Sur l’île de Nias en Indonésie, au nord de Sumatra, se trouve un peuple dont le rituel »Hombo Batu » l’a rendu célèbre pour être le peuple des sauteurs de pierre.
Une tradition qui remonte à plusieurs siècles quand les grands propriétaires terriens se faisaient la guerre afin d’accroitre leurs richesses et de pouvoir organiser des fêtes. Car ceux qui gouvernaient, le faisait plutôt grâce aux divertissements de leur population plutôt que par la force, et celui qui organisait le plus de »owasa » devenait chef.
(A l’ouest de Sumatra, l’île de Nias est célèbre pour ses villages et maisons traditionnelles ainsi que pour ses anciennes sculptures et stèles de pierre. Parmi les vestiges les plus connus, on mentionne le muret de pierre souvent placé au centre des villages ancestraux : le saut de ce mur, aujourd’hui devenu un spectacle pour les visiteurs, était initialement un rituel de préparation au combat ou à la guerre)
A cette époque, les villes étaient protégées par des murs, parfois hérissés de pointes de bambous, et le Hombo Batu permettait au chef d’entrainer les troupes. Un entrainement très réaliste puisqu’il fallait aux valeureux soldats sauter des hauteurs de plus de 2.3 mètres avec des pointes de bambou bien sûr, ce qui occasionnait des blessures voir des décès.
L’époque des combats et pillages révolus, le rite a perduré pour prouver la valeur des jeunes garçons, un passage initiatique au statut d’homme. Le courage des sauteurs de pierre leur valait également les faveurs des jeunes femmes, ce qui malheureusement n’est plus le cas, celles-ci préférant désormais d’autres atouts……
Par contre les touristes raffolent toujours de ces guerriers en armes capables de faire d’incroyables bonds, permettant à ce folklore de vivre encore, à côté des spots de surf.
Quelques clichés des Nias d’Indonésie, le peuple des sauteurs de pierre :
Tour Eiffel : comment a été construite la Dame de fer
La construction de la tour Eiffel est intimement liée aux exploits technologiques de la seconde moitié du XIXe siècle. Et si aujourd’hui la vieille Dame scintille de mille feux, c’est »d’une certaine façon » au nom de la science.
Avec ses 324 mètres de haut, antenne comprise, la tour Eiffel incarne avec fierté la capitale française. Pourtant, si sa construction émerge dans un contexte propice, celle qui aujourd’hui figure en tête des monuments culturels les plus visités au monde a failli connaître un destin écourté. Mais c’était sans compter sur l’entêtement d’un certain Gustave Eiffel, passionné par les prouesses techniques de son temps et passé maître dans l’art du fer. L’histoire de la tour Eiffel commence avecl’Exposition universelle de 1889, la 10e du nom en France, toutes initiées pour mettre en lumière les progrès technologiques galopants de l’époque. Décrétée par Jules Ferry pour fêter le centenaire de la Révolution française.
À l’origine, deux ingénieurs de l’entreprise Eiffel
C’est toutefois aux États-Unis, à l’Exposition universelle de Philadelphie en 1876, que l’idée d’une tour métallique de 300 mètres de haut voit le jour. Mais faute de financement, le projet en reste là. L’idée refait son chemin à Paris lors de l’Exposition universelle de 1878… mais le dossier s’écroule à nouveau. Jusqu’à ce que, en 1884, deux ingénieurs de l’entreprise Eiffel, Maurice Koechlin
M. Koechlin
et Émile Nouguier
, esquissent une tour en fer de 300 mètres de haut. C’est ce projet, validé par Gustave Eiffel
G.Eiffel
, qui sera le clou de l’exposition de 1889 ! Si Eiffel n’est pas à l’initiative du projet, c’est lui qui le rend viable, en dépose le brevet au nom de ses collaborateurs, et bataille pour en assurer les fonds. Il en achètera enfin les droits.
Deux ans de travaux
La construction de la tour Eiffel commence en janvier 1887 et s’achève en mars 1889, à quelques jours de l’ouverture de l’Exposition. La plupart des éléments sont assemblés dans les ateliers Eiffel de Levallois-Perret.
