C’est en 1880 que le gouvernement de la IIIe République, proclamée le 4 septembre 1870, décida que le 14-Juillet serait, chaque année, jour de Fête nationale.
Mais pourquoi le choix de ce qui fut une journée d’émeutes, marquée par la prise de la Bastille ? Pourquoi, en célébration de cet été révolutionnaire et violent de 1789, ne pas avoir préféré le 4 août, où furent abolis les privilèges féodaux, ou le 26 août, où furent déclarés les Droits de l’Homme et du citoyen ?
N’eût-il pas été plus en accord avec les idéaux de la Révolution de choisir le jour où furent solennellement reconnues la liberté et l’égalité des droits, fondements d’une société républicaine ?
Certes, au moment de la décision, on pensa aussi au 14 juillet 1790, journée de commémoration et d’unité lors de la fête de la Fédération. Mais, surtout, le choix du 14-Juillet peut être justifié du fait que l’événement fut décisif dans la capitulation du roi Louis XVI. Le 17 juillet, pressé par la population parisienne, il arbore la cocarde bleue et rouge, qui, une fois ajouté le blanc de l’ancienne France, deviendra l’emblème révolutionnaire.
Le 14-Juillet, on fête à la fois la révolution, la République et la nation. La révolution avec la passion de l’égalité ; la République par la conquête citoyenne de la liberté et de la souveraineté ; la nation par l’unité et une fraternité rendues possibles par la fin des privilèges de la noblesse et du clergé. Depuis l’été 1789, et jusqu’aux récentes élections, on trouve dans l’histoire française l’aspiration à une société fraternelle que, selon les moments, favorisent ou contrarient un besoin d’égalité et un goût pour la liberté. L’égalité et la liberté sont aussi parfois un couple qui se déchire.
L’empreinte de la guerre
C’est dans les moments de danger que le sentiment de fraternité nationale est le plus fort. Nous en avons fait l’expérience lors des attentats terroristes où, dans une atmosphère de communion, on chante l’hymne national et brandit le drapeau tricolore. Effet passager de l’émotion ou retour aux origines ?
Nous pouvons alors comprendre qu’existe entre la République et la guerre une relation obscure, mais bien réelle, et répondre par là même à une question que, sous l’effet de l’habitude, nous ne nous posons pas : pourquoi le 14-Juillet est-il fêté par un défilé militaire ?
Un 14-Juillet sans armes ni bataillons ? Un jour, peut-être, mais encore lointain.
Mr Brassens ( la mauvaise réputation ) :
Le jour du Quatorze Juillet
Je reste dans mon lit douillet
La musique qui marche au pas
Cela ne me regarde pas
Je ne fais pourtant de tort à personne
En n’écoutant pas le clairon qui sonne.
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