J’écris à l’oral
(© Grand Corps Malade, 2009)
C’était un soir sans histoire, une fin de journée au destin sobre
21 heures sans espoir, un mercredi d’octobre
Sur le macadam fatigué, trottoirs en pente, rue des Dames
Très loin des drames agités, c’est ma première Soirée Slam
Des êtres humains dans un café sont regroupés pour s’écouter
Ils prennent la parole un par un et mes oreilles sont envoûtées
Des humains à égalité, chacun est libre de se lancer
Le principe est très simple, encore fallait-il y penser
Je suis d’abord resté passif mais j’ai tout de suite rêvé d’action
Je suis d’abord resté pensif pour comprendre cette révélation
J’ai pris une avalanche de rimes et une cascade de thèmes
Si loin de star système, tu restes tard si t’aimes
Quelques instants après, j’ai déterré l’encrier
En créant sans prier pour hurler sans crier
Sans accroc, sans vriller, dans la voix l’encre y est
Pour recevoir sans briller et donner sans trier
Le slam a giflé mon esprit puis libère les passions
Secouant mon envie créative restée en hibernation
A la recherche de ces ambiances dans tout Paris je vais zoner
C’est décidé ma voix est libre et son timbre va résonner
La poésie dans les bars a rendez-vous avec la vie
Je l’ai vue et tu le vis, je l’avoue je l’ai suivie
Elle prend forme, elle grandit, elle rayonne et elle s’entend
Elle t’enlace et une fois qu’elle te tient elle prend son temps
La poésie dans les bars ne sort pas que de nos voix
Le concept même de ces soirées est un poème qui s’entrevoit
La poésie se cache partout, sur le comptoir, dans ton demi
Elle déborde sur le trottoir et se propage l’épidémie
Moi j’oublierai jamais l’année où j’ai chopé le virus
Quand tu trébuches sur un hasard et que tu tombes sur un bonus
Ces soirées où l’on se livre, ces moments où l’on se lève
Des heures à user nos salives, croquer les mots jusqu’à la sève
J’oublierai pas ces instants rares où la nuit sert de terrain
A la recherche de l’éphémère, moitié inquiet, moitié serein
Je sais pas si le bonheur se touche mais on l’a peut-être frôlé 2-3 fois
Dans cette atmosphère un peu louche, se reflétant dans nos voix
J’oublierai pas ces cœurs ouverts de toute provenance et de tout âge
Unis dans l’envie de découvrir, dans l’écoute et le partage
Ceux qu’étaient là ne changeraient rien même si tout était à refaire
Et puis en plus un texte dit, c’était quand même un verre offert
Ces soirées sont toujours là mais le mieux c’est quand tu fais connaissance
Rien ne vaut le charme de l’inconnu, la découverte et l’innocence
Cette nostalgie me rappelle souvent que j’ai aussi serré des mains
Des rencontres qui font que t’aimerais qu’hier déteigne sur demain
Je suis toujours plein de motivation et je récidive sans façon
Recherchant cette sensation qui vaut bien 700 passions
De cette époque non révolue, j’ai reçu un héritage viral
Une manie qui ne me quitte plus c’est vrai, j’écris à l’oral
C’était un soir sans histoire, une fin de journée au destin sobre
21 heures sans espoir, un mercredi d’octobre
J’ai entendu des voix qui touchent comme des chorales dans mon moral
Depuis j’ai de l’encre plein la bouche, depuis j’écris à l’oral
(© Grand Corps Malade, 2008)
Education nationale
Je m’appelle Moussa, j’ai 10 ans, je suis en CM2 à Epinay
Ville du 93 où j’ai grandi et où je suis né
Mon école elle est mignonne même si les murs sont pas tout neufs
Dans chaque salle y’a plein de bruits, moi dans ma classe on est 29
Y’a pas beaucoup d’élèves modèles et puis on est un peu dissipés
Je crois que nous sommes ce qu’on appelle des élèves en difficulté
Moi en math je suis pas terrible mais c’est pas pire qu’en dictée
Ce que je préfère c’est 16h, je retrouve les grands dans mon quartier
Pourtant ma maîtresse je l’aime bien, elle peut être dure mais elle est patiente
Et si jamais je comprends rien, elle me réexplique, elle est pas chiante
Elle a toujours plein d’idées et plein de projets pour les sorties
Mais on n’a que 2 cars par an qui sont prêtés par la mairie
Je crois que mon école elle est pauvre, on n’a pas de salle informatique
On n’a que le préau et la cour pour faire de la gymnastique
A la télé j’ai vu que des classes faisaient du golf en EPS
