C’est l’heure des vendanges …..


……..à Montmartre : L’histoire méconnue (par moi en tous cas) de ces vignes parisiennes :

Les vignes de Montmartre, à Paris, replantées au début des années 1930 permettent de produire chaque année plusieurs centaines de bouteilles, vendues au profit des œuvres sociales du XVIIIe arrondissement. Des cuvées dont la production se veut exemplaire, et que l’on peut découvrir du 6 au 10 octobre lors de la Fête des vendanges.

 » L’air est frais, le ciel limpide  » : Derrière une lourde porte en fer forgé dotée d’une poignée en forme de bouteille et tire-bouchon, une dizaine de jardiniers de la Ville de Paris partent dès  » potron-minet  » à l’assaut des vignes du Clos Montmartre. En effet, chaque année, les premiers jours du mois d’octobre sont synonymes de vendanges dans le XVIIIe arrondissement de la capitale.

Sous la direction de Vincent Bolenor,

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V. Bolenor ?

le seul vigneron-jardinier en charge de la parcelle située à l’angle de la rue des Saules et de la rue Saint-Vincent, les employés des espaces verts parisiens récoltent avec soin les grappes de raisin appelées à produire deux cuvées, l’une rouge et l’autre rosé.

 » En fonction des conditions météorologiques connues dans l’année et du renouvellement des pieds, nous récoltons en moyenne entre 1100 et 1 500 kg, indique Vincent Bolenor. Sur 1 556 m2 nous comptons près de 1 900 pieds de vigne adaptés au climat et au sol sableux. Nous en possédions davantage par le passé. Mais depuis que nous avons décidé de ne plus tailler en gobelet, pour privilégier la taille Guyot, nous avons espacé les rangs.  »

Le Clos Montmartre est entretenu par un vigneron jardinier et se trouve à l’angle de la rue Saint-Vincent et la rue des Saules, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.

 » Un exemple en matière de respect de l’environnement  » :

Des pieds venus d’une trentaine de cépages français et suisses, particulièrement fertiles et résistants aux maladies. Un mélange de pinot noir, gamay, sauvignon, bichonnés par les jardiniers.  » Depuis plus de dix ans nous n’utilisons pas le moindre produit phytosanitaire. Nous sommes très stricts sur les principes de l’agriculture biologique. Le vin de Montmartre doit être un exemple en matière de production et de respect de l’environnement.  »

Une volonté écologique permettant de refermer la boucle initiée par le dessinateur Francisque Poulbot ( un des nombreux dessins de  » Poulbot  » ):

Résultat d’images pour Poulbot De Paris

(Et fondateur de la République de Montmartre ? ! En 1929) au début des années 1930.

Alors que les vignes existant depuis plus de 1 000 ans viennent de disparaître, l’artiste supervise l’aménagement de 2 000 pieds en provenance du domaine de Thomery et incite la Ville de Paris à créer, en 1933, le Clos Montmartre, afin de limiter l’expansion immobilière. Quelques mois plus tard, la première fête des vendanges est lancée, parrainée par Fernandel et Mistinguett.

Replantées au début des années 1930, les vignes de Montmartre permettent de produire du vin rouge et vin rosé.
Sur 1 556 mètres carrés, le Clos Montmartre compte environ 1 900 pieds de vigne adaptés au climat et au sol sableux.

Les ventes financent des actions sociales

Quatre-vingt-huit ans plus tard, la vigne parisienne surplombe toujours le cabaret du Lapin Agile et fait la fierté du quartier. Et si sa production reste modeste, elle fait l’objet de bien des convoitises.  » Très longtemps les bouteilles étaient vendues aux enchères, raconte Éric Sureau, président du  » Cofas  » (Comité des fêtes et d’actions sociales) du XVIIIe arrondissement, en charge de la gestion et de la promotion des cuvées. Le vin était proposé par cartons de six, lesquels s’arrachaient entre 6 et 10 000 francs. Puis en 1995, le maire Daniel Vaillant a souhaité mettre en place la vente au détail, afin de rendre la production accessible au plus grand nombre.  »

Un changement accompagné d’une flambée des prix, la bouteille de 50 cl (numérotée) étant vendue jusqu’à 50 €.  » Lors de mon arrivée à la présidence, j’ai toutefois souhaité faire baisser les tarifs. La production n’était pas toujours vendue en totalité, or les fonds dégagés sont nécessaires à la vie du quartier.  » Le produit de la vente du vin de Montmartre sert en effet à financer nombre d’actions sociales de l’arrondissement.

Chaque année, au début du mois d’octobre, les employés des espaces verts parisiens font deux demi-journées de vendanges dans les vignes du Clos Montmartre.
Les grappes de raisin produiront deux cuvées, l’une de rouge et l’autre de rosé. Les bouteilles sont vendues au profit des œuvres sociales de l’arrondissement.

 » Vin de haut niveau  »

Avant d’être prêt à boire, le raisin récolté lors des deux demi-journées de vendanges est dirigé vers le chai des caves de la mairie, où Sylviane Leplâtre,

S. Leplâtre Image de recherche visuelle

L’œnologue de la Ville de Paris, supervise les étapes de la vinification puis la mise en bouteille.  » Le fruit des vendanges nous permet de produire environ 1 100 bouteilles de 50 cl de vin rouge et 800 de vin rosé, précise Vincent Bolenor. Ces dernières années, un gros travail a été effectué sur la qualité. D’ailleurs, lors d’une dégustation à l’aveugle, le président de l’Association des sommeliers de Paris île de France l’a qualifié de vin de haut niveau.  »

Une fierté que le vigneron jardinier tire également de la rapidité de la vente des bouteilles.  » Au mois de mai, 200 sont vendues en avance lors de la vente primeur, souligne Eric Sureau. Le reste part rapidement lors des festivités locales ou dans les boutiques du quartier.  »

Et avec l’appel lancé fin septembre par Éric Lejoindre, maire du XVIIIe arrondissement, pour le classement de la Butte Montmartre au patrimoine mondial de l’Unesco, la production de ce vin  » urbain et bio  » pourrait constituer un atout de taille. Avant, peut-être, de couler à flots en cas d’acceptation du dossier par l’institution. Une bonne raison de venir le goûter du 6 au 10 octobre lors de la Fête des vendanges.