Des animaux……


……plein de talents :

Les albatros, de super espions

Les albatros, de super espions

Les meilleurs, à en croire les services chargés de surveiller la pêche commerciale dans les mers du Sud. Dans le cadre du projet Océan Sentinel (sentinelle de l’océan), des chercheurs du CNRS et de l’université de La Rochelle ont équipé 169 albatros des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) de  » mouchards  » électroniques. Des appareils qui détectent l’écho radar des navires de pêche. Dans l’immensité déserte des mers australes, les capitaines fraudeurs coupent la balise qui signale en permanence leur position, le temps d’aller pêcher dans des zones interdites. Mais ils laissent leur radar , qui évite les collisions, allumé. Et c’est ce qui les trahit, quand les albatros curieux se rapprochent d’eux. De novembre 2018 à mai 2019, 30 % des bateaux survolés par ces »drones à plumes  » sur 47 millions de kilomètres carrés avaient éteint leur système d’identification. Un indicateur imparable de la pêche illégale.

L'abeille, championne de surf

L’abeille, championne de surf

Tout le monde ( ou presque ) a déjà vu une abeille se débattre dans l’eau d’une piscine en été.

Si on regarde mieux : Ce qui ressemble à une noyade est plutôt une démonstration virtuose de jeux nautiques. En été, l’hyménoptère a besoin d’eau pour en rapporter à sa ruche !

Une ruche ?

, ou pour rafraîchir son corps. Mais si l’abeille tombe à l’eau, ses ailes mouillées l’empêchent de décoller. Deux chercheurs de l’Institut californien de technologie viennent de montrer comment l’abeille bat des ailes et s’en sert comme de rames ou d’hydrofoils pour se soulever au-dessus de l’eau. En effet, ces battements provoquent autour de l’insecte des vaguelettes asymétriques qui l’aident à se propulser. Il peut ainsi parcourir entre cinq et dix mètres grâce aux turbulences qu’il génère. Suffisant pour lui permettre de rejoindre le bord du point d’eau avant de se hisser au sec. Attention : si elle n’est pas tirée d’affaire au bout d’une dizaine de minutes, l’abeille téméraire se noiera.

Les flamands roses, des amis fidèles ? :

Dans le cas des flamants roses ,

flamants roses

…la réponse est oui. Et même des amis pour la vie ! C’est ce qu’a découvert une équipe de chercheurs dirigée par Paul Rose, écologiste comportemental de l’université d’Exeter (Royaume-Uni). Pendant cinq ans, ils ont observé et photographié des colonies de quatre des six espèces de flamants répertoriées. Ils ont ainsi constaté que les oiseaux s’organisent en sous-ensembles de deux, trois ou six. Il s’agit des couples, bien entendu, . Ils restent à proximité les uns des autres et, a contrario, évitent soigneusement leurs  » ennemis  » au sein de la colonie. Les auteurs de l’étude citent le cas de deux inséparables copines, faisant ensemble leurs nids comme leurs parades nuptiales. La couleur du plumage serait un important critère d’affinité :  »qui se ressemble s’assemble  »

Le truc du maki et du lézard pour draguer

Le truc du maki et du lézard pour draguer

Le maki, ou lémur catta, est le plus connu des lémuriens de Madagascar, avec sa longue queue annelée. Des biochimistes japonais viennent de découvrir que ce primate attire les femelles en sécrétant une délicate senteur aux notes florales ! A la saison des amours, le mâle frotte l’épaisse fourrure de sa queue avec des glandes odorantes situées sur ses poignets. En agitant son appendice, il diffuse l’irrésistible fragrance…

Pour révéler les talents d’un autre maître parfumeur, les scientifiques ont mené une expérience en Grèce. Ils ont exilé des lézards des murailles sur des îlots de la mer Égée dépourvus de prédateurs. Libérés de cette menace et après quatre générations seulement, les mâles ont produit des composés aromatiques complexes assez puissants pour faire tourner la tête de leurs conquêtes, sans craindre d’attirer un prédateur !

Le requin-baleine cache bien son âge

Le requin-baleine cache bien son âge:

C’était jusqu’ici  » une colle  » pour biologiste marin. Le plus grand des poissons (20 mètres de long pour un poids de 34 tonnes) est cartilagineux. On sait que de nouvelles couches de cartilage se déposent régulièrement, comme les anneaux de croissance d’un troc d’arbre . Mais on ignorait le rythme du processus : tous les six mois ? Tous les ans ?

Des chercheurs australiens viennent de trouver une réponse, qui doit autant à l’archéologie qu’à… la géopolitique. L’idée est de se servir des éléments radioactifs retombés après les essais nucléaires menés dans l’atmosphère par les grandes puissances pendant la guerre froide. Utilisant la même méthode de datation que les archéologues, les chercheurs ont mesuré la concentration de carbone 14 dans chaque anneau de croissance des vertèbres de requins-baleines. Connaissant la vitesse à laquelle ce radio-élément se dégrade, ils ont pu déterminer sans conteste que le poisson forme une nouvelle couche de cartilage chaque année. Et on sait maintenant qu’un individu peut vivre plus de cent ans.!!!!

Naissance du service militaire….


Le 19 fructidor An VI (5 septembre 1798), sous le Directoire , Jean-Baptiste Jourdan, à l’assemblée des Cinq-Cents et ancien vainqueur de Fleurus , fait voter une loi qui institue la conscription et le service militaire obligatoire. L’article premier de la loi Jourdan énonce :  »Tout Français est soldat et se doit à la défense de la patrie  ».

