Elections:Abstention…..Diverses explications


Faute de candidat qui emporte leur adhésion, par déception, voire par idéologie, des internautes du Monde.fr racontent pourquoi ils ne voteront pas:

 AFP/KENZO TRIBOUILLARD Faute de candidat qui emporte leur adhésion, par déception, voire par idéologie, des internautes du Monde.fr ne voteront pas pour un candidat à l’élection présidentielle. Ils expliquent pourquoi:

« Le seul moyen de faire entendre son désaccord », par Emmanuelle, 28 ans, Paris, architecte Le vote blanc n’est pas pris en compte. S’il l’était, je voterais blanc afin de manifester mon désaccord avec le système politique français. Le seul moyen de faire entendre son désaccord en France est de s’abstenir. (…) Si toutes les personnes qui s’abstenaient volontairement votaient blanc, alors on se rendrait compte de l’illégitimité de la plupart des candidats, pour ne pas dire de la totalité. Ne pas prendre en compte les votes blancs est le comble de l’anti-démocratie.

« Le seul vote ‘contestataire’ qui vaille », par Sonia , 40 ans, cadre supérieur L’abstention, dans notre pays, est le seul vote « contestataire » qui vaille… Si on fait son devoir civique en souhaitant envoyer un message de ras-le-bol de la politique politicienne et démago qui est pratiquée dans notre pays par toute la classe polique et que l’on vote blanc… Ça passe totalement inapercu. Et c’est vraiment à contre-cœur que je me résigne à m’abstenir parce que, si je vote blanc, je voterai transparent.

■ »Mon bulletin blanc n’a pas été pris en compte », par Tony, 34 ans Voter blanc, en France, est identique à s’abstenir; alors je ne me bouge même plus, vu que cela revient au même. Je sais qu’il serait compliqué de prendre en compte les bulletins blancs et de réorganiser des élections en cas de non-élection d’un des candidats. Mais je vois la démocratie comme cela aussi, car choisir ni l’un ni l’autre est un choix en soi et devrait être pris en compte… Je voterai à nouveau dans une vraie démocratie uniquement. AUCUN CANDIDAT NE DONNE SATISFACTION ■

« Je ne veux aucun des candidats qui se présentent », par Antonin, 26 ans Je ne vais pas m’abstenir. J’irai voter et je voterai blanc. Ce qui est considéré tout de même comme une abstention. Alors, pourquoi y aller ? Eh bien, justement, parce que ce n’en est pas une. Je me considère comme politiquement investi et je suis de près les actualités. J’ai mon propre avis et mes idées, qui peuvent parfois se rapprocher de quelques courants. Mais, dans leur globalité, je n’adhère vraiment à aucun parti politique. Donc, je vote blanc. Car je n’ai aucune envie de voter « utile ». Ni de voter « contre » quelqu’un. Ou encore pour « le moins pire ». Je ne veux d’aucun des candidats qui se présentent. Et surtout pas, des seuls « crédibles » dont on voudrait nous faire croire que le sort est déjà joué. Mon vote blanc est un véto, et il devrait être considéré comme tel. Il devrait être craint, et non pas critiqué. Mon souhait ? Que cette élection engendre un taux record d' »abstention », afin qu’on ne puisse plus feindre d’ignorer cette question. ■

« Aucun candidat ne me satisfait », par Benjamin, 21 ans, qui étudie à Montréal et travaille à Shenzhen Pour cette présidentielle, qui pourrait être ma première dans le rôle de citoyen français, je ne vais pas voter. Deux raisons à cela. La première est que je ne souhaite pas, pour mon premier vote, élire un candidat par non-choix. Aujourd’hui, pour moi, aucun candidat n’a véritablement la carrure ou la crédibilité pour être président. Entre les faux programmes de certains, la mollesse des autres et les illusions des derniers – certains correspondent même à tout cela à la fois -, je préfère ne pas voter que de ne pas croire en celui à qui je donne ma voix.

« Des candidats insipides », par Hervé, 35 ans, Montréal, consultant Voilà pourquoi je n’irai pas voter : aucun candidat ne dit que la France n’est que la Grèce en plus grand. Aucun candidat ne dit qu’il va nous simplifier la vie, tous les règlements, lois, etc., qui pourrissent la vie des particuliers et des entreprises. Et je ne parle pas de baisser les impôts. Juste nous éviter de perdre du temps à comprendre les lois,de devoir faire appel à des avocats ou des spécialistes fiscalistes. A 6 000 km de Paris, on se fout de la façon dont sera ruinée la france lors des cinq prochaines années. D’ailleurs, on ne serait pas parti si on pensait qu’il y avait un espoir pour la France. On se dit aussi que, dans cinq ans, il y a des chances qu’on soit déja binationaux, sauf si on nous colle une étiquette d’exilé fiscal ou autre, auquel cas : « Adieu le passeport français ! » Bref, démerdez vous,avec vos candidats insipides, aux discours riches en jolis concepts, mais vides de sens et totalement déconnectés de la réalité. Ouverture d’une urne à Souffelweyersheim, près de Strasbourg, après la fermeture officielle du bureau de vote à 18 heures, le 6 mai. | REUTERS/VINCENT KESSLER ■ »Aucun des candidats en lice n’aborde les véritables sujets », par Pascal, 50 ans, Alpes-Maritimes, technicien Les Français sont tentés par l’abstention ? Comment ne pas l’être ? Aucun des candidats en lice n’aborde les véritables sujets. La seule chose que nous voyons ? Une stratégie de communication qui n’a qu’un but : arriver au pouvoir ! Le chômage ? Ignoré. Le logement ? Zappé. Le coût de la vie en général ? Connais pas. Nos hommes politiques promettent beaucoup de choses, mais ils ne feront rien, que ce soit par manque de moyens financiers ou de volonté. Au soir du second tour, le candidat élu balayera d’un revers de la main toutes ses belles promesses. Il ne restera qu’une chose : des taxes et des impôts nouveaux, afin de « payer la dette »… et ça ne donne pas envie de voter.