Les ateliers?
Le secret de la dextérité du montage réside dans la préfabrication des 12 000 pièces. Inaugurée le 6 mai 1889, la tour Eiffel connaît un succès immédiat. Mais les jours de la tour Eiffel sont comptés car le contrat prévoyait un démontage au bout de 20 ans. C’est alors que Gustave Eiffel imagine ce qui deviendra son second coup de génie, rendre service à la science ! La Dame de fer servira de relais à toutes sortes d’expériences soutenues par le service public, station météo, liaison téléphonique hertzienne, réseau pour la télévision… Plus de 130 ans plus tard, »la vieille » Dame n’a jamais été aussi populaire !
P.S:
La Tour devait être détruite vingt ans plus tard. Mais, Gustave Eiffel
parvint à la » sauver » en démontrant l’intérêt scientifique qu’elle pouvait avoir : Télégraphie, radio, et…télévision…Il obtint » gain de cause » lol …Aujourd’hui, le monument accueille plus de 7 millions de touristes par ans !
…..mort du géologue et minéralogiste Déodat Gratet de Dolomieu
L’existence de Dolomieu fut un long roman : né le 23 juin 1750, il sortait d’une ancienne et noble famille du Dauphiné. Voué, dès le berceau à l’ordre de Malte, officier de carabiniers à quinze ans, il commença son noviciat à dix-huit. Un duel ouvrit la série de ses malheurs : mis en jugement, condamné à perdre l’habit de son ordre, le grand-maître lui fit grâce, mais le pape refusa de la sanctionner. Dolomieu resta neuf mois en prison : ce n’était qu’un prélude.……
Déodat Gratet de Dolomieu
Il entreprit tantôt par devoir, tantôt par amour pour une science, dont il était vivement épris. C’est en Sicile qu’il conçut le germe de ses idées sur les volcans et sur le siège de leur conflagration, situé, suivant lui, à des profondeurs immenses. Rien ne l’arrêtait dans ses observations, ni périls, ni fatigues. Dolomieu, quoique noble, avait partagé l’enthousiasme excité par la Révolution française : il eut à souffrir de ses excès. Revenu en France, il vit périr son vertueux ami, le duc de La Rochefoucauld.
Après le 9 thermidor, il reprit ses courses géologiques. Dès l’année 1796, il fut nommé ingénieur et professeur à l’école des mines ; dès sa formation, l’Institut l’avait admis au nombre de ses membres. Il fit partie de l’expédition d’Egypte : forcé de prendre un rôle dans les négociations qui amenèrent la prise de Malte, il remplit une mission équivoque et pénible. À son retour d’Egypte, jeté sur les côtes du royaume de Naples, qui alors était en guerre avec la France, il fut enlevé, jeté dans un cachot infect, sans plume, sans papier, sans livres.
Un jour, demandant à son geôlier quelque objet de première nécessité : »Je mourrai, lui dit-il, si je n’obtiens ce secours. Que m’importe que tu meures, répondit le geôlier, je ne dois compter au roi que de tes os. » Cependant son courage le soutint : les marges de deux ou trois volumes, qu’il était parvenu à soustraire à ses gardiens, lui tinrent lieu de papier ; il se fit une plume avec un morceau de bois, et une espèce d’encre avec la fumée de sa lampe : c’est ainsi qu’il écrivit son Traité de philosophie minéralogique et quelques autres mémoires.
Dolomieu ne revit le jour qu’au mois de mars 1801 : en arrivant en France, il apprit que la chaire, vacante par la mort de Daubenton, lui avait été décernée. A peine eut-il le temps d’en prendre possession ; une mort prématurée l’enleva : la science doit beaucoup aux écrits qu’il publia, et qui roulent, pour la plupart, sur les volcans et les matières volcaniques. On regrette que sa vie errante et ses malheurs l’ayant empêché de rédiger »en corps » de doctrine l’ensemble de ses vues et des faits qu’il avait recueillis.
