…..il y a 529 ans !
Martin Behaïm

réalise le premier globe terrestre :
À Nuremberg, le 20 juin 1492, soit quelques semaines avant la découverte du nouveau monde par les Européens, le cartographe et navigateur Martin Behaïm achève la réalisation du premier globe terrestre… Ce globe, d’un diamètre d’environ 50 centimètres, est aujourd’hui conservé dans sa ville natale.
La rotondité de la Terre, mise en évidence deux mille ans plus tôt, ne fait alors de doute pour personne. Il faudra néanmoins attendre un demi-siècle de plus pour comprendre avec Copernic qu’elle tourne autour du Soleil et n’est qu’une planète parmi d’autres
Ronde, la Terre ?
Bien que très doués en astronomie, les Sumériens, qui vivaient en Mésopotamie 3000 ans av. J.-C., se représentaient la Terre comme un disque plat posé sur un océan sans limite.
C’est seulement au Ve siècle av. J.-C., au temps de Périclès, que des philosophes grecs, tels que Pythagore de Samos et Parménide, commencent à se représenter la Terre sous la forme d’une sphère, cette représentation leur apparaissant cohérente avec la courbure de l’horizon.
Vers 230 av. J.-C., l’astronome et mathématicien Eratosthène confirme avec brio la rotondité de la Terre et, qui plus est, mesure sa circonférence avec une remarquable précision.
– Dans un premier temps, il repère au solstice d’été le moment où le soleil est à son zénith et atteint le fond d’un puits à Syène (aujourd’hui Assouan, en Égypte),
– Dans un deuxième temps, le même jour de l’année, au même moment, il mesure à Alexandrie, à un millier de kilomètres plus au nord, l’ombre portée par un bâton.
Connaissant la distance entre les deux villes et négligeant la différence d’inclinaison des rayons du soleil, il en déduit avec une remarquable précision que notre planète a une circonférence de 250.000 stades, soit pratiquement 40.000 km, valeur aujourd’hui admise. ( De la Géographie de Ptolémée à Imago Mundi )
La Géographie de Claude Ptolémée, un Grec d’Alexandrie (90-168), reprend les conclusions des savants antérieurs. Grâce à cet ouvrage bien connu des érudits du Moyen Âge, la rotondité de la Terre va être enseignée dans les Universités occidentales dès le XIIIe siècle et il n’y aura guère que des religieux sectaires ou des ignorants pour la nier ou l’ignorer.
En 1410, le théologien français Pierre d’Ailly publie un ouvrage de cosmographie appelé à une grande diffusion : Imago Mundi. Sans cesse réédité et enrichi pendant tout le XVe siècle, cet ouvrage synthétise la vision médiévale du monde.
Selon » Imago Mundi », les terres émergées, toutes regroupées dans la moitié nord du globe terrestre, sont entourées d’un immense fleuve, la » mer Océane ». Il est parsemé d’îles dont chacune a une singularité, avec des habitants tels que les Pygmées, les Cyclopes, les Cynocéphales (hommes à tête de chien), les anthropophages etc. L’équateur marque la limite au-dessous de laquelle il est impossible aux hommes d’accéder .Erreur féconde
À l’époque de Christophe Colomb , les érudits, marins et géographes connaissent aussi bien Imago Mundi que la Géographie de Ptolémée. Ils s’interrogent seulement sur la largeur de la » mer Océane » qui est censée séparer l’Europe de l’Asie.
Or, Ptolémée, dans sa célèbre Géographie, a retenu pour la circonférence de la Terre une valeur nettement inférieure à celle d’Ératosthène, de l’ordre de 180.000 stades ou 33.000 km.
Sur cette base, l’astronome florentin Paolo Toscanelli réalise, en 1468, à l’attention du roi du Portugal, une carte qui montre l’Europe séparée de l’Extrême-Orient par un océan de seulement 10.000 km de large, avec en son milieu une île mythique du nom d’Antilla !
Cela va induire en erreur Christophe Colomb : en sous-estimant gravement la distance qui sépare, à l’ouest, l’Europe de l’Extrême-Orient, le navigateur génois va oser entreprendre le voyage qui l’amènera à découvrir un Nouveau Monde.