C’était il y a ….


…….69 ans :

Le 17 juin 1953

Insurrection ouvrière à Berlin-Est

Une insurrection ouvrière éclate à Berlin-Est, le 16 juin 1953, à l’initiative des ouvriers du bâtiment qui travaillent sur la  »Stalinallée  ». Elle s’étend le lendemain à toutes les villes de la République Démocratique Allemande .

Les ouvriers dénoncent l’augmentation des cadences dans les usines et les chantiers, à salaire constant. Ces nouvelles conditions de travail leur ont été imposées par le gouvernement communiste que l’Union soviétique a mis en place dans sa zone d’occupation militaire, après l’effondrement de l’Allemagne nazie.

soulèvement à Berlin-Est en juin 1953

Naissance de la RDA

La zone d’occupation a été transformée en un État communiste, la République Démocratique Allemande (ou RDA) le 7 octobre 1949, après que les occupants en eurent pillé les ressources et transféré chez eux une grande partie des machines et des équipements industriels.

Staline a placé à la tête de la RDA le secrétaire général du parti socialiste unifié (Sozialistische Einheits Partei, ou SED), Walter Ulrich

Walter Ulrich ?

. Celui-ci collectivise sans tarder les grandes propriétés agricoles des anciens nobles prussiens, les Junkers.En plus , il pressure la classe ouvrière.

Mais, le 5 mars 1953 après la mort de Staline

Staline

,un  »séisme politique » secoue le Kremlin. Beria

Beria ?

, le nouvel homme fort de Moscou, annonce une amnistie politique pour un million de prisonniers soviétiques.

L’insurrection de l’espoir

Dans les pays soumis au joug soviétique, on se prend à espérer… C’est ainsi qu’éclate en RDA l’insurrection ouvrière de juin 1953. À Berlin-Est, la capitale, 60 000 manifestants s’en prennent aux symboles du pouvoir communiste.

Walter Ulbricht, faute de mieux, appelle les Soviétiques à la rescousse. Les chars noient l’insurrection dans le sang, au prix d’un grand nombre de victimes. Au moins 80 morts et 25 000 arrestations.

soulèvement à Berlin-Est en juin 1953

Ce soulèvement démocratique et anticommuniste vaut à Beria, le successeur de Staline, d’être évincé du pouvoir le 26 juin suivant, arrêté et aussitôt exécuté sur les ordres d’un  »apparatchik » ( Les apparatchiks=

Membre de l’appareil du parti communiste russe.par extension (souvent péjoratif)Membre de l’appareil (d’un parti quelconque, d’un syndicat.)

, Nikita Khrouchtchev

Nikita Khrouchtchev

.

La répression laisse les Occidentaux indifférents. Au plus fort de la guerre froide et quelques mois à peine après les éloges dithyrambiques qui ont accompagné les funérailles de Staline, ils se résignent à la coupure de l’Europe en deux.

Les Allemands de l’Est échappent comme ils le peuvent à la répression. Sur 19 millions d’habitants, plus de 3 millions s’enfuient à l’Ouest avant la construction du mur de Berlin le 13 août 1961.

La Solution selon Bertold Brecht

Dans un poème intitulé La Solution, écrit après la répression, le dramaturge est-allemand Bertold Brecht moque le mépris des hiérarques communistes pour le peuple :
Après l’insurrection du 17 juin,
Le secrétaire de l’Union des Écrivains
Fit distribuer des tracts dans la
Stalinallee.
Le peuple, y lisait-on, a par sa faute
Perdu la confiance du gouvernement
Et ce n’est qu’en redoublant d’efforts
Qu’il peut la regagner.
Ne serait-il pas
Plus simple alors pour le gouvernement
De dissoudre le peuple
Et d’en élire un autre ?

Ces rues de Paris ont été rebaptisées…


… et on comprend pourquoi !.

Les colons européens partis  »civiliser » l’Afrique et l’Asie n’ont plus la cote à Berlin. En 2017, les rues leur rendant hommage seront rebaptisées au nom de résistantes africaines qui se sont opposées aux occupants occidentaux. Renommer une rue pour être politiquement correct?

En France, on a l’habitude. Surtout à Paris :

2002 La rue Alexis-Carrel, Prix Nobel

A.Nobel

de médecine en 1912, est débaptisée à cause d’une vilaine tache sur son CV: il était partisan des théories eugénistes nazies. La voie prend le nom du résistant Jean-Pierre Bloch.

Août 1914 La guerre vient d’être déclarée. L’avenue Jean-Jaurès, du nom du leader pacifiste tout juste assassiné, remplace l’avenue de l’Allemagne.

1806 La rue du Poil-au-Con, où se retrouvent les prostituées depuis le XIVe siècle, devient rue du Pélican, plus  »policée  ».

1791 La révolution veut effacer la mainmise du clergé. Le quai des Théatins, un ordre religieux, est rebaptisé quai Voltaire.

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Comment attribue-t-on le nom des rues ?

