 » Ce que je réclame de vous, c’est le poteau de Satory où, déjà, sont tombés nos frères ; il faut me retrancher de la société. On vous dit de le faire. Eh bien, on a raison. Puisqu’il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n’a droit aujourd’hui qu’à un peu de plomb, j’en réclame ma part, moi !  »

Elle revendique les crimes et délits dont on l’accuse et réclame la mort au tribunal ( » Si vous n’êtes pas des lâches, tuez-moi  ») alors que la plupart des accusés cherchent à sauver leur tête en minimisant leur action. Le lendemain, elle fait la une de tous les journaux En hommage,Victor Hugo   lui dédie un poème intitulé  »Viro Major  », qui jouera un grand rôle dans sa postérité. Le 19 septembre, elle est transférée à la prison d’Arras , où elle écrit une lettre à l’abbé Folley le 13 novembre. Ramenée à Versailles le 29 novembre, elle est condamnée par le conseil de guerre à la déportation à vie dans une enceinte fortifiée le 16 décembre. Elle refuse de faire appel et est transférée à l’abbaye d’Auberive (transformée en prison) le 21 décembre 1871, où elle reste jusqu’au 24 août 1873. C’est le temps où la presse versaillaise la nomme  »la Louve avide de sang  » ou  » la Bonne Louise  ». Elle est également surnommée la  »nouvelle Théroine » ou encore la  » dévote de la révolution  ».

Déportation

Embarquée, à Saint – Martin -Ré sur le Virginie le 9 août 1873 pour être déprtée en Nouvelle-Calédonie , Louise Michel arrive sur l’île après quatre mois de voyage le 8 décembre et est débarquée à la presqu’ile de Ducros  le 13 décembre. À bord, elle fait la connaissance de Henri Rochefort, célèbre polémiste, et de Nathalie Lemel  , elle aussi grande animatrice de la Commune ; c’est sans doute au contact de cette dernière que Louise Michel devient anarchiste . Elle reste sept années en Nouvelle-Calédonie, refusant de bénéficier d’un autre régime que celui des hommes ou d’une grâce individuelle.

Louise Michel à Nouméa.

Le bagne où elle fut enfermée

Elle crée  »le journal Petites Affiches de la Nouvelle-Calédonie  ». Elle apprend une langue kanak  et traduit dans une langue poétique plusieurs des mythes fondateurs des kanak, dont un mythe portant sur le déluge. Elle édite en 1885 Légendes et chansons de gestes canaques  S’intéressant aux langues kanak et, dans sa recherche de ce que pourrait être une langue universelle, à la langue pidgin qu’est le bichelamar  , elle cherche à instruire les autochtones kanak  et, contrairement à certains communards qui s’associent à leur répression, elle prend leur défense lors de leur révolte de 1878  . Elle obtient l’année suivante l’autorisation de s’installer à Nouméa  et de reprendre son métier d’enseignante, d’abord auprès des enfants de déportés (notamment des Algériens de Nouvelle-Calédonie), de gardiens, puis dans les écoles de filles. Elle instruit les kanak adultes le dimanche, inventant toute une pédagogie adaptée à leurs concepts et leur expérience.

Par décision du 8 mai 1879, sa peine est commuée en déportation simple, peine commuée à 10 ans de bannissement  à partir du 3 juin 1879 avant une remise du reste sa peine par décision du 16 décembre 1879.

Clémenceau, qui lui vouait une grande admiration, continuait de lui écrire durant sa déportation et lui adressait des mandats.

Retour en France

De retour à Paris le 9 novembre 1880, après avoir débarqué dans le port de Dieppe  

plaque commémorative près du port de plaisance, quai Henri-IV

elle est chaleureusement accueillie par la foule qui l’acclame aux cris de  »Vive Louise Michel ! Vive la Commune ! À bas les assassins !  ». À Paris, ce sont près de 10 000 personnes qui viennent l’acclamer à la gare Saint-Lazare. Elle y reprend son infatigable activité militante, donnant de nombreuses conférences, intervenant dans les réunions politiques. Deux mois après son retour, elle commence à faire publier sous forme de roman-feuilleton son ouvrage La Misère, qui remporte un vif succès ..

