….. »il était un petit navire » est-elle horrible ?
Il en est des comptines comme des contes de fées. Certaines sont loin d’être innocentes. Elles racontent en effet, sur des musiques allègres, des histoires horribles. C’est le cas de la célèbre chanson »Il était un petit navire ».
Elle met en scène l’équipage d’un navire dont les vivres se sont épuisées. Les matelots tirent alors à la courte paille pour savoir lequel serait mangé par les autres. Le sort tombe sur un jeune mousse qui, de désespoir, adresse une prière à la Vierge Marie.
Pendant ce temps, ses compagnons réfléchissent à la meilleure manière d’accommoder le jeune marin. Mais la brusque irruption de poissons dans le bateau sauve le mousse in extremis.
Donc, il est question, dans cette chanson, d’une sorte de cannibalisme de nécessité. Les paroles de ce chant de marin ont été modifiées au XIXe siècle, avec l’ajout, à la même période, du refrain que nous connaissons aujourd’hui.
Quand un enfant chante « Jean Petit qui danse », il ne se doute pas du sens réel des paroles. Heureusement pour lui. Il est question, dans cette chanson, d’un certain « Jean Petit », qui danse avec son doigt, puis avec son pied et ainsi de suite.
À chaque couplet, toutes les parties du corps déjà citées sont reprises. Rien que de très innocent dira-t-on. Sans doute, si on ne sait pas à quoi la comptine fait référence.
En fait, elle parle du supplice de la roue. Très en vogue sous l’Ancien Régime, il consistait à briser, un à un, les membres du condamné, attaché sur une roue. Cet horrible châtiment était public. La comptine ferait allusion à Jean Petit, l’un des meneurs de la révolte paysanne des Croquants, qui souleva une partie du Rouergue au milieu du XVIIe siècle.
En effet, il fut bien condamné à la roue. Pour certains, cette chanson très populaire daterait donc du XVIIe siècle. Elle est accompagnée d’une chorégraphie, dans laquelle les danseurs forment une ronde, puis frappent le sol avec la partie du corps dont il est question dans la comptine.
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Supplice de la roue : quelques » images » :
Paroles de la comptine :
Il était un petit navire
Il était un petit navire
Qui n’avait ja, ja, jamais navigué
Qui n’avait ja, ja, jamais navigué
Ohé, ohé
Il partit pour un long voyage
Il partit pour un long voyage
Sur la mer mé, mé, Méditérannée
Sur la mer mé, mé, Méditérannée
Ohé, ohé
Au bout de cinq à six semaines
Au bout de cinq à six semaines
Les vivres vin, vin, vinrent à manquer
Les vivres vin, vin, vinrent à manquer
Ohé, ohé
On tira z’à la courte paille
On tira z’à la courte paille
Pour savoir qui, qui, qui sera mangé
Pour savoir qui, qui, qui sera mangé
Ohé, ohé
Le sort tomba sur le plus jeune
Le sort tomba sur le plus jeune
C’est donc lui qui, qui, qui fut désigné
C’est donc lui qui, qui, qui fut désigné
Ohé, ohé
On cherche alors à quelle sauce
On cherche alors à quelle sauce
Le pauvre enfant, fant, fant sera mangé
Le pauvre enfant, fant, fant sera mangé
Ohé, ohé
L’un voulait qu’on le mit à frire
L’un voulait qu’on le mit à frire
L’autre voulait, lait, lait le fricasser
L’autre voulait, lait, lait le fricasser
Ohé, ohé
Pendant qu’ainsi l’on délibère
Pendant qu’ainsi l’on délibère
Il monte en haut, haut, haut du grand hunier
Il monte en haut, haut, haut du grand hunier
Ohé, ohé
Il fait au ciel une prière
Il fait au ciel une prière
Interrogeant, geant, geant l’immensité
Interrogeant, geant, geant l’immensité
Ohé, ohé
Mais regardant la mer entière
Mais regardant la mer entière
Il vit des flots, flots, flots, de tous côtés
Il vit des flots, flots, flots, de tous côtés
Ohé, ohé
Ô sainte Vierge, ô ma patronne
Ô sainte Vierge, ô ma patronne
Cria le pau, pau, pauvre infortuné
Cria le pau, pau, pauvre infortuné
Ohé, ohé
Si j’ai péché, vite pardonne
Si j’ai péché, vite pardonne
Empêche-les, les, les de me manger
Empêche-les, les, les de me manger
Ohé, ohé
Au même instant un grand miracle
Au même instant un grand miracle
Pour l’enfant fut, fut, fut réalisé
Pour l’enfant fut, fut, fut réalisé
Ohé, ohé
Des p’tits poissons dans le navire
Des p’tits poissons dans le navire
Sautèrent par, par, par et par milliers
Sautèrent par, par, par et par milliers
Ohé, ohé
On les prit, on les mit à frire
On les prit, on les mit à frire
Le jeune mou, mou, mousse fut sauvé
Le jeune mou, mou, mousse fut sauvé
Ohé, ohé
Si cette histoire vous amuse
Si cette histoire vous amuse
Nous allons la, la, la recommencer
Nous allons la, la, la recommencer
Ohé, ohé
Bonjour L’Ami, effectivement si on réfléchit c’est horrible , mais toutes les comptines ne sont-elles pas sur un fond d’horreur voir Barbe bleue… Bisous bonne journée Mth
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Bonjour Marie , eneffet , quand on » regarde » bien toutesles comptines ont ce côté horrible , heureusement , les enfants de le savent / comprennent pas . Bisous à bientôt.
F.
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