Mystères des pyramides :


….11 énigmes décryptées

Kheops, c’est l’énigme par excellence

Kheops, c’est l’énigme par excellence

Kheops intrigue par sa forme parfaite et sa démesure : du haut de ses 146 mètres originels, elle dépasse Notre-Dame de Paris de 56 mètres et pèse près de 500 fois plus lourd que la tour Eiffel  ! Comment des Egyptiens de l’Antiquité (sans grue ni camion) ont-ils pu bâtir un tel édifice… en seulement vingt ans ?

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C’est LA question qui agite le monde de l’égyptologie depuis Hérodote au Ve siècle avant notre ère. Mais c’est loin d’être la seule. Où se cachent la momie du pharaon et son trésor ? Comment la chambre du roi, construite avec d’énormes blocs de granit rose, a-t-elle été édifiée à 43 mètres de haut ? L’énigme est si excitante que des gens consacrent leur vie à la résoudre.

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En France, l’architecte Jean-Pierre Houdin a cessé son activité professionnelle depuis quinze ans pour s’y employer à temps plein. A Hong Kong, c’est un dentiste passionné, Ng Tze-chuen, qui s’y attelle. Il a décidé d’utiliser ses connaissances en outillage miniature pour mettre au point un robot de la taille d’un insecte, surmonté d’une pince inspirée des forceps dentaires. Objectif : sonder les entrailles du monstre de calcaire. L’espoir pourrait donc venir des nouvelles technologies. Ces dernières années, radars, robots et logiciels 3D ont permis des avancées intéressantes… soulevant d’autres questions ! Nous avons interrogé pour vous les meilleurs.

photo 3Quand a débuté la construction des pyramides ?

Quand a débuté la construction des pyramides ?

La toute première pyramide, construite à Saqqara vers 2650 av. J.-C., n’a pas de pentes lisses mais des degrés : une base rectangulaire de 106 mètres sur 122 est surmontée par six marches colossales s’élevant jusqu’à 60 mètres de haut. L’ensemble est couvert par une craie blanche étincelante sous le soleil. C’est une sépulture exceptionnelle pour un pharaon d’exception : Djoser. Quatorze siècles avant Ramsès II, il fait prospérer l’Egypte comme jamais auparavant. Pour dessiner les plans de sa  » maison d’éternité  » où il séjournera après sa mort, Djoser recrute son meilleur architecte : Imhotep . Mais d’où lui vient l’idée de bâtir une pyramide ?

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Imhotep améliore en fait la tombe traditionnelle des pharaons, le  » mastaba  », bâtisse rectangulaire aux bords inclinés. Il fait superposer des couches de pierres de tailles décroissantes, qui symbolisent l’élévation du roi vers l’au-delà. D’ailleurs, le mot égyptien pour dire  » pyramide  » signifie  » lieu d’ascension  ».

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La construction de ces tombeaux monumentaux correspond à l’âge d’or de l’Egypte, l’Ancien Empire (environ 2700-2180 av. J.-C.). A cette époque, la résurrection et la vie dans l’au-delà sont la propriété exclusive du pharaon. Pourtant, cinq siècles après Djoser (vers 2180 av. J.-C.), l’empire est pris dans la tourmente révolutionnaire. Le pharaon est tombé de son piédestal et le peuple revendique, lui aussi, le droit à l’éternité. Le palais royal est mis à sac, les tombes sont pillées. Avec la révolution, le peuple a enfin accès aux formules magiques menant à la vie éternelle. Chacun veut sa tombe ou  » demeure d’éternité  ».

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C’est la fin de l’âge des pyramides. A partir du Nouvel Empire (environ 1580-1085 av. J.-C.), les pharaons creusent leurs tombeaux dans la roche dela vallée des Rois , sur la rive occidentale du Nil, à hauteur de Thèbes.

photo 7Pourquoi Kheops possède-t-elle en réalité huit faces ?

Pourquoi Kheops possède-t-elle en réalité huit faces ?

C’est une particularité méconnue du célèbre monument de Gizeh. Vue de près, chacune des quatre faces semble légèrement creusée au milieu. Pour certains, c’est une volonté des architectes de l’époque pour marquer les équinoxes  : aux alentours du 22 septembre, les rayons rasants du soleil feraient apparaître une démarcation sur la face sud. Séduisant… mais fumeux, selon l’architecte et égyptologue Jean-Pierre Adam !  » Lors de la construction, la pyramide a seulement subi un léger affaissement. D’ailleurs, à l’époque, elle était recouverte d’un parement en calcaire blanc qui camouflait cette déformation.  »

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Reste que, dans la plupart des cas, les pyramides semblent alignées selon les astres et la course du soleil. C’est bluffant, certes, mais pas si étonnant que cela quand on sait que les civilisations anciennes avaient des connaissances astronomiques poussées.  » Les Egyptiens devaient leur survie à l’agriculture et donc à la course du soleil, rappelle Jean-Pierre Adam. Ils ont par conséquent cherché des repères astronomiques pour savoir quand semer, quand récolter… et relié ces phénomènes aux divinités. D’où cette fascination pour les équinoxes qui marquent le changement de saison et l’orientation particulière des temples.  » Comment ont-ils trouvé le nord céleste, sans les technologies actuelles ?  » Il leur a suffi de bâtir un petit muret en briques semi-circulaire et d’observer la course des étoiles pendant un mois  », conclut l’architecte.

photo 9Kheops a-t-elle vraiment été construite par les Egyptiens de l’Antiquité ?