Sur fond de campagne présidentielle, l’hommage de la République à Joséphine Baker
J. Baker
se veut à forte charge symbolique.
L’entrée au Panthéon de Joséphine Baker mardi (jour anniversaire de l’acquisition par l’artiste de la nationalité française, en 1937) à Paris revêt-elle une signification politique dans le contexte clivé de la campagne présidentielle ?
Selon l’Élysée, officiellement, il n’en est rien : « C’est un grand moment d’union et de communion nationale et il ne faut le lire que comme ça », y assure-t-on, jurant qu' »on n’a senti aucun clivage politique » autour de cette initiative. Voire, bien au contraire, « un consensus très large ». « Il n’y a pas une voix qui s’était élevée contre l’entrée au Panthéon de Joséphine Baker », explique un conseiller d’Emmanuel Macron. La décision avait été prise par le chef de l’État le 21 juillet, soit avant le déclenchement de la campagne présidentielle et l’entrée en lice d’Éric Zemmour, à l’issue d’un an et demi de réflexion et de discussions.
Cet hommage à la « première femme noire et première artiste de scène à entrer au Panthéon », résistante et militante à la Ligue internationale contre l’antisémitisme (la Lica, qui deviendra la Licra en 1979), pourtant, prend aujourd’hui une dimension nouvelle. « Joséphine Baker entre au Panthéon parce que c’est une femme qui est née noire et américaine dans une société fermée d’assignation à résidence et qui est devenue tout au long de sa vie et jusqu’au bout de celle-ci l’incarnation des valeurs des Lumières de la République française et de l’ouverture au monde que cela implique », explique l’Élysée. Où l’on ajoute que, « dans une époque où on s’interroge sur les liens du sang, il est important de rappeler qu’il y a aussi les liens du cœur », s’agissant d' »une femme qui a choisi d’adopter 12 enfants ». Commentaire d’un proche de Macron : « Ce qu’a fait Joséphine Baker dans sa vie fait écho aux enjeux contemporains. »
Un discours d’Emmanuel Macron :
Comme le veut l’usage, la cérémonie débutera en bas de la rue Soufflot. C’est à partir de là que le cénotaphe – (le cercueil de l’artiste demeure enterré à Monaco) remontera la célèbre artère, portée par six membres de l’armée de l’air et de l’espace, dont elle fut membre. Juste derrière, une aviatrice suivra, un coussin avec les cinq décorations reçues par Joséphine Baker dans les mains. Les portes du temple républicain s’ouvriront au son de la musique du compositeur Pascal Dusapin, laquelle avait déjà accompagné en ces lieux l’entrée de l’écrivain Maurice Genevoix, il y a un an.
Emmanuel Macron prononcera alors un discours en présence, notamment, de nombreux élèves des écoles, collèges et lycées. Le cénotaphe ira enfin rejoindre celui de Genevoix dans le caveau 13, dans une allée située en face de celle où reposent Jean Moulin, André Malraux, Simone Veil et son époux, ainsi que les révolutionnaires de 1789.
Le vendredi 26 novembre de nombreux magasins proposent d’importantes réductions, à l’occasion du désormais fameux » Black Friday » Mais d’où vient cette tradition ?
Elle puise ses origines aux Etats Unis, au milieu du 20e siècle. Plus précisément elle y est apparue dans les années 1960 pour désigner le vendredi suivant immédiatement Thanksgiving, c’est à dire le quatrième jeudi de novembre. (le Thanksgiving est censé commémorer la fondation des États-Unis et l’entente cordiale entre les colons et les populations natives).
Le Black Friday :
Cette journée du vendredi qui suivant donc le Thanksgiving, marque le début de la période des achats de Noël… une journée durant laquelle les Américains se ruaient déjà à l’époque dans les magasins.
Aussi, rapidement, les commerçants se mirent à proposer des rabais pour que les clients profitent de ce jour férié pour consommer davantage.
et petit à petit, les Américains se sont habitués à réaliser ce jour-là les premiers achats de Noel à prix cassés.
