Au Japon, dans certains magasins, vous pouvez voir derrière le comptoir, à coté de la caisse, deux ou trois boules orange vif de la taille d’une balle de baseball.
Il s’agit ni plus ni moins d’un dispositif anti-criminalité !
Ces boules, connues sous le nom de bohan yo kara boru, sont remplies de peinture.
Image = boule de défense .
de peinture orange ( je crois ) : En cas de vol, les employés du magasin sont censés les lancer sur le ou les voleurs. Sous l’effet de choc, elles doivent éclater et les marquer de façon indélébile, ce afin, vous l’avez compris de faciliter l’identification des voleurs par la police.
Un dispositif qui peut sembler ingénieux mais qui reste dans les faits largement inutilisé. Les chiffres de la police montrent que les commerçants n’y ont eu recours que dans 3% des vols.
Pourtant il existe bien, dans le cadre de la formation du personnel de certaines enseignes, un apprentissage sur la meilleure manière de lancer les balles. Il leur est ainsi demandé de viser le sol près des pieds du coupable afin que les éclaboussures l’atteignent. Sinon il est demandé aux employés de jeter les boules sur la voiture en fuite du voleur.
La police fait savoir que ces boules sont en réalité très efficaces mais de façon préventive. Elles dissuaderaient les voleurs de passer à l’acte, et les conduiraient plutôt vers des magasins n’en possédant pas. Ainsi selon un agent de la sécurité publique, “même si les balles ne sont pas réellement utilisées, elles doivent se trouver dans les magasin et y être visibles » Pour dissuader les voleurs avant qu’ils ne passent à l’acte …”.
L’origine de ces boules orange semble remonter au temps où on lançait des œufs. Il y a quelques décennies en effet , les autoroutes du pays avaient des problèmes avec les fraudeurs, et les préposés aux péages avaient pris pour habitude de lancer des œufs crus sur les véhicules qui passaient sans payer.
Le12 décembre 1917 : 425 morts dans la plus importante catastrophe ferroviaire en France , dans le massif de la Maurienne, le déraillement d’un train de permissionnaires revenant du front d’Italie, au cours duquel 425 d’entre eux devaient trouver la mort, cet accident est , à ce jour , le plus grave accident ferroviaire survenu en France..
Un train avait été formé pour ces permissionnaires à Bassano del Grappa, en Italie. A la frontière, le convoi s’arrêta, et les permissionnaires passèrent une heure à Modane. Vers 23h15, le train repartit en emportant la troupe joyeuse. Peu après, il escaladait les pentes de la Maurienne, roulant à une vitesse normale, et franchissait les crêtes.
Après ces crêtes la vitesse du train
Tunnel France / Italie
s’accéléra. Les soldats étaient joyeux de voir le train aller plus vite et de voir se rapprocher l’heure où ils reverraient leur famille. Mais bientôt à leurs cris d’enthousiasme suivit un silence de mort. La machine était littéralement emballée. Ponts, tunnels, tranchées étaient franchis dans un fracas infernal : les freins ne fonctionnaient plus.
La panique s’empara des occupants. Le lourd convoi de 550 tonnes et dix-sept voitures dévalant les pentes glacées de la Maurienne au milieu des effrayants appels de la sirène d’alarme, venait s’écraser à près de 180 kilomètres à l’heure contre un mur de dix mètres de haut.
Ce fut une effroyable hécatombe. Sur près de 1200 permissionnaires, plus de 400 périrent. Parmi les corps retrouvés, certains, méconnaissables, avaient été consumés par le feu ou hachés par les ferrailles tordues, et n’avaient plus apparence humaine.
Au matin du 13 décembre, les sauveteurs arrivés dans la nuit prennent la mesure du drame dont le bilan, longtemps incertain et controversé, sera arrêté à 425 victimes. C’était la plus meurtrière catastrophe ferroviaire jamais survenue en France, et elle comptera parmi les trois pires enregistrées dans le monde.
