L’idée de ce billet me vient quand passe » en fond » à la télé la série » Highlander »
Et aussi d’extrait d’un livre de José Saramago : » Les intermittences de la mort «
L’immortalité qui perturberait les puissants, enthousiasmerait les ingénus et se révèlerait un chaos difficile à gérer.
La question est : que se passerait-il si nous étions éternels ?
Et la première réponse, c’est que, sans la mort, beaucoup de gens seraient ruinés.
La mort est un grand commerce, et pas toujours très net. Dans l’hypothèse où la mort disparaîtrait subitement, où elle cesserait de tuer, ce serait la panique pour beaucoup de monde : les pompes funèbres, les assurances, les maisons de retraite. Sans parler de l’Etat, qui ne saurait plus comment payer les pensions de retraite.
On dirait une plaisanterie, mais l’affaire est sérieuse, parce que la vieillesse dure de plus en plus longtemps.
On ne sait pas si on pourra payer les retraites après 2015.
Impossibilité de l’immortalité.
L’immortalité serait une horreur. Même si l’enfance durait vingt ans, l’adolescence cinquante, la maturité quatre-vingts ou quatre-vingt-dix, la vieillesse finirait par arriver, et là le drame commencerait. Vous imaginez une vieillesse éternelle ? Il vaut mieux ne pas l’imaginer et penser que mourir n’a rien d’un acte héroïque, que c’est une chose très ordinaire.
L’idée de la mort contribue à asseoir le pouvoir de l’Eglise.
Pire que ça. Le problème de l’Eglise, c’est qu’elle a besoin de la mort pour vivre. Sans la mort, il ne pourrait pas y avoir d’Eglise, parce qu’il n’y aurait pas de résurrection. Tout l’édifice administratif, théologique, idéologique et répressif de l’Eglise s’effondrerait si la mort cessait d’exister. Sans la mort et la résurrection, la religion ne pourrait plus nous exhorter à bien nous conduire pour gagner la vie éternelle dans l’au-delà. Car la vie éternelle, ce serait ici-bas.