Voilà pour le “Friday”!
Mais pourquoi ce vendredi est-il qualifié de “noir” ?
La légende veut que les commerçants qui tenaient leur comptabilité (à la main, à cette époque), utilisaient des couleurs différentes selon qu’il s’agissait de comptes déficitaires ou de comptes bénéficiaires (selon qu’ils avaient ou non gagné de l’argent donc).
Les résultats négatifs étaient retranscrits en rouge, les comptes bénéficiaires eux, l’étaient en noir.
Or durant cette journée, les comptes étaient systématiquement bénéficiaires ! Donc tenus en noir !
De nos jours, les sondages d’opinion rythment la vie politique et portent sur tous les sujets. On ne saurait concevoir une élection sans accompagner la campagne qui la précède de sondages quasi quotidiens. Mais à quand remonte une telle pratique ?
Les Américains, précurseurs du sondage d’opinion:
On peut trouver des ancêtres du sondage dans l’Antiquité. On a ainsi retrouvé, sur les murs de Pompéi, des slogans vantant les qualités de candidats aux élections municipales et invitant à voter pour eux.
À l’époque contemporaine, c’est aux États-Unis que le sondage d’opinion est né. C’est à l’occasion des élections présidentielles de 1936 que George Gallup
Gullup
, à la tête de son nouvel institut de sondage, recueille, pour la première fois, l’avis d’un groupe de personnes représentatif de la population américaine.
Dans le même temps, un hebdomadaire organise une vaste consultation auprès des électeurs. On appelle ce type de référendums officieux un « vote de paille ».
En prévoyant la réélection de Roosevelt, c’est l’institut Gallup qui remporte la mise, alors que le journal avait annoncé la victoire de son concurrent. Ce succès confère d’emblée une légitimité certaine aux sondages d’opinion.
En France aussi
Le premier sondage d’opinion réalisé en France est presque contemporain de l’enquête américaine. Il date en effet d’octobre 1938, même si les résultats sont publiés l’année suivante.
Il est mené par les soins de l’Institut français d’opinion publique (IFOP), fondé par le sociologue Jean Stoetzel. Les accords de Munich viennent d’être conclus et la situation internationale reste très tendue.
Aussi la question posée aux Français fit-elle référence aux risques de guerre. On leur demande en effet s’il faut « mourir pour Dantzig ». Il s’agit de ce corridor que l’Allemagne dispute à la Pologne. Soucieux de ne pas laisser la voie libre à Hitler, la grande majorité des personnes interrogées répond par l’affirmative.
Mais, à l’époque, de telles enquêtes d’opinion ne semblent intéresser ni la classe politique ni l’opinion. Ainsi, un sondage portant sur les accords de Munich, en 1938, ne rencontre aucun écho au gouvernement. De même, les lecteurs du journal « Paris-Soir » ne réagissent pas à la publication de l’indice de popularité des hommes politiques.
La banane bleue est une représentation d’une dorsale économique et démographique de l’Europe occidentale. Son nom est inspiré de la forme courbe de cette dorsale et de la couleur dominante du drapeau de l’Union européenne ou de celle représentant traditionnellement le continent européen, le bleu. Cette dorsale est aussi connue sous le nom de mégalopole européenne, ou encore de dorsale européenne.
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D’après l’article de Roger Brunet
Brunet (géographe)
, » Le nom » banane bleue » est une addition médiatique : La forme de banane a été évoquée par Jacques Chérèque
J.Chérèque ?
, ministre de l’Aménagement du territoire, présentant ces travaux lors d’une conférence de presse à succès ; la couleur est celle que lui a donnée trois jours après le dessinateur du Nouvel Observateur, dans un article de Josette Alia qui servit de baptême à la » banane bleue « . «
Cette expression a été ensuite reprise par les géographes dont notamment Roger Brunet, en 1973, lorsque qu’avec l’Institut » Reclus de Montpellier », une étude sur l’avenir des villes européennes a été réalisée. Les conclusions mettaient en évidence un couloir urbain cohérent et courbe s’étendant de Londres à Milan, centre majeur du développement spatial européen …. Les régions concernées étaient alors le bassin londonien, le Benelux, la frange nord-est de la France (Alsace et Lorraine), la vallée rhénane, la moitié ouest de la Bavière, la Suisse et l’ouest du bassin du Pô au nord de l’Italie.