L’accident fut classé secret militaire et le resta longtemps après la fin de la guerre. Le silence est imposé à la presse française, qui se fait peu ou pas l’écho de l’accident. Ainsi, le drame fait l’objet de ces quelques lignes dans l’édition du 14 décembre 1917 du Figaro, précédées du titre Déraillement d’un train en Savoie, nombreuses victimes :
On nous communique la note suivante : » Au cours de la nuit du 12 au 13, un grave accident de chemin de fer s’est produit dans la région de la Savoie, où un train de permissionnaires venant d’Italie a déraillé. Toute idée de malveillance doit être écartée. D’après les premières nouvelles, le chiffre des blessés serait assez élevé ; on compterait, malheureusement, des morts. Les familles des victimes ont été prévenues, ou le seront dans le plus bref délai. Toutes mesures utiles ont été prises avec la plus grande diligence pour assurer aux blessés les soins nécessaires. En raison de cet accident, un certain retard est à prévoir dans l’arrivée des permissionnaires d’Italie actuellement en cours de route. »
Deux jours plus tard, dans l’édition de 16 décembre 1917, le même Figaro apporte de sommaires précisions et corrections :
» On nous communique la note suivante :
» L’accident de chemin de fer qui s’est produit en Savoie dans la nuit du 12 au 13 décembre est plus grave qu’on ne l’avait supposé tout d’abord. Bien que les travaux de déblaiement soient poussés très activement, la circulation normale des trains ne sera rétablie que dans la journée du 16 courant. Le gouvernement a décidé de se faire représenter aux obsèques des victimes par les ministres de la justice et des travaux publics. »
Le Figaro insère encore quelques lignes à ce sujet dans son édition du 18 décembre : » Hier ont été célébrées les obsèques des victimes de la catastrophe qui s’est produite à Saint-Michel-de-Maurienne (Savoie). M. Nail, garde des sceaux, a prononcé un discours dont nous extrayons ce passage :
Photographie des opérations de déblaiement montrant les débris des voitures du train accidenté
» Dès la première heure, sur le théâtre même du désastre, alors que la population de Saint-Michel-de-Maurienne, sous la direction éclairée de son maire, donnait le plus bel exemple de dévouement, un train de l’armée britannique s’arrêtait, et ses hommes, vers lesquels va également notre gratitude, faisaient œuvre touchante, précieuse de solidarité. Cédant à une pensée dont la France apprécie le prix, la nation italienne, également éprouvée, et qui, à certaines heures, les avait accueillis avec enthousiasme, a délégué leurs frères d’armes pour leur rendre les honneurs et associer ses regrets aux nôtres. »
Dès la nuit même de l’accident, le ministère de la Guerre impose en effet un total black-out des informations sur ce drame. Pendant 90 ans, une » chape de plomb » va peser sur ce qui s’était exactement passé dans la nuit du 12 au 13 décembre. Une rigoureuse censure interdira la diffusion d’informations dans la presse sur un drame que la majorité des Français ( à l’exception des habitants de la Maurienne ) ignoreront. L’information judiciaire sur les circonstances de la catastrophe et la recherche des responsabilités seront retirées à la magistrature civile par l’autorité militaire qui, néanmoins, conservera dans ses archives tous les documents d’enquêtes.
Le mutisme sur la catastrophe sera, pour la première fois, partiellement rompu, en 1972, dans un article de la revue Historia, que l’absence d’accès aux sources documentaires directes entachait de nombreuses inexactitudes, mais qui aura le mérite de susciter, dans le public, le désir de savoir ce qu’avait réellement été ce » drame national »
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Stèle inaugurée le 12 décembre 1998, pour le 81e anniversaire de l’accident, sur le lieu-dit La Saussaz, non loin du lieu du drame
P.S :
André Pallatier, enfant de Saint-Michel-de-Maurienne, s’était, dès sa jeunesse, interrogé en vain sur » ces croix blanches, alignées par centaines, dans le cimetière militaire de (sa) commune. Il s’est livré à une recherche hérissée de difficultés : sources documentaires abondantes, mais non ouvertes aux chercheurs ; multiplicité des témoignages dont il fallait établir la véracité.
C’est en août 2007 seulement que la Commission nationale d’accès au patrimoine l’autorisa à consulter les archives militaires du Conseil de guerre chargé, en juillet 1918, de juger les protagonistes du drame, et la SNCF en fit autant pour le dossier constitué, à l’époque, par la Compagnie du Paris-Lyon-Méditerranée.