Il y avait longtemps…….


   Dans l’après -midi , je suis allé au bureau de tabac  pour acheter une  » bouteille de gaz  » et un paquet de clops …( la dame m’avait dit qu’ils en vendaient  ) , mais là il n’y avait plus ni les cigarettes que je fume , ni gaz……

  Je ne sais pas pourquoi , mais au moment de sortir , un malaise ( épileptique = subitement ) et je suis tombé ( même fais mal au bras et une  » bosse au crâne   » …..) ……Evidemment , ce fut la panique pour eux , mais la dame sait que j’ai toujours des valium sur moi => Elle m’en a fait prendre un avec un verre d’eau  et quelques minutes après ( minute ? je crois ) , je repris connaissance ….

  Et là , le mari m’a proposé de m’emmener au super- marché  en auto pour acheter le gaz ! J’ai accepté ….Il s’est occupé de tout ! ( a payé , m’a ramené chez moi …..) . demain , il faudra que je le rembourse ….Là , il  ne me reste qu’un mal de tête ….Alors pas de net . pour l’instant ……

P.S : J’ai tout de même remplacé cette fichue  »  bouteille  »  de gaz cube-butane, mais avec le trac comme toujours  (çà , à cause d’un mauvais souvenir )

Pourquoi j’écris çà ???? Nul moi !

Peut – être à plus tard …….

 

 » Les trois filtres  »


Un jour , quelqu’un dit à Socrate

 » Tu sais ce qu’on raconte sur toi  ?  »

 » Attends  » dit  » Socrate , passes d’abord cette information à travers les trois filtres  »

 » Les trois filtres ?  »

 » Oui, le premier est le filtre de la vérité  : Es tu sur que ce que tu vas dire est la vérité  »

‘ Non , c’est ce que j’ai entendu dire  »

 » Le second filtre : Celui de la bonté  »

 » Tu souhaites me dire quelque chose de bon ?  »

 »  Non pas vraiment  »

 » Voyons maintenant le troisième filtre , celui de l’utilité : 

 » Crois tu que ton information soit vraiment utile ?  »

 » Non , çà ne l’est pas  »

 »  Alors si ce que tu veux me dire n’est ni la vérité, ni bon , ni utile , pourquoi me le dire  » 

………

C’était il y a environ 239 ans !


  Tout le monde ( ou presque ) connait cette oeuvre  :  » la belle et la bête  » 

  Mais Jeanne-Marie Leprince de Beaumont ( que je ne connaissait pas )  était , entr’autre l’auteur du roman .
   Le 8 septembre 1780 est la date de son décès ( il y a donc 239 ans )….

   Gouvernante française installée à Londres, Jeanne-Marie Leprince de Beaumont  mit à profit son expérience de pédagogue pour rédiger des traités d’éducation sous forme de dialogues truffés de contes, et est considérée comme le premier auteur à avoir adopté un style simple pour plaire aux jeunes lecteurs

D’après une  » notice  » d’ Eugénie Foa , notice éditée dans une réédition du  »Magasin des Enfants »  , femme de lettre :  En 1748, vers le commencement de l’hiver, une femme jeune , d’apparence décente mais triste, se présenta à l’Hôtel des Trois Couronnes, à Londres . Parlant facilement l’anglais, bien qu’avec un accent français, cette dame demanda une chambre dont le loyer ne soit pas trop cher, paya une quinzaine d’avance et s’installa.

   Bientôt la conduite de cette étrangère inspira quelques soupçons à l’hôtesse, vieille femme, pas méchante, mais assez bavarde,( ce qui quelquefois revient au même ). Cette étrangère ne prenait aucun de ses repas à l’hôtel, ne sortait qu’une fois par jour, très tôt  le  matin, restait dehors un quart d’heure environ, et  rentrait  » furtivement  » , et en évitant soigneusement d’être vue ou rencontrée par les gens de la maison ; le reste du jour, elle le passait à écrire ; d’après les dires de valets plus curieux que discrets , qui l’observaient par le trou de la serrure !

  La  quinzaine suivante  se passa de même ; mais  » la dame française  » sortait plus souvent, par conséquent écrivait moins , et, chaque fois qu’elle rentrait, elle paraissait plus accablée et découragée que fatiguée ; souvent ses yeux baignés de larmes se détournaient de ceux que le hasard ou un sentiment de curiosité malveillante mettait sur son chemin.

