Mémoire


Délire de la nuit

Particules de mémoire, poussière de vie ;

Quand, doucement, tombe le soir ; que commence l’amnésie ;

Je sais tout du passé : rien ne s’est écroulé,

Mais hier, mais aujourd’hui, qu’ai-je fait que je n’oublie ?

Ce sont des petits riens, destin qui s’effiloche ;

Plus aucun dessein, ni tableau qu’on accroche ;

Juste des crochets aux murs lézardés,

Où ne sont suspendus que des brouillons déchirés.

Je ne fais que descendre,

Je m’efface insidieusement ;

J’ai mal à l’âme que je vais rendre

Un jour ou l’autre naturellement, 

Parce qu’on ne meurt jamais d’un esprit qui s’étiole,

On veut paraître serein alors que les idées s’envolent.

Dans cette suite de lendemains, quel est donc mon rôle ?

Car je suis toujours là, même si je n’y suis pas.

Vous parlez trop vite, vous parlez trop fort.

Vous comprendre me demande bien trop d’efforts ;

Alors, je souris, et même je rigole

Pour montrer que je vis, et que vous êtes drôles.

 

C’est pourtant un tas de sable que j’ai dans la tête,

Qui s’écroule à chaque fois que je m’entête

A avancer d’un pas, qui aussitôt s’efface

Dans tous les endroits où je perds ma trace.

Comment avancer, dépourvu de repères ?

Comment  penser, sans les liens nécessaires ?

Particules de mémoire, poussière je suis,

Quand tombe le noir, quand s’installe l’amnésie.

Pour me (vous) changer les idées


Un brave homme trouve la mort dans un accident.
Il se retrouve au purgatoire devant Saint Pierre. La première chose
qu’il voit c’est un mur très long où sont accrochées des horloges. Sous
chaque horloge, des noms : Berlusconi, Blair, Obama, Poutine, Margaret.
Il demande à Saint Pierre : "C’est curieux ces horloges ? C’est quoi ?"
et Saint Pierre répond : "C’est simple… Ce sont les horloges de leur
vie ! A chaque fois qu’ils disent une grosse connerie, l’horloge avance
d’une heure en moins sur leur vie. Deux conneries, deux heures en moins
et ainsi de suite."
"Ha, très bien, mais c’est curieux, je ne vois
d’horloge avec Sarkozy ? Pourtant c’est un grand personnage aussi ?"
Saint Pierre réfléchit, pensif. "Sarkozy ? Ah, oui, Sarkozy. Je l’ai
mise sur mon bureau, elle me sert de ventilateur !"