spleen

baudelaire 

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
II nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;

 Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

 Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

 Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

7 réflexions sur “spleen

    • Salut Yann ,
      Idem , Baudelaire quand je l’ai lu pour la première fois, j’ai tout de suite  » accroché  » . Je crois que c’est parce que ses écrits m ‘ interpellent , que je  » m’y retrouve  » ( difficile à expliquer ) . Rimbaud , c’est différent , d’abord , il est né dans les Ardennes comme moi lol et parce que je trouve ses écrit particulièrement bien  » construits  » …..J’aime bien Verlaine aussi ….

      F.

      P.S : Je viens de passer sur ton périple outre atlantique , je ne sais pas si mon petit commentaire te plaira , mais j’ai réellement pris beaucoup de plaisir en te lisant ….

      F.

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