Elle se réclame jusqu’à sa mort du mouvement anarchiste. C’est le 18 mars 1882, lors d’un meeting salle Favié à Paris, que Louise Michel, désirant se dissocier des socialistes autoritaires et parlementaires, se prononce sans ambigüité pour l’adoption du  drapeau noir

par les anarchistes (socialistes libertaires) :  » Plus de drapeau rouge mouillé du sang de nos soldats. J’arborerai le drapeau noir, portant le deuil de nos morts et de nos illusions. »

Ce nouvel engagement est bientôt concrétisé par l’action : le 9 mars 1883, elle mène aux Invalides avec Emile Pourgrt , une manifestation au nom des  »sans-travail  » qui dégénère rapidement en pillages de trois boulangeries et en affrontement avec les forces de l’ordre. Louise, qui se rend aux autorités quelques semaines plus tard, est condamnée en juin à six ans de prison assortis de dix années de surveillance de haute police , pour  » excitation au pillage  ». Elle est libérée au bout de trois sur intervention de Clemenceau , pour revoir sa mère sur le point de mourir. Pourtant dès août, elle est de nouveau emprisonnée pour quatre mois à cause d’un discours prononcé en faveur des mineurs deDecazeville , aux côtés de Jules Guesqe , Paul Lafargue et Étienne Susini. Refusant de faire appel, elle est finalement relâchée en novembre à la suite d’une remise de peine  ».

Attentat contre Louise Michel en 1888 ?

En janvier 1887, elle se prononce contre la peine de mort , en réaction à la peine capitale à laquelle vient d’être condamné son ami Duval. Le 22 janvier 1888, après avoir prononcé dans l’après-midi un discours

Théâtre de la Gaité du Havre

au théâtre de la gaité du havre , elle est attaquée dans la soirée à la salle de l’Élysée par le  » chouan  » Pierre Lucas, qui tire sur elle deux coups de pistolet; blessée à la tête, elle refuse de porter plainte contre son agresseur. Une des balles lui érafle le lobe de l’oreille et l’autre se loge dans son crâne ; on ne parvient pas à l’extraire et elle y demeurera jusqu’à la mort de Louise Michel, dix-sept ans plus tard.

Elle est présente aux côtés de charles Malato  le 9 août 1888 au cours d’un meeting en pleine grève des terrassiers au cours duquel Joseph Tortelier

Joseph Tortelier ?

 prend la parole devant 400 personnes :

 » Ce n’est que par la grève universelle  que l’ouvrier créera une société nouvelle, dans laquelle on ne trouvera plus de tyrans.  »

En avril 1890, Louise Michel est arrêtée à la suite d’un discours qu’elle a prononcé à  Saint-Etienne  et en raison de sa participation à un meeting qui a entraîné de violentes manifestations à Vienne. Un mois plus tard, elle refuse sa mise en liberté provisoire, car ses coïnculpés restent en prison. Elle finit par tout casser dans sa cellule, un médecin demande alors son internement comme  » folle  ». Le gouvernement, qui craint l’hostilité de la presse, s’y oppose. Elle a alors 60 ans. Finalement, elle est libérée et quitte Vienne pour Paris le 4 juin. En juillet, Louise se réfugie à londres  où elle gère une école libertaire pendant quelques années. À son retour le 13 novembre 1895, elle est accueillie par une manifestation de sympathie à la gare Saint -Lazare ‘. Résolument antimilitariste, elle ne prend que modérément part à l’agitation provoquée par laffaire Dreyfus : Elle veut protéger le  » frère  » Henri Rochefort .

H.Rochefort ?

polémiste antisémite et résolument anti-dreyfusard.

Louise Michel dans sa maison (vers 1900).

Louise Michel dans sa maison (vers 1900).

Pendant les dix dernières années de sa vie, Louise Michel, devenue une grande figure révolutionnaire et anarchiste, multiplie les conférences à Paris et en province, accompagnées d’actions militantes, et ce, malgré sa fatigue ; en alternance, elle effectue des séjours à Londres en compagnie d’amis. En 1895, elle fonde le journal Le Libertaire  en compagnie de Sébastien Faure . Le 27 juillet 1896, elle assiste à Londres au congrès international socialiste des travailleurs et des chambres syndicales ouvrières. Elle fréquente le cercle anarchiste de Charlott-Street, à Soho, avec Malatesta

Malatesta

, où Sant ferrini fait sa connaissance et elle assiste au procès de l’espion Genno Rubin

Sante ferrini ?

 en mai 1902.

Quelques mois avant sa mort, d’octobre à décembre 1904, Louise Michel alors âgée de 74 ans, se rend en Algérie avec Ernest Girault  pour une tournée de conférences.

Après une série de conférences données dans les Alpes, elle prend froid à Sisteron , ce qui aggrave labronchite chhronique  dont elle souffre depuis des années. Le Dr Berthelot de,Toulon   juge son état alarmant et le Dr Dufour de Marseille conclut à une pneumonie . Elle meurt, le 9 janvier 1905, à Marseille à l’hôtel de l’Oasis au boulevard Dugommier. Le matin du 22 janvier, ses funérailles drainent à Paris une foule de plusieurs milliers de personnes. Elle est inhumée au cimetière de Levalois – Perret  

cimetière de Levallois-Perret ?