Nous on n’a que des tapis, des cerceaux et la détresse de nos maîtresses
Alors si tout se joue à l’école, il est temps d’entendre le SOS
Ne laissons pas se creuser le fossé d’un enseignement à 2 vitesses
Au milieu des tours, y’a trop de pions dans le jeu d’échec scolaire
Ne laissons pas nos rois devenir fous dans des défaites spectaculaires
L’enseignement en France va mal, personne ne peut nier la vérité
Les zones d’éducation prioritaire ne sont pas une priorité
Les classes sont surchargées pas comme la paye des profs minés
Et on supprime des effectifs dans des écoles déjà en apnée
Au contraire, faut ajouter des profs et d’autres métiers qui prennent la relève
Dans les quartiers les plus en galère, créer des classes de 15 élèves
Ajouter des postes d’assistants ou d’auxiliaires qui aident aux devoirs
Qui connaissent les parents et accompagnent les enfants les plus en retard
L’enseignement en France va mal, l’Etat ne met pas assez d’argent
Quelques réformes à 2 balles pour ne pas voir le plus urgent
Un établissement scolaire sans vrai moyen est impuissant
Comment peut-on faire des économies sur l’avenir de nos enfants
L’enseignement en France va mal car il rend pas les gens égaux
Les plus fragiles tirent l’alarme mais on étouffe leur écho
L’école publique va mal car elle a la tête sous l’eau
Il n’y a pas d’éducation nationale, y’a que des moyens de survie locaux
Alors continuons de dire aux petits frères que l’école est la solution
Mais donnons leur les bons outils pour leur avenir car attention
La réussite scolaire dans certaines zones pourrait rester un mystère
Et l’égalité des chances, un concept de ministère
Alors si tout se joue à l’école, il est temps d’entendre le SOS
Ne laissons pas se creuser le fossé d’un enseignement à 2 vitesses
Au milieu des tours, y’a trop de pions dans le jeu d’échec scolaire
Ne laissons pas nos rois devenir fous dans des défaites spectaculaires
Je m’appelle Moussa, j’ai 10 ans, je suis en CM2 à Epinay
Ville du 93 où j’ai grandi et où je suis né
C’est pas de ma faute à moi si j’ai moins de chances d’avoir le Bac
C’est simplement parce que je vis là que mon avenir est un cul de sac
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oui j’ai écouté ses chansons, enfin texte musicaux,
et sa voix……..
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Une Chanson qui Sonne envers ,
Pour Une Urgence Nationale ,
Comme Un Pamphlet aux Ministères ,
Quand Tout va Bien , Tout est Normal.
NéO~
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Tout simplement, merci à lui d’avoir écrit et chanté cela, merci à toi de le transmettre ici…
Douce soirée Francis !
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je te colles les deux vidéos, car j’Aime lire et entendre en même temps.
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Bravo à Toi et à Lui !!!
Tu as soulevé les points forts et importants avec tes soulignés, :
« Alors si tout se joue à l’école, il est temps d’entendre le SOS
Ne laissons pas se creuser le fossé d’un enseignement à 2 vitesses
Au milieu des tours, y’a trop de pions dans le jeu d’échec scolaire
Ne laissons pas nos rois devenir fous dans des défaites spectaculaires »
« L’enseignement en France va mal, l’Etat ne met pas assez d’argent
Quelques réformes à 2 balles pour ne pas voir le plus urgent
Un établissement scolaire sans vrai moyen est impuissant
Comment peut-on faire des économies sur l’avenir de nos enfants
L’enseignement en France va mal car il rend pas les gens égaux
Les plus fragiles tirent l’alarme mais on étouffe leur écho
L’école publique va mal car elle a la tête sous l’eau »
que dire de plus??? tout est dans le texte!!!
merci mon Ami d’avoir les yeux et le coeur grands ouverts, merci d’amener ainsi à la réflexion, merci à Toi, à Lui. et à tous ceux qui font ce qu’ils peuvent pour garder la tête hors de l’eau.
Ce gouvernement me file la gerbe, je le dis avec des mots qui sont pas beaux, mais parce que seuls ceux là me viennent devant les priorités merdiques de ces gouvernements du fric.
bisous du coeur pour Toi.
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Merci Marie pour ton com. et les vidéos!bises
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