La partie française a été ajoutée à ce centre européen par souci politique de la faire appartenir à cet ensemble majeur. En effet, le ministre Jacques Chérèque, très attaché à la région Lorraine, a tout fait pour que cette région industrielle française intègre ce centre.
Dans le cadre du Movember,(Movember est un événement annuel organisé par la fondation Movember Foundation Charity. Chaque année au mois de novembre, les hommes du monde entier sont invités à se laisser pousser la moustache dans le but de sensibiliser l’opinion publique et de lever des fonds pour la recherche dans les maladies masculines telles que le cancer de la prostate. Le nom vient de la contraction de » mo », abréviation de moustache en anglais australien, et de » November ». Depuis 2003, cette fondation australienne relève le pari de » changer le visage de la santé au masculin »)
L’artiste australienne Pamela Kleeman-Passi s’est associée avec la marque de vêtement »Politix » pour créer un costume en poils de moustache d’hommes appelé Mo-Hair.
L’évènement du Movember incite les hommes à se laisser pousser la moustache durant le mois de novembre pour sensibiliser à la prévention de maladies masculines graves comme le cancer de la prostate ou le cancer des testicules.
Pamela Kleeman-Passi est particulièrement attachée à cet évènement car son mari étant décédé en 2016 d’un cancer de la prostate et colorectal.
Elle a collecté des poils de moustache auprès de Sustainable Salons, une entreprise qui milite pour le développement durable des coiffeurs et barbiers (une démarche rappelant celle d’un autre australien, Jason Sank
avec ses sculptures en poils de chat). Des personnes ayant eu vent du projet lui ont également envoyé leurs propres poils de moustache.
L’artiste de Melbourne a ensuite tissé les poils avec du coton pour créer un tissu original qui a été coupé par Paul Burden, le responsable du design de Politix, pour en faire un costume à boutonnage simple.
Afin de pouvoir le porter sans irritation, il a été doublé de coton.
Il n’en reste pas moins que ce costume en poils de moustache d’hommes est assez laid, comme en témoigne Kleeman-Passi elle-même ….
La démarche n’est toutefois pas une première, un manteau en polis humain avait déjà été créé pour » Wing-co »
Le 21 novembre1783 avait lieu le premier vol habitépar des hommes ( il y en avait déjà eu avec des animaux )
Ce premier voyage aérien en ballon »non captif » exécuté par des hommes eut un immense retentissement, la nouvelle remua le monde entier. En France, l’émotion fut générale et profonde, l’événement inspirant non seulement les poètes mais aussi les caricaturistes.
Le parc du château de la Muette,
chateau de » la muette » ??
possession du roi, avait été mis à la disposition de Pilâtre de Rozier
Pllâtre de Rozier
, et c’est là que se fit l’ascension. L’aérostat était celui qui avait servi déjà dans les expériences faites au faubourg Saint-Antoine. L’ascension devait avoir lieu le 20 novembre ; mais le vent et la pluie firent remettre au lendemain l’expérience. Elle eut , bien que l’état de l’atmosphère ne fût guère plus favorable.