   Un jour un grand bruit se fit entendre sur le palier même où était situé l’appartement de la dame française. D’abord on entendit la voix aigre de l’hôtesse, qui, d’un ton qui ne permettait aucune réplique, criait :  » Payez-moi, ou sortez ; votre chambre est louée à d’autres. Allons, sortez !  »

     Puis une voix désolée, qui, sans prière, et répondant plutôt aux exigences du sort qu’à celles de l’hôtesse, disait :  » Mais où aller, mon Dieu ! où aller ?  » Cette voix ne pouvait appartenir qu’à une très jeune fille ; la » dame française  » ouvrit précipitamment sa porte, et  vit effectivement une jeune fille , grande, mince, le visage couvert de ses mains, qui, appuyée sur le chambranle de la porte inhospitalière refermée inhumainement sur elle, ne pouvait se décider à quitter même cette dernière place.  » Allons, descendez, que faites-vous là ? Vous ne pouvez y rester éternellement  » , lui disait l’hôtesse ; puis, sans doute, pour tempérer aux yeux de ceux que ces bruits  avait amassés dans cet endroit ,son action barbare, elle ajouta :  » Elle me doit un mois, je ne le lui demande pas, je ne retiens pas même son paquet ; mais qu’elle s’en aille, au moins, je ne puis lui faire la charité plus longtemps.  » A ce mot de charité, la jeune fille releva subitement la tête, dont une  »noble rougeur » colorait le front :  » Assez, madame, je m’en vais  », dit-elle. Puis elle ajouta en pleurant :  » C’est vrai, vous avez été bien bonne pour moi, et je vous remercie.  »

Alors qu’elle passait devant  l’étrangère , celle – ci  lui prit le bras :
    »  Où allez-vous, pauvre enfant ?  » lui dit-elle de cet accent qui trahit non la pitié, mais de la bonté.

    »Je I’ignore, madame, répondit la jeune fille,  sentant le besoin de  » concilier à elle  » les gens qui l’écoutaient. Orpheline, sans appui, j’ai été élevée dans une pension dont la maîtresse est morte il y a deux mois ; obligée de quitter mon seul asile, je suis venue ici ; j’espérais trouver une autre pension, y entrer comme institutrice… mais partout on me trouve trop jeune ! … Voilà mon histoire, madame  ».

   »Entrez chez moi, mademoiselle, dit la dame française prenant avec amitié la main de la jeune Anglaise ; puis, se tournant vers l’hôtesse, elle dit simplement :  » Faites, je vous prie, madame, mettre un lit dans le cabinet attenant à ma chambre, et dites-moi ce que je devrai de surplus.  »

   Et, comme  » la foule  » augmentait progressivement, elle entraîna la jeune fille dans sa chambre, et en referma la porte sur les curieux.
    » C’est ça, ça n’a pas de quoi manger, et ça partage avec tout le monde. ».. s’écria l’hôtesse.

   » Qui n’a pas de quoi manger ?  » demanda un locataire du premier que le bruit avait attiré au quatrième, où se passait la scène.

    » Cette Française qui prend la première venue en pension chez elle ; si elle la nourrit comme elle se nourrit, sa pensionnaire n’engraissera pas.!  »

Cette Française ?… mais je la connais, mistress Green, dit le locataire du premier… et je la croyais riche.

   » Riche  » ! se récria mistress Green, ça paye une chambre une livre par mois, et ça déjeune, ça dîne, ça soupe avec un schelling, pain et viande tout compris, qu’elle va acheter elle-même à la halle tous les matins ; riche ! il fait un froid d’enfer, et ça n’a pas seulement les moyens d’avoir une chaufferette pour se chauffer !

 » Mais n’est-ce pas madame Leprince de Beaumont ?  » demanda le locataire.

‘ C’est le nom inscrit sur le registre  », répondit l’hôtesse.

‘ C’est bien elle  », dit le locataire. C’est une dame du plus haut mérite. L’année dernière, j’étais à Commercy au moment où elle offrait au roi de Pologne un roman de sa composition,  » le Triomphe de la Vérité  ». Ce livre était très bien. Faites-moi l’amitié, mistress Green, d’aller demander à madame de Beaumont l’honneur d’une visite.
   Madame Leprince de Beaumont avait trop d’esprit pour éprouver une fausse honte sur l’état de gêne où elle se trouvait ; elle accueillit très bien son compatriote, et ne lui cacha pas qu’elle désirait obtenir à Londres une place d’institutrice dans une grande maison. Celui-ci s’engagea à la lui procurer ; effectivement il la présenta chez une dame qui l’accueillit parfaitement et lui confia l’éducation de ses filles. Par les soins de madame de Beaumont, sa protégée trouva, elle aussi, une place de sous-maîtresse dans une pension.

