……..et en France ? Quel maire / homme politique oserait le faire ?????
Jour: 16 juin 2021
Dormons nous comme nos ancêtres ?

» Le Sommeil de Saint Pierre » de Giuseppe Antonio Petrini (1677-1759).
Notre nuit continue de huit heures est une invention relativement récente. Longtemps, l’homme s’est couché tard ( c’est mon cas ), a dormi peu ou de manière fractionnée.
Dès les années 1950, un psychologue américain, Frederick Snyder, avançait que chez les animaux vivant en groupe, certains restaient dans un état de veille pour protéger celui-ci des menaces nocturnes. Des chercheurs américains, qui ont comparé nos habitudes de sommeil à celles de centaines d’autres espèces, avancent que les hommes ont réussi, dans l’évolution, à tirer le meilleur profit de leur sommeil en dormant en groupe et autour du feu, la chaleur éloignant les prédateurs.
L’injonction à dormir huit heures par nuit n’est pas franchement fondée :
En fait, nous comptons parmi les mammifères qui dorment le moins, juste derrière les girafes et les éléphants . Mais nous dormons mieux, car d’un sommeil profond plus stable. Pour déterminer si cette hypothèse dite » de la sentinelle » s’appliquait à nos ancêtres, et surtout si le progrès avait fait diminuer, comme on le déplore souvent, notre temps de sommeil, des chercheurs se sont intéressés à des sociétés vivant en Afrique et en Amérique du Sud, dont le mode de vie était proche de celui des chasseurs-cueilleurs du paléolithique. Les résultats montrent qu’elles dorment seulement six heures vingt-cinq par nuit et que sur une période de trois semaines, il ne s’écoule que dix-huit minutes durant lesquelles aucun membre de la tribu n’est éveillé. Six heures vingt-cinq, donc, contre sept heures quarante-sept, le temps moyen de sommeil des Français, et il est précisé dans l’étude que ces peuples sont en bonne santé. Voilà qui suggère que l’injonction à dormir huit heures par nuit n’est pas franchement fondée… pas plus que celle de dormir d’une seule traite. C’est en relevant les termes « premier sommeil » et « deuxième sommeil » dans des documents d’archives que l’historien Roger Ekirch a mis en évidence, il y a une vingtaine d’années, le sommeil fragmenté qui étaient celui de nos congénères jusqu’à la fin du XVIIe siècle. Ils dormaient alors en deux fois, de la tombée au milieu de la nuit, d’un premier sommeil (profond), puis ils se rendormaient, d’un sommeil (matinal) qui amenait au réveil. Durant cette période d’éveil nocturne, l’on s’adonnait à de multiples activités : solitaires (prier, méditer…), de couple (faire l’amour ) , ou sociales (rendre visite à des voisins, vérifier que le groupe était en sécurité).
La lumière artificielle aurait modifié nos nuits
De nombreux psychologues confirment que se lever durant la nuit est tout à fait normal du point de vue physiologique. Accréditant l’idée que cette »dorveille » trouve peut-être une survivance dans certaines formes d’insomnie, malgré des sociétés plus » sécurisées ». Pour Roger Ekirch, c’est la lumière artificielle qui a modifié nos nuits et ce cycle de sommeil ancestral. Au début des années 1990, un psychiatre américain, Thomas Wehr, a cherché à savoir comment réagissaient des individus privés de lumière artificielle. Surprise ! Les sujets de son expérimentation clinique se réveillaient au milieu de la nuit, vers 1 heure du matin, et leur cerveau sécrétait de la prolactine, une hormone libérée aussi durant l’orgasme qui contribue à la sensation de plaisir et de bien-être. Ce constat rejoint la thèse de Roger Ekirch selon laquelle cette période d’éveil nocturne, non anxieux, jouait probablement un rôle important dans la régulation naturelle du stress.
Après ce billet sans intérêt , à mon tour je vais tenter de dormir ………
à ce soir peut-être ….