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LA FÊTE DES MARIOLLES À CAMPAN, HAUTES-PYRÉNÉES.
La légende (et le musée de l’Armée, aux Invalides) attribue l’expression à une anecdote des guerres napoléoniennes. En1807,Napoléon 1er passe ses troupes en revue à la veille de signer les traités de Tilsit. Dominique Gaye-Mariolle,géant de plus de deux mètres de la garde impériale, présente les armes non avec son fusil mais avec un canon ! Pardonnant la facétie, l’empereur l’aurait même félicité pour sa force. Et si les linguistes objectent que l’expression était déjà attestée un siècle plus tôt, une statue du sapeur Gaye-Mariolle orne l’arc de triomphe du Carrousel, au Louvre.
Il aurait notamment sauvé la vie de Napoléon Ier et l’aurait par la suite salué en présentant les armes avec un canon à la place d’un fusil ! Ceci lui valut les félicitations de Napoléon Ier et sa bienveillance. De cet exploit serait née l’expression » Ne fais pas le mariole » en référence à ce sapeur de l’armée impériale.
L’expression » faire le mariole » est beaucoup plus ancienne.
» mariol » est d’abord un diminutif péjoratif déjà usité au XVI° siècle et désignant la Vierge MARIE et par extension, toute statuette de la Vierge, puis des saints. Ce diminutif se croise avec celui de marjolet, ou mariollet, désignant un jeune freluquet, élégant, qui finit par prendre le sens de » celui qui fait l’intéressant, le malin ». Le mot Mariol apparaît également en France au XVIe, en provenance de l’italien » mariolo » (coquin) filou, malin. Le nom »Mariolle » apparaît à CAMPAN dès le milieu du XVIe siècle comme prénom féminin diminutif de MARIE, des actes de 1597 font également état de Mariolo ou Mariolle. Par conséquent, on faisait bien le mariole avant DOMINIQUE et son canon de TILSIT.
Le premier sapeur de France de la grande armée.
GAYE-MARIOLE est un sapeur issu de l’infanterie de ligne. Versé dans une unité constituée de l’arme du génie en 1801, il est promu sergent des sapeurs de la garde des consuls. Dans ces conditions, l’ancienneté de Mariole dans l’armée et son grade de sergent ainsi que la légende lui attribue le titre de premier sapeur de France.
À cette époque les sapeurs de la garde sont répartis dans les régiments d’Infanterie et ne sont que deux par compagnies. GAYE MARIOLE, dès son intégration au sein de la garde consulaire, se trouve dans une compagnie de grenadiers, il n’est pas encore sergent. Ce n’est que le 1er nivôse de l’an X (22/12/1801) qu’il est promu sergent des sapeurs de la Garde des consuls. Il est donc sapeur de la garde avant la création officielle du Génie de la garde impériale. Par arrêté du 17 ventôse de l’an X (8 mars 1802), chaque compagnie de grenadiers comprend désormais dans ses rangs, deux sapeurs, dont 1 sergent et 1 caporal. La Garde Impériale ne devient officielle que le 29 juillet 1804, le génie n’y est toujours que très faiblement représenté.
Connu dans toute la Grande armée sous le nom de » Premier sapeur de France » et de » l’Indomptable », DOMINIQUE GAYE MARIOLE s’éteindra le 19 juin 1818, à l’âge de cinquante ans à Tarbes. Cette appellation de » Premier sapeur de France » le suivra jusqu’au pied de sa tombe. Il y a plus de 70 ans maintenant, on y faisait état de la présence d’une croix de bois. Elle était faite avec une double monture de fusil sur laquelle on pouvait lire : » Ci-gît GAYE-MARIOLE, ex-premier sapeur de France ; vous qui passez, priez pour lui ! ». Que cette croix fut posée au moment de sa mort ou bien longtemps après, cela montre que le personnage était connu comme tel.

