C’était il y a …..


Environ 368 ans! :

Robinson Crusoé s’embarque pour l’aventure : 

Le 1er septembre 1651, Robinson Crusoé s’embarque pour 28 ans d’aventures…….

  C’est du moins ce que raconte Daniel Defoe Defoe dans son roman paru le 25 avril 1719. L’histoire s’inspire d’une situation assez fréquente à la grande époque de la marine à voile et de la piraterie, celle d’un marin abandonné par son capitaine sur une île déserte pour cause de désobéissance.
  Sous le titre original :  » The Life and Strange Surprizing Adventures of Robinson Crusoe  », l’ouvrage est considéré comme le premier roman d’aventures jamais écrit. Il est traduit en français dès l’année suivant sa publication et, depuis , figure parmi les grands succès de la littérature mondiale.

Roman tiré du fait divers ?
Le marin qui inspira le roman Robinson Crusoé s’appelle Alexander Selkirk selkirk. À 30 ans, il est recueilli par le capitaine Woodes Roger à bord du Duc le 2 février 1709 et, quatre ans plus tard, racontera ses aventures (Voïage autour du monde). Daniel Defoe en tirera l’histoire de son héros sans jamais avoir rencontré l’auteur.
   Né en 1676 dans la famille d’un tanneur écossais, Alexander Selkirk choisit de prendre la mer. Il s’embarque en 1704 (âgé de 28 ans ) en qualité de second sur le  » Cinq-Ports  », pour attaquer les colonies espagnoles de l’océan Pacifique. En remontant le littoral pacifique, il se plaint de l’état du navire et s’oppose à son capitaine Thomas Stradling sur l’opportunité de poursuivre la route. Enfin, quand le navire accoste sur un îlot inconnu à 600 kilomètres du Chili pour se ravitailler, il demande à être abandonné sur place (finalement, le  voilier s’échoua sur la côte péruvienne, ne laissant que huit rescapés… aussitôt emprisonnés par les autorités locales !).
   L’îlot ile Robinson sur lequel se retrouve Selkirk est un rocher escarpé à la végétation luxuriante qui culmine à 900 mètres. Il est habité par des milliers de chèvres mais aussi des chats, les uns et les autres abandonnées par de précédents naufragés, des phoques etc. Le      » nouvel Adam  » ne dispose que d’un mousquet, une livre de poudre, une hache, un couteau, une marmite et bien sûr une bible.

  Selkirk , s’habituant difficilement à la solitude , construit de ses mains une cabane et apprend à traire et tuer  des chèvres l’essentiel de sa nourriture (ainsi que ses vêtements). Il s’occupe l’esprit en lisant la Bible et récite à haute voix ses prières pour ne pas perdre l’usage de la parole…
  Un jour, un vaisseau accoste sur l’îlot mais il s’agit d’Espagnols , ennemis acharnés des Britanniques , qui prennent en chasse le malheureux ermite qui finalement leur échappe.

    Après plus de quatre ans de solitude forcée, Selkirk est enfin libéré par un équipage de compatriotes envoyé à sa recherche par son ancien employeur, le corsaire William Dampier.   Son sauveur Woodes Rogers décrit  » un homme vêtu de peaux de chèvres à l’air plus sauvage encore que leurs propriétaires originales  » . Il est cependant en excellente forme physique due à son mode de vie. Il est aussi apte à courir très vite !
  À la différence du futur Robinson, qui a pu s’octroyer la compagnie d’un serviteur noir, Vendredi, Selkirk n’a eu d’autre compagnons que des chats.
   De retour en Grande-Bretagne, il va rapidement réapprendre les usages sociaux et se mettre en ménage. Reprenant la mer comme quartier-maître, il mourra en pleine mer en 1721… deux ans après la parution de Robinson Crusoé.

De la réalité … au mythe
    Véritable phénomène de société en Angleterre et sur le Continent, le roman Robinson Crusoé va  » alimenter  » la croyance des lecteurs du XVIIIe siècle en un bonheur simple près de la nature, loin des artifices de la société. L’îlot sur lequel a vécu Alexander Selkirk, appelé Mas a Tierra, sera d’ailleurs rebaptisé Robinson Crusoé !
   Le phénomène culminera avec la publication de Paul et Virginie en France, en 1788, à la veille de la Révolution. Ce court roman aura un grand succès et nourrira le moralisme rédempteur des bourgeois de la Convention. ( Son auteur, Bernardin de Saint-Pierre, fut un fervent lecteur de Robinson Crusoé.) 
   Plus près de nous, en 1971, le romancier Michel Tournier s’est également attiré un immense succès planétaire avec son roman Vendredi ou la vie sauvage qui revisite le mythe avec le regard du serviteur noir de Robinson. Evidemment, le cinéma a aussi traité le mythe de toutes les façons possibles, mais sans qu’un chef-d’oeuvre en soit jamais sorti…

Des livres et B.D  » à foison  »

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