Pour ceux qui partagent ces valeurs….







Considérée comme l’équivalent de la chevalerie européenne, la caste des samouraïs, dont les membres se distinguaient par le port du daïsho , se situait en haut de l’échelle sociale. En plus d’une fascination d’ordre esthétique (maniement du sabre et des arts martiaux, armure aux allures futuristes), ces puissants guerriers suscitent l’admiration des Occidentaux par leur force spirituelle et leur rapport quasi rituel à la mort. Plus connu sous le terme inexact de hara-kiri, le seppuku est une tradition controversée. Une cérémonie destinée à laver l’honneur : le samouraï met volontairement fin à ses jours par éventration. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les pilotes kamikazes s’inspirent de leurs ancêtres : la mort plutôt que la reddition ou la défaite. Cette violence contraste avec la dimension poétique accordée aux samouraïs, réputés grands compositeurs de vers. Une pratique analysée comme une forme d’exutoire pour ces hommes qui s’interdisaient toutes manifestations émotionnelles. Cette dimension artistique a pris le pas sur le combat en période de paix (à partir de 1603). Miyamoto Musashi, l’un des plus grands experts en sabre de toute l’histoire du Japon, est ainsi devenu un calligraphe et peintre reconnu. Toute la personnalité du samouraï, où la fureur du guerrier croise le raffinement du poète, pourrait se résumer dans sa comparaison autoproclamée à la beauté éphémère de la fleur de cerisier (sakura). Au summum de sa splendeur, celle-ci se décroche subitement de l’arbre, sans passer par le stade de la fanaison. Elle représente l’idéal, le but le plus noble pour ce combattant : la mort sur le champ de bataille à la fleur de l’âge.