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« L’anarchie c’est l’ordre sans le pouvoir » | |||
Courants | |||
Agoriste • Autonome |
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Histoire | |||
Précurseurs de l’anarchisme |
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« À mauvais salaire; mauvais travail ! » | |||
Le terme anarchie est un dérivé du grec « ἀναρχία » (« anarkhia »). Composé du préfixe a- privatif an– (en grec αν, « sans », « privé de ») et du mot arkhê, (en grec αρχn, « origine », « principe », « pouvoir » ou « commandement »). L’étymologie du terme désigne donc, d’une manière générale, ce qui est dénué de principe directeur et d’origine. Cela se traduit par « absence de principe»(çà,çà peut se discuter), « absence de règle », « absence de chef », « absence d’autorité» ou « absence de gouvernement».
Dans un sens négatif, l’anarchie évoque le chaos et le désordre. Et dans un sens positif, un système où les individus sont dégagés de toute autorité. Ce dernier sens apparaît en 1840 sous la plume du théoricien socialiste Pierre Joseph Proudhon (1809-1865). Dans Qu’est-ce que la propriété ?, l’auteur se déclare anarchiste et précise ce qu’il entend par anarchie : « une forme de gouvernement sans maître ni souverain ».
Précurseurs de l’anarchisme:Diogène!

Diogenes par John William Waterhouse.
Pour de nombreux théoriciens de l’anarchisme, l’esprit libertaire remonte aux origines de l’humanité. À l’image des Inuits, des Pygmées, des Santals, des Tivs, des Piaroa ou des Merina, des sociétés fonctionnent, parfois depuis des millénaires, sans autorité politique (État ou police)ou suivant des pratiques revendiquées par l’anarchisme comme l’autonomie, l’association volontaire, l’auto-organisation, l’aide mutuelle ou la démocratie directe
Les premières expressions d’une philosophie libertaire peuvent être trouvées dans le taoïsme et le bouddhisme. Au taoïsme l’anarchisme emprunte le principe de non-interférence avec les flux des choses et de la nature, un idéal collectiviste et une critique de l’État ; Au bouddhisme, l’individualisme libertaire, la recherche de l’accomplissement personnel et le rejet de la propriété privée
Un courant individualiste et libertaire peut également être trouvé dans la philosophie de la Grèce antique, dans les écrits épicuriens, et stoïciens.
Certains éléments libertaires du christianisme! ont influencés le développement de l’anarchisme, en particulier de l’anarchisme chrétien. À partir du Moyen Âge, certaines hérésies et révoltes paysannes attendent l’avènement sur terre d’un nouvel âge de liberté. Des mouvements religieux, à l’exemple des hussites ou des anabaptistes s’inspirèrent souvent de principes libertaires
Plusieurs idées et tendances libertaires émergent dans les utopies françaises et anglaises de la Renaissance et du siècle des Lumières[18]. Pendant la Révolution française, le mouvement des Enragés s’oppose au principe jacobin du pouvoir de l’État et propose une forme de communisme. En France, en Allemagne, en Angleterre ou aux États-Unis, les idées anarchistes se diffusent par la défense de la liberté individuelle, les attaques contre l’État et la religion, les critiques du libéralisme et du socialisme. Certains penseurs libertaires américains comme Henry David Thoreau, Ralph Waldo Emerson et Walt Whitman, préfigurent l’anarchisme contemporain de la contre-culture, de l’écologie, ou de la désobéissance civile
Principes généraux:
L’anarchisme est une philosophie politique qui présente une vision d’une société humaine sans hiérarchie, et qui propose des stratégies pour y arriver, en renversant le système social actuel.
L’objectif principal de l’anarchisme est d’établir un ordre social sans dirigeant. Un ordre basé sur la coopération volontaire des hommes et des femmes libres et conscients qui ont pour but de favoriser un double épanouissement : celui de la société et celui de l’individu qui participe au premier.
À la source de toute philosophie anarchiste, on retrouve une volonté d’émancipation individuelle et/ou collective. L’amour de la liberté, profondément ancré chez les anarchistes, les conduit à lutter pour l’avènement d’une société plus juste, dans laquelle les libertés individuelles pourraient se développer harmonieusement et formeraient la base de l’organisation sociale et des relations économiques et politiques.
L’anarchisme est opposé à l’idée que le pouvoir coercitif et la domination soient nécessaires à la société et se bat pour une forme d’organisation sociale et économique libertaire, c’est-à-dire fondée sur la collaboration ou la coopération plutôt que la coercition.
L’ennemi commun de tous les anarchistes est l’autorité sous quelque forme qu’elle soit. L’État est le principal ennemi des anarchistes : l’institution qui s’attribue le monopole de la violence légale (guerres, violences policières), le droit de voler (impôt) et de s’approprier l’individu (conscription, service militaire). Les visions qu’ont les différentes tendances anarchistes de ce que serait ou devrait être une société sans État sont en revanche d’une grande diversité. Opposé à tout credo, l’anarchiste prône l’autonomie de la conscience morale par-delà le bien et le mal défini par une orthodoxie majoritaire, un pouvoir à la pensée dominante. L’anarchiste se veut libre de penser par lui-même et d’exprimer librement sa pensée.
Certains Anarchistes dits « spontanéistes » pensent qu’une fois la société libérée des entraves artificielles que lui imposait l’État, l’ordre naturel précédemment contrarié se rétablirait spontanément, ce que symbolise le « A » inscrit dans un « O » (« L’anarchie, c’est l’ordre sans le pouvoir », Proudhon). Ceux-là se situent, conformément à l’héritage de Proudhon, dans une éthique du droit naturel (elle-même affiliée à Rousseau). D’autres pensent que le concept d’ordre n’est pas moins « artificiel » que celui d’État. Ces derniers pensent que la seule manière de se passer des pouvoirs hiérarchiques est de ne pas laisser d’ordre coercitif s’installer. À ces fins, ils préconisent l’auto-organisation des individus par fédéralisme comme moyen permettant la remise en cause permanente des fonctionnements sociaux autoritaires et de leurs justifications médiatiques. En outre, ces derniers ne reconnaissent que les mandats impératifs (votés en assemblée générale), révocables (donc contrôlés) et limités à un mandat précis et circonscrit dans le temps. Enfin, ils pensent que le mandatement ne doit intervenir qu’en cas d’absolue nécessité.
Le rejet du centralisme, pour le fédéralisme, aboutit donc à un projet d’organisation sociale fondée sur la gestion directe de sa propre vie et la décentralisation, où chacun est en mesure de participer à la vie commune, tout en conservant son autonomie individuelle, selon les conceptions parfois diamétralement opposées que s’en font les différents courants anarchistes.
En résumé, une société hiérarchisée n’était possible que sur la base de la pauvreté et de l’ignorance.