( Faujas de Saint-Fond )
Faugas de Saint -Fond
fit un récit de l’événement dans »Première suite de la description des expériences aérostatiques de MM. de Montgolfier et de celles auxquelles cette découverte a donné lieu : Le récit =>
» Les mêmes accidents qui étaient arrivés dans pareille occasion ne manquèrent pas de se présenter dans celle-ci ; le vent d’une part, la force d’ascension de l’autre, et la résistance des cordes tourmentèrent si fort l’aérostate, qu’elle ne tarda pas à se déchirer et à s’abattre ensuite sur la terre, où elle se serait infailliblement brûlée sans les secours très prompts qu’on fut à portée de lui donner ; l’on vint à bout cependant de la ramener sur l’estrade où elle perdit, en peu de minutes, par les déchirures qui s’y étaient faites, le gaz, ou plutôt l’air raréfié qu’elle contenait. »)
Jean-François Pilâtre de Rozier et François Laurent, marquis d’Arlandes
» Ce contretemps était sans doute très fâcheux dans une pareille circonstance, et c’est ici encore où l’on fut à portée de juger de l’ingratitude des gens peu instruits !!!!; car croirait-on qu’il régna dans quelques groupes une espèce de murmure qui annonçait le mécontentement, et que quelques personnes s’empressèrent de partir sur-le-champ pour Paris, afin d’y annoncer que la machine était détruite.
» Il faut convenir, d’un autre côté, que tout ce qu’il y avait de distingué par le rang et par les connaissances dans cette assemblée prit un intérêt vif à cet accident. L’on encouragea M. de Montgolfier, plusieurs dames offrirent de mettre la main à l’œuvre, et l’on s’empressa de réparer les déchirures. Ces détails, copiés fidèlement sur les lieux, ne doivent pas être négligés, quoique minutieux ; ils touchent de trop près à l’histoire de cette découverte, et ils apprennent en même temps la manière dont se comportent les hommes dans des circonstances pareilles, qui ne se présentent pas chaque jour.
» Enfin, après une heure et demie environ de travail, tout étant réparé, et la machine ayant été remplie en huit minutes, elle fut promptement lestée avec les approvisionnements de paille nécessaires pour entretenir le feu pendant la route, et M. le marquis d’Arlandes d’un côté, M. de Rozier de l’autre, prirent leurs postes avec un courage et un empressement sans égal. »
» L’aérostate quitta la terre sans obstacles, et dépassa les arbres sans danger ; elle s’éleva d’abord d’une manière assez tranquille pour qu’on pût la considérer à l’aise ; mais à mesure qu’elle s’éloignait, l’on vit les voyageurs baisser leurs chapeaux et saluer les spectateurs qui étaient tous dans le silence et l’admiration, mais qui éprouvaient un sentiment d’intérêt, mêlé de regret et de crainte. »
Le ballon monta promptement, longea la Seine jusqu’à la hauteur du Trocadéro, passa entre l’École militaire et l’Hôtel des Invalides et se dirigea, par les Missions étrangères, du côté de Saint-Sulpice. Décidés à tout faire pour que l’aérostat ne tombât point dans Paris même, les aéronautes forcèrent alors le feu : le ballon s’éleva et rencontra un courant d’air qui, le poussant au sud, le porta à la Butte-aux-Cailles, entre la barrière d’Enfer et la barrière d’Italie. C’est la que descendirent les voyageurs, c’est de là que l’aérostat, replié et placé sur une voiture, fut rapporté dans les ateliers de Réveillon.
Les aéronautes n’avaient pas ressenti durant leur voyage la plus légère des incommodités et, dès qu’ils eurent mis pied à terre, le marquis d’Arlandes sauta à cheval pour aller dire à ses amis, réunis au château de la Muette, son heureux et facile voyage. Reçu avec des transports de joie, le compagnon de Rozier raconta sa course à travers les airs, et procès-verbal fut dressé sur l’heure de l’ascension qui venait d’être faite. Voici ce procès-verbal :
» Aujourd’hui 21 novembre 1783, au château de la Muette, on a procédé a une expérience de la machine aérostatique de M. de Montgolfier. Le ciel était couvert de nuages dans plusieurs parties, clair dans d’autres, le vent nord-ouest.
» A midi huit minutes, on a tiré une boîte qui a servi de signal pour annoncer qu’on commençait à remplir la machine. En huit minutes, malgré le vent, elle a été développée dans tous les points et prête à partir, M. le marquis d Arlandes et M. Pilâtre de Rozier étant dans la galerie.