Aucun texte n’oblige à baptiser les rues. Pour Jean-Claude Bouvier, (auteur du livre Les noms des rues disent la ville), c’est  » la Poste qui fait pression sur les villages pour aider les facteurs à s’y retrouver  ». Depuis 1982, ce sont les communes qui décident. N’importe quel habitant peut faire une proposition. Si le maire décide de l’inscrire à l’ordre du jour, elle sera soumise au vote des conseillers. Sauf exception, on ne donne pas le nom d’une personnalité vivante. Une délibération du Conseil de Paris de 1938 ne l’autorise que pour une personne décédée depuis au moins 5 ans. Ce qui n’a pas empêché Victor Hugo d’avoir pour adresse, les quatre dernières années de sa vie :  »Monsieur Victor Hugo en son avenue, Paris.  »

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Depuis quand les rues ont elles un nom ?( en France )?

Depuis le Moyen Âge, les rues portent des noms , liés à leur emplacement géographique (rue de la Rivière), à leur importance (Grande Rue), aux monastères (rue Saint-Jacques) ou aux corporations qu’elles abritent (rue de la Boucherie, de la Forge…).

Le tournant du 18ème siècle

Au XVIIIe siècle, elles sont systématiquement nommées et recensées : certaines d’entre elles garderont leur nom primitif, d’autres seront rebaptisées. C’est à Paris , en 1728, que leur nom apparaît sur des écriteaux aux carrefours, puis, en 1844, sur des plaques émaillées, en caractères blancs sur fond bleu.

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Le 4 février 1805 , était institué un  décret : Ce décret  précise que dans les rues perpendiculaires ou obliques au cours de la rivière, le numérotage sera exécuté en noir sur un fond d’ocre ; dans les rues parallèles, il le sera en rouge sur le même fond. En outre, ce numérotage sera exécuté à l’huile, et, pour la première fois, à la charge de la commune de Paris.

   Le texte du décret rendu le 15 pluviôse an XIII (4 février 1805), sur le rapport du Ministre de l’intérieur :

Art. 1er. Il sera procédé, dans le délai de trois mois, au numérotage des maisons de Paris, d’après les ordres et instructions du ministre de l’Intérieur.

   2 ) Ce numérotage sera établi par une même suite de numéros pour la même rue, lors même qu’elle dépendrait de plusieurs arrondissements communaux, et par un seul numéro qui sera placé sur la porte principale de l’habitation. Ce numéro pourra être répété sur les autres portes de la même maison, lorsqu’elles s’ouvriront sur la même rue que la porte principale ; dans le cas où elles s’ouvriraient sur une rue différente, elles prendront le numéro de la série appartenant à cette rue.

Numéro conforme à la réglementation de 1805 (chiffre noir sur fond ocre dans une rue perpendiculaire à la Seine) Numéro conforme à la réglementation de 1805 (chiffre noir
sur fond ocre dans une rue perpendiculaire à la Seine)

3 ) Les rues dites des faubourgs, quoique formant continuation à une rue du même nom, prendront une nouvelle suite de numéros.

   4) La série des numéros sera formée des nombres pairs pour le côté droit de la rue, et des nombres impairs pour le côté gauche.

  5) Le côté droit d’une rue sera déterminé, dans les rues perpendiculaires ou obliques au cours de la Seine, par la droite du passant se dirigeant vers la rivière, et dans celles parallèles, par la droite du passant marchant dans le sens du cours de la rivière.

  6 ) Dans les îles, le grand canal de la rivière coulant au nord déterminera seul la position des rues.

  7 ) Le premier numéro de la série, soit paire, soit impaire, commencera, dans les rues perpendiculaires ou obliques au cours de la Seine, à l’entrée de la rue prise au point le plus rapproché de la rivière, et, dans les rues parallèles, à l’entrée prise en remontant le cours de la rivière ; de manière que, dans les premières, les nombres croissent en s’éloignant de la rivière, et dans les secondes, en la descendant.

 8 ) Dans les rues perpendiculaires ou obliques au cours de la rivière, le numérotage sera exécuté en noir sur un fond d’ocre ; dans les rues parallèles, il le sera en rouge sur le même fond.

  9 )Le numérotage sera exécuté à l’huile, et, pour la première fois, à la charge de la commune de Paris.

 10 )A cet effet, il sera passé, par-devant le préfet du département de la Seine, une adjudication au rabais de l’entreprise du numérotage exécuté à l’huile, à tant par numéro, de grandeur, de forme et couleur déterminées par le cahier des charges.

  11)  L’entretien du numérotage est à la charge des propriétaires ; ils pourront, en conséquence, le faire exécuter à leurs frais, d’une manière plus durable, soit en tôle vernissée, soit en faïence ou terre à poêle émaillée, en se conformant cependant aux autres dispositions du présent décret, sur la couleur des numéros et la hauteur à laquelle ils doivent être placés.

  12) Le ministre de l’Intérieur est chargé de l’exécution du présent décret.

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   Vidéo Paris un peu plus tard :

( En France, les noms de rues sont appelés aussi odonyme ou  » holonyme   » ???)