Kheops a-t-elle vraiment été construite par les Egyptiens de l’Antiquité ?

Sans roue, ni outillage en fer, ni grue, ils ont pu hisser 2,3 millions de blocs de pierre de plusieurs tonnes jusqu’à 146 mètres de haut et créer une forme parfaite. Le tout en seulement vingt ans… Incroyable ! A titre de comparaison, en 1964, les ouvriers en charge du démantèlement, puis de la reconstruction du temple d’Abou-Simbel (1 042 blocs de 30 tonnes maximum ) ont mis quatre ans et demi.!! Même avec des machines modernes, cela reste donc une prouesse.

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Finalement, qu’est-ce qui prouve que la Grande Pyramide a bien 4 500 ans ?  » Un graffiti qui indique l’an 17 du règne de Kheops, mais aussi les datations (notamment au carbone 24 ) des nombreuses pièces de bois retrouvées sur le chantier  », pointe Jean-Pierre Adam.  » Pour transporter les blocs, les Egyptiens utilisaient des cordes très résistantes et des traîneaux de bois capables de supporter plusieurs tonnes. Pour tailler, ils disposaient de percuteurs en cuivre ou en granit. Le calcaire du parement était très tendre à la carrière de Tourah, à une quinzaine de kilomètres du plateau de Gizeh, il pouvait donc être taillé facilement  », explique l’architecte Jean-Pierre Houdin. Mais les chercheurs ne sont pas tous d’accord.

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Le scientifique Joseph Davidovits pense que, comme pour le viaduc de Millau, les blocs ont été coulés et moulés sur place, tel du béton, en mélangeant de la boue calcaire à d’autres éléments. La plupart des égyptologues sont perplexes… En revanche, pour créer des formes géométriques aussi parfaites, nul besoin d’outil perfectionné.  » Il suffit d’un compas, précise Jean-Pierre Adam. En pratique : un cordeau et deux piquets ! Pour tracer des angles droits, ils utilisaient aussi un cordeau à 13 nœuds et n’avaient plus qu’à faire un triangle rectangle avec des côtés de 3, 4 et 5 nœuds.  »

Qui sont les momies ….


…..de la crypte Saint-Michel ?

cathédrale  » Saint – Michel  » ?

 » L’imagination des poètes et des peintres n’a jamais produit de cauchemar plus horrible  », écrit Théophile Gautier en 1843.

Qu’a vu de si terrible le romancier ? Les 74 momies de Saint-Michel ! Ce sont de cadavres d’hommes, de femmes, d’enfants, disposés en cercle dans la crypte de la basilique. D’où viennent-ils ? Qui les a placés ainsi ? Le mystère demeure.

On suppose que ce sont d’anciens occupants de deux charniers attenants à la basilique, supprimés en 1791 pour éviter les épidémies. La plupart des corps sont alors transférés au cimetière de la Chartreuse.

Certains, probablement les mieux conservés, sont toutefois exhibés, sans doute pour faire prendre conscience aux visiteurs de la brièveté de l’existence.  » Tu es poussière et tu retourneras en poussière  », était-il écrit autrefois sur l’ogive d’une fenêtre de la crypte.

Une femme enterrée avec son enfant vivant ?

Rapidement, les curieux se bousculent pour découvrir les tragiques destinées de ces malheureux… entièrement inventées par les guides !! Ici, une famille  » empoisonnée par des champignons  ». Là, une femme qui aurait été enterrée avec son enfant encore en vie. Mais c’est la momie 48 qui excite le plus l’imagination. Les contractions de son corps évoquant une terrible agonie, elle est surnommée  » l’Enterré vivant  ».  » On n’entend plus ce cri, mais on le voit. C’est horrible !  » s’émeut Victor Hugo  

Victor Hugo

de passage à Bordeaux en 1843.

Mutilations, époussetages réguliers et champignons auront raison de la bonne conservation de ces momies. La crypte ferme ses portes en 1979. Les restes sont transférés au cimetière de la Chartreuse. Clap de fin pour le macabre spectacle ? Pas tout à fait : depuis 2013, un film diffusé dans la crypte permet à nouveau de frissonner avec les momies de Saint-Michel.