Considérée comme une pionnière du féminisme, elle écrit dans ses Mémoires :

‘ La question des femmes est, surtout à l’heure actuelle, inséparable de la question de l’humanité.  »
 » Les femmes, surtout, sont le bétail humain qu’on écrase et qu’on vend  », avant de lancer :  » Notre place dans l’humanité ne doit pas être mendiée, mais prise.  »

Ses positions sur les relations hommes/femmes sont connues :

 »Si l’égalité entre les deux sexes était reconnue, ce serait une fameuse brèche dans la bêtise humaine. En attendant, la femme est toujours, comme le disait le vieuxMolière , le potage de l’homme. Le sexe fort descend jusqu’à flatter l’autre en le qualifiant de beau sexe. Il y a fichtre longtemps que nous avons fait justice de cette force-là, et nous sommes pas mal de révoltées ne comprenant pas qu’on s’occupe davantage des sexes que de la couleur de la peau. Jamais je n’ai compris qu’il y eût un sexe pour lequel on cherchât à atrophier l’intelligence. »

Sur la prostitution , ses propos sont sans ambiguïté :

 »Il y a entre les propriétaires des maisons de prostitution échange de femmes, comme il y a échange de chevaux ou de bœufs entre agriculteurs ; ce sont des troupeaux, le bétail humain est celui qui rapporte le plus. …Si les grands négociants des marchés de femmes qui parcourent l’Europe pour leur négoce, étaient chacun au bout d’une corde, ce n’est pas moi qui irais la couper. Est-ce qu’il n’y a pas des marchés où l’on vend, dans la rue, aux étalages des trottoirs, les belles filles du peuple, tandis que lesfilles des riches sont vendues pour leur dot ? L’une, la prend qui veut ; l’autre, on la donne à qui on veut. La prostitution est la même … Esclave est le prolétaire, esclave entre tous est la femme du prolétaire. »

funérailles de L.Michel ?

Louise Michel et la franc-maçonnerie

Lors de ses funérailles, de nombreux orateurs prennent la parole et, parmi eux, le vénérable de la loge  » Fraternité Universelle  » de l’obédience maçonnique  » Grande Loge symbolique écosaise mixe et maintenue  » . Selon Jean Mitron ,  » des insignes ou emblèmes maçonniques ayant été déposés sur le cercueil, les organisateurs des obsèques firent remarquer que Louise Michel n’appartenait à aucune association  »

En fait, le 20 juillet 1904, sur proposition deMadeleine Pelletier ( qui selon Grançoise Hecque Madeleine Pelletie,  » revendique l’honneur d’avoir amené Louise Michel en franc-maçonnerie  »), Louise Michel est invitée à la loge  » Fraternité Universelle  », pour y prononcer une conférence de réception. Lors de cette réunion, elle est cooptée, les membres de la loge s’estimant honorés par son acquiescement à leur offre d’adhésion. Cette date ne doit pas être confondue, comme le fait André Combes avec celle de son initiation qui a lieu quelques semaines plus tard : le 13 septembre 1904 à la loge no 3  » La Philosophie sociale  » de la même obédience, une loge qui admettait les femmes. Elle est initiée en même temps que Charlotte Vauvelle (son amie et compagne depuis 1895) et Henri Jacob. Le lendemain de cette initiation, le 14 septembre 1904, Louise Michel tient une conférence devant la loge  » Diderot  » de la même obédience, sur le thème  »La femme et la franc-maçonnerie  », qui commence par ces mots :  » Il y a longtemps que j’aurais été des vôtres si j’eusse connu l’existence de loges mixtes, mais je croyais que, pour entrer dans un milieu maçonnique, il fallait être un homme.  » Elle y déclare aussi :  » Le pouvoir abêtit les hommes ; aussi devons-nous non point le conquérir et nous l’arracher entre hommes et femmes, mais l’éliminer de la société en faisant de celle-ci une grande famille libre, égalitaire et fraternelle, selon la belle devise maçonnique.  » Et ceci, sur la Commune :  » Les hommes de la Commune étaient individuellement énergiques, d’une grande valeur. Membres de la Commune, ils ne furent pas à la hauteur de leur tâche.  » Ses propos sont rapportés par le bulletin de la Grande Loge.

Drapeau annarchiste ….actuel

Il y a 118 ans ( billet à revoir) !


22 janvier 1905 : Funérailles de Louise Michel

louise Michel ( photo  » floue’de l’épque )

Louise Michel anarchiste et militante active de l’extrême-gauche, est morte le 9 janvier précédent à Marseille, victime d’un coup de froid. Ses funérailles rassemblent une foule de plusieurs milliers de personnes à Paris, le dimanche 22 janvier 1905… le même jour que la première révolution russe.

L’égérie de la Commune de Paris sera inhumée au cimetière de Levallois, au nord-ouest de la capitale.

Funérailles de Louise Michel