■ »Je m’abstiendrai au second tour », par Catherine, 40 ans, Bordeaux Je vais aller voter au premier tour, qui me semble être la seule ouverture de choix démocratique qui nous soit offerte en réalité. Mais je m’abstiendrai pour le second, parce que les jeux semblent faits et que les deux têtes de liste, que les médias contribuent à rendre incontournables, semblent appelés à se retrouver l’un en face de l’autre. Et aucun de ces deux hommes ne me représente; ou, encore mieux, je ne veux surtout pas avoir à choisir entre l’un et l’autre, la peste et le choléra, vous voyez l’idée. Mon abstention sera vraiment le reflet de mon refus absolu de ce qui me semble être un non-choix ! Bien sûr, ce sera sous réserve d’une surprise éventuelle de dernière minute.

■ »Les candidats sont tellement loin de mon quotidien », par Henriane, Anzin (Nord), 61 ans, ancienne assistante sociale Étant handicapée, j’ai beaucoup de difficultés à avoir la procuration. D’autre part, les candidats sont tellement loin de mon quotidien, avec ma misérable retraite, un loyer important. Comment pourrais-je croire en leurs promesses? Et j’éprouve vraiment trop de lassitude à me battre pour quelques euros par jour. Je constates que DSK n’a pas ces problèmes, lorsqu’il a réglé 50 000 euros de loyer pour son appartement aux USA lors d’un de ces pitoyables scandales! Et dire qu’il aurait pu être candidat, ces gens-là, comment peuvent-ils comprendre ce que nous vivons chaque jour avec nos 1 200 euros et 800 euros de charges? ■ »Cette élection est une farce », par Eric, 40 ans Pour la première fois de ma vie, je n’irai pas voter. La mort dans l’âme, car je sais que des milliards d’hommes et de femmes aimeraient pouvoir le faire dans des conditions aussi transparentes, mais c’est un vrai choix politique. Le vote blanc n’est pas reconnu. L’abstention est dans les statistiques et est scrutée par les médias. Alors oui, je m’abstiendrai, car cette election est une farce. Entre deux extrêmes aussi démagos et populistes l’un que l’autre, déversant leur fiel l’un sur les riches, l’autre sur les étrangers ; entre deux candidats qui ne se focalisent que sur de l’accessoire, le halal ou la race dans la Constitution. Ce serait risible si la France n’etait pas au bord du gouffre ; mais, là, c’est non seulement pitoyable, mais criminel envers le pays. Alors oui, face à cette campagne indigne et ces candidats indignes du vote des Français, je n’irai pas voter. ■

« Cette classe politique semble si loin de nous », par Maylis, Paris Heureuse d’avoir un droit de vote, c’est un droit que j’entends exercer chaque fois que je le peux. Cette année, cependant, je pense ne pas voter. J’ai pourtant bien lu les programmes des candidats et je reste sur ma faim. (…) Cette classe politique semble si loin de nous! Les choses semblent empirer pour tous les Français et, eux, ils s’étripent à coups de petites phrases, de tacles. Le niveau est bas, bas, bas… Quelle tristesse! Quelle démocratie? Quelle République? J’ai le sentiment que les conditions d’une belle révolution sont réunies, mais qui saura porter la rupture nécessaire à notre société? Je n’ai pas la réponse, et je n’ai pas mon vote. Je ne pense pas d’ailleurs que celui-ci amènera notre pays vers un mieux. ■

« Aucun candidat ne m’a donné envie de croire en lui », par Eve Jégou, 24 ans, Nantes, étudiante Il y a encore quelques semaines, m’abstenir ne m’avait même pas effleuré l’esprit. Il n’en était pas question, puisque j’étais fière de pouvoir jouir du droit de vote. Cela fait des semaines que je me retrouve dans un choix cornélien, partagé par un grand nombre de Français. J’ai 24 ans, je suis étudiante et bien que, depuis longtemps, j’aie compris que je ne grandissais pas dans le monde des Bisounours, j’ai quand même envie de croire en des temps meilleurs. Mais, aujourd’hui, quand j’allume la télévision, que j’écoute la radio et que je lis la presse, tout ce que je vois, c’est la grande bataille des « gesticulators ». Le 6 mai ce sera la consécration de celui qui aura le mieux manipulé le peuple. Mais de quoi sera fait le 7 ? Je prends cette présidentielle de 2012 très au sérieux; j’ai comme l’impression d’y jouer gros, et c’est pourquoi, à quinze jours de l’appel aux urnes, je doute. Voter pour quel candidat ? Aucun ne m’a convaincu, aucun ne m’a donné envie de croire en lui. Le vote blanc n’est pas comptabilisé – dommage -, alors pourquoi pas m’abstenir ?Je l’envisage, mais je vous avouerai que, le 22 avril, ça risque de me démanger !

■ »Aucun n’apparaît crédible », par François, 62 ans, médecin Malgre la multiplicité des candidats, aucun n’apparaît crédible. Le candidat sortant est marqué par ses comportements inadaptés de début de mandat, même si son attitude récente dans la crise européenne à été remarquable. Son principal adversaire manque cruellement de charisme et d’expérience. Il sera forcé de faire alliance, au second tour, avec un candidat d’extrême gauche qui a repris les bottes de Georges Marchais. Aucun des candidats de gauche n’a pris la mesure des enjeux internationaux qui, pourtant, conditionnent beaucoup d’enjeux hexagonaux.