» La première intention était de faire enlever la machine et de la retenir avec des cordes, pour la mettre a l’épreuve, étudier les poids exacts qu’elle pouvait porter, et voir si tout était convenablement disposé pour l’expérience importante qu’on allait tenter. Mais la machine poussée par le vent, loin de s’élever verticalement, s’est dirigée sur une des allées du jardin, et les cordes qui la retenaient, agissant avec trop de force, ont occasionné plusieurs déchirures, dont une de plus de six pieds de longueur. La machine, ramenée sur l’estrade, a été réparée en moins de deux heures.
» Ayant été remplie de nouveau, elle est partie à une heure cinquante-quatre minutes, portant les mêmes personnes ; on l’a vue s’élever de la manière la plus majestueuse ; et lorsqu’elle a été parvenue à environ deux cent soixante-dix pieds de hauteur, les intrépides voyageurs, baissant leurs chapeaux, ont salué les spectateurs. On n’a pu s’empêcher d’éprouver alors un sentiment mêlé de crainte et d’admiration.
» Bientôt les navigateurs aériens ont été perdus de vue ; mais la machine, planant sur l’horizon, et étalant la plus belle forme, a monté au moins à trois mille pieds de hauteur, où elle est toujours restée visible : elle a traversé la Seine au-dessous de la barrière de la Conférence ; et passant de là entre l’Ecole militaire et l’Hôtel des Invalides, elle a été à portée d’être vue de tout Paris.
L’aérostat longe la Seine avec, à son bord, Pilâtre de Rozier et le marquis d’Arlandes, le 21 novembre 1783
» Les voyageurs satisfaits de cette expérience, et ne voulant pas faire une plus longue course, se sont concertés pour descendre ; mais s’apercevant que le vent les portait sur les maisons de la rue de Sève, faubourg Saint-Germain, ils ont conservé leur sens-froid, et augmentant le feu, ils se sont élevés de nouveau, et ont continué leur route en l’air jusqu’à ce qu’ils aient eu dépassé Paris.
» Ils sont descendus alors tranquillement dans la campagne, au delà du nouveau boulevard, vis-à-vis le moulin de Croulebarbe, sans avoir éprouvé la plus légère incommodité, ayant encore dans leur galerie les deux tiers de leur approvisionnement ; ils pouvaient donc, s’ils l’eussent désiré, franchir un espace triple de celui qu’ils ont parcouru ; leur route a été de quatre à cinq mille toises, et le temps qu’ils y ont employé, de vingt à vingt-cinq minutes.
» Cette machine avait soixante-dix pieds de hauteur, quarante-six pieds de diamètre ; elle contenait soixante mille pieds cubes, et le poids qu’elle a enlevé était d’environ seize à dix-sept cents livres. »
Fait au château de la Muette, à cinq heures du soir.
» Signé : le duc de POLIGNAC, le duc de GUINES, le comte de POLASTRON, le comte de VAUDREUIL, d’HUNAUD, Benjamin FRANKLIN, FAUJAS de SAINT-FOND, DELISLE, LEROY, de l’Académie des sciences. »
En même temps que la caricature versait son ironie plus ou moins spirituelle sur les efforts des partisans de la nouvelle idée, on voyait des pamphlets contre les véritables travailleurs » infester » l’étalage des libraires. » Nous en avons lu, dit M. Marion
(Théophile Marion Dumersan
Théophile Marion Dumersan
est un dramaturge français, à la fois auteur de vaudevilles , poète et chansonnier) , qui déclarent la découverte des ballons immorale, et cela pour plusieurs raisons :
1er) parce que le bon Dieu n’ayant pas donné d’ailes à l’homme, il est impie de prétendre mieux faire que lui et d’empiéter sur ses droits (la même raison anathématise le commerce maritime international) ;
2er ) parce que l’honneur et la vertu sont en danger permanent s’il est permis à des aérostats de descendre à toute heure de la nuit dans les jardins et vers les fenêtres ;
3° ) parce que, si le chemin de l’air est ouvert à tout le monde, il n’y a plus de propriétés fermées ni de frontières aux nations ».!!!!!! ??????