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  C’est  pour ses élèves que madame Leprince de Beaumont composa, en 1757, son meilleur ouvrage, Le Magasin des enfants, qui eut un si grand succès, qu’il fut traduit dans toutes les langues de l’Europe. Très souvent réimprimé, ce livre a toujours obtenu l’approbation du public. Il est écrit avec simplicité et clarté ; les contes qu’il contient ont un côté original plein de charmes, ils ont fourni le sujet de plusieurs de nos comédies ; la morale en est  » attachante et douce  ».
 

    Jeanne-Marie Leprince de Beaumont naquit à Rouen le 26 avril 1711. En 1725, elle entra chez les Sœurs d’Ernemmont qui formaient les enseignantes pour ce que l’on appelait à l’époque les  » petites écoles  ». Elle enseigna dix ans dans cette institution rouennaise et prononça même des vœux de noviciat. Puis elle décida de quitter sa Normandie natale et, munie d’une lettre de recommandation du couvent, elle rejoignit la cour de Lorraine à Lunéville où elle devint la gouvernante de la fille aînée de la duchesse de Lorraine. Lorsque la Lorraine fut confiée à Stanislas Leszczynski, roi détrôné de Pologne et beau-père de Louis XV, elle décida de rester à la cour et d’y étudier la musique.

Elle se maria à Lunéville en 1743, mais cette union fut malheureuse et rapidement déclarée nulle en raison de la vie dissolue de son époux, Grimard de Beaumont. Obligée de subvenir à ses besoins après la séparation, elle quitta la France et s’installa à Londres en 1748.
  La même année, elle débuta dans les lettres par un roman : Le Triomphe de la vérité ou Mémoires de Monsieur de Villeneuve qu’elle offrit à Stanislas, roi de Pologne retiré à Lunéville. Elle gagna sa vie en tant que gouvernante dans des familles aristocratiques anglaises où ses talents de pédagogue  » firent merveille  ».   Pour ses élèves, elle se mit à rechercher des textes français pouvant servir de support à des exercices de traduction et favoriser ainsi à ses jeunes élèves l’apprentissage du français. Elle décida de traduire » Gil Blas  » de Santillane de Lesage, mais constata vite que le roman n’intéressait guère son auditoire.

En 1757, elle se remaria avec Thomas Pichon, un Anglais naturalisé, originaire comme elle de Normandie. Elle abandonna alors pour un temps ses activités de gouvernante, et sa fille Élisabeth, née de son premier mariage, vint la rejoindre en Angleterre. En 1764 enfin, elle décida de rentrer en France. Sa fille et son gendre l’accompagnèrent, mais son époux resta en Angleterre et mourut  à Jersey sans l’avoir revue. Avec ses économies, elle acheta la petite terre de Chavanod, dans les environs d’Annecy, en Haute-Savoie, où elle s’installa. Elle avait acquis une réelle notoriété.
    Animée d’une véritable vocation pédagogique, elle continua à publier des ouvrages faisant référence : en 1766, L’Instruction pour les jeunes gens qui entrent dans le monde et s’y marient, ouvrage plus connu sous le titre de Magasin des adolescentes ; en 1768, Le Magasin des pauvres, des artisans, des domestiques et des gens de la campagne ; en 1772, un manuel d’éducation des garçons, Le Mentor moderne. Viennent encore de nombreux ouvrages, parmi lesquels des Contes moraux (1774) et Les Mémoires de la baronne de Batteville (1776) d’orientation autobiographique . Elle mourut à presque soixante-dix ans, en 1780, après avoir publié plus de soixante-dix ouvrages. Nul ne sait où son corps repose ………

 

La Belle et la Bête La belle et la bête livre reste l’un des contes les plus célèbres de la littérature française. Avant d’être adapté au cinéma par Jean Cocteau en 1946, puis de constituer l’un des plus grands succès des studios Walt Disney en 1991 c’est d’abord un long conte féérique et philosophique publié en 1740 par Gabrielle de Villeneuve. Inspiré d’un conte d’Apulée, La Belle et la Bête raconte une histoire de rédemption par l’amour sur fond de rivalités entre fées et propose des réflexions très fines sur l’amour, les liens familiaux et toutes les formes de pouvoir.         L’ouvrage rencontre un vif succès. Quand elle compose à Londres son Magasin des enfants, Jeanne-Marie Leprince de Beaumont imagine d’adapter cette histoire pour un jeune public : elle simplifie l’intrigue, interrompant l’histoire à mi-course, quand la Bête reçoit de la Belle le baiser qui la délivre du sort jeté par une fée jalouse. Cette nouvelle version, publiée en 1757, connaît une belle réception. C’est dans l’adaptation qu’en a donnée Leprince de Beaumont que l’histoire est inlassablement reprise ensuite, illustrée d’innombrables fois et éditée sans discontinuer dans de nombreuses langues……..