Avec la loi Jourdan, la guerre n’est plus réservée à des professionnels comme sous l’Ancien Régime, quand les souverains recrutaient les soldats parmi les vagabonds et les officiers parmi les jeunes nobles en mal d’aventures et de gloire.

Louis-Léopold Boilly, Le départ des conscrits en 1807 (Paris, musée Carnavalet)

De la milice médiévale à la conscription

Il existait jusqu’à l’aube de la Révolution une forme de service militaire : la milice, composée de célibataires recrutés par tirage au sort. D’origine médiévale, cette force d’appoint au service des seigneurs et des souverains avait été renforcée par une disposition de Louvois , secrétaire d’État de la Guerre de Louis XIV, en 1688.

Cette milice était assez peu contraignante mais très impopulaire à cause des abus qu’en faisaient les agents du roi et de son caractère inégalitaire : seuls étaient astreints à servir les paysans et manouvriers pauvres. Elle est réprouvée dans son principe par les cahiers de doléances de 1789 et abolie.

Mais le 11 juillet 1792, effrayée par la menace d’invasion étrangère, l’Assemblée législative proclame la  » Patrie en danger  » et lance un vibrant appel aux volontaires, avec un résultat très relatif. Aux côtés des vétérans de l’ancienne armée royale, les nouveaux engagés remportent la victoire de Valmy . Toutefois, ils ne suffisent pas à apporter la paix…

Comme le pays est désormais menacé par une première coalition européenne et que les bonnes volontés s’épuisent, la Convention nationale recourt le 24 février 1793 à la « levée en masse » de 300 000 hommes, recrutés parmi les célibataires et veufs de 18 à 45 ans par les départements de la manière qui leur convient (tirage au sort, désignation…).

Ce retour à grande échelle de l’ancienne milice débouche sur des désertions en nombre et des soulèvements. Les paysans renâclent et, pire que tout,les Vendéens se soulèvent ! La Révolution n’en est pas moins sauvée une nouvelle fois l’année suivante, en juin 1794, par la victoire de Fleurus .

La conscription entre dans les mœurs

Avec l’avènement du Directoire , la Révolution s’engage dans des guerres de conquêtes.

C’est alors que la loi Jourdan oblige tous les jeunes gens entre 20 et 25 ans à s’inscrire sur les registres communaux pour faire face à la menace d’une deuxième coalition européenne. Cette  » conscription  » a pour objet de faciliter une levée en masse. Les citoyens sont appelés sous les drapeaux sur ordre ou par tirage au sort, avec possibilité pour les plus fortunés de se trouver un remplaçant.

Les conscrits se disposent à un service de cinq ans. Ils sont répartis en 5 classes et chaque année sont appelées une ou plusieurs classes en fonction des besoins militaires. La loi Jourdan suscite encore plus de réticences que la levée en masse de 93. Il y a beaucoup de réfractaires et le Directoire a le plus grand mal à recruter les effectifs souhaités.

Après la paix d’Amiens , en 1802, le Premier Consul Napoléon Bonaparte se garde d’abroger la loi Jourdan et quand reprend la guerre, il prend l’habitude d’y recourir pour compléter les effectifs de la Grande Armée. C’est seulement à la chute de l’Empire, avec le retour à la stabilité et à la paix que la loi Jourdan est abolie par le roi Louis XVIII, au grand soulagement de l’opinion.

Le bel avenir de la conscription

Au cours du XIXe siècle, les besoins militaires imposent le recours à une conscription allégée, laissant une grande place aux dispenses de tous ordres, au tirage au sort et aux remplacements, qui permettent aux enfants de la bourgeoisie de payer un jeune paysan pour qu’il parte à leur place.

Le 21 mars 1905, le gouvernement de Maurice Rouvier instaure un service militaire obligatoire de deux ans pour tous les citoyens mâles, sur le modèle allemand. Il n’est plus question de dispenses ou de tirage au sort. En pleine guerre religieuse, l’opinion républicaine se réjouit de voir les  » curés sac au dos  ». En compensation, à effectifs constants, la durée du service actif est ramenée de trois à deux ans. À noter que les élèves des grandes écoles accomplissent la première année dans le rang, la deuxième comme sous-lieutenant. Pendant la Grande Guerre, ces jeunes gens majoritairement issus de la bourgeoisie paieront cher ce  » privilège  » car ils seront en première ligne dans les assauts.

Mais après l’affaire d’Agadir , le ciel européen se couvre à nouveau de nuages et la menace d’une agression allemande réapparaît. Le président Raymond Poincaré obtient, le 19 juillet 1913, que les députés votent l’allongement à trois ans du service actif.

Quand éclate la Grande Guerre de 1914-1918, les généraux de tous les bords, qui disposent avec la conscription d’armées nombreuses et de soldats non professionnels, sont incités à multiplier les offensives meurtrières.

Cette tragédie entraîne certains officiers à repenser le service militaire. En 1934, le colonel Charles de Gaulle dénonce les effets nocifs de la conscription et préconise la création d’une armée mécanisée et formée de professionnels éprouvés .

Au XXe siècle, seules les deux principales démocraties du monde, le Royaume-Uni et les États-Unis, persistent à ignorer la conscription permanente : elles n’instaurent le service militaire obligatoire qu’à titre provisoire, pendant les grandes crises internationales. À l’encontre des idées convenues qui voient dans les armées de conscrits un rempart contre la tyrannie, toutes les dictatures, de Lénine à Pinochet, s’appuient sur de telles armées.